

UNIVERSITE DU BURUNDI
s
FACULTE DES SCIENCES ECONOMIQUES ET
ADMINISTRATIVES
DEDICACE
A ma très chère Maman,
Analyse des déterminants de l'offre
du café dans la région naturelle de KIRIMIRO
(1990-2012)
A mes Soeurs: Priscilla, Evelyne et Naomi,
A mon frère Samson,
A tous ceux qui me sont chers.

Je dédie ce mémoire.
Par
BARANDERETSE Jules
Sous la direction de:
Dr. Ir. NIMENYA Nicodème
Dr Prisca NIYUHIRE
Mémoire présenté et défendu
publiquement en vue de l'obtention du grade de Licencié ès
sciences Economiques et Administratives.
Option : ECONOMIE RURALE
Bujumbura, SEPTEMBRE 2014
DEDICACES
A ma très chère Maman,
A mes Soeurs: Priscilla, Evelyne et Naomi,
A mon frère Samson,
A tous ceux qui me sont chers.
Je dédie ce
mémoire
REMERCIEMENTS
Au terme de ce travail, il nous est très
agréable de nous acquitter de notre dette de reconnaissance envers
toutes les personnes qui, de près ou de loin, nous ont
prêté mains fortes en faveur de sa réalisation.
Qu'il nous soit permis de remercier sans détour, ni par
l'esprit d'imitation, le Dr Ir NIMENYA Nicodème, professeur à la
Faculté d'Agronomie et de Bio-Ingénierie(FABI) et Professeur
visiteur à la FSEA qui, malgré son emploi du temps très
chargé, a accepté de diriger ce travail avec compétence,
abnégation et assiduité. Son zèle de travail et ses
remarques scientifiques nous ont été d'une importance
incommensurable dans la réalisation de ce travail de recherche.
Qu'il trouve ici notre témoignage de gratitude.
Nous pensons aussi à tous les professeurs de la FSEA
pour avoir participé à notre formation tant morale
qu'intellectuelle.
Que nos éducateurs depuis l'école primaire
jusqu'au secondaire, pour nous avoir livré leurs savoir, trouvent ici
l'expression de notre profond respect. Qu'ils sachent que leurs louables
efforts sont à l'abri de l'oubli.
Nous remercions aussi nos collègues de classe depuis
l'école primaire jusqu'à l'université.
Nous aurons été d'une ingratitude sans limite en
passant sous silence l'accueil chaleureux du personnel de l'ARFIC, IGEBU, DPAE
GITEGA, SOGESTAL KIRIMIRO, INTERCAFE, CNAC MURIMAWISANGI, Association
NSHIRAMAZINDA pour nous avoir fourni des informations précieuses.
Enfin nous remercions vivement les familles MANIRAKIZA Charles
et NDIKUMANA Bonaventure pour leur soutien tant moral que matériel.
A tous et à chacun, nous disons merci.
Que notre succès soit votre fierté.
BARANDERETSE Jules
SYMBOLES, SIGLES ET
ABREVIATIONS
0C : degré Celsius
ABEC : Association Burundaise des
Exportateurs du Café
ARFIC : Autorité de
Régulation de la Filière Café
BCC : Burundi Coffee Company
BRB : Banque de la République
du Burundi
CEE : Communauté Economique
Européenne
Cm : centimètre
CNAC : Confédération
Nationale des Associations des Caféiculteurs
CURDES : Centre Universitaire de Recherche et de
Développement Economique
et Social
DPAE : Direction Provinciale de
l'Agriculture et de l'Elevage
EAC : East African Community
Etc. : et cetera
FABI : Faculté d'Agronomie et de
Bio-Ingénierie
Fbu : Franc burundais
FSEA : Faculté des Sciences
Economiques et Administratives
Ha : hectare
IDEC : Institut de Développement
Economique
IGEBU : Institut Géographique du
Burundi
Intercafé : Association
interprofessionnelle du café du Burundi
ISABU : Institut des Sciences Agronomiques du
Burundi
ISTEEBU : Institut des Statistiques et Etudes
Economiques du Burundi
Kg : kilogramme
M : mètre
MINAGRIE : Ministère de l'Agriculture et de
l'Elevage
mm : Millimètre
OCDE : Organisation de Coopération
et de Développement Economique
OCIBU : Office du Café du
Burundi
OCIRU : Organisation des Cultures
Industrielles du Ruanda-Urundi
OIC : Organisation
Internationale du Café
Op.cit : opera citatoe
P. : Page
PAGE : Projet d'Appui à la
Gestion Economique
PASA : Projet d'Appui aux Services
Agricoles
pH : potentiel
d'Hydrogène
PIB : Produit Intérieur
Brut
SAN : Stratégie Agricole
Nationale
SODECO : Société de
Déparchage et de Conditionnement
SOGESTAL : Société de Gestion
des Stations de Lavage
SRD : Société
Régionale de Développement
T : Tonne
UB : Université du
Burundi
US : United States
Table des matières
Page
DEDICACES
i
REMERCIEMENTS
ii
SYMBOLES, SIGLES ET ABREVIATIONS
ii
LISTE DES FIGURES ET TABLEAUX
viii
Liste des annexes
ix
Introduction générale
1
1.Contexte
1
2. Problématique
2
4. Objectif de l'étude
4
5. Hypothèse de travail
4
6. Méthodologie de recherche
4
7. Délimitation et articulation du travail
5
CHAPITRE I : GENERALITES SUR LA CULTURE
DU CAFE AU BURUNDI
6
I.0. Historique de la culture du café au
Burundi
6
I.1. Caractéristiques de la plante
7
I.1.1. Les caractéristiques physiques
7
I.1.2. La culture et le traitement
7
I.1.3. Les Zones d'aptitude caféicole
8
I.1.4. Les principales techniques culturales
vulgarisées au Burundi
8
I.2. Réformes dans la filière
café
10
I.2.1. Réformes initiales
10
I.2.2. Réformes et redressement récents
10
I.3. Présentation du milieu d'étude
12
I.3.1. Localisation
12
I.3.2. Caractéristiques physiques
12
I.3.2.1. Relief
12
I.3.2.2. Le Climat
13
I.3.2.3. Les sols
13
I.3.2.4. La végétation
14
I.3.3. Les traits démographiques et
socio-économiques
14
I.3.3.1. La population
14
I.3.3.2. Les ressources en force de travail
14
I.3.3.3. La terre
15
I.3.3.4. Les sources de revenu
15
I.3.4. Potentialités agricoles et encadrement
caféicole dans la région de KIRIMIRO
15
I.3.4.1. Les cultures vivrières
15
I.3.4.2. La culture du café dans le KIRIMIRO
15
I.3.4.3. L'encadrement caféicole dans le
KIRIMIRO
17
CONCLUSION DU PREMIER CHAPITRE
19
CHAPITRE II: LES DETERMINANTS DE L'OFFRE DU
CAFE
20
II.1. Approche théorique sur l'offre agricole
20
II.1.1. Production et offre
20
II.1.2. Les sources de l'offre
21
II.1.3. L'offre dans le concret
21
II.1.4. Les principaux déterminants de l'offre
du café dans la région de KIRIMIRO
21
II.2. L'influence du prix
22
II.2.1. Formation des prix
22
II.2.1.1. Evaluation des effets quantitatifs de
l'impact du prix au producteur
22
II.2.1.2. La politique des prix agricoles au Burundi
23
II.2.1.3. La politique des prix des cultures
d'exportation
23
II.2.1.4. Les prix payés comme facteur
d'incitation
23
II.2.1.5. Le rôle des prix dans
l'économie
24
II.2.1.6. Le rôle des prix à travers les
politiques des prix agricoles au Burundi
25
II.2.2. Les réactions de l'offre agricole
25
II.2.2.1. Considérations
générales sur le modèle d'anticipation
25
II.2.2.2. Comment réagit le planteur lorsque le
prix d'achat de son café ne couvre plus les coûts de la
production ?
26
II.2.2.3. Les prix et la rentabilité des
cultures
27
II.3. Les superficies emblavées
28
II.3.1. L'importance de la terre en agriculture
28
II.3.2. Influence des superficies emblavées
28
II.3.3. Problème d'extension des superficies
emblavées
28
II.4. L'influence de la pluviométrie
29
CONCLUSION DU SECOND CHAPITRE
30
CHAPITRE III : CADRE ANALYTIQUE
31
III.0.Introduction
31
III.1. Loi de l'offre : si le prix augmente,
alors l'offre augmente
31
III.1.1. Les fondements microéconomiques de la
loi de l'offre
32
III.2.Théorie de la fonction de production
32
III.2.1. Modèle théorique de la fonction
de production
33
III.2.2. Différentes formes fonctionnelles
33
III.2.3.Motivation du choix de la fonction de
production de type Cobb-Douglas
33
III.2.3.1.Avantages
33
III.2.3.2.Inconvénients
33
III.2.4. La fonction de production de type
Cobb-Douglas
34
III.2.5.Spécification de la forme fondamentale
générale de la fonction Cobb-Douglas
35
III.2.6. Application de la fonction Cobb-Douglas
35
III.2.7.Identification des variables
35
III.2.8. Leçons tirées des études
empiriques sur les déterminants de l'offre du
café............35
CONCLUSION DU TROISIEME CHAPITRE
37
CHAPITRE IV : ANALYSE EMPIRIQUE DES
RESULTATS
38
IV.1. Analyse de la fonction de production
38
IV.1.1. Spécification du modèle
38
IV.1.2. Description des données
39
IV.2. Statistique descriptive
46
IV.3. Analyse empirique de l'offre du café
48
IV.3.1.Estimation des paramètres du
modèle
48
IV.3.2. Estimation statistique
48
IV.3.2.1. Test de normalité
48
IV.3.2.2.Test de diagnostic sur les termes d'erreur
49
IV.3.2.3.Le test de détection de
l'autocorrélation des termes d'erreur
50
IV.4. La significativité globale des variables
du modèle
51
CONCLUSION DU QUATRIEME CHAPITRE
55
CONCLUSION GENERALE ET
RECOMMANDATIONS
56
1.Conclusion
56
2.RECOMMANDATIONS
59
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
60
ANNEXES
I
LISTE DES FIGURES ET TABLEAUX
Figures
Page
Figure 1 : Evolution de la production du
café cerise dans la région de KIRIMIRO
41
Figure 2 : Evolution de la production du
café cerise et les superficies emblavées
dans la région de KIRIMIRO
42
Figure 3 : Evolution de la production des
cerises et des précipitations dans la région de
KIRIMIRO
43
Figure 4 : Evolution des quantités de
l'urée utilisée et de la production du cafe cerise dans
KIRIMIRO
44
Figure 5 : Evolution des quantités de
pesticides utilisés(en litres)
45
Figure 6 : Evolution des prix nominaux et des
prix réels au Kg du café cerise
région de KIRIMIRO(en tonnes)
46
Figure 7 : Evolution du prix réel au kg de
café cerise et de la production du café dans la région de
KIRIMIRO(en
tonnes)..........................................................................................47
Figure 8 : Evolution du prix nominal du
haricot, banane et du maïs sur le marché de GITEGA
47
Tableaux
Tableau 1 : la statistique descriptive des
variables continues du modèle
48
Tableau 2 : Test de Normalité
49
Tableau 3: Test de White
51
Tableau 4: Test de Breusch-Godfrey
52
Tableau 5 : Résultats de la
régression par la méthode des Moindres Carrés
Ordinaires(MCO)
54
Liste des annexes
Annexe 1 : prix et production du café
cerise et parche, précipitation moyenne
II
Annexe 2 : superficie emblavée,
quantité d'urée et de pesticide utilisés
III
Annexe 3 : Les prix des principales cultures
concurrent du café dans la région de KIRIMIRO (Sur le
marché de GITEGA)
IV
Annexe 4 : Evolution du prix nominal par kg de
café cerise et du prix réel du café
V
Annexe 6:
Questionnaire d'enquete V
I
Résumé
La présente étude a pour but de mettre en relief
les déterminants de l'offre du café dans la région
naturelle de KIRIMIRO et plus spécifiquement dans les six communes les
plus productrices de cette culture. Sur le plan méthodologique, le
travail repose sur une combinaison d'approches qualitative et quantitative. Sur
le plan qualitatif, des enquêtes microéconomiques
organisées dans la zone d'étude (échantillonnage
aléatoire constitué de 60 ménages à raison de dix
ménages par commune) montrent que les caféiculteurs sont
sensibles aux variables suivantes : prix du café, prix des cultures
concurrentes du café (haricot, banane et maïs) et la
quantité d'ure utilisée.
Une analyse économétrique dérivée
de la fonction de production de type Cobb-Douglas montre que les
variables : le prix réel du café décalé d'une
et de deux périodes, précipitations, quantité
d'urée utilisée, prix de la banane de l'année en cours et
décalé de deux périodes, prix du haricot et du maïs
de l'année en cours, prix du maïs décalé de deux
périodes ; expliquent de manière significative l'offre du
café dans notre zone d'étude. A ce sujet, la gouvernance de la
filière café n'a pas été omise. Ainsi, une variable
dichotomique prenant la valeur 1 quand la filière était sous
l'autorité de l'OCIBU et 0 sous l'autorité de l'ARFIC a
été incluse dans les régresseurs. Il est attendu qu'avec
l'éclatement de l'ancien OCIBU en Intercafé-Burundi (rôle
opérateur) et ARFIC (rôle régulateur), les agriculteurs
sont mieux positionnés pour défendre leurs intérêts.
Les caféiculteurs représentés en effet à hauteur de
50% dans l'Intercafé-Burundi, pourraient assurer un meilleur partage de
surplus le long de la chaine d'offre du café (CNAC ,2011). Un
meilleur prix payé aux producteurs étant certes un
véritable incitant à l'augmentation de la production
caféicole.
Au terme de cette étude, les variables clés qui
servent de leviers sur lesquels les intervenants dans la filière
café devraient jouer pour remorquer l'offre de cette culture qui
rapporte plus de 80% des recettes d'exportation à l'Etat sont : le
prix réel au producteur du café, les prix des cultures
concurrentes du café (banane, haricot et maïs) et quantité
d'urée utilisée. L'analyse économétrique montre par
contre que les variables : pesticides, superficies emblavées et
gouvernance de la filière café n'exercent pas d'effet
significatif sur l'offre du café.
Nous proposons aux gestionnaires de la filière
café de réduire les circuits de commercialisation afin de majorer
la part du surplus qui revient aux producteurs et de tenir en
considération les fluctuations des prix des principales cultures
concurrentes du café dans la fixation du prix au producteur de cette
boisson tropicale.
Mots clés : ARFIC,
Cobb-Douglas, Elasticité, Intercafé-Burundi, Offre.
Introduction générale
1. Contexte
Le café1(*) est un produit dont l'importance n'est plus à
signaler. Ainsi, d'après les statistiques de l'Organisation
Internationale du Café (OIC), l'offre globale (café arabica et
robusta réunis) au niveau mondial, se situait au-dessus de 7 Millions de
Tonnes de café vert à la fin de l'année 2010 (FAO, 2011).
Le café est un produit important dans l'économie mondiale,
représentant des échanges commerciaux d'une valeur approximative
de 15,4 Milliards US dollars en 2010 (OIC, 2011).
Seconde marchandise la plus échangée
après le pétrole, le café est au coeur d'enjeux
économiques majeurs pour les pays du Nord comme du Sud. Chaque
année, plus de 100 millions de sacs (60 kg pour chaque sac) sont
produits dans le monde, dont plus de 80% sont échangés sur les
marchés internationaux (OIC).
Le café constitue la principale source de devises pour
certains pays en voie de développement. Les principaux
débouchés sont représentés par les pays de
l'Organisation pour la Coopération et le Développement Economique
(OCDE) à savoir les Etats-Unis d'Amérique, le Japon et l'Union
Européenne qui absorbent plus de 60% de la production mondiale. Cette
concentration du marché à la consommation en aval se trouve aussi
en amont (marché à la production) dans la mesure où le
Brésil fournit actuellement à lui seul plus de 30% de la
production mondiale suivi par le Vietnam avec 11% et la Colombie dont la part
s'élève à 10%2(*). Le nombre de personnes dans le monde directement
concerné par la production est estimé à 25 millions (125
millions si l'on inclut les familles de producteurs) répartis dans une
soixantaine de pays, auxquels s'ajoutent les dizaines de millions de personnes
dont l'activité est liée à la commercialisation du
café (OIC).
Le café a été introduit au Burundi, il y
a un siècle, alors que ce pays de la région des grands lacs
découvrait l'empire colonial sous la férule des Allemands et que
cette plante originaire du Yémen et de l'Ethiopie, revenait en Afrique
de l'Est, sous la variété d'arabica, après avoir fait un
détour par les expériences Hollandaises à Java ou
Françaises à la Réunion (Hatungimana, 2005). Pour les
caféiculteurs dont le nombre s'élève à environ
600.000 familles (40% de la population), le café génère
des revenus importants (Kimonyo et Ntiranyibagira, 2007).
2. Problématique
Au niveau mondial, la baisse de la production s'explique en
grande partie par la chute des rendements des caféiers, la vieillesse du
verger, les facteurs climatiques défavorables et surtout les attaques
des scolytes (insectes ravageurs qui détruisent les grains du
café lorsque le taux d'humidité est élevé). Selon
Dennis (OIC, 2012), économiste en chef à l'OIC ; la
saisonnalité ou la cyclicité des rendements du café, les
mauvais entretiens (le paillis a presque disparu), la pression phytosanitaire
(insectes et maladies) et la démotivation des caféiculteurs
s'ajoutent aux facteurs de la baisse des rendements du caféier. Une
faible rémunération des intervenants, en particulier les
planteurs est souvent tributaire des cours mondiaux fluctuant. Les producteurs
burundais du café reçoivent un pourcentage très faible du
prix international, environ 40%, alors qu'au Kenya, ce pourcentage est de 85%
(Ndimanya, 2002).
La filière du café burundais a traversé
dès le début des années 1990 une crise sans
précédent. La crise socio-économique qui a secoué
notre pays dans les années 1993 a détruit certains actifs de la
filière café (plusieurs acteurs de la filière :
caféiculteurs, agronomes, moniteurs agricoles, ...ont
été tué) et a entrainé l'abandon de nombreuses
plantations villageoises par les personnes déplacées ou
décédées. La chute des cours du café sur le
marché mondial et l'inflation galopante traduite par une perte
énorme du pouvoir d'achat des planteurs ont conduit au
désintéressement des agriculteurs par rapport à la culture
du café (Hubert, 2001).
L'offre du café dans la région de KIRIMIRO prend
la forme des dents de scie. Par exemple en 1990 l'offre était de 23
152,06 tonnes, en 1992 l'offre était de 10 602 tonnes, en 1993 l'offre
était 40 004 tonnes et pour l'année 2012, l'offre était de
3 183tonnes. En ce qui concerne le prix réel, il a
dégringolé d'année en année, en 1990 ce prix
était de 35,59Fbu, en 2000 ce prix était de 26,98Fbu et pour
l'année 2011, il était de 36,51Fbu. Pour les superficies
emblavées, l'année où on assiste à une grande
superficie est l'année 2004 avec 32 880 ha tandis que l'année
où on peut constater une petite superficie est en 2009 avec 15 000
ha.
En effet, on observe une diminution progressive de l'offre
caféière ainsi qu'une détérioration du prix
réel.
Au regard de tout cela, plusieurs questions peuvent se poser
dont les plus importantes sont :
-les prix réels du café cerise influencent-il
l'offre du café ?
-les prix des cultures concurrentes du café (banane,
haricot et maïs), la pluviométrie, l'urée, les pesticides
utilisés, influent-ils sur l'offre du café ?
- la gouvernance de la
filière café, les superficies emblavées et les pesticides
jouent-ils un rôle important sur l'offre du café ?
3. Intérêt du sujet
Il n'est plus ici question de rappeler la place du café
tant dans l'économie nationale que dans les revenus globaux des
ménages ruraux. Le café est produit par environ 76 pays
répartis sur les quatre continents, mais aucun ne se compare au Burundi
quant à son importance dans la vie socio-économique de ce pays.
Même si quantitativement la production burundaise est minime au niveau
mondial (0,87%), elle est cependant indispensable pour sa survie et son
progrès économique (Hubert, 2001). La caféiculture permet
de valoriser le facteur travail très souvent en sous-emploi relatif et
qui manque d'autres opportunités vers lesquelles peut être
canalisée la main d'oeuvre disponible en milieu rural. Le financement
des dépenses publiques, l'importation des biens d'équipement sont
tributaires des recettes d'exportation dont la principale source reste le
café.
Le café procure un revenu important aux ménages
ruraux, ce qui leur permet de se doter des investissements, couvrir des
dépenses variées. Ainsi, le café est parmi les produits
d'exportation agricoles qui assurent aux producteurs un revenu garanti. Les
revenus tirés du café permettent aux caféiculteurs
d'améliorer leurs conditions de vie socio-économiques. D'une
part, ces revenus sont utilisés pour la construction des maisons, le
petit commerce ou d'autres projets de développement. D'autre part, ces
revenus peuvent être utilisés pour la satisfaction des besoins
sociaux tels que les frais de scolarisation, la couverture des soins de
santé, les frais d'habillement, achat de nourriture, etc. Sur le plan
macroéconomique, le café occupe une place de choix car il
constitue l'une des principales sources de devise du pays. Selon le Rapport de
la Banque de la République du Burundi, 2011 ; dans la campagne
2011/2012, le volume du café vendu s'est élevé à
14 074 tonnes pour une valeur de 61 660 214,29 US dollars sur
une valeur totale des exportations équivalent à 235,6 Millions de
US $; soit 26,17%.
Le café continue à jouer un rôle
primordial dans l'économie nationale et cela malgré toutes les
tentatives de diversification du secteur des exportations (thé, coton,
cultures dites non traditionnelles telles que les fruits et les fleurs,...). Le
rôle prépondérant de cette culture dans l'économie
nationale est encore une fois confirmé lorsqu'on est amené
à considérer son impact dans la balance commerciale. A ce titre,
le taux de couverture des importations par les recettes d'exportation en
provenance du café se situe autour de 30% (Sindayizeruka, 2002). Le
résultat en est l'obligation de développer au maximum la culture
du café sans toutefois négliger les cultures nécessaires
à la subsistance de la population.
Au Burundi, 600 000 familles pratiquent la
caféiculture et pour eux le café représente une source
importante de revenus dans l'économie familiale (Kimonyo et
Ntiranyibagira, 2007).
« La croissance moyenne du Produit Intérieur
Brut (PIB)/an est fortement soutenue par le secteur agricole dont le secteur
des cultures de rente est représenté à 83,2% par la
culture du café (Banyiyezako, 2003). Le café représentait
85 % des revenus d'exportation du Burundi en 2007 (Banque Mondiale, 2007).
De plus, le café remplit un rôle socio-économique d'une
importance pour les Burundais. Il est présent dans sept régions
naturelles à savoir : MUMIRWA et BUYENZI, réputées de
régions de bonne aptitude, KIRIMIRO, BURAGANE et BWERU
qualifiées d'aptitudes modérées et BUYOGOMA et BUGESERA
qui sont d'aptitudes marginales (en considérant le café arabica
surtout).
Vu que notre pays dépend en grande partie de la valeur
des devises que procurent le café, cette culture procure aussi de
l'emploi à la main d'oeuvre abondante en milieu rural. L'analyse des
déterminants de l'offre du café va permettre aux décideurs
de politique agricole de prendre des décisions optimales qui
répondent aux besoins de la population compte tenu des contraintes de
l'offre mises en évidence.
C'est dans cet ordre d'idées que notre travail qui est
intitulé : « Analyse des déterminants de
l'offre du café dans la région naturelle de
KIRIMIRO » trouve ses racines.
4. Objectif de l'étude
Contribuer à l'étude des différentes
variables permettant soit l'augmentation ou la diminution de l'offre du
café dans la région naturelle de KIRIMIRO et ainsi agir en
conséquence de cause. Le choix de cette région n'est pas le fruit
du hasard, nous avons choisi cette région du fait qu'elle ne dispose
d'aucune autre culture de rente autre que le café.
5. Hypothèse de travail
Dans notre travail, nous nous sommes donnés trois
hypothèses que nous allons analyser :
1. L'offre du café est sensible aux variations du prix
du café (sur le marché local)
2. la pluviométrie, l'urée, ainsi que les prix
des principales cultures concurrentes du café (haricot, banane,
maïs) influent sur l'offre du café.
3. La gouvernance de la filière café, les
pesticides, les superficies emblavées jouent un rôle important
dans la détermination de l'offre du café.
6. Méthodologie de
recherche
Au cours de notre recherche, nous avons emprunté deux
axes :
-la première étape consiste en une recherche
documentaire en consultant notamment les annuaires agricoles, des revues
relatives à l'offre du café, des rapports de la Banque de la
République du Burundi (BRB), exploiter les données disponibles
à l'Autorité de Régulation de la filière
café (ARFIC), Intercafé-Burundi, au Ministère
d'agriculture et d'élevage (MINAGRIE), à l'Institut
Géographique du Burundi (IGEBU), Société de Gestion des
Stations de Lavage (SOGESTAL) KIRIMIRO concernant la période de 1990
à 2012 sans oublier les ouvrages disponibles dans diverses
bibliothèques.
-Pour bien mener notre travail, nous avons fait une
enquête, pour couvrir une grande partie des caféiculteurs, avons
visité des associations de caféiculteurs mais aussi nous nous
sommes entretenus avec des caféiculteurs individuellement (10
ménages par communes : GIHETA, BUGENYUZI, MAKEBUKO, NYABIHANGA,
RUTEGAMA, BUGENDANA).
Et enfin, pour l'analyse des données, nous avons fait
une analyse économétrique des données recueillies à
l'ARFIC, IGEBU, SOGESTAL KIRIMIRO, InterCafé, dans le MINAGRIE par
la méthode des Moindres Carrés Ordinaires (MCO) ; en
utilisant la fonction de production Cobb-Douglas, sans oublier de valoriser les
résultats de notre propre enquête.
7. Délimitation et
articulation du travail
Notre travail consiste à analyser les différents
déterminants de l'offre du café dans la région naturelle
de KIRIMIRO. Il porte sur une période de 1990 à 2012 et il est
axé sur quatre chapitres :
Le premier chapitre traite des
généralités sur la culture du café (pratiques
culturales, systèmes d'encadrement, réformes dans la gouvernance
de la filière, etc.). Le deuxième chapitre fait une analyse
critique des déterminants de l'offre du café dans la
région de KIRIMIRO.
Le troisième chapitre se déduit de la
théorie microéconomique notamment celle ayant trait à
l'offre agricole et des fondements économétriques y
afférents. Le quatrième chapitre est consacré aux
estimations économétriques proprement dites ainsi qu'à
l'interprétation des résultats.
Notre travail se clôture par une note sur la
conclusion générale et des recommandations à l'endroit de
divers acteurs impliqués dans le secteur du café.
CHAPITRE I : GENERALITES SUR
LA CULTURE DU CAFE AU BURUNDI
I.0. Historique de la culture du
café au Burundi
Le café a été introduit au Burundi, il y
a un siècle alors que ce pays de la région des grands lacs
découvrait l'empire colonial sous la férule des Allemands et que
cette plante originaire du Yémen et de l'Ethiopie revenait en Afrique de
l'Est, sous la variété Arabica, après avoir fait un
détour par les expériences Hollandaises à Java ou
Françaises à la Réunion. En fait, la diffusion de cet
arbuste sur les collines du Burundi remonte pour l'essentiel aux années
1930, voire 1950, dans le cadre de la politique coloniale belge de cette
région du continent (Hatungimana, 2005).
La première structure officielle pour gérer le
développement et le traitement des récoltes date de 1945. Cette
date marque la création de l'Office des Cultures Industrielles du
Ruanda-Urundi (OCIRU). Elle exerçait des compétences sur tout le
café du Ruanda-Urundi. Elle sera remplacée dès
l'indépendance par l'Office des Cultures Industrielles du Burundi
(OCIBU). La raison de la seule spécialisation sur la seule culture du
café provenait du souci de coiffer amplement les activités de la
filière qui devenaient nombreuses. C'est cette structure qui va perdurer
jusqu'à l'éclatement en 1991.
Alors que l'OCIBU s'occupait de la vulgarisation, du lavage,
du dépulpage, de l'usinage ainsi que la commercialisation ; les
tâches ont été plus tard réparties entre l'OCIBU
pour la commercialisation, la Société de déparchage et de
conditionnement (SODECO) pour l'usinage, et les SOGESTALs pour le
dépulpage et lavage tandis que les services du patrimoine vont s'occuper
de toute la gestion de la trésorerie de toute la filière pour le
compte de l'Etat.
Avant la création du BCC (Burundi Coffee Company) en
1978, l'exportation était assurée par des privées. Avec la
création du BCC, une entreprise publique ; cette tâche sera
de son seul monopole. Actuellement, l'exportation est du ressort des
privées regroupés au sein de l'Association Burundaise des
Exportateurs du Café (ABEC).
L'OCIBU s'est scindé en deux structures :
-Le 01/01/2009, un établissement à
caractère administratif dénommé
« Autorité de Régulation de la Filière
Café au Burundi » : ARFIC. Elle est chargée
d'assurer le respect des règles de fonctionnement dans la filière
café, de centraliser et de diffuser toute information tant technique,
économique que financière relative à la filière.
Elle joue également le rôle de conseil de l'Etat dans le domaine
de l'industrie, de transformation et de commercialisation.
-En décembre 2009, les acteurs de la filière
café ont créé une « Association
Interprofessionnelle du café au Burundi » :
Intercafé-BURUNDI. C'est un cadre de concertation et de décision
et elle a la responsabilité opérationnelle de la
filière.
Certaines fonctions sont transversales et sont dévolues
à la fois à l'ARFIC et à l'Inter Café. C'est
notamment la détermination des qualités et des normes,
l'information et le traitement statistique, la promotion, l'arbitrage et le
règlement des litiges. Par ailleurs, les deux organes de la nouvelle
structure doivent coopérer et collaborer pour la bonne marche du secteur
café.
I.1. Caractéristiques de la
plante
I.1.1. Les caractéristiques
physiques
Le caféier est un arbuste à feuilles
persistantes dont il existe deux espèces majeures : l'arabica qui
donne le café plus parfumé et plus doux ; et le robusta qui
donne un café riche en caféine. L'arabica est cultivé pour
l'essentiel en Amérique Latine et le Robusta en Afrique dont fait partie
le Burundi. La plante requiert des températures moyennes de 23°C
à 28°C. Une baisse des rendements s'observe si les
températures sont plus élevées. La sensibilité au
froid c'est-à-dire aux températures proches de 0°C est
forte. Des précipitations abondantes sont également
nécessaires, de l'ordre de 1 à 2 mm. L'arabica s'accommode mieux
que le robusta d'une pluviométrie et d'une température moyenne,
ce qui explique la plus large extension de son implantation (Henri, 1968).
I.1.2. La culture et le
traitement
L'essentiel de la production du café est assurée
par les petits producteurs. La densité des plantations varie largement
de 1200 à 1800 plants (même plus) à l'hectare et le mode de
culture est différent selon la taille des exploitations. La
méthode traditionnelle consiste à creuser des trous
espacés de 3m environ et à y déposer une vingtaine de
grains de café entiers et séchés. Le trou est
laissé et la pousse protégée jusqu'à maturation par
un taillis bas.
Les méthodes modernes protègent la
première phase de pousses dans un hangar ombragé pendant 6
à 12mois. Les pousses sont progressivement exposées au soleil
puis transplanter en champs. La culture se fait en trou de 40cm de
côté dans laquelle 4 pousses sont déposées selon un
carrée de 25cm de côté. Sur les terres vierges, du
maïs est souvent cultivé jusqu'à maturité de la
plante. Sur des terres exploitées, des haricots sont plantés
entre les trous à café pendant la saison sèche. Le
rendement de cette culture est variable.
I.1.3. Les Zones d'aptitude
caféicole
Le caféier ne pousse pas bien et de même
façon sur toutes les terres. Au Burundi, l'ISABU a entrepris une
étude sur l'aptitude des terres à l'arabicaculture. De cette
étude, une note technique a été faite en Août 1994.
Elle classe les zones en quatre unités d'aptitude en confrontant les
exigences pédologiques du caféier aux conditions
rencontrées au Burundi. Ainsi, en fonction des éléments,
comme la durée de la saison sèche, la hauteur des pluies ;
des altitudes nationales ont été déterminées.
On distingue quatre grandes zones:
- Une zone de bonne aptitude regroupe la région du
BUYENZI et les contreforts de
MUMIRWA ;
- Une zone d'aptitude modérée couvre
approximativement le KIRIMIRO, le BURAGANE et la plus grande partie du
BWERU ;
-Une zone d'aptitude marginale comprend la plus grande partie
du BUYOGOMA et
l'Ouest du BUGESERA ;
- Une zone inapte regroupe l'IMBO et le MOSO, le MUGAMBA et le
BUTUTSI (Gahungu, 2008).
I.1.4. Les principales techniques
culturales vulgarisées au Burundi
Les techniques culturales n'ont guère changé
depuis le début de la caféiculture au Burundi. Pour la conduite
des caféiers déjà installés, les principales
techniques sont : le désherbage, le paillage, la taille, la
désinsectisation et la récolte.
a. Le désherbage
Le caféier est très sensible à la
concurrence d'autres végétaux qui croissent dans la plantation et
lui prennent sa nourriture et son eau. S'il est nécessaire que les
plantes adventices protègent le sol entre les caféiers, il faut
éviter qu'elles poussent trop près des lignes de plantation. Par
des sarclages en lignes ou en cercles, on peut dégager le pied des
caféiers (Pochet, 1990).
Certaines espèces sont d'ailleurs nuisibles même
dans les interlignes. Ce sont les graminées et les plantes arbustives.
Pour lutter contre leur envahissement, on peut pratiquer le sarclage
sélectif qui consiste à arracher les végétaux
indésirables, ou utiliser les herbicides.
b. Le paillage
Le paillis consiste en une couverture morte de matières
végétales, à décomposition aussi lente que
possible, recouvrant partiellement ou intégralement le sol de la
caféière (Gaie et Flémal, 1989). Il sert à
empêcher le desséchement du sol pendant la saison
sèche ; en se décomposant progressivement, cette
matière organique permet un enrichissement du sol en humus, un apport
important d'éléments minéraux et une amélioration
de la structure du sol. Le paillis empêche les mauvaises herbes à
se développer, il étouffe en empêchant la lumière de
parvenir jusqu'au sol ; enfin le paillis est une protection efficace
contre l'érosion pluviale et le ruissellement (Hubert, 2001).
c. La taille
Tout caféier qui se développe librement acquiert
au bout de quelques années, un port caractéristique. Sa charpente
est souvent constituée d'un seul tronc dont le développement en
hauteur s'accompagne de la formation de branches primaires et également
de rameaux secondaires, tertiaires,...apparaissent sur les anciennes primaires.
Après quelques années, la croissance du caféier, qui avait
été active dans le jeune âge, ralentit.
La formation de nouvelles primaires jusqu'à devenir
pratiquement nulle. Ainsi, laissé à lui-même, le
caféier commence une longue période d'activités
végétatives et génératives réduites. Comme
les fruits sont portés par les jeunes rameaux plagiotropes, le
caféier devient peu productif. La taille est donc indispensable. Elle
favorise un renouvellement du bois fructifère qui permet de maintenir un
niveau de productivité satisfaisant (Gaie et Flémal, 1989).
d. La désinsectisation
Il est évident qu'un caféier sain donnera un
produit de meilleure qualité. Cette santé de caféier
dépendra en premier lieu de méthodes culturales adéquates.
Il existe un certain nombre d'ennemis spécifiques du caféier.
Chaque fois, si l'usage de fongicides ou d'insecticides apporte une aide
efficace, des mesures culturales appropriées permettent aussi de
réduire l'incidence du mal. L'utilisation des pesticides doit d'ailleurs
toujours être prudente. Sans compter que la plupart de ces produits
présentent un danger pour la santé humaine et que leurs effets
s'amenuisent avec le temps. Certains peuvent conférer un goût de
moisi au café marchand s'ils sont pulvérisés trop
près de la période de la récolte (Pochet, 1990).
D'autre part, dans certains cas, l'usage abusif de pesticides
peut perturber un équilibre biologique établi, grâce auquel
les prédateurs du caféier sont maintenus en respect par leurs
ennemis naturels. Utiliser à bon escient, les insecticides et fongicides
peuvent aider le planteur dans la lutte contre les prédateurs et les
maladies du caféier et contribuer efficacement à améliorer
la qualité du café marchand.
e. La récolte
La principale récolte débute en Avril et se
termine en Août. Elle bat son plein entre mi-Mai et mi-Juillet. Les
cerises sont cueillies lorsqu'elles sont uniformément colorées en
rouge. La cueillette est manuelle. En pleine production, elle est
effectuée en moyenne tous les 8 à 10 jours. La rigidité
des troncs qui se prêtent mal à la flexion pour atteindre les
cerises est à l'origine de bris et de décollement de tiges au
niveau de l'empattement. Ces accidents doivent être évités
en raison des mutilations et des pertes de production qui en
découlent.
Un triage manuel effectué après la cueillette,
s'attachera surtout à éliminer les fruits non murs. Les cerises
noirs sont récoltées lors de passage sanitaires. Toutes les
cerises sont traitées séparément de bons fruits. Elles
sont directement séchées au soleil et donneront un café de
qualité (Gaie et Flémal, 1989).
I.2. Réformes dans la
filière café
I.2.1. Réformes
initiales
En 1992, le gouvernement Burundais s'est engagé dans
une privatisation limitée du sous-secteur café, à travers
le retrait du gouvernement de toute gestion directe. La responsabilité
des opérations pour les 133 stations de lavage appartenant au
gouvernement a été transférée vers cinq
sociétés de gestions publiques et privées
régionales, les SOGESTAL, chacune responsable de 27 stations de lavage
en moyenne, dans l'une des cinq régions productrices : NGOZI,
KAYANZA, KIRIMIRO, KIRUNDO-MUYINGA et MUMIRWA. Le café a
été dès lors transformé principalement par deux
grandes installations de traitement par voie humide appartenant au gouvernement
et gérées par la SODECO ; chacune a une capacité de
60 000 tonnes de café parche. Récemment, deux usines plus
petites, privées et en propriété coopérative, ont
été mises en fonction avec des capacités approchant pour
chacune les 5 000 tonnes.
L'industrie du café, qui a vu le jour en 1992 au
Burundi, a été organisée par l'OCIBU avec un Conseil
d'administration comprenant des représentants du gouvernement, des
exploitants, des transformateurs et des exportateurs. L'OCIBU avait la
responsabilité de la réglementation, du développement et
de la coordination des stratégies, de la politique du sous-secteur
café et de son industrie.
Le prix par cerise de café payé aux producteurs
était fixé et géré par l'OCIBU. Techniquement, il
s'agit du prix plancher de la cerise de café, mais, en pratique, ce prix
a tendance à devenir le prix plafond. Dérégulés via
la procédure de réforme, ces prix connaîtront le risque
croissant associé à leurs variations : des taux de
crédit plus élevés et, éventuellement, des marges
plus fortes pour les transformateurs et les exportateurs.
I.2.2. Réformes et
redressement récents
La guerre civile des années 1990 a
entraîné d'énormes bouleversements au Burundi. Les combats
ont chassé les habitants de leurs provinces, les contraignant ainsi
à abandonner leurs foyers et leurs champs. Le bétail a quasiment
disparu, privant les champs de matière organique. Les forêts et
les petits peuplements ont été abattus pour obtenir du fuel de
manière non contrôlée et l'érosion du sol se
manifeste partout.
La production de café est l'activité qui
rapporte le plus de devises étrangères au Burundi. Elle a connu
un déclin sérieux, passant de 36 800 tonnes par an entre 1992 et
1996 à 15 000 tonnes en 2001, pour descendre jusqu'au niveau
désastreux de 7 000 tonnes en 2003. Mais depuis la fin de la guerre
et les premières élections libres en 2005, le redressement, si
lent soit-il, est bien là (PAGE, 2007).
En ce début d'année 2005, une série de
mesures est entrée en vigueur dans le contexte de
dérégulation et de privatisation de l'industrie :
-14 janvier 2005 - L'accès au sous-secteur café
est dérégulé par un décret présidentiel.
-19 janvier 2005 - Élargissement du Comité
consultatif sur la commercialisation du café afin d'accueillir des
représentants de l'OCIBU, des SOGESTAL, des exploitants et des
ministères de l'Agriculture, des Finances et du Commerce et de
l'industrie, des installations de traitement par voie humide, des exportateurs,
de la BRB, et de l'Association des banques commerciales.
-Mars 2005 - Suppression de la garantie gouvernementale aux
banques permettant de prêter à l'OCIBU pour la commercialisation
d'une cerise de café.
-8 juin 2005 - Un décret ministériel stipule que
l'OCIBU aura dorénavant le rôle de coordinateur et d'agent
régulateur.
-16 juin 2005 - Un décret ouvre le sous-secteur
café à tous les milieux d'affaires, dérégule le
prix de la cerise de café et des cafés parche Washed
(lavés), autorise les ventes-exports directes sans autorisation
préalable, autrement dit : les ventes ne passent plus obligatoirement
par l'OCIBU.
-Suppression de l'impôt sur la plantation, longtemps
imposé aux producteurs ne fournissant pas les services correspondants.
