BURKINA
FASO Unité-Progrès-Justice
Unité de Formation et de Recherche en Sciences
Economiques
et de Gestion (UFR/SEG)
Nouveau Programme de Troisième Cycle
Interuniversitaire (NPTCI)
Mémoire
En vue de l'obtention du Master Economie et Politiques
Agricoles THEME
ANALYSE DES DETERMINANTS DE
L'ADOPTION DES SEMENCES AMELIOREES
AU NIGER : CAS DU MIL
Présenté par:
YAHAYA Moussa Abdoul Naser
Directeur Codirecteur
Pr. Kimseyinga SAVADOGO Dr. Abel TIEMTORE
Maitre de Conférence, Agrégé des
Maitre-Assistant à
Facultés des Sciences Economiques l'Université
OUAGA II
Juillet 2015
DEDICACES
A MA FAMILLE, A MES PROCHES
DEA-Master/NPTCI Page i
REMERCIEMENTS
DEA-Master/NPTCI Page ii
Ce travail s'est réalisé grâce à
l'appui de certaines personnes envers lesquelles nous souhaitons exprimer notre
reconnaissance.
Nous tenons particulièrement à témoigner
tous nos sincères remerciements :
V' Au Professeur Kimseyinga SAVADOGO, qui en
dépit de ses multiples occupations a accepté l'encadrement
scientifique de ce travail et nous faire profiter de sa riche
expérience. Sa rigueur pour le travail bien fait nous ont
été d'un grand apport.
V' Au Professeur Pam ZANOHOGO, pour sa
disponibilité et ses pertinentes orientations. V' Au Docteur
Abel TIEMTORE, pour avoir accepté co-superviser ce travail. A aucun
moment, vous n'avez cessé de nous apporter votre assistance
malgré vos lourdes tâches professionnelles.
V' Au Professeur Willy-Rufin MANTSIE, Directeur PTCI et
à tout le personnel du PTCI pour leur disponibilité et la gestion
quotidienne de ce programme d'excellence.
A tous les enseignants qui ont dispensés les cours du
tronc commun à l'Université Ouaga II (Burkina Faso) et les cours
au Campus Commun des Cours à Options (CCCO) à l'Université
du Ghana (Legon).
A tous les camarades de la 2ème promotion du
Master EPA à l'Université Ouaga II pour les critiques pertinentes
faites lors des séances de présentation.
A toute ma famille et mes amis pour leurs soutiens et à
tous ceux dont les noms n'ont pu être cités et qui, d'une
manière ou d'une autre ont contribué à la
réalisation de ce document.
DEA-Master/NPTCI Page iii
TABLE DES MATIERES
DEDICACES i
REMERCIEMENTS ii
TABLE DES MATIERES iii
SIGLE ET ABREVIATION v
LISTE DES TABLEAUX vi
RESUME vii
INTRODUCTION GENERALE 1
I. CADRE THEORIQUE 5
1.1. Innovation-Diffusion-Adoption 5
1.2. Innovation et Productivité agricole
7
1.3. Adoption de nouvelles variétés et
productivité agricole 7
II. MODELE ECONOMETRIQUE Erreur ! Signet non
défini.
2.1. Les modèles d'analyse d'adoption d'une
technologie 9
2.2. Modèle d'estimation 9
2.2.1. Présentation du modèle Probit
9
2.2.2. Présentation de la méthode à
deux étapes de Heckman 12
2.3. Méthode de collecte des données
15
III. DEFINITION DES VARIABLES ET ANALYSE DES DONNEES
16
3.1. La spécification du modèle et
définition des variables 16
3.2. Méthodes et outils d'analyse des
données 18
3.3. Caractéristiques des producteurs
enquêtés 18
3.4. Les déterminants de l'adoption des semences
améliorées du mil 20
3.4.1. Résultats de l'estimation du modèle
20
3.4.2. Adéquation d'ensemble du modèle
20
3.4.3. Significativité individuelle des
coefficients du modèle 21
3.4.4. Prédiction sur le modèle Probit
21
3.4.5. Facteurs explicatifs de l'adoption des
variétés améliorées du mil 22
3.5. Résultats d'estimation des rendements.
24
3.5.1. Significativité individuelle des
coefficients 24
3.5.2. Facteurs explicatifs des rendements 24
3.6. Effets marginaux de l'adoption des semences
améliorées sur la productivité
agricole. 25
DEA-Master/NPTCI Page iv
CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS 27
BIBLIOGRAPHIE 29
ANNEXES 33
DEA-Master/NPTCI Page v
SIGLES ET ABREVIATIONS
BM : Banque Mondiale
CFA : Communauté Française
Africaine
CIMMYT : International Maize and Wheat
Improvement Center
CNEV : Catalogue National des Espèces
et Variétés Végétales
FAO : Food and Agriculture Organisation
ICRISAT : International Crops Research
Institute for the Semi-Arid-Tropics
INRAN : Institut National de la Recherche
Agronomique du Niger
INS : Institut Nationale de la Statistique
IRD : Institut de Recherche pour le
Développement
ISTA : Association Internationale d'Essais de
Semences
MCG NERICA
|
: Moindres Carrés
Généralisés : New Rice for Africa
|
ONG : Organisation Non Gouvernementale
OP : Organisation Paysanne
PIB : Produit Intérieur Brut
PSBA : Programme Semences et Biotechnologies
pour l'Afrique
REGIS-RE : Resilience and Economic Growth in
Sahel - Enhanced Resilience
USAID : United States Agency for
International Development
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1 : Les caractéristiques
socioéconomiques et institutionnelles des producteurs....18
Tableau 2 : Résultats d'estimation du
modèle Probit....20 Tableau 3 : Table de prédiction....21 Tableau
4 : Résultats d'estimation des rendements...24 Tableau 5 : Calculs des
effets marginaux.......25
DEA-Master/NPTCI Page vi
RESUME
La faiblesse des rendements agricoles au Niger est due
à la fois aux sècheresses cycliques et la faible utilisation des
technologies disponibles en particulier les semences améliorées.
Cette étude vise à mieux cerner les déterminants de
l'adoption des variétés améliorées du mil et
l'impact de cette adoption sur les rendements. L'analyse
économétrique a été effectuée à
l'aide du modèle de Heckman à deux étapes. Les
données d'un échantillon de 50 producteurs du mil a permis
d'identifier 5 variables qui affectent l'adoption des variétés
améliorées à savoir, l'accès au crédit, le
revenu non agricole, la taille du ménage, l'appartenance à une
organisation paysanne et l'âge du chef de ménage. Les
variétés améliorées sont adoptées par 70%
des producteurs contre 30% des non adoptants. Il en résulte
également que l'adoption des semences améliorées accroit
les rendements.
Mot clés : Adoption,
Innovation, Semences améliorées, Rendement, Mil, Niger.
ABSTRACT
The smallness agricultural yields in Niger are owing to
together dryness cycles and the weak use of available technologies in
particular improved seeds. This study aims to better understand the
determinants of adoption of improved varieties of millet and the impact of this
adoption on yields. The econometric analysis was performed using a model of
Heckman two stages. A sample of data a 50 producers of millet has identified
five variables that affect the adoption of improved varieties namely, access to
credit, income-aside, household size, membership of a farmers' organization and
the age of the household head. Improved varieties are adopted by 70% of
producers against 30% of non-adopters. It also follows that the adoption of
improved seed increases yields.
Key words: Adoption,
Innovation, Improved Seed, Yield, Millet, Niger.
DEA-Master/NPTCI Page vii
DEA-Master/NPTCI Page 1
INTRODUCTION GENERALE
L'agriculture continue d'être un contributeur majeur
à la croissance de l'économie nigérienne. Le secteur
agricole représente environ 34% du PIB et emploi presque 85% de la
population active, essentiellement sous la forme d'une agriculture de
subsistance (INS, 2007). La répartition des terres arables est
limitée à des régions du sud et seulement 12% environ de
la superficie totale du pays est propice à l'agriculture (INS, 2011).
Cette agriculture est essentiellement de régime pluvial
et la production dépend des précipitations, avec les technologies
rudimentaires de production, l'agriculture s'y pratique dans une totale
incertitude. La précarité de ses activités est liée
aux caractéristiques climatiques sévères, faites de
températures élevées toute l'année et d'une
pluviométrie irrégulière sur une période à
peine trois mois dans l'année. Les principales cultures sont le mil et
le sorgho, qui sont cultivés sur les deux tiers environ de la superficie
totale des terres arables (15 millions d'ha) (INS, 2011).
Le mil, Pennisetum glaucum est la
céréale la plus tolérante à la sécheresse et
bien adapté aux sols pauvres. C'est un grain, d'une valeur
nutritionnelle supérieure à celle du riz et du blé
(Andrews et Kumar, 1992). Il se consomme sous la forme de pâte, de
bouillie, de couscous ou de galettes et peut également entrer dans la
fabrication de boissons alcoolisées comme la bière de mil. Le mil
constitue l'aliment de base au Niger et représente 92% de la production
céréalière avec 4.870.000 ha de terre emblavée
(ICRISAT et FAO, 2007). Troisième producteur au monde, avec une
production de 2.781.928 tonnes suivant l'Inde (12.670.000 tonnes) et le
Nigéria (8.090.000 tonnes) (FAO, 2008), le mil a toujours joué le
rôle de soupape de sécurité alimentaire au Niger.
