CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
Dans les pays en développement, les taux
d'accroissement des rendements se sont ralentis de manière notoire et
pour des produits majeurs. Le taux de croissance des rendements en
céréales a chuté après les années de la
révolution verte. Il est passé de 3,2% par an en 1960 à
1,5% en 2000 (FAO, 2012). Au Niger, la faiblesse des rendements est due non
seulement aux sècheresses cycliques mais aussi surtout aux faibles
niveaux d'adoption de technologie disponible. Les paysans ne disposent pas
d'incitation économique suffisante pour mieux adopter les semences
améliorées ou les techniques de culture qui augmentent le
rendement. Une mauvaise infrastructure, un manque d'accès aux semences
de qualité, des institutions faibles et des politiques envers les
exploitants agricoles décourageantes a aussi créé
d'immenses obstacles à l'adoption de nouvelles technologies et en
particulier les variétés améliorées au niveau des
exploitations.
L'étude s'était donnée pour objectif
principal d'analyser les facteurs qui déterminent l'adoption des
semences améliorées du mil au Niger. De façon
spécifique, il était question de déterminer le rôle
des facteurs socioéconomiques et institutionnels qui affectent
l'adoption des variétés améliorées du mil et
d'apprécier la productivité induite par l'adoption des nouvelles
variétés à travers le rendement.
Les données utilisées sont issues d'une
enquête réalisée auprès de 50 producteurs du mil
dans la région de Tillabéri. Pour atteindre cet objectif, la
méthode d'estimation à deux étapes de Heckman a
été utilisée pour intégrer le risque de biais de
sélection.
L'application de cette méthode nous a permis de mettre
en évidence d'une part les principaux facteurs qui influencent
l'adoption des semences améliorées du mil et d'autre part d'avoir
l'effet de cette adoption sur les rendements. L'adoption des
variétés améliorées est influencée par :
l'âge du chef de ménage, la taille du ménage,
l'accès au crédit, l'appartenance à une organisation
paysanne, qui affectent positivement l'adoption. Le revenu non agricole est la
seule variable qui affecte négativement l'adoption des
variétés améliorées du mil. Ainsi, de façon
générale, l'adoption des variétés
améliorées du mil a induit une augmentation des rendements.
En plus ces résultats nous ont fourni des informations
quant aux variables qui affectent le rendement, il s'agit de la superficie
cultivée qui influence significativement le rendement et le nombre
d'année d'expérience dans la culture du mil. Le coefficient de
l'inverse du ratio de Mill
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(lambda) pour les rendements des adoptants est négatif,
ce qui implique l'absence de biais de sélection.
Au vu de tous ces résultats, il importe de faire
quelques recommandations à l'endroit des différents acteurs
intervenants dans le secteur agricole. A ce effet, il est recommandé
à :
- L'Etat de mettre en place des politiques et mesures de
soutien bien adaptées (subvention de la semence, bonne
répartition des semences de qualités) visant à encourager
les paysans a utiliser les variétés à haut rendement ;
- Renforcer les capacités des organisations paysannes
qui sont des cadres d'information et d'échange d'expérience et
orienter leurs actions à la diffusion et la vulgarisation des
variétés améliorées ;
- Promouvoir et renforcer les entreprises semencières
locales afin d'améliorer leurs capacités d'offre de semences de
bonne qualité ;
Cependant cette étude comporte des limites,
l'étude ne couvre qu'une région du pays, une étude
couvrant toute les zones de production aurait permis de mieux cerner le
processus d'adoption des semences améliorées du mil. Certaines
variables comme les services de vulgarisation, la résistance de la
semence n'ont pas été prisent en compte par manque
d'information.
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