EPIGRAPHE
« Un salaire minimum plus élevé
réduira encore les occasions d'emploi des travailleurs peu
qualifiés.»
Gary S. Becker
II
DEDICACE
A mes chers parents, Konde Kumba, Lokula Josephine et mes
frères et soeurs que j'aime tant.
III
REMERCIEMENTS
Nos remerciements s'adressent à notre Seigneur
Jésus Christ qui nous a accordé le souffle de vie de pouvoir
réaliser cette étude.
Ce travail n'aurait pas vu le jour sans l'apport de nombreuses
personnes qui me sont chères et à qui j'adresse mes très
sincères remerciements. Nos pensées vont particulièrement
vers monsieur le professeur Remy Bolito Losembe, directeur de ce
mémoire, qui a élevé la qualité de notre travail
par des remarques pertinentes et le chef de travaux Elie Kukungama , rapporteur
de ce travail, pour ses précieux conseils tout au long de la
rédaction de cette étude.
Mes vifs remerciements vont également à
l'endroit de l'assistant Oasis Kodila Tedika et à mon aîné
scientifique Giresse Nkoso pour leurs rigoureuses analyses et leurs
écrits qui ont impacté positivement ce travail.
J'adresse aussi mes sincères remerciements à
tous mes frères et soeurs de la JCC (jeunesse chrétienne
combattante) Estudiantine qui m'ont fortement soutenu tant spirituellement que
moralement.
Mes remerciements et toute mon affection vont à ma
famille (Konde Tom's, Konde Jerry, Konde Fabrice , Masinda Joel, Masinda Kevin,
Masinda Bijoux, Edjonga Carine, Bofofi Kevin, ngala Michel, Maluze Akim, Lokula
J.C, Lokula Ruth, Lokula Brigitte, Lokula Albert, Lokula Therese ...) pour tout
l'amour que j'ai reçu d'elle.
Nos remerciements sont également adressés
à tous ceux qui ont contribué, d'une façon ou d'une autre
à la réalisation de ce mémoire. Une pensée
particulière est accordée à : M. le chef de travaux
Munkeni Mafuku Joel, M. Gomes Ntoya Makala, Jean Mbuyi, Kanku Kapinga, Paul
Mbuyi, Cedrick Lunganga, Gloire Mbiye, Emmanuel, Jims Ibalanshim, Ekofo
Bolindo, Vero Pembe, Nadege N'ke,
iv
Manuela et tous mes amis de la DDD (dynamique pour le
développement durable) trouvent ici l'expression de notre
sollicitude.
Enfin, que tous ceux qui n'ont pas été
cités par mégarde, acceptent toutes nos excuses et sachent que
nous leur restons tout de même reconnaissant.
V
SIGLES ET ABREVIATIONS
· BIT : Bureau international du travail
· CO : Cycle d'orientation
· D4 : Diplôme de 4èmeannée
secondaire
· D6 : Diplôme de 6èmeannée
secondaire
· DSCRP : Document de la Stratégie de Croissance et
Réduction de la Pauvreté
· Enquête 1-2-3 : Enquête avec la phase I
(emploi), II (secteur informel), III (consommation des ménages)
· EP : Etude primaire
· EPSP : Enseignement Primaire, Secondaire et
Professionnel
· ESU : Enseignement Supérieur et Universitaire
· FC : Franc congolais
· INS : Institut National de la Statistique
· L'INPP : Institut National de Préparation
Professionnelle
· Ld : Demande du travail
· Lo : Offre du travail
· MESU : Ministère de l'Enseignement
Supérieur et Universitaire
· ND : Non déterminé
· OCDE : Organisation de coopération et de
développement économiques
· ONEM : Office national pour l'emploi
· OIT : Organisation International du Travail
· PP5 : 5èmeannée post primaire
· PIB : Produit Intérieur Brut
· PROCER : Programme cadre de création d'emploi et
revenus
· R : Réponses de nos enquêtés
· RDC : République Démocratique du Congo
· SS : Sub - Saharienne
vi
? TA : Taux d'activité
? TC : Taux de chômage
? USD : United States Dollars (dollars américains)
VII
LISTE DES TABLEAUX ET DES GRAPHIQUES A. Liste des
tableaux
Tableau 1.1 : Les sources de croissance économique 12
Tableau 1.2 : Moyennes internationales de rendement des
