I.3.3. Les traits
démographiques et socio-économiques
I.3.3.1. La population
Il nous paraît important de montrer la dimension
démographique de la région, étant donné son
influence sur l'état des exploitations caféicoles. En effet, la
dimension démographique de l'exploitation explique, pour la plupart des
cas, la main d'oeuvre disponible pour effectuer les lourds travaux d'entretien,
de récolte et de vente de café. En outre, la densité ou la
répartition de la population détermine la disponibilité de
la terre qui sera allouée à la caféiculture.
Un problème qui se pose avec acuité dans le
KIRIMIRO, c'est celui de la densité de la population. Avec des
densités qui dépassent souvent 300habitants/km2 et
atteignant même 500habitants/km2 dans certaines communes,
l'agriculture s'organise en de petites parcelles et la monoculture fait place
aux associations des cultures, ce qui donne aux champs l'aspect de jardins
(Bidou et al., 1991). Ceci risque de provoquer le recul
des cultures consommatrices de terres dont le café, le manioc et la
patate douce.
La croissance démographique dans la région
limite l'expansion des exploitations caféicole. Une situation de
concurrence pour la terre entre la caféiculture et le reste des
productions agricoles est dès lors certaine. En effet, la phytotechnie
du café adoptée au Burundi n'accepte pas l'association de
celui-ci avec d'autres cultures (sauf au cours des trois premières
années). En outre, les agriculteurs privilégient les cultures
vivrières en raison de la sécurité alimentaire. Ils ne
sont plus à mesure d'étendre leurs parcelles de café comme
ils le voudraient.
I.3.3.2. Les ressources en force de travail
En général, les travaux agricoles sont
exécutés par la main d'oeuvre familiale. Toutefois, pendant la
période de pointe, certains font appel à une main d'oeuvre
salarié. Celle-ci est encore disponible dans la région de
KIRIMIRO. La contrainte reste, de manière relative, le revenu pour
pouvoir s'en procurer. Aujourd'hui, le prix journalier payé à la
main d'oeuvre salarié varie 1000 à 1500 Fbu accompagné
d'un repas journalier accompagné d'un repas de la journée
estimé entre 500 et 700 FBU.
I.3.3.3. La terre
La terre devient de plus en plus un facteur rare dans la
région naturelle de KIRIMIRO ; cela s'explique par une pression
démographique plus ou moins élevée. De manière
générale, la terre se transmet de père en fils par
l'héritage. D'autres modes d'attribution des terrains sont l'achat, la
cession gratuite ou la location. Suite à l'exigüité et
à l'inégale répartition des terres dans la région,
certains paysans ne sont plus capables de satisfaire leurs besoins
alimentaires, en exploitant uniquement leur propre parcelles. Ils sont ainsi
obligés de louer des terres à cultiver, aussi bien sur les
collines que dans les marais surtout pour les cultures du haricot et la patate
douce. La location est payée en espèces ou alors en nature, sous
forme de bière ou de main d'oeuvre.
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