Cette céréale est généralement
plantée au début de la saison des pluies en juin et
récoltée en octobre. Comme mode cultural, le mil est rarement
planté seul, il est très souvent accompagné d'autres
cultures comme le niébé et l'arachide. Le mil est cultivé
dans les régions tropicales arides et semi-arides où la
pluviosité se situe entre 150 et 800 millimètres (Kumar, 1989).
Malgré la position privilégiée de cette
céréale, le Niger, du fait de ses caractéristiques
climatiques marquées par des sécheresses périodiques, mais
de plus en plus fréquentes depuis pratiquement trois décennies,
est devenu structurellement déficitaire. Pour faire face à ce
déficit, différents plans et réformes ont
été conçus et mis en oeuvre pour améliorer les
performances du secteur agricole. Manifestement les efforts n'ont pas pu lever
les contraintes suivantes qui se sont même accentuées:
DEA-Master/NPTCI Page 2
? La péjoration climatique avec la descente des
isohyètes de près de 200 km vers le sud transformant des zones
autrefois agricoles, du Nord-Est, du Nord-Ouest et de l'Est en zones pastorales
et même en désert au Nord;
? La baisse de fertilité des terres cultivées
pratiquement sans apports consistants et réguliers d'engrais ou
même de matière organique;
? Le nettoyage des champs avec le ramassage
systématique des résidus des récoltes, notamment les tiges
de mil, qui servent à de nombreux usages, y compris comme source
d'énergie;
? L'extension des superficies, comme seul moyen actuel
d'augmenter la production.
A toutes ces contraintes qui ont accru la
vulnérabilité de nombreux paysans s'est ajouté le
désengagement de l'Etat. Ces contraintes ont fragilisé cette
culture en rendant pratiquement inaccessibles les intrants agricoles, notamment
les engrais alors même que les terres étaient déjà
pauvres exposant les sols dunaires, terres de prédilection du mil,
à l'érosion éoliennes. Dans ces conditions, il ne
paraît point d'affirmer que cette céréale, base de
l'alimentation des nigériens, est cultivée dans des conditions
limites de fertilité, avec des rendements n'excédant pas 400
kg/ha (ICRISAT, 2007). La tendance se poursuit avec la diminution des
superficies et de la durée des jachères dans tout le pays. Ces
données montrent très clairement le caractère
essentiellement extensif de la culture de cette céréale. Cette
dégradation du potentiel productif accentue de plus en plus le
problème alimentaire au Niger. Une amélioration de la
productivité doit être envisagée. Dans ce contexte,
l'adoption des nouvelles technologies agricoles simples et accessibles à
tous, demeure la voie privilégiée.
Pour répondre à cette nécessité
d'améliorer la production nationale, plusieurs travaux ont
été menés pour avoir des variétés
améliorés qui sont à haut rendement. Les objectifs de ces
travaux visent à obtenir des plantes :
- Naines, donc à production limitée de paille, et
résistantes à la verse ;
- A tallage moyen et à port cylindrique pour limiter
l'encombrement et, ainsi, permettre une
forte augmentation de densité ;
- A cycle réduit que celle des variétés
locales ;
- Résistantes aux maladies et à rendement
élevé.
A l'issu de ces travaux, les centres de recherches (INRAN et
ICRISAT) ont mis à la disposition du monde paysan des
variétés à haut rendement et à cycle court. Ces
nouvelles variétés de mil sont (MORO, DAN-GOMBE, TCHININ-BUINI,
HKB, 3/4 HK, ANK ...) (CNEV, 2012).
DEA-Master/NPTCI Page 3
En général les rendements sont restés
faibles dus essentiellement à une pluviométrie faible et
aléatoire ainsi que par la pauvreté des sols et l'attaque des
ravageurs. Cependant ces nouvelles variétés n'ont pas fait
l'objet d'évaluation à travers les perceptions des paysans pour
apprécier la contribution et les éventuelles contraintes
liées à leur utilisation.
L'utilisation de semences de qualité et de
variétés adaptées peut être porteuse d'avantages
considérables pour les agriculteurs. L'accès à des
semences de qualité, pour une large gamme de variétés et
de cultures, permettrait aux producteurs d'accroître leur
productivité, d'être moins vulnérables aux infestations de
ravageurs, aux sécheresses et aux maladies.
L'utilisation des nouvelles technologies dans la production
agricole tels que les fertiliseurs organiques ou chimiques, les pesticides, les
semences améliorées est longtemps présentée comme
une voie effective pour l'accroissement de la productivité agricole dans
les pays en développement et plus particulièrement en Afrique
Subsaharienne (Feder et al., 1985; Saka et Lawal, 2009). La
sélection végétale a apporté une contribution
significative aux mesures prises pour relever différents défis
tels que la sécurité alimentaire, la réduction de la
famine, l'accroissement des valeurs nutritives et le renchérissement des
intrants en Asie (ISTA, 2009). Le progrès technique ainsi que la
sélection des variétés a permis au cours des
siècles une forte augmentation des rendements agricoles. La
révolution verte a joué un rôle important dans
l'amélioration considérable des disponibilités
alimentaires au cours des 40 dernières années. Les rendements du
riz, du blé et du maïs dans les pays en développement ont
augmenté de 100 à 200 pour cent depuis la fin des années
1960 (FAO, 2012).
Plusieurs études montrent que l'adoption des
technologies améliorées permet d'accroitre la productivité
agricole, de surmonter la pauvreté et d'améliorer la
sécurité alimentaire (Mendola, 2007 ; Adekambi et al.,
2009). Midingoyi (2003) quant à lui, a montré que les
systèmes de riziculture intégrant les variétés
améliorées ont connu une amélioration de leurs
performances techniques et économiques. Les semences
améliorées jouent un rôle éminent dans ce processus.
Leur utilisation simple dans la production peut contribuer jusqu'à 40%
dans l'accroissement des rendements (PSBA, 2006). Ce qui fait d'elles un des
inputs indispensables pour la transformation du secteur agricole de sa forme de
l'agriculture de subsistance, qui demeure en Afrique de l'Ouest, à un
niveau très élevé. Les variétés
améliorées et les semences de qualité sont donc des
conditions fondamentales d'une agriculture productive.
DEA-Master/NPTCI Page 4
Le choix des variétés est donc fonction de
plusieurs critères. Ces critères sont liés non seulement
à des caractéristiques propres aux variétés (le
cycle, la couleur, le goût, le rendement...), mais aussi à des
facteurs liés aux contraintes de production (besoins en eau,
résistance aux maladies...) et de commercialisation (Fagbemissi,
2001).
Ainsi, la maîtrise des caractéristiques
socioéconomiques et institutionnelles des producteurs susceptibles
d'influencer la décision d'adopter une technologie apparait plus que
nécessaire et même un challenge à relever pour la
réussite de toute politique de vulgarisation de ces innovations. La
réussite des programmes de vulgarisation et de diffusion des techniques
de protection intégrée, passe par une bonne compréhension
de la prise de décision et du comportement des paysans face aux
différentes techniques de protection des cultures (Nkamleu et Coulibaly,
2000).
L'adoption des semences améliorées reste
conditionnée par la réponse à plusieurs interrogations :
Qu'est-ce-qui influence l'adoption d'une nouvelle variété du mil
chez les paysans au Niger ? L'adoption des nouvelles variétés du
mil augmente-t-elle la productivité agricole?
Ainsi, l'objectif général de la présente
étude est d'analyser les principaux déterminants de l'adoption
des variétés améliorées chez les producteurs du mil
au Niger.
De façon spécifique, il s'agit :
- D'identifier les différents facteurs
socio-économiques et institutionnels pouvant influencer l'adoption des
variétés améliorées du mil ;
- De mesurer l'impact de cette adoption sur le rendement.
Au vu de ce qui précède, le travail s'articulera
autour de trois sections. La première section traite du cadre
théorique permettant de bien cerner les études empiriques sur
l'adoption des nouvelles technologies. La seconde section examine le
modèle économétrique et la troisième section est
consacrée à l'analyse des données afin de dégager
les déterminants de l'adoption des semences améliorées.
DEA-Master/NPTCI Page 5
I. CADRE THEORIQUE
Cette section aborde les théories économiques
liant l'innovation à la productivité. La première
sous-section présente les concepts d'innovation, de diffusion et
d'adoption. La seconde sous-section analyse les liens théoriques entre
innovation et productivité agricole. Ce qui permet de présenter
dans une troisième sous-section les liens empiriques entre adoption de
nouvelles variétés et productivité agricole.
1.1. Innovation-Diffusion-Adoption
Dans son acception la plus simple, innovation signifie
nouveauté, faire des choses nouvelles ou faire d'une façon
nouvelle ce que l'on a toujours fait. Les premières réflexions
sur l'innovation en tant que moteur du développement économique
sont essentiellement attribuées à Joseph Schumpeter dans son
ouvrage « The Theory of Economic Development » publié en 1912.
Il a adopté une conception étroite de l'innovation qui est
aujourd'hui considérée comme trop restrictive. En effet, cet
auteur expose pour la première fois la théorie de l'entrepreneur
où il analyse ce dernier par sa fonction essentielle qui était
d'innover. A la suite de ces travaux antérieurs, Schumpeter (1934)
distingue cinq catégories d'innovations : Introduction de nouveaux
produits, d'une nouvelle méthode de production, de la conquête de
nouveaux marchés, du développement de nouvelles sources
d'approvisionnement en matières premières ou autres intrants et
de la constitution d'une nouvelle organisation de la production. Le porteur de
l'innovation est l'entrepreneur qui introduit dans le processus
économique les inventions fournies par le progrès technique ou
exploite les potentialités offertes par de nouveaux marchés ou de
nouvelles sources de matières premières. L'innovation peut
être définie comme la mise en pratique ou l'appropriation d'une
invention par les producteurs. La stratégie d'innovation vise à
découvrir une connaissance exclusive (Nelson et Winter, 1982).
