UNIVERSITE CHEIKH ANTA DIOP DE DAKAR
ECOLE INTER - ETATS DES SCIENCES ET MEDECINE VETERINAIRES DE
DAKAR
(E.I.S.M.V.)
ANNEE: 2009 N°35
CONTRIBUTION A L'ETUDE DE LA TRYPANOSOMOSE EQUINE AU
CAMEROUN
THESE
Présentée et soutenue publiquement le 19
novembre 2009 à 10 Heures, devant la Faculté de
Médecine, de Pharmacie et d'Odonto-Stomatologie de Dakar pour obtenir le
grade de DOCTEUR VETERINAIRE (Diplôme d'Etat)
Par
AHMADOU ALKAISSOU Hamadjam
Né le 03 Janvier 1982 à Yaoundé
(CAMEROUN)
Jury
Président : M. Bernard Marcel DIOP
Professeur à la Faculté de Médecine,
de Pharmacie et d'Odonto-Stomatologie de Dakar
Rapporteur de thèse : M. Yalacé Yamba
KABORET
Professeur à l'E.I.S.M.V de Dakar
Membre : M. Serge Niangoran BAKOU
Professeur à l'E.I.S.M.V. de Dakar
Directeur de thèse : M. Yaghouba KANE
Maître-Assistant à l'E.I.S.M.V de Dakar
Co-Directeur de thèse : M. Mamadou Lamine
DIA
Maître de Recherche au CNERV
COMITE DE DIRECTION
LE DIRECTEUR
D Professeur Louis Joseph PANGUI
LES COORDONNATEURS
D Professeur Justin Ayayi AKAKPO Coordonnateur Recherches
/ Développement
D Professeur Germain Jérôme
SAWADOGO
Coordonnateur des Stages et de la Formation
Post-Universitaires
D Professeur Moussa ASSANE Coordonnateur des
Etudes
Année Universitaire 2008-2009
PERSONNEL ENSEIGNANT
II
? PERSONNEL ENSEIGNANT EISMV ? PERSONNEL VACATAIRE
(PREVU) ? PERSONNEL EN MISSION (PREVU) ? PERSONNEL ENSEIGNANT CPEV
PERSONNEL ENSEIGNANT
III
A- DEPARTEMENT DES SCIENCES BIOLOGIQUES ET PRODUCTIONS
ANIMALES
CHEF DE DEPARTEMENT : Ayao MISSOHOU, Professeur S E R
V I C E S
1. ANATOMIE-HISTOLOGIE-EMBRYOLOGIE
Serge Niangoran BAKOU Maître de conférences
agrégé
Gualbert Simon NTEME ELLA Assistant
Mlle Rose Eliane PENDA Docteur Vétérinaire
Vacataire
Mr Bernard Agré KOUAKOU Moniteur
Mlle Sabine NGA OMBEDE Monitrice
2. CHIRURGIE - REPRODUCTION
Papa El Hassane DIOP Professeur
Alain Richi KAMGA WALADJO Assistant
Mlle Bilkiss V. M. ASSANI Docteur Vétérinaire
Vacataire
Mr Fabrice Juliot MOUGANG Docteur Vétérinaire
Vacataire
3. ECONOMIE RURALE ET GESTION
Cheikh LY Professeur
Adrien MANKOR Assistant
Mr Gabriel TENO Moniteur
4. PHYSIOLOGIE-PHARMACODYNAMIE-THERAPEUTIQUE
Moussa ASSANE Professeur
Rock Allister LAPO Assistant
Mr Sabra DJIGUIBET Moniteur
5. PHYSIQUE ET CHIMIE BIOLOGIQUES ET MEDICALES
Germain Jérôme SAWADOGO Professeur
iv
Mouiche MOULIOM Docteur Vétérinaire Vacataire
Mr Pascal NYABINWA Monitrice
6. ZOOTECHNIE-ALIMENTATION
Ayao MISSOHOU Professeur
Simplice AYESSIWEDE Assistant
Mr kouamé Marcel N'DRI Monitrice
B- DEPARTEMENT DE SANTE PUBLIQUE ET ENVIRONNEMENT
CHEF DE DEPARTEMENT : Rianatou BADA ALAMBEDJI, Professeur
S E R V I C E S
1. HYGIENE ET INDUSTRIE DES DENREES ALIMENTAIRES D'ORIGINE
ANIMALE (HIDAOA)
Malang SEYDI Professeur
Mlle Bellancille MUSABYEMARIYA Assistante
Khalifa Babacar SYLLA Assistant
Mr David RAKANSOU Docteur Vétérinaire Vacataire
Mr Eugène NIYONZIMA Moniteur
2. MICROBIOLOGIE-IMMUNOLOGIE-PATHOLOGIE INFECTIEUSE
Justin Ayayi AKAKPO Professeur
Mme Rianatou BADA ALAMBEDJI Professeur
Philippe KONE Assistant
Jean marc FEUSSOM KAMENI Docteur Vétérinaire
Vacataire
Abdel- Aziz ARADA IZZEDINE Docteur Vétérinaire
Vacataire
3. PARASITOLOGIE-MALADIES PARASITAIRES-ZOOLOGIE APPLIQUEE
Louis Joseph PANGUI Professeur
Oubri Bassa GBATI Maître-assistant
Paul Armand AZEBAZE SOGBO Docteur Vétérinaire
Vacataire
4. PATHOLOGIE MEDICALE-ANATOMIE PATHOLOGIQUE-CLINIQUE
AMBULANTE
Yalacé Yamba KABORET Professeur
Yaghouba KANE Maître - Assistant
Mireille KADJA WONOU Assistante
Hubert VILLON Assistant
Medoune BADIANE Docteur Vétérinaire (SOVETA)
Ibrahima WADE Docteur Vétérinaire Vacataire
Charles Benoît DIENG Docteur Vétérinaire
Vacataire
V
Alpha SOW Docteur Vétérinaire(PASTAGRI)
Abdoulaye SOW Docteur Vétérinaire (FOIRAIL des
petits Ruminants)
Togniko Kenneth TCHASSOU Moniteur
Enock NIYONDAMYA Moniteur
5. PHARMACIE-TOXICOLOGIE
Félix Cyprien BIAOU Maître - Assistant
(en disponibilité)
Assiongbon TEKO AGBO Chargé de recherche
Gilbert komlan AKODA Assistant
Abdou Moumini ASSOUMY Moniteur
C- DEPARTEMENT COMMUNICATION
CHEF DE DEPARTEMENT : Professeur YALACE YAMBA KABORET
S E R V I C E S
1. BIBLIOTHEQUE
Mme Mariam DIOUF Documentaliste
2. SERVICE AUDIO-VISUEL
Bouré SARR Technicien
3. OBSERVATOIRE DES METIERS DE L'ELEVAGE (O.M.E.)
D- SCOLARITE
El Hadj Mamadou DIENG Vacataire
Mlle Houénafa Chimelle DAGA Monitrice
Mlle Aminata DIAGNE Secrétaire
1.
PERSONNEL VACATAIRE (Prévu)
vi
BIOPHYSIQUE
Boucar NDONG Assistant Faculté de Médecine et
de
Pharmacie UCAD
2. BOTANIQUE
Dr Kandouioura NOBA Maître de Conférences
(Cours)
Dr Mame Samba MBAYE Assistant (TP)
Faculté des Sciences et Techniques UCAD
AGRO-PEDOLOGIE
Fary DIOME Maître-Assistant
Institut de Science et de la Terre (IST)
4. ZOOTECHNIE
Abdoulaye DIENG Docteur Ingénieur
Enseignant à ENSA - THIES
Léonard Elie AKPO Maître de Conférences
Faculté des Sciences et Techniques UCAD
Alpha SOW Docteur Vétérinaire Vacataire
5. H I D A O A
. NORMALISATION ET ASSURANCE QUALITE
Mme Mame S. MBODJ NDIAYE Chef de la division Agro-alimentaire
de
L'Institut Sénégalais de Normalisation
. ASSURANCE QUALITE - CONSERVE DES PRODUITS DE LA
PECHE
Abdoulaye DIAWARA Direction de l'Elevage du
Sénégal
1.
PERSONNEL EN MISSION (Prévu)
VII
TOXICOLOGIE CLINIQUE
Abdoulaziz EL HRAIKI Professeur
Institut Agronomique et Vétérinaire
Hassan II Rabat (Maroc)
2. PATHOLOGIE CHIRURGICALE
Mohamed AOUINA
Professeur
Ecole Nationale de Médecine Vétérinaire de
TUNISIE
3. REPRODUCTION
Hamidou BOLY Professeur
Université de BOBO-DIOULASSO (Burkina Faso)
4. ZOOTECHNIE-ALIMENTATION ANIMALE
Jamel RKHIS Professeur
Ecole Nationale de Médecine Vétérinaire de
TUNISIE
1.
PERSONNEL ENSEIGNANT CPEV (Prévu)
VIII
MATHEMATIQUES
Abdoulaye MBAYE Assistant
Faculté des Sciences et Techniques UCAD
2. PHYSIQUE
Issakha YOUM Maître de Conférences
(Cours)
Faculté des Sciences et Techniques UCAD
Travaux Pratiques
André FICKOU Maître-Assistant
Faculté des Sciences et Techniques UCAD
3. CHIMIE ORGANIQUE
Aboubacary SENE Maître-Assistant
Faculté des Sciences et Techniques UCAD
4. CHIMIE PHYSIQUE
Abdoulaye DIOP Maître de Conférences
Mame Diatou GAYE SEYE Maître de Conférences
Faculté des Sciences et Techniques UCAD
Travaux Dirigés de CHIMIE
Momar NDIAYE Assistant (TD)
Faculté des Sciences et Techniques UCAD
Travaux Pratiques de CHIMIE
Rock Allister LAPO Assistant
EISMV- Dakar
5. BIOLOGIE VEGETALE
Dr Aboubacry KANE Maître-Assistant
(Cours)
Dr Ngansomana BA Assistant Vacataire
(TP)
Faculté des Sciences et Techniques UCAD
6. ix
BIOLOGIE CELLULAIRE
Serge Niangoran BAKOU Maître de conférences
agrégé
EISMV - DAKAR
7. EMBRYOLOGIE ET ZOOLOGIE
Karomokho DIARRA Maître de conférences
Faculté des Sciences et Techniques UCAD
8. PHYSIOLOGIE ANIMALE
Moussa ASSANE Professeur
EISMV - DAKAR
9. ANATOMIE COMPAREE DES VERTEBRES
Cheikh Tidiane BA Professeur
Faculté des Sciences et Techniques UCAD
10. BIOLOGIE ANIMALE (T.P.)
Serge Niangoran BAKOU Maître de conférences
agrégé
EISMV - DAKAR
Oubri Bassa GBATI Assistant
EISMV - DAKAR
Gualbert Simon NTEME ELLA Assistant
EISMV - DAKAR
11. GEOLOGIE
FORMATIONS SEDIMENTAIRES
Raphaël SARR Maître de Conférences
Faculté des Sciences et Techniques UCAD
HYDROGEOLOGIE
Abdoulaye FAYE Maître de Conférences
Faculté des Sciences et Techniques UCAD
X
CPEV
Travaux Pratiques
Houénafa Chimelle DAGA Monitrice
xi
IN MEMORIAM
A la mémoire de :
Mes grands parents,
J'aurai aimé vous avoir encore. Trouvez ici le
témoignage de ma pleine reconnaissance.
Reposez en paix !
Ama soeur Aïssatou Dada, je me rappelle encore comme
si c'était hier des derniers mots que tu m'avais
exprimée. Tu souhaitais voir ce jour, mais le bon DIEU en a
décidé autrement. En ce jour particulier, je te sais près
de moi.
Repose en paix !
XII
DEDICACES
Je dédie ce travail :
A mon père, Dr HAMADJODA Adjoudji
Je ne saurais comment vous remercier pour tout ce que vous
avez fait pour mon
éducation. Je vous serez éternellement
reconnaissant et vous demeurerez
toujours un modèle pour moi maintenant et à
jamais.
Retrouvez à travers ce travail tout l'effort que vous
avez consenti pour moi.
A ma mère, Hadidjatou ALIM TOUROUA
Dame de fer au grand coeur, femme de volonté et de
dévouement, vous n'avez
jamais baissé les bras dans les moments les plus
difficiles. Vous avez toujours
été là, surtout dans les moments
difficiles.
Merci pour votre amour, attention et patience.
A mes soeurs, Daah Mami, Adda Maïrama, Fadimatou,
Anne, Halimatou,
Haoua, Dr Hamsatou, Asmaou, Inna, et
Habiba
Du fond coeur, considérez ce travail comme le votre. Je
vous aime.
A Sophia, pour ces moments de joie et de
peine passés avec toi.
A mes nièces et neveux,
Courage et persévérance. Que ce modeste travail
puisse vous servir d'exemple
et faites mieux.
A mes oncles et tantes,
Pour une fraternité toujours plus forte.
A la famille ABIOLA,
Votre accueil et soutien au Sénégal nous ont
profondément marqués. Soyez en
remerciée.
XIII
A la famille DRABO,
Vous n'avez ménagé aucun effort pour qu'on
puisse se sentir comme chez nous. Du fond du coeur merci.
A toi ma belle, merci pour tout ces bons moments
partagés, reçois ceci comme gage de mon amour.
A mes amis (e) de Dakar :
Orel, Oumaté, Marie Thérèse, Awounam,
Abé, Madina, Abdou raoufou, Cédric, Aimée Sandra,
Christian MOUNDJOA, Daniel, Bello, Dr Laurent, Maimouna, Yasmine, Miguiri,
Aïsha, Abba, Rakansou, Laurine, Aimée, Hélène, Tinak,
Penda, Njangui, NANA, Moctar, Zombou, Aïsha, Dounia, Tengang, Tene, Tanoh,
Tapé, Betene, Andela, Arnaud, Coumba, Chimelle, Kaba, Alloya, lacolombe,
Ismael K., Raphael, Kaltouma, Ndeye, Mangué, Nadia, Issa ...
A mes filleuls Lamine, Moctar, Abou beaucoup de courage car le
chemin est encore long.
A mes amis (e) du Cameroun :
Mohamadou, Nasser, Sabo, Essoua, Mpouam, Moundjoa, Mosus,
Effadene, badaï, Dour yang, Bikoko, Fotso, Tonton, Abdoul Haghi, Mayarah,
Yero, Sylvio, Laura, Amynatou, Annie laure, Bakari, Bapa, Daouda, Abdel aziz,
Hadidja, Oumar, Momo, Tanke...
A tous les membres de la CAVESTAS.
A tous les membres de l'association Narral.
A tous les musulmans Vétérinaires de l'EISMV.
A tous mes camarades de la 36e Promotion de l'EISMV de
Dakar.
Au Sénégal, pays de la Téranga.
A ma chère patrie, le Cameroun pour m'avoir
donné l'opportunité de poursuivre mes études à
l'EISMV de Dakar.
xiv
REMERCIEMENTS
Louange à ALLAH le Tout Puissant, le
Clément et le Miséricordieux ; Béni soit
son Prophète MOHAMED Paix et Salut sur
lui. Puisse ta lumière nous éclairer,
tout au long de notre existence.
Sincères remerciements
A mes compagnons de route DAHIROU et SAIDOU, ce travail est le
votre.
Au Dr Yaghouba KANE, pour avoir initié et suivi ce
travail.
Au personnel du LANAVET, en particulier Dr Abdoul Kadiri et Dr
Ndamkou
pour vos aides lors de nos travaux.
A tous les enseignants de l'EISMV.
Au Docteur, SABO, Conseiller Technique et Président du
Fonds des courses et
élevage des chevaux, pour votre entière
disponibilité et votre soutien
indéfectible pour de la réalisation de ce
travail.
Au Docteur BANIPE pour les conseils et la rigueur qu'il nous a
apportés.
Au Docteur Adamou ALI, sa femme Fadimatou ALI pour vos
conseils, votre
générosité, ce travail est
également le votre.
Aux Docteurs DAHIROU, MALIKI, GARGA, SADOU pour vos conseils
et vos
aides.
Au personnel de la délégation du Faro et
Déo, Docteur Adamou, Mr Souyoudi
Aboubakar pour vos aides lors de nos travaux.
A messieurs, Siddi Hamadou, Siddi Diguir, Oumarou, Nana,
Senjo, DUNI pour
vos aides.
A Monsieur MONKOM, toute ma gratitude.
A Son Excellence Monsieur l'Ambassadeur du Cameroun au
Sénégal.
A Mme DIOUF pour son aide précieuse.
A tous ceux qui de près ou de loin ont contribué
à la réalisation de ce travail.
xv
A NOS MAITRES ET JUGES
A notre Maître et Président de jury,
Monsieur, Bernard Marcel DIOP, Professeur à la Faculté de
Médecine, de Pharmacie et d'Odonto-Stomatologie de
Dakar.
Vous nous faites un grand honneur en acceptant de présider
notre jury de thèse malgré vos multiples occupations. Vos
immenses qualités humaines et intellectuelles sont connues de tous.
Veuillez trouver ici, la marque de notre profonde estime
et de toute notre profonde gratitude.
A notre Maître et Rapporteur de thèse,
Yalacé Yamba KABORET
Professeur à l'E.I.S.M.V. de
Dakar.
Vous avez accepté d'encadrer ce travail malgré vos
multiples occupations. Vos qualités humaines et d'homme de science
suscitent respect et admiration. Soyez rassuré de notre
sincère reconnaissance.
A notre Maître et Juge, Monsieur Serge
Niangoran BAKOU
Maître de conférences à
l'E.I.S.M.V. de Dakar.
Enseignant, vous nous avez impressionnés: tant votre
adresse de communication et vos qualités humaines nous ont
séduits. Juge, vous nous donnez l'occasion de pouvoir vous
écouter à nouveau et de profiter de vos connaissances
scientifiques pour améliorer ce travail qui nous est très
cher.