études par région 13
Tableaux 2.3 : Taux d'activité selon le genre et le
milieu de résidence au sens du
BIT 33
Tableau 2.4 : Répartition des inactifs par raison
d'inactivité et milieu de résidence 37
Tableau 2.5 : Taux de chômage au sens du BIT par tranche
d'âge et milieu de
résidence 39
Tableau 2.6 : Caractéristiques des chômeurs et
durée du chômage 41
Tableau 2.7 : Processus de recherche d'emploi par des
chômeurs 43
Tableau 2.8 : Raison de non recherche d'emploi par milieu de
résidence 44
Tableau 2.9 : Secteur d'activité désiré
45
Tableau 2.10 : Les différentes formes de sous-emploi
46
Tableau 2.11 : Revenu mensuel moyen par secteur institutionnel
et secteur
d'activité (emploi principal) 48
Tableau 2.12 : Taux d'activité des diplômés
universitaires par province et
milieu de résidence 54
Tableau 2.13 : Taux d'activité par niveau
d'études, province et milieu de
résidence 55
Tableau 2.14 : Taux de chômage des diplômés
universitaires au sens du BIT
par groupe d'âges 58
VIII
Tableau 2.15: Taux de chômage au sens du BIT par groupe
d'âges, niveau
d'études et dernier diplôme obtenu 59
Tableau 2.16 : Répartition des chômeurs au sens du
BIT par type d'emploi
recherché selon le diplôme obtenu 61
Tableau 2.17 : La répartition des chômeurs selon
les raisons avancées pour un
emploi salarié par diplôme obtenu 62
Tableau 2.18 : Répartition des chômeurs selon les
raisons avancées pour un
emploi indépendant par diplôme obtenu 63
Tableau 3.19 : Répartition des diplômés
universitaires selon l'âge 67
Tableau 3.20 : Répartition des diplômés
universitaires selon le sexe 68 Tableau 2.21 : Répartition des
diplômés universitaires selon le niveau d'étude....68
Tableau 3.22 : Répartition des diplômés universitaires par
secteur d'enseignement 68
Tableau 3.23 : Répartition des diplômés
universitaires selon l'Etat civil 69 Tableau 3.24 : Répartition des
diplômés universitaires selon qu'ils sont
employés ou chômeurs 69
Tableau 3.25 : Statistiques descriptives 80
Tableau 3.26 : Résultats empiriques de nos estimations
81
ix
B. Liste des graphiques
Graphique 1.1 : Equilibre du marché du travail 20
Graphique 1.2 : La rigidité du salaire réel induit
un rationnement des emplois...24
Graphique 1.3 : L'allongement de la période du
chômage résulte la
dégradation de l'employabilité 29
Graphique 1.4 : Se maintenir en état de conserver
l'employabilité 30
Graphique 2.5 : Taux d'activité selon la tranche
d'âge et le milieu de résidence
(%) 34
Graphique 2.6 : Taux d'activité au sens du BIT par
tranche d'âge 35
Graphique 2.7: Répartition des actifs occupés par
âge et par type d'emplois
selon le milieu de résidence 36
Graphique 2.8 : Taux de chômage par genre en milieu urbain
et rural 40
Graphique 2.9 : Taux d'activité selon le niveau
d'études ..............................56
Graphique 2.10 : Taux d'activité au sens du BIT par le
niveau d'études et
province 57
Graphique 2.11 : Taux de chômage au sens du BIT par groupe
d'âges et
niveau d'études 60
Graphique 2.12 : Temps moyen de recherche d'emploi chez la
population de
15 ans et plus selon le sexe 64
Graphique 3.13 : Facteurs qui handicapent l'insertion
professionnelle des
diplômés universitaires 70
Graphique 3.14 : Moyen d'augmenter l'employabilité 71
Graphique 3.15 : Critères de recrutement de la main
d'oeuvre 72
X
Graphique 3.16 : Raison de non recherche d'emploi 73
Graphique 3.17 : Types d'emplois occupés 74
Graphique 3.18 : Canaux de recherche d'emploi 76
1
INTRODUCTION
1. PROBLEMATIQUE
Dans les économies occidentales, la croissance est de
plus en plus fondée sur l'exploitation des connaissances scientifiques.