La littérature sur la diffusion de l'innovation est
abondante et couvre plusieurs disciplines. Pour Samatana (1980), la diffusion
est le cheminement de l'innovation depuis le système source jusqu'au
système receveur. Alors que Morvan (1991), la conçoit comme "le
processus par lequel une innovation se propage". Tonneau et Sabourin (1999)
pensent que la diffusion dépend fondamentalement du milieu dans lequel
elle opère, des acteurs et de l'objet diffusé. Rogers (1983)
considère la diffusion comme "un processus par lequel une innovation va
être progressivement communiquée, à travers certains
canaux, auprès des membres du système
DEA-Master/NPTCI Page 6
social". Cette dernière définition met en
exergue quatre éléments essentiels à savoir : l'innovation
elle-même, les canaux de communication, le temps et le système
social.
Les travaux sur la courbe en S (Griliches, 1957; Rogers,
1983), distinguent la phase de croissance, celle de la maturité du
produit et enfin, la phase de déclin du produit. A chacune de ces phases
correspondent des types particuliers d'adoptants. D'autres travaux de recherche
abordant l'aspect du processus de diffusion de la technologie dans le secteur
agricole ont montré qu'au départ, c'est uniquement une
minorité d'agriculteurs qui adopte une innovation donnée, puis
elle s'étend par la suite.
Dans le cas des innovations agricoles, les agriculteurs ne
pensent pas en termes d'adoption ou de rejet comme le font les chercheurs.
D'après Chambers et al (1994), l'individu cherche à
prendre connaissance de cette nouveauté, de ses fonctionnalités,
de ses avantages et inconvénients, puis se fait sa propre opinion de
l'idée nouvelle et détermine l'attitude à observer : soit
il adopte, soit il rejette. Cymmit (1993), Houndekon et Gogan (1996)
distinguent aussi quatre groupes de facteurs analogues aux
précédents qui sont susceptibles d'influencer l'adoption d'une
technologie. Il s'agit des facteurs propres aux producteurs, des facteurs
liés à la technologie, des facteurs institutionnels liés
au marché de facteurs de production et à l'information et les
caractéristiques de la parcelle devant recevoir la technologie.
Les facteurs liés au producteur regroupent le niveau
d'éducation de l'exploitant, son expérience en agriculture, son
âge, son genre, son niveau de richesse, la taille de son exploitation, la
disponibilité en main-d'oeuvre et son aversion au risque (Cymmit, 1993).
A ces facteurs, il faut aussi ajouter la rationalité du producteur.
S'agissant des facteurs liés à la technologie,
il y a les coûts économiques du produit, la complexité de
la technologie, le coût relatif de l'innovation par rapport aux
innovations "substituts", le délai de récupération de
l'investissement et la susceptibilité de la technologie aux aléas
environnementaux. Quant aux facteurs institutionnels, ils regroupent
l'accès au crédit, la tenure foncière, la
disponibilité et l'accessibilité des marchés des produits
et des facteurs, la disponibilité et la qualité de l'information
sur les technologies et le développement des activités para et
extra-agricoles. Enfin, les caractéristiques de la parcelle concernent
la nature du sol et son niveau de fertilité avant l'adoption de la
technologie.
En effet, l'agriculteur, qui décide d'adopter une
nouvelle technique, choisis en fonction de caractéristiques techniques
et de l'état de l'environnement selon ses critères de choix. En
fait,
DEA-Master/NPTCI Page 7
un individu adopte une nouvelle technologie en fonction des
informations dont ils disposent, de l'intérêt ou des gains qu'ils
peuvent en tirer car d'après la théorie économique
(Walras, 1874), la rationalité de l'individu se détermine en
fonction de son seul intérêt à travers la main invisible
(Smith, 1776).
Qu'il s'agisse des marchés de produits ou d'intrants,
ces derniers peuvent être porteurs des risques et incertitudes pouvant
hypothéquer toute dynamique d'adoption et de diffusion des innovations
agricoles dans leur structure, comportement et performance.
1.2. Innovation et Productivité agricole
Le débat sur la relation entre innovation et
productivité a occupé une place importante chez les
précurseurs de l'analyse économique. D'après Adam Smith
(1776), l'innovation à travers le progrès technique est le
fondement de la croissance à travers les gains de productivité
qu'elle engendre. Dans cette approche, Smith met les fondements de la
croissance de la productivité à travers l'innovation induite par
l'organisation du travail et par l'effet d'entraînement que cette
organisation génère sur la croissance par le biais de la
productivité. Ricardo (1817) distingue plusieurs types d'innovation dont
l'innovation technique qu'il considère comme l'introduction d'une
méthode de production inédite. L'innovation apparaît comme
élément fondamental de l'augmentation de la production et des
revenus industriels.
Ainsi, dans le secteur agricole, l'innovation se
conçoit comme l'introduction d'une pratique agricole nouvelle, parfois
une modification d'une pratique traditionnelle censé augmenter la
production (Chantran, 1972). D'après Adams (1982), l'innovation est
définie comme une nouvelle idée, une méthode pratique ou
technique permettant d'accroître de manière durable la
productivité et le revenu agricoles. Cette définition correspond,
en fait assez bien, à la perception que les exploitants agricoles ont de
l'innovation dont la diffusion dans la production devrait favoriser un
accroissement durable de la productivité.
1.3. Adoption de nouvelles variétés et
productivité agricole
Les semences sont l'un des éléments les plus
indispensables à la subsistance des communautés agricoles.
L'utilisation des semences de qualité, pour une large gamme de
variétés et de cultures, permettrait aux paysans
d'accroître leur productivité et leurs revenus et d'être
moins vulnérables aux ravageurs, aux sécheresses, aux inondations
et aux maladies (FAO, 2007).
DEA-Master/NPTCI Page 8
L'augmentation de la production due à l'utilisation de
variétés améliorées peut favoriser la
création d'emplois dans la transformation, la commercialisation et les
autres activités qui se développent du fait de la production de
semences de qualité. L'adoption de technologies à haut rendement,
tels que les variétés améliorées ont conduit
à la révolution verte en Chine et pourrait conduire à une
augmentation significative de la productivité agricole en Afrique et
stimuler l'économie de transition vers une économie
agro-industrielle à productivité élevée (Banque
Mondiale, 2008).
Plusieurs études sur les variétés
améliorées de céréales ont montré que
l'adoption des variétés améliorées permet
d'accroitre la productivité agricole, de surmonter la pauvreté et
d'améliorer la sécurité alimentaire (Mendola, 2007 ;
Adekambi et al., 2009). Pour le cas du Benin, l'adoption des nouvelles
technologies a contribué à l'augmentation des rendements par
hectare des producteurs du niébé de 20% et à
l'accroissement de 13% de leurs revenus nets (Allogni et al., 2004). A
cet égard l'adoption de ces variétés
améliorées apparait indispensable pour prévenir le
basculement les paysans du monde rural dans l'insécurité
alimentaire et la sortie de la pauvreté.
DEA-Master/NPTCI Page 9
II. MODELE ECONOMETRIQUE
Cette section décrit le choix du modèle en
faisant la présentation du modèle Probit et du modèle de
Heckman à deux étapes appropriés pour estimer les
décisions d'adoption des variétés améliorées
du mil.
2.1. Les modèles d'analyse d'adoption d'une
technologie
Il existe une grande littérature sur l'adoption des
nouvelles technologies et en particulier sur les innovations agricoles. Le
traitement économétrique consacré à ce genre de
phénomènes a connu une poussée extraordinaire ces
dernières années. La floraison des données
microéconomiques qui se prêtent à ce genre d'analyse est
l'une des raisons de cette expansion. La recension de littérature sur
les études d'adoption permet de distinguer trois types de modèles
couramment utilisés pour analyser la décision d'adopter une
technologie agricole : les modèles de probabilité
linéaire, de Logit et de Probit.
Le premier modèle présente des
inconvénients parce que la probabilité peut souvent être
supérieure à un et le modèle échoue dans ce cas
dans sa tâche de modéliser la probabilité de choix. En plus
le modèle de probabilité linéaire est
intrinsèquement hétéroscédastique. Le modèle
Logit a l'avantage d'une plus grande simplicité numérique et il
est souvent utilisé dans la plupart des études d'adoption. Mais
le modèle empirique retenu pour cette étude est le modèle
Probit, il a l'avantage d'être en revanche plus proche du modèle
habituel de régression par les moindres carrés ordinaires.
2.2. Modèle d'estimation
2.2.1. Présentation du modèle Probit
L'analyse concerne les variétés
améliorées du mil. La décision d'adoption d'une
technologie est dichotomique où le producteur peut décider
d'utiliser ou non la technologie. L'adoptant a été défini
comme un producteur qui cultive au moins une variété
améliorée. Les non adoptants sont ceux-là qui cultivent la
variété ordinaire.
