III. 3. Les vecteurs et la transmission des
trypanosomes africains
A l'exception de T. equiperdum, tous les
trypanosomes des mammifères sont des parasites dixènes dont la
transmission à l'hôte définitif est réalisée
par un insecte hématophage. Celui-ci peut être soit un simple
vecteur mécanique, qui se comporte comme une véritable seringue,
le trypanosome restant cantonné, sans se multiplier, ni subir de
modification, aux pièces buccale [22], soit un vecteur
biologique où se multiplie le parasite.
III.3.1. Trypanosomoses équines transmises par des
glossines
Les trypanosomoses transmises par les glossines (ou mouches
tsé-tsé) sévissent en Afrique Noire sub-saharienne
et peuvent affecter l'Homme et les animaux provoquant une affection
chronique entrecoupée d'accès aigus évoluant vers une
anémie sévère et un état de tuphos (maladie du
sommeil chez l'homme).
Chez les équidés, trois espèces
différentes de Trypanosoma pathogènes ont été
identifiées : Trypanosoma brucei brucei, T. congolense
et surtout T. vivax.
La répartition géographique des glossines
détermine la zone d'endémie des trypanosomoses africaines. En
effet, les glossines sont présentes du Sud du Sahara au Nord de
l'Afrique du Sud dans près de 40% du continent africain. Elles abondent
dans la savane, les zones broussailleuses, le long des forêts ou des
cours d'eau. Elles sont généralement absentes des zones
cultivées ou dénudées. Leur activité est
essentiellement diurne pendant les heures les plus chaudes. Les deux sexes sont
hématophages ; la durée du repas sanguin est courte (20 secondes)
et l'intervalle moyen entre 2 repas est de 3 à 5 jours.
Les femelles, qui vivent 2 à 5 mois, ont plusieurs
cycles de "ponte" dans leur vie [8].
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La localisation des sites de multiplication et de fixation des
trypanosomes chez la glossine est illustrée dans les figures 14,
15, 16 [54]. Les glossines se contaminent lors d'un repas sanguin sur
un hôte infecté. Le proboscis ne semble pas être le seul
organe de la mouche dans lequel les parasites peuvent se développer, il
a déjà été mis en évidence la
présence de T. vivax dans le proboscis et l'intestin de
glossine par NYEKO et al (1990) ; MOLOO et GRAY
(1989) ont également observé T. vivax dans la
région oesophagienne des glossines. Le diagnostic parasitologique
d'espèce par la localisation des trypanosomes n'est donc pas un
diagnostic de certitude, c'est pourquoi le diagnostic par PCR chez la mouche
est beaucoup plus précis [51].
![](Contribution--l-etude-de-la-trypanosomose-equine-au-Cameroun23.png)
Figures 14, 15, 16: Localisation des
trois principales espèces de trypanosomes pathogènes chez la
glossine [source DE LA ROCQUE].
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