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EFFICACITE ECONOMIQUE DES INSTITUTIONS DE MICROFINANCE EN ZONE
RURALE
ETUDE DE CAS : ZONE RURALE DE SANDIARA AU SENEGAL
DEDICACES
Ce travail d'une année est le fruit d'efforts
condensés de plusieurs années, de personnes qui n'ont
cessé de contribuer a ma réussite .Une dédicace est
moindre par rapport a vos efforts et conseils.
Je dédie ce mémoire :
-Tout d'abord a ma mère, Fatou Pikini Ndiaye, synonyme de
force et d'amour sans qui aucun atome de ce mémoire ne serait possible
merci maman.
-A Marieme Diaw (celle qui m'a éduqué)
-A Mariama Ndiaye (celle qui ma suivi et oriente)
-A Mon père Fallou Fall qui a toujours été
un père model et soucieux de mon avenir
-A Mon Grand-père, père et référence
Souleymane Ndiaye
-A Mactar Gaye mon conseiller
-A mes oncles : Abdoulaye Ndiaye, Moustapha Ndiaye, Moussa
Ndiaye, Alassane Ndiaye, Cheikh .A.B. Ndiaye, Lamine Ndiaye, Ibrahima Ndiaye
(mon frère), Oumar Sarr, Pathé Diom, Abdou .S.Diber, Ibrahima
Diallo.
-A mes frères et Soeurs : Samba, Assane, Moustapha,
Souleymane, Minzo, adja, Mohamed, Amina, Pa ndiaye, yacine,
- A mes tantes : Mame Yacine Ndiaye, Ndeye Kock Ndiaye, Aminata
Ndiaye, Rokhaya Ndiaye, Khadidiatou Ndiaye, Mame Nene Ndiaye, Yaye Ndoumbe
Ndiaye (soeur), Mariama Faye, Biba, KocKoti, Cira, Aida.
-A mes amis de L'UGB : Moussa Ba, Mamadou Boye Diallo, Nango
Touré, Maimouna Ngom, Babacar Ndao, Moctar Dicko,Cheikh TaliBouya
Diemé,Cheikh Marone, Abdou Rahim Seye,Mabeye Diouf,Daouda diop,Saliou
Ndiaye, Mamadou Moustapha Gaye, Boubacar, Mamadou Dièye Ly, Mor Gueye,
Aziz, Lamine ,Albert ,Babacar Fall, Seydou ,Sana Tall,Fatoumata Sakho,Saly
Diallo, Mame awa Diagne.
-A Bandé Niassy, qui m'a beaucoup soutenu et
épaulé
-A Mes amis de Mbour : Yoro Ndiaye, Abdoukhadre Sow, Abdou Diop,
Mamadou Baldé, Mbaye Ndiaye, Mbassa Thioune, Ibrahima Cissé, Pape
Sidya Sene.
-A tous ceux qui ont de prés ou de loin influé sur
ma vie, ma réussite.
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ETUDE DE CAS : ZONE RURALE DE SANDIARA AU SENEGAL
REMERCIEMENTS
Remerciement revient à ALLAH, le tout puissant, le tout
miséricordieux, le très miséricordieux, qui nous a
accordé jusqu'à présent vie et santé, le
privilège de poursuivre les études jusqu'en maitrise et la force
d'arriver à écrire un mémoire.
Je remercie monsieur Mouhamadou Lamine Yade pour avoir
accepté d'être mon encadreur. C'est grâce à lui que
nous avons pu accomplir ce modeste travail. Il m'a orienté dans la
recherche et montré les voies à suivre pour écrire le
mémoire.
Je remercie aussi les deux principaux intervenants qui ont pu
répondre à mon questionnaire à savoir : Mr Abdoulaye Dieng
et Mr Abdou Diouf
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RURALE
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SIGLES ET ABREVIATIONS
IMF : Institutions de Microfinance
UEMOA : Union Economique et Monétaire Ouest Africain
PIB: Produit Intérieur Brut
ONG : Organisation Non Gouvernementale
SFD : Sociétés Financières
Décentralisées
ATOBMS : Assistance Technique aux Opérations Bancaires
Mutualistes du Sénégal
PARMEC : Projet d'Appui à la Réglementation des
Mutuelles d'Épargne et de Crédit
SA : Société Anonyme
ACEP : l'Alliance de crédit et d'épargne pour la
production
CMS : crédit mutuel du Sénégal
UM-PAMECAS : Union des mutuelles du partenariat pour la
mobilisation de l'épargne
et du crédit au Sénégal
PME : Petites et Moyennes Entreprises
DMF : Direction de la Microfinance
CGAP : Consultative Group to Assist the Poorest
PNB: Produit National Brut
DSRP: Document de Stratégie de Réduction de la
Pauvreté
OMD: Objectifs du Millénaire pour le
Développement
IAM: Institut Africain de Management
SPI: Social Performance Indicator
U-IMCEC: L'Union des Institutions Mutualistes Communautaires
d'Epargne et de Crédit
CCF: Christian Children Fund
AFSSEF: Accès des Femmes Sénégalaises aux
services Financiers
CA: Conseil d'administration
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EFFICACITE ECONOMIQUE DES INSTITUTIONS DE MICROFINANCE EN ZONE
RURALE ETUDE DE CAS : ZONE RURALE DE SANDIARA AU SENEGAL
TABLEAUX ET FIGURES ET ENCADRES
Encadé1 : Présentation des institutions de
microfinance
Encadré2 :La Grameen Bank
Tableau 1: Données de la Grameen Bank pour les
années 1976 et 2009
(Montant en millions de USD)
Figure 8 : cartographie des réseaux au
Sénégal (source DSR-SFD Sénégal)
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RÉSUMÉ
Depuis sa création par Mohammed Yunus, la microfinance a
fait couler beaucoup d'encre. Son implantation au Sénégal a tout
de suite été une success story puisqu'en quelques années,
les Institutions de Microfinance (IMF) sénégalaises ont
constitué un portefeuille extraordinaire. Cependant beaucoup d'IMF dans
le monde, notamment au Sénégal , arrivent à
maturité et sont confrontées à des problématiques
de financement et de développement de portefeuille de projet causant
souvent une inefficacité de ces institutions.
Ce mémoire étudie en profondeur la situation du
microcrédit aujourd'hui au Sénégal: sa situation entre
zones urbanisées et zones rurales, ses spécificités, son
«état de santé», ses points forts, ainsi que ses
failles grâce a une étude de cas, et les problématiques de
croissance et d'efficacité auxquels il est confronté, son impact
et finalement, les pistes d'amélioration du secteur.
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ETUDE DE CAS : ZONE RURALE DE SANDIARA AU SENEGAL
JUSTIFICATION OU PERTINENCE DU SUJET
Le choix de l'étude portant sur une efficacité
économique des institutions de microfinance peut se résumer en
trois points :
-il y a d'abord le choix personnel car depuis
l'établissement d'objectifs du millénaire la microfinance est de
nos jours l'arme la plus efficace pour la lutte contre la pauvreté, donc
une reconsidération de ce secteur, parfois marginalisé, est de
mise. Et en plus de constituer un moyen de lutte contre la pauvreté, la
microfinance est toute aussi efficace pour l'épanouissement et la
promotion de la femme comme acteur du développement de la zone d'action
de l'institution.
-Ensuite, il y a le choix pédagogique, en effet
étant un thème d'étude intéressant et
fréquent dans le domaine de l'économie et de la finance en
particulier, la microfinance porte un grand espoir d'une économie future
très développée et d'une éradication du
phénomène de pauvreté. Et de surcroit l'économie du
développement est une matière qui m'intéresse beaucoup et
où le terme de microfinance est désigne comme un des piliers du
développement.
-Enfin, ce fut un choix Professional, évidement
l'intérêt majeur de toute étude est une probable ou future
intégration dans le domaine spécifique ou allié a
l'étude. La microfinance est un secteur qui devrait être plus
considère et mis a jour par le système de recrutement de la
fonction publique des pays en développement. Tout cela pour montrer que
pour améliorer l'essor de la microfinance les gouvernements devraient
consacrer une part du financement allouée a la microfinance à la
formation de futurs cadres et agents.
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EFFICACITE ECONOMIQUE DES INSTITUTIONS DE MICROFINANCE EN ZONE
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ETUDE DE CAS : ZONE RURALE DE SANDIARA AU SENEGAL
SOMMAIRE
DEDICACES 1
REMERCIEMENTS 2
SIGLES ET ABREVIATIONS .3
TABLEAUX ET FIGURES 4
RESUME .5
JUSTIFICATION OU PERTINENCE DU SUJET 6
INTRODUCTION GENERALE .9
I) PREMIERE PARTIE ...11
A) OBJECTIFS DES INSTITUTIONS DE MICROFINANCE
11
1) LA MICROFINANCE : ORIGINES, DEFINITION ET CONCEPTS DE BASE
DE
SA CREATION 11
a) ORIGINES DE LA MICROFINANCE 11
b) DEFINITION DU TERME MICROFINANCE ET CONCEPTS DE BASE DE
SA CREATION ..12
2) MICROFINANCE ET PAUVRETE AU SENEGAL ..23
a) LA MICROFINANCE AU SENEGAL ..23
b) MICROFINANCE ET LUTTE CONTRE LA PAUVRETE AU
SENEGAL .27
3) LES VRAIS CONTRAINTES DES INSTITUTIONS DE MICROFINANCE EN
MILEU RURAL POUR LA REDUCTION DES INEGALITES SOCIALES ET
ECONOMIQUES ..31
II) DEUXIEME PARTIE 33
B) ETUDE DE CAS : EFFICACITE D'IMCEC ET DE PAMECAS :
INSTITUTIONS DE MICROFINANCE DANS LA ZONE RURALE DE SANDIARA DU DEPARTEMENT DE
MBOUR DANS LA REGION DE
THIES ...33
1) PRESENTATION GENERALE D'IMCEC ET DE PAMECAS .34
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EFFICACITE ECONOMIQUE DES INSTITUTIONS DE MICROFINANCE EN ZONE
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ETUDE DE CAS : ZONE RURALE DE SANDIARA AU SENEGAL
a)-PRESENTATION D'IMCEC 34
b)-PRESENTATION DE PAMECAS ..35
2) RESULTATS D'ENQUETES SUR LES DEUX INSTITUTIONS ET SUR LES
INTERACTIONS ENTRE CLIENTS ET L'INSTITUTION ELLE-MEME 38
III) TROISIEME PARTIE 50
C) SYNTHESE ET PERSPECTIVES DE SOLUTIONS 50
1) SYNTHESE DES RECHERCHES EN ZONE RURALE 50
2) SOLUTIONS POSSIBLES POUR UNE OPTIMALITE DES POLITIQUES DE
|
MICROFINANCE EN ZONE RURALE
|
52
|
CONCLUSION GENERALE
|
54
|
BIBLIOGRAPHIE
|
..55
|
SITES WEB
|
56
|
ANNEXE
|
57
|
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EFFICACITE ECONOMIQUE DES INSTITUTIONS DE MICROFINANCE EN ZONE
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ETUDE DE CAS : ZONE RURALE DE SANDIARA AU SENEGAL
INTRODUCTION GENERALE
Depuis sa mise en application, la microfinance n'a cesse de
répondre statistiquement aux attentes préconisées :
c'est-a-dire permettre aux populations défavorisées et
délaissées par la bancarisation, de s'insérer dans ce
domaine pour une meilleure lutte contre la pauvreté et l'exclusion
bancaire. À la lumière de ces résultats , plusieurs
interrogations diverses par rapport aux vraies performances de ce secteur ,ont
vu le jour: mais l'objet essentiel de ce mémoire est d'éclairer
la question très fréquente de l'efficacité de ces
politiques de microfinance .le secteur de la microfinance est très
développe de nos jours , pour cause depuis l'année 2005
(année internationale du microcrédit ) : nous fumes
témoins d'un énorme développement du microcrédit
.
Notre étude sera en premier lieu axée sur le
thème de la microfinance en général : son origine, ces
objectifs, sa contribution dans le monde défavorisé par rapport
aux besoins de ce dernier. Bien évidement après cette
première partie nous pourront dégager le vrai rôle et les
vrais résultats de la microfinance dans un sens plus large.
Dans un second temps il sera question de l'efficacité
particulière de ces institutions de microfinance dans une zone rurale
spécifique d'une région du Sénégal. Pour cette
étude : la zone rurale de sandiara dans la région de Thiès
et dans le département de Mbour constituera un exemple pour mesurer les
véritables défis et les réels résultats du
microcrédit rural. Comment atteindre l'optimalité des politiques
de microfinance en milieu rural ? La pertinence de cette problématique
s'est d'ailleurs confirmée au cours des travaux préparatoires de
la présente étude : plusieurs politiques furent établies
pour pallier à la pauvreté dont la microfinance donc une
efficacité de celle ci s'impose pour la réduction de la
pauvreté récurrente dans nos pays.
Décrire la microfinance et son efficacité en zone
rurale impliquait un important travail bibliographique et ce mémoire
doit beaucoup aux parutions sur ce secteur. Toutefois, une telle étude
exigeait également l'analyse de sources plus directes, comme
enquêtes de terrain, et internet. L'exploitation de ces sources devait
permettre de répondre à une série d'interrogations
inhérentes au sujet comme:
- le crédit accorde dont les taux sont juges exorbitants
selon certains dires.