D'après Ntsama et Kamgnia (2007), la décision
d'adopter est considérée comme une variable dépendante
qualitative dans une régression dont la valeur est 1 ou 0 et qui
dépend des caractéristiques de l'exploitant et des facteurs
institutionnels. L'approche utilisée dans l'analyse des facteurs
déterminant l'adoption peut être estimée par un
modèle qui permet de prédire la
DEA-Master/NPTCI Page 10
décision d'un agent économique d'adopter ou non une
technologie donnée qui lui est proposée. La décision sera
aussi fonction des caractéristiques du décideur.
Supposons que l'adoption de la variété
améliorée du mil par les exploitants agricoles de
l'échantillon suit une loi normale.
Soit F(X'f) la fonction de
répartition de la loi normale, avec X le
vecteur des variables explicatives et f le vecteur
des paramètres.
Posons Ii = F(X'i /f) + Ei H Ei = Ii- F(X'i /f)
(1)
Avec I, la variable binaire exprimant
l'adoption de la variété améliorée.
I= j1 si l'exploitant
adopte
l 0 Si non
On suppose que les erreurs Ei suivent
la même loi que I donc elles sont normales ce
qui implique que l'espérance mathématique du terme d'erreur peut
être nulle.
Soit P, la probabilité que
l'exploitant adopte la variété améliorée du mil,
(prob(I = 1) = P) et 1 - P la
probabilité que l'exploitant ne l'adopte pas est: (prob(I =
0) = 1 - P).
Comme I ne peut prendre que deux
valeurs (1 ou 0) alors Ei
aussi ne peut prendre que deux valeurs :
Ei = Ii - F(X'i /f) Si
I =1 avec la probabilité P
et
Ei = -F(X'i /f) Si
I = 0 avec la probabilité
1-P
Soit E(E) l'espérance
mathématique du terme d'erreur E
E(E) = (1 - F(X'i /f ))P - (1 -
P)F(X'i /f) = 0 H P = F(X'i/f) (2) Donc
la probabilité que l'exploitant adopte la variété
améliorée est donnée par prob(I = 1) =
F(X'i/f) et la probabilité de non adoption est
:
prob(I = 0) = 1 -
F(X'i/f)
DEA-Master/NPTCI Page 11
On peut avoir le même résultat à partir
d'un développement utilisant la variable latente. Notons I*
la variable latente qui est inobservable dont la valeur
dépend d'une série de variables explicatives
Xi, nous avons l'équation suivante :
????* = ??'???? + ???? (3)
Avec â étant les
coefficients, Xi les variables explicatives et
å est un terme aléatoire. La variable
dichotomique I, observée, est liée
à la variable latente I* par la relation
suivante:
??=
{?? ???? ??* > ?? (4) ?? ??????????
Si I* > 0, l'individu est
suffisamment inciter à adopter la variété
améliorée et la variable dichotomique prend la valeur 1. Le terme
d'erreur est dû aux effets non considérés, tels que la
possible difficulté à adopter la variété
améliorée du mil.
????????(???? = ??) = ????????(????* > ??) = ????????(??'????
> -??) = ??(??'????)
????????(???? = ??) = ?? - ??(??'????)
La fonction de maximum de vraisemblance de la loi normale est
donnée par la formule :
??(??) = ? [(??(??'????)????(?? - ??(??'????)??-?????
?? (5) ??=??
??(??) = ?[??(??'?????
???? Si I = 1 et ??(??) = ? (?? - ??(??'????)
???? si I = 0
??=?? ??=??
? ?????? ??(??) =? ???? ?????? ??(??'????)
???? + ? (?? - ????) ????????? - ??(??'????)?
???? (6)
??=?? ??=??
??????????(??) ???? = ? ??(??'????)
????=?? ??(??'????) ??' + ? -??(??'????)
????=?? ??-??(??'????) ??' (7)
Avec ?? (??'?? ??) la fonction de densité de la loi
normale, ???? la probabilité d'adoption, ???????? ???? sont
respectivement les nombres d'exploitants adoptants et non adoptants.
Ainsi, l'objectif de ce travail étant d'identifier les
déterminants de l'adoption des semences améliorées du mil,
nous allons estimer la fonction Probit dans laquelle la décision
d'adopter une technologie est dichotomique qui dépend des
caractéristiques socioéconomiques de l'exploitant (âge,
sexe, taille du ménage,...), et des facteurs institutionnels des
exploitants (LAOP, disponibilité de la semence, accès au
crédit...) de la zone.
DEA-Master/NPTCI Page 12
Pour apprécier l'effet de l'adoption des semences
améliorées sur les rendements, la méthode à deux
étapes de Heckman a été utilisée.
Cette méthode avec effet de sélection est
devenue d'usage courant depuis l'article pionnier de Heckman (1979). Elle est
utilisée dans plusieurs domaines : la santé, le marché du
travail, et plus généralement dans l'étude du comportement
des individus, lorsque l'on cherche à étudier l'effet sur une
population des phénomènes observés sur un
échantillon issu de façon non indépendante de cette
population.
Cette méthode a l'avantage de corriger le biais
lié à la partition endogène c'est-à-dire en faisant
une estimation séparée des rendements entre le groupe des
adoptants et le groupe des non adoptants des semences améliorées.
L'inverse du ratio de Mills obtenu à partir du modèle Probit
simple est alors intégré dans le modèle d'estimation des
rendements par la méthode des moindres carrés
généralisés (MCG). Ce qui permet ainsi de juger de la
variation des rendements entre les deux sous-groupes (adoptants et non
adoptants).
2.2.2. Présentation de la méthode à
deux étapes de Heckman
Cette méthode considère que l'adoption des
semences améliorées modifie le comportement des paysans en
matière d'utilisation des facteurs de production : la terre, la main
d'oeuvre et les intrants. La méthode consiste à estimer, dans une
première équation la probabilité pour un producteur
d'adopter une variété améliorée, puis dans une
seconde étape les paramètres de l'équation qui affecte les
rendements.
Le modèle consiste à séparer les deux
groupes à savoir, les producteurs qui ont adopté les semences
améliorées et les non adoptants. Le modèle Probit est
utilisé comme base dans la méthode à double étapes
de Heckman (1979). On considère Y l'adoption
qui est observée selon que le producteur adopte une semence
améliorée ou pas. La spécification du modèle Probit
suppose que l'adoption est fonction des caractéristiques observables des
producteurs des caractéristiques institutionnelles.
On définit une variable latente Y*
qui est inobservée, fonction des facteurs
socioéconomiques et institutionnels qui influencent l'adoption de
semences améliorées par les producteurs. Ce qui permet
d'écrire en considérant une spécification linéaire
:
?? = {?? ???? ??* = ???? + ?? > ?? (8)
?? ???? ??* = ???? + ?? = ??
DEA-Master/NPTCI Page 13
Où Y* est une variable
latente désignant l'adoption des semences améliorées,
X est le vecteur des caractéristiques qui
affectent la décision d'adoption de la
variété, ft les paramètres
à estimer
et E est le vecteur des termes
d'erreurs. On suppose que E est normalement
distribué de variance unitaire.
L'estimation du modèle Probit se fait par la
méthode du maximum de vraisemblance et l'estimateur de
ft permet d'évaluer les inverses des ratios de Mills qui
servent à corriger le biais lié à la partition
endogène. En notant ????????et ???????? les ratios de Mills pour les
deux groupes à savoir, les producteurs ayant utilisé les semences
améliorées et ceux produisant avec des semences ordinaires, on
aura :
???????? = - ??(????) ???? ?? = ?? (9)
?? (????)
???????? = ??(????) ???? ?? = ?? 10
??-??(????) ( )
Avec ?? (. )et ??(. ) respectivement les fonctions de
répartition et de densité de la loi normale
(loi de distribution du terme aléatoire
E), b est l'estimateur
de ft obtenu par la maximisation de la fonction de
vraisemblance.
Le modèle de partition endogène utilise ces
ratios pour estimer la fonction de rendement suivant
?????? = ?? (????) + ?? (11)
Avec Rdt le vecteur des variables
expliquées indiquant le rendement, W est le vecteur des
variables explicatives, á le vecteur des
paramètres à estimer, et ?? est le vecteur des termes
d'erreurs.
En faisant la partition sur la base de l'adoption
Y et en considérant des producteurs
individuels
??????????
|
=
|
?? (??????,
|
??????)
|
+ ??????
|
????
|
????
|
=
|
??
|
(12)
|
??????????
|
=
|
??(??????,
|
??????)
|
+ ??????
|
????
|
????
|
=
|
??
|
(13)
|
|
Avec ?????????? le rendement obtenu pour les producteurs
adoptants et ?????????? celui obtenu pour les producteurs non adoptant, ??????
et ?????? les vecteurs de paramètres selon que le producteur ayant
adopté ou pas, ?????? et ?????? désigne l'ensemble des
caractéristiques du producteur adoptant et non adoptant, ?????? et
?????? sont les termes d'erreurs.
DEA-Master/NPTCI Page 14
Une estimation des équations par les MCO risque de
conduire à un biais dû à la partition endogène. Le
vecteur de termes aléatoires p peut être
corrélé avec å, ce qui se traduit
par des espérances non nulles pour les deux modèles :
??(?????? /??
??(?????? /??
|
=
=
|
??)
??)
|
=
=
|
??(????)
|
???????? ????
???????? ????
|
=
=
|
????????
????????
|
-???? ??(????)
???? ??(????)
|
??(????)
|
Avec ?? est le vecteur de coefficients de corrélation
entre le vecteur å et le vecteur u, a
étant le vecteur des écarts types de
u.