Sincère gratitude.
xvi
À notre Directeur de thèse, Yaghouba
KANE, Docteur Vétérinaire, Maître-assistant à
l'E.I.S.M.V. de Dakar
Vous avez initié et conduit avec rigueur ce travail. Vous
avez fait preuve d'une disponibilité sans faille. Votre sourire souvent
noyé dans la rigueur montre votre souci de voir un travail bien
élaboré. Nous retiendrons surtout votre rigueur scientifique
comme un atout majeur à notre vie professionnelle future.
Soyez assurés de notre profonde
reconnaissance.
À notre Co-directeur de thèse, Mamadou
Lamine DIA, Docteur Vétérinaire, Maître de Recherche au
CNERV à Nouakchott
Vos qualités scientifiques et votre disponibilité
nous ont marquées. C'est grâce à votre appui au laboratoire
que nous avons pu mieux appréhender la réalité de la
trypanosomose au Cameroun.
Soyez rassurés de notre sincère
gratitude.
xvii
« Par délibération, la faculté
et l'école ont décidé que les opinions émises dans
les dissertations qui leurs sont présentées, doivent être
considérées comme propres à leurs auteurs et qu'elles
n'entendent leur donner aucune approbation ni improbation».
xviii
LISTE DES ABREVIATIONS
CATT: Card Agglutination Test for Trypanosomiasis
DDT : Dichlorodiphényltrichloroéthane
EDTA : Acide Ethylène Diamine
Tétra-Acétique
ELISA: Enzyme Linked Immuno Sorbent Assay
FECASE : Fédération Camerounaise des Sports
Equestres
F CFA : Franc de la Coopération Française de
l'Afrique
IM : Intramusculaire
IV : Intraveineuse
PALCTAV : Projet d'appui à la lutte contre les
trypanosomoses animales et
leurs vecteurs
PATTEC: The Pan African Tsetse and Trypanosomiasis Eradication
Campaign
PBS: Phosphate buffered saline (Tampon phosphate)
pH: Potentiel hydrogène
PMUC : Pari Mutuel Urbain Camerounais
xix
LISTE DES FIGURES
Figure 1: Carte administrative du
Cameroun 6
Figure 2 : Plan d'écurie simple
à une seule rangée de chevaux 8
Figure 3 : Plan d'un box pour cheval 9
Figure 4 : Un Poney kirdi ou poney du
Logone .10
Figure 5 : Le cheval Dongolaw 11
Figure 6 : Le cheval arabe barbe ou
cheval du sahel 11
Figure 7: Lymphangite épizootique
20
Figure 8: Schéma d'un
trypanosome 25
Figure 9 : Trypanosoma vivax
26
Figure 10 : Trypanosoma congolense
26
Figure 11 : Trypanosoma brucei
27
Figure 12 : Trypanosoma evansi
sur frottis 27
Figure 13 : Schéma de
l'ultrastructure des trypanosomes ..28 Figures 14, 15, 16
: Localisation des trois principales espèces de
trypanosomes
pathogènes chez la glossine 30
Figure 17 : Trypanosoma equiperdum
sur frottis 32
Figure 18: Trypanosomose chronique avec
oedème sous cutanée ..37
Figure 19 : Trypanosomiase chronique avec
oedème de la gaine 38
Figure 20 : Mesure de
l'hématocrite 41
Figure 21 : Centrifugeuse . ..42
Figure 22: Test de Woo 42
Figure 23: Buffy Coat 45
Figure 24 : Ecran 48
Figure 25 : Piège pyramidal
48
Figure 26 : Piège biconique de
CHALLIER-LAVEISSIERE 49
xx
Figure 27 : Piège Nzi .49
Figure 28: Zone d'étude au
Cameroun 54
Figure 29 : Proportion des
propriétaires de chevaux selon leur
activités 62
Figure 30: Résultats du
test sérologique 65 Figure 31 :
Séroprévalence de la trypanosomose équine en
fonction des sites
d'étude au Cameroun 65
xxi
LISTE DES TABLEAUX
Tableau I : Effectifs du cheptel
équin par région au Cameroun ..13
Tableau II: Composition
biochimique du lait de jument, de femme et de
vache 16
Tableau III : Répartition des
trypanosomes dans le monde ..24
Tableau IV : Adaptation comparatives
à l'exercice de 4 espèces
athlétiques 43
Tableau V : Données
générales sur les chevaux
examinés 60
Tableau VI : Répartition des
chevaux selon les régions enquêtées 61
Tableau VII : Principales
données cliniques obtenues chez les chevaux
examinés 62
Tableau VIII : Résultats des
tests parasitologiques et sérologiques selon les
régions .64
Tableau IX : Résultats
sérologique en fonction de la race 66
Tableau X : Résultats
sérologiques en fonction de l'anémie 67
xxii
Sommaire
INTRODUCTION 1
PARTIE I : ETUDE BIBLIOGRAPHIQUE 5
CHAPITRE I : GENERALITES SUR L'ELEVAGE EQUIN AU CAMEROUN 6
I. Données générales sur le Cameroun 6
I.1. Caractéristiques physiques et démographiques
7
I.2. Elevage du cheval au Cameroun 7
I.2.1. Mode d'élevage 7
I.2.1.1. Système traditionnel 7
I.1.1.2. Système moderne 8
I.2.2. Types d'écuries 8
I.2.3. Principales races de chevaux au Cameroun 9
I.2.4. Effectifs et répartition des chevaux par Province
12
I.3. Importance socio-économique du cheval 13
I.3.1.Aspects économiques 13
I.3.1.2. Consommation hippophagique 15
I.3.2. Aspect social 17
CHAPITRE II : DOMINANTES PATHOLOGIQUES DES EQUIDES AU CAMEROUN
19
II.1. Maladies virales 19
II.2. Maladies bactériennes 19
II.3. Maladies parasitaires 19
II.4. Autres affections courantes 20
CHAPITRE III : LA TRYPANOSOMOSE EQUINE 21
III.1. Généralités 21
III.2. Caractères généraux des trypanosomes
21
III.2.1. Définition 21
III.2.2. Systématique 22
xxiii
III.2.3. Morphologie des Trypanosomatidés 25
III.2.4. Structure des Trypanosomatidés 28
III.2.5. Nutrition 29
III.2.6. Reproduction 29
III. 3. Les vecteurs et la transmission des trypanosomes
africains 30
III.3.1. Trypanosomoses équines transmises par des
glossines 30
III.3.2. Trypanosomoses équines transmises par des taons
31
III.3.3. La dourine 32
III.4. Etude clinique 33
III.4.1. Symptomatologie générale 33
III.4.2. Lésions générales 34
III.4.3. Trypanosomoses spécifiques des
équidés 36
III.5. La trypanotolérance 39
III.6. Diagnostic 39
III.6.1. Diagnostic de terrain 40
III.6.2. Diagnostic de laboratoire 40
III.7. Moyens de lutte 47
PARTIE II : ETUDE EXPERIMENTALE 53
CHAPITRE I : MATERIEL ET METHODES 54
I. 1 Cadre et période d'étude 54
I.1.1 Choix des zones d'étude 54
I.1.2 Période d'étude 56
I. 2 Matériel 56
I.2.1. Le matériel animal (les chevaux) 56
I.2.2 Le Matériel de terrain 56
I.2.3 Le Matériel de laboratoire 56
I.3 Méthodes 58
xxiv
I.3.1. Enquête sur le terrain 58
I.3.2. Examen clinique et prélèvement 58
I.3.3 Analyses 59
I.3.4. Traitement des données 60
CHAPITRE II : RESULTATS 61
II.1 Données générales 61
II. 2 Typologie des propriétaires 64
II.3 Données cliniques et biologiques 64
II.4 Résultats des analyses parasitologiques et
sérologiques 65
CHAPITRE III : DICUSSION ET RECOMMANDATIONS 70
III.1. Discussion 70
III.1.1. Choix des sites d'étude 70
III.1.2. Méthodologie et déroulement de
l'enquête 70
III.1.3. Utilisations du cheval par les propriétaires
71
III.1.4. Résultats cliniques 72
III.2. Recommandations 75
III.2.1. Recommandations aux éleveurs et
propriétaires de chevaux 76
III.2.2. Recommandations à l'Etat 77
III.2.3 Aux chercheurs 78
CONCLUSION 80
Bibliographie 84
Bibliographie 85
ANNEXES 94
ANNEXE 1 95
xxv
1
INTRODUCTION
2
Depuis la nuit des temps, le cheval dans le monde et plus
particulièrement au Cameroun est considéré comme un
fidèle compagnon de labeur de l'homme et assujetti aux tâches les
plus rêches.
La lutte contre les trypanosomoses animales au Cameroun se
déroule depuis de longues années. D'énormes sommes y ont
été investies, elles ont permis de débarrasser certains
pâturages de la Vina, du Faro et Déo (Adamaoua) et de la
Bénoué (Nord), des vecteurs de la maladie, permettant ainsi aux
éleveurs d'avoir un milieu assez sécurisé pour mener leurs
activités.
Aujourd'hui, compte tenu de la crise économique des
années quatre vingt qui n'a pas épargné le pays, les
actions de grandes envergues ne peuvent plus être conduites.
La trypanosomose est une affection parasitaire,
provoquée par la présence dans le sang et dans divers tissus ou
liquides organiques de protozoaires flagellés appartenant au genre
Trypanosoma [18].
Ces parasites se rencontrent chez de nombreuses espèces
animales, mais ils semblent n'être pathogènes que pour les
mammifères, y compris l'homme [18]. La trypanosomose
est l'une des plus importantes maladies du bétail en Afrique
subsaharienne [38]. Les glossines et les tabanidés
constituent les principaux vecteurs.
La superficie de l'Afrique intertropicale infestée par
les glossines est estimée à 10 millions de kilomètres
carrés (FAYE, 1998 citant
TOURE et MORTELMAM 1991).
Les équidés sont hautement sensibles à la
maladie avec parfois des taux de mortalité élevés ce qui
limite, dans certaines régions de l'Afrique subsaharienne, l'utilisation
des chevaux et des ânes comme animaux de trait [31].
3
La lutte contre la trypanosomose a commencé depuis le
début du vingtième siècle. Elle était axée
presque exclusivement sur la destruction des vecteurs par les insecticides de
contact.
Avec l'arrivée des dérivés du
phénanthridinium et des quinapyramines vers les années 1950, la
nécessité d'une lutte combinée par la destruction des
glossines et la chimiothérapie fut reconnue.
Beaucoup d'espoirs ont été portés sur
cette chimiothérapie qui repose depuis lors sur un nombre restreint de
trypanocides dont les principaux sont:
le chlorure d'Isométamidium (Trypamidium®,
Mérial), l'acéturate de diminazéne
(Bérénil®, Hoechst) et le bromure d'homidium
(Ethidium®, Laprovet) [17].
Cependant, des phénomènes de résistance
vis à vis des trypanocides ne tardèrent pas à
apparaître.
Ce phénomène de résistance avait pour
principales causes une augmentation de la pression glossinaire ou une mauvaise
utilisation des trypanocides à savoir : sous-dosage, non respect des
intervalles de traitement, fréquence élevée de traitement,
utilisation d'un médicament prophylactique à titre curatif
[10], [22]. L'utilisation des médicaments chez ces
équidés reste limitée du fait de leur haute
sensibilité à la trypanosomose dans les régions à
forte infestation de glossines. Jusqu'à ce jour, la lutte contre les
trypanosomoses animales s'est intéressée uniquement au bovin.
Aucune mention n'est faite des autres espèces telles que : les
équidés, des petits ruminants qui sont de plus en plus
rencontrés dans nos campagnes. Les équidés sont d'ailleurs
de plus en plus sollicités en milieu rural servant comme animal de
selle, de somme et de trait, voire de boucherie...
C'est pour répondre à cette préoccupation
que le Coordonnateur National du PALCTAV a approché l'Ecole Inter-Etats
des Sciences et de Médecine Vétérinaires (EISMV) de Dakar
(Sénégal) afin qu'une étude soit menée dans ce
domaine.
4
L'objectif général de ce travail est l'étude
de la trypanosomose équine au Cameroun.
De manière spécifique, nous procéderons
à l'évaluation de la prévalence de la trypanosomose chez
les chevaux situés dans quatre régions du Cameroun et à la
détermination des trypanosomes responsables de la maladie.
Ce travail comprend deux parties:
- La première partie traite des
généralités sur l'élevage équin et la
trypanosomose des équidés au Cameroun.
- La deuxième partie est consacrée à une
étude expérimentale de la trypanosomose des équidés
au Cameroun.
5
PARTIE I : ETUDE BIBLIOGRAPHIQUE
6
CHAPITRE I : GENERALITES SUR L'ELEVAGE EQUIN AU
CAMEROUN
Ce premier chapitre s'articule d'une part, autour d'une
présentation générale du Cameroun à travers
différents aspects (physique, humain), et d'autre part, de
l'élevage du cheval au Cameroun.
I. DONNEES GENERALES SUR LE CAMEROUN
Le Cameroun, officiellement République du Cameroun, est
un pays de l'Afrique centrale, ouvert sur l'océan Atlantique,
limité à l'ouest par le Nigeria, au nord-est par le Tchad,
à l'est par la République centrafricaine, au sud par le Congo, le
Gabon et la Guinée équatoriale (figure 1).
Depuis le golfe de Guinée (golfe du Biafra), le Cameroun s'étire
vers le nord jusqu'au lac Tchad, formant un triangle de 475 442 km2
de superficie, qui relie l'Afrique équatoriale et l'Afrique occidentale.
Sa capitale est Yaoundé.
Figure 1: Carte administrative du
Cameroun. Source : [61]
7
I.1. Caractéristiques physiques et
démographiques
Au Cameroun, nous pouvons distinguer quatre grands ensembles
de reliefs: les plaines et les montagnes isolées du Nord, les plaines
côtières au Sud, l'arc des hautes terres du Centre et de l'Ouest,
et le plateau sud-camerounais.
La végétation est considérable par sa
diversité. La savane arborée ou arbustive est localisée,
sous le climat soudanien, de l'Adamaoua à la vallée de la
Bénoué ; c'est le domaine de l'élevage par excellence. La
forêt dense et les montagnes constituent un frein pour l'élevage
équin.
En 2007, la population camerounaise était
estimée à 18,1 millions d'habitants [62]. En
2003, l'indice de fécondité demeurait élevé (4,5),
tandis que le taux de mortalité infantile était de 66 p. 1 000 et
l'espérance de vie à la naissance de 56 années.
La densité de population (39 habitants au
km2 en moyenne) varie selon les régions. Elle est plus
concentrée dans les grandes agglomérations du Sud, ainsi que dans
les montagnes de l'Ouest et la zone de savanes du Nord.
I.2. Elevage du cheval au Cameroun
I.2.1. Mode d'élevage
On distingue un système traditionnel et un système
moderne.
I.2.1.1. Système traditionnel
Le mode de conduite du cheptel en milieu rural consiste
à la mise en liberté des juments qui divaguent autour des
villages. Celles-ci sont présentées à l'étalon au
moment des chaleurs. Quant aux étalons, ils sont tenus à
l'attache près de la tente du maître ou de la case du
propriétaire. Les poulains qui, généralement naissent au
début ou pendant l'hivernage, sont mis au pâturage en
liberté avec la mère et rentrent au village seulement la nuit ;
c'est pourquoi ils sont exposés aux intempéries. On retrouve ce
système dans le grand Nord et le Nord-Ouest du Cameroun.
Les animaux sont en embonpoint après l'hivernage, mais
ils maigrissent pendant la saison sèche, par manque de pâturages
mais aussi à cause des feux de brousse qui détruisent ces
pâturages [30].
I.1.1.2. Système moderne
Il est pratiqué en zone urbaine dans les alentours des
grandes villes comme Yaoundé et Douala sous forme d'écuries. Les
écuries exploitent généralement des chevaux de race
améliorée, nécessitant ainsi beaucoup plus d'attention de
la part de l'éleveur [44].
I.2.2. Types d'écuries
Plusieurs types d'écuries peuvent être
retrouvés :
? Ecuries communes Elles peuvent comporter :
· Un seul bâtiment
On note, dans ce cas, soit une seule rangée de chevaux
placés têtes au mur vers la face opposée à
l'entrée du local. Chaque stalle mesure 3 m de longueur sur 1,60
à 1,70 m de largeur (figure 2), soit deux
rangées de chevaux placés croupe à croupe avec des
allées de 3,50 m au moins.
Avoine fourrage
1,70 m
3 m
2,50 m
sellerie
Figure 2 : Plan d'écurie simple
à une seule rangée de chevaux Source :
[36].
· 8
Plusieurs bâtiments
9
Les stalles sont ici remplacées par des box reliés
entre eux par des travées contiguës. L'exemple le plus connu est
l'écurie du type « Dock » des armées. ? Ecuries
individuelles
Encore appelées écuries d'élevage ou box,
les écuries individuelles sont souvent destinées aux chevaux de
sport afin de leur permettre un meilleur repos. Les box de 3,5 à 4 m de
côté environ ont une hauteur de près de 3 m.
(figure 3).
? Box d'isolement
Ce sont des locaux éloignés des autres
écuries servant à la quarantaine et abritant le lazaret.
0,25 m
0,30 m
Fenêtre
1,05 m
râtelier
3,70 m
1,20 m
0,30 m
Figure 3 : Plan d'un box pour cheval.
Source : [2]
Quel que soit le système (traditionnel ou moderne), la
nature du logement est souvent fonction des races de chevaux
élevées.
I.2.3. Principales races de chevaux au Cameroun I.2.3.1.
Races locales
Dans la plupart des pays subsahariens, en
général, et au Cameroun en particulier, il n'est pas aisé
de définir une race pure pour les chevaux autochtones.