Certains de ces décrets font date, notamment par l'élargissement
aux producteurs du Comité consultatif, ainsi que la
libéralisation des ventes-exports directes. Mais le programme de
libéralisation peine toujours à trouver son élan.
À la fin de l'année 2006, le débat sur la
privatisation continue au Burundi. L'OCIBU a recommandé une
révision de la stratégie gouvernementale en matière de
privatisation. Son but serait de retenir les ventes avant de libéraliser
le sous-secteur. En effet, la libéralisation n'a pas de sens si les
installations de traitement par voie sèche ou humide ne peuvent pas
utiliser les usines en nantissement. Sans garantie gouvernementale, sans
nantissement, l'OCIBU souligne que le programme de libéralisation ne
peut qu'échouer, faute de financement. Si la libéralisation
était réalisée en premier, les nouveaux
propriétaires/opérateurs pourraient utiliser leurs nouvelles
propriétés en nantissement pour obtenir des crédits
agricoles saisonniers de la part des banques (OCIBU, 2000)
Le PAGE a appuyé l'étude sur la stratégie
de désengagement de l'Etat dans la filière du café. Ladite
stratégie adoptée en 2008 a marqué un pas décisif
dans la réforme de la filière, laquelle réforme est
axée sur deux principes: la privatisation de l'outil de production et la
libéralisation des relations commerciales.
Dans le but de recentrer effectivement les fonctions de
souveraineté tout en privilégiant les intérêts des
producteurs dans la filière libéralisée; le Gouvernement
du Burundi a opté pour un nouveau dispositif institutionnel et
régulatoire de la filière qui s'articule autour de deux
instruments: l'autorité de régulation et l'Interprofession.
Ainsi, le décret n° 100/99 du 1er juin 2009
crée un établissement public à caractère
administratif dénommé Autorité de Régulation de la
Filière Café au Burundi « ARFIC ».
En décembre 2009, les acteurs de la filière
café se sont convenus de créer une Association
Interprofessionnelle du Café du Burundi, «Intercafé -
Burundi».
Ces deux structures sont distinctes mais
complémentaires. En effet, l'ARFIC est une création de l'Etat et
est chargée d'assurer le respect des règles de fonctionnement
dans la filière café, de centraliser et de diffuser toute
information tant technique, économique que financière relative
à la filière. Elle joue également le rôle de Conseil
de l'Etat dans le domaine de l'industrie de production, de transformation et de
commercialisation du café.
Quant à l'Interprofession, il s'agit d'une initiative
des acteurs de la filière café. Elle constitue un cadre de
concertation et de décision et elle a la responsabilité
opérationnelle de la filière. Certaines fonctions sont
transversales et sont dévolues à la fois à l'ARFIC et
à l'Inter Café. C'est notamment la détermination des
qualités et des normes, l'information et le traitement statistiques, la
promotion, l'arbitrage et le règlement des litiges. Par ailleurs, les
deux organes de la nouvelle structure doivent coopérer et collaborer
pour la bonne marche du secteur du café. La nouveauté et
l'originalité du système de l'interprofession du Café au
Burundi obligent tous les acteurs à donner leurs meilleures
contributions et à travailler vite et bien pour ne pas
hypothéquer un secteur dont l'effondrement serait fatal pour le Burundi
à tous les points de vue économique, sociale et politique.
I.3. Présentation du milieu
d'étude
I.3.1. Localisation
La région qui fait l'objet de notre étude est
située au centre du pays. Elle s'étend actuellement sur cinq
provinces : GITEGA et KARUZI qu'elle couvre en
entièreté ; MURAMYA pour quatre communes ; MWARO pour
quatre communes également et enfin RUTANA pour deux communes seulement.
Elle s'étend essentiellement sur la région naturelle de KIRIMIRO,
avec quelques communes qui sont à cheval avec le MUGAMBA, le BUTUTSI et
le BUYOGOMA. Elle a une superficie de 502 135 ha soit 19,35% de la
superficie nationale (Bergen, 1992). La région caféicole de
KIRIMIRO est essentiellement sous le contrôle de la SOGESTAL KIRIMIRO qui
assure un encadrement caféicole et la gestion de 32 stations de
dépulpage et lavage.
I.3.2. Caractéristiques physiques
I.3.2.1. Relief
La région dans laquelle se trouve la SOGESTAL KIRIMIRO
fait partie de la zone des hauts plateaux située à l'Est de la
crête Congo-Nil. L'altitude de la région varie entre 1500m et
2000m et diminue petit à petit de l'Ouest vers l'Est. Elle passe d'une
moyenne de 1800m à l'Ouest à une moyenne de 1500m à l'Est
(IGEBU, 2000).
Bidou et al. (1991), ajoute que l'appellation
de « plateaux centraux » n'est pas entièrement
satisfaisante : la topographie est variée et le système de
pente est souvent très accusé. Les cours d'eau au chevelu
très dense, sont profondément encaissés et isolent une
multitude de collines. Le relief est un facteur qui influence le café
arabica. Les peuplements naturels de cette espèce se rencontrent en
Ethiopie, dans la zone des hauts plateaux, comprise entre 1300m et 1800m
d'altitude (Mémento de l'agronome, 1991). Dans d'autres zones à
relief différent de celui-ci, cette culture ne se développe pas,
ou alors se développe faiblement. Le bassin caféicole de
KIRIMIRO se trouve dans des conditions d'altitudes proches de celles du milieu
le plus favorable pour le développement de la culture du café
arabica.
I.3.2.2. Le Climat
La région de KIRIMIRO connait un climat tropical
humide. C'est un climat doux avec un réseau hydrographique dense. Les
précipitations sont inférieures à 1400mm /an mais
supérieures à 1040mm/an. La saison sèche couvre le mois de
Juin, juillet, Août et Septembre, mais s'étend parfois aux
dernières dates de Mai et aux premières dates d'Octobre. Les
températures sont supérieures à 15°C mais
inférieures à 20°C, la moyenne se situant entre 17°C et
18°C (IGEBU, 2000).
Par son origine, l'arabica trouve son milieu idéal
entre 20°C et 25°C, mais s'adapte très bien aux écarts
de températures à condition que celles-ci n'atteigne pas les
chiffres trop bas ou trop élevés (4°C ou 30°C). Au
niveau de la pluviométrie, le caféier prospère mieux dans
les régions où les précipitations atteignent 1500mm
à 1800mm/an, avec un régime comportant quelques mois peu pluvieux
ou de relatives sécheresse correspondant à la période de
repos végétal précédent la grande floraison qui
intervient après les premières pluies. En dessous de 1000mm de
précipitations annuelles, même bien répartie, la
caféiculture devient aléatoire et la production fluctuante
(Mémento de l'agronome, 1991). Ainsi, vu le niveau de ces
précipitations, la région de KIRIMIRO se trouve, non pas dans des
conditions optimales d'autant plus qu'elle n'a pas les conditions du milieu
idéal. Il s'avère donc nécessaire d'appliquer un paillage
très strict pour éviter les effets négatifs des
précipitations insuffisantes.
I.3.2.3. Les sols
Les sols qui dominent dans la région de KIRIMIRO sont
principalement des ferrissols et des sols ferratiques. La contrainte
essentielle de cette région est donc l'acidité des sols. Il s'en
suit que l'amendement des sols constitue le besoin principal des populations de
la zone (DPAE Gitega, 2001). Les caractéristiques physiques et chimiques
des sols ont une très grande incidence sur la productivité des
caféiers.
Au plan physique, la texture, la structure et la profondeur
sont déterminantes. La texture et la structure conditionnent directement
la capacité de rétention de l'eau tandis que la profondeur le
fait directement en déterminant le volume de terre exploitable par les
racines.
Au plan chimique, le sol doit être
modérément acide, le pH optimum s'établissant entre 5,5 et
6. Les sols dont le pH est voisin ou inférieur à 5 ne peuvent pas
être plantés en l'état, car ils dénotent une
extrême pauvreté chimique et des risques de toxicité
induite par un excès d'aluminium échangeable. Les sols proches de
la neutralité (6?pH?7) peuvent entrainer des carences minérales
associées à un excès de calcium (Gaie et Flémal,
1989).
I.3.2.4. La végétation
La végétation naturelle y est très rare.
Les sommets de montagnes sont soit nus, soit couverts de boisements artificiels
alors que leurs flancs portent toute sorte de cultures. La crise sociopolitique
qui a sévi dans le pays depuis 1993 a détruit la majorité
des boisements qui couvraient les sommets des collines et les effets
d'aggravation de l'érosion pluviale se remarquent maintenant sur les
collines et dans les marais comme l'envasement des cours et des sources
aménagées, l'abaissement du niveau de la nappe phréatique
dû à la diminution de l'infiltration des eaux de pluie le long de
pentes (DPAE Gitega, 2001).
I.3.3. Les traits
démographiques et socio-économiques
I.3.3.1. La population
Il nous paraît important de montrer la dimension
démographique de la région, étant donné son
influence sur l'état des exploitations caféicoles. En effet, la
dimension démographique de l'exploitation explique, pour la plupart des
cas, la main d'oeuvre disponible pour effectuer les lourds travaux d'entretien,
de récolte et de vente de café. En outre, la densité ou la
répartition de la population détermine la disponibilité de
la terre qui sera allouée à la caféiculture.
Un problème qui se pose avec acuité dans le
KIRIMIRO, c'est celui de la densité de la population. Avec des
densités qui dépassent souvent 300habitants/km2 et
atteignant même 500habitants/km2 dans certaines communes,
l'agriculture s'organise en de petites parcelles et la monoculture fait place
aux associations des cultures, ce qui donne aux champs l'aspect de jardins
(Bidou et al., 1991). Ceci risque de provoquer le recul
des cultures consommatrices de terres dont le café, le manioc et la
patate douce.
La croissance démographique dans la région
limite l'expansion des exploitations caféicole. Une situation de
concurrence pour la terre entre la caféiculture et le reste des
productions agricoles est dès lors certaine. En effet, la phytotechnie
du café adoptée au Burundi n'accepte pas l'association de
celui-ci avec d'autres cultures (sauf au cours des trois premières
années). En outre, les agriculteurs privilégient les cultures
vivrières en raison de la sécurité alimentaire. Ils ne
sont plus à mesure d'étendre leurs parcelles de café comme
ils le voudraient.
I.3.3.2. Les ressources en force de travail
En général, les travaux agricoles sont
exécutés par la main d'oeuvre familiale. Toutefois, pendant la
période de pointe, certains font appel à une main d'oeuvre
salarié. Celle-ci est encore disponible dans la région de
KIRIMIRO. La contrainte reste, de manière relative, le revenu pour
pouvoir s'en procurer. Aujourd'hui, le prix journalier payé à la
main d'oeuvre salarié varie 1000 à 1500 Fbu accompagné
d'un repas journalier accompagné d'un repas de la journée
estimé entre 500 et 700 FBU.
I.3.3.3. La terre
La terre devient de plus en plus un facteur rare dans la
région naturelle de KIRIMIRO ; cela s'explique par une pression
démographique plus ou moins élevée. De manière
générale, la terre se transmet de père en fils par
l'héritage. D'autres modes d'attribution des terrains sont l'achat, la
cession gratuite ou la location. Suite à l'exigüité et
à l'inégale répartition des terres dans la région,
certains paysans ne sont plus capables de satisfaire leurs besoins
alimentaires, en exploitant uniquement leur propre parcelles. Ils sont ainsi
obligés de louer des terres à cultiver, aussi bien sur les
collines que dans les marais surtout pour les cultures du haricot et la patate
douce. La location est payée en espèces ou alors en nature, sous
forme de bière ou de main d'oeuvre.
I.3.3.4. Les sources de revenu
Les principales sources de revenu dans la plupart des communes
de la région de KIRIMIRO, sont le café et la banane. La vente
d'autres produits agricoles tels que le manioc et la patate douce constitue
généralement une source de revenu non moins importante. Pour
d'autres ménages, les activités de commerce et d'artisanat
génèrent des revenus non agricoles traditionnels.
I.3.4. Potentialités
agricoles et encadrement caféicole dans la région de KIRIMIRO
I.3.4.1. Les cultures
vivrières
Les cultures vivrières y sont diversifiées. On
distingue les cultures vivrières saisonnières comme les
légumineuses et les céréales, des cultures de soudure, les
cultures maraichères et pérennes. En plus, les conditions
climatiques et la fertilité du sol permettent de cultiver plusieurs
cultures dans le KIRIMIRO. Celles qui donnent de bons rendements sont le
haricot et le manioc, suivi de la patate douce et de la banane. Le haricot, la
banane et le manioc sont les cultures les plus importantes au niveau de la
superficie emblavée, suivi de la patate douce. Le sorgho donne de
mauvais rendements dans 9 des 15 communes enquêtées de la
région (Ndimurirwo, 1986). Ce même auteur fait remarquer que, le
haricot, le manioc, la banane et la patate douce sont les principales cultures
à stimuler pour des buts commerciaux à cause de l'existence d'un
bon nombre de débouchés et de leurs rendements.
I.3.4.2. La culture du café dans le KIRIMIRO
Le « coffee arabica » est originaire, non
de l'Arabie comme la dénomination le laisserait supposer, mais de
l'Ethiopie (plateau d'Abyssinie) où il existe de hauts plateaux (1330
à 1900 m d'altitude) de très importants peuplements sauvages de
cette espèce. Les botanistes s'accordent sur l'origine africaine (et non
Asiatique) de celle-ci. Le café est donc l'unique culture de rente que
l'on peut trouver dans la région de KIRIMIRO.
Le KIRIMIRO, tout comme dans les autres régions
caféicoles du Burundi, est une zone d'extension du café où
les conditions ne sont pas toujours optimales. Les contraintes sont dès
lors prévisibles dans ce milieu par rapport au milieu d'origine
(Abyssinie, dans les hauts plateaux d'Ethiopie). A titre illustratif, l'examen
des précipitations a montré que toutes les régions de la
caféiculture subissent une saison sèche. Le MUMIRWA et le BUYENZI
semblent être les moins inquiétées à ce point de
vue, Sottiaux (1987) trouve que dans le KIRIMIRO, le nombre de mois secs
consécutifs varie entre 3,1 et 3,6. Les terres situées au Nord et
au Nord-Ouest sont affectées de limitations non contraignantes et
peuvent être considérées comme hautement apte à
l'arabicaculture. Par contre, au centre, au sud, sud-ouest et à l'est,
les limitations sont modérées et les terres sont dites
modérément aptes (Sottiaux, 1987).
Nous avons déjà souligné que la
région naturelle de KIRIMIRO est faite de collines. Le caféier
est souvent planté sur des terres en pente qui doivent dans certains cas
faire l'objet d'une lutte systématique comme la punaise du
caféier. Elles restent pour cela un risque potentiel de production chez
le caféiculteur. Lorsque le caféier exploite un même volume
de sol pendant de nombreuses années, il est progressivement
épuisé. Cela nécessite une compensation, par la fumure,
des éléments exportés.
En outre, le caféiculteur de KIRIMIRO est
confronté à des contraintes de paillage, de surface disponible,
de la démographie galopante de la région.
I.3.4.3. L'encadrement caféicole dans le KIRIMIRO
Dans la région de KIRIMIRO, l'encadrement
caféicole a toujours été inscrit dans le contexte des
politiques nationales définies par le gouvernement, dans l'agriculture
en général et dans la caféiculture en particulier. Comme
il apparaît dans l'aperçu historique, l'encadrement
caféicole était avant la réforme de la filière
café, assurée par des structures dépendant directement du
Ministère de l'Agriculture et de l'Elevage notamment le
département de la vulgarisation Agricole, les Sociétés
Régionales de Développement (SRD) et les projets agricoles.
L'OCIBU était également impliqué dans
l'encadrement de la caféiculture. En effet, des Moniteurs agricoles de
l'OCIBU et des chefs de secteurs étaient affectés dans toutes
les communes à raison de 1 à 2 Moniteurs par commune. Les chefs
de secteurs s'occupaient de l'organisation des campagnes caféicoles, du
suivi de la caféiculture et de la collecte des données
statistiques. Les Moniteurs de l'OCIBU quant à eux s'occupaient de
l'entretien des Centres de Dépulpage Manuel tout en apportant des appuis
limités à la vulgarisation. A côté de ces structures
spécialisées de l'encadrement, l'administration apportait sa
contribution dans la mobilisation et dans la sensibilisation des
caféiculteurs. Elle appuyait dans l'organisation des réunions et
des travaux de campagne, dans le respect de la journée-café
hebdomadaire et appliqués de pénalités à l'endroit
des caféiculteurs récalcitrants.
Nonobstant, les moyens dont disposaient ces structures
d'encadrement locales, toutes leurs initiatives étaient
concentrées au niveau de l'administration centrale. C'est ainsi qu'avec
la politique d'ajustement structurel concrétisé par le Projet
d'appui aux services agricoles (PASA), le Gouvernement a restructuré ses
interventions en milieu rural dans le sens de son désengagement des
fonctions de transformation et de commercialisation au profit des
Sociétés Mixtes (SODECO et SOGESTAL), alors qu'elles
étaient jusque-là dans les responsabilités des SRD's.
Par décret n°100/090 du 29 Mai 1992 portant la
réorganisation de l'organisation centrale du MINAGRIE, toutes les
activités d'encadrement et de vulgarisation agricoles ont
été aux DPAE,s. Toutefois, l'Ordonnance Ministérielle
n°710/180 du 07 Mai 1993 de mise en application de ce décret
précisant que les filières agro-industrielles doivent fournir un
appui technique, matériel et financier à la DPAE pour
réaliser les programmes qui les concernent (OCIBU, 1999). Cet appui
devait être adapté aux conventions de collaboration entre les
différents partenaires et ajusté à des normes de
performances préétablies.
Néanmoins, force est de constater que ces relations
n'ont jamais été formalisées en raison surtout de la crise
sociopolitique qui a depuis lors éclaté dans le pays.
L'encadrement caféicole était alors exécuté par les
DPAE,s sans cadre défini de collaboration avec les
sociétés filières, ni engagement des partenaires.
Avec la crise et surtout avec le retrait des bailleurs de
fonds, les financements requis pour le fonctionnement des DPAE,s
n'étaient plus disponibles et par conséquent, ces
dernières ne pouvaient plus assumer efficacement leur rôle de
coordonner, assurer l'encadrement et vulgarisation agricoles. Les
conséquences logiques de cette situation sont entre autres la
compression du personnel d'encadrement, la démotivation des encadreurs
et le manque de moyens pour exécuter les programmes
d'activités.
Le relâchement généralisé de
l'encadrement combiné aux autres conséquences sociopolitiques de
la crise notamment l'abandon des caféières en raison de l'exil ou
de la mort de leur propriétaire, la destruction des caféiers par
le feu se sont traduit par une régression de la production et de la
qualité du café. Cette situation s'est observée aussi bien
dans le KIRIMIRO que dans d'autres régions caféicoles.
Actuellement, l'encadrement est assuré par un service
(chargé d'encadrement) intégré dans chaque SOGESTAL qui
collabore avec les DPAE,s, mais épaulé beaucoup plus par les
structures communautaires des caféiculteurs.
Tableau 1 : Evolution
du prix international et du prix au producteur du café au
Burundi
Campagne
café
|
Taux de change moyen
|
Prix au producteur de café cerise en
Fbu/Kg
|
Prix au producteur par Kg de café vert en
USD/Kg
|
Prix au producteur par kg de café vert en
Fbu/kg
|
1990-1991
|
171,26
|
30
|
1,82
|
311,6932
|
1991-1992
|
197,774
|
36
|
1,167
|
230,8023
|
1992-1993
|
234,870
|
36
|
0,983
|
230,8772
|
1993-1994
|
245,883
|
40
|
1,043
|
256,456
|
1994-1995
|
261,250
|
40
|
0,981
|
256,2863
|
1995-1996
|
307,166
|
41
|
0,851
|
261,3983
|
1996-1997
|
328,568
|
58
|
1,132
|
371,939
|
1997-1998
|
400,723
|
66
|
1,056
|
423,1635
|
1998-1999
|
501,898
|
90
|
1,149
|
576,6808
|
1999-2000
|
618,229
|
90
|
0,933
|
576,8077
|
2000-2001
|
790,694
|
100
|
0,811
|
641,2528
|
2001-2002
|
845,880
|
100
|
0,758
|
641,177
|
2002-2003
|
1031,379
|
100
|
0,621
|
640,4864
|
2003-2004
|
1083,466
|
100
|
0,592
|
641,4119
|
2004-2005
|
1099,391
|
150
|
0,875
|
961,9671
|
2005-2006
|
1009,917
|
200
|
1,269
|
1281,585
|
2006-2007
|
1028,315
|
225
|
1,403
|
1442,726
|
2007-2008
|
1119,041
|
300
|
1,718
|
1922,512
|
2008-2009
|
1210,327
|
315
|
1,668
|
2018,825
|
2009-2010
|
1220,043
|
350
|
1,839
|
2243,659
|
2010-2011
|
1225,368
|
490
|
2,563
|
3140,618
|
2011-2012
|
1289,832
|
630
|
3,131
|
4038,464
|
2012-2013
|
1479,382
|
475
|
1,980
|
2929,176
|
Source : ARFIC, 2013
Comme on constate dans le tableau, on voit qu'il y a un
écart considérable entre le prix des cerises au producteur et le
prix au kg du café. Cela pourrait s'expliquer par les diverses
opérations que nécessite la transformation du café cerise
en café vert. A cela s'ajoute les frais de douane, le transport, etc.
CONCLUSION DU PREMIER CHAPITRE
Comme on l'a déjà signalé, la culture du
café a été introduite au Burundi par les colonisateurs.
Cet arbuste prend origine dans les plateaux de l'Abyssinie en Ethiopie et non
d'origine arabique comme son nom le laisserait présager. Il est
cultivé dans plusieurs parties du Burundi mais avec une production
inégale. Les régions du BUYENZI et MUMIRWA sont classées
parmi les régions à rendements intéressants, les
régions de KIRIMIRO, une partie de BWERU et BURAGANE sont
qualifiées comme étant de régions à rendements
moyens tandis que les régions de BUGESERA, BUYOGOMA, IMBO, MOSO sont
dites des régions à rendements marginaux et une zone inapte
regroupe le MUGAMBA et le BUTUTSI.
Le café exige des travaux d'entretien
considérable, les principales activités sont: le
désherbage, le paillage, la taille, la désinsectisation, la
récolte. Le paillage semble de plus en plus une activité
très intéressante et avec une nécessité
considérable pour s'assurer d'un bon rendement, aussi en qualité
qu'en quantité. Du fait de la démographie galopante dans notre
pays, le paillis manque et cela fait ralentir la production
caféicole.
La région de KIRIMIRO n'est pas aussi
épargnée par les conséquences de la croissance de plus en
plus élevée de la population. L'exigüité des
superficies emblavées, le manque de paillis, des fertilisants organiques
et inorganiques entre dans la danse pour expliquer la diminution de la
production du café dans cette région.
La filière du café burundais a subi plusieurs
transformations. Depuis les colonisateurs, cette filière était
contrôlée par l'OCIRU qui deviendra l'OCIBU plus tard. De
nos jours, on rencontre une fourmilière d'intervenants dans cette
filière : ici on citerait l'Intercafé-Burundi, ARFIC, ABEC,
BCC, etc. Toutes ces structures interviennent soit pour contrôler la
filière, soit pour encadrer les caféiculteurs, soit pour exporter
le café.
CHAPITRE II: LES DETERMINANTS DE
L'OFFRE DU CAFE
Dans ce deuxième chapitre, nous présentons des
déterminants de l'offre du café.
Les déterminants que nous nous sommes choisis dans
notre étude des déterminants de l'offre du café dans la
région de KIRIMIRO, sont au nombre de sept :
-Le prix du café au producteur,
-La pluviométrie,
-Les superficies emblavées,
-La quantité d'urée utilisée dans les
plantations caféières,
-Les quantités de pesticides utilisés dans les
caféiers,
-La gouvernance de la filière café
-Les prix des autres plantes qui peuvent concurrencer le
café telles que la banane, le haricot et le maïs.
Mais avant de passer à l'étude de ces
déterminants, nous développons d'abord des théories
concernant l'offre agricole.
II.1. Approche théorique
sur l'offre agricole
II.1.1. Production et offre
Fondamentalement, la production agricole est un processus
biologique conduit dans le concret de façons fort diverses et dans de
nombreuses exploitations. Elle nécessite un certain temps et engage donc
l'avenir pour une certaine durée. L'offre est, au contraire, une
disposition à vendre une production existant à un moment
donné dans le chef d'une (offre individuelle) ou de l'ensemble des
producteurs (offre globale) (Bublot, 1990). Il est donc intéressant pour
notre travail de choisir l'offre au lieu de la production puisque toute la
production du café produit sur le territoire national est vendu à
l'étranger, nous ne consommons qu'une infime partie de la production
totale ; seul 0,62% de la production totale du café est
consommée localement (ARFIC, 2009-2010).
L'offre globale d'un produit est constituée par
l'ensemble des quantités que les producteurs sont disposés
à écouler sur un marché à un prix donné.
L'offre va donc varier par rapport au prix du produit, toutes choses restant
égales par ailleurs (Boussard, 1987). La théorie
microéconomique stipule que l'offre est liée au prix. Le prix
constituerait la variable économique considérée par les
agriculteurs comme un indicateur de changement qu'il est opportun
d'opérer.
Seule la production destinée à la vente
constitue l'objet d'une offre immédiate ou future : celle-ci ne
concerne pas toute la production, mais une partie de celle-ci. De plus, l'offre
se situe généralement dans le temps après la venue
à existence de la production et avant la vente de celle-ci, laquelle en
transfère en une autre personne et marque ainsi l'aboutissement ultime
du cycle de la production et l'accomplissement de sa finalité. En fait,
l'offre est la production à vendre.
Les relations entre l'offre et la production sont
étroites. Dans son sens le plus restrictif, l'offre désigne, dans
des circonstances de temps et de lieu bien fixées, une disposition
à vendre une production déjà venue à existence.
L'offre est donc distincte de la production dont elle constitue
l'inévitable suite, du fait de la nécessité de vendre,
mais l'une et l'autre recouvre un même volume matériel de
production.
Dans une perspective temporelle plus large, l'offre recouvre
essentiellement les décisions de produire un bien en réponse
à la seule variation de son prix, la production effectivement obtenue
dépendant, dans une mesure variable, d'éléments
imprévisibles au moment où cette décision est prise. A
très court terme, l'offre d'une production donnée peut être
différée quelque peu. Mais l'offre se distingue d'autant moins de
la production que la période considérée est longue.
Finalement, le terme unique d'offre recouvre des contenus bien
différents (Bublot, 1990).
II.1.2. Les sources de l'offre
Selon Boussard (1987) dans son
livre dans « Economie de l'agriculture », dit que
l'offre sur le marché découle de trois sources :
-La production des produits nouveaux par les entreprises,
-Les stocks des produits existants chez les producteurs et les
intermédiaires,
-Les importations qui accroissent les quantités
offertes sur le marché national et les exportations qui les
réduisent.
II.1.3. L'offre dans le concret
La définition traditionnelle de l'offre suppose que les
quantités offertes d'un bien ne dépendent que du prix de ce bien.
En fait, elles dépendent de nombreux facteurs, mais ceux-ci sont
supposés constants, de manière à mettre plus facilement en
évidence l'influence du prix sur les quantités offertes.
L'offre peut se définir comme la quantité des
produits que les vendeurs sont disposés à céder à
un prix donné, à un moment donné (Landier, 1993). L'offre
individuelle d'un bien est traditionnellement définie comme la
quantité de ce bien qu'un seul producteur (ou vendeur) est
disposé à vendre pendant une période donnée,
à tous les prix possibles (Bublot, 1990).
II.1.4. Les principaux déterminants de l'offre
du café dans la région de KIRIMIRO
Comme nous l'avons déjà souligné dans
l'introduction, les principaux déterminants de l'offre du café
que nous avons choisis dans notre étude, sont entre autres :
-L'influence du prix,
-L'influence des superficies emblavées,
-L'influence de la pluviométrie,
-L'influence de l'urée appliquée aux
caféiers,
-L'influence des pesticides,
-L'influence des prix des cultures concurrentes du café
(haricot, maïs, banane)
II.2. L'influence du
prix
II.2.1. Formation des prix
Le prix est la valeur d'échange d'un bien ou d'un
service exprimé en monnaie. Le prix intéresse un produit
déterminé, bien caractérisé, deux personnes
déterminées ; un acheteur et un vendeur qui opèrent
la transaction (Granger et Rosaz, 1972). Les prix des produits agricoles
dépendent : du cours qui est en fonction de l'équilibre
offre-demande. Alors que le prix est une notion individuelle, le cours est une
notion collective. Le cours est la moyenne des prix obtenus pour une
durée déterminée, lors de l'affrontement
vendeurs-acheteurs sur un marché déterminé.
L'offre est l'aboutissement d'un processus plus ou moins long
ayant à son origine des décisions de produire,
concrétisées après un certain temps par la venue à
existence de la production, laquelle est finalement offerte sur le
marché. L'offre est infinie, motivée par la recherche du profit
maximum. La demande née au contraire d'un besoin et reflète
fidèlement l'intensité de celui-ci. Les achats et les ventes sur
le marché marquent le transfert de la propriété d'un bien
des offreurs aux demandeurs, cet échange précède le stade
ultime de la consommation d'un bien.
Les intérêts de ces groupes de personnes sont
radicalement opposés : les demandeurs voudraient acquérir le
bien en échange d'une quantité aussi faible que possible de
monnaie, tandis que les offreurs désirent au contraire échanger
le produit qu'ils détiennent en échange d'une quantité de
monnaie aussi grande que possible. Le prix est la résultante de cette
confrontation.
II.2.1.1. Evaluation des effets quantitatifs de l'impact du
prix au producteur
La mesure du relèvement du prix au producteur comme une
incitation pour accroître la production agricole est prônée
à juste titre dans la mesure où le producteur reste maître
de ses décisions et la décision de produire n'émane que de
lui-même selon la logique de fonctionnement des exploitations agricoles.
Pour le café, culture pérenne, produit
exporté et source de devises pour le pays, il offre à priori au
producteur un avantage comparatif évident par rapport aux autres
cultures vivrières du point de vue rémunération.
Bien plus, le caféiculteur n'attend de la culture du
café que du revenu. C'est pour cela que les pouvoirs publics ont besoin
de déterminer des politiques incitatives pour motiver la population
agricole. Ce n'est que quand le producteur est attiré surtout par le
prix qui lui sont offerts qu'il s'adonne vigoureusement à ses cultures.
C'est ainsi que l'incitation par les prix offerts aux producteurs se
révèle l'une des principales mesures pour la relance de la
production caféière (Nyamoya, 1999).
II.2.1.2. La politique des prix agricoles au Burundi
La politique des prix agricoles échappe en grande
partie à ceux qui sont censés la mener. Le système de prix
joue un rôle fondamental aussi bien dans l'économie en
général que dans l'agriculture en particulier. La politique des
prix agricoles est souvent la plus importante mesure à court terme qu'un
gouvernement puisse prendre pour influencer la structure de la production et
par conséquent celle de la distribution des revenus (Sinamenye, 1988).
Mais aussi, il s'agit d'un instrument extrêmement
difficile à manier judicieusement en raison de nombreuses ramifications
de ses effets et du grand nombre d'incertitudes qui peuvent compromettre sa
réussite.
II.2.1.3. La politique des prix des cultures
d'exportation
Pour l'agriculteur burundais, les cultures d'exportation n'ont
pas pratiquement la valeur d'usage. Elles sont exclusivement produites pour le
marché. Les cours de ces produits sont déterminés sur les
marchés mondiaux et le paysan n'a aucune emprise sur ce prix. Toutes
fois, de toutes les cultures d'exportation produits ici au Burundi, le
café fait l'objet d'une politique de prix assez suivie compte tenu de
l'influence des ressources du café sur les recettes publiques, la
balance des paiements, les revenus monétaires du monde rural, etc.
Ainsi, au début de chaque campagne café, le
gouvernement arrête l'échelle mobile des prix qui indique la
répartition des recettes du café entre les différents
intervenants dans la filière. Le prix au planteur est donc obtenu
à partir du prix FOB de DAR ES SALAAM après la déduction
des frais de transport, d'assurance et fret, d'usinage et de conditionnement
ainsi que les droits de douane.
Dès lors que le prix FOB DAR-ES-SALAAM est une
donnée sur laquelle l'Etat n'a aucune emprise, le prix au producteur
apparait comme un prix résiduel que l'Etat s'efforce de maintenir plus
ou moins constants.
Mais compte tenu de l'inflation et de la
détérioration des termes de l'échange, le pouvoir d'achat
du producteur continu à se dégrader de temps en temps. Une
politique incitative des prix des produits agricoles d'exportation peut
entrainer une hausse de la production. Comme le montre Sinamenye (1988), la
valorisation du coton à partir de 1976-1977 a entraîné un
relèvement des superficies, du nombre de planteurs et en
conséquence de la production.
Néanmoins, d'autres facteurs que le prix sont pris en
compte par l'agriculteur, notamment le coût de production, les conditions
climatiques, les prix relatifs par rapports à d'autres cultures et
surtout les cultures vivrières. Ces dernières du fait du
relèvement continu par le jeu des lois du marché, exercent une
grande concurrence sur la production des cultures de rente.
II.2.1.4. Les prix payés comme facteur d'incitation
En général, il est admis que les prix exercent
une forte influence sur la production agricole. La majorité des
agriculteurs souhaitent maximiser leur revenu après que leurs besoins de
subsistance aient été satisfaits. En cas de changement de prix,
les cultivateurs ont une réaction de tout homme rationnel maximisant ses
profits et travaillant dans un monde rongé d'incertitudes. En effet, si
par exemple le prix d'1kg de haricot (prix au producteur) augmente
considérablement par rapport au prix d'1kg du tabac, les producteurs
n'hésitent pas à favoriser la culture des haricots ; toute
chose restant égale par ailleurs (Kanyange, 2003). Par
conséquent, la tendance aura été que toute la superficie
cultivable sera cédée à la culture du haricot qui
rapportera plus de revenus au producteur en comparaison du revenu que
générera la production du tabac.
Au KENYA, du fait de la chute des prix liée à la
surproduction, la production passa de 20 777 tonnes en 1936 à
7 325 en 1949. Les surfaces plantées diminuèrent, surtout
dans les régions où la culture du caféier étant
pratiquée de façon secondaire dans un système de
polyculture. A l'ouest du rift valley, la surface plantée passa de
16 240 à 9 100 hectares en 1960, soit une réduction du
verger de l'ordre de 44% (Michelle et al., 2003). Ce constant
qui s'est passé au Kenya, montre bien que les agriculteurs sont bien
sensibles aux variations des prix.
II.2.1.5. Le rôle des prix dans l'économie
Le prix joue dans l'économie des fonctions
contradictoires. C'est une source de revenu pour les uns et un coût pour
d'autres. Les prix influencent la consommation alimentaire ainsi que la
production agricole. Les prix sont l'inventaire permanent et public. Ils
conditionnent le choix et les préférences de tous les hommes et
concourent par conséquent à orienter leur activité
économique dans la consommation comme la production.
Certains économistes à l'instar de Boussard
(1983), soutiennent la théorie selon laquelle, la production agricole ne
serait influencée par les prix et c'est plutôt l'habitude, la
routine qui guide la production. Plus souvent les changements de prix de
marché n'interviennent qu'alors que l'appareil de production a
été mis sur place. Ce qui fait que le producteur ne peut
réagir sur la production. Ceux qui soutiennent cette théorie
lancent l'argument selon lequel, il y a absence d'anticipation chez les
producteurs en ce qui concerne le niveau futur du prix. Selon eux,
l'élasticité de l'offre est nulle (Brown, 2000).
La fixation des prix nécessite l'intervention des
pouvoirs publics qui garantissent un certain niveau de revenu aux agriculteurs
grâce à des mécanismes divers. Dans les pays
développés, l'Etat intervient lorsque le prix tend à
dépasser ou à aller en dessous d'un niveau de prix fixé
à l'avance. L'intervention de l'Etat peut se faire de différentes
manières : lorsque le prix descend jusqu'à un niveau
minimum, l'Etat intervient pour relever le prix par retrait des
quantités aux marchés qui sont exportées, soit
détruites ou dénaturées ou tout simplement
stockées. Le contraire se réalise, quand les prix tendent
à augmenter plus rapidement, suite à une pénurie des
produits agricoles sur le marché.
II.2.1.6. Le rôle des prix à travers les
politiques des prix agricoles au Burundi
L'importance des prix dans toute économie, dans les
pays développés comme dans les pays
sous-développés, occupe une grande place de part son rôle
que par ses fonctions. Une politique de prix quant à lui vise à
fournir au monde agricole un niveau de vie compatible avec le niveau de vie
d'ensemble du pays. Ainsi la préoccupation des pouvoirs publics est
d'assurer un prix rémunérateur au producteur.
Néanmoins, la politique des prix agricoles suscite bien
de controverses. Presque partout, on agit sur les prix, mais sans toujours
obtenir les résultats voulus car les modalités d'intervention
sont difficiles à mettre au point et à appliquer. Les divers
mécanismes de fixation des prix exigent des moyens importants
(construction des hangars de stockage, un personnel de collecte des produits
agricoles, budget pour l'achat des produits alimentaires), qui sont dès
lors hors de portée pour la plupart des pays africains. Notre pays le
Burundi, est malheureusement parmi ces pays, et de surcroît les prix des
produits agricoles échappent à tout contrôle
étatique exception pour les produits d'exportation (café,
thé, coton).
II.2.2. Les réactions de
l'offre agricole
« La théorie selon laquelle la production
n'est pas sensible aux variations de prix est essentiellement
erronée» (Edouard et Sakwa, 1996). Les agriculteurs ont diverses
réactions face à des incitations telles que les subventions des
engrais, le prix à la production, les semences, la modernisation des
infrastructures, etc.
Les réactions de l'offre agricole peuvent se traduire
par une augmentation ou une diminution de telle ou telle production
particulière par rapport aux variations de l'incitant ou même de
la production globale face à une variation quelconque de l'indice
général des prix. L'ampleur de la réaction de l'offre face
aux variations de prix se mesure par l'élasticité de l'offre qui
est le rapport du pourcentage de variation de l'offre au pourcentage de
variation de prix.
II.2.2.1. Considérations générales sur le
modèle d'anticipation
L'hypothèse à priori est que le prix que l'on
donne au producteur le stimule à produire et par conséquent
l'augmentation de la production, suit directement l'augmentation de prix. Cela
est notamment le cas pour les cultures dont la production au temps t
dépend du prix au temps
C'est le principe de la théorie de la « toile
d'araignée » qui est conçu pour expliquer la relation
entre le prix et la production agricole.
-La théorie de la toile d'araignée
La théorie de la « toile
d'araignée » explique pourquoi le prix sur certains
marchés est sujet à une fluctuation périodique, en
particulier dans le secteur agricole. Elle explique la cyclicité de
l'offre et la demande dans ce sens qu'il y a un retard entre la réponse
des producteurs à un changement de prix.
L'offre des produits agricoles prend la forme du
phénomène de « la toile de
l'araignée » où l'offre réagit aux prix avec un
décalage d'une période parce que les décisions d'offre
prennent du temps pour être exécutées. Ainsi, de cette
année de plantation de récoltes, les agriculteurs sont
influencés par les prix pratiqués l'année
antérieure, si bien que leur fonction s'écrit :

