II. LES ETAPES DE LA CELEBRATION
1. Les préparatifs de l'évènement
La célébration du Gbônnô
obéit à un processus de plusieurs étapes qui débute
par les préparatifs notamment la détermination de la
période de l'évènement, et des tâches
préparatoires. A ce sujet, le notable KOUAME Kouman explique que tout
commence par la fixation de la période.
1.1- La fixation de la période
Selon le calendrier traditionnel, plusieurs
évènements ont lieu avant le Gbônnô, notamment le
Gnangan et le Koumou. C'est justement le
2èmeKoumou qui fixe la période du
Gbônnô. C'est au cours de cette fête rituelle que les sages
(le chef du village et sa notabilité) annoncent la période de la
célébration du Gbônnô. Cette période
intervient à environ un (1) mois après la fête du
Koumou. Aussi, le Gbônnô ne se célèbre pas
en pleine lune. L'évènement se tient ordinairement vers la fin du
mois et c'est quelques jours après que l'on voit la lune. Notons par
ailleurs que selon les coutumes, les funérailles annuelles se limitent
à celles intervenues avant le Koumou. Ainsi, tout
décès après cette fête rituelle n'est pas pris en
compte. En outre, une famille endeuillée peut choisir de reporter les
funérailles de son défunt parent selon qu'elle ne réunit
pas toutes les conditions en termes de disponibilité des membres de la
famille et de mobilisation des moyens nécessaires.
1.2- Les tâches préalables
Une fois la période du Gbônnô fixée,
plusieurs tâches sont à accomplir avant le déroulement de
l'évènement. Il s'agit notamment de :
-Le Komian : le
Komian consiste en la mobilisation du maïs ou du mil devant
servir à fabriquer la boisson traditionnelle que l'on utilise pour les
rituelles de la célébration. Cette boisson qu'on appelle
Louéssinon est spécialement préparée pour
l'occasion. Le Komian intervient pendant la célébration
du Koumou fixant la période du Gbônnô. A cette
occasion, le chef du village autorise les familles endeuillées à
sortir leurs maïs ou leurs mils qui sont remis aux femmes pour les
apprêter conformément aux méthodes de fabrication de la
boisson traditionnelle en question. Le travail des femmes à ce niveau
consiste à la conservation en lieu sûr (pendant deux semaines),
puis le séchage qui dure deux semaines également.
Pendant ce temps, les femmes fabriquent les Côta
cô-li, c'est-à-dire les poteries qui doivent servir pour les
rituelles.
- Le Sindarî : Il s'agit
de la recherche de fagots ou bois de chauffe pour préparer la boisson
traditionnelle. Littéralement, Sindarî veut dire
« fagots de boisson ». Cette tâche est
réservée aux hommes qui vont aux champs chercher le bois de
chauffe qui va servir à préparer la boisson. Un jour
spécial est dégagé pour cette activité. Ce jour
correspond au Tchila, premier jour de la semaine dans le calendrier
traditionnel. Le Sindarî a lieu trois semaines environ
après le Komian.
-Le Touugaa : C'est le pilage
du maïs ou du mil. Il intervient une semaine après le
Sindarî, c'est-à-dire le Tchila suivant. Ce
jour-là, les femmes se réunissent dans les familles
endeuillées pour piler le maïs.
-Les préparations de la
boisson ou Sin-daala : Ce jour
intervient un Sémé, c'est-à-dire au lendemain du
Tchila, plus exactement un jour après le pilage du maïs ou
du mil. Les femmes mettent au feu le maïs ou le mil pilé. La
boisson obtenue est communément appelée Pino. Ailleurs,
l'on parle de Tchakpalo pour désigner cette boisson.
C'est le début du Gbônnô.
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