- le concept de l'offre qui ne devrait être vue que du
point de vue des besoins réels des populations concernées.
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EFFICACITE ECONOMIQUE DES INSTITUTIONS DE MICROFINANCE EN ZONE
RURALE
ETUDE DE CAS : ZONE RURALE DE SANDIARA AU SENEGAL
- le fait que ce secteur soit plus axe sur le monde urbain que
sur le monde rural ce qui est contradictoire avec le but même de la
création des imf qui est le ciblage des zones les plus
défavorisées c'est-à-dire le monde rural au
Sénégal.
Intitulé "Efficacité économique des
institutions de microfinance en zone rurale", ce mémoire tend ainsi
à démontrer que : Pour une lutte efficace et optimale contre le
phénomène de pauvreté, la microfinance par la mise en
place de politiques adaptées devrait permettre d'atteindre des
résultats satisfaisants.
Apres avoir traite ces deux précédentes parties
nous poursuivrons notre argumentation par une synthèse des
différents éléments qui contraignent au bon fonctionnement
des IMF. Toujours dans cette troisième partie de notre étude il
sera question pour nous de dégager une analyse des impacts c'est-a-dire
de ceux politico-socio-économiques, une mesure des résultats dans
la zone d'étude dans un cadre plus général, et de donner
certaines recommandations ou perspectives pour l'amélioration des
conditions financières des populations rurales
défavorisées.
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EFFICACITE ECONOMIQUE DES INSTITUTIONS DE MICROFINANCE EN ZONE
RURALE
ETUDE DE CAS : ZONE RURALE DE SANDIARA AU SENEGAL
I) PREMIERE PARTIE
A) OBJECTIFS DES INSTITUTIONS DE MICROFINANCE
1) LA MICROFINANCE : ORIGINES, DEFINITION ET CONCEPTS DE
BASE DE SA CREATION
a) ORIGINES DE LA MICROFINANCE
Le concept de microfinance trouve des origines anciennes vers
1462 à travers les Monts - de Piété, une organisation
chrétienne, créée par le Moine Italien Barnadé de
Ternis. Ce système visait à octroyer des petits crédits
par gage corporel à des pauvres, dans le but de les protéger
contre la pratique du taux usurier à l'époque. La fin du XIXe
siècle est marquée par la naissance des mutuelles de
crédit agricole en Europe. A la même période la
société
Desjardins au Canada, autre exemple de précurseur dans les
systèmes mutualistes est née dans des zones urbaines du Canada.
Les populations ciblées étaient principalement les ouvriers et
les paysans. Ces sociétés et coopératives d'épargne
et de crédit ont été formées pour permettre aux
populations exclues du système bancaire classique d'avoir accès
à des services financiers qui leurs sont adaptés et aussi,
à travers ce système mutualiste, d'être leurs propres
banquiers. Le concept a ensuite été repris puis
développé par le professeur d'économie Muhammad YUNUS au
Bengladesh. Tout a effectivement commence en 1976 en Bangladesh suite a une
très grande hausse de la masse pauvre .Pour remédier a ce
fléau sans cesse grandissant le professeur Muhammad YUNUS en ces
termes,« Les pauvres ne sont pas responsables de leur pauvreté, ils
ne sont ni des incapables ni des fainéants, mais des victimes. C'est la
société qui les a faits pauvres. Il faut donner à chacun
la possibilité de devenir entrepreneur. », mit sur pieds une
structure du nom de « Grameen Bank » pour l'aide et l'assistance aux
plus pauvres. Même si ces institutions sont devenues aujourd'hui des
grandes sociétés n'ayant pas forcément le même
objectif qu'à leur création, elles font partie des premiers
instigateurs des systèmes de microfinance dans les pays occidentaux.
En Afrique, On a pu voir émerger les principales
expériences de microfinance dans les années 1960 pour les plus
anciennes avec une période marquée par de nombreux essais
méthodologiques notamment, jusque dans les années 1980. A cette
même époque, les difficultés rencontrées par les
banques de développement, structures traditionnelles de financement de
l'agriculture, des petites et moyennes entreprises et de l'artisanat, ont
contribué à aggraver la stagnation, voire la récession de
l'activité économique dans les pays de l'Union Monétaire
Ouest Africaine. En effet, cette situation s'est traduite par la liquidation de
la plupart des banques de développement et elle a rendu plus pressante
la nécessité de promouvoir des structures alternatives de
financement capables d'assurer la mobilisation de la petite épargne en
milieu rural et urbain et de créer les conditions d'une insertion
progressive du secteur informel dans l'économie moderne. C'est à
cette époque que sont nés de nombreux
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EFFICACITE ECONOMIQUE DES INSTITUTIONS DE MICROFINANCE EN ZONE
RURALE
ETUDE DE CAS : ZONE RURALE DE SANDIARA AU SENEGAL
systèmes ou dérivés des modèles
existants. Les premiers modèles ont été constatés
en milieu urbain, notamment à travers les tontines en Afrique de
l'Ouest. La tontine est une forme de crédit mutuel dont la durée
du cycle dépend du nombre de membres. Il s'agit en fait d'un moyen de
disposer d'un prêt sans passer par une banque grâce à une
collecte réalisée par les membres de groupes homogènes,
femmes, artisans, ouvriers, commerçants, etc....Jusque vers les
années 1990, s'en est suivie une période de capitalisation des
expériences et des connaissances acquises sur les différents
terrains d'intervention. Certaines expériences démarrées
ont aujourd'hui très bien fonctionné ce qui a motivé les
bailleurs de fonds à investir dans ce secteur, mais beaucoup ont aussi
échoué ce qui n'a cessé d'alimenter les réflexions
au sujet de la microfinance et de son rôle dans le
développement.
b) DEFINITION DE LA MICROFINANCE ET CONCEPTS DE BASE DE
SA CREATION
« Le microcrédit c'est aider chaque personne à
atteindre son meilleur potentiel. Il n'évoque pas le capital
monétaire mais le capital humain. C'est un outil qui libère les
rêves des hommes et aide même le plus pauvre d'entre les pauvres
à parvenir à la dignité, au respect et à donner un
sens à sa vie. » Muhammad Yunus, Vers un monde sans
pauvreté, éd. Jean Claude
Lattès, 1997, p. 399.
La microfinance désigne les dispositifs permettant
d'offrir des crédits de faible montant (microcrédits) à
des familles pauvres pour les aider à conduire des activités
productives ou génératrices de revenus leur permettant ainsi de
développer leurs très petites entreprises. Ce terme s'articulait
exclusivement à ses débuts dans le domaine de l'octroi de
crédit, on parlait alors de microcrédit. Mais récemment ce
secteur s'est amplifie et s'est élargi en intégrant en son sein
de nouveaux services d'autant plus importants que le prêt, ce qui a fait
naitre le véritable sens et l'essence du terme microfinance. Avec le
temps et le développement de ce secteur particulier de la finance
partout dans le monde, y compris dans les pays développés, la
microfinance s'est élargie pour inclure désormais une gamme de
services plus large (crédit, épargne, assurance, transfert
d'argent etc.) et une clientèle plus étendue également.
Dans ce sens, la microfinance ne se limite plus aujourd'hui à l'octroi
de microcrédit aux pauvres mais bien à la fourniture d'un
ensemble de produits financiers à tous ceux qui sont exclus du
système financier classique ou formel. La microfinance trouve une
solution aux réticences des banques face aux difficultés de
rentabiliser des prêts de faible montants et les coûts de
transaction énorme que cela engendrerait, Attali et al. (2007). Dans les
pays en développement, le secteur de la microfinance a connu un essor
croissant ces dernières années. En UEMOA, en particulier les plus
anciennes institutions de microfinance (ou systèmes financiers
décentralisés comme on les appelle) ont été
créées à la fin des années 60. Elles ont ensuite
connu un essor pendant les années 80. En effet, leur
développement visait à pallier aux difficultés
rencontrées par les banques de développement à assurer le
financement de l'agriculture, des petites
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EFFICACITE ECONOMIQUE DES INSTITUTIONS DE MICROFINANCE EN ZONE
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ETUDE DE CAS : ZONE RURALE DE SANDIARA AU SENEGAL
et moyennes entreprises et de l'artisanat. Ces structures
alternatives de financement ont pour but ultime, de favoriser la mobilisation
de la petite épargne en milieu rural et urbain et de créer les
conditions d'une insertion progressive du secteur informel dans
l'économie moderne. Toutefois, elles exerçaient dans un
environnement informel jusqu'alors. Petit à petit, face à
l'échec des banques de la zone à atteindre certains segments de
marché notamment les petites et moyennes entreprises, les
autorités vont mener des réformes pour encadrer le secteur. En
effet, le système bancaire peine toujours à atteindre le segment
de marché composés d'agents économiques sans
collatéraux, ou des petites et moyennes entreprises présentant
une comptabilité peu transparente. Ainsi le crédit au secteur
privé en part du PIB représente seulement 16.58% en 2008. A
contrario, les institutions de microfinance arrivent à atteindre ce
segment de marché par des mécanismes de gestion
d'asymétrie d'information, tels que la caution solidaire. Elles se sont
imposées comme des acteurs complémentaires aux banques. En effet,
elles fournissent des services financiers à des acteurs
économiques exclus du système financier traditionnel. Ce sont des
intermédiaires financiers, mais elles jouent également un
rôle social qui consiste à atteindre des agents économiques
porteurs de projets, mais exclus du système financier formel. Les
petites et moyennes entreprises sans comptabilité transparentes (suivant
les critères de banques commerciales) peuvent emprunter afin de financer
leurs projets d'investissement. Les IMF contribuent aussi au financement des
activités économiques d'agents marginalisés
financièrement : les pauvres sans collatéraux, ou les personnes
vivants dans les milieux ruraux sans agences bancaires. Etant donné leur
importance dans le système financier d'une zone économique en
développement comme l'UEMOA, les autorités de la zone ont mis en
oeuvre des programmes de renforcement de ce secteur visant à lui
permettre de faire partie intégrante du système financier. En
effet, avant ces programmes, les institutions de microfinance exerçaient
leur activité de manière informelle, sans définition
précise du cadre réglementaire. Ce n'est que depuis les
années 90, que des projets d'appui à la réglementation
(PARMEC) et de suivi (PASMEC) aux systèmes financiers
décentralisés, vont être mis en oeuvre, pour encadrer le
secteur. Le premier programme avait pour but de favoriser l'application
effective de la réglementation spécifique et le renforcement de
l'institutionnalisation du secteur. Le second programme avait pour but de
promouvoir l'échange d'informations et d'expériences ainsi que le
renforcement des capacités dans la pratique de la microfinance. Ces deux
projets ont été suivis par un autre projet entre (2005-2009), qui
visait à corriger les dysfonctionnements dans le secteur.
Cette définition de la microfinance s'accompagne bien
évidemment de concepts de base c'est-à-dire d'idées et de
méthodes précurseurs. Ces méthodes de bases vont
constituer le socle même de la microfinance et furent naitre les premiers
résultats positifs d'une bonne politique de micro-financement.
En effet, depuis son avènement dans le monde du
financement décentralisé, la microfinance n'a cessé de
connaitre des évolutions. Ces évolutions sont le fruit de
plusieurs politiques de développement parmi lesquelles figurent celles
du millénaire. Toute politique de développement doit d'abord
cibler un changement positif microéconomique c'est-à-dire une
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EFFICACITE ECONOMIQUE DES INSTITUTIONS DE MICROFINANCE EN ZONE
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évolution du niveau de vie des personnes dites «
pauvres » avant d'inspirer a un développement physique (routes,
usines etc. ...) de la zone considérée .C'est dans ce sens que la
microfinance fut considérée comme un moyen efficace de la lutte
contre la pauvreté et un espoir d'un développement futur. Mais
pour déceler les véritables objectifs des institutions de
microfinance on prendra l'exemple de base de sa création, « la
Grameen Bank », dont les objectifs donneront une explication empirique et
basale du microcrédit. Bien sur ces objectifs de la Grameen Bank
bangladeshi, présentés sous forme d'encadre, ont subits
d'importantes évolutions au cours du temps. Par conséquent
après avoir commente cet encadre nous énuméreront les
nouveaux objectifs des institutions de microfinance, il n'est pas a laisser en
rade le fait que suite a un changement débouchant sur un résultat
non satisfaisant il est préférable de revisiter les concepts de
base de la mise au point du procédé. Tout cela pour montrer
l'intérêt d'un obligatoire retour à l'objectif source pour
déceler certains points noirs de la situation actuelle de la
microfinance.
Tout d'abord nous verrons le contexte de la création de la
microfinance avec l'exemple de la première institution officielle de
microfinance : La Grameen Bank ainsi nous verrons les véritables raisons
qui ont pousse le professeur M. Yunus à la création de cette
structure. Ensuite nous verrons la méthodologie utilisée par la
Grameen Bank
Dans quel contexte celui que l'on surnomme « le banquier des
pauvres » a-t-il alors tenté L'aventure ?
