INTRODUCTION
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Depuis la nuit des temps, le cheval dans le monde et plus
particulièrement au Cameroun est considéré comme un
fidèle compagnon de labeur de l'homme et assujetti aux tâches les
plus rêches.
La lutte contre les trypanosomoses animales au Cameroun se
déroule depuis de longues années. D'énormes sommes y ont
été investies, elles ont permis de débarrasser certains
pâturages de la Vina, du Faro et Déo (Adamaoua) et de la
Bénoué (Nord), des vecteurs de la maladie, permettant ainsi aux
éleveurs d'avoir un milieu assez sécurisé pour mener leurs
activités.
Aujourd'hui, compte tenu de la crise économique des
années quatre vingt qui n'a pas épargné le pays, les
actions de grandes envergues ne peuvent plus être conduites.
La trypanosomose est une affection parasitaire,
provoquée par la présence dans le sang et dans divers tissus ou
liquides organiques de protozoaires flagellés appartenant au genre
Trypanosoma [18].
Ces parasites se rencontrent chez de nombreuses espèces
animales, mais ils semblent n'être pathogènes que pour les
mammifères, y compris l'homme [18]. La trypanosomose
est l'une des plus importantes maladies du bétail en Afrique
subsaharienne [38]. Les glossines et les tabanidés
constituent les principaux vecteurs.
La superficie de l'Afrique intertropicale infestée par
les glossines est estimée à 10 millions de kilomètres
carrés (FAYE, 1998 citant
TOURE et MORTELMAM 1991).
Les équidés sont hautement sensibles à la
maladie avec parfois des taux de mortalité élevés ce qui
limite, dans certaines régions de l'Afrique subsaharienne, l'utilisation
des chevaux et des ânes comme animaux de trait [31].
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La lutte contre la trypanosomose a commencé depuis le
début du vingtième siècle. Elle était axée
presque exclusivement sur la destruction des vecteurs par les insecticides de
contact.
Avec l'arrivée des dérivés du
phénanthridinium et des quinapyramines vers les années 1950, la
nécessité d'une lutte combinée par la destruction des
glossines et la chimiothérapie fut reconnue.
Beaucoup d'espoirs ont été portés sur
cette chimiothérapie qui repose depuis lors sur un nombre restreint de
trypanocides dont les principaux sont:
le chlorure d'Isométamidium (Trypamidium®,
Mérial), l'acéturate de diminazéne
(Bérénil®, Hoechst) et le bromure d'homidium
(Ethidium®, Laprovet) [17].
Cependant, des phénomènes de résistance
vis à vis des trypanocides ne tardèrent pas à
apparaître.
Ce phénomène de résistance avait pour
principales causes une augmentation de la pression glossinaire ou une mauvaise
utilisation des trypanocides à savoir : sous-dosage, non respect des
intervalles de traitement, fréquence élevée de traitement,
utilisation d'un médicament prophylactique à titre curatif
[10], [22]. L'utilisation des médicaments chez ces
équidés reste limitée du fait de leur haute
sensibilité à la trypanosomose dans les régions à
forte infestation de glossines. Jusqu'à ce jour, la lutte contre les
trypanosomoses animales s'est intéressée uniquement au bovin.
Aucune mention n'est faite des autres espèces telles que : les
équidés, des petits ruminants qui sont de plus en plus
rencontrés dans nos campagnes. Les équidés sont d'ailleurs
de plus en plus sollicités en milieu rural servant comme animal de
selle, de somme et de trait, voire de boucherie...
C'est pour répondre à cette préoccupation
que le Coordonnateur National du PALCTAV a approché l'Ecole Inter-Etats
des Sciences et de Médecine Vétérinaires (EISMV) de Dakar
(Sénégal) afin qu'une étude soit menée dans ce
domaine.
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L'objectif général de ce travail est l'étude
de la trypanosomose équine au Cameroun.
De manière spécifique, nous procéderons
à l'évaluation de la prévalence de la trypanosomose chez
les chevaux situés dans quatre régions du Cameroun et à la
détermination des trypanosomes responsables de la maladie.
Ce travail comprend deux parties:
- La première partie traite des
généralités sur l'élevage équin et la
trypanosomose des équidés au Cameroun.
- La deuxième partie est consacrée à une
étude expérimentale de la trypanosomose des équidés
au Cameroun.
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