Chapitre III:
Généralités sur les mauvaises herbes
1. Définition
Toutes les espèces qui s'introduisent dans les cultures
sont couramment dénommées « adventices » ou mauvaises
herbes. Bien que généralement employés dans le même
sens, ces deux termes ne sont pas absolument identiques: pour l'agronome, une
« adventice » est une plante introduite spontanément ou
involontairement par l'homme dans les biotopes cultivés
(Bournerias, 1979) cité par (KARKOUR ,2012). Selon AFPP-CEB(2008) une
mauvaise herbe est une plante herbacée ou ligneuse indésirable
à l'endroit où elle se trouve. Le terme de « mauvaise
herbe » fait donc intervenir une notion de nuisance, et dans les milieux
cultivés en particulier, toute espèce non volontairement
semée est une « adventice » qui devient « mauvaise
herbe » au-delà d'une certaine densité, c'est à
dire dès qu'elle entraîne un préjudice qui se
concrétise, en particulier, par une baisse du rendement (Barralis,
1984).
L'amélioration de la production agricole doit
être accompagnée d'une lutte efficace contre les adventices
d'où la connaissance approfondie de cette flore est nécessaire.
(KARKOUR ,2012).
2. Types biologiques et
mode de reproduction des adventices des cultures
D'après Halli et al. (1996), cité par
(KARKOUR ,2012), on peut classer les mauvaises herbes en trois grandes
catégories selon leur mode de vie : annuelles, bisannuelles et
vivaces.
Ø Les espèces annuelles (thérophytes) :
Ce sont des plantes qui accomplissent leur cycle au cours
d'une année. Elles se reproduisent par graines et effectuent un
cycle complet de développement (de la germination à la
production d'une nouvelle graine) en une saison (Reynier, 2000). Ce sont
les plus importantes de point de vue numérique.
Ø Les espèces bisannuelles :
Complètent leur cycle au cours de deux
années. La première année, elles produisent des
rosettes de feuilles; la deuxième année fleurissent et
produisent leur graines (Harkas et Hemmam, 1997). Elles sont rares dans les
cultures annuelles du fait de la rupture de leur cycle par les travaux
culturaux.
Ø Les vivaces (géophytes) :
vivent au moins 03 ans et peuvent vivre longtemps ou presque
indéfiniment, ce type d'adventices se propage par ses organes
végétatifs (bulbes, rhizomes, stolons...) mais peut aussi se
multiplier par graines (Safir, 2007).
3. Nuisibilité
La nuisibilité des adventices est l'influence nocive
que celles-ci exercent sur les plantes cultivées. En effet les
adventices sont nocifs à quatre titres (DJIMADOUM, juin 1993) :
· Elles concurrencent les cultures et entrainent une
baisse de la production;
· Elles sont allélopathes;
· Elles déprécient la récolte par
une baisse de la qualité du produit;
· Elles peuvent avoir une action favorable sur le
développement des ravageurs et des maladies.
Les adventices concurrencent les cultures pour l'eau, la
lumière, l'espace et les éléments nutritifs. Cette
concurrence déjà élevée pendant le premier tiers du
cycle biologique peut être d'autant plus importante que les deux
protagonistes ont la même taille.
L'allélopathie cause une dépréciation
quantitative et qualitative de la récolte. Elle se fait, soit par la
sécrétion des exsudats racinaires, soit par l'émission de
toxines provenant de la décomposition des racines, des tiges, des
rhizomes, des feuilles, des stolons ou des tubercules (F.A.O., 1988).
La dépréciation quantitative, perçue
juste à la fin de la récolte, est sensible et brutale car elle
s'exprime directement sur le rendement. Elle est qualitative lorsqu'elle est
perçue un peu plus tard, on parle alors de nuisibilité
économique ou biologique. L'exemple type s'observe au niveau des graines
dont la maturité est perturbée (graines ridées du
maïs).
CLEMENT (1984) cité par (DJIMADOUM, juin 1993)
précise l'action défavorable des adventices sur le
développement des maladies. La virose ou mosaïque qui attaque les
cultures (pomme de terre, haricot, betterave et le tabac), se conserve sur les
adventices. Le piétin-verse et le piétin-échaudage,
maladies des POACEAE dues à des champignons, se conservent sur
cynodondactylon appelée usuellement chiendent.
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