Supposons qu'à la fin de la période
, le prix
s'avère être inférieur à
; en conséquence, à la période
, les agriculteurs peuvent bien décider de produire moins qu'au
temps
. Visiblement, cette situation, on ne peut espérer que les
erreurs
soient aléatoires car, si les agriculteurs font apparaitre une
surproduction en
, ils réduiront probablement leur offre en
,etc., ce qui conduit au cheminement de la toile d'araignée
(Gujarati,2004).
Cette théorie représente une version encore plus
ancienne des réactions face aux différences entre les
résultats anticipés et réels. Le modèle de Nerlove
(1979) est donc une référence sur le modèle d'anticipation
qui repose sur le principe d'un ajustement des superficies en fonction du prix
attendu en situation normale et éventuellement des facteurs
exogènes (Bonjean, 1990).
C'est le modèle qu'on applique avec succès dans
l'étude des performances agricoles à plusieurs cultures annuelles
en considérant le prix et la production (ou superficies
emblavées) décalés d'un an, puis en introduisant d'autres
variables comme la pluviométrie, les pesticides, la consommation
d'engrais,..., pour tenir compte des facteurs exogènes.
II.2.2.2. Comment réagit le planteur lorsque le prix
d'achat de son café ne couvre plus les coûts de la
production ?
Il abandonne provisoirement son verger de caféiers en
attendant des jours meilleurs ou du moins il se réduit fortement les
soins qu'il lui apportait. Il renonce à désherber, à
tailler, à fertiliser, voire à récolter (Michelle
et al., 2003). Ou quand il récolte, c'est en une seule
fois, arrachant d'un seul geste les cerises à tous les stades de
maturité. Conséquence : rendements et qualité du
café baissent brutalement.
Un cercle vicieux s'installe, qui appauvrit plus le planteur
et sa famille. Privé de revenu, le planteur ne peut plus payer les frais
de scolarité de ses enfants. La malnutrition progresse, surtout chez les
planteurs qui ont investi dans la caféiculture aux dépens des
cultures vivrières. Dans les régions les plus marquées par
la crise, la précarité pousse les planteurs et leur famille
à fuir vers les villes. Les petits producteurs ne sont pas les seuls
touchés. Les saisonniers, qui travaillent dans les plantations les plus
importantes, sont eux aussi frappés de plein fouet par la crise. Au
chômage, ils viennent grossir le flot de l'exode vers les grandes
métropoles (Kanyange, 2003).
La chute des cours du café a d'autres effets, plus
inattendus. Ainsi, dans les plantations désertées, le scolyte
prospère car il se nourrit des baies laissées sur l'arbre.
L'extension de ce ravageur risque d'affecter longtemps la production du
café (Hubert, 2001).
II.2.2.3. Les prix et la rentabilité des cultures
Contrairement aux produits manufacturés, les produits
agricoles répondent d'abord à un cycle végétatif et
biologique sur lequel l'homme n'a aucune emprise. En effet, la production
agricole est liée à la biologie des animaux et des
végétaux. S'il doit s'écouler un temps plus ou moins long
entre la période où on entreprend une spéculation agricole
et le moment de la vente, il en résulte que l'offre des produits
agricoles est inélastique et la décision de réduire ou
d'augmenter la production suite à une variation de prix se fait
après une longue période.
Théoriquement, une augmentation de prix d'un produit
accroit la rentabilité de ce dernier par rapport aux autres,
« ceteris paribus ». Cela peut entrainer l'abandon ou la
réduction d'une culture au profit de celle qui est rentable ; c'est
l' « effet rentabilité ». De même, la
hausse du prix accroit le revenu global de l'exploitant et par
conséquent sa capacité de refinancer la production sur une base
plus élargie. Le mouvement de sens inverse des prix diminue les recettes
et sa capacité d'accumulation ; C'est l' « effet
revenu ».
Il faut également souligner que les deux
mécanismes peuvent se retrouver ensemble et leur cumul peut entrainer
que l'accroissement des prix d'un produit
provoque l'augmentation de l'offre du produit
. En effet, l'accroissement des recettes provenant de la vente du
produit
, permet de développer d'autres activités plus rentables.
Les élasticités croisées de l'offre agricole en fonction
du prix peuvent ainsi être importantes (Kanyange, 2003).
En transposant toutes les considérations
théoriques sur le cas du Burundi, il est remarquable qu'en ce qui
concerne les cultures d'exportation et les cultures vivrières,
l'augmentation de prix de ces dernières peut les rendre plus attractives
au détriment des premières. Un cas s'est déjà
observé pour la culture du riz et celle du coton dans les
périmètres de la SRDI (Nigeze, 1995).
Pour ce qui concerne le café, bien que le lien entre la
production et le prix reste assez étroit, la situation est quelque peu
différente. En effet, la variation de prix, même brutale ne peut
du même coup, entraîner un abandon ou un arrachage des
caféiers pour les remplacements des cultures. Une caféière
est d'abord un investissement en capital dont la rentabilité ne peut
être évaluée sur une ou deux années seulement. Par
ailleurs, il existe des barrières administratives et juridiques qui
interdisent la destruction des plantations de café et qui sont
rigoureusement respectées dans le monde rural burundais.
Toutefois, certaines réactions comme le
relâchement dans l'entretien, l'abandon de certaines pratiques culturales
ou l'association des cultures vivrières à la culture du
café, sont des signes avant-coureur de la concurrence entre les cultures
vivrières et la culture du café dans plusieurs régions du
Burundi y compris notre région d'étude qui est le KIRIMIRO.
Le prix au producteur intéressant va inciter le
caféiculteur à mieux entretenir ses plantations en s'engageant
dans les activités telles que le paillage, le taillage, le
désherbage, la désinsectisation,... et même engager une
main d'oeuvre en période de pointe (FAO, 1994).
II.3. Les superficies
emblavées
II.3.1. L'importance de la terre
en agriculture
Les techniques agricoles ont ceci de particulier qu'elles
exigent toujours d'être développées sur de grandes surfaces
du sol, avec un produit à l'hectare excessivement faible. Quelques
mètres carrés suffisent à n'importe quel artisan pour
subsister (Boussard, 1987).
II.3.2. Influence des
superficies emblavées
Sur le marché régi par la loi de l'offre et de
la demande, l'augmentation des prix est supposée provoquer
l'accroissement de l'offre. Dans le secteur agricole, cet accroissement de
l'offre se réalise soit par l'extension des superficies
emblavées, soit par l'amélioration des rendements.
L'extension des superficies sous la culture trouve ses limites
dans la disponibilité des terres, de main d'oeuvres et des intrants
agricoles. Le coût d'opportunité lié à chaque type
d'activité productive dans l'exploitation familiale influe sur
l'affectation des terres et de main d'oeuvre. Kotler appelle
« coût d'opportunité, le désavantage
associé à un acte de choix ».
Ce désavantage consiste en quantité d'un bien
à laquelle on renonce qui pourrait être obtenue avec des
ressources qui ont été affectées à la production
d'un autre bien. L'application des méthodes destinées à
maintenir le prix du café élevé a comme but la
création des plantations nouvelles induites par l'augmentation des
superficies cultivables.
Pour le cas du Burundi, par exemple, les résultats
empiriques trouvés sur la culture du coton, montrent que les cultures de
rente répondent positivement aux variations des prix (Gahama, 1999).
Plus spécifiquement, cette étude démontre que la
superficie emblavée du coton réagit à son tour à la
variation du prix du coton et celui des fertilisants. Ainsi, le prix du coton
graine et le prix des fertilisants sont économétriquement les
facteurs qui influencent la production cotonnière. L'Ouganda connaissait
le problème d'immobilisme des méthodes de cultures, mais les
terres disponibles y étaient encore abondantes dans les années
1960 : les chiffres de production continuaient donc à augmenter de
manière spectaculaire depuis la fin de la deuxième guerre
mondiale par suite de l'accroissement des superficies plantées (Michelle
et al., 2003). Ce qui montre bien que les surfaces
cultivées jouent un rôle prépondérant dans
l'augmentation de la production agricole.
II.3.3. Problème
d'extension des superficies emblavées
Comme on l'a déjà souligné, la
région de KIRIMIRO est parmi les régions les plus peuplées
du Burundi ; ce qui constitue une barrière pour l'extension des
surfaces cultivables. Une pression démographique (488
habitants/km2 à Giheta-Gitega) qui engendre l'atomisation et
la surexploitation des terres sans restitution de leur fertilité et
limite l'expansion des exploitations caféicoles (SAN, 2008).
On voit du fait de la croissance galopante de la population de
cette région ; accroître les surfaces dans lesquelles on
pourrait planter du café devient une chose délicate, voire
même difficile. La diminution de la superficie des exploitations est en
effet un phénomène continu en raison des modalités
d'héritage qui à chaque succession entraînent la division
de la surface familiale disponible en autant de parties qu'il y a
d'héritiers.
II.4. L'influence de la
pluviométrie
-Les
préférences du café face à la
pluviométrie
Le café arabica, cultivé ici au Burundi,
requiert des températures moyennes de 23 à 28°C. Une baisse
de la production sera observable si les températures seront
élevées. La sensibilité aux températures proches de
0°C est forte. Donc, on voit que les précipitations abondantes sont
à souhaiter, de l'ordre de 1 à 2 millimètres par an, avec
au moins une période sèche de trois mois. De plus, le
caféier prospère mieux dans les régions où les
précipitations atteignent 1500mm à 1800mm/an, avec un
régime comportant quelques mois peu pluvieux ou de relative
sécheresse correspondant à la période de repos
végétal précédent la grande floraison qui
intervient après les premières pluies.
Cependant, comme on connaît bien les besoins de la
plante sauvage en Ethiopie, on peut sans risque d'erreur avancer que le
caféier fût acclimaté quelque part dans les massifs
montagneux allant de Fayla au Nord à Yafi au Sud, à plus de 1000m
d'altitude et jusqu'à plus de 2000m. Il trouva dans cette région
un climat tempéré et des pluies en suffisance. C'est là
que le caféier d'Arabie connut sa plus grande prospérité.
Il y est encore cultivé de nos jours.
Il faut grimper au-dessus de 1000m d'altitude et
jusqu'à 2000m pour trouver le café arabica vivant à
l'état naturel dans les petites vallées du Sud de l'Ethiopie.
Cela signifie qu'il aime le climat tropical tempéré par
l'altitude. Il lui faut de 1500 à 1800m de pluies de l'année,
mais pas beaucoup plus, avec une saison sèche de 2 à 4mois, et
une saison humide moyenne. La température qu'il préfère se
situe entre 20 et 25°Centigrades (Michelle et al,
op.cit).
Comme le constatèrent les deux chercheurs ; Gaie
et Flemal(1988), ils ont constaté qu'en dessous de 1000mm de
précipitations annuelles, même bien réparties, la
caféiculture devient aléatoire et la production devient
fluctuante. Dans certaines régions, on constate une chute de la valeur
ajoutée de l'agriculture d'exportation (-5,5% contre +21,4%). Cela est
dû à la contraction du volume de production de café
marchand consécutive à la sécheresse précoce qui a
contrariée la maturation des cerises, aux phénomènes de
cyclicité au caféier ainsi qu'à l'attaque des insectes
(OCIBU, 2000).
Le café arabica qui est cultivé dans plusieurs
régions du Burundi y compris notre région d'étude qui est
le KIRIMIRO se conforme mieux d'une pluviométrie et d'une
température moyenne. Mais force est de constater que la région de
Kirimiro se trouve, non pas dans les conditions du milieu idéal. Il est
recommandable aux caféiculteurs de cette région de pailler de
temps en temps pour faire face à des effets négatifs des
précipitations insuffisantes.
CONCLUSION DU SECOND CHAPITRE
Comme nous l'avons déjà souligné au cours
de notre deuxième chapitre ; les déterminants de l'offre du
café que nous allons utiliser dans notre étude concernant l'offre
du café dans la région de KIRIMIRO sont au nombre de huit
à savoir : le prix réel du café cerise payé au
producteur, la pluviométrie, les superficies emblavées, les
quantités de pesticides et d'urée utilisées, prix des
cultures concurrentes du café (banane, maïs et haricot).
Les caféiculteurs réagissent, comme l'ont
montré plusieurs auteurs, à la variation du prix. Pour le
café, une culture pérenne, si le prix les satisfait, ils peuvent
soit augmenter les surfaces sur lesquelles ils cultivent leurs
caféiers ; ce qui pourra augmenter la production et par la suite
l'offre. De plus, les caféiculteurs peuvent entretenir bien leurs
caféiers que ce soit par le paillage, le taillage, le désherbage
ainsi que la désinsectisation ; cela aussi aura comme
conséquence l'augmentation de la production.
Quant à la pluviométrie, c'est une donnée
sur laquelle l'homme n'a aucune emprise. Comme plusieurs auteurs le confirment,
la pluviométrie exerce une influence considérable sur la
production caféicole. Vu que le café est une plante qui a besoin
pour une grande période de la pluie, ce déterminant
s'avère donc incontournable dans l'augmentation de la production et par
la suite, de l'augmentation de l'offre.
Concernant les superficies emblavées, elles exercent
aussi une influence que ce soit positive ou négative sur la production
et sur l'offre. Quand les caféiculteurs laissent de grands espaces pour
la caféiculture, cela peut agir sur l'offre ; donc l'augmenter si
les conditions sont favorables. On produit en proportion des surfaces
cultivées ; si les habitants consacrent de plus en plus leurs
terres à la caféiculture, on verra que la production peut
augmenter ; ce qui influera sans doute sur les quantités de
l'offre.
En ce qui concerne l'urée ; plus les
caféiculteurs mettent de plus en plus de l'urée dans leur verger,
on peut assister à une amélioration de la production
caféière. Les pesticides sont utilisés pour lutter contre
les ravageurs de caféier à l'instar des scolytes ; plus on
applique des pesticides dans les plantations, plus on éliminera les
insectes ravageurs et par après on pourra assister à une
augmentation de la production caféière.
Pour les prix des autres cultures ; on peut voir que le
prix d'une telle ou telle culture augmente, on sera incité à
cultiver davantage cette culture dont le prix augmente au dépens de la
culture dont le prix est en chute libre.
CHAPITRE III : CADRE
ANALYTIQUE
III.0.Introduction
Dans ce troisième chapitre consacré au cadre
analytique ; nous développons les théories
économiques en les confrontant aux théories
économétriques. La fonction de production décrit la
relation entre les quantités d'input utilisés et la
quantité de bien qu'il est possible d'obtenir (Output). Elle indique si
un accroissement des inputs utilisés permet un accroissement moins que
proportionnel, exactement proportionnel, plus que proportionnel de la
quantité de biens. L'hypothèse communément faite est que
l'objectif de tout producteur est de maximiser son profit total. Maximiser le
profit revient à maximiser la différence entre le chiffre
d'affaire et le coût total de production.
III.1. Loi de l'offre : si le
prix augmente, alors l'offre augmente
Quand une entreprise offre un bien ou un service, c'est que
cette entreprise (Michael et al., 2010):
-a les ressources et la technologie nécessaire pour
produire ;
-peut tirer profit de sa production ;
-a la ferme intention de le produire et de le vendre.
L'offre ne se réduit pas au seul fait de
posséder les ressources et la technologie nécessaire pour
produire quelque chose ; en fait les ressources et la technologie sont les
contraintes qui limitent les possibilités de production.
On peut bien produire des choses utiles, mais on ne les
produira que s'il est profitable de le faire. L'offre reflète une
décision quant aux choix des biens ou des services à produire
parmi ceux dont la production est techniquement réalisable.
La « quantité offerte » d'un
bien ou d'un service est la quantité de ce bien ou de service que les
producteurs ont l'intention de vendre au cours d'une période
donnée. La quantité offerte ne correspond pas
nécessairement à la quantité vendue. Parfois la
quantité offerte dépasse la quantité demandée, de
sorte que la quantité vendue est moindre que la quantité
offerte.
« Comment, toutes choses égales d'ailleurs,
la quantité offerte d'un bien ou d'un service varie-t-elle quand le prix
de ce bien ou service augmente ? »
La loi de l'offre répond à la question,
Elle s'énonce comme suit :
« Toutes choses égales par ailleurs, plus le
prix d'un bien est élevé, plus la quantité offerte de ce
bien est grande, et plus le prix d'un bien est bas, plus la quantité
offerte est petite. » (Michael et al., 2010)
Pourquoi l'augmentation du prix d'un bien accroît-elle
la quantité offerte de ce bien ?
Parce que le coût marginal augmente. En effet, plus la
quantité produite d'un bien ou d'un service augmente, plus le coût
de production de ce bien augmente aussi mais non pas dans les mêmes
proportions.
III.1.1. Les fondements
microéconomiques de la loi de l'offre
Selon l'analyse microéconomique traditionnelle du
producteur, la fonction de l'offre d'un bien par un individu découle de
son calcul rationnel de minimisation du profit sous contrainte technologique.
Plus précisément, chaque valeur du prix d'un bien offert, la
fonction d'offre donne le niveau de production optimal, soit le choix qui
procure au producteur le profit le plus grand possible.
Considérons un producteur
, appelons
le niveau de production et
le prix paramétrique de calcul. Le profit
est la différence entre les recettes totales
, soit le chiffre d'affaire attendu
, et le coût total
, soit la valeur du coût de production.
La fonction s'écrit :


