c. Quant aux objectifs spécifiques
Il se réfère aux contraintes identifiées
lors de l'examen du secteur agricole. A cet égard, les objectifs
spécifiques suivants sont visés:
· Améliorer l'accès aux marchés et
la valeur ajoutée des productions agricoles;
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· Améliorer la productivité du secteur
agricole: production vivrière, horticole et légumière,
halieutique et d'élevage;
· Promouvoir des systèmes financiers
décentralisés qui s'adaptent à la nature des
activités du secteur agricole;
· Renforcer les capacités techniques et
organisationnelles des institutions publiques et privées d'appui
à la production agricole.
d. Stratégie pour un développement
durable du secteur agricole
La réalisation des objectifs de la politique agricole
repose sur les stratégies d'ordre général et celles
d'ordre spécifique. Les principales stratégies d'ordre
général retenues sont:
· Maintien de la sécurité, respect des
lois, mise en oeuvre des mesures qui garantissent une concurrence loyale dans
tous les aspects de l'économie en général et en
particulier dans le secteur rural;
· Stabilisation de l'environnement
macro-économique;
· Réhabilitation et expansion de l'infrastructure
économique;
· Protection de l'environnement et de la base productive
afin de garantir aux générations futures une capacité de
production et de développement durables;
· Affectation d'une portion des recettes
générées par l'exploitation des ressources non
renouvelables, notamment minières, au développement du secteur
agricole, de façon à permettre au Gouvernement d'appliquer
aisément la déclaration de Maputo;
· Elaboration, adoption et application d'un code
agricole permettant une mise en valeur harmonieuse du territoire national;
· Actualisation de la loi foncière en vue de
sécuriser les investissements et de garantir une exploitation
rationnelle des ressources naturelles.
Concernant les stratégies spécifiques, le
Ministère de l'Agriculture a opté d'organiser la production
vivrière, animale et halieutique dans les bassins de production. Ces
bassins sont des entités logées dans les axes de
développement, caractérisées par un potentiel agricole
élevé, une densité suffisante de population et un
accès élargi aux marchés. Les stratégies de
développement du secteur agricole et rural pour la République
Démocratique
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50
du Congo, visant des résultats à court et moyen
terme seront, de façon prioritaire, mises en oeuvre dans ces zones, car
elles disposent d'un plus haut potentiel de croissance. Dans ce contexte et en
se situant dans la dynamique de la décentralisation, les
stratégies spécifiques s'articulent comme suit:
? Amélioration de l'accès aux marchés et aux
services connexes;
? Utilisation des technologies et des intrants agricoles
améliorés en vue d'accroître la productivité du
secteur agricole;
? Amélioration de l'accès aux services
financiers. Il s'agit d'appuyer des dispositifs de prêts à la
production agricole en vue de soutenir des activités à forte
valeur ajoutée. Ainsi, les agriculteurs pourraient accéder aux
crédits à l'exploitation permettant d'accroître
l'utilisation des engrais et des semences améliorées ainsi que
l'acquisition des équipements;
? Renforcement des capacités institutionnelles et des
ressources humaines;
? Renforcement de la bonne gouvernance. La mauvaise
gouvernance constituant un obstacle fondamental au développement global
de la République Démocratique du Congo et surtout au
développement du secteur agricole.
Les stratégies ci-dessus sont assorties d'actions
prioritaires. Il s'agit de:
1. Renforcer les capacités de production des petits
producteurs et des groupes vulnérables en leur facilitant l'accès
à des facteurs de production dans le court terme (saisons agricoles
prochaines) pour leur permettre de réduire les contraintes auxquelles
ils font face. Il s'agit de leur faciliter, par exemple, l'accès
à des semences de qualité, des boutures résistantes aux
maladies et insectes nuisibles ;
2. Améliorer les services agricoles de base,
l'infrastructure d'appui à la production et à la
commercialisation en vue de viabiliser les sites de production et de
réduire les pertes après récolte ;
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Tableau n°11 : Plan de
répartition des 700 tracteurs à travers les provinces
Province
|
Tracteurs prévus
|
Service National
|
Reste Province
|
Kinshasa
|
75
|
20
|
55
|
Bas-Congo
|
65
|
15
|
50
|
Bandundu
|
65
|
5
|
60
|
Equateur
|
50
|
10
|
40
|
Kasaï Occident.