« Je voulais comprendre la réalité qui entoure
l'existence d'un pauvre, découvrir la véritable économie,
celle de la vie réelle - et pour commencer celle du petit village de
Jobra ».
Il y rencontra des gens affamés, survivant grâce
à des petits métiers dont les faibles bénéfices
étaient noyés dans les prêts sans fin des usuriers
traditionnels. Il eut alors la vision d'une autre forme de crédit.
L'expérience de Jobra fut un succès. D'une personne il est
passé à un groupe de cinq, et bientôt à un village :
tous, en temps et en heure, ont remboursé. Ses premiers aprioris de
craintes ont vite été démentis. Notre confiance ne devrait
pas être placée dans les garanties mais dans les hommes
eux-mêmes. Ce constat l'a rapidement amené à élargir
son action. Malgré les réticences de tout un environnement, aussi
bien politique qu'économique, Muhammad Yunus a finalement réussi
à mettre en place la Grameen Bank en 1987, et obtenir pour elle le
statut d'établissement bancaire en 1993. Presque 30 ans après
elle a accordé (4,3 milliards d'euros), (3,9 milliards d'euros) ont
été remboursés. La Grameen Bank c'est aujourd'hui 83 458
villages bangladais couverts et 7 970 616 emprunteurs. Ces derniers deviennent
90% du capital, les 10% restant appartenant au gouvernement. Aujourd'hui on ne
parle plus que de la banque mais avec ses nombreuses filiales (Grameen Danone,
GrameenVeolia, Grameen Healthcare ...) surtout du « Grameen Group ».
C'est un véritable système économique que le professeur
Yunus a créé, « un nouveau capitalisme ». Le social
business est la suite qu'il a donnée au microcrédit. Depuis la
tour de la Grameen à Dhaka (capital du Bangladesh), le « Yunus
Centre » est une véritable interface à la microfinance.
D'Asie, d'Afrique, d'Europe, ou d'Amérique, tous les instituts de
microfinance y font appel pour bénéficier des précieux
conseils de ceux qui sont aujourd'hui les experts en la matière.
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EFFICACITE ECONOMIQUE DES INSTITUTIONS DE MICROFINANCE EN ZONE
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La création de la Grameen Bank fut effectivement
accompagnée d'une méthodologie et d'idéologies dites de
base très efficaces car ayant abouti au succès de la
première institution de microcrédit.
-La méthode du microcrédit
La méthode du microcrédit intègre un socle
de 16 valeurs morales, éthiques et de gestion de la vie courante :
1. Nous suivrons et ferons la promotion des quatre principes de
Banque Grameen : Discipline, Unité, Courage et Travail - dans toutes les
circonstances de nos vies.
2. Nous apporterons la prospérité à nos
familles.
3. Nous ne vivrons pas dans des maisons délabrées.
Nous réparerons nos maisons et travaillerons sur la construction de
nouvelles maisons au plus vite.
4. Nous cultiverons des légumes tout au long de
l'année. Nous les mangerons à notre faim et vendrons
l'excédent.
5. Pendant la saison des plantations, nous planterons autant de
jeunes plants que possible.
6. Nous planifierons de garder nos familles petites. Nous
réduirons au minimum nos dépenses. Nous nous occuperons de notre
santé.
7. Nous instruirons nos enfants et assurerons qu'ils peuvent
gagner suffisamment pour se payer leur éducation secondaire.
8. Nous garderons toujours nos enfants et l'environnement
propre.
9. Nous construirons et utiliserons des latrines avec une
fosse.
10. Nous boirons de l'eau issue des pompes. Si ce n'est pas
possible, nous ferons bouillir de l'eau ou utiliserons l'alun.
11. Nous ne prendrons pas de dot au mariage de nos fils, nous ne
donnerons pas de dot au mariage de nos filles.
Nous garderons notre famille libre de la malédiction des
dots. Nous ne déciderons pas du mariage de nos enfants.
12. Nous n'infligerons d'injustice à personne comme nous
ne permettrons à personne d'en faire.
13. Nous entreprendrons collectivement des investissements plus
grands pour des revenus plus hauts.
14. Nous serons toujours prêts à nous aider. Si
quelqu'un est en difficulté, nous l'aiderons tous, lui ou elle.
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EFFICACITE ECONOMIQUE DES INSTITUTIONS DE MICROFINANCE EN ZONE
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15. Si nous venons à connaître une infraction de
discipline dans un centre, nous irons tous là bas et aiderons à
rétablir l'ordre.
16. Nous participerons à toutes les activités
sociales et collectives.
Ces principes forment la base du microcrédit ainsi que la
gestion de « groupes d'auto entraide », ce système fonctionne
dans plus de 43 pays. On prête de l'argent à un groupe de 5
personnes, et il n'est plus possible pour le groupe d'emprunter à
nouveau si l'une des cinq personnes échoue. Cela créée une
dynamique de groupe en termes de responsabilité (afin que les autres
membres du groupe puissent à nouveau emprunter), augmentant ainsi la
viabilité économique de la Grameen Bank.
Source :
http://fr.wikipedia.org/w/index.php?oldid=105637864
Dans son premier livre « Vers un Monde sans pauvreté
», Muhammad Yunus tire de nombreuses leçons de ses
expériences. Notamment celle-ci : « Les pauvres peuvent sembler
stupides, mais tout le capital humain existe en eux, latent. Il faut juste les
aider à se débarrasser des couches successives de souffrance et
d'humiliation, comme on pèle un oignon. Le crédit solidaire est
l'outil financier leur permettant de découvrir et d'exploiter leurs
talents. » Si ces principes peuvent nous apparaitre évidents,
rappelons nous qu'il nous a fallu attendre les réactions d'un homme, en
1974, pour les mettre en oeuvre.
Graphique 1 : Structure d'organisation standard d'une
IMF.
Siège
Direction régionale
Direction générale
Agence
Agence
Agence
Agence
Agence
Agence
(Bayé et al., 2009)
Dans les IMF de taille significative, les
agences sont regroupées dans des direction régionales. Ces
dernières permettent au siège de déléguer son
rôle de superviseur des agence qui sont nombreuses et dispersées.
Cependant, le fait de passer par l'intermédiaire de directions
régionales provoque un ralentissement de la transmission de
l'information, allai même jusqu'à sa modification, ainsi qu'un
renchérissement de la gestion Les agences ont des tailles
différentes selon les IMF auxquelles elles appartiennent, mais elk
disposent tout de même d'une certaine autonomie. Leur équipe sont
composées d'L responsable, d'agents de crédit, de postes
administratifs (s'occupant des traitemen d'informations) et d'une
comptabilité si elle est déléguée aux agences. Les
agents de crédi représentant la moitié du nombre de
salarié total, sont chargés d'octroyer les crédits, de
géra les remboursements, ainsi que l'épargne et les autres
produits. Leur rôle est similaire à celi des chargés de
clientèle présents dans les banques commerciales, à la
différence qu'ils soi plus mobiles, car ils vont chercher les clients ;
ils sont donc directement en contact avec eu:
EFFICACITE ECONOMIQUE DES INSTITUTIONS DE MICROFINANCE EN
ZONE RURALE ETUDE DE CAS : ZONE RURALE DE SANDIARA AU SENEGAL
Encadré 1 : Présentation des institutions de
microfinance.
Une IMF est une organisation à part entière,
dans le sens où elle a ses propres organes c décision et de
pouvoir, ses propres procédures et une culture d'organisation bien
à elle. 5 taille peut varier, allant d'une taille plutôt modeste
jusqu'à approcher le millier d'employc dans de rares cas. Et son
organisation, quant à elle, est comparable à celle d'une PME, bic
qu'il existe plusieurs structurations possibles.
18
EFFICACITE ECONOMIQUE DES INSTITUTIONS DE MICROFINANCE EN ZONE
RURALE ETUDE DE CAS : ZONE RURALE DE SANDIARA AU SENEGAL
EFFICACITE ECONOMIQUE DES INSTITUTIONS DE MICROFINANCE EN
ZONE RURALE ETUDE DE CAS : ZONE RURALE DE SANDIARA AU SENEGAL
Afin d'assurer sa durabilité d'action, une IMF doit
être capable d'assumer chacune des cinq fonctions suivantes :
Graphique 2 : Fonctions d'une IMF.
|
Définir ses propres objectifs
|
|
Contrôler si les objectifs sont atteints,
les redéfinir
|
Prendre les décisions stratégiques et
opérationnelles
|
|
e
|
|
|
Mettre en oeuvre les actions en
découlant
|
Gérer les ressources financières
nécessaires
|
.<=1
|
Aspects institution
Aspects organisationnels
rAspects financiers
(Boyé et al., 2009)
20
EFFICACITE ECONOMIQUE DES INSTITUTIONS DE MICROFINANCE EN ZONE
RURALE ETUDE DE CAS : ZONE RURALE DE SANDIARA AU SENEGAL
21
EFFICACITE ECONOMIQUE DES INSTITUTIONS DE MICROFINANCE EN ZONE
RURALE ETUDE DE CAS : ZONE RURALE DE SANDIARA AU SENEGAL
22
EFFICACITE ECONOMIQUE DES INSTITUTIONS DE MICROFINANCE EN ZONE
RURALE
ETUDE DE CAS : ZONE RURALE DE SANDIARA AU SENEGAL
Malgré toutes ses conditions et ses
spécificités, la Grameen Bank a été un grand
succès. A tel point que le 2 Octobre 1983, elle a été
transformée en une banque indépendante par le gouvernement du
Bangladesh.
1. Grameen Bank : « banque des villageois » en langue
bangladeshi
Une analyse de ce tableau montre d'abord une très nette
augmentation du nombre de membres passant de 10 membres en 1976 à
7970616 en 2009 ce qui montre la fulgurante avancée en termes
d'intégration de nouveaux membres en son sein.
Ensuite, la seconde statistique montre un pourcentage de 20 en
femmes membre ce qui fait en données algébriques un total de 2 a
3 femmes a ses débuts ensuite on constate une grande hausse du
pourcentage des femmes de 77 pourcent ce qui montre illustre
l'intérêt du microcrédit d'adhérer la femme comme
acteur du développement économique.
Le troisième chiffre illustre l'impact géographique
du microcrédit qui est passé d'un seul village celui de jobra a
plus de 83458 villages en 2009. Avec le remboursement de la majorité des
prêts la Grameen Bank eut la possibilité d'augmenter son champ
d'application géographique.
Ce chiffre est suivi du nombre de succursales qui passe d'une
seule en 1976 à 2562 en 2009 d'où une augmentation nette du
nombre de succursales c'est-à-dire de la décentralisation de
l'activité de la Grameen Bank ce qui est l'effet d'une augmentation de
profit source de viabilité financière.
La dernière donnée illustre l'augmentation de
profit énumérée ci-dessus, en effet entre 1976 et
l'année 2009 la Grameen Bank réalise un bénéfice de
plus de 5,38.
23
EFFICACITE ECONOMIQUE DES INSTITUTIONS DE MICROFINANCE EN ZONE
RURALE
ETUDE DE CAS : ZONE RURALE DE SANDIARA AU SENEGAL
3) MICROFINANCE ET PAUVRETE AU SENEGAL
a) LA MICROFINANCE AU SENEGAL
La Présidente du Conseil économique, social et
environnemental Aminata Tall a déclaré « C'est par la
microfinance que nous pouvons intégrer le système de chacun de
nos pays respectifs avec nos valeurs » lors de l'ouverture de la
9ème Conférence internationale du groupe de travail sur la
performance sociale .De ce point de vue, dira-t-elle « le système
de la microfinance a son opportunité dans le système de toute
politique de développement. Nous avons insisté sur la notion des
paradigmes qui souvent mettent en priorité et en valeur des garanties
matérielles ne tenant pas compte de nos spécificités
culturelles et de nos valeurs immatérielles et c'est dans ce
cadre-là, que j'ai évoqué le fameux exemple du projet du
Fonds social de développement, qui a connu une réussite avec une
baisse du taux de garantie, d'une accessibilité garantie en nature et de
l'honorabilité qui n'a pas de prix ».
Source:
http://www.dakaractu.com
L'émergence de la microfinance au Sénégal
est due à un contexte favorable. D'abord l'échec du «
développement par le haut » s'est traduit, dans les années
80, par une volonté affichée des bailleurs de fonds d'orienter en
partie leurs interventions directement vers les populations via les ONG (plus
d'aide par projet et moins d'aide budgétaire). Les organismes
étatiques d'encadrement du monde rural étaient devenus
budgétivores et l'Etat a été contraint de revoir son
dispositif voire même de se retirer dans certains domaines. Les banques
publiques créées dans les années 70 pour augmenter l'offre
de crédit agricole aux petits paysans et aux paysans marginalisés
dans l'espoir de relever leur productivité et leur revenu ont
échoué pour la plupart. Elles avaient en effet beaucoup de mal
à recouvrer leurs coûts étant donné les taux
d'intérêt subventionnés. Les clients ne
s'efforçaient pas réellement de rembourser leurs prêts car
ils les percevaient comme des « cadeaux de l'État ». Par
conséquent, ces institutions voyaient leur capital s'éroder et
nombre d'entre elles ont été obligées de mettre la
clé sous le paillasson.