Où
: est la fonction du
qui donne la valeur minimale du coût de production
envisageable.
La loi de l'offre découle directement de l'association
de la règle «
» et de l'hypothèse de coût marginal croissant. Si p
augmente,
doit augmenter pour maintenir l'égalité entre le prix et
le coût marginal croisant. Ce coût marginal étant croissant,
il faut augmenter la production q si on veut que
augmente.
L'explication est simplement la suivante :
Le producteur rationnel produit toutes les unités
rentables, c'est-à-dire toutes celles qui lui apportent un profit
marginal positif (
). Et l'augmentation du prix rend rentable des unités qui ne
l'étaient pas avant cette augmentation, ce qui amène le
producteur rationnel à produire ces unités en plus.
III.2.Théorie de la
fonction de production
Selon Bahaminyakamwe (1981), « la production est un
processus de transformation. La notion de transformation implique que certaines
choses, marchandises ou services s'intègrent dans le processus au cours
duquel elles perdent leur identité et où s'abolit leur forme
d'être antérieure tandis que certaines autres choses naissent du
processus. Les premières se nomment facteurs et les secondes,
produits. »
III.2.1. Modèle théorique de la fonction de
production
Une fonction de production exprime alors l'ensemble des
combinaisons des quantités de facteurs susceptibles de procurer dans une
certaine combinaison productive une certaine quantité d'output.
En d'autres termes, une fonction de production d'une
entreprise ou d'une firme exprime, pour toute combinaison de facteurs qu'elle
est susceptible d'utiliser, la production maximum qu'elle peut réaliser.
Mais cette fonction ne vaut que pour un état donné de la
production. C'est donc une relation quantitative entre output et input
entièrement déterminée par la technologie.
III.2.2. Différentes formes fonctionnelles
La fonction de production peut s'écrire sous sa forme
analytique suivante (Gujarati, 2004) :
-Forme exponentielle 
-Forme linéaire :