Cependant, dans ces économies, on observe, depuis les années
1990, qu'une proportion importante de diplômés se trouve en
situation d'emploi précaire ou au chômage. (Bolito R., 2014).
La RDC n'est pas en reste de ce phénomène. En
effet, le nombre des diplômes universitaires en RDC a connu ces
dernières décennies une augmentation sensible. Selon l'annuaire
statistique de Ministère de l'Enseignement Supérieur et
Universitaire (2008), 308739 étudiants étaient inscrits à
l'année académique 20072008 et 379867 étudiants en
2008-2009, soit une augmentation de 71.128 étudiants. En proportion, la
croissance est donc de 23%. Cet accroissement est théoriquement
favorable à l'amélioration de la qualité de la
main-d'oeuvre de haut niveau, facteur indispensable pour amorcer le processus
du développement économique et social. Cependant, cette
augmentation de diplômés déversés sur le
marché de l'emploi rencontre toujours le problème
d'absorption.
En considérant les résultats des enquêtes
1-2-3 effectuées en RDC de 2004 à 2005, il est à signaler
que 11,3% de docteurs, 10,74% de gradués et 9,27% de licenciés
sont au chômage. De ce fait, les occupés, c'est-à-dire la
population employée, se retrouvent confinés dans des emplois de
qualité souvent critiquables et très peu stables. En plus,
d'après ces mêmes enquêtes, une analyse des chômeurs
dans les groupes d'âges en relation avec le diplôme le plus
élevé, met en évidence des taux de chômage
très élevés dans les rangs des jeunes (25-34 ans). En
effet, les graduats représentent un taux de chômage de 20,75%, les
licenciés en représentent 21,38% et enfin 21% pour les docteurs.
Il s'en suit de ce qui précède, les enquêtes ont
également considéré les chômeurs par rapport au
niveau d'études atteint: les non formels 10,52%, les secondaires 5,32%
et les universitaires 9,73%. Les moyens
2
utilisés pour rechercher l'emploi sont repris comme
suit: les relations personnelles (78,7%), puis directement auprès des
employeurs (13,5%) et enfin (0,6%) auprès de l'Office National pour
l'Emploi (Enquête 1-2-3, 2004-2005).
En somme, le taux de chômage est élevé
pour l'ensemble du pays et cela touche, en particulier, plus les
diplômés universitaires. Comme l'avait déjà
constaté Lututala (2002), « la production du système
éducatif évolue indépendamment des possibilités
d'emploi du système économique ». Norro (1969) soulignait
aussi que: «... plus loin ces futurs diplômés diront que le
problème n'est pas que l'université formerait trop de
diplômés, il est plutôt que le secteur économique qui
n'emploie pas assez ». Des études ont montré
également qu'au Cameroun, 72% de jeunes travaillent dans le secteur
informel (Mambou, 2006). En allant au Côte d'Ivoire, Bomisso (2008)
trouve que la part des chômeurs dans la ville de Yaoundé est
estimée à 34% et qu'elle est constituée plus par des
primo-demandeurs d'emploi. Au canada, Boudarbat et Chernoff (2009), ont
démontré que 35% de diplômés universitaires occupent
des emplois qui ne correspondent pas avec leurs études
universitaires.
De tout ce qui précède, il est opportun de
vouloir comprendre les problèmes de l'insertion professionnelle des
jeunes diplômés. Comprendre ces problèmes revient à
identifier les obstacles liés à l'insertion professionnelle.