10
En effet, les races locales ont subi beaucoup de croisements
aussi bien entre elles qu'avec les races importées.
Au Cameroun, les chevaux de race locale sont :
I.2.3.1.1. Le poney du Logone ou poney kirdi ou poney
Museye
C'est un cheval de petite taille (1,20 à 1,25 m au
garrot) qui pèse entre 150 et 200 kg avec une tête massive et
lourde, de profil rectiligne, longue et un peu chargée en ganaches. Le
front est large et plat, le chanfrein plutôt droit, le bout du nez assez
volumineux, l'oeil couvert, expressif ; les arcades orbitaires ne sont pas
très saillants (figure 4). On le trouve dans la
région du Logone et du Wandala. Les chevaux de cette race sont
présents dans une zone de répartition de glossines
[42].
Figure 4 : Un Poney kirdi ou poney du
Logone ou Museye. (Photo ALKAISSOU)
I.2.3.1.2. La race Dongolaw
C'est un cheval convexe, eumétrique, longiligne avec
un chanfrein très fortement convexe, donnant à sa tête une
caractéristique très particulière. Son dos est droit et
toutes les robes existent. Le rouan domine présentant souvent des
balzanes haut chaussées. Animal puissant, il est fougueux et a du
caractère ; il peut atteindre 1,50 m au garrot et pèse environ
300 kg (figure 5).
11
Figure 5 : Le cheval Dongolaw (Photo
MOHAMADOU)
I.2.3.1.3. La race arabe barbe ou cheval du sahel de
type barbe
C'est un cheval eumétrique au profil droit ou quelquefois
convexe ; l'avant-main est développée, le rein long, la croupe
oblique et la queue attachée bas. Toutes les robes existent
(figure 6). Ce cheval possède de bien meilleures
qualités de course que le Dongolaw.
Figure 6 : Le cheval arabe barbe ou
cheval du sahel (Photo ALKAISSOU) I.2.3.1.4. Le cheval
anglo-arabe
Issu du croissement du pur sang Anglais et Arabe, le cheval
de pur sang anglo-arabe à un profil rectiligne, une conformation robuste
et équilibrée, une tête fine, un front large. Il est
rustique et endurant. Sa robe est alezane, baie ou bai brun, rarement grise. Il
mesure 1,45 à 1,60m au garrot [19].
12
I.2.3.1.5. Les races importées
L'importation de chevaux étrangers
améliorateurs a intéressé principalement les Pur-sang
Anglais et Arabe.
I.2.3.1.5.1. Le Pur-sang Anglais
De type rectiligne, le cheval anglais de course a une
tête légère et expressive, un profil droit, un front large,
les oreilles un peu longues, les nasaux larges, une poitrine haute et profonde.
Sa robe est alezane ou baie, rarement grise.
C'est un animal présentant un équilibre parfait
au travail, un démarrage rapide et une allure légère, lui
permettant de couvrir du terrain sans trop d'effort.
I.2.3.1.5.2. Pur-sang Arabe
Originaire du plateau central d'Asie, le cheval pur-sang
Arabe a un front et un chanfrein plats, une tête carrée, des
oreilles fines, une encolure droite et bien musclée avec de bons
aplombs. C'est un cheval résistant, sobre mais moins rapide que le
pur-sang anglais. Sa robe est simple avec une prédominance de gris,
d'alezan, de baie et quelques noires. Il mesure au garrot 1,40 à 1,55 m
avec un poids d'environ 350 à 400 kg [19].
I.2.3.1.5.3. Autres races
Ce sont les divers produits de croisement obtenus à
partir des étalons importés et des juments locales.
I.2.4. Effectifs et répartition des chevaux par
Province
I.2.4.1. Effectifs de chevaux
L'effectif des chevaux, de 2001 à 2002, est
présenté dans le tableau I.
13
Tableau I : Effectifs du cheptel
équin par région au Cameroun.
Régions
|
Effectifs
|
Pourcentage
(%)
|
Adamaoua
|
2 017
|
11,12
|
Centre
|
250
|
1,38
|
Est
|
173
|
0,95
|
Extrême nord
|
5 328
|
29,36
|
Littoral
|
109
|
0,60
|
Nord
|
997
|
5.49
|
Nord-Ouest
|
6 950
|
38,30
|
Ouest
|
1 508
|
8,31
|
Sud
|
10
|
0,06
|
Sud-Ouest
|
804
|
4,43
|
Total
|
18 146
|
100
|
|
Source: [44]
I.3. Importance socio-économique du cheval
I.3.1.Aspects économiques
Dans les pays à tradition équestre, le cheval fait
vivre de nombreuses familles à
travers :
? la traction hippomobile ;
? la consommation hippophagique et ;
? les entreprises de course.
I.3.1.1.Traction hippomobile
La traction équine au Cameroun est exploitée
uniquement en milieu rural mais nous évoquerons le cas du milieu urbain
des pays africains.
I.3.1.1.1. Milieu rural
Malgré les débuts de mécanisation de
l'agriculture et la place de plus en plus prépondérante
qu'occupent les boeufs de trait, le cheval reste dans certains pays
14
un auxiliaire de travail pour le paysan. Il est utilisé
pour les opérations culturales et l'exhaure de l'eau.
En Afrique en général et plus
particulièrement au Cameroun, en l'absence de la motorisation, toute
l'agriculture repose sur l'énergie animale produite en particulier par
les équidés.
Selon les travaux de NDIAYE [38], un cheval
adulte tracte journalièrement sur une superficie agricole de 3,5 ha
contre 8 ha pour une paire de boeufs ; un jeune cheval couvre 2,5 ha par jour
alors qu'une paire de boeufs n'a qu'une capacité de traction de 3 ha.
De plus, les charrettes équines participent largement
au transport des intrants agricoles (engrais, produits phytosanitaires,
semences) et des produits agricoles (récolte, produits animaux) tout en
assurant leur distribution et leur commercialisation.
Au Maroc, le cheval de trait généralement de
race Arabe Barbe est utilisé pour les travaux agricoles (labour,
transport de l'eau, battage). Toutefois, d'autres animaux de trait (ânes,
mulets) représentent une menace pour cette population chevaline. Le
rapport mulets/chevaux toujours croissant donne une idée sur
l'orientation de la production mulassière [17].
I.3.1.1.2. Milieu urbain
Malgré le développement actuel de l'automobile,
le cheval apparaît comme un moyen intermédiaire de transport
lié au faible coût de l'énergie équine
comparée aux coûts de l'utilisation des véhicules à
moteur.
Le cheval est ainsi utilisé pour le transport des
marchandises et matériaux de construction grâce aux charrettes et
pour celui des personnes grâce aux fiacres ou calèches qui sont
très sollicités dans certaines villes du Sénégal.
Dans la ville de Thiès par exemple, LY et
al., cité par AKPO [2] ont
rapporté que pour un travail de six jours par semaine, les fiacres et
les charrettes ont généré pour le propriétaire de
l'attelage un gain monétaire net quotidien moyen équivalent
15
respectivement à 61p.100 (2202 FCFA) et 66p.100 (2779
FCFA) de leur chiffre d'affaires quotidien respectif : 3600 et 4200 FCFA.
L'utilisation du cheval comme moyen de transport permet au
conducteur d'entretenir sa famille et de payer des taxes à la
municipalité [17].
I.3.1.2. Consommation hippophagique
Elle intéresse aussi bien la viande de cheval que le lait
de jument. I.3.1.2.1. La viande de cheval
Elle reste faiblement consommée au Cameroun en raison
des habitudes alimentaires des populations et des tabous religieux. Les
abattages de chevaux se font de façon sporadique car la demande est
très faible et il n'existe pas d'abattoir de cheval dans le pays.
Cependant, la viande chevaline a une valeur nutritionnelle
certaine caractérisée par :
? sa richesse en protéines de qualité ;
? sa haute teneur en acides gras essentiels et son fort taux en
fer.
Elle a la réputation d'être nutritive,
fortifiante, et reconstituante [22]. Cette viande est
recommandée chez l'homme particulièrement aux périodes
critiques, soit physiologiques (croissance, grossesse, lactation, travail
musculaire intense, vieillesse) ; soit pathologiques (convalescence, baisse de
l'état général).
Outre la viande de cheval, le lait de jument aurait plusieurs
vertus.
I.3.1.2.2. Le lait de jument
Les bienfaits du lait de jument sont reconnus dans le domaine
de la beauté et de la santé depuis la plus haute
Antiquité. Les Egyptiens et les Grecs en connaissaient toutes les vertus
curatives, revitalisantes et énergétiques
[22].
Le Koumis (boisson traditionnelle à base de lait de
jument fermenté) et le lait de jument jouent encore aujourd'hui un
rôle considérable en Asie Centrale. Lait dit « albumineux
» (le taux des albumines et globulines représente en moyenne 40
16
p.100 des matières azotées), il serait
utilisé à des fins diététiques,
thérapeutiques et cosmétologiques.
De par sa composition biochimique, le lait de jument
apparaît comme le lait qui se rapproche le plus de celui de femme
(tableau II) ; et les mères Mongoles qui ne pouvaient
nourrir leur enfant remplaçaient le lait maternel par celui de
jument.
Tableau II: Composition
biochimique du lait de jument, de femme et de vache en g/100g
|
MS
|
MG
|
Lactose
|
Cendre
|
Matières azotées
|
|
Caséine %
|
ANP %
|
Jument
|
10
|
1,5
|
5,9
|
0,4
|
2,2
|
50
|
10
|
femme
|
11,7
|
3,5
|
6,5
|
0,2
|
1,5
|
28
|
17
|
Vache
|
12,5
|
3,5
|
4,7
|
0,8
|
3,5
|
78
|
5
|
|
Source : [35]
I.3.1.2.3. Courses hippiques
Elles constituent un sport bien aimé des Camerounais.
Des animaux de valeur sont sélectionnés et soumis à un
entraînement intensif pour la participation aux compétitions.
La Fédération Camerounaise des sports
équestres organise chaque trimestre des compétitions dans les
villes comme Maroua, Garoua, Kumbo et Kousséri mais des
compétitions sont aussi organisées lors de la fête
nationale dans toute la partie septentrionale du pays.
Ces compétitions qui concernent les chevaux
licenciés se font par catégorie de race, d'âge et de
taille.
Le Pari Mutuel Urbain Camerounais (PMUC) est une
société constituée qui gère la prise des paris
à travers tout le territoire national sur les courses des chevaux.
17
A travers le protocole d'accord du 11 novembre 1993 et le
contrat de concession du 16 juin 1994, le gouvernement Camerounais visait
essentiellement à diversifier les activités de la filière
de production donc celle des chevaux, à combattre le chômage et
à relancer l'économie du pays.
L'entreprise des courses en collectant l'argent des parieurs
présente un intérêt économique certain. A titre
d'exemple, les enjeux misés par les joueurs du PMU pour l'année
2002, se sont élevés à plus de 164 milliards de FCFA dans
les pays africains qui le commercialisent [48].
I.3.2. Aspect social
Généralement considéré comme
l'une des plus nobles conquêtes de l'homme, le cheval occupe une place
importante dans les sociétés traditionnelles africaines. Le
cheval chez les Peuls du Cameroun est considéré comme un animal
de prestige.
I.3.2.1. La Fantasia
Les chefs religieux du Nord Cameroun n'élèvent
des chevaux que pour le prestige car le cheval est encore source
d'autorité surtout si sa robe est alezane avec 4 balzanes
entièrement blanches ou d'un gris clair. Ce type de cheval incarne la
noblesse.
Certains chevaux appelés « djirou » sont
élevés et dressés uniquement pour la danse selon une
chorégraphie pérennisée depuis fort longtemps avec
l'arrivée de ADAMA qui fut le général d'OUSMANE DAN FODIO
où les victoires étaient fêtées par des fantasias.
Ces chevaux danseurs font encore des démonstrations lors des
cérémonies coutumières.
Au Maroc, la fantasia connue sous le nom de « Tbourida
» est un divertissement populaire faisant appel à des
démonstrations équestres. Elle est souvent exécutée
à l'occasion des fêtes. Une dizaine ou une vingtaine de cavaliers
s'élancent au galop sur leurs montures, réalisant des jongleries
avec leur fusil qu'ils chargent
18
et déchargent dans différentes positions sur
près d'une centaine de mètres environ, tout en chantant et
poussant des cris aigus ponctués par un tir groupé de l'ensemble
des cavaliers.
Très répandue et ancrée dans la
tradition marocaine, la fantasia est aussi exécutée en signe de
bienvenue aux notables et à des personnages officiels.
Les chevaux participant aux fantasias sont tous des
mâles Barbes ou Arabe Barbes utilisés comme marque de prestige
chez les éleveurs aisés. On compte aujourd'hui près de
15000 chevaux de fantasia répartis sur environ 1000 troupes
[2].
I.3.2.2. L'escorte Présidentielle
Créé en 1963 à Maroua, l'escadron
monté de la garde présidentielle, formation d'élite et
dépositaire du drapeau de la République, a dans son décret
organique de Mai 1985 outre toute autre mission que peut lui confier le chef de
l'état, des missions spécifiques définis en deux volets
:
· La sécurité du Président, des
membres de sa famille, de ses résidences et de ses hôtes ;
· Les honneurs militaires au cours des
cérémonies présidées par le Chef de l'Etat tel la
fête nationale du 20 Mai et les cérémonies d'investiture
à la magistrature suprême du Président de la
République [6].
Le cheval apparaît alors comme un animal remplissant
différentes fonctions. Le développement de son élevage
permettra de mieux l'exploiter avec l'apparition des nouveaux
métiers.
19
CHAPITRE II : DOMINANTES PATHOLOGIQUES DES EQUIDES AU
CAMEROUN
De nombreuses contraintes pathologiques ont, pendant
longtemps, freiné le développement de l'élevage
équin au Cameroun [5]. En effet, de nombreuses maladies
d'étiologie variée (virale, bactérienne, parasitaire et
autres) sont notées.
II.1. Maladies virales
Au Cameroun, les maladies virales, comme la grippe
équine et la peste équine, sont d'incidence faible et se
rencontrent de moins en moins [6].
II.2. Maladies bactériennes
Le botulisme et le tétanos viennent en tête et
sont relativement fréquents dans la zone sylvo-pastorale. Ensuite, nous
pouvons citer la brucellose, la lymphangite ulcéreuse, la fièvre
charbonneuse et les affections salmonelliques [6].
II.3. Maladies parasitaires
Au Cameroun, le parasitisme gastro-intestinal du cheval est
dominé par les ascaridioses, les strongyloses, l'habronémose et
l'oxyurose, tandis que les affections à tiques et les gales dominent
l'ectoparasitisme.
La trypanosomose et la babésiose sont les parasitoses
du sang les plus fréquentes. Ainsi, dans le grand sud et dans
l'Adamaoua, la pression de la trypanosomose animale africaine constitue une
contrainte majeure au développement de l'élevage chevalin
[15]. Au rang des maladies fongiques, la lymphangite
épizootique (figure 7) est la plus
rencontrée.
20
Les aspergilloses et les candidoses sont moins
fréquentes.
Figure 7: Lymphangite épizootique
(Photo ALKAISSOU)
II.4. Autres affections courantes
Les autres affections courantes sont les blessures, les
boiteries, les affections de l'oeil et les coliques.
Les coliques, par leur fréquence, la
spontanéité de leur développement, la rapidité de
leur évolution et leur gravité représentent un des plus
importants problèmes en médecine vétérinaire
[15].
Faisant partie des affections les plus redoutables chez le
cheval, les coliques occasionnent une mortalité importante. Plusieurs
causes peuvent être citées : l'alimentation (quantité trop
élevée ou trop faible), l'abreuvement mal conduit, le travail
irrégulier, les parasites. Ces coliques peuvent être
diagnostiquées par l'attitude de l'animal, les constantes physiologiques
chiffrées (température, pouls, respiration), les signes cliniques
et l'exploration transrectale.
Parmi toutes ces pathologies majeures du cheval au Cameroun,
l'une d'elles fera l'objet de notre attention, à savoir la
trypanosomose.
21
CHAPITRE III : LA TRYPANOSOMOSE EQUINE
III.1. Généralités
La trypanosomose est une maladie qui affecte l'Homme, les
animaux domestiques et sauvages. Elle est provoquée par la
multiplication, dans le plasma sanguin, de protozoaires flagellés
dénommés les trypanosomes. La transmission de ce protozoaire est
assurée par des insectes piqueurs (taons, stomoxes), et surtout par des
glossines (mouches tsé-tsé), à l'exception de la dourine
dont la transmission s'effectue par le coït [16].
En effet, les trypanosomoses sont des affections parasitaires
provoqués par des protozoaires, appartenant à la famille des
Trypanosomatidés et au genre Trypanosoma, qui se multiplient
dans le plasma sanguin, la lymphe et divers tissus, dont le muscle cardiaque et
le liquide céphalo-rachidien, des mammifères
[8].
Les mouches tsé-tsé, insectes exclusivement
africains, occupent, sur le continent, une superficie de près de 10
millions de km2, s'étendant de part et d'autre de
l'équateur, depuis le 15° degré de latitude Nord jusque vers
le 20° degré de latitude Sud [8].
III.2. Caractères généraux des
trypanosomes
III.2.1. Définition
Les trypanosomes sont des organismes unicellulaires,
microscopiques, de forme allongée, dont la locomotion est assurée
par le seul flagelle dirigé vers l'avant, près de la base duquel
se trouve une structure particulière, le
kinétoplaste.
Ce sont des parasites obligatoires ayant, le plus souvent, deux
hôtes :
- Un hôte vertébré chez
qui, ils se multiplient dans les liquides physiologiques, le sang en
particulier ;
22
- Un hôte invertébré,
généralement un insecte piqueur, où ils vivent dans le
tractus digestif.