-Forme logistique : 
-Forme CES (Constant Elasticity Substitution) : 
-Forme Cobb-Douglas :
III.2.3.Motivation du choix de la
fonction de production de type Cobb-Douglas
III.2.3.1.Avantages
Cette dernière fonction de production est facile
à traiter mathématiquement et a été
considérée comme une des meilleures dans l'estimation des
fonctions de productions. Dès sa formulation vers 1920, elle n'a
cessé d'être utilisée et améliorée. Elle est
très intéressante lorsqu'on veut estimer la productivité
marginale et l'élasticité de la production. De plus, elle peut
être facilement rendue linéaire à travers une
transformation double-logarithmique trouvant ainsi son application micro et
macroéconomique aisée (Gujarati, 2004).
En effet, elle permet une estimation des paramètres
grâce à une régression log-linéaire facile à
interpréter sous forme d'élasticités de la production
relativement aux facteurs de production. Il nous semble donc intéressant
d'analyser les différentes combinaisons à l'aide de la fonction
de production de type Cobb-Douglas.
III.2.3.2.Inconvénients
La fonction de production de type Cobb-Douglas ne
répond pas à toutes les exigences de la plupart des autres
fonctions de production surtout en ce qui concerne la loi optimum. Cette
fonction appelée « fonction de production
Cobb-Douglas » est souvent utilisée comme formule
d'approximation. Très souvent la forme linéaire et celle du type
Cobb-Douglas présente un problème de
multicolinéarité. C'est-à-dire qu'elle présente
l'existence d'une « parfaite » ou exacte relation
linéaire entre quelques variables explicatives ou la totalité
d'entre elles d'un modèle de régression. Il devient par
conséquent difficile de distinguer par des méthodes techniques,
l'influence de chaque variable indépendante. On parvient avec
difficulté de connaitre la part qui revient à chacune d'elles
dans l'explication du phénomène (Gujarati, 2004).
En dépit de ses inconvénients, nous
préférons utiliser la fonction de production de type Cobb-Douglas
tout en mettant en oeuvre les approches méthodologiques de
détection et de traitement des problèmes éventuels de
colinéarité. Certains algorithmes détectent
automatiquement les cas suspects de multicolinéarité
suggérant ainsi le chercheur à adapter la spécification de
sa forme fonctionnelle.
Les formes exponentielles et logistiques ne sont pas bien
adaptées pour estimer la valeur de la production totale. Ces fonctions
ne peuvent que considérer un seul facteur de production, elles
deviennent complexes et très difficiles à traiter si deux ou
plusieurs variables dépendantes sont mises en jeu. D'où leur
utilisation est souvent très limitée (Gujarati, 2004).
III.2.4. La fonction de production
de type Cobb-Douglas
La fonction de production de type Cobb-Douglas est une
fonction largement utilisée en économie pour représenter
le lien qui existe entre input et output. Cette fonction a été
proposée et testée économétriquement par
l'économiste américain Paul Douglas et le mathématicien
Charles Cobb en 1928. En d'autres termes, c'est une relation entre les extrants
(output) et les intrants (input). Elle permet dans un environnement
donné, d'exprimer l'horizon technologique du producteur.
C'est-à-dire l'ensemble des choix éligibles qui s'offrent
à lui lorsqu'il a adopté le processus de production technique le
plus avantageux (Gujarati, 2004).
Il sera alors à mesure de déterminer en fonction
des raretés relatives des différents biens (de la structure des
prix), la combinaison des facteurs qui lui permettra de réaliser le
maximum de profit. Parmi ces fonctions, l'une des plus souvent citées
est souvent celle qui a été étudié vers 1928 par
Charles Cobb et Paul Douglas puisqu'on se réfère à
l'expression « fonction du type Cobb-Douglas » pour
désigner les fonctions de production homogènes qui
établissent une relation entre la production et les apports en travail
et en capital (Bikorimana, 2011).
Cependant, l'intérêt des travaux du professeur
Douglas réside autant dans les efforts entrepris pour calculer les
coefficients de la fonction pour une économie concrète que dans
la mise au point d'un type particulier de fonctions conformes aux
théories économiques généralement admises
(Bourbonnais, 2011).
III.2.5.Spécification de la
forme fondamentale générale de la fonction Cobb-Douglas
La forme
générale de la fonction de production de type Cobb-Douglas
s'écrit de la forme suivante :
(1)
Sous sa forme généralisée, elle
s'écrit comme suit :
, Avec A, ái?0 (2)
En faisant une transformation double logarithmique, nous
obtenons:
(3)
III.2.6. Application de la
fonction Cobb-Douglas
Une fois choisie la source de variabilité, il faut
spécifier une forme analytique pour la fonction de production à
estimer.