|
60
|
-
|
60
|
Kasaï Orient.
|
60
|
10
|
50
|
Katanga
|
120
|
20
|
100
|
Maniema
|
45
|
-
|
45
|
Sud-Kivu
|
40
|
-
|
40
|
Nord-Kivu
|
40
|
-
|
40
|
Province Orient.
|
80
|
-
|
80
|
Total
|
700
|
80
|
620
|
Le Ministre de l'agriculture, 2009 (
www.rdc-agriculture.com)
3. Supprimer les entraves artificielles au commerce
intérieur tout au long de la chaîne alimentaire pour rattacher les
petits exploitants aux marchés; il s'agit de la suppression des
obstacles administratifs au transport et au commerce des facteurs de production
et des produits agricoles ;
4. En vue de sécuriser la fonction semencière
et attirer les investissements dans le secteur agricole, il convient
d'accélérer l'adoption, dans les meilleurs délais, de la
loi semencière et le Projet de loi portant Code Agricole ;
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5. Le financement du secteur agricole ne
bénéficie pas d'un financement susceptible de lui permettre de
jouer le rôle qui lu est reconnu dans le développement
économique et social. Il convient, à cet effet, de finaliser
l'élaboration du cadre de dépenses à moyen terme pour ce
secteur, de façon à doter le Gouvernement d'un outil de
programmation budgétaire à actionner à partir de
l'exercice 2010. Cet outil permettra ainsi au Gouvernement d'opérer des
alignements budgétaires qui prennent en compte la déclaration de
Maputo, à savoir consacré 10 % du budget de l'Etat au secteur
agricole ;
6. Appuyer le programme de décentralisation du
gouvernement par l'élaboration des programmes détaillés de
développement agricole et rural au niveau des provinces et la
préparation des études telles que la diversification des
filières d'exportations agricoles, le développement de la
production animale et de la pêche, la gouvernance foncière, la
promotion de l'intermédiation financière rurale et de la micro
entreprise en vue du renforcement de la sécurité alimentaire et
de combattre la pauvreté. Pour ce faire, une concertation et un
échange d'information entre les principaux acteurs du secteur devraient
s'opérer au sein des conseils agricoles provinciaux qui seront
installés dans le cadre de la décentralisation.
7. Mettre en place un système d'information agricole
et réaliser des études appropriées servant de base de
décisions pour les pouvoirs publics, le secteur privé et la
société civile ;
8. Trouver les mécanismes pour améliorer les
conditions de travail des fonctionnaires (encadreurs, enseignants, chercheurs :
salaires décents, équipements adaptés...) ; promouvoir et
renforcer les organisations professionnelles agricoles ; revitaliser les
écoles, universités et centres de formation dans les secteurs de
l'agriculture, de l'élevage, de la pêche, de l'industrie et de
l'artisanat, et la transformation agroalimentaire;
9. L'aide alimentaire devrait être adéquatement
ciblée; le Gouvernement et les partenaires devraient s'assurer que cette
aide n'ait pas un impact négatif sur la production et la consommation
agricole ;
10. Accélérer l'adoption du Code Agricole,
conçu sur le modèle du code minier. Ce document facilite un
accès équitable de tous les agriculteurs
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au capital foncier. Il permet de réduire le dualisme
entre la loi foncière et les us et coutumes et assure aussi la
protection de la propriété privée contre les vols et les
pillages.
En se situant dans la dynamique de la
décentralisation, les stratégies spécifiques suivantes
seront mises en oeuvre.