En réalité, c'est tout le secteur bancaire qui a
connu des difficultés financières et structurelles pour avoir,
dans le cadre de la mise en oeuvre de la politique de développement du
pays, été laxiste dans le soutien de l'Etat (paiement des
salaires des fonctionnaires, financement du secteur public) ou des dignitaires
(constitution d'une bourgeoisie nationale) avec des prêts qui ont
rarement été remboursés. C'est la raison pour laquelle une
société de recouvrement a été créée
en 1989 pour tenter de limiter les pertes. Cet acte posé n'est que le
premier jalon dans le cadre d'un vaste programme d'assainissement et de
restructuration du système bancaire lancé la même
année. Il s'agissait d'abord de libéraliser le secteur bancaire
avec la limitation de la part des actions de l'Etat à un maximum de 25%,
ensuite de liquider les banques insolvables .
24
EFFICACITE ECONOMIQUE DES INSTITUTIONS DE MICROFINANCE EN ZONE
RURALE
ETUDE DE CAS : ZONE RURALE DE SANDIARA AU SENEGAL
Au surplus, le système bancaire sénégalais
étant fortement hérité de la colonisation, son mode de
fonctionnement est peu adapté au contexte local (pauvreté,
absence ou faiblesse des garanties offertes, etc.), à telle enseigne
qu'une bonne partie de la population se sent exclue économiquement,
psychologiquement et géographiquement de ce système. Ce contexte
a favorisé l'émergence, à la fin des années 80,
d'une autre forme d'intermédiation qui se préoccupe d'avantage de
prendre en compte la situation et le profil du débiteur. De ce point de
vue, la logique de fonctionnement de la finance informelle a été
une source d'inspiration, ce qui s'est traduit par la création ou
l'institutionnalisation, de caisses villageoises, de mutuelles d'épargne
et de crédit avec souvent l'aide d'ONG. En 1995 le pays comptait 833
Institutions de microfinance (IMF) ou Systèmes financiers
décentralisés (SFD) contre 18 en 1993. Avec les regroupements en
union le nombre d'IMF reconnu était de 700 en 2010. C'est le premier
pays de l'Afrique de l'Ouest à avoir créé un
ministère de la microfinance. Effectivement l'Etat en relation avec ses
partenaires a joué un rôle important dans le développement
de ces structures. Cela a consisté particulièrement à la
création d'un environnement favorable à l'évolution du
secteur par la mise en oeuvre des structures de promotion, d'agrément,
de surveillance et de contrôle ainsi que le soutien aux acteurs
institutionnels et professionnels. Le Projet d'Assistance Technique aux
Opérations Bancaires Mutualistes du Sénégal (ATOBMS)
appuyé par la Banque Mondiale, créé en avril 1990,
s'inscrivait dans cette perspective. Le point central des travaux de l'ATOBMS a
été durant deux années le tracé des contours d'un
cadre juridique spécifique à ce secteur. D'abord un dispositif
relatif à l'organisation et aux conditions d'agrément et de
fonctionnement des structures mutualistes d'épargne et de crédit
fut mis en place (Arrêté n°1702 du 23/02/1993), permettant
l'agrément de 120 institutions. En même temps, une loi
spécifique aux institutions mutualistes ou coopératives
d'épargne et de crédit a été adoptée par le
Conseil des ministres de l'UMOA en 1993 : c'est la loi PARMEC (Projet d'Appui
à la Réglementation des Mutuelles d'Épargne et de
Crédit) qui a été intégrée au corpus
juridique national sous la loi 95-03 du 5 janvier 1995. Cependant, ce cadre
légal ne régit que les structures à forme mutualiste et
n'a eu pour intérêt que de régulariser des projets
d'épargne et crédit soutenus par les bailleurs de fonds
étranger et qui avaient des statuts différenciés. Ainsi
une nouvelle réglementation régissant les IMF et permettant
notamment l'accueil de Sociétés anonymes (SA) de microfinance a
été adoptée par l'UMOA en 2007 et intégrée
au Sénégal en 2009. Celle-ci a aussi beaucoup contribué
à l'essor des IMF. Malgré ses limites, la loi PARMEC a eu un
impact positif sur la démographie des IMF dans ce pays comme nous
l'avons constaté plus haut, en autorisant notamment la collecte de
l'épargne associée au crédit et en favorisant fortement le
financement des IMF. En effet, c'est au cours de la période 19932003 que
le secteur de la microfinance a connu une croissance fulgurante avec la mise en
place de réseaux d'institutions (regroupement de certaines structures
comme les unions, fédérations et confédérations en
réseau pour se doter d'une institution faîtière). Le
secteur de la microfinance au Sénégal est
caractérisé par une certaine segmentation correspondant plus ou
moins au cycle de vie des organisations qui y évoluent et par une
domination des réseaux d'IMF. Le premier segment est en effet
composé par les 3 plus grands réseaux mutualistes que sont
l'Alliance de crédit et d'épargne pour la production (ACEP), le
crédit mutuel du Sénégal (CMS), qui est le leader et
l'union des mutuelles du partenariat pour la mobilisation de l'épargne
et du crédit au Sénégal (UM-
25
EFFICACITE ECONOMIQUE DES INSTITUTIONS DE MICROFINANCE EN ZONE
RURALE
ETUDE DE CAS : ZONE RURALE DE SANDIARA AU SENEGAL
PAMECAS). Ces IMF dites « matures » dominent le secteur
car ils représentaient, en 2010, 83% des actifs du secteur, 86% de
l'encours d'épargne et 80% de l'encours de crédit. Ensuite, il y
a un second segment comprenant 4 à 5 réseaux dits «
émergents » et une dernière catégorie regroupant un
grand nombre de petites structures (mutuelle ou Groupement d'épargne et
de crédit) non affiliées à des réseaux et assez
fragiles.
En fonction de leur niveau de développement, les IMF n'ont
pas les mêmes besoins et sources de financement. Si au démarrage
l'institution ne peut compter que sur les subventions et les fonds de garantie
pour couvrir les frais courants de fonctionnement, la maturité
requière le recours à des sources plus accrues et plus
diversifiées. Le financement à des taux bonifiés (taux
d'intérêt généralement inférieur à
celui du marché) de la part des bailleurs de fonds, des fonds
privés d'investissement en microfinance ou des investisseurs sociaux,
compte tenu sa flexibilité et des conditions de mise en place permet aux
IMF de grandir. L'inconvénient pour ce type de financement c'est qu'il
peut être libellé en devises et par conséquent, expose les
IMF à la gestion d'un risque de change. De toutes les façons,
pour être durable, l'accès au financement doit s'affranchir de
l'aide
extérieure. Eu égard à leur statut
d'institution « non bancaire », la mobilisation de l'épargne
locale a joué un rôle important pour accroître l'encours de
crédit.
Mais cette dernière étant assez volatile
l'augmentation de l'encours de crédit a pu se faire grâce
l'amélioration des performances de remboursement (le plafond des
crédits est limité à 2 fois l'épargne).
L'accroissement du rôle d'intermédiaire financier par les IMF
nécessite des ressources plus stables, notamment pour financer les PME.
Dans cette perspective, le refinancement bancaire devient une
nécessité étant entendu que leur statut ne leur permet pas
d'accéder au marché financier. Le challenge aujourd'hui c'est la
diversification des produits et services. Il faut noter déjà
qu'au début des années 1990, le terme «microfinance»
avait commencé à supplanter le terme
«microcrédit» pour décrire une gamme de services
financiers destinés aux pauvres, dont le crédit,
l'épargne, l'assurance et les instruments de transfert d'argent. Ainsi
le développement du paysage de la microfinance s'est également
accompagné du volet transfert d'argent où les IMF ont
commencé à prendre des accords avec des sociétés
spécialisées comme Western Union, Moneygram. La micro-assurance
est également offerte comme produit à l'image du CMS, mais
timidement.
Les institutions de microfinance au Sénégal peuvent
être disposées sur le graphique qui suit : Ce graphique permet de
déceler la répartition géographique des institutions de
microfinance sur le territoire sénégalais.
26
EFFICACITE ECONOMIQUE DES INSTITUTIONS DE MICROFINANCE EN ZONE
RURALE
ETUDE DE CAS : ZONE RURALE DE SANDIARA AU SENEGAL
Cette cartographie de la distribution géographique des
institutions de microfinance sur le territoire Sénégalais montre
une nette concentration de ces institutions entre les villes de Dakar,
Thiès, Diourbel, Fatick. Une autre concentration de ces SFD se situe au
Sud vers Ziguinchor et Kolda mais la véritable remarque est faite par
rapport aux zones du Sud ou du Nord-est dépourvus de SFD
intérieures à ces régions car nous remarquons que ces
institutions sont disposées que sur les zones routières, or dans
ces régions la branche pauvre se situe particulièrement a
l'intérieur de ces régions dans des espaces très
reculés. La répartition des institutions de microfinance montre
un déficit de ciblage des zones géographiques pauvres au
Sénégal.
27
EFFICACITE ECONOMIQUE DES INSTITUTIONS DE MICROFINANCE EN ZONE
RURALE
ETUDE DE CAS : ZONE RURALE DE SANDIARA AU SENEGAL
b) MICROFINANCE ET LUTTE CONTRE LA PAUVRETE AU SENEGAL
Les études sur la portée des interventions des IMF
au Sénégal montrent qu'elles arrivent à cibler des groupes
socio-économiques particuliers (femmes, pêcheurs, etc.).
Cependant, le pourcentage de pauvres parmi les clients des 3 grands
réseaux est relativement moins important, bien qu'elles touchent un
nombre important de ménage. D'une manière générale,
on note une forte progression de la population active qui
bénéficie des services du microcrédit. Ainsi, si en 1990
les activités des IMF touchaient seulement 4,8 % de la population
active, en 2010, 32% de cette catégorie y avait recours.
Ces institutions s'efforcent de répondre aux besoins
divers de leurs clients surtout dans le financement des activités
génératrices de revenu. Elles octroient des volumes de
prêts avec des durées et des taux d'intérêt qui
prennent généralement en compte : le souci de faire
accéder les micros et petites entreprises (PME) au crédit, de les
amener à accroître leurs activités au fur et à
mesure qu'elles obtiennent de nouveaux crédits, de prendre en compte
toutes leurs catégories de besoins tant social qu'économique et
sans oublier bien entendu, leur propre souci de viabilité et de
pérennité financière. En général, les
clients des IMF sont de petits entrepreneurs indépendants, travaillant
souvent à domicile. Dans les zones rurales, ils sont de petits
agriculteurs; ils peuvent aussi mener de petites activités
génératrices de revenus, comme la transformation alimentaire et
le petit commerce. Dans les zones urbaines, la population touchée est
souvent plus variée et comprend non seulement les marchands ambulants
mais aussi les propriétaires de boutiques, les fournisseurs de services,
les artisans, etc. Mais 80 % des activités financées concerne le
commerce.
Si du point de vue des IMF les soucis de pérennité
et de viabilité financière sont des facteurs plus ou moins
essentiels selon l'orientation sociale ou financière de la structure, il
n'en demeure pas moins que l'une des finalités les plus importantes
demeure l'amélioration des conditions de vie des ménages et des
performances des micro-entreprises. C'est à cette aune qu'il faut situer
les mesures d'impact direct de la microfinance et plus particulièrement
du microcrédit. De ce point de vue, les études existantes
révèlent en majorité que le microcrédit a produit
des effets positifs sur les emprunteurs (Helms, 2006). Comme le souligne
l'auteur de « La finance pour tous », les enquêtes
menées ont montré qu'en Indonésie, les revenus des
emprunteurs ont augmenté de 12,9% contre seulement 3% pour le groupe
témoin. Au Ghana, les clients de Freedom from Hunger ont augmenté
leurs revenus mensuels de 36 dollars, contre 18 dollars pour les non clients.
De plus, les clients ont considérablement diversifié leurs
sources de revenus. Au total, 80% des clients disposaient de sources de revenus
secondaires par rapport à 50% chez les non-clients.
Au Sénégal, les enquêtes effectuées
par la Direction de la Microfinance (DMF) ont abouti à un impact
favorable des crédits accordés par les IMF à leurs
clients. Plus de 70% des clients rencontrés et
bénéficiaires de prêts estiment en effet que leur
patrimoine a
28
EFFICACITE ECONOMIQUE DES INSTITUTIONS DE MICROFINANCE EN ZONE
RURALE
ETUDE DE CAS : ZONE RURALE DE SANDIARA AU SENEGAL
augmenté en termes de fonds de commerce ou de biens
personnels (maisons, équipements de maisons) (DMF, 2011, 73). Dans la
même lancée, les revenus mensuels de familles ont aussi
augmenté car plus de 60% des enquêtés ont estimé que
les prêts leur ont permis de tirer des gains conséquents issus de
leurs activités commerciales pour la plupart.
Cependant, il s'agit souvent de crédit à court
terme et les IMF ont du mal à répondre aux besoins des PME. En
dehors de l'ACEP et du CMS, elles interviennent très peu dans le
financement de cette catégorie d'entreprise. Cependant, l'explosion des
institutions de microfinance laisse penser que la problématique du
« missing middle » sera dépassée dans un futur
proche.