Où
est l'output et les
, sont le niveau d'input
;
est un paramètre
d' « échelle »(en fait, il est lié aux
unités employées et peut être toujours égale
à l'unité). Les ái sont les véritables
paramètres « techniques », dits
d' « intensité », qui vont apparaître
plus loin. On vérifie facilement que ?ái=1 implique
une fonction homogène et de degré 1 comme on s'attend à la
trouver en agriculture. L'intérêt majeur de cette fonction est son
aptitude d'apparaître à l'estimation par les moindres
carrés.
III.2.7.Identification des
variables
Dans le cas de notre étude sur les déterminants
de l'offre du café dans la région de KIRIMIRO, dont la
spécification de la forme fonctionnelle est donnée par la
relation (3) nous avons utilisé les variables suivantes à
savoir :
*
: Offre à l'instant t
*
: offre du café à l' instant
*
: pesticide utilisé (pest.)
*
: quantité d'urée utilisée
(urée)
*
: quantité moyenne des pluies (prec)
*
: étendue des superficies emblavées (sup)
*
: prix de banane
*
: prix de banane décalé de deux
périodes
*
: prix du haricot à l'instant t
*
: prix du maïs à l'instant t
: Prix du maïs au temps t décalé de deux
périodes
: Prix réel du café à l'instant t
: Prix réel du café au temps t
décalé d'une période
: Prix réel du café décalé de
deux périodes
*
: gouvernance de la filière café : (0) sous la
gouvernance de l'OCIBU et 1 sous l'éclatement en rôle
opérateur(ARFIC) et régulateur (Inter-café BURUNDI)
III.2.8. Leçons tirées des études
empiriques sur les déterminants de l'offre du café
Sindayizeruka (2001), analyse les prix agricoles et leur
incitation à la production. Elle utilise le modèle de Nerlove
(1979) qui est une référence sur le modèle des
anticipations qui reposent sur le principe d'un ajustement des superficies en
fonction du prix attendu en situation normale et éventuellement des
facteurs exogènes. Les résultats trouvés par cet auteur
montrent qu'il ya une relation directe entre les superficies emblavées
et le prix réel du café.
Kanyange (2003), analyse la réaction des
caféiculteurs du café à l'incitation par les prix au
Burundi à partir des données annuelles allant de 1980 à
2000 à l'aide du Modèle à Correction d'Erreur. Les
résultats de cet auteur montrent que la production
caféière est influencée par le prix ainsi que la
pluviométrie.
Koua (2007) analyse les déterminants de la relance de la
caféiculture en Côte d'Ivoire dans le département d'Aboisso
par le modèle Logit. L'analyse économétrique montre que la
décision d'investir dans les plantations de café est
influencé par les variables : revenu du planteur, âge du
planteur et accès au crédit. Le signe négatif de la
variable « âge du planteur » traduit qu'il existe une
corrélation négative entre la décision d'investir et cette
variable.
Des modèles d'offre pour le café ont
été estimées par De Vries (1975), Maitha (1970) et Ford
(1971) à la fois pour le Kenya et dans d'autres pays d'Afrique. Ces
études montrent que, même après avoir tenu compte des
effets de substitution (élasticité-prix croisée) des
élasticités des prix relatifs du café et du coton, la
production du café réagit fortement à la hausse de son
prix à la production.
CONCLUSION DU TROISIEME CHAPITRE
Comme nous l'avons déjà annoncé, le
troisième chapitre est consacré à une confrontation entre
les théories économiques relatives à l'offre et les
théories économétriques correspondantes.
La fonction de production connue sous le nom de la fonction de
production de type Cobb-Douglas a été développée en
1928 par deux Américains à savoir : le mathématicien
Charles Cobb et l'économiste Paul Douglas. Les élasticités
mesurent la sensibilité de réaction de la production à des
modifications initiales de ces facteurs. La fonction de production
décrit la relation entre les quantités des facteurs (input)
utilisés et la quantité de biens qu'il est possible d'obtenir
(Output).
|
Nous avons vu que dans le secteur agricole, les agriculteurs
seront incités de produire davantage si le prix reçu sur le
marché permet de rémunérer les facteurs de productions.
Pour le cas qui est le nôtre, étant donné que le
café est une culture pérenne, les caféiculteurs ne
pourront pas augmenter la production comme on peut le faire pour les cultures
annuelles ; mais ils seront incités à bien entretenir leur
verger soit en faisant du paillage davantage, en taillant leurs
caféiers, en appliquant des insecticides ou pesticides dans leur
caféiers, en désherbant de ; cela pourra augmenter la
production du café dans l'année suivante si les conditions
atmosphériques seraient bonnes.
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CHAPITRE IV : ANALYSE
EMPIRIQUE DES RESULTATS
Dans beaucoup d'analyses, on a tendance à affirmer ou
à infirmer de façon intuitive certaines réalités en
se fiant uniquement sur les théories ; ce qui peut amener à
des conclusions quelque peu approximatives voire même erronées.
Pour éviter cet écueil, on est amené à se fier
à l'outil économétrique. L'économétrie est
donc un instrument qui permet de confirmer ou d'infirmer les théories.
Dans la conduite de toute analyse économétrique,
toute décision doit reposer sur la vérification des
hypothèses.
En effet, les hypothèses s'avèrent importantes
pour les deux raisons suivantes :
-D'une part, les hypothèses constituent l'un des
objectifs de l'analyse à qui il appartient précisément
d'établir la compatibilité entre les caractéristiques
structurales étudiées et les conditions de cohérence que
devraient satisfaire le modèle.
-D'autre part, la prise en compte des hypothèses offre
la possibilité de renforcer sans grande perte de
générations des hypothèses analysées (Ritschart,
1981).
IV.1. Analyse de la fonction de
production
Dans ce chapitre, il est question de présenter et
d'interpréter les résultats de l'estimation de la fonction de
production Cobb-Douglas. A cette fin, nous avons utilisé les
données recueillies au sein de l'ARFIC, DPAE GITEGA, IGEBU, ISTEEBU,
Association des caféiculteurs NSHIRAMAZINDA de la région KIRIMIRO
ainsi que les données de l'enquête auprès de quelques
caféiculteurs de cette région.
Le logiciel utilisé est Eviews3.1. Nous avons
analysé les déterminants de l'offre du café dans la
région de KIRIMIRO. C'est dans ce chapitre que nous avons tiré
des conclusions sans oublier de donner quelques suggestions à tous les
intervenants dans la filière café.
IV.1.1. Spécification du
modèle
Une fonction de production est une relation quantitative entre
les intrants (input) et les extrants (output). Nous avons utilisé la
fonction de production Cobb-Douglas pour estimer les coefficients de
régression de chaque input et ainsi estimer la performance de
l'utilisation des intrants (engrais chimiques, urée,
précipitations, pesticides, prix des cerises, prix des cultures
concurrentes du café : banane, haricot et maïs).
Il s'agit d'estimer les coefficients de régression des
facteurs de production considérés (prix, précipitations,
les superficies emblavées, les quantités d'urée
utilisées, les quantités de pesticide utilisés, les prix
des cultures concurrentes telles que le maïs, le haricot et la banane) et
ainsi voir la réaction de l'offre du café face à ces
facteurs, c'est-à-dire si l'offre peut augmenter ou diminuer. Nous
considérons qu'il y a des facteurs influençant l'offre du
café dans la région de KIRIMIRO :
On a donc :

L'élasticité d'un facteur mesure le pourcentage
de la production pouvant être attendu (toutes choses restant
égales par ailleurs) de l'accroissement d'un point de pourcentage de ce
facteur.
L'extension de cette notion à l'ensemble des facteurs
correspond aux rendements d'échelle définis comme la somme des
élasticités des facteurs (
) (Eric et al., 2004) :
-Si
: on parle des rendements d'échelle croissants,
-Si
: on parle des rendements d'échelle constants,
-Si
: on parle des rendements d'échelle décroissants
IV.1.2. Description des
données
La délimitation de notre travail montre que notre
étude porte sur une période de 23 ans (de 1990 à 2012).
Les données que nous présentons dans notre travail sont
spécifiques à la région naturelle de KIRIMIRO seulement.
A. Quantité de café
cerise vendu dans la région de KIRIMIRO
Les quantités de café cerise vendu dans la
région naturelle de KIRIMIRO nous ont été fournies par la
SOGESTAL KIRIMIRO. La production mise sur le marché constitue ce que les
économistes appellent « offre ».

Figure 1: Evolution de la
production du café cerise dans la région de KIRIMIRO (en tonnes)
Source : Construite par l'auteur sur
base des données de la SOGESTAL KIRIMIRO et ARFIC
Comme on peut le constater directement sur la figure, on voit
que la production des cerises dans la région de KIRIMIRO prend une forme
de dents de scie. Cela peut s'expliquer par le fait qu'une année de
bonne récolte alterne avec une autre de mauvaises récoltes.
B. Les superficies
emblavées
Les données relatives aux superficies emblavées
ont été trouvées en divisant le nombre de pieds de
caféiers dans la région naturelle de KIRIMIRO par une
densité moyenne de 2666caféiers/ha. Ces données ont
été recueillies auprès de l'ARFIC, CNAC MURIMAWISANGI,
Association NSHIRAMAZINDA et SOGESTAL KIRIMIRO.
Du fait que le prix ne satisfait pas les caféiculteurs
de cette région, les personnes que nous nous sommes entretenues au cours
de notre enquête, nous ont signalé qu'ils sont près
à remplacer le café (certains ont déjà
arraché une partie de leur caféiculture non rentable
située loin de la route) par d'autres cultures qui semblent être
rentables. Ce qui fait qu'on peut constater qu'il y a eu une variabilité
des superficies emblavées, cela peut s'expliquer par le fait que les
caféiculteurs tendent à remplacer le café par d'autres
cultures.

Figure 2: Evolution de la
production du café cerise (en tonnes) et les superficies
emblavées
dans la région de
KIRIMIRO
Source : Construite par l'auteur sur
base des données de la SOGESTAL KIRIMIRO et ARFIC
Comme on peut le constater directement sur la figure, on voit
que la production des cerises dans la région de KIRIMIRO est en
corrélation directe avec les superficies emblavées. Les
périodes où les superficies emblavées ont
été réduites, on voit aussi que la production a
diminué de façon similaire.
A l'exemple de la campagne café 1991-1992, il y a eu
une production de 25 293 tonnes de café cerise sur une étendue de
29 600 hectares ; alors que pendant la campagne café 2003-2004 il y
a eu la production de 3633,57 tonnes de café cerise sur une
étendue de 15950 hectares.
C. Les précipitations
Le café prospère mieux dans les
régions où les précipitations atteignent 1500mm à
1800mm/an (Gaie et Flémal, 1990). Les précipitations moyennes de
la région naturelle de KIRIMIRO ont été calculées
en se basant sur les données météorologiques fournies par
l'IGEBU-GITEGA de trois stations à savoir : la station GITEGA
aérodrome, station GIHETA, station MUGERA paroisse.

Figure 3 : Evolution de la production des cerises
et des précipitations (en mm) dans la région KIRIMIRO
Source: Construite par l'auteur sur base des donnees
de la SOGESTAL KIRIMIRO, ARFIC et IGEBU (pour les précipitations)
Comme cette figure l'illustre bien, les
quantité des précipitations sont étroitement liées
à la quantité des tonnes de cerises produites. Il lui faut de
1200mm à 1500mm de pluies de l'année, mais pas beaucoup plus,
avec une saison sèche de 2 à 4mois, et une humidité
moyenne. A l'exemple de l'année 2008 où on avait 1571,90mm comme
moyenne des précipitations, on voit que la production a passé de
5 035,3 tonnes en 2007 (avec 862,13mm de précipitations moyennes)
à 18 315, 21 tonnes en l'an 2008.
D. Urée
Comme le montre Sindayizeruka (2001) dans son
étude « Les prix agricoles et leur incitations à la
production : une analyse empirique basée sur les études de
cas », l'utilisation des engrais chimiques est l'un des facteurs qui
influence les rendements des caféiers. Les données de l'urée utilisée
dans les vergers de caféiers dans KIRIMIRO, nous les avons
trouvées dans les rapports agronomiques de l'OCIBU ainsi que dans les
rapports de la CNAC (ces données concernent uniquement la région
naturelle de KIRIMIRO).
Figure 4 : Evolution des quantités de
l'urée utilisée et du café produit dans KIRIMIRO
Source : Construite par l'auteur sur base des
données de l'ARFIC et CNAC
Comme on le constate sur
la figure, la production du café est en corrélation avec l'offre
du café. Les années où on a augmenté des
quantités d'urée utilisée vont de pair avec les pics de la
production caféière
E. Pesticides
Il est évident qu'un caféier sain
donnera un produit de meilleure qualité. Les pesticides peuvent aider le
caféiculteur dans sa lutte contre les prédateurs (les scolytes)
et les maladies du caféier et contribuer efficacement à
améliorer la qualité du café marchand. Les données
des pesticides utilisés dans les vergers de caféiers dans
KIRIMIRO, nous les avons trouvées dans les rapports agronomiques de
l'OCIBU ainsi que les rapports de la CNAC.
Figure 5 : Evolution des quantités de
pesticides utilisés(en litres)
Source : Construite par l'auteur sur base des
données de l'ARFIC, CNAC
L'utilisation des
pesticides a été variante d'année en année du fait
que certaines années le Burundi a importé peu de pesticide ou
bien certaines localités du pays étaient en crise et il
était difficile aux caféiculteurs de se procurer des pesticides
(Agronome de l'association NSHIRAMAZINDA).
F. Evolution des prix réels et nominaux du
café
De l'avis de certains auteurs, des prix
élevés et rémunérateur stimulent la production
au-delà des besoins familiaux, tandis que des prix faibles
ramèneront la production aux besoins de la cellule familiale
(Sindayizeruka, 2001). Au cours de notre enquête, 100% des
caféiculteurs nous ont révélé qu'ils ne sont pas
satisfaits du prix pratiqué au kg de café cerise. Ces
caféiculteurs ont suggéré un prix moyen de 1555,55Fbu au
kg de café cerise. Certains même nous ont signalé qu'ils
sont prêts à arracher leurs caféiers (41% des
caféiculteurs enquêtés).
Ces prix ont été trouvés en
utilisant la formule ci-après:
où IPC désigne l'Indice de Prix à la
Consommation
Figure 6 : Evolution des prix nominaux et des
prix réels (en Fbu) au Kg du café cerise
Source : Construite par l'auteur sur base des
données de la SOGESTAL KIRIMIRO, ARFIC et ISTEEBU

Figure 7 : Evolution
du prix réel (Fbu) au kg de café cerise et de la production du
café dans la région de KIRIMIRO(en tonnes)
Source : Construite par l'auteur sur base des
données de la SOGESTAL KIRIMIRO, ARFIC et ISTEEBU
Comme cette figure le montre très clairement,
nous voyons que la production des cerises est en correlation avec le prix
pratiqué au kg de café cerise. Sur la période où le
prix a augmenté, à l'exemple de la campagne 2009-2010, on voit
que la production a augmenté aussi. Cela s'explique par le fait que les
caféiculteurs ont été encouragé davantage à
pailler leur caféiers,à utiliser de l'engrais chimique ou
urée ou en gros à exercer tous les travaux d'entretien que
requiert le développement des caféiers.
On voit que même si quand le prix augmente, les
caféiculteurs ne peuvent pas augmenter directement les superficies
emblavées ; ils pourront être incités à
pailler, à mettre des engrais chimiques dans leurs plantations ou
à utiliser des insecticides pour lutter contre certains insectes
ravageurs comme les anthracnoses ou d'autres.
G. Prix de banane, du
haricot et du maïs
Les 83% (50 sur 60) des caféiculteurs que nous
nous sommes entretenus au cours de l'enquête, nous ont avoué
qu'ils pratiquent l'association du café avec d'autres cultures ;
principalement le bananier (tout autour des plantations
caféières), le haricot et le maïs (à
l'intérieur des plantations). Ces prix ont été
trouvés dans les rapports annuels des prix de l'ISTEEBU sur le
marché de GITEGA.