La question fondamentale de recherche est donc celle de
savoir quels sont les facteurs qui handicapent le plus l'insertion
professionnelle des diplômés de l'ESU à Kinshasa ?
3
2. OBJECTIFS DE L'ETUDE Objectif général
:
L'objectif général de cette étude c'est
d'analyser les problèmes liés à l'insertion
professionnelle des diplômés de l'E.S.U à Kinshasa.
Objectifs spécifiques :
· Identifier les problèmes qui
défavorisent l'insertion professionnelle des diplômés de
l'ESU à Kinshasa. Une fois dégagés, il devient plus clair
de proposer un diagnostic pouvant déboucher sur les propositions de
politiques économiques afin de résorber le taux de chômage
de cette population, en particulier.
· Formuler des recommandations auprès des
autorités publiques en vue d'améliorer l'utilisation des
compétences existantes et d'ajuster l'appareil de formation aux besoins
du marché du travail.
3. HYPOTHESES DE RECHERCHE
La réponse à la problématique
posée peut être approchée par la vérification des
hypothèses suivantes :
· L'expérience professionnelle est un atout pour
être inséré dans le marché du travail, alors que la
trappe à l'inactivité réduit la chance de se faire
embaucher.
· La discrimination à l'embauche constitue un
obstacle à l'insertion professionnelle.
· L'offre des diplômés de l'ESU est de loin
supérieure par rapport à la demande de ce facteur de
production.
· L'inadéquation entre la formation universitaire
et les caractéristiques d'emploi défavorise l'insertion
professionnelle.
4
4. INTERET ET DELIMITATION DU TRAVAIL
La finalité économique de l'éducation
consiste à préparer les individus à la vie professionnelle
et à adapter leur formation aux besoins de la société.
Cependant, la société congolaise est caractérisée
par l'épineux problème de chômage de masse, en
général, et celui des diplômés universitaires en
particulier. Il va sans dire que les ressentis de ces diplômés
seraient plus forts d'autant plus qu'ils disposent d'un capital humain qui
n'est pas utilisé. En effet, le gouvernement devrait faire face à
ce gaspillage de ressources humaines.
En outre, il est important de comprendre la
réalité de la problématique de l'insertion
professionnelle, plus particulièrement des diplômés de
l'ESU. On est là donc en face d'un problème théorique mais
également pratique.
Du point de vue scientifique, cette recherche enrichit la
discipline d'économie du travail. En effet, il est davantage connu que
le corpus théorique de cette discipline ne se fonde pas suffisamment sur
des faits des pays en voie de développement, particulièrement
ceux de l'Afrique. Ainsi une telle recherche permet de confronter la
théorie aux faits, lesquels faits sont africains. Cette confrontation
factuelle ne peut qu'enrichir la discipline d'économie du travail
grâce aux spécificités qui pourront se dégager du
cas de la RDC.
De ce qui précède, la RDC est le champ de nos
recherches, mais face à l'étendu du pays, nous nous sommes
limité à analyser la manière dont les
diplômés universitaires (travailleurs ou chômeurs)
s'insèrent dans le marché d'emploi kinois. En effet, les
diplômés vivant dans cette ville, ont constitué ainsi,
notre échantillon.
5
5. METHODOLOGIE DE L'ETUDE
L'avons procédé à la méthode
descriptive et économétrique en se recourant au modèle
probit pour réaliser ce travail. En effet, la méthode descriptive
nous a permis de représenter la manière dont les diplômes
de l'ESU s'insèrent sur le marché du travail, en se basant sur
leur propre perception.
A partir des données recueillies et de leur nature,
nous avons procédé à la méthode
économétrique, dans le souci de déterminer les variables
qui présentent plus d'attrait.
L'essentiel des données statistiques sur les points de
vue des diplômés universitaires eu égard à leur
situation sur le marché d'emploi provient de notre enquête
réalisée en 2015. En outre, nous avons fait recours, afin
d'asseoir notre analyse sur une base théorique solide, à la
source documentaire (ouvrage, mémoires, articles, rapports,
condensés statistiques, fichiers sur le web, etc.). Ainsi, cette
technique nous a également permis de collecter les informations
théoriques et chiffrées en vue d'atteindre les objectifs de
l'étude.