III.2.2. Systématique
Les trypanosomes sont des protozoaires,
appartenant au genre Trypanosoma, nom crée, en 1843,
par GRUBY, médecin hongrois ayant vécu à
Paris, pour un parasite sanguin d'une grenouille, qu'il nomma Trypanosoma
rotatorium. Le genre Trypanosoma, avec sept autres genres de
parasites ayant des caractères communs, font partie de la famille des
Trypanosomatidés [8].
Les trypanosomes des mammifères appartiennent donc
à deux grandes sections : la section Stercoraria, qui comprend
des espèces peu ou pas pathogènes ou des espèces
très pathogènes, mais que l'on ne rencontre pas en Afrique, et la
section Salivaria, dans laquelle sont inclus tous les trypanosomes
pathogènes existant sur le continent africain.
Chez les équidés, les espèces
responsables de la trypanosomose sont T. vivax, T. congolense, T. brucei,
T. evansi. Ils sont transmis par les mouches tsé-tsé ou
glossines qui constituent leurs hôtes intermédiaires
véritables.
T. equiperdum est transmis par contact, au cours du
coït, et est l'agent causal de la dourine, maladie
vénérienne des équidés.
La position systématique du genre Trypanosoma,
parmi les protozoaires, est exposée ci-dessous:
23
Phylum Sous-phylum
|
|
PROTOZOAIRES=PROTOZOA
|
|
|
|
|
ACETOSPORA SARCOMASTIGOPHORA MICROSPORA
|
CILIOPHORA
|
|
SPOROZOEA
|
OPALINATA MASTIGOPHORA
|
SARCODINA
|
|
Classe
|
|
|
PHYTOMASTIGOPHORAE
|
|
ZOOMASTIGOPHOREA
|
|
Super-ordre
|
|
|
MONOMONADIDEA DIPLOMONADIDEA
|
|
Ordre
|
|
|
|
KINOPLASTIDA
|
Sous-ordre
|
|
|
BODONINA TRYPANOMATINA
|
|
Famille
|
|
TRYPANOSOMATIDES = TRYPANOSOMATIDAE
|
Genre
|
Crithidia Leptomonas
|
Herpetomonas Blastocrithidia Trypanosoma Leishmania
Sauroleishmania
|
Phytomonas Endotrypanum
|
|
|
|
Stercoraria Salivaria
|
|
Sous-genre
|
Megatrypanum
|
|
Herpetomona
|
Schizotrypanum
|
Duttonella
|
Nannomonas
|
Trypanozoon
|
Pycnomonas
|
Espèce
|
T. (M.) Theileria
|
|
T. (H.) rangeli
|
T. (S.) cruzi
|
T. (H.) vivax
|
T. (N.) congolense
|
T. (T.) brucei
|
|
T. (P.) suis
|
|
|
|
|
T. (H.) lewisi
|
T. (D.) uniforme
|
T. (N.) simae
|
T. (T.) evansi
|
|
|
|
|
T. (H.) musculi
|
|
|
T. (T.) equiperdum
|
|
|
Sous-espèce
|
|
|
|
|
T. (T) b. brucei
T. (T) b. rhodesiense
|
|
Diagramme de Classification de quelques trypanosomes
importants de mammifères.
|
Source :[8].
|
T. (T) b. gambiense
|
|
|
24
Tableau III : Répartition des
trypanosomes dans le monde. Source :
[56]
Dénomination
|
Zone Géographique
|
Espèces concernées
|
Vecteurs
|
Réservoirs
|
T. brucei brucei
|
Afrique de l'Ouest et de l'Est
|
Equidés Camélidés Carnivores
|
Glossina sp
|
Animaux sauvages
|
T. brucei var gambiense
|
Afrique de l'Ouest et Centrale
|
Homme
|
Glossina sp
|
Homme
|
T. brucei var rhodesiense
|
Afrique de l'Est et Orientale
|
Homme
|
Glossina sp
|
Animaux sauvages Homme
|
T. vivax
|
Afrique de l'Ouest et Centrale, Soudan, Amérique centrale
et du Sud
|
Equidés Ruminants (carnivores)
|
Glossina sp Tabanidés Stomoxys
|
Animaux sauvages
|
T. congolense
|
Afrique sub- saharienne
|
Ruminants Equidés Carnivores Porcins
|
Glossina sp
|
Animaux sauvages
|
T. suis
|
Afrique de l'Est tropicale (Tanzanie, Burundi)
|
Porcins
|
Glossina sp
|
Porcins Phacochères
|
T. cruzi
|
Amérique tropicale
|
Homme
Animaux sauvages Carnivores
|
Hétéroptères (punaises)
|
Animaux sauvages Carnivores
|
T. evansi
|
Europe du Sud Proche-Orient Moyen-Orient Inde - Chine - Asie
Mineure Afrique de l'Est et de l'Ouest - Mexique Amérique du Centre et
du Sud
|
Equidés Camélidés Ruminants Carnivores
|
Tabanidés Chrysops Stomoxys Aedes Vampires
|
Animaux domestiques et sauvages
|
T. equiperdum
|
Afrique Amérique
|
Equidés
|
Transmission par le coït
|
Equidés
|
|
25
III.2.3. Morphologie des Trypanosomatidés
Les Trypanosomatidés, dont la forme la plus connue est
celle des trypanosomoses parasites du sang des mammifères, se
présentent, en fait, suivant les genres, sous une grande
variété de forme et de taille (la longueur peut aller de 2
à 3 um pour les plus petits, tels que Leishmania et divers
stades de Leptomonas, à 120 um chez certains trypanosomes de
reptiles ou de mammifères).
Les trypanosomes sont des protozoaires très mobiles,
pourvus d'un flagelle délimitant avec le périplasme une membrane
ondulante mesurant de 10 à 50 um de long sur 3 à 12 um de large,
de forme lancéolée (figure 8). Cette forme est
observable dans les préparations colorées par May-Grunwald-Giemsa
pour examen microscopique.
Figure 8: Schéma d'un
trypanosome. Source : [54]
Trypanosoma vivax est un
trypanosome de taille moyenne (longueur totale 1831 ìm et moyenne 22,5
ìm ; largeur 1,5-3 ìm). Il possède un flagel le libre (7
ìm), une membrane ondulante généralement peu
développée, un kinétoplaste de forme circulaire, le plus
souvent terminal, de grande taille (1 ìm) ; la région
26
postérieure est arrondie (figure 9). A
l'état frais, il présente la particularité de traverser
rapidement les champs du microscope.
Figure 9 : Trypanosoma vivax
(Photo I. Sidibé)
Trypanosoma congolense est un petit
trypanosome, monomorphe et sans flagelle libre (figure 10). Au
microscope, il se cache sous les globules rouges mais ne traverse pas les
champs microscopiques comme T. vivax. Sa taille varie entre 8 et 24
ìm. C'est le plus petit des trypanosomes pathogènes.
Figure 10 : Trypanosoma congolense
(Photo I. Sidibé)
Trypanosoma brucei est de forme
allongée, en fuseau, de 11 à ìm 42 de longueur et de 2
à 3 ìm de largeur. Il apparaît généralement
de grande taille par rapport à T. congolense et de taille
voisine ou supérieure à celle de T. vivax. Il
présente un flagelle plus ou moins développé
délimitant une membrane
27
ondulante bien développée (figure
11). Le kinétoplaste est de petite taille (en position
subterminale ; l'extrémité postérieure est
effilée.
Figure 11: Trypanosoma brucei
(Photo D. Cuisance)
Trypanosoma evansi : Dans sa forme
sanguine, la morphologie de T. evansi se rapproche de celle des formes
sanguines de T. brucei (figure 12); c'est un
trypanosome de taille moyenne (longueur de 15 à 34 pm ; moyenne 24 pm).
Sa largeur est variable puisqu'il présente des formes grêles (2
à 3 pm) et des formes trapues (3 à 5 pm) ; toutefois son
polymorphisme est très limité, et la plupart des auteurs ont
décrit T. evansi comme un parasite montuomorphe (formes
grêles) [28]. Il possède un flagelle dont la
partie libre est courte, de 3 pm à 5 (ou
inexistante dans les formes trapues) ; la membrane ondulante
est très développée, créant des « poches de
lumière » lors d'observations à l'état frais au
microscope à contraste de phase ; il a des mouvements vifs, mais ses
déplacements effectifs sont faibles.
28
Figure 12 : T. evansi sur
frottis (Photo Dana Ambrose)
III.2.4. Structure des Trypanosomatidés
Rappelons que, comme tout protozoaire, les
Trypanosomatidés sont formés d'une unique cellule (figure
8). Celle-ci constitue un organisme autonome, accomplissant par
lui-même toutes les fonctions vitales. Le corps cellulaire comprend une
masse de cytoplasme qui contient des organites et des enclaves variés,
ainsi qu'un noyau. La périphérie de cette masse cytoplasmique est
limitée par une paroi cellulaire. Le microscope électronique a
permis de préciser la structure de ces différentes parties de la
cellule (figure 13).
29
Figure 13 : Schéma de
l'ultrastructure des trypanosomes. Source : [54]
III.2.5. Nutrition
Elle s'effectue selon un processus commun à de
nombreuses cellules : l'endocytose. La cellule saisit une
proie, solide ou liquide, se trouvant au contact de sa membrane, au moyen d'une
invagination de celle-ci. Les bords de l'invagination se rapprochent ensuite,
puis se rejoignent et fusionnent pour former une vésicule nutritive, le
phagosome, qui migre dans le cytoplasme et peut entrer en
contact avec un lysosome. Il fusionne alors avec lui et subit l'action des
enzymes lysosomiales.
III.2.6. Reproduction
Les Trypanosomatidés se reproduisent par
division asexuée. Bien qu'aucune reproduction
sexuée proprement dite n'ait pu être mise en évidence chez
les
30
trypanosomes, il semble, cependant, qu'il puisse y avoir
échange de matériel génétique.
III. 3. Les vecteurs et la transmission des
trypanosomes africains
A l'exception de T. equiperdum, tous les
trypanosomes des mammifères sont des parasites dixènes dont la
transmission à l'hôte définitif est réalisée
par un insecte hématophage. Celui-ci peut être soit un simple
vecteur mécanique, qui se comporte comme une véritable seringue,
le trypanosome restant cantonné, sans se multiplier, ni subir de
modification, aux pièces buccale [22], soit un vecteur
biologique où se multiplie le parasite.
III.3.1. Trypanosomoses équines transmises par des
glossines
Les trypanosomoses transmises par les glossines (ou mouches
tsé-tsé) sévissent en Afrique Noire sub-saharienne
et peuvent affecter l'Homme et les animaux provoquant une affection
chronique entrecoupée d'accès aigus évoluant vers une
anémie sévère et un état de tuphos (maladie du
sommeil chez l'homme).
Chez les équidés, trois espèces
différentes de Trypanosoma pathogènes ont été
identifiées : Trypanosoma brucei brucei, T. congolense
et surtout T. vivax.
La répartition géographique des glossines
détermine la zone d'endémie des trypanosomoses africaines. En
effet, les glossines sont présentes du Sud du Sahara au Nord de
l'Afrique du Sud dans près de 40% du continent africain. Elles abondent
dans la savane, les zones broussailleuses, le long des forêts ou des
cours d'eau. Elles sont généralement absentes des zones
cultivées ou dénudées. Leur activité est
essentiellement diurne pendant les heures les plus chaudes. Les deux sexes sont
hématophages ; la durée du repas sanguin est courte (20 secondes)
et l'intervalle moyen entre 2 repas est de 3 à 5 jours.
Les femelles, qui vivent 2 à 5 mois, ont plusieurs
cycles de "ponte" dans leur vie [8].
31
La localisation des sites de multiplication et de fixation des
trypanosomes chez la glossine est illustrée dans les figures 14,
15, 16 [54]. Les glossines se contaminent lors d'un repas sanguin sur
un hôte infecté. Le proboscis ne semble pas être le seul
organe de la mouche dans lequel les parasites peuvent se développer, il
a déjà été mis en évidence la
présence de T. vivax dans le proboscis et l'intestin de
glossine par NYEKO et al (1990) ; MOLOO et GRAY
(1989) ont également observé T. vivax dans la
région oesophagienne des glossines. Le diagnostic parasitologique
d'espèce par la localisation des trypanosomes n'est donc pas un
diagnostic de certitude, c'est pourquoi le diagnostic par PCR chez la mouche
est beaucoup plus précis [51].
Figures 14, 15, 16: Localisation des
trois principales espèces de trypanosomes pathogènes chez la
glossine [source DE LA ROCQUE].
III.3.2. Trypanosomoses équines transmises par des
taons
La trypanosomose équine, due à T.
evansi, a une répartition géographique beaucoup plus large
et l'agent responsable serait en réalité une espèce
dérivée de T. brucei brucei. Des foyers de cette maladie
sont notés en Europe (Portugal, Espagne, Bulgarie), Russie Centrale,
Zone de la mer Caspienne, en Afrique du
32
Nord (de la Mauritanie à l'Egypte), en Afrique
Occidentale (du Sahara au Sénégal et au Mali), en Asie (depuis
les côtes de la Méditerranée jusqu'en Malaisie et aux
Philippines), au Mexique, en Amérique Centrale et dans toute
l'Amérique du Sud (Brésil, Bolivie, Pérou, Colombie,
Venezuela).
Les vecteurs du trypanosome sont essentiellement les taons
(Tabanus sp, Haematopota sp, Chrysops sp) dont les
femelles hématophages sont particulièrement attirées par
les équidés et les bovins. D'autres mouches hématophages
(Stomoxys sp) ou des moustiques (Culex sp, Aedes sp)
interviennent également dans la transmission de la maladie. Du Mexique
au Brésil, les chauves-souris hématophages (Desmodus sp)
sont un des vecteurs importants de T. evansi et également de la
rage [55].
III.3.3. La dourine
La dourine est une maladie contagieuse chronique ou
aiguë des solipèdes reproducteurs qui est transmise directement
d'un animal à un autre par le coït. L'agent causal est
Trypanosoma equiperdum (DOFLEIN, 1901).
La dourine est également connue sous d'autres noms :
mal du coït, el dourin, morbo coïtale maligno, Beschälseuche,
slapsiekte, sluchnaya bolyezn, et covering disease [3, 20].
Elle existe, depuis des centaines d'années, en Afrique
du Nord qui constitue vraisemblablement son berceau d'origine. Elle a
été introduite, dans différentes parties du monde, avec
les chevaux arabes qui ont largement été utilisés dans les
croisements avec les races locales, ou à l'occasion des invasions et des
guerres [13].
La dourine est la seule affection à trypanosome
à être transmise directement, d'un équidé malade
à un sain, sans l'intervention d'un insecte vecteur. C'est au cours du
coït que T. equiperdum (figure 17) est transmis,
de l'étalon à la jument ou inversement. Le parasite traverse les
muqueuses saines et provoque ainsi
33
l'infection. T. equiperdum est, en effet, un parasite
des tissus ; sa présence dans le sang est exceptionnelle.
Figure 17 : T. equiperdum
sur frottis.
Source : [24]
T. equiperdum est, naturellement, un parasite des
équidés, principalement des chevaux. Il peut être
inoculé, expérimentalement avec des résultats variables,
à d'autres mammifères. Les rongeurs de laboratoire s'infectent
difficilement avec des inoculats provenant de chevaux contaminés, mais
lorsque le parasite s'est adapté au rongeur, il devient très
virulent et provoque des parasitémies élevées dans le sang
de cet animal.
III.4. Etude clinique
III.4.1. Symptomatologie générale
Après une période d'incubation de durée
variable, d'une à quelques semaines, la maladie se manifeste
essentiellement par des poussées fébriles, séparées
par des intervalles d'apyrexie, des altérations sanguines avec
anémie (l'une des plus importantes manifestations pathologiques des
trypanosomoses), des oedèmes, de la splénomégalie et des
polyadénopathies, des troubles nerveux avec la parésie des
membres postérieurs, du pica, des troubles oculaires, de
l'amaigrissement aboutissant à la cachexie et à la mort. La
maladie évolue par accès, ou crises, en
34
liaison avec les parasitémies successives. Dans les
formes aiguës, on observe plusieurs accès de 3 à 6 jours,
séparés par des rémissions de 6 à 8 jours ; chaque
accès aggrave le processus et la mort survient en sept à huit
semaines. Dans les formes chroniques, les accès sont légers,
séparés par de longues périodes d'apyrexie, mais en
l'absence de traitement, la mort survient en quelques mois suite à une
cachexie.
Autres symptômes. Outre ces principaux
symptômes précités, on constate fréquemment, dans
les formes chroniques, des avortements et du tarissement de la
sécrétion lactée chez les femelles, de la
stérilité chez les mâles, des retards de croissance chez
les jeunes, un manque d'ardeur au travail chez les animaux de trait.
III.4.2. Lésions générales
Les lésions constatées, à l'autopsie,
chez des animaux morts de trypanosomose, n'ont, de même que les
symptômes constatés chez l'animal vivant, rien de
spécifique. Elles seront plus ou moins accusées suivant la
durée d'évolution de la maladie et l'espèce animale
affectée.
Les lésions peuvent, en outre, être
modifiées ou altérées par des infections
surajoutées ou par l'état de décomposition du cadavre. Il
est, à ce propos, important de rappeler que l'autopsie des animaux doit
être effectuée aussitôt après la mort, les
trypanosomes ne persistant qu'un temps très court dans le sang et les
organes du cadavre. Il est donc indispensable de procéder
immédiatement aux prélèvements pouvant confirmer le
diagnostic de trypanosomose, et ce en procédant aux ponctions aseptiques
du coeur et des ganglions en vue de l'inoculation aux animaux de laboratoire et
à la confection d'étalements sur lames, et à la
réalisation des frottis ou calques d'organes, suivis de fixation et de
coloration.
