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Francophonie et intégration internationale des états africains dans la mondialisation.( Télécharger le fichier original )par Marius Blum TADA LANDO Institut des Relations Internationales du Cameroun - Master 2015 |
ABSTRACTAn undeniable fact in view of the changing world in this early 21st century is that Africa is poorly integrated into the international scene of today which is highly influenced by globalization and directed by the great powers economic. In this context, as a major player in international relations, the International Organization of la Francophonie, strong of historical relationship that binds her to Africa, is a means of international integration of African countries in globalization. Thus, using the theoretical framework consists of realism and neo-institutionalism, this research aims to demonstrate how the Francophonie contributes to the integration of African countries in the international scene globalized today. Indeed it appears that the Francophonie is participating in the dynamics of international integration of African States in two ways: First, because it defends ideals and his vitality on the global scene, the Francophonie offers routes that can be used by African States for their integration into the international system. Secondly, thanks to the actions it undertakes to promote peace and development of African states, it also participates in the implementation of the necessary conditions for integration of African countries in globalization. However it should be noted that in order to fulfill its vector functions and leverage international integration of African States, the Francophonie must take up a number of challenges mainly related to the weakness of its economic component. KEY WORDS: Francophonie, International Integration, Globalization, Africa. INTRODUCTION GENERALEA-CONTEXTE DE L'ETUDE.Partie de simples associations culturelles et linguistiques basées sur le partage du français dans les années cinquante, la Francophonie a connu une constante évolution au fil des années jusqu'à devenir aujourd'hui une importante organisation politique dans le jeu mondial, connue sous le nom de Organisation Internationale de la Francophonie (OIF). Acteur à part entière des relations internationales, l'OIF regroupe aujourd'hui en son sein 80 Etats parmi lesquels on compte 31 Etats Africains. Et, cette présence accrue des Etats Africains au sein de l'institution « Francophonie » est un sujet de préoccupation qui alimente la polémique entretenue par ses détracteurs qui la considèrent comme une résurgence du néocolonialisme Français. Cependant, nombre d'auteurs qui appréhendent la Francophonie autrement qu'un mouvement néocolonialiste refusent de « regarder la Francophonie dans le rétroviseur »1(*) et voient en elle une alternative à la mondialisation malheureuse ; « celle de la concurrence déloyale et du dumping : celle où chacun cherche à prendre la croissance de l'autre ou piller les ressources des futures générations »2(*), que connait le monde depuis le début des années 90, et dans laquelle les Etats-Unis apparaissent comme l'épicentre. En effet, à cette Mondialisation malheureuse, la Francophonie oppose une Mondialisation Humaniste fondée sur la promotion des valeurs communes de solidarité et de partage, de liberté et de paix, d'unité dans la diversité et de dialogue de cultures, fussent-telles américaines, européennes, proche ou moyen-orientales, asiatiques, ou bien africaines ; une Mondialisation multipolaire ou chacun trouve son compte. Ainsi, il apparait que la Francophonie ne se contente plus juste d'être un espace géolinguistique et géoculturel mais elle se veut aujourd'hui aussi un espace géopolitique multilatéral au sein duquel les Etats membres peuvent aspirer à une projection sur la scène internationale. C'est dans cette perspective que s'insère la présente étude qui s'intéresse pour sa part à « La Francophonie et l'intégration des Etats Africains dans la mondialisation ». Cette étude s'inscrit dans une logique de réflexion sur l'évolution des rapports privilégiés qui ont toujours existé entre l'Afrique et la Francophonie. En effet, si aujourd'hui l'Organisation Internationale de la Francophonie est une réalité sur la scène internationale, il faut noter que cela résulte d'un long processus qui débuta dans les années 1960 lorsque les pères fondateurs, africains pour la plupart, à l'instar du sénégalais Léopold SEDAR SENGHOR, du tunisien HABIB BOURGUIBA et du nigérien HAMANI DIORI décidèrent de lancer un projet d'institutionnalisation de la Francophonie. Ceci dans le but de réunir toutes les anciennes colonies françaises afin de réorganiser ensemble les rapports avec l'ancien colonisateur dans une organisation horizontale aussi bonne que celle qui existait entre l'Angleterre et ses anciennes colonies au sein du Commonwealth. De plus, l'Afrique a toujours eu une place de choix au sein de l'institution Francophonie depuis sa création notamment avec l'élection des deux premiers secrétaires généraux de l'OIF issues du continent Africain (l'Egyptien Boutros-Boutros GHALI et le Sénégalais Abdou DIOUF) qui ont porté haut les voix francophones et Africaines sur la scène internationale. En outre, du point de vue politico-économique, l'intégration des Etats Africains dans le jeu politico-économique mondial est un sujet de préoccupation qui anime de plus en plus les débats sur la place de l'Afrique et le rôle qu'elle devrait jouer sur la scène internationale aujourd'hui mondialisée. En effet, dominée et mise en marge des sphères de prise de décisions sur le plan international durant la période coloniale et postcoloniale, l'Afrique se voit une fois de plus mise à l'écart depuis la fin de la guerre froide et l'avènement d'un nouvel ordre mondial hautement influencé par la mondialisation économique dirigée par l'hyper puissance Américaine. Ainsi, comme le soulignait déjà le directeur adjoint de l'OMC Ablassé OUEDRAOGO lors du colloque international préparatoire à la 21eme conférence des chefs d'Etats et de gouvernement d'Afrique et de France, l'on observe une « tendance à la marginalisation de l'Afrique dans la mondialisation »3(*). Pour lui, « l'instabilité politique et macroéconomique endémique du continent africain a pour principale conséquence de fragiliser le secteur privé africain sur le plan de la compétitivité. Comme la mondialisation et la marche vers l'économie de l'information reposent largement sur des produits et des services à forte intensité de connaissances, l'Afrique voit sa position déjà fragile dans l'économie mondiale se détériorer»4(*). Ainsi, le bouleversement de l'ordre international à la fin de la guerre froide et l'accentuation de la mondialisation économique ont largement contribué à accroître l'exclusion des Etats Africains du jeu mondial. Cependant, de par son évolution historique et le rôle significatif joué par les Africains dans sa création, ainsi que le combat qu'elle mène aujourd'hui pour une mondialisation multilatérale et humaniste, l'OIF apparait comme une institution pouvant servir de vecteur à une meilleure intégration des Etats Africains dans cet ordre international mondialisé. C'est donc au regard de ce contexte que nous avons jugé que cette piste de l'intégration des Etats Africains au travers de la Francophonie méritait d'être étudiée. Cependant l'on ne saurait prétendre effectuer une telle étude sans préalablement procéder à sa délimitation. * 1Guillou, M. Francophonie-Puissance, Paris, Éditions Ellipses, 2005, p.11
* 2 Sarkozy, N. Ensemble , Saint-Amand-Montrond, XO Édition, 2007, p. 79 * 3 OUEDRAOGO, A. « L'Afrique face aux défis de la coopération internationale à l'ère de la mondialisation », Acte du Colloque international préparatoire de la XXIème Conférence des chefs d'Etat et de gouvernement d'Afriques et de France sur le thème « L'AFRIQUE FACE AUX DEFIS DE LA MONDIALISATION », Volume II, p.428. * 4OUEDRAOGO, A. « L'Afrique face aux défis de la coopération internationale à l'ère de la mondialisation », Op.cit. p.429. |
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