Pollution de l'eau.( Télécharger le fichier original )par Luvagho KAMBALE Institut superieur de developpement rural de goma - LICENCIE EN ENVIRONNEMENT EN DEVELOPPEMENT DURABLE 2013 |
II.8 Perspectives de gestion durable de l'eauII.8.1. L'empreinte eauIl est nécessaire, pour comprendre les enjeux liés à cette ressource vitale qu'est l'eau douce, d'en considérer l'offre et la demande dans leur ensemble : c'est la raison d'être de l'empreinte eau, un nouvel indicateur de l'usage direct ou indirect de l'eau par le consommateur ou le producteur. Mis au point en 2002 par le Pr. Arjen Y. Hoekstra, de l'Unesco-IHE, et développé ensuite par l'Université de Twente (Pays-Bas), l'empreinte eau permet, entre autres, d'alerter sur les pressions exercées localement sur les ressources en eau, et de mettre en évidence le fait que de nombreux pays doivent importer une part importante de biens, notamment agricoles, qui demandent beaucoup d'eau pour leur production. L'empreinte eau d'un individu, d'une communauté ou d'une entreprise est définie comme le volume total d'eau douce utilisé pour produire les biens et services consommés par l'individu 19 ou la communauté, ou produits par l'entreprise (ou le producteur agricole). La figure 5 donne deux exemples d'empreinte eau de produits de consommation courants. Exemple d'empreinte eau de quelques produits de consommation courants. L'empreinte eau a trois composantes : - l'empreinte eau verte : c'est la consommation des eaux de pluie, notamment par évaporation dans les cultures agricoles ; - l'empreinte eau bleue : c'est la consommation des eaux de surface et des eaux souterraines - l'empreinte eau grise : c'est le volume d'eau douce requis pour diluer les polluants rejetés dans des proportions suffisantes pour que la qualité de l'eau corresponde aux normes en vigueur. « L'empreinte eau au sein d'un pays », ou « Empreinte eau de production nationale », correspond au volume total d'eau douce consommé ou pollué à l'intérieur du territoire du pays. Elle se compose de : - l'empreinte eau interne de consommation nationale, c'est-à-dire l'eau utilisée pour fabriquer les produits consommés par la population nationale. - l'eau virtuelle exportée des produits fabriqués dans le pays, c'est-à dire l'eau utilisée pour fabriquer sur le territoire des produits destinés à l'export. - l'empreinte eau de consommation nationale correspond à la quantité totale d'eau utilisée pour produire les biens et services consommés par les habitants d'un pays. Elle est constituée d'une composante interne et externe : - « l'empreinte eau interne de consommation nationale » - « l'empreinte eau externe de consommation nationale », c'est-à-dire l'eau utilisée par d'autres pays pour fabriquer les produits au sein des pays considérés, et consommés ensuite en France. - « l'eau virtuelle de réexportation » correspond à l'eau utilisée pour fabriquer les produits importés qui sont ensuite réexportés. Ces composantes de l'empreinte eau nationale définissent pour finir les notions d'eau virtuelle : eau virtuelle importée, eau virtuelle exportée, budget eau virtuelle. L'estimation de l'empreinte eau de la France a été menée pour la première fois en 2012 par l'Université de Twente (Pays-Bas) pour le WWF-France. Elle a été quantifiée selon les bases de calcul de la comptabilité nationale. Les valeurs présentées correspondent à une moyenne Ass Ir Justin KAMBALE LUVAGHO ; Contact : Email Justinluvagho@yahoo.fr, aspdeasbl@gmail.com, Tél Mobile : +243 997187866 20 établie sur la période 1996 - 2005. À noter que les DOM-TOM ne sont pas inclus dans l'étude, les données n'étant pas disponibles pour ces territoires. L'empreinte eau de production de la France (l'eau utilisée sur le territoire pour la production de biens et services) est de 90 milliards de m3 par an8. Les cultures agricoles représentent 86 % de cette empreinte eau, essentiellement sous forme d'eau verte. Le maïs représente à lui seul 50 % de l'empreinte eau bleue de production agricole, avec un impact massif sur les bassins de la Loire, de la Garonne et de la Seine. L'empreinte eau d'un consommateur français est de 1,786 m3 par an. La consommation de viande totalise 36 % de cette empreinte eau (via le maïs et le soja pour le bétail), et le lait 10 % de l'empreinte eau verte de consommation (via les fourrages). Le coton représente 57 % des importations d'empreinte eau bleue de la France. 47 % de l'empreinte eau française est externe (c'est l'eau utilisée à l'étranger pour fabriquer les produits importés puis consommés en France) : la France dépend donc presque pour moitié de l'étranger pour son approvisionnement en eau, avec un déficit de 12,8 milliards de m3 par an. L'empreinte eau est le premier indicateur à évaluer la soutenabilité de l'usage de l'eau, en identifiant les bassins (« points chauds ») qui souffrent d'une rareté en eau bleue due à l'empreinte eau française, affectant aussi bien les activités humaines que la biodiversité. En France, les bassins de la Loire, la Garonne, la Seine et l'Escaut sont particulièrement touchés. À l'étranger, la consommation en France de coton affecte des bassins comme celui de la Mer d'Aral, de l'Indus ou du Guadalquivir. Le sucre de canne, le riz et le soja sont les autres produits agricoles à l'origine de « points chauds » à l'étranger. En France, la consommation de produits industriels représente 10 % de l'empreinte eau de consommation totale. 57 % de l'empreinte eau grise de consommation de la France vient de ces produits industriels, et provient en majorité de produits importés, avec des « points chauds » qui se situent notamment en Chine, en Russie, en Allemagne et aux États-Unis. L'empreinte eau est un outil opérationnel qui permet d'agir pour préserver la ressource en eau, que ce soit au niveau des particuliers, des collectivités territoriales et des entreprises. |
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