Les lésions seront, également,
différentes suivant la localisation des trypanosomes chez l'individu
infecté. T. congolense reste surtout localisé dans
35
les capillaires et confiné au plasma sanguin ; alors
que T. vivax et, surtout, T. brucei et ses
sous-espèces se multiplient dans le sang, ainsi que dans les vaisseaux
lymphatiques et dans les tissus conjonctifs extravasculaires.
Les lésions dues à T. congolense et
à T. vivax (qui peut aussi causer une myocardite), auront comme
conséquences l'anémie qui est un symptôme majeur de la
maladie.
Par contre, l'anémie a une importance moindre dans les
infections dues à T. brucei dont l'effet est ressenti davantage
dans les organes profonds et se traduit par des lésions de type
inflammatoire accompagnées de dégénérescence et de
nécrose.
Les lésions cardiaques sont
particulièrement nettes dans les formes chroniques. On observe une
myocardite, en plages, à la surface du muscle cardiaque associée
parfois à l'hydropéricarde.
Les atteintes pulmonaires se traduisent par
de la congestion en foyers et plages d'atélectasie. A la coupe, le
poumon paraît oedémateux.
La rate, de teinte rouge sombre, est
hypertrophiée dans les formes aiguës avec des corpuscules de
Malpighi proéminents. Parfois, en particulier dans les formes chroniques
de la maladie, la rate est petite, atrophiée, avec une pulpe blanche
hyperplasique.
La moelle osseuse du fémur est
atrophiée, gélatineuse, parfois fibreuse, de couleur
jaunâtre, notamment dans les formes chroniques.
Les ganglions lymphatiques sont souvent
hypertrophiés. Des ganglions hématiques peuvent
être disséminés dans le tissu conjonctif sous-cutané
périphérique, au niveau du mésentère, de la
thyroïde, et des surrénales.
Le foie est hypertrophié, congestif.
On note souvent une dégénérescence et une nécrose
plus ou mois étendue des lobules hépatiques avec une infiltration
de lymphocytes.
Les reins congestionnés,
présentent le plus souvent de la dégénérescence et
de la nécrose tubulaire, et de l'hydronéphrose. Les atteintes du
système nerveux se
36
traduisent par de l'hyperhémie de la pie-mère et
les îlots de ramollissement cérébral.
Enfin, en particulier chez le chien et le cheval, on notera
quelquefois des lésions oculaires telles que la
kératite associée parfois à des conjonctivites pouvant
être purulentes.
III.4.3. Trypanosomoses spécifiques des
équidés
?T. brucei est très virulent pour les
équidés, notamment le cheval, chez lesquels il provoque une
maladie aiguë ou subaiguë, avec une hyperthermie marquée, un
amaigrissement rapide, une prostration, un hérissement des poils, des
oedèmes généralisés (la face, parties
déclives du thorax et de l'abdomen, des articulations du jarret et du
boulet et des parties génitales), une congestion oculaire et une
kératite, un écoulement nasal, parfois des placards d'urticaire
sur le cou, les flancs, et le dos, puis enfin une ataxie locomotrice qui peut
être précoce. A la phase finale, il y a paralysie
généralisée ou parésie.
Les signes les plus caractéristiques sont les
oedèmes au niveau des parties déclives du corps, la
kératite et l'ataxie locomotrice. L'issue fatale peut survenir entre 15
jours et 3 mois après le début de la maladie.
La maladie est similaire chez l'âne, et est
généralement grave.
T. evansi est très pathogène pour les
équidés. Sa virulence est surtout marquée chez les
équidés, qui font, selon les souches et les régions, une
maladie aiguë ou chronique. On peut noter quelques fois, l'absence de
signe marqué lors d'une infestation due à T. evansi
[69].
Les chevaux infectés par T. evansi
présentent sensiblement les mêmes signes que dans la
trypanosomose à T. brucei :
? Accès fébriles avec hyperthermie transitoire
;
? Asthénie, démarche difficile ;
? Larmoiement, conjonctivite, pétéchies ;
37
? Poil piqué, peau sèche ;
? Amaigrissement ;
? Hypertrophie des ganglions superficiels ;
? OEdèmes de l'abdomen, des membres, et de l'auge.
La maladie est généralement fatale en Asie.
L'évolution est plus lente en Afrique, avec une atteinte nerveuse en
phase tardive de la maladie. Des infections inapparentes ont même
été signalées au Kenya, au Soudan, et en Somalie
[16].
? Concernant T. equiperdum, la maladie
provoquée est marquée par des stades d'exacerbation, d'accalmie
ou de rechutes, qui varient en durée et qui peuvent apparaître une
ou plusieurs fois avant la mort ou la guérison. Les signes les plus
fréquemment observés sont l'hyperthermie, une tuméfaction
et un oedème local des organes génitaux et des glandes mammaires,
des éruptions cutanées oedémateuses, le
fléchissement des articulations, une incoordination motrice, une
paralysie faciale, des lésions oculaires, de l'anémie et un
amaigrissement prononcé. Un signe pathognomonique est la plaque
oedémateuse consistant en une lésion cutanée
surélevée atteignant 5 à 8 cm de diamètre et 1 cm
d'épaisseur. Ces plaques apparaissent habituellement sur les
côtes, quoiqu'elles puissent apparaître aussi ailleurs sur le corps
et elles persistent d'ordinaire entre 3 et 7 jours. Cependant, elles ne sont
pas un signe constant.
Il n'est pas inhabituel de trouver de l'oedème des
glandes mammaires et des tissus adjacents (figure 18). Chez
l'étalon, le premier signe clinique est une enflure variable englobant
le gland et le prépuce (figure 19). L'oedème
s'étend vers l'arrière, au scrotum, aux noeuds lymphatiques
inguinaux et au périnée avec une extension, vers l'avant, le long
de la partie inférieure de l'abdomen. Chez
38
les étalons de races lourdes, l'oedème peut
s'étendre à l'ensemble de la paroi abdominale.
À l'autopsie, on trouve des exsudats gélatineux
sous la peau. Chez l'étalon, le scrotum, le fourreau et la tunique
testiculaire sont épaissis et infiltrés par l'oedème. Dans
quelques cas, les testicules sont enrobés dans une masse ferme de tissu
scléreux et peuvent être méconnaissables. Chez la jument,
la vulve, la muqueuse vaginale, l'utérus, la vessie et les glandes
mammaires peuvent être épaissis avec infiltration
gélatineuse. La moelle épinière des animaux atteints de
paraplégie est souvent molle, pulpeuse et décolorée,
particulièrement dans les régions lombaires et sacrées
[30].
Figure 18: Trypanosomose chronique avec
oedème sous cutanée. Source : [66]
39
Figure 19 : Trypanosomiase chronique
avec oedème de la gaine Source : [66]
III.5. La trypanotolérance
La trypanotolérance peut être définie
comme une aptitude, génétiquement déterminée,
à limiter l'ampleur et la fréquence des parasitémies et
à faire preuve d'une sensibilité réduite aux effets
pathogènes des trypanosomes.
La trypanotolérance est observée chez les
ruminants sauvages, les races de taurins (Bos taurus taurus), moutons
et chèvres de petite taille (moutons et chèvres Djallonké,
chèvres guinéennes, chèvres de Casamance) en contact
permanent, depuis des milliers années avec des glossines
infectées par des trypanosomes. Elle existe également chez
certains équins (poneys Kirdi).
III.6. Diagnostic
Le diagnostic peut porter sur un prélèvement de
sang, de ganglion lymphatique, de liquide céphalorachidien, de
sécrétions génitales, sur un calque d'organe, etc., et
être réalisé selon les cas, à l'état frais,
ou sur du matériel biologique fixé ou ayant été
congelé. Chez les chevaux, les prélèvements sont
réalisés à la veine jugulaire (tube sous vide de 5-10
ml).
Les prélèvements sanguins doivent être
conservés au frais avant leur traitement ou la préparation des
diverses techniques présentées ci-après (ou au sec dans le
cas des papiers filtres).
III.6.1. Diagnostic de terrain
Les signes cliniques qu'on peut observer sont variables
suivant les espèces animales et suivant les trypanosomes en cause. Les
principaux signes sont la fièvre (intermittente) qui est liée aux
périodes de multiplication active de trypanosomes. L'anémie est
fréquente ainsi que l'amaigrissement.
III.6.2. Diagnostic de laboratoire
Le diagnostic parasitologique peut être
réalisé sur les glossines.
Cependant, dans cette partie non exhaustive, nous ne
traiterons que des examens réalisés sur le terrain dans le cadre
de notre travail.
III.6.2.1. Examens parasitologiques
Il existe plusieurs techniques de diagnostic parasitologique
de la trypanosomose. La mise en évidence effective des trypanosomes dans
les préparations obtenues à partir de sang de l'animal
infecté est la méthode classique pour le diagnostic de la
trypanosomose animale africaine. En dépit de la mise au point de
techniques modernes plus sensibles, cette méthode demeure la plus
importante. Aussi est-on à la recherche d'un test le plus sensible
possible tout en restant facile à réaliser sur le terrain et peu
onéreux, à savoir :
· La microscopie directe : - Frottis
· Les techniques de concentration :
- Centrifugation en microtubes capillaires à
hématocrite ; - Buffy Coat.
· 40
Détection d'anticorps
41
- Elisa
III.6.2.1.1. La microscopie directe III.6.2.1.1.1. Le
frottis sanguin III.6.2.1.1.1.1. Matériels
· Tube sous vide(Venoject) avec anticoagulant (EDTA,
héparine)
· Lames
· Microscope optique
· Pipette
III.6.2.1.1.1.2. Nature du prélèvement
Sang non coagulé prélevé à la veine
jugulaire de l'animal suspect. III.6.2.1.1.1.3. Mode
opératoire
- Déposer une gouttelette de sang d'environ 3 mm de
diamètre sur une lame
porte objets à une distance de 2 à 3 cm de l'une
des extrémités.
- Etaler ensuite la tache de sang en plaçant contre elle
l'extrémité d'une autre
lame à un angle de 45°. Le sang s'écoulera
immédiatement entre les deux lames
de verre.
- La lame servant à étaler est ensuite
déplacée en un mouvement régulier vers le
rebord le plus éloigné de l'autre lame,
étirant ainsi le sang et laissant un
étalement de forme caractéristique qui
s'achève à l'extrémité la plus
éloignée de
la gouttelette de sang.
- Laisser l'étalement sécher
complètement.
- Ecrire un numéro d'identification sur la lame.
- Fixer la préparation avec du méthanol pendant 5
minutes.
- Colorer la préparation au Giemsa (rapide).
- Laver à l'eau et sécher la lame par
égouttage en position verticale.
- Examiner la préparation au microscope avec un objectif
(x100) à immersion.
- Les trypanosomes sont reconnus et différenciés
par leur morphologie.
III.6.2.1.2. Les techniques de concentration
III.6.2.1.2.1. Technique de centrifugation
hématocrite
La centrifugation en microtubes à hématocrite est
encore appelée technique de Woo.
III.6.2.1.2.1.1. Matériel
nécessaire
- Microscope optique
- Centrifugeuse
- Microtubes capillaires à hématocrites de L=75 mm
et D = 0,5 mm
- Plasticine ou pâte à modeler
- Lame porte objet
- Abaque de lecture (figure 20)
Figure 20 : Mesure de
l'hématocrite. Source : [51]
III.6.2.1.2.1.2. Nature du prélèvement
sanguin à examiner
Sang prélevé dans un anticoagulant
(héparine ou EDTA) à l'oreille à la queue ou la veine
jugulaire de l'animal suspect.
42
III.6.2.1.2.1.3. Mode opératoire
43
- Remplir de sang aux 4/5e un microtube capillaire
à hématocrite boucher le tube à la plasticine ou avec la
pate à modeler à une extrémité
- Disposer le tube dans la centrifugeuse à
hématocrite avec l'extrémité bouchée dirigé
vers la périphérie bien que la centrifugeuse puisse accepter
jusqu'à 24 microtubes il est préférable de n'en mettre que
12 au maximum compte tenu du délai court (15 minutes) pour la lecture
des tubes après centrifugeuse.
- Centrifuger pendant 5 minutes la vitesse de rotation de la
centrifugeuse (figure 21) est calibré par le fabricant
entre 8000 et 10000 tours par minute.
Après centrifugation les trypanosomes se trouvent
à l'interface globules blancs/plasma.
- Placer le microtube dans un logement sur une lame porte objet
(figure22). - Placer une goute d'huile à immersion sur
le microtube dans la région correspondante à l'interface globule
blanc /plasma où seront concentrés des trypanosomes s'il en
existe.
Figure 21 : Centrifugeuse (photo
ALKAISSOU)
44
Figure 22 : Test de Woo. (Photo M.
Desquesnes)
Au repos, l'hématocrite (la proportion du volume
occupé par les globules rouges) se situe normalement entre 32 et 40%. Un
individu sera anémique si l'hématocrite est trop bas. A
l'exercice, le cheval possède la capacité d'augmenter son
hématocrite de façon spectaculaire jusque vers des valeurs de 65
% par la contraction de sa rate. Au repos, la rate est un réservoir de
globules rouges qui ne sont pas en circulation. A l'exercice, la rate contient
des fibres musculaires, qui se contractent et qui vont libérer ces
globules rouges en circulation. La capacité de transport de
l'oxygène sera presque doublée par ce phénomène.
Aucune autre espèce ne possède cette adaptation de façon
aussi avancée. L'hématocrite ne peut augmenter au-delà
d'une certaine valeur sans augmenter de façon trop importante la
viscosité sanguine et compromettre l'efficacité du système
cardio-vasculaire(le sang devient trop épais pour que le coeur le pompe
facilement). Une comparaison entre diverses espèces est
présentée dans le tableau IV:
Tableau IV : Adaptation comparatives
à l'exercice de 4 espèces athlétiques Source
: [65]
III.6.2.1.2.2. La technique du Buffy Coat
III.6.2.1.2.2.1. Matériel
nécessaire
- Microscope optique avec contraste de phase ;
45
- Centrifugeuse à l'hématocrite ;
- Microtubes capillaires à hématocrite de L=75 mm
et D= 0,5 mm ;
- Plasticine ou pâte à modeler ;
- Lames porte objets ;
- Lamelles
III.6.2.1.2.2.2. Nature du prélèvement
sanguin à examiner
Sang prélevé dans un anticoagulant
(Héparine ou EDTA) à l'oreille, ou à la veine jugulaire de
l'animal suspect.
III.6.2.1.2.2.3. Mode opératoire
- Remplir de sang aux 4/5e un microtube capillaire
à hématocrite.
- Boucher le tube à la plasticine ou avec de la
pâte modeler à une extrémité. - Disposer le tube
dans la centrifugeuse à hématocrite avec
l'extrémité bouchée dirigée vers la
périphérie. Bien que la centrifugeuse puisse accepter
jusqu'à 24 microtubes, il est préférable de n'en mettre
que 12 au maximum compte tenu du délai court (15 minutes) pour la
lecture des tubes après centrifugation.
- Centrifuger pendant 5 minutes. La vitesse de rotation est
calibrée par le fabricant entre 8000 et 10000 tours/min.
Après centrifugation, les trypanosomes se trouvent
à l'interface globules blancs/plasma.
- Couper le microtube à 1 mm au dessous de l'interface
globules blancs/globules rouges (figure 23).
- Recueillir doucement sur une lame porte objet la fraction du
contenu du tube comprise entre la section précédemment
effectuée et 4 mm au dessus.
- Mélanger soigneusement et recouvrir d'une lamelle.
- Examiner au microscope à contraste de phase à
l'objectif x20. Les trypanosomes sont différenciés par leur
motilité.
46
Figure 23 : Buffy Coat.
Source : [54].
III.6.2.1.3. Détection des immunoglobulines G
par Enzyme Linked Immuno Sorbent Assay (ELISA)
Citons pour mémoire les autres techniques : la
réaction de fixation du complément, le test d'immunofluorescence
indirecte, les techniques de détection des immunoglobulines M (Ig M).
III.6.2.1.3.1. Technique Elisa
La simplicité et l'automatisation possible du test
ELISA en font un outil très répandu pour la détection
d'anticorps.
Le principe de l'ELISA (Enzyme Linked Immuno Sorbent Assay)
indirecte repose sur la sensibilisation de microplaques ELISA par des
antigènes solubles extraits du parasite, grâce à une
sonication et une ultracentrifugation.
Les anticorps spécifiques des échantillons
suspects se fixent alors sur les antigènes et sont
révélés par des antiglobulines d'espèce, et un
complexe substrat/révélateur. Tandis que, le lavage exporte le
conjugué et le puit reste
47
incolore pour les échantillons négatifs. La
lecture des plaques est ensuite faite à l'oeil nu, ou au
spectrophotomètre, à une longueur d'onde adaptée au
chromogène. Cette technique présente une très
bonne reproductibilité et un faible
coût, ce qui en fait un très bon outil pour les
enquêtes épidémiologiques. Par contre, il existe une limite
de taille à l'exploitation des résultats obtenus suite à
la recherche d'anticorps. En effet, ils permettent de détecter un
contact antérieur avec le trypanosome mais ne permettent pas de
distinguer une affection active d'une infection guérie
[27].
III.7. Moyens de lutte
Les moyens de lutte sont basés sur le traitement et la
prophylaxie. Que ce soit chez l'homme ou les animaux, les trypanocides,
utilisés depuis plus d'un demi-siècle, ont entraîné
des chimio-résistances ou ne se montrent actifs que
vis-à-vis d'un nombre limité d'espèces de trypanosomes.
Les différents trypanocides sont en règle générale
des composés arsenicaux, des diamidines ou des dérivés de
l'urée. Ce sont souvent des composés assez toxiques ou mal
tolérés qui sont utilisés chez le cheval par comparaison
avec les ruminants ou les camélidés.