Si on intègre l'inverse des ratios de Mills dans la
fonction de rendement on obtient les erreurs de type ç
:
????
|
=
|
????
|
+ ????????
|
????????
|
??
|
= ??
|
????
|
=
|
????
|
+ ????????
|
????????
|
??
|
= ??
|
???? ???? ???? Sont les ratios de Mills.
En incluant donc les ratios pondéré par ???? et
????, on obtient :
??????????
|
=
|
?? (??????,
|
??????)
|
+ ????????????
|
+ ??????
|
????
|
??
|
=
|
??
|
(14)
|
??????????
|
=
|
??(??????,
|
??????)
|
+ ????????????
|
+ ??????
|
????
|
??
|
=
|
??
|
(15)
|
|
Ce qui conduit à ??(????) = ??(????) = ?? (13) rendant
donc l'estimation des fonctions de rendement sans biais (Heckman, 1979).
???????????? ??* = ???? + ???????? + ???????? + ???????? + ......
...+ ???????? + ?? (16)
Avec k le nombre des variables
explicatives de l'adoption, ?? les paramètres à estimés,
X les variables qui affectent l'adoption et ?? un
terme d'erreur.
En considérant une spécification, les fonctions de
rendement deviennent :
????????????
|
=
|
??????
|
+ ?????? ??????
|
+ ?????? ??????
|
+ ?????? ??????
|
+ ......
|
?????? ??????
|
+ ????????????
|
+ ??????
|
????
|
??
|
=1
|
????????????
|
=
|
??????
|
+ ?????? ??????
|
+ ????????????
|
+ ?????? ??????
|
+ ......
|
?????? ??????
|
+ ????????????
|
+ ??????
|
????
|
??
|
= ??
|
La significativité des coefficients de ???????? et de
???????? permet de mettre en évidence le biais
d'endogenéité de l'estimation par les MCO. Le modèle de
sélection suppose que ??1 et ??0 sont
DEA-Master/NPTCI Page 15
significativement différents de zéro. Si ces
coefficients ne sont pas significatifs, cela indique que l'estimation pouvait
être faite par les MCO sans risque de biais, en d'autres termes, qu'il
n'existe pas de comportements cachés qui influencent la décision
d'adoption des semences améliorées.
2.3. Méthode de collecte des données
Les principaux outils de collecte des données dans
cette étude sont la recherche documentaire et l'analyse des
données secondaires. La recherche documentaire à travers les
ouvrages, les revues et autres documents écrits, nous a permis de mieux
cerner les grandes lignes de la recherche et les données secondaires ont
permis d'analyser les facteurs déterminants de l'adoption des
variétés améliorées du mil.
Les données utilisées sont celles d'une
enquête menée en 2013 dans la région de Tillabéri,
située à 115km au Nord-Ouest de la capitale Niamey. Cette
région est caractérisée par des grandes superficies
exploitées mais avec des rendements faibles par rapport aux autres
régions. L'objectif de l'enquête est de connaitre la perception
des paysans dans l'adoption des variétés améliorées
du mil et d'apporter des solutions pour l'amélioration des rendements.
Elle a été réalisée par une ONG chargée de
la vulgarisation des semences améliorées avec la collaboration du
centre de recherche agricole (ICRISAT) et de l'appui de l'USAID à
travers le Projet Résilience et Croissance Économique au Sahel -
Résilience Renforcée (REGIS-ER).
Un échantillon de 50 exploitants agricoles a
été choisi (choix non aléatoire) et les données
collectées sont à la fois quantitatives et qualitatives. Ces
données portent sur leurs caractéristiques
socioéconomiques (âge, sexe, l'alphabétisation, revenu non
agricole, le rendement, la taille du ménage, le nombre d'année
d'expérience, la superficie totale et cultivée) et des variables
institutionnelles (adhésion à une organisation de producteurs,
disponibilité de la semence, accès au crédit, utilisation
de la traction animale, l'accès à l'engrais), l'adoption des
variétés améliorées (le paysan enquêté
à adopter ou non les variétés du mil).
DEA-Master/NPTCI Page 16
III. DEFINITION DES VARIABLES ET ANALYSE DES
DONNEES
L'analyse des données comporte deux étapes, une
partie descriptive et une partie économétrique, qui a
consisté à l'étude de la relation entre des facteurs
jugés pertinents pouvant influencer la décision des producteurs
d'adopter ou non les variétés améliorées et
l'impact de cette adoption sur les rendements.
3.1. La spécification du modèle et
définition des variables
Pour estimer les variables qui affectent l'adoption des
variétés améliorées du mil, deux types de variables
ont été introduites dans le modèle comme variables
explicatives : les variables socioéconomiques (Sexe, âge, taille
du ménage, revenu non agricole, l'alphabétisation,
expérience dans la culture du mil, la superficie cultivée) et les
variables institutionnelles (Accès au crédit, utilisation de la
traction animale, accès à l'engrais, disponibilité de la
semence, l'appartenance à une organisation paysanne).
Cette adoption peut être influencée positivement
ou négativement par les caractéristiques socioéconomiques
et institutionnelles propres aux producteurs.
? Les variables expliquées :
- L'adoption (Adoption) :
c'est la variable de sélection qui indique la nature des
variétés du mil cultivées par l'exploitant. Elle prend la
valeur 1 si le producteur cultive au moins des variétés
améliorées du mil et 0 sinon.
- Le rendement (Rendmttha) : c'est le
rendement du mil, mesuré en kilogrammes/hectare (kg/ha) obtenu par le
producteur qui adopte une variété améliorée du
mil.
? Les variables explicatives :
- La taille du ménage (Tailm) : c'est
la variable indiquant le nombre de personne vivant dans le ménage. Cette
variable entre à la fois dans l'équation de l'adoption et dans
celle des rendements. Le signe attendu sur l'adoption est positif.
- Le sexe du chef de ménage (Sex) :
cette variable représente le sexe du chef de ménage.
C'est une variable binaire, prend la valeur 1 pour le sexe masculin et 0 pour
le sexe féminin. Le signe attendu de cette variable est
indéterminé.
- Age du chef de ménage (Age) : c'est
le nombre d'année du chef de ménage. L'impact de cette variable
sur l'adoption est indéterminé.
DEA-Master/NPTCI Page 17
- L'expérience dans la culture (Experience) :
c'est le nombre d'années d'expérience dans la
culture du mil. Cette variable entre à la fois dans
l'équation de l'adoption que dans celle des
rendements. Son impact sur les rendements est attendu positif et
indéterminé sur l'adoption. - L'alphabétisation
(Lalphachef) : c'est une variable qui rend compte du niveau
d'éducation du chef de ménage, elle prend la valeur 1 si le chef
de ménage est alphabétisé 0 le cas échéant.
L'aphtisation est une variable déterminante dans l'adoption. Les
producteurs instruits devraient avoir des perceptions positives sur l'adoption
des nouvelles technologies.
- Revenu non agricole (Revhormen) : c'est le
revenu non agricole obtenu par mois, estimé en FCFA. L'augmentation de
ce revenu permet aux paysans d'investir dans l'achat des nouvelles techniques
de production. Le signe attendu de cette variable est positif.
- Superficie cultivée (Prosupficicultiha) :
c'est la superficie cultivée par le producteur. Cette variable
entre à la fois dans l'estimation de l'adoption que dans celle des
rendements. Le signe de cette variable doit être positif sur le rendement
et positif ou négatif sur l'adoption.
- L'appartenance à une organisation paysanne
(LAOP) : c'est l'appartenance du producteur à une organisation
paysanne. C'est une variable binaire, qui prend la valeur 1 si
le producteur appartient à une organisation paysanne et 0 sinon.
L'appartenance à une organisation est supposée affecter
positivement l'adoption. Les organisations paysannes sont des cadres
d'échanges d'expérience et de vulgarisation des nouvelles
technologies.
- Accès au crédit (Accscrdi) :
c'est l'accès au crédit obtenu par le producteur et qui
provient des institutions de micro crédit. Cette variable prend la
valeur 1 si le producteur a reçu un crédit et 0 sinon.
L'accès au crédit permet au producteur d'investir dans des
nouvelles technologies. Cette variable a donc un effet positif sur
l'adoption.
- Disponibilité de la semence (Disposemen) :
c'est la disposition de la semence. Elle prend la valeur 1 si la
semence améliorée est disponible et 0 le cas
échéant. Cette variable affecter positivement l'adoption.
- L'utilisation de la traction animale
(Utilisatractanima) : c'est l'utilisation des animaux domestiques pour
les travaux agricoles. C'est une variable binaire, qui prend 1 si oui et 0
sinon. Cette variable affecte positivement le rendement agricole.
- Accès à l'engrais (Accengra) :
c'est l'accès à l'engrais pour la culture du mil, cette
variable prend 1 si le producteur utilise l'engrais et 0 sinon. L'utilisation
des engrais permet augmenter le rendement.
3.2. Méthodes et outils d'analyse des
données
Les méthodes d'analyse utilisées, dans le but
d'atteindre les objectifs fixés par cette étude, sont à la
fois quantitatives et qualitatives. La méthode quantitative concerne la
statistique descriptive (la moyenne, l'écart-type et les
fréquences) a été utilisée pour décrire les
caractéristiques des producteurs enquêtés. Toutefois, elle
a été complétée par une méthode qualitative
afin de pouvoir expliquer certains faits d'ordre sociologique,
économique et institutionnel. L'analyse des données a
été effectuée à l'aide des logiciels EXEL 2013 et
STATA version 12 et le traitement de texte réalisé avec le
logiciel WORD 2013.
