1.1.3. Problématique de recherche
1.1.3.1 Problème
La position estuarienne de la ville de Douala, sa
topographie, ses données climatiques et hydrologiques y compris son
poids démographique, prédisposent certains quartiers aux
inondations et aux remontées de capillarité en saison pluvieuse
(Mainet G., 1986).
C'est le cas des quartiers Nkolmintag, Nylon et Tergal,
où la platitude du relief, la nature du sol et les cours d'eau
produisent des conditions propices à l'occurrence des risques
hydrologiques étudiés. Aujourd'hui plusieurs milliers de
personnes, pauvres pour la plupart, habitent cette zone à risque. Ces
dernières sont réellement exposées aux risques
hydrologiques étudiés. Lors des inondations et des
remontées de capillarités on enregistre très souvent des
pertes matérielles, de nombreux sinistrés et une
dégradation du milieu de vie.
1.1.3.2 Débat
Au delà du cadre de cette étude, la
prégnance du risque d'inondation dans la ville de Douala
intéresse plusieurs chercheurs. Leurs positions sur ce risque naturel
sont diverses. Sans être exhaustif, les travaux de Meva'a D. et al.
(2010) sur « l'analyse spatiale du risque d'inondation dans le
bassin versant du Mbanya, à Douala capitale économique du
Cameroun », reposant sur une problématique de gestion
pré - catastrophe, s'inspirent de l'approche classique
aléa-vulnérabilité. Toutefois cet auteur donne une
dimension « sociétale » à l'aléa.
Ce qui permet de mettre en lumière les logiques individuelles qui
plombent la gestion préventive et participative des inondations et de
leurs corollaires dans le bassin versant du Mbanya. Ce postulat rend
effectivement compte de la connexité des rapports entre risque naturel
et société. Travaillant sur les facteurs d'aggravation du risque
d'inondation dans la ville de Douala, Onana V.P. et al., (2005),
démontrent que ceux-ci sont dus à sa croissance spatiale
anarchique. Cette dernière exerce une pression sur l'environnement qui
se traduit par « un étranglement des réseaux de
drainage naturel ou des cours d'eau et une colonisation des berges des
réseaux de drainage naturels et des environs des plans
d'eau », principale cause des inondations. Cette étude
conçoit également le risque comme un croisement entre
l'aléa et la vulnérabilité. La
vulnérabilité, telle que définit par l'auteur, est
supposée rendre compte d'une réalité statique or
l'étude est diachronique. Ce décalage, susceptible de restreindre
l'action politique, provient de l'insuffisance de ce concept à
interpréter des réalités dynamiques (Pigeon P., 2002).
D'autres auteurs pensent que le risque d'inondation est préoccupant dans
certains bassins versants de la ville de Douala parce qu'il est mal
géré depuis plus d'une décennie par les autorités
urbaines (Fogwe Z. et Tchotsoua M. 2007). On voit bien qu'ici la question
du comment réduire le risque, est abordée sous l'angle
de la vulnérabilité fonctionnelle, c'est - à - dire que
l'exposition au risque d'inondation relève d'un déficit
d'appropriation de cette contrainte en tant que point focal de la gestion des
sites urbains exposés.
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