Le Diminazène acéturate (Bérénil
®), surtout utilisé chez les ruminants, à la posologie de
3,5 ou de 7 mg/kg en une seule injection par voie IM est efficace
vis-à-vis des trypanosomoses africaines et T. evansi.
Vis-à-vis de T. brucei, la posologie est de 7mg/kg.
L'Isométamidium (Trypamidium ou Samorin®) peut
être utilisé, à titre préventif (0,5 mg/kg, 2
à 5 fois par an) ou à titre curatif (0,25 à 0,5 mg/kg) en
injection IM ou IV, se montre efficace contre les trypanosomoses africaines.
La Suramine sodique (Moranyl® ou Naganol®) a
été l'un des premiers trypanocides actif vis-à-vis de
T. evansi et des trypanosomoses africaines à la posologie de 7
à 10 mg/kg par voie IM, 3 à 4 injections à 8 jours
d'intervalle.
48
La Pentamidine (Lomidine®) a été
utilisée pour le traitement de T. evansi à la posologie
de 2,5 à 3 mg/kg par voie IV, 3 injections espacées de 2 à
4 jours.
La Melaminophenylarsine (Cymelarsan®), utilisé
entre 0,3 et 0,6 mg/kg par voie sous-cutanée chez les ruminants, est
active vis-à-vis de T. evansi
[56].
La prophylaxie est axée sur la lutte contre les
glossines. A cette fin, plusieurs techniques ont été
utilisées.
Application d'insecticides sur l'animal
Un traitement insecticide peut être répandu
directement sur l'animal ou dans le milieu, ou encore appliqué sur des
supports particuliers.
Pour les espèces d'intérêt
vétérinaire, la diversité et l'extension des biotopes
larvaires sont telles que la lutte chimique contre les phases larvaires n'est
pas envisageable. La désinsectisation des bâtiments et du
matériel d'élevage avec des préparations rémanentes
du type de celles utilisées pour le bâtiment domestique est
possible, mais n'a pas été évaluée.
En revanche, de nombreuses techniques d'application et
plusieurs préparations d'insecticides (et acaricides) sont utilisables
directement sur le cheval : douchage, et épandage (« pour-on
»).
La capture des trypanosomes au filet
C'est la technique la plus archaïque, mais encore
employée en Afrique. Cette technique manuelle requiert l'utilisation
d'un filet type filet à papillon. Ce mode de capture peut sembler
fastidieux, mais il a tout de même fait ses preuves. Par contre, faute
d'isolement des régions traitées, des mouches immigrantes peuvent
envahir à nouveau les territoires assainis. Ceci dit, cette condition
est valable quel que soit le mode de lutte.
? L'Ecran
L'écran correspond à un simple morceau de tissu
de 1m2 environ, imprégné de
deltaméthrine à raison de 75 mg de substance
active par m2. Il est suspendu à
49
une potence fichée en terre, tous les 100 m, dans des
zones correspondant à l'habitat des glossines. Ainsi, G. m.
submorsitans, qui fréquente, en saison sèche, les galeries
forestières, est affectée à 75% par les écrans
(figure 24).
Figure 24 : Ecran. Source
: 157]
'( Le piège pyramidal
Comme pour l'écran imprégné, le
piège pyramidal ne fait pas office de système
de capture. Son rôle est d'attirer les glossines
grâce aux couleurs bleu roi et noir du tissu qui le constitue
(figure 25). Ces deux couleurs sont nettement plus attirantes
que le blanc et le rouge, eux-mêmes supérieurs au vert
120].
Figure 25 : Piège pyramidal.
Source : 158]
'( Le piège biconique
50
Il s'agit d'un système de capture, car le dispositif
attractif est surmonté d'une chambre grillagée de laquelle le
retour est impossible (figure 26).
Les glossines entrent par les ouvertures ovales
situées dans la partie bleue. Elles sont attirées grâce au
contraste permis par la couleur noire du tissu intérieur. Ensuite, elles
ont un trajet ascendant qui les mène vers la lumière mais aussi
vers un non-retour.
Figure 26 : Piège biconique de
CHALLIER-LAVEISSIERE. Source : 126].
? Le piège Nzi
C'est un modèle simple, basé sur des panneaux
rectangulaires bleus et noirs, créant le fameux contraste attractif. Le
corps du piège consiste en une configuration innovatrice du maillage de
la moustiquaire (figure 27).
Il atteint des espèces jamais prises au piège
auparavant sans pour autant compromettre le rendement des glossines prises
132].
51
Figure 27 : Piège Nzi.
Source : 126]
La découverte d'odeurs attractives (acétone,
octénol, phénol, en particulier) confère une meilleure
efficacité aux appâts 19].
Enfin, une autre caractéristique biologique des
tsé-tsé met à mal cette technique d'attraction puisqu'il
n'y a aucune femelle gravide de prise dans les pièges actuels. Il serait
doublement intéressant de les piéger car la mort de la
mère entraînerait celle des jeunes. Il s'agirait de faire d'une
pierre deux coups. Hélas, on ne connaît donc pas encore de
phéromones attirant ces femelles 139].
Il existe des méthodes de lutte indirecte contre les
glossines. Il s'agit là de techniques radicales qui ont
été plus ou moins abandonnées, car trop agressives,
notamment vis-à-vis de l'environnement. Parmi ces méthodes, il y
a :
L'éclaircissement forestier
Il s'agit d'obtenir, par un élagage
modéré des parties basses, un éclaircissement de la
végétation sous laquelle s'abritent les mouches et où
elles déposent leurs larves. Ainsi, les conditions thermiques et
hygrométriques qui leur sont nécessaires sont modifiées,
ce qui les amène à changer de biotope. Mais, cette méthode
s'avère coûteuse lorsqu'il est question d'importantes surfaces
à éclaircir. Par ailleurs, d'un point de vue écologique,
cette technique est
52
relativement néfaste puisqu'elle modifie les sols qui
deviennent stériles du fait de l'érosion.
De nos jours, l'éclaircissement forestier se fait
aux abords des villages dans le but de protéger l'homme
de la maladie du sommeil [21].
La destruction du gibier
L'abattage du gibier fut proposé pour supprimer les
espèces sauvages réservoirs de trypanosomes et pour affamer les
glossines.
Cette méthode n'est plus utilisée de nos jours
pour plusieurs raisons :
Elle s'oppose au principe de protection de la faune sauvage, qui
se trouve être un véritable atout pour l'Afrique.
En l'absence de leurs hôtes de prédilection, les
glossines se nourrissent alors sur d'autres espèces disponibles.
La barrière d'isolement
Il est alors question de déboisements
intensifs, mettant à nu des couloirs de plusieurs
kilomètres de long, supposés empêcher le déplacement
des glossines.
53
PARTIE II : ETUDE EXPERIMENTALE
54
CHAPITRE I : MATERIEL ET METHODES
I. 1 Cadre et période d'étude
Cette étude s'est déroulée au Cameroun.
Elle s'est étalée sur deux zones :
? L'une peuplée par les tabanidés,
s'étalant d'une partie de la région du
Nord (département du Mayo Rey) à celui de
l'Extrême Nord (Lac Tchad) ? L'autre peuplée par des glossines se
situant de la partie Sud de la région
du Nord (département du Mayo Rey) à tout le
grand Sud Cameroun
A cet effet nous avons retenu dans la région de
l'Adamaoua, le département du Faro et Déo. Dans la région
du Nord, les villes d'Adumri et de Rey. Et enfin dans la région de
l'Extrême nord la ville de Maroua, Mindif, Moulvoudaye, Korre et dans le
département du Logone et Chari, la zone de Makari et ses villages
environnant. Dans la région du Nord Ouest les villes de Jakiri,
Sabga.
I.1.1 Choix des zones d'étude
Compte tenu des moyens limités, nous avons parcourus
des zones cibles réputées pour leur infestation au trypanosome et
possédant des chevaux surtout.
I.1.1.1 Présentation
Les agglomérations cibles ont été les
régions du grand Nord (Extrême Nord, Nord, Adamaoua) et du Nord
ouest (figure 28).
Le Cameroun présente des variations sur le plan
climatique. Au sud du pays, un climat équatorial humide avec une
température d'environ 26°C. Dans cette partie du pays, on observe
une saison sèche de Novembre à Février, une petite saison
des pluies de mars à juin et une grande saison des pluies du mois
d'août à fin septembre.
55
Dans la partie septentrionale du pays, le climat tropical est
sec, avec une température d'environ 29°C à l'Extrême
Nord+, 31°C au Nord et 22°C dans l'Adamaoua. La saison des pluies
s'étale de mai à fin septembre dans cette partie septentrionale,
avec un climat froid qui survient après les pluies entre les mois de
septembre et de février. Dans les zones de montagnes à l'Ouest,
la température varie selon l'altitude et devient plus fraîche
[63].
Nord ouest
Adamaoua
Nord
Extrême nord
Figure 28: zone d'étude au
Cameroun.
56
I.1.1.2. Choix des sites et des
propriétaires
Le choix des sites a porté sur des zones
réputées infestées, aussi bien, par les tabanidés
que les glossines, plus encore, peuplées par les chevaux.
Les renseignements concernant ses divers sites
infestés, nous ont été communiqués par les
responsables du PALCTAV (Programme d'Appui de Lutte contre les Trypanosomoses
Animales et leurs Vecteurs), et ceux des différentes
délégations des régions parcourus.
Pour le choix des propriétaires, nous avons
visé essentiellement les différents lamidats peulhs, ceux
possédant les ranches. Quelques fois, les propriétaires d'autres
chevaux ont été choisis lors des jours de marché
hebdomadaire.
I.1.2 Période d'étude
L'étude s'est déroulée de novembre 2008
à Février 2009.
I. 2 Matériel
I.2.1. Le matériel animal (les chevaux)
L'étude a porté sur des chevaux
élevés au Cameroun. Ces chevaux sont détenus par divers
propriétaires et sont élevés dans diverses conditions.
I.2.2 Le Matériel de terrain
Pour le matériel de prélèvement, nous
nous sommes servis de tubes sous vide (de type VENOJECT ND) avec
anticoagulant (EDTA), d'aiguilles stériles, des portes tubes, de
glacière, de conservateurs de froid (carboglace). En plus de cela, il y
avait du coton et de l'alcool.
Un réfrigérateur (+4°C) a été
utilisée pour la conservation des sérums.
I.2.3 Le Matériel de laboratoire
Divers matériel et produits ont été
utilisés pour les analyses de laboratoire. Pour le frottis et les
techniques de concentration, nous nous sommes servis de :
·
57
Microtubes à hématocrite
· Lames, lamelles
· Microscope + huile à immersion
· Centrifugeuse à hématocrite
· Porte lame
· Kit pour lames
· Colorant (Giemsa)
· Centrifugeuse ordinaire
· Micropipettes à précision
· Un congélateur (- 20°C) pour la
conservation des sérums.
Pour la sérologie, nous avons utilisé :
· Tube NUNC
· 4 flacons contenant l'antigène
lyophilisé obtenu à partir d'un clone de trypanosomes
sanguicoles, VAT RoTat 1/2 dérivé d'un stock de T.
evansi isolé d'un buffle en 1982 en Indonésie.
L'antigène est fixé par le formaldéhyde et coloré
par le bleu de Coomassie. Chaque flacon d'antigène est
reconstitué dans 2,5 ml de tampon PBS. L'antigène
reconstitué peut être gardé 24 heures à 37°C,
ou une semaine à 4°C.
· 1 témoin positif
· 1 témoin négatif
· Chaque flacon de témoin est dissout dans 0,5 ml
de tampon PBS.
·
58
1 flacon de 50 ml de tampon phosphate salin PBS à pH
7,2
· 1 seringue de 2,5 ml.
· 5 compte-gouttes pour déposer l'antigène et
les témoins.
· 5 baguettes pour assurer le mixage.
· 50 cartes plastiques de 10 cercles.
· 1 agitateur rotatif réglé à 70
rotations/minute
· Autres équipement et matériel divers.
I.3 Méthodes
Elle s'est déroulée pendant quatre mois dans
les régions précédemment citées. Elle a
porté sur divers volets. Il s'agit d'une enquête
rétrospective.
I.3.1. Enquête sur le terrain
L'enquête a eu lieu dans les zones d'étude
précise et a concerné les propriétaires des chevaux
ciblés. Elle a été réalisée sur la base
d'une fiche d'enquête établie à cet effet (cf. annexe1).
Les paramètres visés par cette enquête ont porté sur
l'activité professionnelle des propriétaires, le signalement des
chevaux (race, sexe, âge, robe, poids, marques particulières).
I.3.2. Examen clinique et prélèvement
'( Examen à distance
Cet examen a consisté à observer l'état
général, et a permis de faire le signalement de l'animal.
'( Examen rapproché
Suite à une bonne contention de l'animal (par flexion
d'un membre antérieur, ou l'utilisation d'un tord nez), nous avons
procédé à l'examen clinique. Cet examen
59
a consisté à observer les muqueuses, la prise de
température, la palpation des ganglions.
Ensuite, le prélèvement sanguin a
été réalisé au niveau de la jugulaire de l'animal,
à l'aide d'un matériel adéquat et dans les tubes
possédant un anticoagulant. Chaque tube a été
identifié par un numéro après le
prélèvement. Du sérum a été collecté
après centrifugation ou décantation. Les différents
échantillons prélevés ont été soit
analysés immédiatement (sur le terrain), soit conservés
convenablement (congélation) jusqu'à analyse au laboratoire.
I.3.3 Analyses
Sur le terrain, des lames de frottis ont été
réalisées et coloré au Giemsa rapide (R), ainsi que les
techniques du Buffy Coat et de centrifugation en microtubes capillaires
à hématocrite.
Au laboratoire, les sérums ont été
analysés par le CATT/T. evansi (Card
Agglutination Test for Trypanosomiasis) au Laboratoire de Parasitologie du
Centre Nationale d'Elevage et de Recherches Vétérinaires (CNERV)
de Nouakchott (Mauritanie). Le CATT a été mis au point
conjointement par l'Université Libre de Bruxelles (VUB) et l'Institut de
Médecine Tropicale (I.M.T) d'Anvers [12].
Les sérums à tester sont dilués au 1/4
avec le tampon phosphate salin PBS à pH 7,2.
L'antigène et les témoins reconstitués
sont bien agités de façon à obtenir des suspensions
très homogènes.
Le test est réalisé en déposant une
goutte d'antigène (environ 45 ul) sur chaque cercle de la carte. Puis on
y ajoute 25 ul de sérum dilué. Le tout est mélangé
et étalé à l'aide des baguettes de manière à
couvrir la surface du cercle en laissant
60
1 mm d'espace du bord interne du cercle. Après
remplissage de la carte, celle-ci est placée sur l'agitateur pendant 5
minutes.
Les résultats sont exprimés selon un score
allant de -, #177;, + à +++ (négatif, douteux, positif,
fortement, très hautement positifs (cf. Annexe 2).
I.3.4. Traitement des données
Les données collectées sur le terrain ont fait
l'objet d'un dépouillement et d'une analyse statistique. Le
dépouillement des données brutes recueillies a été
effectué par Le tableur Excel 2007 permettant
ainsi la création d'une base des données, l'analyse et
l'interprétation des différentes variables.
61
CHAPITRE II : RESULTATS
Dans ce chapitre, nous présentons les résultats
des enquêtes faites sur le terrain et ceux des analyses de laboratoire.
Ils portent sur les données générales, ensuite les
données cliniques et biologiques, et enfin sur les analyses
parasitologiques et sérologiques.
II.1 Données générales
Les résultats sont présentés dans le
tableau IV.
Sur les 241 chevaux examinés, il y a 209 mâles et
32 femelles et leur âge moyen a été de 5 ans. Ces chevaux
appartiennent à 4 principales races qui sont le Dongolaw, le
Mouzzoï, l'Arabe Choa et l'Arabe Barbe.
Tableau V : Données
générales sur les chevaux examinés.
Sujets examinés
|
Age moyen
|
Sexe
|
Races
|
241
|
5 ans
|
Femelles
|
Mâles
|
Nom
|
Nombre
|
|
209
|
Dongolaw
|
104
|
|
17
|
|
18
|
|
102
|
|
Au cours de cette étude, nous avons eu à
parcourir plusieurs régions. Les proportions des chevaux examinés
dans les différentes régions sont les
62
suivantes : 24,89% dans l'Adamaoua ; 21,58% dans le Nord ; 30,29%
dans
l'Extrême-nord ; 23,24% dans le Nord-ouest
(tableau V).
63
Tableau VI : Répartition des
chevaux selon les régions enquêtées
Régions
|
Chevaux examinés
|
Races
|
Sexe
|
Age moyen
|
Ecart type
|
Poids moyen
|
Ecart type
|
|
Nombre
|
Mâles
|
Femelles
|
|
60
|
Dongolaw
|
49
|
50
|
10
|
5
|
1,05
|
194
|
25,75
|
|
11
|
|
18
|
Dongolaw
|
1
|
17
|
1
|
5
|
0,87
|
252
|
43,82
|
|
17
|
|
34
|
Arabe Barbe
|
34
|
34
|
0
|
6
|
2,13
|
216
|
47,98
|
Extrême-nord (Maroua)
|
10
|
Arabe Barbe
|
10
|
10
|
0
|
5
|
2,25
|
239
|
40,85
|
Extrême-nord (Makari)
|
35
|
Arabe Choa
|
18
|
25
|
10
|
6
|
2,93
|
213
|
52,53
|
|
17
|
|
17
|
Arabe Choa
|
1
|
12
|
5
|
6
|
2,95
|
201
|
61,33
|
|
3
|
|
13
|
|
5
|
Mouzzoï
|
2
|
5
|
0
|
6
|
0,89
|
245
|
71,59
|
|
3
|
|
6
|
Mouzzoï
|
2
|
3
|
3
|
7
|
4,80
|
175
|
64,63
|
|
4
|
|
42
|
Arabe Barbe
|
2
|
40
|
2
|
4
|
1,21
|
197
|
35,10
|
|
40
|
|
14
|
Dongolaw
|
14
|
13
|
1
|
5
|
0,65
|
245
|
51,12
|
|
64
II. 2 Typologie des propriétaires
Les résultats de la répartition des
propriétaires des chevaux en fonction de leurs activités sont
présentés par la figue 29. Ces résultats,
montre une diversité des fonctions de ces propriétaires. En
effet, sur les 176 propriétaires, 53 % des propriétaires sont des
éleveurs, 14% sont soit des fonctionnaires soit des commerçants,
12% de notables et 7% de chauffeurs.
