3.4.4. Prédiction sur le modèle Probit
La prédiction du modèle Probit évalue en
pourcentage le nombre de fois que la valeur prédite de l'adoption
correspond à sa valeur observée (Gourieroux, 1989). L'analyse de
la prédiction vise à évaluer la qualité du
modèle à prédire les probabilités (1 ou 0) de la
variable adoption. Pour l'adoption (Y = 1), sur 33 valeurs prédites, on
note 32 valeurs correctement prédites soit une capacité de
prédiction de 96,96%. Pour l'évènement (Y = 0), on
remarque que 14 valeurs sont biens prédites sur 17 prédictions,
soit une précision de 82,35%. Les prédictions du modèle
sur l'ensemble de l'échantillon est de 92%. Cette valeur est
supérieure au seuil critique de 50%, qui est retenu comme une bonne
prédiction. Nous pouvons conclure que le modèle prédit
bien les deux probabilités (1 ou 0) d'adoption des semences
améliorées du mil.
Tableau 3 : Table de prédiction
True .
Classified
|
D
|
~D
|
Total
|
D
|
32
|
1
|
33
|
~D
|
3
|
14
|
17
|
Total
|
35
|
15
|
50
|
Source : Auteur à partir des
données de l'enquête (2013), Note : D
: Adoptant, ~D : Non adoptant
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3.4.5. Facteurs explicatifs de l'adoption des
variétés améliorées du mil ? Accès au
crédit
L'accès au crédit est une variable qui favorise
l'adoption des variétés améliorées du mil. Ce
facteur détermine et influence positivement l'adoption (significatif au
seuil de 5%). En effet, l'utilisation des nouvelles variétés
nécessite l'achat de semences, d'engrais et une main-d'oeuvre importante
et l'accès au crédit aide à lever ces contraintes en
favorisant l'achat de ces variétés améliorées. Ce
résultat est conforme aux résultats obtenus par Ouédraogo
et al (2009) sur l'adoption et l'impact des variétés
NERICA dans la région Ouest du Burkina Faso et celui de Sanou (2012)
dans l'adoption des semences améliorées au Burkina Faso, qui
disent que les producteurs qui obtiennent un montant de crédit important
sont plus aptes à adopter les semences améliorées.
? Le revenu non agricole
Le revenu non agricole est une variable d'intérêt
de cette étude. Le coefficient de ce revenu étant négatif
et significatif, on peut affirmer que le revenu non agricole a un impact
négatif sur l'adoption des variétés
améliorées du mil. Ceci signifie qu'un producteur ayant un revenu
élevé non agricole, aura moins recourt aux variétés
améliorées. Au Niger les activités agricoles ne dure que
trois mois et combiné avec la faible productivité de la
région de Tillabéri, les paysans exercent d'autres
activités économiques pour subvenir aux besoins de leur famille.
En effet, pour réduire le risque lié à l'incertitude,
l'agriculture est relayée au second rang limitant ainsi le ménage
à tout attachement aux innovations agricoles. Ce résultat est
conforme à celui de l'étude de Germaine et Bokar (2001) sur
l'adoption des variétés améliorées du
niébé au Niger. Dans cette étude, ces auteurs concluent
que les revenus extra-agricoles ne favorisent pas l'adoption des nouvelles
variétés du niébé.
? La taille du ménage
La taille du ménage joue un rôle
déterminant dans l'adoption des semences améliorées du
mil. Cette variable agit positivement sur la probabilité d'adoption
(significatif au seuil de 5%). Les ménages de grande taille sont plus
susceptibles d'adopter les variétés améliorées par
rapport à ceux qui sont de petite taille. Les variétés
améliorées requièrent une demande élevée en
main d'oeuvre car elles exigent un suivi rigoureux, les intervalles de temps de
sarclage très court, la surveillance contre l'attaque des ravageurs. Ce
résultat est conforme à celui obtenu par Adéotie et al
(2002) dans l'étude sur l'adoption des nouvelles technologies de
niébé en Afrique de
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l'Ouest, qui disent que les ménages de grande taille
ont tendance à utiliser plus les variétés
améliorées.
? Appartenance à une organisation
paysanne
L'appartenance à une organisation paysanne est un
facteur institutionnel qui affecte significativement et positivement l'adoption
(significatif au seuil de 5%). Les OP jouent un rôle important dans la
réduction de coût des nouvelles technologies et constituent aussi
une caution morale pour l'accès au crédit auprès des
institutions de microcrédits. Des précédentes
études (Combary, 2013, et Mabah Tene et al., 2013) ont
également souligné le fait que c'est généralement
au sein d'organisations de producteurs et de groupes d'entraide que les
exploitants agricoles discutent de leur activité avec leurs pairs,
s'informent auprès d'eux, partagent mutuellement leurs
expériences et échangent sur les nouvelles technologies et
techniques de production. Les informations ainsi recueillies jouent un
rôle important dans le processus d'adoption.
? Age du chef de ménage
L'âge du chef de ménage joue un rôle
déterminant dans l'adoption des variétés
améliorées du mil. Cette variable est significative et positive
sur la probabilité d'adoption (significatif au seuil de 10%). Cela veut
dire que les paysans âgés (pour un niveau d'âge
donné) sont plus enclins à adopter les variétés
améliorées parce qu'ils ont plus d'expérience dans
l'agriculture que les jeunes. Cette région est une région d'exode
par excellence, presque tous les adultes ont séjourné vers les
pays côtiers, ces personnes étant en contact avec
l'extérieur, sont plus exposés aux informations sur les nouvelles
technologies. Ce résultat est conforme à celui par Adéotie
et al (2002), dans leurs études sur l'adoption de
variétés améliorées du niébé en
Afrique de l'Ouest pour le cas du Nigeria. Mais il est contraire aux
études empiriques notamment celle de Germaine et Bokar (2001), qui
disent que les jeunes sont plus réceptifs et plus aptes à
acceptés l'innovation.
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