3.3. Caractéristiques des producteurs
enquêtés
Les caractéristiques socioéconomiques et
institutionnelles des producteurs du mil sont présentées dans le
tableau 1.
Tableau 1 : Caractéristiques
socioéconomiques et institutionnelles des producteurs
Caractéristiques
|
Moyenne
|
Ecart-type
|
Minimum
|
Maximum
|
Variables quantitatives
|
|
|
|
|
Taille du ménage
|
8.9
|
2.56
|
5
|
15
|
Age du chef de ménage
|
51.48
|
9.03
|
34
|
70
|
Expérience de la culture
|
15.04
|
5.50
|
6
|
31
|
Superficie cultivée
|
7.71
|
3.6
|
3
|
18
|
Revenu hors culture (CFA)
|
32000
|
13400
|
6000
|
65000
|
Variables qualitatives
|
Adoptants
|
|
Non adoptants
|
Adoption (%)
|
70
|
30
|
Appartenance à une organisation
paysanne (%)
|
72
|
28
|
Sexe du chef de ménage (%)
|
72.2
|
27.8
|
Utilisation de la traction animale (%)
|
69.7
|
30.3
|
Alphabétisation (%)
|
58.7
|
41.3
|
Accès au Crédit (%)
|
88.8
|
11.2
|
Disponibilité de Semence (%)
|
68.75
|
31.25
|
Accès à l'engrais (%)
|
67.5
|
32.5
|
Source : Auteur à partir des
données de l'enquête (2013)
DEA-Master/NPTCI Page 18
DEA-Master/NPTCI Page 19
L'analyse des résultats statistiques montre que dans
l'échantillon retenu 70% des producteurs utilisent les semences
améliorées du mil contre 30% qui utilisent les
variétés ordinaires. L'âge moyen des producteurs
enquêtés est de 51 ans. Cette moyenne cache des disparités
entre les enquêtés. En effet, le plus jeune des producteurs a 34
ans et le plus âgé a 70 ans.
Le nombre d'année d'expérience dans la culture
du mil est en moyenne de 15 ans. En effet, cette expérience varie entre
6 ans et 31ans au maximum. La taille moyenne des ménages est de 9
personnes par ménage, avec un maximum de 15 personnes. Quant aux revenus
non agricoles, les exploitants enquêtés gagnent de 6000 à
65000 CFA soit une moyenne de 32000 CFA par mois. L'augmentation de ce revenu
peut avoir un effet négatif sur l'adoption des semences
améliorées. Les superficies cultivées représentent
en moyen 7,7 ha et la superficie cultivée par les producteurs
enquêtés représente 63,5% de la superficie totale
cultivable. Cette variable peut fortement influencer le rendement agricole.
Concernant le sexe, 72% des producteurs sont des hommes contre
28% des femmes. Dans la sous population des adoptants, les hommes et les femmes
représentent respectivement 74,29% et 25,71%. Il ressort de l'analyse du
tableau que 58,7% des adoptants ont suivi des cours d'alphabétisation
contre 41,3% pour les non adoptants. En outre, la statistique montre aussi que
environ 72% des producteurs adoptants intègrent une OP contre 28% qui
mènent leurs activités en dehors de toute organisation paysanne.
Cette situation montre l'importance des organisations paysanne comme un cadre
d'accès aux semences.
Pour ce qui est de l'accès au crédit, 88,8% des
producteurs adoptants les variétés améliorées
déclarent avoir eu un crédit contre 11,2% pour les non adoptants.
Cela prouve donc que l'accès au crédit constitue un facteur
déterminant dans l'adoption des variétés
améliorées. Quant à la disponibilité de la semence,
68,75% des producteurs adoptants déclarent avoir accès aux
semences améliorées contre 31,25% pour les non adoptants.
L'absence de la semence constitue à priori un obstacle à
l'adoption des variétés améliorées du mil. Plus de
la moitié (66%) des producteurs enquêtés utilisent la
traction animale pour l'agriculture contre 34% qui n'utilisent pas. Dans la
sous population des adoptants 69,7% déclarent utiliser la traction
animale. La traction animale apparaît comme une technique adaptée
à l'agriculture familiale. Enfin pour l'accès à l'engrais,
la majorité des producteurs adoptants soit 67,5% ont utilisé des
engrais contre 32,5% pour les non adoptants. Cette situation peut s'explique
par le fait que les variétés améliorées exigent
l'utilisation intensive des engrais.
DEA-Master/NPTCI Page 20
3.4. Les déterminants de l'adoption des semences
améliorées du mil 3.4.1. Résultats de l'estimation du
modèle
Cette sous-section présente les résultats
d'estimation du modèle de Heckman à deux étapes. Cette
méthode nous a permis d'obtenir l'estimation du modèle d'adoption
et celle des rendements des adoptants. Elle permet aussi d'obtenir directement
l'inverse du ratio de Mills qui est représenté par
lambda.
Tableau 2 : Résultats d'estimation du
modèle Probit
Variables
|
Coefficients
|
Test t
|
Adoption
|
|
|
Age
|
0.0868*
|
1.68
|
Sexe
|
3.6925
|
1.58
|
Expérience
|
0.0671
|
0.94
|
L'alphabétisation
|
0.1032
|
0.13
|
Taille du ménage
|
1.6190**
|
1.97
|
Superficie cultivée
|
0.1192
|
0.71
|
Revenu hors culture
|
-0.0002*
|
-1.74
|
Accès au crédit
|
6.8626**
|
2.26
|
LAOP
|
3.3572**
|
2.00
|
Disponibilité de la semence
|
0.9469
|
0.76
|
Constante
|
-13.3761**
|
-2.22
|
Wald chi2(5) = 263.70
|
|
|
Prob > chi2 = 0.0000
|
|
|
Source : Auteur à partir des
données de l'enquête (2013)
Note : ***significatif au seuil de 1%
**significatif à 5% *significatif à 10%
3.4.2. Adéquation d'ensemble du modèle
L'adéquation d'ensemble du modèle est
appréciée par le test de chi2. L'adéquation d'un
modèle permet de rendre compte de la pertinence du modèle
spécifié et estimé. Le test de Wald utilise
la statistique de chi2, en posant
H0 : les coefficients associés aux
variables explicatives sont simultanément nuls et
H1 : au moins un coefficient est
diffèrent de zéro. Dans cette étude, la probabilité
associée à la statique de chi2 est nulle, on rejette
l'hypothèse nulle. Il existe au moins
DEA-Master/NPTCI Page 21
une variable déterminante dans l'adoption des
variétés améliorées du mil. Le modèle
spécifié est donc adéquat dans son ensemble.
3.4.3. Significativité individuelle des coefficients
du modèle
La méthode utilisée pour tester la
significativité individuelle des coefficients du modèle est
appréciée soit par le test de Student ou bien comparer la valeur
de la probabilité de significativité de chaque coefficient au
seuil de significativité (1%, 5% et 10%). L'analyse des coefficients
estimés montre que cinq variables apparaissent significatives :
l'accès au crédit, le revenu non agricole, la taille du
ménage, l'âge du chef de ménage et l'appartenance à
une organisation paysanne. Les variables : sexe, l'expérience dans la
culture, l'alphabétisation, la superficie cultivée et la
disponibilité de la semence n'affectent pas la probabilité
d'adoption des semences améliorées du mil, même au seuil
critique de 10%.
3.4.4. Prédiction sur le modèle Probit
La prédiction du modèle Probit évalue en
pourcentage le nombre de fois que la valeur prédite de l'adoption
correspond à sa valeur observée (Gourieroux, 1989). L'analyse de
la prédiction vise à évaluer la qualité du
modèle à prédire les probabilités (1 ou 0) de la
variable adoption. Pour l'adoption (Y = 1), sur 33 valeurs prédites, on
note 32 valeurs correctement prédites soit une capacité de
prédiction de 96,96%. Pour l'évènement (Y = 0), on
remarque que 14 valeurs sont biens prédites sur 17 prédictions,
soit une précision de 82,35%. Les prédictions du modèle
sur l'ensemble de l'échantillon est de 92%. Cette valeur est
supérieure au seuil critique de 50%, qui est retenu comme une bonne
prédiction. Nous pouvons conclure que le modèle prédit
bien les deux probabilités (1 ou 0) d'adoption des semences
améliorées du mil.
Tableau 3 : Table de prédiction
True .
Classified
|
D
|
~D
|
Total
|
D
|
32
|
1
|
33
|
~D
|
3
|
14
|
17
|
Total
|
35
|
15
|
50
|
Source : Auteur à partir des
données de l'enquête (2013), Note : D
: Adoptant, ~D : Non adoptant
DEA-Master/NPTCI Page 22
3.4.5. Facteurs explicatifs de l'adoption des
variétés améliorées du mil ? Accès au
crédit
L'accès au crédit est une variable qui favorise
l'adoption des variétés améliorées du mil. Ce
facteur détermine et influence positivement l'adoption (significatif au
seuil de 5%). En effet, l'utilisation des nouvelles variétés
nécessite l'achat de semences, d'engrais et une main-d'oeuvre importante
et l'accès au crédit aide à lever ces contraintes en
favorisant l'achat de ces variétés améliorées. Ce
résultat est conforme aux résultats obtenus par Ouédraogo
et al (2009) sur l'adoption et l'impact des variétés
NERICA dans la région Ouest du Burkina Faso et celui de Sanou (2012)
dans l'adoption des semences améliorées au Burkina Faso, qui
disent que les producteurs qui obtiennent un montant de crédit important
sont plus aptes à adopter les semences améliorées.