En réduisant la vulnérabilité de la
population pauvre, en améliorant les revenus, en offrant des
opportunités aux micro entreprises on peut penser que la microfinance,
à travers notamment le microcrédit, contribue à
améliorer le bien-être des populations cibles.
L'amélioration des revenus est en principe synonyme d'un accroissement
de la demande. Il est dès lors pertinent de se poser la question de
l'impact global de la microfinance sur le développement qui est
généralement mesuré par le taux de croissance du PIB
La plupart des services financiers officiels n'ont pas
réussi à atteindre les pauvres. L'analyse des activités de
microfinance, à partir d'une perspective socioéconomique et de
parité hommes-femmes, peut contribuer à mieux cibler ces
activités en direction des plus pauvres et des groupes sociaux en marge.
Faciliter l'accès à l'épargne, au crédit et
à d'autres services financiers, ainsi que l'obtention de ces derniers,
peut être l'occasion d'augmenter le niveau des revenus, de faciliter le
travail productif autonome et de permettre aux pauvres de mettre à
l'abri leurs actifs en temps de crise. De toute façon, il est reconnu
que la complexité des contraintes imposées par la pauvreté
et les inégalités ne font de la microfinance qu'un
élément parmi d'autres dans une approche qui vise à la
diminution de la pauvreté. Les prémisses de ce guide sont que
« la microfinance » est simplement un outil très utile qui
fournit aux entrepreneurs à bas revenus un accès à des
services financiers ou non et n'est pas un « ingrédient magique
» pour la réduction de la pauvreté (Mayoux, 1997). Ce guide
fournit des instruments d'analyse de genre qui aident les initiatives de
microfinance à définir plus précisément les besoins
des clients de façon à ce que ces activités puissent
contribuer à la réduction de la pauvreté. L'avant-projet
de déclaration du Sommet du microcrédit, qui s'est tenu à
Washington en 1997 , a présenté le microcrédit comme
« un instrument efficace dans le combat pour l'éradication de la
pauvreté et de la dépendance économique ». Le
Consultative Group to Assist the Poorest (CGAP) est une initiative à
multiples donateurs, établie par la Banque mondiale, pour réduire
la pauvreté grâce à la concentration des ressources en
direction du secteur de la microfinance pour les pauvres (CGAP, 2000). Le CGAP
a été créé en 1995 avec un fonds d'environ 35
millions de dollars. Il a été décidé que ses
principaux clients sont les pauvres, qui peuvent ainsi bénéficier
d'un meilleur accès au crédit (le CGAP se concentre davantage sur
ce dernier que sur les services financiers), et met l'accent sur les plus
pauvres. Le CGAP a décidé que ses politiques viseraient les
femmes pauvres. La pauvreté n'est pas seulement un
phénomène économique et quantitatif, elle est aussi
totalement en relation avec les problèmes structurels d'un pays
donné. Récemment, plusieurs débats ont eu lieu au sujet de
la mise en place de services
29
EFFICACITE ECONOMIQUE DES INSTITUTIONS DE MICROFINANCE EN ZONE
RURALE
ETUDE DE CAS : ZONE RURALE DE SANDIARA AU SENEGAL
financiers pour les pauvres et de la capacité de tels
services à réduire la pauvreté (Johnson et Rogaly, 1997).
Les pauvres ne constituent pas un groupe homogène mais forment des
groupes très hétérogènes de consommateurs, de
producteurs, d'épargnants, d'investisseurs, d'innovateurs et d'agents
économiques contre toute prise de risques (Remenyi, 1997).
Malheureusement, la pauvreté est également un
phénomène en expansion. On estime qu'environ un milliard de
personnes vivent dans la pauvreté, avec moins d'un dollar par jour. La
différence entre les 20% les plus riches et les 20% les plus pauvres de
la population mondiale a été calculée en comparant le PNB
des pays avec les plus forts et les plus faibles revenus par habitant. En 1993,
le rapport était de 60 pour 1. En 1998, il avait augmenté
à 74 pour 1. En l'an 2000, la disparité des ressources a
été estimée de l'ordre de 150 pour 1 (Baker et Nordin,
1999, cité in Ricupero 1999). Il a été
démontré que certains aspects de la pauvreté peuvent avoir
leur origine dans l'inégalité entre les hommes et les femmes. Le
risque d'appauvrissement des femmes peut être en effet plus grand que
celui des hommes, principalement dans trois directions (Moghadam, 1996, in
Chant, 1997) :
1. être désavantagée en droits et par
rapport aux possibilités ;
2. avoir une charge de travail plus lourde et un salaire plus
bas ;
3. affronter des obstacles dans la progression sociale comme
dans la mobilité géographique, à cause de barrières
culturelles et légales du marché du travail.
Au moment du sommet, de nombreux agents de la microfinance
déplorèrent le choix d'un tel nom. Ils mettaient en avant le fait
que les micro-entrepreneurs à bas revenus ont autant besoin
d'épargne que de crédit, et peut-être même plus. Le
terme de microfinance est plus large. Il couvre aussi d'autres services
financiers non disponibles pour les pauvres comme les assurances et les
hypothèques. De nombreux agents reprochèrent alors au sommet de
se concentrer sur le crédit, soutenant que ce dernier ne devrait pas
être considéré comme la panacée pour réduire
la pauvreté mais plutôt être un instrument qui peut y
contribuer. Des études récentes suggèrent que les
crédits de microfinance apportent plus de bénéfices aux
personnes qui sont juste en dessous du niveau de pauvreté qu'à
celles qui sont très en dessous et que les personnes les plus pauvres
ont vu, dans certains cas, leur situation empirer (Hulme et Mosley, 1996).
C'est pourquoi nous ne pouvons pas exagérer le pouvoir de la
microfinance et de l'assistance que celle-ci apporte quand les problèmes
structurels essentiels sont ignorés. À long terme, les
problèmes peuvent être plus pertinents pour l'amélioration
de la situation de certains groupes socioéconomiques faibles. La
réduction de la pauvreté est rarement un problème
simplement lié à une amélioration de l'accès aux
services financiers. D'une part, on sait que donner une chance aux hommes et
aux femmes à bas revenus de développer leur affaire est
l'occasion d'assister à des changements dans l'héritage d'une
situation de pauvreté qui serait prédéterminée.
D'autre part, il est nécessaire, de combiner les stratégies de
réduction de la pauvreté au niveau local à des
stratégies sectorielles, avec les intermédiaires qui travaillent
avec les pauvres et
30
EFFICACITE ECONOMIQUE DES INSTITUTIONS DE MICROFINANCE EN ZONE
RURALE
ETUDE DE CAS : ZONE RURALE DE SANDIARA AU SENEGAL
au niveau macro. La question est alors de savoir comment combiner
de la façon la plus efficace ces stratégies.
Depuis le milieu des années 1990 et à la faveur
d'une démarche participative de plus en plus inclusive, l'Etat du
Sénégal met en place des politiques, stratégies et
programmes intégrés avec comme objectif fondamental une lutte
plus efficiente contre la pauvreté et la recherche de l'émergence
économique. Les années 2000, notamment à partir de 2003,
sont ainsi marquées par la mise en oeuvre du Document de
Stratégie de Réduction de la Pauvreté (DSRP)
réactualisé en 2006 pour couvrir la période 2006-2010
(DSRP-II). En l'occurrence, le DSRP s'est avéré être un
cadre de référence partagé en matière de politique
économique et sociale pour la croissance et la réduction de la
pauvreté, dans le contexte général de poursuite des
Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD). Au cours de
cette période, l'économie et les finances publiques ont
été confrontées à une succession de crises
énergétique, alimentaire et financière, qui ont mis en
exergue la vulnérabilité de l'économie par rapport aux
chocs exogènes, qu'ils soient internes ou externes. Aussi, les
résultats importants enregistrés, particulièrement dans
les services sociaux de base, se présentent-ils comme un encouragement
et une invite à tous les acteurs à renforcer les efforts et faire
converger les actions autour des objectifs partagés et ciblés.
Concernant le niveau de pauvreté, sur la période
2001-2005, le rythme de réduction a évolué positivement.
En effet, la proportion d'individus vivant en dessous du seuil de
pauvreté a connu une baisse, passant de 57,1% en 2001 à 50,8% en
2005. La proportion des ménages vivant au-dessous du seuil de
pauvreté a également accusé une baisse significative, en
passant de 48,5% en 2002 à 42,6% en 2005. L'image de stagnation à
partir de 2006 du processus de réduction de la pauvreté
monétaire que reflètent les estimations appelle à
prêter davantage attention à l'évolution de la
pauvreté non monétaire : l'accès aux services sociaux de
base, à une alimentation décente, à une eau
protégée de pollution, à un logement décent et un
cadre de vie sain.
31
EFFICACITE ECONOMIQUE DES INSTITUTIONS DE MICROFINANCE EN ZONE
RURALE
ETUDE DE CAS : ZONE RURALE DE SANDIARA AU SENEGAL
3) LES VRAIS CONTRAINTES DES INSTITUTIONS DE MICROFINANCE
EN MILEU RURAL POUR LA REDUCTION DES INEGALITES SOCIALES ET ECONOMIQUES
Pour énumérer les multiples contraintes qui
gangrènent le secteur de la microfinance ; les interventions du Pr
Abdoulaye Seck à la conférence de l'institut supérieur de
management(IAM) et celui de Waly Clément Faye à cette même
occasion nous éclaireront sur ces diverses contraintes.
« En plus de glisser dans une dérive de
profitabilité, la microfinance est caractérisée par trois
paradoxes au Sénégal. Elle ne finance pas les plus pauvres, 62 %
des institutions sont concentrées entre Dakar et Thiès, et les
femmes, qui représentaient 80 % de sa clientèle, l'ont presque
boudée ».
C'est le triste constat fait par Abdoulaye Seck, professeur
d'économie à la Faseg, lors d'une conférence à
l'Iam.
L'objectif le plus important de la microfinance, comme elle a
été conçue, est de lutter contre la pauvreté. Elle
devrait permettre à la grande majorité de la population, exclue
du système financier classique, d'accéder facilement au
crédit et de faire des épargnes, entre autres, pour sortir de la
pauvreté. Cependant, force est de constater que cette mission semble
être dévoyée dans les faits. Le professeur
d'économie à la Faseg de l'Ucad, Abdoulaye Seck, qui intervenait
lors de la troisième édition de la «Tribune de la
microfinance», à l'Institut africain de management (Iam) estime que
trois paradoxes caractérisent aujourd'hui les systèmes financiers
décentralisés au Sénégal. Le premier, dit-il,
réside dans le fait que le secteur ne traite pas avec les plus pauvres.
«La plupart de cette clientèle qui s'approche de la microfinance
n'est pas constituée des plus pauvres», dit l'enseignant.
L'autre paradoxe qu'il relève est la concentration des
institutions de microfinance dans deux centres urbains. En effet, la
pauvreté étant un phénomène rural dans notre pays,
la microfinance est essentiellement absente de ces milieux. «Plus de 62 %
des activités de ce secteur sont concentrés entre Dakar et
Thiès. Les régions qui sont plus frappées par ce
phénomène de pauvreté, à savoir Tambacounda, Matam
et Kaolack regroupent seulement 11 % d'institutions de microfinance», dit
Seck. Qui estime que la microfinance n'est pas là où elle doit
être pour améliorer les conditions de vie des populations. La
pauvreté étant essentiellement féminine, la dimension
genre devait être bien prise en compte dans la lutte. Et les femmes
devraient bénéficier d'un accès facile au crédit.
Mais, on constate au Sénégal que la gent est de moins en moins
présente dans ce secteur. «Lorsque le secteur connaissait son
essor, sa clientèle était composée à 80 % de
femmes.
Maintenant, ce chiffre a été presque divisé
par 2 pour se situer entre 40 et 44 %», soutient-il. Un état de
fait qui ne serait pas, selon lui, étranger aux taux très
élevés que pratiquent les institutions de microfinance. Des taux
sont proches de l'usure. «Le seul critère qu'on a
32
EFFICACITE ECONOMIQUE DES INSTITUTIONS DE MICROFINANCE EN ZONE
RURALE
ETUDE DE CAS : ZONE RURALE DE SANDIARA AU SENEGAL
généralement mis en avant, c'est le taux de
remboursement qui se situe dans les 95 à 99 %. Cette situation fait que
les individus qui ont consenti des prêts au niveau de ces institutions
sont obligés de vendre leurs biens ou bijoux pour rembourser»,
fait-il remarquer. Pis, ajoute l'économiste, d'autres s'endettent pour
payer leurs dettes. Ce qui les enferme dans un cercle vicieux qui, dans un pays
comme l'Inde, s'est traduit par de nombreux cas de suicide.
Pr Abdoulaye Seck regrette ainsi que la pauvreté soit
devenue un business pour certaines institutions. «Ce qui les
intéresse, ce n'est pas le bien-être de leurs clients mais de
pouvoir rentabiliser les fonds qui ont été mis à leur
disposition par leurs actionnaires», fustige-t-il. Responsable du suivi
évaluation de la Lettre de politique sectorielle de la microfinance
à la direction de la microfinance, Waly Clément Faye confirme que
la microfinance est depuis toujours concentrée sur le littoral,
même si elle est née dans le milieu rural. Mais, la situation est
telle, il explique que c'est parce que la microfinance rurale est très
difficile. Car, il existe beaucoup de contraintes qui y freinent son
développement. «Souvent, vous n'avez pas l'infrastructure qui vous
permet d'opérer. Parfois, les bases productives sont très faibles
de sorte qu'une agence fixe n'est pas rentable.