Figure 29 : Proportion des propriétaires des
chevaux selon leurs activités II.3 Données cliniques et
biologiques
Les données sur l'état général et
d'autres signes cliniques sont présentés dans le tableau
VII.
Tableau VII : Principales
données cliniques obtenues chez les chevaux examinés
Etat général
|
Température
|
Etat des muqueuses
|
Bon
|
Moyen
|
Mauvais
|
Hypothermie
|
Normale
|
Hyperthermie
|
Anémie (pâles)
|
Normal (rose)
|
201
(83%)
|
36
(15%)
|
4
(2%)
|
100
(42%)
|
77
(32%)
|
64
(26 %)
|
52
(54%)
|
44
(46%)
|
|
65
De ces données, il apparaît que 83% des chevaux
ont un bon état général contre 15% d'état
général moyen et 2% en mauvais état. Par rapport à
la température corporelle, 32% ont une température corporelle se
situant dans la fourchette de normalité, contre 42% en hypothermie et
26% en hyperthermie. Par rapport à l'état des muqueuses, 54% des
chevaux examinés ont des muqueuses oculaires et buccales pâles
contre 46% avec des muqueuses normales (couleur rose).
Sur les 96 chevaux dont les prélèvements
sanguins ont été soumis à l'hématocrite, 54 (56%)
sont anémiés.
D'autres signes non spécifiques ont été
notés chez les chevaux examinés. Il s'agit de larmoiement, des
plaies et une congestion oculaires, des arthrites, un poil piqué, des
cas de dermatophillose, des nodules cutanés, l'infestation par des
tiques, des morsures de serpent, et la présence de microfilaires.
II.4 Résultats des analyses parasitologiques et
sérologiques
Selon les régions, les différents
résultats sont présentés dans le tableau
VII.
Les résultats sérologiques des chevaux ont
montré 77 positifs, soit une prévalence globale de 32%. Les
résultats douteux ont été notés chez 32 chevaux
(13%) et ceux négatifs chez 132 chevaux (55%). Ces résultats sont
présentés dans la figure 30. La tranche
d'âge des animaux positifs a varié de 7 mois à 16 ans. Le
nombre des femelles et mâles infestés est respectivement de
11(13,4%) et 63(86,6%).
Selon les sites enquêtés, les prévalences
varient de 3% à 21% (figure 31).
En effet, les plus fortes prévalences ont
été notées dans l'Adamaoua (21%), suivi du Nord-Ouest
(18%) et de l'Extrême Nord (12 à 14%).
Les résultats à l'examen par frottis ont permis
d'identifier Trypanosoma vivax.
66
Tableau VIII : Résultats des
analyses parasitologiques et sérologiques selon les régions
Régions
|
Analyses
|
|
CATT/T
|
Buffy Coat
|
Goutte épaisse
|
|
négatifs
|
Positifs
|
Douteux
|
Négatifs
|
Positifs
|
négatifs
|
Positifs
|
Négatifs
|
Adamaoua (Faro et Déo)
|
0
|
60
|
16
|
0
|
44
|
0
|
32
|
0
|
0
|
Nord(Rey)
|
0
|
18
|
5
|
3
|
10
|
0
|
18
|
0
|
0
|
Nord (Adumri)
|
0
|
34
|
7
|
4
|
23
|
0
|
34
|
0
|
0
|
Extrême- nord (Maroua)
|
0
|
10
|
5
|
0
|
5
|
0
|
10
|
0
|
0
|
Extrême- nord (Makari)
|
2
|
33
|
11
|
4
|
20
|
0
|
35
|
0
|
0
|
Extrême- nord(Mindif)
|
0
|
17
|
9
|
3
|
5
|
0
|
17
|
0
|
0
|
Extrême- nord (Moulvoudaye)
|
0
|
5
|
2
|
0
|
3
|
0
|
5
|
0
|
0
|
Extrême-nord (Korre)
|
0
|
6
|
5
|
0
|
1
|
0
|
5
|
0
|
0
|
Nord- ouest
(Jakiri)
|
0
|
14
|
14
|
7
|
21
|
0
|
42
|
0
|
2
|
Nord- ouest
(Ndu)
|
0
|
2
|
2
|
2
|
10
|
0
|
14
|
0
|
0
|
Total
|
2
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
67
Figure 30: Résultats de
l'analyse sérologique
Figure 31 : Séroprévalence
de la trypanosomose équine en fonction des sites d'étude au
Cameroun.
L'examen des frottis n'a révélé que 2
chevaux positifs (0,8%) qui sont des mâles et de race Arabe Barbe.
Chez les sujets négatifs, nous avons pu déceler
d'autres parasites tels que Dictyocaulus arnfieldi par la technique de
Buffy Coat ; cependant aucun de ces parasites n'a été
observé dans les frottis.
68
Selon les résultats sérologiques, sur les chevaux
anémiés, 27 sont positifs, soit une prévalence de 52%.
Parmi les animaux séropositifs, les résultats ont
montré que 85% sont des mâles, 15% sont des femelles.
Tableau IX : Résultats
sérologiques en fonction de la race
Sérum
Race
|
Douteux (SD)
|
Négatif (SN)
|
Positif (SP)
|
Arabe barbe
|
10
|
60
|
32
|
Arabe Choa
|
3
|
12
|
3
|
Dongolaw
|
13
|
61
|
30
|
Mouzzoï
|
3
|
3
|
11
|
Total
|
29
|
136
|
76
|
|
Suite à l'analyse sérologique, on note une
prévalence de 13% chez la race Arabe barbe ; 1% chez l'Arabe Choa ; 13%
chez le Dongolaw et 5% chez le Mouzzoï. L'analyse statistique montre qu'il
existe une différence significative entre les races selon les
résultats sérologiques (P<0,05).
Chez les chevaux anémiés, 15 sont
séropositifs, soit une prévalence de 29% ; alors chez les chevaux
au taux d'hématocrite normal, 12 sont positifs, soit une
prévalence de 27%. Autrement dit, environ 55% des chevaux
sérologiquement positifs sont anémiés contre 44% de
séropositifs chez les chevaux d'hématocrite normal
(tableau X).
69
Tableau X : Résultats
sérologiques en fonction de l'anémie
70
CHAPITRE III : DICUSSION ET RECOMMANDATIONS
III.1. Discussion
Dans ce chapitre, les résultats obtenus dans le cadre
de notre étude sont discutés. Ensuite, l'analyse issue de cette
discussion permettra de formuler des recommandations à l'endroit des
décideurs, éleveurs et chercheurs pour l'amélioration et
le développement du l'activité équine au Cameroun.
III.1.1. Choix des sites d'étude
Nous avons choisi, dans le cadre de cette étude, les
provinces de l'Adamaoua, de l'Extrême-Nord, du Nord, du Nord-Ouest,
à cause, d'une part, de la forte concentration des élevages de
chevaux due à la présence des lamidats (dans le grand Nord) et
d'autre part, de l'infestation en glossine et tabanidés qui y
prévaut[6].Plus encore, du fait de nos moyens
logistiques et financiers limités.
Il faut noter que jusqu'à ce jour, la lutte contre les
trypanosomoses animales se sont intéressées uniquement au bovin.
Aucune mention n'est faite d'autres espèces telles que les
équidés, des petits ruminants qui sont de plus en plus
rencontrés dans nos campagnes. De plus, les équidés sont
d'ailleurs beaucoup sollicités en milieu rural servant comme animal de
monte, de trait, voire de boucherie. C'est pourquoi, il aurait
été intéressant de parcourir toutes les régions du
pays afin de mieux s'acquérir de la situation réelle de la
maladie à l'échelle nationale. Ce qui nécessitera plus de
temps et de moyens.
III.1.2. Méthodologie et déroulement de
l'enquête
Le choix d'une méthode d'enquête dépend
des objectifs poursuivis et des moyens disponibles pour sa réalisation.
La méthode de travail utilisée a consisté en une
enquête semi-ouverte basée sur une fiche d'enquête
comportant à la fois
71
des questions ouvertes et des questions fermées (cf.
annexe), suivie d'un examen clinique. Il s'agit d'une enquête
rétrospective.
En nous basant sur une étude faite, par
MOHAMADOU [33], nous avons pu recueillir le maximum
d'informations et cibler des zones bien déterminées avec l'aide
du Projet d'appui à la lutte contre les trypanosomoses animales et leurs
vecteurs (PALCTAV).
L'examen des chevaux a nécessité au
préalable l'autorisation des autorités (lamibés, djaouro,
responsables vétérinaires) et a été effectué
suivant les circonstances. Quelquefois, il a été difficile de
convaincre certains propriétaires de chevaux du fait qu'ils s'opposaient
aux prises de sang sur leurs chevaux ; car selon eux c'est pour vider leurs
chevaux de leur sang.
Notre échantillon de 241 équidés avec 241
prélèvements paraît être représentatif par
rapport à l'étude de FAYE [17] qui a
utilisé 78 animaux, et celle de DIOUF [14] qui a
travaillé sur 349 équidés et 2096
prélèvements effectués en une année. La même
méthode (méthode classique) a été utilisée
par DJIMADOUM[14] pour étudier les dominantes
pathologiques chez les chevaux dans la région de Dakar et AKPO
[2] pour identifier les métiers du cheval dans la région
de Dakar en comparaison avec la situation au Maroc, MOHAMADOU [33]
pour l'identification des métiers du cheval au Cameroun, et
ADJELAKARA [1] sur la contribution au développement de
la filière équine (état actuel de la maréchalerie
au Sénégal).
III.1.3. Utilisations du cheval par les
propriétaires
Le transport, la course, le prestige et l'équitation
de loisir sont les principales raisons évoquées dans les
élevages au Cameroun. Le propriétaire utilise
généralement le cheval pour son propre compte ou l'engage dans
des courses s'il le désire. Certains propriétaires
élèvent pour la vente. L'élevage pour le prestige est le
plus retrouvé au Nord Cameroun car la majorité des chevaux
appartiennent
72
aux chefs religieux qui sont des chefs de premier, second ou
troisième degré. Toutefois, le nombre de ces propriétaires
qui élèvent les chevaux pour le prestige est faible. Le cheval,
pour eux, est une passion, un plaisir, un symbole d'autorité. Cette
situation est également retrouvée au Maroc, selon les travaux de
MOUJOUD [35] où les chevaux de fantasia constituent une
marque d'aisance de leur propriétaire.
III.1.4. Résultats cliniques
L'étude que nous venons de réaliser nous a
permis de mettre en évidence la présence de la trypanosomose chez
les chevaux, dans certaines régions du Cameroun.
En plus, elle a été effectuée à
une grande échelle sur un échantillon représentatif
composé d'animaux de tout sexe, d'âge allant de 4 mois à 16
ans. Quant à notre enquête, elle a portée sur des
mâles et femelles, apparemment sains et sélectionnés.
Quoique, l'inclusion des animaux d'autres régions aurait probablement
rehaussé nos résultats.
Les animaux consultés ont présenté, pour
la plupart, un bon état général, des cas d'anémie
ont été répertoriés. D'autres symptômes
généraux ont été notés lors de la
trypanosomose ; il s'agit des troubles oculaires (opacification de la
cornée, larmoiements), l'hyperthermie, un poil piqué qui ont
été décrit par CHARTIER et
al., [8].
L'absence de signes cliniques chez les chevaux
examinés pourrait s'expliquer par le fait que ces animaux sont en phase
d'incubation. Cela corroborerait avec l'observation des granulocytes
éosinophiles et de cellules mononucléées (lymphocytes)
dans certains frottis. En effet, les éosinophiles sont peu nombreux chez
le cheval sain. Par ailleurs, une éosinophilie peut être due
à une allergie et elle est parfois en rapport avec le début d'une
migration de parasites. C'est pourquoi, cette éosinophilie n'est pas
pathognomonique de la trypanosomose et
73
des chevaux fortement parasités peuvent ne pas
présenter nécessairement d'éosinophilie
145]. L'absence de signes cliniques chez d'autres animaux peut
être liée à une immunité naturelle comme l'a
suggéré SEIGNOBOS 142] à propos de poney
kirdi ou du Logone.
L'analyse sérologique a permis de
révéler le passage des trypanosomes chez les chevaux
consultés. De nos résultats, la prévalence a
été de 32%. Cette prévalence est inférieure
à celle obtenue par DHOLLANDER et al. 153] en
Gambie qui était de 63% ; mais elle est supérieure à une
autre prévalence obtenue par KUMBA et
al.159] dans la région de Khomas en Namibie
qui a été de 8,33% et de celle observée par CLAES
et al. 150] au Kazakhstan qui était de 16,4%.
De ces résultats, on peut suspecter la présence
des espèces parasitaires comme Trypanosoma evansi et
Trypanosoma equiperdum bien que le test CATT/T. evansi ne
soit pas très spécifique.
La prévalence parasitologique, dans notre étude,
est plus élevée que celle trouvée par FAYE 117]
chez les équidés à Bansang (11,4%) et à
Niamina
(7,5%) en Gambie, mais aussi de DIOUF 113].
Les infestations dues à T. brucei ont
été rare dans le cadre de cette étude, Ces
résultats sont similaires à ceux de MATTIOLI et
al. 131]. Mais, des études faite par le PATTEC
147] dans la région de la Boucle du Mouhoun au Burkina ont
montrées des taux pouvant aller jusqu'a 100% sous la forme
d'infections
simples ou mixtes.
Chez les équidés, les infestations à
T. congolense, T. vivax et à T. equiperdum
prédominent celles transmises par T. brucei.
Nous avons décelé, par la technique de frottis,
la présence de T. vivax dans la zone près du lac Tchad
(Makari) ; ce qui rejoint l'observation de TAZEL et
GRUVEL 146].
Par ailleurs, RAWLINGS et coll.
140] puis SNOW et coll.
142], citant plusieurs auteurs, ont rapporté qu'il y a un
décalage d'un à quatre mois entre le pic du "tsé-
74
tsé challenge (1)" et celui de la
prévalence de la trypanosomose chez les ruminants.
Il faut rappeler aussi que la prolifération des insectes
se fait généralement en saison pluvieuse. Selon MAC
LENNAN [29] et BARROWMAN [4], les ânes
possèdent un certain degré de tolérance à la
trypanosomose. La différence de l'incidence de la trypanosomose chez les
chevaux comparés aux ânes traduit une plus grande
sensibilité des chevaux.
L'incidence de la trypanosomose des équidés,
souvent plus élevée que celle des bovins, peut être due au
fait que les équidés constituent des hôtes
préférentiels des glossines avec la finesse de leur peau par
rapport aux bovins. Selon le modèle analytique de ROGERS
[41], une augmentation de la densité des glossines
entraîne théoriquement une augmentation du niveau d'infection
d'abord chez les hôtes les plus préférentiels.
Une autre raison qui pourrait expliquer cette
différence est que les ânes ont une plus grande aptitude à
chasser les mouches par des mouvements de la queue ou des pattes que les
chevaux.
Par rapport aux résultats sérologiques, le
problème majeur est celui de l'interprétation des
résultats. La présence des anticorps dirigés contre un
agent étiologique (cas de trypanosome) donné peut avoir plusieurs
explications :
V' soit que l'organisme héberge le germe ;
V' soit que l'organisme s'en est débarrassé et
les anticorps vont jouer le rôle de témoins de l'infection ;
V' soit que l'organisme est trypanotolérant
Pour ces raisons, il serait indispensable d'associer à
la sérologie, des examens cliniques, voire d'autres techniques de
diagnostic plus pointues.
1 Tsé-tsé challenge = nombre de
mouches tsé-tsé/ piège/ jour x taux d'infection
75
La prévalence globale était de 0,8% à
l'examen parasitologique. La séroprévalence quant à elle
était de 32 % au CATT. La prévalence variait selon la
région, la stratégie de conduite d'élevage
pratiquée par les éleveurs, les troupeaux et l'âge des
animaux. Cette enquête a montré que la trypanosomose équine
était présente au Cameroun, surtout dans les zones
boisées, près des cours d'eau fréquentés par les
animaux y compris les chevaux (Faro et Déo, Makari, Jakiri, Ndu).
Le test sérologique a fait apparaître un taux
d'infection plus élevé que l'examen parasitologique [8],
[15]. Le manque de sensibilité souvent attribué à
la méthode de détection directe serait peut-être la cause
principale de cette énorme différence entre les résultats
parasitologiques et sérologiques. Ce taux d'infection parasitologique
aurait probablement été plus élevé si le test de
sérologie, en particulier l'IFI (immunofluorescence indirecte), avait
été utilisée [17]. En effet, selon
l'étude faite par DIA et al.
[12], l'IFI s'est révélée comme le test le
plus sensible mais le moins spécifique. Les cas douteux étaient
considérables par rapport à ceux révélés par
le CATT et l'ELISA. La sensibilité et la spécificité
étaient satisfaisantes avec le CATT qui est, par ailleurs, un test
facile à effectuer sur le terrain. DIALL et
al. ont fait les mêmes observations lors de
l'évaluation de ce test au Mali [13].