6. CANEVAS DU TRAVAIL
En plus de cette introduction et de la conclusion
générale, notre étude est organisée en trois
chapitres. Le premier chapitre porte sur le cadre théorique. En effet,
nous avons défini les différentes théories relatives
à notre étude. Le deuxième chapitre porte sur le
marché du travail en RDC où nous avons fait un aperçu sur
le marché du travail dans l'ensemble du pays et exposé ensuite la
situation des diplômés universitaires dans ce marché.
Enfin, le troisième chapitre porte sur les conditions de l'insertion
professionnelle.
Ainsi, pour le cadre de cette étude, nous
considérons l'insertion professionnelle comme étant la
manière dont les jeunes à la sortie de l'université ou
6
CHAPITRE I : CADRE THEORIQUE
Le présent chapitre consiste à définir
les différentes théories relatives à notre étude en
vue de faciliter la compréhension de la suite du texte. Nous avons
choisi de développer quatre sections. En effet, la première
section étale les notions relatives à l'insertion
professionnelle, puis la deuxième section expose les concepts
démographiques liés à l'emploi. Ensuite, la
troisième section est consacrée aux concepts d'emploi,
sous-emploi et de chômage. Enfin, la quatrième section
précise d'autres concepts liés également au travail.
I.1. INSERTION PROFESSIONNELLE
Nous examinons dans le cadre de cette section la
définition de l'insertion professionnelle, puis présenté
les facteurs explicatifs, c'est-à-dire les facteurs déterminants
de l'insertion professionnelle et enfin développé certaines
théories relatives à ce concept.
I.1.1. Définition
L'insertion professionnelle est une notion relativement
récente apparue dans les années 70 (RABAH, 2002). L'analyse de la
problématique de l'insertion professionnelle a commencé à
se faire sentir avec le mouvement de rétrécissement du
marché du travail, c'est-à-dire plus le marché du travail
se rétrécie, plus l'insertion professionnelle devient
précaire. A l'issue de cette situation, les jeunes sortant du
système éducatif rencontreraient de plus en plus des
difficultés pour décrocher un emploi.
De plus, Vernières considère que la population
qui se trouve en situation d'insertion à une période
donnée est le plus souvent jeune et vient de sortir du système
scolaire (Vernières, 1997).
7
l'institut supérieur s'insèrent dans le milieu
professionnel. En ce sens, cette insertion peut être
caractérisée, d'une part, par l'obtention d'un emploi stable
c'est-à-dire celui qui correspond au niveau et à la formation
requis par les diplômés universitaires, et dans lequel celui-ci
est amené à rester de façon pérenne et d'autre part
d'en trouver un qui est précaire, en d'autres termes celui qui n'a pas
de durée certaine.
Selon Fournier et Monette (2000), l'insertion
socioprofessionnelle est définie comme le passage réussi entre la
formation et la vie active. Ils ont su montrer l'importance de la formation
dans le processus d'insertion socioprofessionnelle. S'insérer dans la
vie active impose à l'individu d'être détenteur d'une
formation. Par conséquent, les personnes munies d'un diplôme,
d'une qualification accèderaient plus facilement à un emploi
permanent, à plein temps et mieux rémunéré.
Il sied de signaler qu'il existe de nombreuses
représentations sur ce thème. Parmi ces représentations,
nous citons les trois thèmes qui structurent l'insertion professionnelle
développées par Trottier, La Force et Cloutier(1997); la
stabilité, la correspondance entre la formation et l'emploi ainsi que la
construction d'une identité professionnelle. Selon leur analyse, la
plupart des personnes lient l'insertion professionnelle au fait de trouver un
emploi stable. Mais aussi et surtout, l'insertion professionnelle apparait,
dans cette perspective, comme un processus de socialisation. Ce serait elle qui
permettrait aux jeunes de passer véritablement à l'âge
adulte et de trouver une certaine reconnaissance par ses paires à
travers l'identification à un métier et à un groupe de
personnes exerçant la même fonction ou travaillant simplement dans
le même lieu.