Il est vrai que l'action sociale est la première mission
de la microfinance mais pour que les institutions soient viables et
pérennes, il faut qu'elles dégagent suffisamment de revenus pour
pouvoir faire face à leurs charges. Le crédit en milieu rural
coûte excessivement cher et les coûts de transaction très
élevés», note Faye. Non sans indiquer que ces raisons font
hésiter la plupart des institutions à s'installer en milieu rural
où les activités sont saisonnières et les revenus
erratiques. Avec une clientèle estimée à 1,6 million en
2011, la microfinance connaît un taux de pénétration de 13
% qui est supérieur au taux national de bancarisation. Lequel gravite
autour de 8 %. Les dépôts durant cette année avoisinent 160
milliards de francs Cfa pendant que l'encours crédit était de 178
milliards de francs Cfa.
Source : Walfadjiri
33
EFFICACITE ECONOMIQUE DES INSTITUTIONS DE MICROFINANCE EN ZONE
RURALE
ETUDE DE CAS : ZONE RURALE DE SANDIARA AU SENEGAL
II) DEUXIEME PARIE
B) ETUDE DE CAS : EFFICACITE D'IMCEC ET DE PAMECAS :
INSTITUTIONS DE MICROFINANCE DANS LA ZONE RURALE DE
SANDIARA DU DEPARTEMENT DE MBOUR DANS LA REGION DE THIES
Apres une grande partie consacrée à l'étude
théorique des objectifs d'une institution de microfinance et une
étude organisationnelle de leur structure ; la partie qui suit sera en
grande partie consacrée à une étude plus pratique,
c'est-à-dire à l'application de politiques pour atteindre ces
dits objectifs.
Pour une mesure optimale de l'efficacité, qu'elle soit
économique ou sociale, plusieurs indicateurs sont utilisables mais ceux
qui nous intéresseront seront essentiellement ceux qui nous viennent du
SPI (Social Performance Indicator).
Evaluer les impacts de son action est essentiel pour une
institution de microfinance. Il s'agit de s'adapter constamment aux besoins
changeants de la population, de motiver les potentiels investisseurs à
fournir des ressources, mais aussi d'évaluer la pertinence de la
microfinance. Les IMF sont toujours mues par l'objectif de réduction de
la pauvreté. Mais lorsque l'on veut mesurer ses impacts, il s'agit
d'abord de définir ce qu'on entend par pauvreté. On admet
aujourd'hui que la pauvreté est un phénomène
multidimensionnel qui n'affecte pas uniquement les revenus et les biens d'une
personne mais plus globalement ses capacités à mener la vie
qu'elle souhaite mener.
Ainsi les IMF revendiquent l'objectif d'avoir des impacts sur
plusieurs domaines, comme :
- La réduction de la pauvreté et de la
vulnérabilité
- Le renforcement de la position social de la femme
- L'encouragement à la création d'entreprise
- Le soutien à la croissance et à la
diversification d'entreprises existantes
Des études mesurent les impacts réels :
- Situation économique des clients : accroissement du
revenu et de la capacité à épargner
- Situations sociale des clients : effets sur la scolarisation
des enfants, l'accès aux soins,
L'amélioration de l'habitat
- L'autonomie des femmes
- La création d'emplois au sein de l'IMF
34
EFFICACITE ECONOMIQUE DES INSTITUTIONS DE MICROFINANCE EN ZONE
RURALE
ETUDE DE CAS : ZONE RURALE DE SANDIARA AU SENEGAL
- Les impacts sur les structures de solidarité (surtout
dans les cas d'emprunts solidaires)
D'autres étudient les impacts plus globaux : mesure sur
une ville, un pays, un secteur ...
- Impact sur le marché foncier : évite par exemple
aux paysans de mettre leur terre en métayage par manque de capital
- Impact sur le marché du travail : entrepreneurs peuvent
embaucher à leur tour
- Impact sur les méthodes informelles de prêts : ne
se substitue pas totalement à ces
Pratiques mais les transforment (taux d'intérêt
diminuent)
- Accroissement de la bancarisation de la population
Dans notre étude la population mère sera celle de
la zone rurale de Sandiara devenue récemment une Commune après
l'établissement effectif de l'acte 3 de la décentralisation.
Pour cette étude, le questionnaire SPI sera consacre a
deux institutions de microfinance opérant au sein de la commune de
Sandiara de cette manière une efficacité de chaque institution
sera d'abord dégagée, ensuite l'origine de l'inefficacité
sur certains points de chaque institution sera élucidée et enfin
ce même questionnaire permettra d'énumérer dans la
troisième partie des perspectives de solutions par rapport au vouloir
d'une efficacité globale espérée de ces institutions par
les décideurs politiques et par les ONG fondatrices .
Mais, avant de répondre à ce SPI un
préalable logique s'impose c'est-à-dire une présentation
de chacune de ces institutions à étudier.
1) PRESENTATION GENERALE D'IMCEC ET DE PAMECAS
a)-PRESENTATION D'IMCEC
L'Union des Institutions Mutualistes Communautaires d'Epargne et
de Crédit (U-IMCEC) est une institution de microfinance
agréée au niveau national. Elle est composée de quatre
bureaux régionaux et de 41 guichets. Du point de vue historique, les
premières mutuelles d'épargne et de crédit ont
été mises en place en 2000 grâce à l'appui de
Christian Children Fund (CCF). Le programme a démarré par une
phase pilote sur 12 sites à Dakar et à Thiès avant
d'être élargi à d'autres communautés. Le CCF est une
Organisation Non Gouvernementale spécialisée dans le parrainage
d'enfants. A la fin du programme en aout 2003, l'U-IMCEC devient
indépendante de CCF : les objectifs d'autosuffisance et le souci de
maintenir une bonne qualité de portefeuille de crédit reste sa
principale préoccupation. C'est en 2006 que l'Union s'est
constituée avec quatre IMCEC représentants les bureaux
régionaux (Dakar, Thiès, Mbour, et Casamance). L'U-IMCEC
définit ses
35
EFFICACITE ECONOMIQUE DES INSTITUTIONS DE MICROFINANCE EN ZONE
RURALE
ETUDE DE CAS : ZONE RURALE DE SANDIARA AU SENEGAL
objectifs comme suit: « Améliorer les revenus et le
bien être des familles à travers l'accès à des
services financiers adaptés permettant de développer des
activités génératrices de revenus pour principalement les
femmes et les jeunes micro entrepreneurs vivant dans les zones rurales et
périurbaines, avec une dynamique soutenue d'autonomie financière
». Pour ce faire, l'U-IMCEC propose des produits financiers tels que les
comptes épargne (à vue, à terme ou de garantie) et les
crédits à sa clientèle sociétaire dans les secteurs
du commerce, de l'artisanat, de l'élevage, et de l'agriculture.
b)-PRESENTATION DE PAMECAS
PAMECAS (Partenariat pour la Mobilisation de l'Epargne et le
Crédit Au Sénégal) est issu d'un projet qui donna
naissance aux premières caisses en 1996. Son développement a
été favorisé par l'existence de potentialités
économiques, un cadre juridique et réglementaire, des mouvements
associatifs et des habitudes d'épargne informelle. Cette période
a été marquée par le succès du programme
d'Accès des Femmes Sénégalaises aux services Financiers
(AFSSEF), grâce au fonds de garantie et l'assistance technique.
Institutionnalisé en 1998, il devint le Partenariat pour la Mobilisation
de l'Epargne et le Crédit au Sénégal.
Le cap de l'autonomie financière a été
atteint en 2000 et l'informatisation du réseau a été
engagée à partir de 2002. Depuis 2005, on peut dire que le
réseau est entré dans une phase de maturité, se fixant
comme objectif stratégique de « démocratiser l'offre de
services financiers, afin d'améliorer la qualité de vie des
populations au Sénégal en consolidant sa capacité à
moderniser son organisation et ses modes d'opérations, afin de
maîtriser sa croissance et maintenir, voire améliorer son niveau
de performance actuelle (financière comme satisfaction des membres et
des communautés) ».
Pamecas s'est donné comme mission de développer des
mutuelles d'épargne et de crédit rentables et pérennes.
Mais également de mobiliser le potentiel financier de chacun :
épargnes locales et ressources extérieures.
Son objectif principal est de faciliter l'accès des
populations au crédit mais également à la collecte de
l'épargne pour un meilleur développement social.
Pamecas intervient à la fois en milieu urbain et rural.
Le PAMECAS est structuré comme suit :
-- Un conseil d'administration (CA) dont est membre tous les
présidents de conseil
d'administration des caisses de base. Il détermine les
orientations majeures du réseau.
-- Le conseil de surveillance
-- Le comité de crédit
-- Un comité de direction composé des directeurs
centraux et directeurs régionaux qui met en
oeuvre les orientations et recommandations du CA.
Pou illustrer cette structuration l'organigramme en annexe
servira de repère. Chiffres clés (31 décembre 2012)
36
EFFICACITE ECONOMIQUE DES INSTITUTIONS DE MICROFINANCE EN ZONE
RURALE ETUDE DE CAS : ZONE RURALE DE SANDIARA AU SENEGAL
-- Nombres de caisses : 40
-- Nombre total points de vente : 83
-- Nombre de sociétaires : 536 070
-- Nombre d'emprunteurs : 97 667
-- Nombre de salariés : 596
-- Encours d'épargne : 29, 38 milliards de FCFA
-- Encours de crédit : 34,28 milliards de FCFA
Produits et services
Les produits d'épargne
L'épargne prévoyance
L'épargne bloquée
L'épargne nantie
L'épargne obligatoire
Plan Epargne Projet (PEP)
Plan Epargne Logement (PEL)
Valorisation de l'Epargne Migrants (V.E.M.)
Les produits de crédit
Le crédit régulier
Le Crédit AFSSEF
Le Centre Financier aux Entrepreneurs (CFE)
Le crédit habitat
Le crédit « Petits Commerçants de
Marchés » (P.C.M.)
Les services
Pamecas fu la neex
La Mutuelle de Santé
Services financiers
Domiciliation des salaires et pensions de retraites
Le Transfert d'argent International avec Money Gram et Money
Express, choice money,
Le transfert domestique : wari, joni joni, orange money,
37
EFFICACITE ECONOMIQUE DES INSTITUTIONS DE MICROFINANCE EN ZONE
RURALE ETUDE DE CAS : ZONE RURALE DE SANDIARA AU SENEGAL
Source :
www.pamecas.sn
Suite à la présentation de chaque institution
cette étude va s'orienter sur leurs performances grâce à la
réponse des différentes questions posées par le SPI.
38
EFFICACITE ECONOMIQUE DES INSTITUTIONS DE MICROFINANCE EN ZONE
RURALE
ETUDE DE CAS : ZONE RURALE DE SANDIARA AU SENEGAL
2) RESULTATS D'ENQUETES SUR LES DEUX INSTITUTIONS ET SUR
LES INTERACTIONS ENTRE CLIENTS ET L'INSTITUTION ELLE-MEME
ENQUETE SUR LA VALIDITE DES INDICATEURS DE
PERFORMANCES SOCIALES POUR LES IMF
Date : 15-10-2014
Nom de l'IMF : Institut mutualiste communautaire
d'épargne et de crédit (IMCEC) et PAMECAS (Partenariat pour la
Mobilisation de l'Epargne et le Crédit Au Sénégal)
Pays: Sénégal
Nom de la (des) personne(s) répondant au
questionnaire : Abdoulaye Dieng et Abdou Diouf
Statut au sein de l'IMF: IMCEC : Agent de
crédit (consultant en
microfinance) PAMECAS : Caissier
39
EFFICACITE ECONOMIQUE DES INSTITUTIONS DE MICROFINANCE EN ZONE
RURALE
ETUDE DE CAS : ZONE RURALE DE SANDIARA AU SENEGAL
QUESTIONNAIRE ADRESSE A L'INSTITUTION DE MICROFINANCE
POUR TESTER LA PERTINANCE D'UNE SERIE D'INDICATEURS DE PERFORMANCE
SOCIALE
LE QUESTIONNAIRE PORTERA SUR QUATRE DIMENSIONS
ESSENTIELLES DIVISEES EN SOUS DIMENSIONS POUR MESURER LES PERFORMANCES
SOCIALES
I) PAUVRETE DE LA CLIENTELE
1.1. Attention portée à la
pauvreté de la clientèle, à la viabilité
financière, à l'impact sur le bien être des
clients
1.2. Choix géographiques de l'IMF
1.3. Choix sectoriels et socio-économiques de
l'IMF
1.4. Stratégie opérationnelle de l'IMF
pour atteindre les pauvres et les populations exclues socialement
II) SERVICES ET PRODUITS POUR LES POPULATIONS EXCLUES
2.1. Type de services financiers
2.2. Type de services non financiers
III) AMELIORATION DU CAPITAL SOCIAL ET POLITIQUE DES
CLIENTS ET DES COMMUNAUTES
3.1. Gain de pouvoir pour les clients (qui parmi eux
et pour quoi) 3.2. Rôle de l'IMF comme institution de lobbying pour les
exclus 3.3. Transparence, responsabilité et accès à
l'information
IV) RESPONSABILITE SOCIALE DE L'IMF
4.1. Règles de conduites de l'IMF comme
employeur
4.2. Adaptation à la culture, aux valeurs et
traditions locales DIMENSION 1: PAUVRETE DE LA CLIENTELE
40
EFFICACITE ECONOMIQUE DES INSTITUTIONS DE MICROFINANCE EN ZONE
RURALE
ETUDE DE CAS : ZONE RURALE DE SANDIARA AU SENEGAL
Sous-dimension 1.1 : Attention portée à la
pauvreté de la clientèle, à la viabilité
financière, à l'impact sur le bien être des
clients
L'IMF cherche-t-elle à atteindre des individus, micro et
petites entreprises, agriculteurs, etc. qui habituellement ne reçoivent
pas de services financiers du secteur formel ?
