2. Discussions
Concernant la diversité floristique, nos
résultats indiquent 23 espèces. Ce nombre est relativement faible
par rapport aux résultats de certaines études. Dr
Ahanchédé avait recensé 68 espèces au sud du
Bénin en 1997 ; Djimadoum avait répertorié 190
espèces dans la région de Bondoukuy au Burkina Faso en 1993. La
particularité de nos résultats s'explique par le faible nombre de
relevés(03) et la récente jachère appliquée sur la
parcelle. Selon Djimadoum la richesse spécifique est plus
élevée dans les champs que dans les jachères. La richesse
floristique d'une parcelle augmenterait avec le nombre d'années de
culture.
L'inventaire floristique révèle que la classe
des dicotylédones est la plus représentée avec plus 69%
des espèces. On observe ainsi une tendance de 2/3 de
dicotylédones et de 1/3 de monocotylédones. Ces résultats
concordent avec ceux de Le Bourgeois(1993) et Traoré et al. (2005).
Par ailleurs l'étude a révélé que
82,6% de la flore adventice possèdent une appellation locale. La
taxonomie paysanne utilise des synonymies. C'est ainsi que plus de 31% des
espèces sont nommées Wolen ba. Cependant 17,4% des
espèces n'ont pas pu être nommés par les paysans de
Kounandia. Cette proportion est élevée et pourrait
s'expliquée par la disparition des savoirs locaux. Localement, la
connaissance des plantes par les autochtones a un double
caractère : elle implique l'utilisation de noms locaux dont le
maniement est difficile pour plusieurs raisons, en particulier à
cause du nombre élevé de dialectes et d'homonymes: elle
mène à une classification basée sur la connaissance
locale d'un nombre forcément réduit d'espèces.
L'étude révèle également que
21,7% des espèces répertoriés par cette population sont
sans usages ou ne sont pas utilisées. Les connaissances indigènes
constituent une richesse du point de vue biologique et leur disparition
équivaut à un appauvrissement du patrimoine
génétique. Selon Traoré. A (2010), la plupart des plantes
connues des paysans ne sont pas utilisées. Les paysans déclarent
que l'utilisation de ces plantes demande trop de temps. « Nous sommes
devenus paresseux, nous aimons la facilité. Comme nous disposons d'une
multitude de produits chimiques, nous les préférons, quitte
à croupir sous le poids de l'endettement». D'autres évoquent
la rareté des plantes à cause de la désertification. En
revanche, les plus jeunes déclarent ne pas avoir de connaissances sur
les plantes.
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