8
I.1.2. Facteurs explicatifs de l'insertion
professionnelle
Le déroulement de l'insertion peut être le
résultat de l'évolution d'une combinaison de facteurs relatifs
aux individus et à l'environnement dans lequel ils agissent. Ces
facteurs portent sur l'ensemble des aspects d'ordre démographique,
éducatif et économique. Dans l'étude d'Eickert H. et
Hanchane S., (1997), les facteurs explicatifs du processus d'insertion sont
regroupés en quatre caractéristiques contenues dans trois types
de variables. Il s'agit des variables archéologiques, des variables
processuelles et des variables à temporalité structurelle.
I.1.2.1. Les variables archéologiques
Celles-ci portent sur l'ensemble des caractéristiques
sociodémographiques et des caractéristiques ayant un rapport avec
la formation. Les premières(les caractéristiques
sociodémographiques) décrivent les données relatives
à l'origine sociale, l'âge, le sexe, la race, etc. Celle-ci
reflète l'hétérogénéité individuelle
dans le processus de l'insertion. Les secondes renseignent sur les acquis des
individus dans le système scolaire. C'ainsi que Fournier et Monette
(2000) ont fait remarquer que les personnes munies d'un diplôme, d'une
qualification accèdent plus facilement à un emploi permanent,
à plein temps et mieux rémunéré.
I.1.2.2. Les variables processuelles
Celles-ci, à son tour, renseignent sur les
différents états durant le processus d'insertion. En effet, le
processus d'insertion étant composé de plusieurs états ou
situations notamment la formation, la recherche d'emploi, le chômage,
l'inactivité, l'emploi..., ces variables décrivent les parcours
des individus du début du processus jusqu'à ce qu'un changement
se produise. Autrement, l'insertion professionnelle correspond à une
succession des situations par lesquelles l'individu transite avant de se
stabiliser dans un type d'emploi donné.
? Education formelle, éducation non formelle, formation
sur le tas et toutes formes des formations professionnelles;
9
I.1.2.3. Les variables structurelles
Elles constituent l'ensemble de variables qui
caractérisent les tendances de la conjoncture. Les fluctuations
économiques dont les effets se répercutent sur le marché
du travail se manifestent sur des périodes de longue durée. Cela
nécessite le découpage de la période d'insertion en
plusieurs sous périodes représentant les modalités des
variables structurelles.
I.1.3. Les théories relatives à l'insertion
professionnelle
Pour analyser l'insertion professionnelle des
diplômés de l'ESU sur le marché du travail, plusieurs
théories ont été développées. Cependant,
dans le cadre de cette étude, nous avons choisi de présenter
certaines d'entre elles. Il s'agit de la : théorie du capital humain,
théorie du filtre, théorie de la recherche d'emploi (job search)
et enfin théorie de la concurrence pour l'emploi ou le modèle de
(job compétition).
I.1.3.1. La théorie du capital humain
C'est depuis les travaux de Theodore Schultz(1961) et Gary
Becker(1962) que le concept de capital humain est utilisé en
économie.
a. Définitions et composantes de capital
humain
La théorie du capital humain soutient que les revenus
sont fonction de la qualification. En effet, plus les individus investissent
dans leur propre capital humain, plus ils accroissent aussi leur
productivité de travail et donc leur revenu.
De plus, selon l'O.C.D.E (1998), le capital humain se
définit comme étant l'ensemble des connaissances, qualifications,
compétences, et des caractéristiques individuelles qui facilitent
la création du bien être personnel, social et économique.