PAMECAS : Oui IMCEC: Oui
L'IMF cherche-t-elle à atteindre les pauvres (quelle que
soit la façon dont ils sont définis) ?
PAMECAS : Oui
IMCEC : Non, elle cherche à atteindre les pauvres juste en
dessous du seuil de pauvreté dotes d'un esprit de
créativité pour les aider à entreprendre
L'IMF cherche-t-elle à atteindre les plus pauvres ?
PAMECAS: Oui IMCEC : Oui
Comment la direction de l'IMF classe-t-elle les objectifs
suivants pour l'institution ? :
Viabilité financière de l'IMF PAMECAS : 1 IMCEC :
1
Services pour les pauvres PAMECAS : 2 IMCEC : 2
Services pour les plus pauvres PAMECAS : 3 IMCEC : 3
41
EFFICACITE ECONOMIQUE DES INSTITUTIONS DE MICROFINANCE EN ZONE
RURALE ETUDE DE CAS : ZONE RURALE DE SANDIARA AU SENEGAL
Sous-dimension 1.2 Choix géographiques de
l'IMF
L'IMF travaille-t-elle dans les zones suivantes ?
Zones éloignées PAMECAS : Oui IMCEC : Oui
Zones dont le développement socio-économique se
situe sous la moyenne nationale
PAMECAS : Oui IMCEC : Oui
Dans des zones URBAINES relativement pauvres
PAMECAS : Oui IMCEC : Oui
42
EFFICACITE ECONOMIQUE DES INSTITUTIONS DE MICROFINANCE EN ZONE
RURALE
ETUDE DE CAS : ZONE RURALE DE SANDIARA AU SENEGAL
Sous-dimension 1.3 Choix sectoriels et
socio-économiques de l'IMF
L'IMF fournit-elle des services aux catégories
suivantes ?
Petites, micro-entreprises dans l'artisanat ou le commerce
Paysans sans terre
Travailleurs journaliers
Organisations poursuivant des objectifs
socio-économiques et/ou culturels
Hommes
Femmes
Jeunes de moins de 25 ans
Personnes illettrées
Personnes appartenant à des minorités
ethniques
Personnes appartenant à des minorités
religieuses ou culturelles
Personnes appartenant à des partis minoritaires ou
à l'opposition politique
PAMECAS : Oui a toutes les questions sauf pour les
organisations poursuivant des objectifs
socio-économiques et /ou culturelles
IMCEC : oui a toutes les questions, avec de nouveaux produits
d'un programme pour les
jeunes de moins de 25 ans.
43
EFFICACITE ECONOMIQUE DES INSTITUTIONS DE MICROFINANCE EN ZONE
RURALE ETUDE DE CAS : ZONE RURALE DE SANDIARA AU SENEGAL
Sous-dimension 1.4 Stratégie opérationnelle
de l'IMF pour atteindre les pauvres et les populations exclues
socialement
L'IMF a-t-elle défini un groupe cible ? PAMECAS : Oui
IMCEC : Oui
L'IMF utilise-t-elle des critères de sélection pour
mieux cibler le groupe cible ?
PAMECAS : Oui IMCEC : Oui
L'IMF utilise-t-elle un de ces mécanismes de
sélection (a à d) pour améliorer la portée vers les
pauvres :
a) Un indicateur unique ou une combinaison d'indicateurs comme
l'illettrisme, la
Surface de terre, la possession d'une télé, etc.
PAMECAS : Oui IMCEC :Oui
b) un index de pauvreté/vulnérabilité
dérivé d'un ensemble d'indicateurs et utilisant des
Pondérations ? PAMECAS : non IMCEC : non
c) Ciblage géographique des populations pauvres en
utilisant des données socio-Économiques comme le pourcentage de
pauvres dans la zone, la mortalité infantile, etc. ?
d) Classification participative de la richesse (la
communauté elle-même identifie les pauvres en son sein et ceux
identifiés comme pauvres peuvent devenir clients) ?
PAMECAS : Oui IMCEC : Oui
QUESTIONS SUR L'ETAT DES SIG DE L'IMF
Sur les 12 derniers mois (ou sur la dernière année
enregistrée) taille moyenne des prêts
(En monnaie locale) ? = PAMECAS :- IMCEC : 350000 FCFA Sur les
12 derniers mois (ou sur la dernière année enregistrée)
taille moyenne des prêts
Pour les nouveaux emprunteurs (1er prêt) (en monnaie
locale) ? PAMECAS : néant IMCEC : spécifique au client entre
50000 FCFA et 35000000 FCFA
DIMENSION 2: SERVICES ET PRODUITS POUR LES POPULATIONS
EXCLUES
Sous-dimension 2.1 Type de services
financiers
Y-a-t-il un montant minimum de dépôt pour
l'épargne VOLONTAIRE ? Si oui, quel est ce
montant (en monnaie locale) ? PAMECAS : Non IMCEC : Oui,
1000 FCFA
44
EFFICACITE ECONOMIQUE DES INSTITUTIONS DE MICROFINANCE EN ZONE
RURALE
ETUDE DE CAS : ZONE RURALE DE SANDIARA AU SENEGAL
Y-a-t-il un montant minimum pour un prêt ? Montant en
monnaie locale ? PAMECAS : 5000
FCFA IMCEC : 5000 FCFA
Combien l'IMF a-t-elle de types de crédits
différents? PAMECAS : 4 IMCEC : 2
(ordinaire et spécial)
Combien l'IMF a-t-elle de types d'épargne volontaire
différents? PAMECAS : 2 IMCEC :
L'IMF offre-t-elle des produits d'assurance -vie,
assurance-maladie et/.ou d'autres types
d'assurance individuelle pour les clients? PAMECAS : Oui IMCEC :
Oui
L'IMF propose-t-elle des crédits à la consommation
ou des prêts d'urgence pour les
ménages ? PAMECAS : Non IMCEC : Oui
Pourcentage du volume de prêts dans le portefeuille de
l'IMF ? PAMECAS : Néant IMCEC : -10%
L'IMF propose-t-elle des crédits à l'habitat ?
PAMECAS : Oui IMCEC : Oui
Quel est le taux d'intérêt effectif sur le produit
de crédit le plus important ?
PAMECAS : 1,5 dégressif mensuel IMCEC : en dessous de
24%
Quel est le taux d'intérêt effectif pratiqué
par les banques commerciales/ publiques sur des
produits similaires ? PAMECAS : IMCEC :
Pour les organisations ayant des membres (ex :
coopératives, unions de crédit, banques
villageoises), à combien s'élève, en monnaie
locale, le montant de la cotisation initiale pour la
première année pour devenir membre? PAMECAS : IMCEC
: 15000 FCFA
L'IMF a-t-elle recours à la terre ou à la
propriété immobilière (avec des titres légaux)
comme
forme de garantie? PAMECAS : Oui IMCEC : Oui
L'IMF a-t-elle recours à des formes de garanties sociales
(exemple: groupe de solidarité, recommandation par une tierce partie de
confiance, etc. PAMECAS : Oui IMCEC : Oui , il y a des formulaires
conçus
Sous-dimension 2.2 Type de services non
financiers
L'IMF offre-t-elle (elle-même ou en étroite
collaboration avec d'autres institutions) les services suivants aux clients et
/ou à leur communauté :
45
EFFICACITE ECONOMIQUE DES INSTITUTIONS DE MICROFINANCE EN ZONE
RURALE
ETUDE DE CAS : ZONE RURALE DE SANDIARA AU SENEGAL
1 ... Service de santé préventive
PAMECAS : Oui IMCEC : Si, certains
comme ENDA (VIH)
3 ... services de soins curatifs PAMECAS :
IMCEC : Non
4 ... services d'éducation nutritionnelle
PAMECAS : IMCEC : Non
5 ... formation pour les petites entreprises
PAMECAS : IMCEC : Oui
(développement en intégrant la
budgétisation)
6 ... alphabétisation PAMECAS : Non
IMCEC : Non
7 ... formation sociale PAMECAS : Non IMCEC :
Non
8 ... conseils légaux PAMECAS : Non
IMCEC : Oui
9 ... Information sur les marchés (Intrants,
production,
commercialisation) PAMECAS : Non IMCEC : Oui,
avec la création d'un
centre financier agricole futur
10 ... appui à la scolarité des enfants
PAMECAS : Non IMCEC : Non
DIMENSION 3: AMELIORATION DU CAPITAL SOCIAL ET POLITIQUE
DES CLIENTS ET DES COMMUNAUTES
Sous-dimension 3.1 Gain de pouvoir pour les clients (qui
parmi eux et pour quoi)
Les clients de l'IMF élisent-ils des représentants?
PAMECAS : Oui IMCEC : Oui
Quelles sont les fonctions des membres élus?
PAMECAS : conseil d'administration, comite de crédit IMCEC
: délégation de pouvoir
46
EFFICACITE ECONOMIQUE DES INSTITUTIONS DE MICROFINANCE EN ZONE
RURALE
ETUDE DE CAS : ZONE RURALE DE SANDIARA AU SENEGAL
% de femmes parmi les membres élus (comparé au % de
femmes parmi l'ensemble des
clients) PAMECAS : néant IMCEC : 30%
% de paysans sans terre parmi les membres élus
(comparé au % de paysans sans terre parmi
l'ensemble des clients) PAMECAS : Non IMCEC : Non
% de jeunes (moins de 25 ans) parmi les membres élus
(comparé au % de jeunes parmi
l'ensemble des clients). PAMECAS : Non IMCEC : Non
Les représentants des clients et la direction de l'IMF se
rencontrent-ils pour discuter de La structure et de la conduite de
l'institution? PAMECAS : Oui IMCEC : Oui
Pourcentage des clients attendus participant effectivement aux
réunions ? PAMECAS : rares IMCEC : 2 /3
47
EFFICACITE ECONOMIQUE DES INSTITUTIONS DE MICROFINANCE EN ZONE
RURALE
ETUDE DE CAS : ZONE RURALE DE SANDIARA AU SENEGAL
Sous-dimension 3.2 Rôle de l'IMF comme institution
de lobbying pour les exclus
Des membres de la direction de l'IMF sont ils des membres
élus des organisations Suivantes :
- conseils du village/communauté locale ? PAMECAS : Oui
IMCEC : Oui
- partis politiques PAMECAS : Non IMCEC : Oui
Des membres de la direction de l'IMF participent-ils dans les
organisations suivantes :
Organisations religieuses PAMECAS : Oui IMCEC : Oui
Organisations culturelles/communautaires PAMECAS : Oui IMCEC :
Oui Est-ce que l'IMF influence les prises de décisions en ce qui
concerne les organisations : - organisations gouvernementales sur la zone
d'intervention de l'IMF ? PAMECAS : Non IMCEC : Non (parfois)
-ONG/secteur privé sur la zone d'intervention de l'IMF ?
PAMECAS : Non
IMCEC : Non
48
EFFICACITE ECONOMIQUE DES INSTITUTIONS DE MICROFINANCE EN ZONE
RURALE
ETUDE DE CAS : ZONE RURALE DE SANDIARA AU SENEGAL
Sous-dimension 3.3 Transparence, responsabilité et
accès à l'information
Les clients reçoivent-ils des documents écrits
rapportant chacune de leurs transactions
financières? PAMECAS : Oui IMCEC : Oui
Les clients ont-ils un carnet pour leurs compte épargne?
PAMECAS : Non IMCEC : Oui
Les clients ont-ils un carnet pour leurs crédits? PAMECAS
: Non IMCEC : Oui
Les autorités locales, ONG, et autres institutions
sont-elles informées sur les activités,
Produits et services de l'IMF? PAMECAS : Non IMCEC : Oui Les
clients, en tant que pairs, sont-ils impliqués dans les prises de
décisions de l'IMF
(Sélection des emprunteurs, etc.) ? PAMECAS : Oui IMCEC :
Oui
Quelle est le montant maximum de prêt qu'un agent de
crédit de base peut accorder sans demander l'accord d'un niveau
supérieur dans l'IMF (en monnaie locale) ? PAMECAS :
3000000 FCFA IMCEC : néant
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EFFICACITE ECONOMIQUE DES INSTITUTIONS DE MICROFINANCE EN ZONE
RURALE
ETUDE DE CAS : ZONE RURALE DE SANDIARA AU SENEGAL
DIMENSION 4: RESPONSABILITE SOCIALE DE L'IMF
Sous-dimension 4.1 Règles de conduites de l'IMF comme
employeur
L'IMF fournit-elle un lieu de travail sécurisé (ex:
protection pour les caissiers, pour les agents
de crédit se déplaçant avec des fonds, etc.