? Le revenu non agricole
Le revenu non agricole est une variable d'intérêt
de cette étude. Le coefficient de ce revenu étant négatif
et significatif, on peut affirmer que le revenu non agricole a un impact
négatif sur l'adoption des variétés
améliorées du mil. Ceci signifie qu'un producteur ayant un revenu
élevé non agricole, aura moins recourt aux variétés
améliorées. Au Niger les activités agricoles ne dure que
trois mois et combiné avec la faible productivité de la
région de Tillabéri, les paysans exercent d'autres
activités économiques pour subvenir aux besoins de leur famille.
En effet, pour réduire le risque lié à l'incertitude,
l'agriculture est relayée au second rang limitant ainsi le ménage
à tout attachement aux innovations agricoles. Ce résultat est
conforme à celui de l'étude de Germaine et Bokar (2001) sur
l'adoption des variétés améliorées du
niébé au Niger. Dans cette étude, ces auteurs concluent
que les revenus extra-agricoles ne favorisent pas l'adoption des nouvelles
variétés du niébé.
? La taille du ménage
La taille du ménage joue un rôle
déterminant dans l'adoption des semences améliorées du
mil. Cette variable agit positivement sur la probabilité d'adoption
(significatif au seuil de 5%). Les ménages de grande taille sont plus
susceptibles d'adopter les variétés améliorées par
rapport à ceux qui sont de petite taille. Les variétés
améliorées requièrent une demande élevée en
main d'oeuvre car elles exigent un suivi rigoureux, les intervalles de temps de
sarclage très court, la surveillance contre l'attaque des ravageurs. Ce
résultat est conforme à celui obtenu par Adéotie et al
(2002) dans l'étude sur l'adoption des nouvelles technologies de
niébé en Afrique de
DEA-Master/NPTCI Page 23
l'Ouest, qui disent que les ménages de grande taille
ont tendance à utiliser plus les variétés
améliorées.
? Appartenance à une organisation
paysanne
L'appartenance à une organisation paysanne est un
facteur institutionnel qui affecte significativement et positivement l'adoption
(significatif au seuil de 5%). Les OP jouent un rôle important dans la
réduction de coût des nouvelles technologies et constituent aussi
une caution morale pour l'accès au crédit auprès des
institutions de microcrédits. Des précédentes
études (Combary, 2013, et Mabah Tene et al., 2013) ont
également souligné le fait que c'est généralement
au sein d'organisations de producteurs et de groupes d'entraide que les
exploitants agricoles discutent de leur activité avec leurs pairs,
s'informent auprès d'eux, partagent mutuellement leurs
expériences et échangent sur les nouvelles technologies et
techniques de production. Les informations ainsi recueillies jouent un
rôle important dans le processus d'adoption.
? Age du chef de ménage
L'âge du chef de ménage joue un rôle
déterminant dans l'adoption des variétés
améliorées du mil. Cette variable est significative et positive
sur la probabilité d'adoption (significatif au seuil de 10%). Cela veut
dire que les paysans âgés (pour un niveau d'âge
donné) sont plus enclins à adopter les variétés
améliorées parce qu'ils ont plus d'expérience dans
l'agriculture que les jeunes. Cette région est une région d'exode
par excellence, presque tous les adultes ont séjourné vers les
pays côtiers, ces personnes étant en contact avec
l'extérieur, sont plus exposés aux informations sur les nouvelles
technologies. Ce résultat est conforme à celui par Adéotie
et al (2002), dans leurs études sur l'adoption de
variétés améliorées du niébé en
Afrique de l'Ouest pour le cas du Nigeria. Mais il est contraire aux
études empiriques notamment celle de Germaine et Bokar (2001), qui
disent que les jeunes sont plus réceptifs et plus aptes à
acceptés l'innovation.
DEA-Master/NPTCI Page 24
3.5. Résultats d'estimation des rendements.
Le tableau 4 présente les résultats de l'estimation
des rendements sur la base de la variable de sélection qui est
l'adoption.
Tableau 4 : Résultats d'estimations des
rendements
Rendements
|
Coefficients
|
T-stat
|
Prosupficicultiha
|
1.9227***
|
15.06
|
Utilisatractanimal
|
1.1125
|
1.11
|
Accengrai
|
0.2253
|
0.18
|
Expérience
|
0.1819**
|
1.97
|
Tailm
|
-0.1785
|
-0.43
|
Constante
|
-2.9747
|
-1.01
|
Mills (lambda)
|
-0.6693
|
-0.41
|
Source : Auteur à partir des
données de l'enquête (2013)
Note : ***significatif au seuil de 1%
**significatif à 5% *significatif à 10%
3.5.1. Significativité individuelle des
coefficients
Il ressort de l'analyse des résultats que deux
variables expliquent le rendement (tableau 4). Il s'agit de la superficie
cultivée, qui est significative au seuil de 1% et l'expérience
dans la culture du mil est significative au seuil de 5%. Cependant les
variables utilisation de la traction animale, la taille du ménage, et
l'accès à l'engrais ne sont pas significatives, même au
seuil critique de 10%. Toutefois, notons que dans notre estimation, le
coefficient estimé pour l'inverse de ratio de Mills est
représenté par lambda. Ce coefficient est négatif et non
significatif et même au seuil critique de 10%. Il n'existe pas donc de
biais de sélection.
3.5.2. Facteurs explicatifs des rendements ? Superficie
cultivée
D'après les résultats de l'estimation des
rendements, la superficie cultivée intervient comme facteur
déterminant sur les rendements (significatif au seuil de 1%). Cette
situation implique qu'un accroissement de la superficie cultivée
entraine une hausse des rendements. Cette situation peut s'expliquer par le
fait qu'une augmentation de la superficie cultivée entraine un
accroissement de la production. Mais comme l'utilisation des
variétés améliorées constitue une intensification
agricole, si la production augmente plus que proportionnelle que la
superficie
DEA-Master/NPTCI Page 25
cultivée, cela peut entrainer une augmentation des
rendements, toute chose égale par ailleurs. Il est donc
nécessaire de rendre cette culture intensive.
? Expérience dans la culture du mil
Le nombre d'année d'expérience dans la culture
du mil détermine et influence positivement le rendement (significatif au
seuil de 5%). Les paysans plus expérimentés sont
généralement, en mesure de mieux évaluer les avantages
qu'on tire de l'utilisation des variétés
améliorées, ce qui accroît leur rendement.
L'expérience acquit avec le temps permet aux producteurs de mieux
connaitre les semences à haut rendement, les dates de semis, la
durée du sarclage et les cycles de sècheresse au Niger.
3.6. Effets marginaux de l'adoption des semences
améliorées sur la productivité agricole
Il convient de voir dans quelle mesure un changement dans la
valeur de chaque variable significative affecte la probabilité
d'adoption. Cet impact a été appréhendé à
travers le calcul des effets marginaux (tableau 5).
Tableau 5 : Calcul des effets marginaux
Adoption
|
dF/dx
|
T-stat
|
Age
|
0.0012*
|
1.68
|
Sexe
|
0.5260
|
1.58
|
Expérience
|
0.0009
|
0.94
|
L'alphabétisation
|
0.0014
|
0.13
|
Taille ménage
|
0.0224**
|
1.97
|
Superficie cultivée
|
.00165
|
0.71
|
Revenu non agricole
|
-2.57e-06*
|
-1.74
|
Accès au crédit
|
0.9905**
|
2.26
|
LAOP
|
0.4301**
|
2.00
|
Disponibilité de la semence
|
0.02179
|
0.76
|
LR chi2(9) = 41.93 Prob > chi2 =
0.0000 Pseudo R2 = 0.6864
Source : Auteur à partir des
données de l'enquête (2013)
Note : ***significatif au seuil de 1%
**significatif à 5% *significatif à 10%
DEA-Master/NPTCI Page 26
Parmi les variables significatives, nous avons l'âge, la
taille du ménage, le revenu non agricole, l'accès au
crédit et LAOP qui ont des effets marginaux significatifs dans le
modèle d'adoption des semences améliorées. Il ressort que
l'accès au crédit agricole augmente la probabilité
d'adopter la variété améliorée de 0,9905. Ainsi
pour un producteur qui reçoit un crédit agricole important, sa
probabilité d'adopter une semence améliorée est proche de
1. La variable LAOP accroît aussi la probabilité d'adoption de
0,4301 cela veut dire qu'il faut orienter la vulgarisation des nouvelles
technologies vers les organisations paysannes. Cependant la probabilité
d'adoption diminuée quand le revenu non agricole s'accroît. Ceci
est confirmé par la valeur négative de l'effet marginal de ce
revenu. En effet, le signe négatif de l'effet marginal de cette variable
et son degré de signification (10%) montre que cette technologie
pourrait être abandonnée si le rendement reste faible.
En effet si la taille du ménage est un critère
mis en évidence par la littérature pour expliquer les
décisions individuelles d'adoption des nouvelles technologies, cette
étude souligne que l'accroissement de la taille du ménage d'une
unité n'augmente que de 0,0224 la probabilité d'adopter les
variétés améliorées du mil. Le calcul des effets
marginaux montre également plus le chef de ménage est
âgé, la probabilité d'adopter les semences
améliorées s'accroit de 0,0012. Les producteurs âgés
sont prédisposés à adopter les semences
améliorées du faite de leurs expériences que les
producteurs moins âgés.