Lors de cette étude, il n'a pas été
possible d'appliquer ces méthodes de diagnostic pour des raisons
financières et logistiques. C'est pourquoi d'autres études
doivent être poursuivies afin d'affiner les données
épidémiologiques de la trypanosomose équine au
Cameroun.
III.2. Recommandations
Les recommandations constituent un ensemble de propositions
que nous émettons pour lutter non seulement contre la trypanosomose,
mais également pour améliorer les conditions de vie des
équidés et accroître leurs performances.
76
La sensibilisation et l'éducation sont très
importantes pour faire comprendre aux éleveurs et propriétaires
de chevaux que le facteur santé est fondamental pour que le cheval
puisse jouer son rôle dans la société surtout dans le monde
rural. Ces recommandations s'adressent aux différents acteurs
impliqués dans la filière équine pour un meilleur
renforcement des performances des équidés au Cameroun.
Ainsi, des actions sont à entreprendre à
différents niveaux pour assurer la promotion de l'élevage
équin.
III.2.1. Recommandations aux éleveurs et
propriétaires de chevaux
A l'image des propriétaires et éleveurs de
chevaux Sénégalais, ceux du Cameroun doivent redynamiser leur
organisation afin de promouvoir l'élevage du cheval.
Il est important de faire savoir aux éleveurs et
propriétaires d'animaux que ces chevaux, au même titre que les
ruminants qui bénéficient de soins particuliers, ont
également besoin d'un minimum de soins pour être performants.
C'est donc nécessaire d'inculquer aux éleveurs
certaines notions élémentaires en santé et nutrition du
cheval pour leur permettre d'appliquer les mesures minimales visant une
amélioration du cadre de vie du cheval.
Les conditions de l'habitat et de l'alimentation sont des
facteurs déterminants pour l'apparition de la maladie. La
sous-alimentation des équidés est très fréquente
surtout au cours des derniers mois de la saison sèche. Cette
sous-alimentation diminue considérablement les performances des animaux
et leur force de travail pour la traction animale au début de la saison
des pluies.
La malnutrition crée aussi un terrain favorable
à l'émergence des maladies parasitaires et infectieuses.
77
L'amélioration de l'alimentation par un bon
rationnement permettrait de bien réduire l'incidence des
différentes maladies qui s'expriment le plus souvent chez les animaux
dénutris. Une alimentation équilibrée tant en
quantité qu'en qualité est une prévention contre la
plupart des maladies équines.
Dans le cadre du suivi sanitaire, des mesures
préventives doivent être prises pour assurer la lutte contre la
trypanosomose équine et les autres parasitoses.
Ces mesures se feront par l'utilisation de médicaments
trypanocides mais aussi par la lutte contre les autres parasitoses comme les
helminthoses.
Mieux encore, le suivi des animaux doit être fait par
des vétérinaires ou à défaut sous leur encadrement,
afin d'assurer une meilleure gestion des élevages équins.
III.2.2. Recommandations à l'Etat
L'Etat a une part importante de responsabilité dans la
bonne organisation de la filière équine. En effet, l'Etat a la
charge de créer des infrastructures nécessaires au contrôle
et à la gestion des données sur la filière équine.
Ainsi, en s'inspirant de l'expérience Sénégalaise
(stud-book, concours, prime aux naisseurs, document d'accompagnement), la mise
en place des haras nationaux, déjà en projet, la
réhabilitation des différentes jumenteries ou même des
stations de monte pourraient favoriser une relance de la filière
équine au Cameroun. La sélection et l'identification des chevaux,
le contrôle de la reproduction équine et la recherche de
débouchés stables garantiront certainement aux éleveurs
des revenus substantiels.
En particulier, le ministère de l'élevage doit
:
? Créer un Service qui s'occupe du cheval au
ministère de l'élevage et qui s'attellera à mettre au
point des textes réglementant, les transactions commerciales et la lutte
anti-dopage ; ceci permettra une plus grande
78
implication des vétérinaires dans les visites
d'achat et la création des stud-books.
? Former, sensibiliser et encadrer les agents
vétérinaires qui seront spécialisés et capables de
prendre en charge les problèmes que rencontrent cette filière
? Organiser des campagnes de lutte contre la trypanosomose
équine.
L'Etat doit aussi venir en aide aux fédérations
des sports (FECASE), promouvoir l'équi-tourisme et l'organisation d'un
championnat national des jeux équestres dans les régions de
l'Adamaoua, l'Extrême-Nord, le Nord et le Nord-Ouest qui s'avèrent
être des terroirs propices à de telles activités.
L'état camerounais, dans sa politique de promotion des
filières, pourrait soutenir des initiatives et actions visant
l''amélioration de l'élevage équin qui contribuerait au
développement de l'agriculture et de l'économie nationale.
III.2.3 Aux chercheurs
Compte tenu de l'étendue de l'élevage des
chevaux au Cameroun et les difficultés de terrain, d'importants efforts
restent à faire pour une meilleure connaissance de la trypanosomose
équine afin de mieux la combattre. Pour ce faire, les recherches doivent
être axées sur :
· L'analyse d'échantillons de plus grande taille
intéressant toutes les zones d'élevage du cheval au Cameroun ;
· L'utilisation de méthodes de diagnostic de
laboratoire fiables, notamment les techniques de biologie moléculaire,
pour la mise en évidence et la caractérisation des espèces
et souches de trypanosomes infectant les équidés au Cameroun ;
· La réactualisation les données
entomologiques et environnementales,
· L'élaboration de la cartographie des zones
infestées ;
·
79
La création des réseaux nationaux et
régionaux d'épidémiosurveillance des trypanosomoses
équines au Cameroun et en Afrique Centrale afin d'harmoniser les
données et les méthodes d'investigation.
80
CONCLUSION
81
Des siècles durant, les chevaux,
considérés comme « la plus noble conquête de l'homme
», furent des animaux de guerre et de transport au service des hommes. Ce
qui a permis l'essor du commerce et la naissance de civilisations sur de
grandes étendues.
Au Cameroun, comme partout ailleurs, le cheval occupe une
place de choix parmi, les animaux domestiques en raison de sa présence
dans plusieurs secteurs d'activités.
En milieu rural, le cheval sert dans les transports, la
fantasia et les travaux agrestes ; tandis qu'en milieu urbain, il est souvent
utilisé pour la traction hippomobile, les courses et l'équitation
de loisir.
La filière équine revêt ainsi un
intérêt socio-économique certain par le
développement progressif des métiers qu'il engendre.
L'utilisation de la traction animale dans la culture
attelée augmente la productivité des récoltes sans prise
de risque financier énorme.
Les équidés sont capables d'assurer le transport
des hommes, des marchandises, des produits de récolte, du
matériel de construction et l'exhaure de l'eau sur de longues distances
soulageant ainsi les lourdes charges pour l'homme.
Cette traction équine a été très
souvent amenuisée par un ensemble de facteurs tels que les pathologies.
Ces pathologies notamment les parasitoses sont dans la plupart des cas
négligées par les propriétaires. Parmi ces parasitoses, on
fait mention de la trypanosomose qui est très importante au Cameroun.
Elle diminue la force de travail des animaux de trait constituant une perte
économique pour les éleveurs.
C'est dans la perspective de réduire l'importance des
pertes économiques engendrées par ces parasitoses que nous nous
sommes intéressés à l'étude de la trypanosomose
équine pour évaluer sa prévalence au sein des
équidés dans certaines zones du Cameroun.
82
Au cours de cette étude, 241 chevaux ont fait l'objet
d'une enquête. Parmi ces chevaux, 32 sont des femelles et 209 des
mâles. Tous ces chevaux ont été examinés
cliniquement et 241 prélèvements sanguins ont été
réalisés puis soumis aux analyses parasitologiques (frottis,
Buffy Coat) et sérologique (test CATT /T evansi).
Au terme de cette étude, nous avons obtenu les
résultats suivants:
Pour les données cliniques :
- Il apparaît que 83% des chevaux ont un bon état
général contre 15% d'état général moyen et
2% en mauvais état. Concernant la température corporelle des
chevaux examinés, 32% ont une température corporelle se situant
dans la fourchette de normalité, contre 42% en hypothermie et 26% en
hyperthermie. Par rapport à l'état des muqueuses, 54% des chevaux
examinés ont des muqueuses oculaires et buccales pâles contre 46%
avec des muqueuses normales (couleur rose).
- Sur les 96 chevaux dont les prélèvements
sanguins ont été soumis à l'hématocrite, 54 (56%)
sont anémiés.
Pour les tests sérologiques :
- La prévalence globale de la trypanosomose a
été de 32%.
- Selon les races, les prévalences ont été
de 13,3% chez la race Arabe barbe ; 1,2% chez l'Arabe Choa ; 12,4% chez le
Dongolaw et 4,6 % chez le Mouzzoï. - La tranche d'âge des chevaux
sérologiquement positifs varie de 7 mois à 16 ans.
- Chez les chevaux anémiés, il a
été noté 27 séropositifs, soit une
prévalence de 28,42%.
Pour les résultats parasitologiques :
- 2 chevaux ont été positifs
- L'espèce de trypanosome rencontrée a
été T. vivax. Chez les chevaux
séronégatifs, il a été observé d'autres
parasites tels que Dictyocaulus arnfieldi par la technique de Buffy
Coat.
83
Compte tenu de la présence de cette maladie au sein du
cheptel équin du Cameroun et de son impact néfaste sur les
performances des chevaux, l'instauration d'un traitement efficace est
nécessaire. Ce traitement doit être basé sur l'utilisation
d'un trypanocide à spectre large, de rémanence plus longue,
doué d'une faible toxicité, ne présentant pas de fortes
réactions secondaires après administration du produit et d'un
coût thérapeutique faible. Ainsi, des molécules tel que le
Diminazène acéturate(Bérénil ®),
L'Isométamidium (Trypamidium ou Samorin®) , la Suramine sodique
(Moranyl® ou Naganol®), la Pentamidine (Lomidine®), la
Melaminophenylarsine (Cymelarsan®) sont conseillées.
Par ailleurs, pour réduire l'impact néfaste de
la trypanosomose sur l'élevage équin au Cameroun, il convient
d'adopter une stratégie de lutte idoine. Celle-ci doit associer des
mesures préventives et curatives avec une sensibilisation et une
éducation auprès des éleveurs et des
propriétaires.
A ces différentes mesures, s'ajoutent:
- Une amélioration des conditions de l'habitat et de
l'alimentation des chevaux, - Une augmentation du nombre des agents des
services de l'élevage compétents, - Une amélioration, une
augmentation, et une régulation des circuits de commercialisation des
produits vétérinaires et surtout les trypanocides. L'application
correcte de toutes les mesures citées précédemment
permettra de limiter les répercussions médicales et
économiques graves qu'entraîne la trypanosomose chez les
équidés.
La persistance de cette pathologie montre
l'intérêt d'évaluer les méthodes de lutte
entreprises, car de nombreuses campagnes de lutte contre les
tsé-tsé ont été menées depuis fort longtemps
sans pour autant entraîner la disparition des trypanosomoses. De cette
évaluation objective et régulière des méthodes de
lutte associée à l'implication de tous les acteurs dans cette
lutte dépendent les succès escomptés dans
l'éradication des maladies à épidémiologie complexe
telles que les trypanosomes.
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ANNEXES
ANNEXE 1
FICHE D'ENQUETE
1-Date :
2-Localité :
3-Propriétaire (Nom, prénom, adresse,
téléphone) :
4-Activité (s) professionnelle(es)
5-Signalement de l'animal N°
Race: Robe:
Sexe: Age :
Poids :
Marque (s) particulière (s):
6-Examen clinique
A distance Etat général :
Mauvais Moyen Bon Très bon
Rapproché Température :
Muqueuses :
Oculaire Normal Anémié
Autres
Buccale Normal Anémié Autres
Génital Normal Anémié Autres
Ganglions :
Normaux Tuméfiés
7- Prélèvements Nature :
Nombre :
8- Analyses et Résultats
9- Observations diverses
SERMENT DES VETERINAIRES DIPLOMES DE
DAKAR
« Fidèlement attaché aux
directives de Claude BOURGELAT,
fondateur de l'enseignement vétérinaire dans le
monde, je promets et je jure devant mes maîtres et mes aînés
:
d'avoir en tous moments et en tous lieux le souci de la
dignité et de l'honneur de la profession vétérinaire ;
d'observer en toutes circonstances les principes de correction
et de droiture fixés par le code de déontologie de mon pays ;
de prouver par ma conduite, ma conviction, que la fortune
consiste moins dans le bien que l'on a, que dans celui que l'on peut faire ;
de ne point mettre à trop haut prix le savoir que je
dois à la générosité de ma patrie et à la
sollicitude de tous ceux qui m'ont permis de réaliser ma vocation.
Que toute confiance me soit retirée s'il
advient que je me
parjure. »
Contribution à l'étude de la
trypanosomose équine au Cameroun
|
Contribution to the study of equine trypanosomosis
in Cameroon
|
RESUME
|
SUMMARY
|
Au cours des millénaires, le cheval joua de multiples
rôles (économique, social, scientifique). Cet animal
connaît, depuis
|
Over the millennia, the horse played multiple roles (economic,
social and scientific). This animal knows, in recent decades in
|
quelques décennies, dans certains pays, une importance
comme
|
some countries as an important animal for recreation, money
|
animal de loisirs, de somme et de trait.
|
and respect.
|
Malheureusement dans nos pays, cette importance est
réduite par
|
|
la présence des maladies graves telle que la trypanosomose
équine.
|
Unfortunately in our country, this size is reduced by the
presence of serious diseases such as equine trypanosomosis.
|
Cette maladie est une parasitose due à la présence
dans le sang et
|
|
dans divers tissus ou liquides organiques de protozoaires
flagellés appartenant au genre trypanosoma.
Compte tenu de l'importance de cette maladie pour le cheptel
|
This disease is a parasitic disease caused by the presence in
blood and various tissues or body fluids of flagellated protozoa of the
genus Trypanosoma.
|
équin, mais dont la prévalence est méconnue
au Cameroun, cette
|
Given the importance of this disease for the horse herd, but
its
|
étude a été faite dans quatre régions
administratives du Cameroun
|
prevalence is unknown in Cameroon, this study was conducted
|
(Extrême- nord, Nord, Adamaoua, Nord ouest)
infestées par des glossines et des tabanidés, vecteurs du
parasite responsable de la maladie.
|
in four administrative regions of Cameroon (Far North, North,
Adamawa, North West) infested by tsetse and biting flies, vectors of the
parasite causing the disease.
|
Ainsi, 241 chevaux ont été examinés
cliniquement avec
|
Thus, 241 horses were examined clinically with sampling of
|
prélèvement de 241 échantillons de sang
analysés par analyses
parasitologiques (frottis, Buffy Coat), et sérologiques
(CATT /T evansi). Sur le plan clinique, 32% ont une température
corporelle
|
241 blood samples analyzed by parasitological tests (smear,
Buffy Coat) and serological (CATT / T evansi). Clinically, 32% had a body
temperature were within normal range, against
|
se situant dans la fourchette de normalité, contre 42%
en
|
42% in hypothermia and 26% in hyperthermia. Depending on
|
hypothermie et 26% en hyperthermie. Selon l'état des
muqueuses,
|
the condition of the mucous membranes, 54% of horses have
|
54% des chevaux ont des muqueuses oculaires et buccales
pâles.
|
ocular and oral mucous membranes pale. Of the 96 blood
|
Sur 96 prélèvements sanguins,
l'hématocrite a révélé 56% d'animaux
anémiés.
|
samples, hematocrit showed 56% of anemic animals.
|
|
The overall prevalence of trypanosomosis was 32%: 13.3% for
|
La séroprévalence globale de la trypanosomose a
été de 32% : soit
|
race bearded Arab, 1.2% in the Arab Choa; 12.4% in the
|
13,3% chez la race Arabe barbe, 1,2% chez l'Arabe Choa ; 12,4%
|
|
chez le Dongolaw et 4,6 % chez le Mouzzoï. La tranche
d'âge des
chevaux sérologiquement positifs varie de 7 mois à
16 ans.
|
Dongolaw and 4.6% in the Mouzzoï. The age of horses
serologically positive ranged from 7 months to 16 years. The
|
L'analyse parasitologique a décelé 2 chevaux
positifs.
|
parasitological analysis detected 2 positive horses.
|
Nos résultats ont montré la présence de la
trypanosomose équine
|
Our results showed the presence of equine trypanosomosis in
|
au Cameroun. Compte tenu de l'importance des effets
néfastes de
|
Cameroon. Given the importance of adverse effects of the
|
cette maladie sur les performances des chevaux, des mesures
|
disease on performance horses, preventive and curative
|
préventives et curatives ont été
préconisées. De plus, des
|
measures have been advocated. In addition, recommendations
|
recommandations ont été formulées aux
différents acteurs de la
|
were made to various players in the equine industry to join
|
filière équine afin de conjuguer leurs efforts dans
la lutte de cette
|
efforts in combating this major tropical disease of domestic
|
pathologie tropicale majeure des animaux domestiques en
général et du cheval en particulier.
|
animals in general and especially the horse.
|
Mots clés : Trypanosomose, cheval,
Buffy
|
Key words: Trypanosomosis, Horse, Buffy
|
Coat, CATT, Cameroun
|
Coat, CATT, Cameroon
|
Adresse de l'auteur : AHMADOU
|
Author's address: AHMADOU
|
ALKAISSOU Hamadjam
|
ALKAISSOU Hamadjam
|
B.P:14645 Yaoundé - Cameroun.
|
PO Box: 14645 Yaoundé - Cameroun.
|
Courriel :
alkaissou2000@yahoo.fr
|
E-mail :
alkaissou2000@yahoo.fr
|
Tel: 00(237) 94903820 / 75497305
|
Tel: 00(237) 94903820 / 75497305
|
|