PAMECAS : Oui IMCEC : Oui
L'IMF fournit-elle une couverture santé pour les
employés? PAMECAS : Oui
IMCEC : Oui
Formation pour les employés (% du budget annuel de l'IMF)
PAMECAS : Oui
IMCEC : Oui
Sous-dimension 4.2 Adaptation à la culture, aux
valeurs et traditions locales
L'IMF conduit-elle des études sociales avant d'ouvrir une
nouvelle agence/antenne (enquêtes sur les formes informelles de services
financiers, structures sociales de la communauté locale, valeurs et
traditions locales, etc.) PAMECAS : Oui
IMCEC : Oui
L'IMF a-t-elle déjà conduit des études
d'impact social? PAMECAS : Oui
IMCEC : Oui
L'IMF travaille-t-elle avec les autorités locales ?
PAMECAS : Oui
IMCEC : Oui
L'IMF propose-t-elle des services spécifiquement
adaptés aux préférences sociales, religieuses ou
culturelles des clients (exemple : épargne dédiées au
pèlerinage, pas de « taux d'intérêt » dans les
zones musulmanes, etc.) ? PAMECAS : Non
IMCEC : Non
L'IMF travaille-t-elle avec des agents de crédit qui
parlent les langues locales et
connaissent la culture locale ? PAMECAS : Oui IMCEC : Oui
50
EFFICACITE ECONOMIQUE DES INSTITUTIONS DE MICROFINANCE EN ZONE
RURALE
ETUDE DE CAS : ZONE RURALE DE SANDIARA AU SENEGAL
III) TROISIEME PARTIE
C) SYNTHESE ET PERSPECTIVES DE SOLUTIONS
1) SYNTHESE DES RECHERCHES EN ZONE RURALE
L'objectif essentiel de toute recherche est de pouvoir
dégager une synthèse même brève mais
détaillée des différentes réponses trouvées
sur le point de recherche.
Il est vrai que le recueil de ces résultats de recherche
ne fut pas sans encombre dus essentiellement aux déplacements
réguliers sur la zone d'étude.
Les recherches ont aboutit a des résultats majoritairement
satisfaisants par rapport aux attentes préconisées par l'objectif
de l'étude. De par ces résultats plusieurs points noirs seront
mis en relief ; mais aussi, certains points positifs au contraire vont nous
intéresser en termes d'apports.
Les résultats de l'étude ne font pas état
d'abus massifs et généralisés des principes du secteur de
microfinance au Sénégal.
Une première critique est faite quant au ciblage des
populations dites pauvres, en effet IMCEC soutient que les plus pauvres ceux
dans l'extrême pauvreté ont besoin de dons ce qui est contraire a
la vision de PAMECAS et du Pr YUNUS qui soutiennent qu'il faut aider les
pauvres à entreprendre quelque soit leur définition, l'essentiel
est qu'ils soient dotés d'un esprit de créativité, d'une
volonté.
La seconde opposition met en exergue le fait que pour les deux
institutions étudiées après une sélection a priori
logique de la viabilité financière comme objectif premier, le
choix entre services pour les pauvres et ceux pour les plus pauvres comme
deuxième objectif est un paradoxe car les deux institutions ayant
optées pour les pauvres d'abord font encore dos aux objectifs initiaux
préconisés par les bases idéologiques du
microcrédit.
Serait-il efficace pour le développement d'une zone
quelconque de prôner les services accordes aux pauvres sur les services
consacres aux plus pauvres parmi les pauvres ?
Cette lutte contre la pauvreté par le biais de la
microfinance serait-elle efficiente si les véritables pauvres (la basse
classe) ne sont pas pris en compte ?
Le troisième point concerne les choix sectoriels et
socio-économiques de l'IMF car on constate que IMCEC ne se concentre pas
sur les petites et micro entreprises dans l'artisanat et le commerce ni sur les
travailleurs journaliers. De plus les deux institutions n'ont aucune
orientation vers les paysans sans terre.
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Le caractère du crédit accorde qui souvent est axe
sur l'offre au lieu d'être plus accentué sur les besoins des
clients c'est-à-dire la demande qui constitue un autre point
d'inefficience des stratégies et politiques de micro-financement .
Pour les services non financiers certains ne devraient ils pas
être intégrés pour augmenter le champ d'application de
l'offre ? Comme les services de soins curatifs, l'alphabétisation
etc...
Toute IMF s'expose en permanence à une forte
probabilité de perte appelée « risques » (non retour de
prêts, dépenses extravagantes) pouvant nuire non seulement
à la pérennité de ses interventions, mais également
à la viabilité des projets financés et à l'impact
socio-économique que ses initiatives peuvent avoir sur les populations
cibles. Par souci d'affronter ces dits risques certaines IMF sont plus
concentrées sur la viabilité financière que sur n'importe
quel autre objectif de base du microcrédit.
L'analphabétisme de bon nombre de clients qui fait souvent
que certaines institutions ne voient les pas comme entrepreneurs potentiels
conduisant ainsi a un manque de confiance.
Les recherches nous ont aussi permis de déceler un manque
de communication entre les institutions et les populations locales de la zone
concernée, manque causé par le déficit d'implication des
populations pauvres de la zone qui devaient permettre aux IMF de mieux adapter
les produits aux besoins des clients.
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2) SOLUTIONS POSSIBLES POUR UNE OPTIMALITE DES POLITIQUES
DE MICROFINANCE EN ZONE RURALE
Apres une étude de terrain détaillée, il est
logique d'essayer de dégager certains points d'accès pour
permettre, aux décideurs et ONG, d'établir des politiques plus
optimales en vue d'une lutte plus efficace contre la pauvreté.
Pour ce faire, plusieurs chemins seront frayés,
grâce à la précédente synthèse des
résultats sur le terrain .Ces chemins seront délivrés
comme suit sous forme de recommandations :
-Améliorer la transparence en rendant obligatoire
l'affichage des taux d'intérêts et des conditions des produits
offerts par les SFD.
- Lancer le débat sur l'opportunité de la loi sur
l'usure
- Corriger les faiblesses d'application de l'article 20 du code
des obligations civiles et commerciales sur les actes des illettrés
-Renforcer les capacités des clients par des modules de
formations en éducation financière.
-Mettre en place une centrale des risques pour appréhender
avec exactitude l'ampleur du surendettement et des emprunts multiples dans le
secteur de la microfinance
-La mise en oeuvre d'une campagne de communication à
grande échelle pour imprégner les populations pauvres.
-Prendre des mesures pour interdire l'affichage des photos des
clients défaillants par certains SFD.
-La décentralisation de certaines institutions en milieu
urbain vers le milieu rural puisque l'extrême pauvreté au
Sénégal n'est pas en zone urbanisée.
-Proposer des crédits individuels
-Alléger les procédures d'octroi de prêts
dont la durée fait parfois défaut a un besoin immédiat
-Augmenter le montant des prêts juges trop petits par bon nombre de
clients
-O?rir plus de flexibilité sur les délais de
remboursement
-O?rir aux clients fidèles des ristournes sur les taux
d'intérêt, ce qui les inciterait a plus emprunter et a rembourser
a échéance.
-Le niveau d'éducation en général et
d'éducation financière en particulier constitue la principale
cause d'abus que subissent les clients des services de microfinance au
Sénégal.
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-L'adaptation des services par tranche d'âge car un jeune
est plus apte et plus actif à entreprendre des projets qu'une personne
âgée. De la même manière qu'on cible les pauvres, un
ciblage par tranche d'âges devrait être effectué ; c'est un
processus qui pourra très probablement conduire à des
résultats futurs efficaces de réduction de la pauvreté.
-Augmenter le contrôle et le suivi des institutions de
microfinance pour ainsi réduire le risque de fraude qui conduit le plus
souvent certaines institutions a la faillite.
-Augmenter l'aide gouvernementale pour la lutte contre la
pauvreté axée sur la microfinance.
-Les intégrations économiques comme l'UEMOA
devraient considérer très activement la microfinance dans leurs
objectifs en augmentant leurs financements et en optant pour une politique de
lutte contre la pauvreté axée sur la microfinance.
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CONCLUSION GENERALE
La microfinance a apporté au Sénégal une
bouffée d'oxygène pour les pauvres entrepreneurs qui ont pu
grâce au microcrédit augmenter leurs revenus. Sur les sites web et
les publications des différentes IMF nous pouvons souvent lire des
témoignages de personnes qui ont réussi grâce au
microcrédit. Ceci est encourageant certes, mais ce n'est pas le cas de
tous les clients puisque l'octroi de prêts attire aussi des
«opportunistes » qui ne sont pas très investis dans leur
activité. C'est entre autres pour cela qu'on assiste de plus en plus
à une baisse des taux de remboursements.
C'est pourquoi, il convient de dire que la microfinance, avec
tous les produits financiers qu'elle regroupe, ne peut être qu'une
solution partielle au problème
complexe qu'est la pauvreté. Certes, elle est
nécessaire, mais pas suffisante. Alors, il ne faut surtout pas lui
approprier des enjeux qui ne lui sont pas destinés, tels que politiques,
sociaux ou légaux, car ces attentes disproportionnées la
condamneraient à l'échec. La microfinance ne doit en aucun cas
être substituée aux autres formes d'aides que les pouvoirs publics
peuvent apporter et qui sont tout aussi importants pour réduire la
pauvreté. Les gouvernements et les grandes institutions internationales
sont contraints à une réflexion permanente sur les origines de la
pauvreté et les méthodes et outils pour y remédier.
Après avoir dressé un rapport complet sur la
situation du microcrédit au Sénégal, en mettant en avant
les problèmes auxquels sont confrontées les IMF aujourd'hui, on
peut conclure que le microcrédit reste un bon outil de
développement en termes de lutte contre la pauvreté, mais non pas
un outil de survie. Ceci dit, comparé à l'économie
informelle, le microcrédit pénalise moins les pauvres parce que
ses taux restent moins élevés, et reste un outil indispensable
à utiliser.
Toutefois, son utilisation ainsi que le fonctionnement des IMF ne
sont pas optimaux : l'étude démontre clairement qu'un changement
structurel et idéologique est nécessaire pour faire du
microcrédit un outil encore plus adapté à la demande des
populations dites pauvres.
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BIBLIOGRAPHIE
Attali, Jacques, Arthus-Bertrand Yann, De Lima Pascal (2007),
Voyage au coeur d'une révolution : la microfinance contre la
pauvreté, éditions Jean-Claude Lattès.
DALEY-HARRIS S. (2009), « Etat de la campagne du Sommet du
Microcrédit », Rapport 2009.
M. YUNUS, Vers un monde sans pauvreté, J.C. Lattès,
Paris, 1997. Témoignage du père de la Grameen Bank, à
l'origine de l'essor de la microfinance.
Mémoire de maitrise Falcucci Alyson : Microfinance Impact
sur pauvreté PED 2012.
MEF, Rapport provisoire : bilan diagnostic du DSRP-II. Document
de travail, Dakar, juillet 2010.
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SITES WEB
www.wikipédia.com/ Grameen bank
www.lamicrofinance.sn
www.pamecas.sn
www.uimcec.sn
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ANNEXE
I) QUELQUES TERMES USUELS EN
MICROFINANCE
AGENT DE CREDIT : Un membre du personnel technique d'un SFD ; il
a pour tâche la mise en place et la gestion des crédits. Il
s'occupe particulièrement de l'instruction des dossiers de
Crédit, les opérations de décaissement, de suivi et de
recouvrement des crédits.
DEPOTS : Les fonds, autres que les cotisations et contributions
obligatoires, recueillis par le système financier
décentralisé auprès de ses membres ou de sa
clientèle avec le droit d'en disposer dans le cadre de son
activité, à charge pour lui de les restituer à la demande
des déposants selon les termes convenus.
DRS/SFD (Direction de la Réglementation et de Supervision
des SFD) : Le bras technique du Ministère de l'Economie et des Finances
chargé de veiller au respect de la règlementation par les SFD.
C'est elle qui délivre les agréments.
INSTITUTION MUTUALISTE OU COOPERATIVE D'EPARGNE ET DE CREDIT :
Groupement de personnes, doté de la personnalité morale, sans but
lucratif et à capital variable, fondé sur les principes d'union,
de solidarité et d'entraide mutuelle et ayant principalement pour objet
de collecter l'épargne de ses membres et de leur consentir du
crédit ;
PRETS : Tout acte par lequel un système financier
décentralisé met, à titre onéreux, des fonds
à la disposition d'un membre ou d'un client à charge pour ce
dernier de les rembourser à l'échéance convenue.
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II) ORGANIGRAMME DE L'UM-PAMECAS
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