Jeux, enjeux et contraintes des grandes puissances au cours du printemps arabe. Le cas des membres du CSNU.( Télécharger le fichier original )par Ange Joachim MENZEPO Université de Dschang-Cameroun - Master en Sciences politiques 2015 |
PARAGRAPHE II : LA CREATION DES CADRES MULTILATERAUX PAR LES GRANDES PUISSANCES.Les cadres multilatéraux tels l'ONU, l'UE, l'OTAN, le G8, E3 n'ont pas suffi à encadrer l'intervention des grandes puissances. Ce faisant, elles en ont créé d'autres. Ce sont les sommets (A) et les conférences ad hoc (B). A. L'organisation des sommets ad hoc sur la Libye.Les grandes puissances ont organisé plusieurs sommets afin de discuter sur la Libye. Ce sont par exemple le sommet de Paris du 19 mars 2011 et le sommet d'Abu-Dhabi du 9 juin 2011 où l'harmonisation du recours à la force en Libye et la décision de soutien financier aux rebelles ont été adoptées. Le recours à la force s'inscrit dans la perspective réaliste suivant laquelle, « la force armée, la menace de son emploi comme sa mise en oeuvre, est utile dans les relations internationales. La puissance militaire est l'ultima ratio, souvent la forme la plus déterminante de la puissance »463(*). C'est au cours du sommet de Paris tenu le 19 mars 2011464(*) que le groupe de contact initié par la France et la Grande-Bretagne pour l'intervention en Libye a été mis sur pied. Il était opportun de résoudre la crise libyenne par tous les moyens y compris celui de la guerre. Ainsi, le 19 mars 2011, les pays concernés se réunissent à Paris pour un sommet spécial sur les éventuelles frappes contre la Jamahiriya arabe libyenne. A l'issue du sommet de Paris tenu au palais de l'Elysée, la Belgique, la Norvège, le Danemark, les Pays-Bas, le Qatar et le Canada annoncent leur participation à la coalition internationale. D'entrée de jeu, l' Italie accorde l'usage de ses bases militaires; puis participe pleinement à la coalition avec la France et la Grande-Bretagne. Il s'est aussi fait ressentir le besoin d'assister financièrement les rebelles. Ainsi, le groupe de contact initié par la France et la Grande-Bretagne décident d'aider financièrement les rebelles lors du sommet d'Abu-Dhabi du 9 juin 2011. Dans l'idée de soutenir les rebelles, la réunion du groupe de contact à Abu Dhabi du 9 juin 2011 aboutit à une promesse financière de plus de 896 millions d'euros. Entre autres contributions, la France a annoncé le transfert de 290 millions d'euros appartenant à la Banque centrale libyenne qui avaient été gelés dans le cadre des sanctions contre le régime. Lors de cette réunion, la secrétaire d'Etat américaine Hillary CLINTON a déclaré que les jours du régime de KADHAFI étaient « comptés », tandis qu'elle reconnaissait l'existence du CNT comme « interlocuteur légitime »465(*). Le 15 juillet 2011 et le 25 août de la même année, face au peu de nouvelles avancées sur le terrain du conflit, les partenaires se retrouvent à Istanbul, en présence d'Hillary CLINTON, pour aborder la question de l'issue politique au conflit466(*). Ainsi, les grandes puissances ont mis en oeuvre toutes leurs capacités pour trouver une issue à la crise en Libye. Elles ont également organisé des conférences. * 463 SMOUTS (M.C.), et al., op.cit., p. 456. * 464Ont participé au sommet à l'invitation du président de la République française Nicolas Sarkozy : le secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon ; la chancelière allemande, Angela Merkel ; le président du gouvernement espagnol, José Luis Rodríguez Zapatero ; le président du Conseil italien, Silvio Berlusconi ; les Premiers ministres belge, Yves Leterme ; britannique, David Cameron ; canadien, Stephen Harper ; danois, Lars Løkke Rasmussen ; grec, Georges Papandréou ; néerlandais, Mark Rutte ; norvégien, Jens Stoltenberg ; polonais, Donald Tusk ; et qatarien, Hamad bin Jassim al-Thani ; la secrétaire d'État américaine, Hillary Rodham Clinton ; les ministres des Affaires étrangères émirati, Cheikh Abdallah Bin Zayed (en) ; irakien, Hoshyar Zebari ; jordanien, Nasser Joudeh ; et marocain, Taïeb Fassi-Fihri ; le secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa ; le président du Conseil européen, Herman Van Rompuy ; ainsi que la vice-présidente de la Commission européenne, Haute Représentante pour la politique étrangère et de sécurité de l'Union européenne, Catherine Ashton. * 465 « Libye, les rebelles reçoivent un appui politique et financier », article du journal The National du 10 juin 2011 publié sur LeMonde.fr, consulté le 02 août 2014. * 466 HOUBA (D.) op.cit. |
|