1. Amélioration de l'accès aux marchés
et aux services connexes. Il est admis que l'accès aux marchés
locaux, sous régionaux, régionaux et internationaux constitue des
sources de croissance. A ce titre, l'Etat s'emploiera à supprimer les
obstacles à la circulation routière et sur les voies d'eau
(fleuve Congo et différentes rivières). L'expansion des
infrastructures routières sera entreprise en vue de désenclaver
les bassins de production. Des réflexions seront organisées au
niveau local dans le but d'asseoir des mécanismes appropriés
permettant une gestion efficace et efficiente des infrastructures
routières. Un des paramètres qui garantissent l'accès aux
marchés est la compétitivité des produits. En vue de
procurer une grande valeur ajoutée aux différentes productions,
il sera envisagé l'organisation des centres de groupage, l'implantation
des unités de stockage, de transformation et de conservation des
productions agricoles et de pêche. Parallèlement à la mise
en place de différentes infrastructures ci-dessus, l'Etat appuiera la
promotion des systèmes d'information sur les marchés et les prix.
L'amélioration de l'accès aux marchés dépend dans
une large mesure, du dynamisme des acteurs impliquées dans la
réalisation des infrastructures y afférentes. Ainsi des dialogues
seront organisés entre les représentants de l'Etat, de la
société civile, du secteur privé et des
représentants des organisations à la base en vue d'opérer
des choix stratégiques les plus indiquées dans ce domaine. De
façon indicative, l'on pourra explorer les possibilités
d'accéder aux technologies simples, actuellement disponibles dans les
Pays d'Asie tels que les Philippines le Vietnam et autres.
2. Utilisation de techniques appropriées de production
et des intrants améliorées. Le choix à opérer vise
l'amélioration de la productivité du
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secteur agricole de façon durable. Dans ce domaine,
l'Etat après avoir ciblé les spéculations
stratégiques, est appelé à mettre en oeuvre des programmes
d'approvisionnement et de distribution des intrants en vue de soutenir la
production de ces spéculations. Il s'agit d'arrêter en
concertation avec les provinces, les objectifs de production et de terminer les
besoins, en outillage, en engrais, en semences et boutures
améliorées, en reproducteurs améliorés, en intrants
de pêche et d'aquaculture. A cette catégorie de besoins,
s'ajoutent ceux relatifs aux technologies appropriées, à savoir :
tracteurs, équipement de traction animale, motoculteurs, etc. La
maîtrise de l'eau par des aménagements hydro-agricoles augmente la
production de riz et des cultures maraîchères. Le Pays mettra
ainsi progressivement en valeur le potentiel d'irrigation dont il dispose et
qui est évalué à 4 millions d'hectares.
3. Amélioration de l'Accès au financement rural
et aux services connexes. Il s'agit d'appuyer des dispositifs de prêts
à la production agricole en vue de soutenir des activités
à forte valeur ajoutée. Ainsi, les agriculteurs pourraient
accéder aux crédits à l'exploitation ; ce qui permettre
d'accroître l'utilisation des engrais et des semences
améliorées ainsi que l'acquisition des équipements.
4. Renforcement des capacités institutionnelles et des
ressources humaines. Dans le souci de compléter le groupe des
stratégies n°2 le Gouvernement central, en concertation avec les
Gouvernements Provinciaux déterminera, pour chacune des
spéculations stratégiques les besoins en formation des ressources
humaines, à savoir : des chercheurs, des techniciens et des agents de
vulgarisation. Un programme de formation sera ainsi élaboré et
mis en oeuvre. A ce sujet, le Gouvernement pourra explorer les
opportunités qu'offrent le Pays (Universités, Institutions
supérieures d'Enseignement Agricole, centres de recherche agricole et
Initiatives privées), les Institutions régionales et celles des
Pays Asiatiques.