DEA-Master/NPTCI Page 27
CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
Dans les pays en développement, les taux
d'accroissement des rendements se sont ralentis de manière notoire et
pour des produits majeurs. Le taux de croissance des rendements en
céréales a chuté après les années de la
révolution verte. Il est passé de 3,2% par an en 1960 à
1,5% en 2000 (FAO, 2012). Au Niger, la faiblesse des rendements est due non
seulement aux sècheresses cycliques mais aussi surtout aux faibles
niveaux d'adoption de technologie disponible. Les paysans ne disposent pas
d'incitation économique suffisante pour mieux adopter les semences
améliorées ou les techniques de culture qui augmentent le
rendement. Une mauvaise infrastructure, un manque d'accès aux semences
de qualité, des institutions faibles et des politiques envers les
exploitants agricoles décourageantes a aussi créé
d'immenses obstacles à l'adoption de nouvelles technologies et en
particulier les variétés améliorées au niveau des
exploitations.
L'étude s'était donnée pour objectif
principal d'analyser les facteurs qui déterminent l'adoption des
semences améliorées du mil au Niger. De façon
spécifique, il était question de déterminer le rôle
des facteurs socioéconomiques et institutionnels qui affectent
l'adoption des variétés améliorées du mil et
d'apprécier la productivité induite par l'adoption des nouvelles
variétés à travers le rendement.
Les données utilisées sont issues d'une
enquête réalisée auprès de 50 producteurs du mil
dans la région de Tillabéri. Pour atteindre cet objectif, la
méthode d'estimation à deux étapes de Heckman a
été utilisée pour intégrer le risque de biais de
sélection.
L'application de cette méthode nous a permis de mettre
en évidence d'une part les principaux facteurs qui influencent
l'adoption des semences améliorées du mil et d'autre part d'avoir
l'effet de cette adoption sur les rendements. L'adoption des
variétés améliorées est influencée par :
l'âge du chef de ménage, la taille du ménage,
l'accès au crédit, l'appartenance à une organisation
paysanne, qui affectent positivement l'adoption. Le revenu non agricole est la
seule variable qui affecte négativement l'adoption des
variétés améliorées du mil. Ainsi, de façon
générale, l'adoption des variétés
améliorées du mil a induit une augmentation des rendements.
En plus ces résultats nous ont fourni des informations
quant aux variables qui affectent le rendement, il s'agit de la superficie
cultivée qui influence significativement le rendement et le nombre
d'année d'expérience dans la culture du mil. Le coefficient de
l'inverse du ratio de Mill
DEA-Master/NPTCI Page 28
(lambda) pour les rendements des adoptants est négatif,
ce qui implique l'absence de biais de sélection.
Au vu de tous ces résultats, il importe de faire
quelques recommandations à l'endroit des différents acteurs
intervenants dans le secteur agricole. A ce effet, il est recommandé
à :
- L'Etat de mettre en place des politiques et mesures de
soutien bien adaptées (subvention de la semence, bonne
répartition des semences de qualités) visant à encourager
les paysans a utiliser les variétés à haut rendement ;
- Renforcer les capacités des organisations paysannes
qui sont des cadres d'information et d'échange d'expérience et
orienter leurs actions à la diffusion et la vulgarisation des
variétés améliorées ;
- Promouvoir et renforcer les entreprises semencières
locales afin d'améliorer leurs capacités d'offre de semences de
bonne qualité ;
Cependant cette étude comporte des limites,
l'étude ne couvre qu'une région du pays, une étude
couvrant toute les zones de production aurait permis de mieux cerner le
processus d'adoption des semences améliorées du mil. Certaines
variables comme les services de vulgarisation, la résistance de la
semence n'ont pas été prisent en compte par manque
d'information.
DEA-Master/NPTCI Page 29
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12-16.
ANNEXES
1. Estimation du modèle
. heckman Rendmttha Prosupficicultiha
Utilisatractanimal Exprience Tailm Accengrai, twostep select(Adoption =
Agechef Sexe > Exprience Lalphachef Tailm Prosupficicultiha
Revhormen Accscrdi LAOP dispSem) rhosigma
Heckman selection model
-- two-step estimates Number of obs = 50
(regression model with sample selection)
Censored obs = 15
Uncensored obs =
35
Wald chi2(5) =
263.70
Prob > chi2
= 0.0000
|
|
|
z
|
P>|z|
|
|
|
Rendmttha
Prosupficicultiha Utilisatractanimal Exprience
Tailm Accengrai _cons
|
1.92271
1.112522
.1819724
-.1785141
.2253017
-2.974736
|
.1276723 1.005524
.0923456 .4126237 1.238896
2.949352
|
15.06 1.11
1.97 -0.43 0.18 -1.01
|
0.000 0.269
0.049 0.665 0.856 0.313
|
1.672477
-.8582688
.0009782
-.9872418 -2.202891 -8.755359
|
|
Adoption
Agechef Sexe
Exprience Lalphachef Tailm
Prosupficicultiha Revhormen Accscrdi
LAOP dispSem _cons
|
Coef.
.0868776 3.692501
.0671749 .1032777 1.619099 .1192774
-.0001855 6.862668 3.357243
.9469853 -13.37616
|
Std. Err.
.0516141 2.339588
.0717993 .7912702 .8221708 .1686474
.0001066 3.038351 1.682396 1.242066
6.027023
|
1.68 1.58
0.94 0.13 1.97 0.71
-1.74 2.26 2.00 0.76
-2.22
|
0.092 0.115
0.349 0.896 0.049 0.479
0.082 0.024 0.046 0.446
0.026
|
[95% Conf.
-.0142841
-.8930061 -.0735491 -1.447583
.0076741 -.2112654 -.0003944 .90761
.0598084 -1.487419 -25.18891
|
|
mills
lambda
|
-.6693853
|
1.643981
|
-0.41
|
0.684
|
-3.891529
|
|
rho
sigma
|
|
|
|
|
|
|
|
-0.24151
2.7716812
2. Prédiction du modèle
Probit model
|
|
|
|
|
D
|
|
Classified
|
True
32
3
|
~D
|
|
|
.
+
-
Total
Classified
True D defined
|
35
+ if predicted Pr(D)
|
1
14
15
|
|
|
Sensitivity
Specificity
Positive predictive value
Negative predictive value
|
Pr( +|
D)
Pr( -|~D)
Pr( D| +)
Pr(~D| -)
|
|
False + rate for true
~D False + rate for classified +
|
Pr( +|~D)
Pr( -|
D)
Pr(~D| +)
Pr( D| -)
|
|
False - rate for true
D
Correctly classified
|
|
|
Interval] 2.172943
3.083313 .3629665 .6302135 2.653494
2.805887 .1880393 8.278009 .2078989
1.654139 3.230525 .4498202 .0000233
12.81773 6.654678 3.381389
-1.563411 2.552758
for Adoption
Total
33
17
as Adoption !=
0
>= .5
50
91.43%
93.33% 96.97%
82.35% False - rate for classified
-
6.67%
8.57%
3.03%
17.65%
92.00%
DEA-Master/NPTCI Page 33
3. Calcul des effets marginaux
. dprobit Adoption Agechef Sexe Exprience Lalphachef Tailm
Prosupficicultiha Revhormen Accscrdi LAOP dispSem
Iteration 0: log likelihood =
-30.543215
Iteration 1: log likelihood =
-15.18848
Iteration 2: log likelihood =
-12.158841
Iteration 3: log likelihood =
-10.665289
Iteration 4: log likelihood =
-9.9596533
Iteration 5: log likelihood =
-9.6543512
Iteration 6: log likelihood =
-9.5793765
Iteration 7: log likelihood =
-9.5770366
Iteration 8: log likelihood =
-9.5770348
Probit regression, reporting marginal effects Number of
obs = 50
LR chi2(10) = 41.93
Prob > chi2 = 0.0000
Log likelihood = -9.5770348 Pseudo R2 =
0.6864
dF/dx Std. Err. z P>|z| x-bar [ 95% C.I.
J
Adoption
Agechef
Sexe*
Exprie~e
Lalpha~f*
Tailm
Prosup~a
Revhor~n
Accscrdi*
LAOP*
dispSem*
.0012022 .0037197 1.68 0.092 51.48 -.006088
.008493
.5260741 .3216911 1.58 0.115 .72 -.104429
1.15658
.0009296 .0028064 0.94 0.349 15.04 -.004571
.00643
.0014099 .0134635 0.13 0.896 .44 -.024978
.027798
.0224051 .0640586 1.97 0.049 2.98 -.103147
.147958
.0016506 .0045503 0.71 0.479 7.714 -.007268
.010569
-2.57e-06 6.99e-06 -1.74 0.082 31948 -.000016
.000011
.9905668 .0293363 2.26 0.024 .72 .933069
1.04806
.4300904 .2710561 2.00 0.046 .72 -.10117
.961351
.0217997 .0492427 0.76 0.446 .64 -.074714
.118314
obs. P
pred. P
.7
.9952406 (at x-bar)
(*) dF/dx is for discrete change of dummy variable from 0 to
1
z and P>|z| correspond to the test of the underlying
coefficient being 0
.
DEA-Master/NPTCI Page 34
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