Figure 8 : Evolution du prix nominal (en Fbu) du
haricot, banane et du maïs sur le marché de GITEGA
Source : Construite par l'auteur sur base des
rapports mensuels de l'ISTEEBU
Comme on le voit sur la figure 8, les prix des
cultures concurrentes du café ont augmenté avec le temps alors
que le prix réel du café n'a cessé de dégringoler
(figure 7). ce qui a poussé les caféiculteurs de cette
région à associer le café avec d'autres cultures ou du
moins à remplacer la caféiculture dans des parcelles situant
loin des routes.
IV.2. Statistique descriptive
Dans cette section, nous calculons les
éléments de la statistique descriptive à savoir : la
moyenne, le maximum, le minimum et l'écart-type. Le nombre d'observation
est égal à 23 pour tous les éléments.
Tableau 1 : la statistique descriptive des
variables continues du modèle
VariablesMoyenneMaximumMinimum Ecart-typeNombre
d'obs.Coefficient de VariationOffre
(Kg)19059524467293902723000121115672363,54
Pesticides ( litres)
10472,221396967201988,9532318,992
Prix du Maïs (Fbu/kg)
210,61645,945,28169,19352380,334Précipitations
(mm)1133,6751571,9735,9195,71152317,263Prix du Banane (Fbu/kg)
104,37927417,976,852373,625
Prix du Haricot (Fbu/kg)
330,4765769,873,86241,2962373,014
Prix réel du café (Fbu/kg) 32,472
72,0321,6810,6382332,76
Superficies emblavées (Ha)
24406,1732880150004830,7532319,793Urée (kg) 149 532280 00050 00065
676,62343,921Source : l'auteur à partir des
différentes données collectées
La moyenne est calculée en faisant la sommation des valeurs des 23
observations, divisées par le nombre total des observations qui est
égal à 23. Pour l'offre du café, nous avons une moyenne de
19 059 524Kg, avec un maximum de l'offre du café de
46 729 390Kg et un minimum de 2 723 000Kg.
L'écart-type mesure le degré de dispersion autour de la moyenne.
Pour l'offre du café, nous avons l'écart-type de
12 111 567Kg. Ce qui dénote une variabilité de l'offre
du café autour de la moyenne ; ce qui peut s'expliquer par la
vieillesse des vergers comme nous l'avons constaté au cours de notre
enquête. L'offre a varié de 12 111 567Kg autour d'une
moyenne de 19 059 524Kg. En ce qui est des superficies emblavées, nous
avons une moyenne de 24 406,17 ha, un maximum de 32 880ha et un
minimum de 15 000ha. Nous avons un écart-type égal à
4724,569ha, cette valeur nous montre comment les superficies ont varié
autour de la moyenne. Pour les pesticides, nous avons une moyenne de
10 472,22litres, un maximum de 13 969 et un minimum de 6720.
L'écart-type est égal à 1988,953. Cette valeur nous montre
comment l'utilisation des pesticides a varié au cours des 23
années. Pour les prix du maïs, nous avons une moyenne de 210,61
Fbu, un maximum de 645,9 et un minimum de 45,28 avec un écart-type de
169,19Fbu. Pour le prix de banane, nous avons une moyenne de 104,37, un maximum
de 274 ; un minimum de 17,9 avec un écart-type de76, 85. Pour les
prix du haricot, nous avons une moyenne de 330,47Fbu, un maximum 769,8 et un
minimum de 73,86 avec un écart-type de 241,29. Pour le prix réel
du café, nous avons une moyenne de 32,47 Fbu, un maximum de 72,03 ;
un minimum de 21,68 et un écart-type de 10,63. Cet écart-type
montre qu'il n y a pas eu une grande variation du prix réel du
café. Pour les
précipitations, nous avons une moyenne qui est égale à 1
1333,67 mm, un maximum de 1571,9 ; un minimum de 735,9 et un
écart-type de 195,711. Cette valeur de l'écart-type montre que
les quantités de pluies tombaient dans la région de KIRIMIRO
variaient de 195,711mm autour d'une moyenne qui est de 1 133,67mm.
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IV.3. Analyse empirique de l'offre
du café
Pour tester si le modèle est bien
spécifié et -/ou les variables prises individuellement sont
significatives, la significativité des variables prises individuellement
a été analysée sur base de la statistique t de Student
alors que celle des coefficients pris globalement a été
illustrée par la statistique F de Fisher. De même, à partir
du coefficient de détermination R2 et surtout R2-
ajustée permet de juger sur la validité ou non du modèle.
Il permet de connaitre la proportion de la variation totale de la variable
dépendante due à l'explication des variables dépendantes.
La variable dépendante est bien expliquée par les variables
indépendantes si le R2-ajusté est
élevé.
IV.3.1.Estimation des
paramètres du modèle
Les variables que nous utilisons dans l'estimation sont
déjà décrites au troisième chapitre.
IV.3.2. Estimation
statistique
Nous allons estimer l'offre du café dans la
région de KIRIMIRO (la variable endogène) par les variables
explicatives respectivement prix réel du café,
pluviométrie, superficies emblavées, pesticides, urée,
prix des cultures concurrentes du café (haricot, maïs et
banane).
IV.3.2.1. Test de normalité
L'hypothèse de normalité des résidus joue un
rôle essentiel car elle aide à préciser la distribution
statistique des estimateurs.
Tableau 2 : Test de Normalité
0
2
4
6
8
-0.10
-0.05
0.00
0.05
Séries: Résiduelles
Echantillon: 1992 2012
Observations 21
Moyenne
2.37E-15
Médiane
0.005724
Maximum
0.057893
Minimum
-0.081828
Ecart type
0.036598
Valeur de Symétrie
-0.652775
Valeur d'aplatissement
2.775636
Jarque-Bera
1.535452
Probabilité
0.464067

Source : Obtenu à partir du traitement des
données avec Eviews
H0 : il y a normalité des
résidus
H1 : il n y a pas de normalité des
résidus
Dans la partie droite de l'histogramme se trouve un ensemble
de statistique descriptive portant sur la série des
résidus : la moyenne, la médiane, le maximum et
l'écart type. En plus de ces statistiques, Eviews reporte des
indicateurs de forme qui permettent d'apprécier la normalité.
Pour une série normalement distribuée, la valeur
de symétrie (Skewness) mesure l'asymétrie de la distribution
autour de la moyenne. Le Skewness d'une distribution symétrique, comme
la distribution normale, est nulle. Ainsi, pour notre cas, nous avons un
Skewness négatif (-0,65), ce qui signifie que la distribution est
décalée vers la gauche.
Le Kurtosis mesure le degré d'aplatissement de la
distribution. Le Kurtosis d'une distribution normale est égal à
3. Pour notre cas, nous avons un Kurtosis de 2,77 ; donc
légèrement inférieure à 3 (Gujarati, 2004). La
statistique de Jarque Bera a une probabilité de 0,46 ; une valeur
supérieure à 0,05. Donc le terme d'erreur suit une distribution
normale. Ce qui veut dire que l'on ne rejette pas l'hypothèse nulle de
normalité des termes d'erreur.
IV.3.2.2.Test de diagnostic sur
les termes d'erreur
Ces tests de diagnostic sur les résidus ont comme
objectifs de vérifier si les séries qui alimentent le
modèle suivent une loi normale.
-Test d'hétéroscédasticité
de White
Dans le modèle de régression log-linéaire
ou linéaire tout simplement, une des hypothèses de base est que
les résidus doivent avoir une variance finie et constante. Cela est
connu sous le nom de l'homoscédasticité des termes d'erreur. La
violation de cette hypothèse est connue sous le nom de
l'hétéroscédasticité. L'une des hypothèses
clés des modèles linéaires est l'hypothèse
d'homoscédasticité ; c'est-à-dire que les
résidus du modèle ont la même variance.
Selon Maddala (1977), la violation de cette hypothèse
de base (homoscédasticité des résidus) conduit à
l'inefficience des paramètres de régression, au biais de la
variance de l'estimation et partant ; des résultats des
statistiques biaisés. Ce test
d'hétéroscédasticité a été
développé par White (1980). Il est applicable aux résidus
des Moindres Carrés Ordinaires (MCO). Différentes méthodes
de correction existent mais nous avons choisi l'une des méthodes
proposées par White qui consiste à corriger sans préciser
la forme d'hétéroscédasticité.
H0 : les résidus du modèle sont
homoscédastiques.
H1 : les résidus du modèle sont
hétéroscédastiques.
Tableau 2: Test de White
Test d'hétéroscédasticité de
White:
|
Statistique de Fisher
|
8.933359
|
Probabilité
|
0.211887
|
Nombre d'obs. R-carré
|
22.26690
|
Probabilité
|
0.174672
|
|
|
|
|
|
Source : Obtenu à partir du traitement des
données avec Eviews.
Comme on peut le voir à travers du tableau
no2, la probabilité associée au test de White (0,17)
est supérieure à 0,05. On ne rejette pas l'hypothèse nulle
de l'homoscédasticité des résidus.
IV.3.2.3.Le test de
détection de l'autocorrélation des termes d'erreur
La présence de la corrélation sérielle
est suffisante pour rendre le processus d'estimation par la méthode des
Moindres Carrées Ordinaires (MCO) biaisé et inconsistant. La
détection de l'autocorrélation des termes d'erreur semble
importante car dans le cas de son existence, on obtient des variances des
paramètres qui sont sous-estimés. De là, les
paramètres satisfont le test de Student car la valeur
« t » se trouve dans ce cas surestimé. De ce fait,
ces paramètres obtenus ne sont pas considérés comme des
critères d'évaluation de la signification statistique des
coefficients.
La détection des termes d'erreur
(autocorrélation sérielle) se fait dans ce cas au moyen de
multiplicateur de Lagrange (LM). Pour tester l'autocorrélation, on se
fie sur la probabilité de la statistique de Fisher.
H0 : il n y a pas d'autocorrélation
H1 : il y a autocorrélation
Tableau 3: Test de
Breusch-Godfrey
Test du Multiplicateur de Lagrange de l'autocorrélation
sérielle de Breusch-Godfrey :
|
Statistique de Fisher
|
29.04921
|
Probabilité
|
0.110880
|
Obs.R-carré
|
19.96888
|
Probabilité
|
0.000046
|
|
|
|
|
|
Source : Obtenu à partir du traitement des
données avec Eviews
On accepte l'hypothèse
nulle de l'absence de l'autocorrélation car la probabilité de la
statistique de Fisher est supérieure à 5%.
-Test d'autocorrélation des erreurs de
Durbin-Watson
Le test de Durbin-Watson (DW) permet de mesurer
l'autocorrélation des erreurs. Le test d'hypothèse se construit
comme suit:
- 
- 
251695616
4- di
251694592
4-ds
251693568
?
251687424
?
251686400
251688448251684352251683328251681280
di
251690496

251698688

251697664

251696640251685376251682304
2
251692544
ds
251691520
0
251689472251680256251679232251678208
De
De part sa construction, cette statistique varie entre 0 et 4
et nous avons DW = 2 lorsque
Afin de tester l'hypothèse
, Durbin et Watson ont tabulé les valeurs critiques de
DW au seuil de 5% en fonction de la taille de
l'échantillon
et du nombre de variables explicatives
. La lecture de la table permet de déterminer deux valeurs
et
(Gujarati, op.cit.).251677184
et
: position du coefficient de Durbin-Watson dans l'espace
empirique
Selon cette position, nous pouvons conclure :
· 0<DW<
, on rejette l'hypothèse
(il y a l'autocorrélation des erreurs
·
<DW<
: zone d'indétermination ou zone de doute
· <DW<4-
: on accepte l'hypothèse
(pas d'autocorrélation des erreurs)
· 4-
<DW<4-
: zone d'indétermination ou zone de doute
· 4-
<DW<4, on rejette
: il y a autocorrélation des erreurs
Pour notre modèle, le DW calculée est de 2,664.
=0,202 et
=1,977 (lu dans la table de Durbin-Watson, le nombre d'observation (n)
=23 et les variables explicatives (k) égales à 13). Les
résultats trouvés montrent qu'il y a absence
d'autocorrélation des erreurs car DW calculé se trouve entre
et 4-
.
IV.4. La significativité
globale des variables du modèle
Le test de significativité globale des coefficients
cherche à savoir s'il existe au moins un seul parmi eux, à
l'exception de la constante qui soit significativement différent de
zéro. C'est-à-dire une variable explicative qui influence
significativement la variable endogène. On teste l'hypothèse
nulle H0 selon laquelle tous les coefficients du modèle sont
égaux à zéro, à l'exception de la constante, contre
l'hypothèse selon laquelle il existe au moins un coefficient
différent de zéro.
Comme on l'a fait sur la significativité individuelle
des variables du modèle, on va statuer sur la significativité
globale des variables pour voir si la probabilité de la statistique de
Fisher est? à 5%. Pour notre cas, le résultat de l'estimation
affiche pour la probabilité du Test de Fisher très significative
(probabilité F-stat : 0,000001).
Le coefficient de détermination R2 et
surtout R2- ajusté obtenu indique de combien la variation de
la variable dépendante (offre du café) a été
expliquée par les variables indépendantes. Pour notre
modèle, ce coefficient est égal à 0,992 ; cela
signifie que les variables retenues dans le modèle expliquent 99,2% des
variations totales de l'offre du café dans la région de
KIRIMIRO.
Le test de Durbin-Watson est si près de 3 (2,6) qu'il
suggère une absence d'autocorrélation ou d'erreurs de
spécification (Gujarati, op.cit,).
IV.5.
Les résultats de la régression
Une fois linéarisée, la fonction de production
du type Cobb-Douglas a été estimée avec la méthode
des Moindres Carrés Ordinaires (MCO) à l'aide du logiciel Eviews
3.1, et nous avons appliqué les différents tests liés au
modèle.
- Analyse des signes des coefficients et
Interprétation économique des résultats
Tableau 4 : Résultats de la
régression par la méthode des Moindres Carrés
Ordinaires(MCO)
Variable dépendante: LOFFMéthode: Moindre Carré OrdinaireDate: 20/02/14 Heure: 13:41Observation (ajusté): 1992 2012Nombres d'observations: 21 après ajustement des
points finauxVariableCoefficientErreur Std. t-StatistiqueProb. C
7.9172943.4863192.270961
0.0636LOFF(-1)-0.1284180.049573-2.5904610.0412LPEST0.3098210.142062
2.180887
0.0720LPREC-0.7073300.152437-4.6401500.0035LUREE
1.304585
0.158186
8.247157
0.0002LSUP0.6572730.291762
2.252771
0.0652LPRIXB-0.4569260.132903-3.4380290.0138LPRIXB(-2)0.4567690.145456
3.140249
0.0201LPRIXH-0.5676560.172975-3.2817270.0168LPRIXM0.9762390.267600
3.648130
0.0107LPRIXM(-2)-0.5893520.221580-2.6597680.0375LPRIXR0.2658300.145508
1.826912
0.1175LPRIXR(-1)0.7060510.143091
4.934288
0.0026LPRIXR(-2)-0.6748310.168179-4.0125690.0070DUMMY0.0458760.1111280.4128200.6941R-carré0.997849 Variable
moy.dépend.16.48210R-carré
ajusté0.992830 Ecart typ.
dépendent var.0.789084S.E. de
régression0.066818 Critère d'info.
d'Akaike-2.397884Somme des carrés
des résidus 0.026788 Critère de
Schwarz-1.651796
Log. max. de vraisemblance
40.17778 Statistique de Fisher198.8052
Stat. de Durbin-Watson
2.664505
Prob. (Statistique de Fisher)
0.000001
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Estimons donc notre équation avec les variables que
nous avons dans notre modèle, nous aurons :