5. Amélioration de l'environnement des politiques et
renforcement de la bonne gouvernance. La bonne gouvernance élaboration
et mise en oeuvre de politiques publiques saines et de mesures destinées
à assurer l'efficacité, la transparence et la
responsabilité est un problème trans-
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sectoriel qui touche chaque aspect du développement
national. L'importance de la bonne gouvernance pour le développement
économique est largement reconnue depuis une décennie. La
mauvaise gouvernance est un obstacle fondamental pour le développement
global non seulement de la RDC, mais aussi et surtout du secteur agricole. Il
significatif que le Gouvernement de la 3ème République ait
annexé à son programme, adopté le 6 février 2007,
un « contrat de bonne gouvernance ».
Les actions prioritaires
Dans le contexte actuel de la crise alimentaire, il est
indiqué d'entre prendre les actions prioritaires suivantes :
1. Renforcer les capacités de production des petits
producteurs et des groupes vulnérables en leur facilitant l'accès
à des facteurs de production dans le court terme (saisons agricoles
prochaines) pour leur permettre de réduire les contraintes auxquelles
ils font face. Il s'agit de leur faciliter, par exemple, l'accès
à des semences de qualité, des boutures résistantes aux
maladies et insectes nuisibles ;
2. Améliorer les services agricoles de base,
l'infrastructure d'appui à la production et à la
commercialisation en vue de viabiliser les sites de production et de
réduire les pertes après récolte ;
3. Supprimer les entraves artificielles au commerce
intérieur tout au long de la chaîne alimentaire pour ;
4. Favoriser par un cadre législatif et
réglementaire pour l'émergence d'un secteur privé
compétitif, capable de prendre en charge certaines tâches
autrefois dévolues au Ministère de l'Agriculture (distribution
des intrants et semences, mécanisation agricole...) ;
5. Appuyer le programme de décentralisation du
gouvernement par l'élaboration des programmes détaillés de
développement agricole et rural au niveau des provinces et la
préparation des études telles que la diversification des
filières d'exportations agricoles, le développement de la
production animale et de la pêche, la gouvernance foncière, la
promotion de l'intermédiation financière rurale et de la micro
entreprise en vue du renforcement de la sécurité alimentaire et
de la réduction de la pauvreté ; Pour de faire, une concertation
et un échange d'information entre les
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principaux acteurs du secteurs devrait s'opérer au sein
des conseils agricoles provinciaux qui seront installés dans le cadre de
la décentralisation ;
6. Mettre en place un système d'information agricole
et réaliser des études appropriées servant de base de
décisions pour les pouvoirs publics, le secteur privé et la
société civile ;
7. Trouver les mécanismes pour améliorer les
conditions de travail des fonctionnaires encadreurs, enseignants, chercheurs
(salaire décent, équipements adaptés...); promouvoir et
renforcer les organisations professionnelles agricoles ; revitaliser les
écoles, universités et centres de formation dans les secteurs de
l'agriculture, l'élevage, la pêche, l'industrie et l'artisanat de
transformation agro- alimentaire ;
8. Respecter les accords de Maputo (SADC) : consacrer 10 % du
budget de l'Etat au secteur agricole. Par ailleurs, les bailleurs de fonds se
sont également engagés (table ronde agricole nationale du 19-20
mars 2004) à consacrer au développement rural, en RDC, 10 % de
leur budget ;
9. Compte tenu des potentialités agricoles du pays, il
est indiqué de passer des actions d'urgence au développement
structurel (abandonner les politiques à court terme de dons d'intrants,
réserver l'assistance humanitaire aux seules populations
déplacées, inciter les agences d'aide alimentaire à
acheter les vivres de première nécessité en RDC...) ;
10. L'aide alimentaire devrait être adéquatement
ciblée ; le Gouvernement et les partenaires devraient s'assurer que
cette aide n'ait pas un impact négatif sur la production et la
consommation agricole
11. Elaborer un code agricole spécifique, notamment
sur le modèle du code minier, avec un accès automatique à
tous les agriculteurs. Il est indispensable de réduire le dualisme entre
la loi foncière et les us et coutumes, par la vulgarisation de la loi
sur le terrain et son application concertée. Il s'agit aussi d'assurer
la protection de la propriété privée contre les vols, les
pillages et violations foncières.
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