CONCLUSION GENERALE
La microfinance a apporté au Sénégal une
bouffée d'oxygène pour les pauvres entrepreneurs qui ont pu
grâce au microcrédit augmenter leurs revenus. Sur les sites web et
les publications des différentes IMF nous pouvons souvent lire des
témoignages de personnes qui ont réussi grâce au
microcrédit. Ceci est encourageant certes, mais ce n'est pas le cas de
tous les clients puisque l'octroi de prêts attire aussi des
«opportunistes » qui ne sont pas très investis dans leur
activité. C'est entre autres pour cela qu'on assiste de plus en plus
à une baisse des taux de remboursements.
C'est pourquoi, il convient de dire que la microfinance, avec
tous les produits financiers qu'elle regroupe, ne peut être qu'une
solution partielle au problème
complexe qu'est la pauvreté. Certes, elle est
nécessaire, mais pas suffisante. Alors, il ne faut surtout pas lui
approprier des enjeux qui ne lui sont pas destinés, tels que politiques,
sociaux ou légaux, car ces attentes disproportionnées la
condamneraient à l'échec. La microfinance ne doit en aucun cas
être substituée aux autres formes d'aides que les pouvoirs publics
peuvent apporter et qui sont tout aussi importants pour réduire la
pauvreté. Les gouvernements et les grandes institutions internationales
sont contraints à une réflexion permanente sur les origines de la
pauvreté et les méthodes et outils pour y remédier.
Après avoir dressé un rapport complet sur la
situation du microcrédit au Sénégal, en mettant en avant
les problèmes auxquels sont confrontées les IMF aujourd'hui, on
peut conclure que le microcrédit reste un bon outil de
développement en termes de lutte contre la pauvreté, mais non pas
un outil de survie. Ceci dit, comparé à l'économie
informelle, le microcrédit pénalise moins les pauvres parce que
ses taux restent moins élevés, et reste un outil indispensable
à utiliser.
Toutefois, son utilisation ainsi que le fonctionnement des IMF ne
sont pas optimaux : l'étude démontre clairement qu'un changement
structurel et idéologique est nécessaire pour faire du
microcrédit un outil encore plus adapté à la demande des
populations dites pauvres.
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EFFICACITE ECONOMIQUE DES INSTITUTIONS DE MICROFINANCE EN ZONE
RURALE
ETUDE DE CAS : ZONE RURALE DE SANDIARA AU SENEGAL
BIBLIOGRAPHIE
Attali, Jacques, Arthus-Bertrand Yann, De Lima Pascal (2007),
Voyage au coeur d'une révolution : la microfinance contre la
pauvreté, éditions Jean-Claude Lattès.
DALEY-HARRIS S. (2009), « Etat de la campagne du Sommet du
Microcrédit », Rapport 2009.
M. YUNUS, Vers un monde sans pauvreté, J.C. Lattès,
Paris, 1997. Témoignage du père de la Grameen Bank, à
l'origine de l'essor de la microfinance.
Mémoire de maitrise Falcucci Alyson : Microfinance Impact
sur pauvreté PED 2012.
MEF, Rapport provisoire : bilan diagnostic du DSRP-II. Document
de travail, Dakar, juillet 2010.
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EFFICACITE ECONOMIQUE DES INSTITUTIONS DE MICROFINANCE EN ZONE
RURALE ETUDE DE CAS : ZONE RURALE DE SANDIARA AU SENEGAL
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