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Les résultats de l'estimation nous renseignent sur le
signe et la signification des coefficients :
- La
variable « offre décalée d'une
période» à un coefficient négatif (-0,128) et sa
probabilité est inférieure à 5%. En effet, quand l'offre
de l'année précédente augmente de 1%, l'offre de
l'année en cours diminue en moyenne de 0,12%. Cela s'explique par le
fait que, suite à la cyclicité du café, on voit qu'une
année de bonne récolte alterne avec une année de mauvaises
récoltes.
- La variable « prix réel du café
décalé d'une période » a un coefficient positif
(0,706) et elle est significative (p?0,05). Si le prix de l'année
antérieure augmente de 1%, l'offre du café augmentera de 0,7%.
C'est-à-dire s'il y a l'augmentation du prix de l'année
antérieure, l'année suivante les caféiculteurs seront
incités à entretenir leur verger de caféiers.
- La variable « prix réel du café
décalé de deux périodes » présente un
coefficient négatif (-0,674) et elle est significative au seuil de 5%
(p?0,05). C'est à dire que si le prix du café
décalé de deux périodes baisse de 1%, l'offre du
café augmentera de 0,6% et vice-versa. Cela pourrait être
expliqué par la cyclicité de la production caféière
au Burundi où l'année de bonnes récoltes alterne avec une
année de mauvaises récoltes. L'effet négatif du prix
décalé de deux périodes
sur la production actuelle
est une combinaison de deux facteurs. D'une part, la production en cours
est négativement corrélée avec la production
antérieure
. Or cette dernière est positivement influencée par les
prix de l'année d'avant
. En conséquence, il y a une corrélation négative
entre
et
.
- La variable « précipitation »
présente un coefficient négatif (-0,707) et elle est
significative au seuil de 5% (p?0,05). Si la variable
« précipitation » augmente de 1%, l'offre
caféicole diminuera de 0,7%.
- La variable « urée »
présente un coefficient positif (1,233) et elle est significative au
seuil de 5% (p?0,05). Si la quantité d'urée appliquée
augmente de 1%, tout autre chose restant égale par ailleurs, la
quantité du café produite augmentera de 1,23%.
- La variable « prix de banane de l'année en
cours » présente un coefficient négatif (-0,456) et
elle est significative (p?0,05). Si le prix de la banane augmente de 1%,
l'offre du café diminuera de 0,45%. C'est-à-dire que si le prix
de la banane augmente, la production caféière diminuera. Plus le
prix de la banane augmente, plus le caféiculteur sera incité
à entretenir davantage ses bananeraies et à mettre en place de
nouvelle plantation de bananier aux dépens de caféier.
- La « variable prix de la banane
décalé de deux périodes » présente un
coefficient positif (0,456) et elle est significative (p?0,05). Cela veut dire
que si le prix de la banane décalé de deux périodes
augmente de 1%, l'offre du café augmentera de 0,4%. Selon les
caféiculteurs que nous nous sommes entretenus au cours de notre
enquête, nous avons constaté que la majeure partie d'entre eux
pratique une association du caféier avec d'autres cultures
vivrières. Comme l'a constaté aussi Hubert (2001), l'association
du café avec d'autres cultures est prolifique du fait que les restes de
ces plantes vont être utilisés pour pailler les vergers de
caféier.
- La variable « prix du maïs de l'année
en cours » présente un coefficient positif (0,976) et elle est
significative (p?0,05). Cela signifie que si le prix du maïs augmente de
1%, l'offre du café augmentera aussi de 0,97%.
- La variable « prix du maïs
décalé de deux périodes » présente un
coefficient négatif (-0,55) et elle est significative (p?0,05). Cela
veut dire que si le prix du maïs décalé de deux
périodes avait augmenté de 1%, l'offre caféicole de
l'année en cours diminue de 0,55%. En d'autres termes, le prix
retardé de deux périodes du maïs augmente la production
actuelle de cette céréale au détriment de la production
caféicole.
- La variable « prix du haricot de l'année en
cours » présente un coefficient négatif (-0,56) et elle significative
(p<0,05). Cela signifie que si le prix du haricot de l'année en cours
augmente de 1%, l'offre du café diminue de 0,016. Comme les
résultats de notre enquête nous l'ont ont déjà
montrée, les caféiculteurs de cette région pratique une
association du café avec d'autres cultures. Donc si les prix du haricot
augmentent, les agriculteurs vont augmenter les superficies sur lesquelles ils
cultivent le haricot ; ils vont consacrer le gros de leurs efforts sur le
haricot au détriment du café.
CONCLUSION DU QUATRIEME CHAPITRE
Le quatrième chapitre concernant L'ANALYSE EMPIRIQUE
DES RESULTATS, est fait d'un traitement de données et d'une
interprétation des résultats. Après avoir discuté
des tests de validité du modèle empirique, nous avons
interprété les résultats. Nous avons procédé
par deux sortes de tests à savoir : le test de
significativité globale et le test de significativité
individuelle.
Le test de significativité globale des coefficients
cherche à savoir s'il existe au moins un seul parmi eux, à
l'exception de la constante qui soit significativement différent de
zéro. Pour tester la significativité globale du modèle, on
fait recourt à la Statistique de Fisher. La probabilité du test
de Fisher doit être inferieure à 5%. Pour notre étude,
nous avons trouvé une probabilité de Fisher qui est
significativement nulle (0,000001). De plus, pour qu'un modèle soit
significatif de façon globale, il faut que le coefficient de
corrélation (R2) et surtout R2- ajusté soit
élevé. Pour notre cas, nous avons trouvé un coefficient de
détermination ajusté très élevé : 0,99.
Concernant la significativité individuelle des variables du
modèle, on l'observe si la probabilité associée au test de
Student est inférieure à 5%.
Dans notre analyse individuelle des variables, nous avons
trouvé 10 variables significatives. C'est-à-dire, dont la
probabilité associée à la statistique de Student est
inférieure à 5% ; ces variables sont :
-Les variables : « prix réel du
café décalée d'une période, prix réel du
café décalé de deux périodes, précipitation,
urée, prix de banane de l'année en cours, prix de banane
décalé de deux périodes, prix du haricot de l'année
en cours, prix du maïs de l'année en cours et prix du maïs
décalé de deux périodes ». Il ressort de ce
résultat que la banane, le maïs et le haricot constituent de
véritables cultures concurrentes du caféier. Ainsi, la
détermination du prix au producteur devrait tenir compte, en plus des
prix du café qui prévalent sur le marché international, de
l'ampleur de l'augmentation des prix des principales cultures concurrentes du
café.
CONCLUSION GENERALE ET
RECOMMANDATIONS
1. Conclusion
Notre travail de fin d'étude intitulé :
ANALYSE DES DETERMINANTS DE L'OFFRE DU CAFE DANS LA REGION NATURELLE DE
KIRIMIRO est composé de quatre chapitres.
Le premier chapitre passe en revue quelques notions sur la
culture du café ; que ce soit l'historique de la culture du
café, les caractéristiques de cette culture, les zones d'aptitude
caféicole. Les zones d'aptitude caféicole sont entre autre la
zone de bonne aptitude regroupant les régions naturelles de BUYENZI et
MUMIRWA ; les zones d'aptitudes moyennes qui regroupent les régions
de KIRIMIRO, une partie de BWERU et BURAGANE et enfin les zones d'aptitude
marginale constituée par les régions de BUGESERA, BUYOGOMA,
MOSO et IMBO. Les principales techniques culturales du café
vulgarisées au Burundi sont entre autre : le désherbage, le
paillage, la taille, la désinsectisation ainsi que la récolte.
Dans le deuxième chapitre nous avons
développé les quelques théories en rapport avec l'offre
agricole et puis, nous avons élucidé les quelques
déterminants de l'offre du café dans la région naturelle
de KIRIMIRO. Les déterminants de l'offre du café que nous avons
utilisé dans notre zone d'étude constituée de la
région de KIRIMIRO sont au nombre de huit à savoir : le prix
réel payé au producteur (les prix retardés d'une
période et de deux périodes du café), la
pluviométrie, les superficies emblavées, les pesticides,
l'urée, et sans oublier aussi les prix des autres cultures concurrentes
du café dans cette région telles la banane, le haricot et le
maïs. Nous avons l'objectif de voir si les caféiculteurs seraient
incités par le prix du café ou si ce dernier chuterait, ils
seraient tentés à remplacer leur caféiculture par d'autres
cultures procurant un revenu supérieur ou égal et dans un
délai court. Les caféiculteurs seraient incités sans doute
à entretenir leurs caféicultures si le prix appliqué au kg
de café (cerise ou parche) permettrait de rémunérer les
facteurs de production.
Dans le troisième chapitre de notre étude, il
s'agissait d'étayer les quelques théories économiques de
l'offre et essayer de les confronter avec les théories
économétriques en utilisant la fonction de production du type
Cobb-Douglas. Nous avons énoncé quelques théories
concernant cette fonction de production. C'est une fonction largement
utilisée en économie pour représenter le lien qui existe
entre intrants (inputs) et extrants (outputs).
Dans le dernier chapitre en rapport avec l'analyse empirique
des résultats, nous avons utilisé le logiciel de traitement de
données Eviews3.1 avec pour objectif de voir si les variables choisies
expliquent le modèle et ce, de façon globale et /ou
individuelle.
Au niveau global, le coefficient de détermination
R2 et surtout R2-ajusté permet de juger sur la
validité ou non du modèle. Il permet de connaître la
proportion de la variation totale de la variable dépendante
due à l'explication des variables indépendantes. La variable
dépendante est bien expliquée par les variables
indépendantes si le R2- ajusté est
élevé. Pour le cas de notre modèle, ce
coefficient est égal à 0,992.Cela signifie que les variables
retenues dans le modèle expliquent à 99,2% les variations de
l'offre du café dans la région de KIRIMIRO.
De plus, il faut aussi que la probabilité de la
statistique de Fisher soit inférieure à 5% ; pour notre
modèle, nous avons cette probabilité qui est égale
à 0,000001.
Au niveau individuel, une variable est significative si sa
probabilité est inférieure à 5%. Dans notre modèle,
nous avions trouvé 10 variables significatives à savoir :
«prix réel du café décalé d'une période
, prix réel du café décalé de deux périodes,
prix de la banane de l'année en cours, prix de la banane
décalé de deux périodes, prix au kg de maïs de
l'année en cours, prix du maïs décalé de deux
périodes , urée ,offre du café
décalé d'une période, prix du haricot de l'année en
cours et précipitation » .
Ce dernier chapitre nous a permis aussi d'affirmer ou
d'infirmer les hypothèses que nous nous sommes données
auparavant. Ces hypothèses sont les suivantes :
-La première hypothèse de notre travail
est : « l'offre du café est sensible aux
variations du prix ». A partir de nos résultats, nous
avons trouvé que les prix du café décalés d'une
période et de deux périodes sont significatifs, ce qui nous
conduit à affirmer notre première hypothèse.
- La deuxième hypothèse :
« la pluviométrie, l'urée, ainsi que les prix des
principales cultures concurrentes du café (haricot, banane, maïs)
influent sur l'offre du café » a été
affirmée puisque nous avons trouvé que toutes ces sont
significatives.
-La troisième hypothèse :
« les superficies emblavées, la gouvernance de la
filière café, les pesticides jouent un rôle important dans
la détermination de l'offre du café » a
été infirmée puisque nous avons trouvé que ces
variables ne sont pas significatives.
En somme, nous avons vu que l'offre du café dans la
région de KIRIMIRO est influencée par les variables :
« prix du café décalé d'une période,
prix du café décalé de deux périodes,
précipitation, offre décalé d'une période, prix du
maïs décalé d'une période, prix du maïs
décalé de deux périodes, prix du café
décalé deux périodes, urée, prix de banane
décalé de deux périodes, prix du haricot de l'année
en cours ».
· IMPLICATIONS ECONOMIQUES ET POLITIQUES DES
RESULTATS
Les analyses économétriques ont conduit à
des résultats différents selon le type de variables. Ces
résultats sont l'expression des différentes actions que les
acteurs du secteur café peuvent mener pour assurer une augmentation de
l'offre du café. Nous devons maintenant traduire et exploiter nos
résultats en termes de politiques publiques. Le constat d'un
désintéressement des agriculteurs face au café du fait que
son prix n'est pas rémunérateur, renvoie ainsi à un
ensemble d'actions de la part des acteurs du secteur café.
Si nous analysons du point de vue économique nos
résultats, alors nous voyons que plus le prix du café satisfait
les caféiculteurs, plus l'offre augmentera l'année suivante parce
qu'ils sont incités à entretenir davantage leur vergers ; ce
qui par après, pourra jouer sur la production même si, comme nous
l'avons déjà signalé d'autres variables
(pluviométrie, prix des principales plantes concurrents au café,
pesticides, quantité d'urée utilisée, les superficies
emblavées) interviennent pour influencer l'offre du café.
Comme le signale Sindayizeruka (2001) dans son
étude : « Les prix agricoles et leur incitation
à la production : Une analyse empirique basée sur les
études de cas », les prix élevés et
rémunérateurs stimulent la production au-delà des besoins
familiaux ; tandis que des prix faibles découragent les
producteurs. A l'inverse, si le prix du café ne les satisfait pas, les
caféiculteurs semblent être incités à remplacer le
café par d'autres cultures ou de pratiquer une association avec d'autres
plantes comme notre enquête nous l'a révélé. Le
sacro-saint principe de la culture pure du café doit être
repensé. Dans les pays voisins, à l'instar de la Tanzanie,
où caféiers et bananiers sont associés dans la même
parcelle, ce qui résous ainsi la contrainte fondamentale de manque de
paillis (Hubert, 2001). Les décideurs doivent prendre des mesures allant
à l'augmentation du prix, qui pourront inciter les caféiculteurs
à continuer à s'atteler davantage à cette culture de rente
qui fait rentrer beaucoup de devises dans les caisses de l'Etat.
En définitive, nous osons espérer que ce travail
n'est pas le dernier du genre. Nous invitons d'autres chercheurs à
poursuivre la recherche dans ce domaine :
-L'analyse des déterminants de la production du
haricot, banane et maïs dans la région de KIRIMIRO,
-L'analyse des déterminants des productions
caféicole dans les différentes régions naturelles du
Burundi
Toutefois, nous ne pouvons pas boucler notre travail de
recherche sans dégager quelques recommandations sur les mesures à
prendre en tenant compte des résultats trouvés.
2. RECOMMANDATIONS
A l'issue de ce travail, nous voulons émettre quelques
suggestions au près des intervenants dans la filière café
sur notre analyse :
· A l'ARFIC :
-d'ajuster le prix du café burundais au prix
international et au prix des pays de l'EAC pour éviter que les
caféiculteurs puissent être tentés de vendre de
façon illicite leurs productions dans ces pays.
-de réduire les circuits de rémunération
dans le secteur de la filière café puisqu'on a constaté
que la grande part des revenus du café rémunèrent
plusieurs catégories de personnes intervenant dans le circuit de
commercialisation du café et le caféiculteur ne reçoit que
des résidus du prix en cours.
-De se référer aussi sur les prix des
principales cultures concurrentes du café (haricot, banane et haricot)
dans la fixation du prix du café au producteur.
· A l'Inter-Café :
-de mettre à la disposition des caféiculteurs
des fertilisants nécessaires à temps en quantité
suffisantes.
-de continuer à assurer un encadrement de
caféiculteurs et les aider à avoir un prix conforme au prix
pratiqué sur le marché international.
· Aux associations des caféiculteurs :
-de mener des campagnes de mobilisations des
caféiculteurs pour que ces derniers puissent retrouver une confiance
dans la principale culture d'exportation que dispose notre pays et qui fait
rentrer beaucoup de devises.
-de piloter les négociations avec tous les intervenants
de la filière café pour le prix donné aux producteurs soit
calqué au prix pratiqué sur le marché international.
· Aux caféiculteurs :
-de continuer à s'atteler aux activités de
l'amélioration des caféiers,
-de continuer à pailler, tailler leurs
caféiers
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dans un monde en évolution, Paris ; 85p.
14. OCIBU (1999), Politique de la redynamisation de
l'encadrement caféicole, Département Agronomique, Bujumbura,
93p.
15. OCIBU (2000), rapport annuel, 66p.
16. PAGE (2007), Rapport d'ensemble en appui au diagnostic
et à la stratégie de développement de la chaîne de
valeur du café burundais, 75p.
17. Rapport annuel de l'OCIBU, 2009-2010
18. SINAMENYE M. (1988), La politique des prix agricoles
au Burundi, cahier CURDES, 31p.
19. SINDAYIZERUKA O. (2002), Impact de la politique des
prix sur la répartition des gains de productivité : cas de
la filière café burundaise, IDEC, 28p.
20. SINDAYIZERUKA O. (2001), Les prix agricoles et leur
incitation à la production : une analyse empirique basée sur
les études de cas, IDEC, 40p.
21. SOTTIAUX G. (1987), Aptitude des terres à
l'arabiculture dans le KIRIMIRO, ISABU, Publication n°98 Bujumbura,
23p.
Sites internet
1. www.oic.org
2. www.wikipedia.com
3. www.page.bi
Source photographique :
http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/8/83/fruitcolors.jpg
ANNEXES
Annexe 1 : prix et production du café cerise et
parche, précipitation moyenne
Campagne café
|
prix par Kg cerise
|
production de café cerise (fois100t)
|
Production de café parche (fois 100t)
|
Prix par Kg de café parche
|
Moyenne des précipitations annuelles
|
1990-1991
|
30
|
231,5206
|
44,22
|
175
|
1028,73
|
1991-1992
|
36
|
252,933
|
42,44
|
175
|
1116,57
|
1992-1993
|
36
|
106,02
|
21,63
|
175
|
1087,07
|
1993-1994
|
40
|
400,04
|
80,11
|
175
|
735,90
|
1994-1995
|
40
|
259,97
|
51,99
|
170
|
952,60
|
1995-1996
|
55
|
150,18
|
30,03
|
180
|
966,53
|
1996-1997
|
55
|
183,81
|
36,76
|
240
|
1163,10
|
1997-1998
|
70
|
126,34
|
25,26
|
290
|
1514,97
|
1998-1999
|
90
|
236,04
|
47,20
|
330
|
1224,63
|
1999-2000
|
100
|
176,50
|
35,29
|
420
|
822,17
|
2000-2001
|
100
|
109,51
|
21,90
|
450
|
1217,67
|
2001-2002
|
100
|
427,76
|
85,55
|
450
|
1107,70
|
2002-2003
|
110
|
36,94
|
7,38
|
450
|
1044,03
|
2003-2004
|
120
|
467,29
|
93,45
|
450
|
1245,53
|
2004-2005
|
200
|
56
|
11,10
|
500
|
862,13
|
2005-2006
|
200
|
278,90
|
55,78
|
900
|
1571,90
|
2006-2007
|
250
|
50,35
|
10,07
|
930
|
1119,33
|
2007-2008
|
300
|
183,15
|
36,63
|
1300
|
1156,17
|
2008-2009
|
300
|
27,23
|
5,44
|
1400
|
1179,80
|
2009-2010
|
350
|
201,63
|
40,32
|
1400
|
1191,10
|
2010-2011
|
630
|
70,22
|
14,04
|
1400
|
1315,63
|
2011-2012
|
400
|
140,26
|
28,05
|
1400
|
1289,5
|
2012-2013
|
400
|
31,83
|
6,31
|
1450
|
-
|
Source : ARFIC, SOGESTAL KIRIMIRO et IGEBU (pour
les précipitations)
Annexe 2 : superficie
emblavée, quantité d'urée et de pesticide
utilisés
campagne café
|
Urée(en tonnes)
|
Pesticides (en litres)
|
superficies emblavées(en hectares)
|
1990-1991
|
180,8
|
13899
|
28880
|
1991-1992
|
214,04
|
12129
|
29600
|
1992-1993
|
150
|
10841
|
27700
|
1993-1994
|
83,4
|
8001
|
20920
|
1994-1995
|
250
|
9158
|
30750
|
1995-1996
|
189
|
12123
|
26130
|
1996-1997
|
145
|
13150
|
21800
|
1997-1998
|
153
|
12420
|
25400
|
1998-1999
|
130
|
9004
|
23780
|
1999-2000
|
175
|
10921
|
27600
|
2000-2001
|
149
|
11150
|
24000
|
2001-2002
|
128
|
10400
|
20550
|
2002-2003
|
270
|
8150
|
31560
|
2003-2004
|
65
|
7945
|
15950
|
2004-2005
|
280
|
9660
|
32880
|
2005-2006
|
60
|
12068
|
18500
|
2006-2007
|
192
|
13969
|
23450
|
2007-2008
|
59
|
9650
|
19300
|
2008-2009
|
150
|
6720
|
25600
|
2009-2010
|
50
|
9255
|
15000
|
2010-2011
|
149
|
11500
|
26800
|
2011-2012
|
75
|
8618
|
20567
|
2012-2013
|
142
|
10130
|
24625
|
Source : ARFIC
Annexe 3 : Les prix
des principales cultures concurrent du café dans la région de
KIRIMIRO (Sur le marché de GITEGA)
Année/Culture
|
Banane verte (Fbu/Kg)
|
Haricot sec (Fbu/Kg)
|
Maïs sec (Fbu/Kg)
|
1990
|
19,5
|
76,32
|
59,92
|
1991
|
21,98
|
73,86
|
58,87
|
1992
|
17,9
|
79,81
|
52,32
|
1993
|
22,61
|
79,32
|
45,28
|
1994
|
35,8
|
125,15
|
66,84
|
1995
|
31,5
|
104,2
|
58,62
|
1996
|
35,5
|
152,7
|
77,2
|
1997
|
43,55
|
237,5
|
113,1
|
1998
|
51,49
|
234,5
|
152,5
|
1999
|
138,1
|
261,4
|
192,2
|
2000
|
124,27
|
287,8
|
190,4
|
2001
|
109,4
|
217,3
|
154,2
|
2002
|
62,2
|
216
|
120,2
|
2003
|
92,5
|
221,5
|
135,7
|
2004
|
106,92
|
264,8
|
187,4
|
2005
|
122
|
413,7
|
266,4
|
2006
|
152,5
|
424
|
315,1
|
2007
|
115
|
508,2
|
270,7
|
2008
|
156
|
726,9
|
367,5
|
2009
|
199
|
644,6
|
436,7
|
2010
|
230
|
730
|
414
|
2011
|
274
|
751,6
|
463
|
2012
|
239
|
769 ,8
|
645,9
|
Source : Evolution annuelle des prix, Rapports
mensuels des prix, ISTEEBU.
Annexe 4 : Evolution
du prix nominal par kg de café cerise et du prix réel du
café
Campagne café
|
Prix nominal au kg de café cerise
|
Prix réel du kg de café cerise
|
IPC (Indice de Prix à la Consommation), base 100 en
1991
|
1990-1991
|
30
|
35,59
|
84,27
|
1991-1992
|
30
|
30
|
100
|
1992-1993
|
36
|
35,36
|
101,8
|
1993-1994
|
36
|
32,22
|
111,7
|
1994-1995
|
40
|
31,2
|
128,2
|
1995-1996
|
40
|
26,14
|
153
|
1996-1997
|
55
|
28,43
|
193,4
|
1997-1998
|
55
|
21,68
|
253,6
|
1998-1999
|
70
|
24,53
|
285,3
|
1999-2000
|
90
|
30,5
|
295
|
2000-2001
|
100
|
26,98
|
370,6
|
2001-2002
|
100
|
24,96
|
400,6
|
2002-2003
|
100
|
25,29
|
395,3
|
2003-2004
|
110
|
24,16
|
455,2
|
2004-2005
|
110
|
23,2
|
474,1
|
2005-2006
|
120
|
22,39
|
535,8
|
2006-2007
|
200
|
36,3
|
550,9
|
2007-2008
|
250
|
41,87
|
597
|
2008-2009
|
300
|
40,38
|
742,8
|
2009-2010
|
300
|
36,54
|
821
|
2010-2011
|
300
|
72,03
|
874,6
|
2011-2012
|
300
|
36,51
|
958,6
|
2012-2013
|
400
|
40,61
|
1132,6
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Source : Rapports mensuels des prix de l'ISTEEBU
Annexe 5: QUESTIONNAIRE
D'ENQUETE
Nom et prénom de
l'enquêteur :......................................................
Numéro de
l'enquête :........................................................................
I. Les questions d'identification de
l'enquêté :...................................................
1. Nom et prénom du
caféiculteur :.........................................................
2.
Colline :....................................................................................
3.
Commune :......................................................
4.
Province :..........................................
II. Etendue et état de l'exploitation
caféière :...........................................
5. Combien de caféiers avez-vous dans votre
exploitation ?...................................
6. Disposez-vous des terres pour les extensions
caféières ? Oui Non
Si non,
pourquoi ?..............................................................................................................
III. Les questions relatives avec l'identification des
problèmes relatifs à la production
A. Paillage
7. Avez-vous de paillis en suffisance pour couvrir votre
caféier ? Oui Non
8. Quels sont les principaux matériaux
utilisés ?
a. Feuilles de bananiers b. Herbe de collines
c. plantes à paille d.
résidus de récoltes e. feuillage d'arbre
f. Autres (à préciser)
..........................................................................................
9. Disposez-vous des surfaces encore libres pour les plantes
à pilles ? Oui Non
Si oui, à quelle
dimension ?..............................
B. Fertilisation
10. Acheter-vous régulièrement appliquer de
l'urée sur vos caféiers ? Oui
Non
Si oui, combien de Kg pour une seule
année ?....................................
Si non,
Pourquoi ?................................................................
11. Les produits de fertilisation du café vous
êtes facilement accessibles ? Oui
Non
12. Quels sont les facteurs limitant la production ?
a. Exigüité des terres b. mauvais
entretien c. les maladies du café
d. manque des intrants e. les
précipitations insuffisantes
13. Quelles sont les contraintes très sérieuses
que vous rencontrez en rapport avec la caféiculture ?
i. Contraintes techniques :
a. manque de produits phytosanitaires b. manque de
matériaux de paillage
c. manque d'encadrement d. manque d'intrants
Autres (à
préciser)..............................................................................
ii. Contraintes financières :
a. Le faible prix du café b. manque
d'argent pour l'achat des engrais
b. paiement de la main d'oeuvre supplémentaire
iii. contraintes humaines :
a. manque de main d'oeuvre pour l'entretien b.
manque de main d'oeuvre pour la récolte
iv. comment a été la pluviométrie?
a.bonne b. très bonne c. moins bonne
d.médiocre
14. Auriez-vous pensé à l'arrachage de votre
caféier ? Oui Non
Si oui,
pourquoi ?...................................................................................
15. Etes-vous satisfait des rendements du
caféier ? Oui
Non
Si non,
pourquoi ?......................................................................
16. D'après vous ; quelles sont les causes de ces
faibles rendements ?.......................................
17. Depuis combien d'années avez-vous planté
votre caféier ?...........................................
18. Quelle est la production moyenne de vos
caféiers ?......................Kg
19. Vous est-il arrivé à envisager
l'augmentation du nombre de votre caféier ? Oui
Non
Si oui,
pourquoi ?.............................................................................................
20. Le prix proposé par l'Etat vous parait
satisfaisant ? Oui Non
Si non,
pourquoi ?.................................................................
21. A combien exigeriez-vous le prix d'1Kg de café
cerise ou de café parche ?....................Fbu
22. Associez-vous la caféiculture avec d'autres
cultures ? Oui Non
Si oui,
lesquelles ?............................................................................................................
Pourquoi ?...................................................................................................................
23. Où vous vendez votre production ? SOGESTAL'S
ASSOCIATIONS

* 1Deux espèces
présentent un intérêt économique, il s'agit du
café arabica et du café robusta.
* 2 Pour plus de détails,
voir le lien www.oic.org