En effet, le capital humain est composé des trois principaux
éléments suivants:
Par ailleurs, la théorie du capital humain
établit une relation positive entre la qualité du travail et le
salaire. De sorte que les personnes ayant le niveau d'éducation
10
? La santé, dans la mesure où elle constitue un
facteur fondamental au développement et du bien-être physique et
mentale des individus;
? Tous les autres facteurs qui sont inséparables
à la personne humaine qui permettent aux individus d'être
très productifs au milieu professionnel. Par exemple,
l'expérience professionnelle, les qualités personnelles, le
respect de la déontologie professionnelle, etc.
Par analogie au capital au sens matériel, le capital
humain est considéré comme un stock. Il peut donc être
acquis, accumulé et usé. Cependant, ce stock est essentiellement
de nature immatérielle et inséparable à la personne qui le
détient.
b. Investissement dans le capital humain
Il vient d'être signalé que l'accumulation du
capital humain se fait par la formation dans l'emploi, par l'éducation,
par l'amélioration de l'état de santé. En effet, la
décision d'investissement dans l'une ou l'autre forme de capital humain
dépend de la rentabilité anticipé (Becker, 1962; Becker
1975). Dans le cas particulier de l'éducation, un individu décide
d'entreprendre une formation académique lorsque les rendements
anticipés sont supérieurs aux coûts effectués
à l'éducation.
En d'autres termes la rentabilité de l'investissement
à l'éducation résulte de la comparaison entre les
coûts de l'éducation et les bénéfices
monétaires qui résulteraient de cette éducation ou
formation. Ainsi, la surqualification correspond alors à une situation
de surinvestissement dans l'éducation. L'absence de rentabilité
incite dans le long terme les individus à réduire leurs
investissements dans l'éducation, ce qui rétablit
l'équilibre entre le niveau d'études et les exigences des emplois
sur le marché du travail (Vultur, 2006). La surqualification est donc un
phénomène de déséquilibre temporaire.
11
élevé reçoivent en moyenne les
rémunérations élevées et ils ont une faible
vulnérabilité au chômage.
Cependant, certains auteurs tels que Eicher(1979),
Vincens(1998), Tremblay(1997) ont émis des remarques concernant le
capital humain :
? Pour Eicher, la théorie du capital humain ne prouve
pas que la productivité soit totalement liée au niveau de
formation car d'autres variables sont susceptibles d'expliquer le niveau de
revenu (l'âge, le sexe, la race, la religion, la profession et la
durée du travail).
? Pour J. Vincens, la théorie du capital humain a un
pouvoir explicatif dans un régime où les salaires sont flexibles
et le chômage global est faible.
? Pour D.G. Tremblay, l'investissement dans le capital humain
est une fonction décroissante de l'âge, car plus on est
âgé et moins on dispose de temps pour faire fructifier ce
capital.
Malgré ces différentes remarques
soulevées ci-haut, nous pensons au même titre que R.E Lucas(1988)
que la croissance économique dans un pays donné sera d'autant
plus rapide que l'efficacité de l'investissement en capital humain sera
élevée. En d'autres termes, plus nous investissons dans le
capital humain, c'est-à-dire non seulement en éducation et la
formation professionnelle, mais aussi à la santé, plus sera la
croissance économique.
Il sied de signaler que l'investissement dans le capital
humain en R.D.C est important à la fois comme moyen de promotion du
bien-être et comme un des moteurs de la croissance économique pour
le pays dans son ensemble.
En effet, Diallo, Mans et Ntoya (2012) ont
démontré l'impact qu'ont le capital humain et l'éducation
en RDC. Dans leur étude, un regard a été porté,
d'une part, sur leurs effets dans la croissance économique et, d'autre
part, leurs influences sur les
12
gains (revenus personnel) des individus. Partant, nous
présentons ci-dessous les résultats de leur étude
réalisée au niveau macro ainsi que micro-économique :
Du point de vue macro-économique, des exercices portant
sur la comptabilité de la croissance suggèrent que la main
d'oeuvre contribue de manière significative à la croissance du
P.I.B. La main d'oeuvre et une meilleure éducation comptent pour 30
à 60 % de l'amélioration totale de la productivité.
Tableau 1.1 : Les sources de croissance
économique.
(Avec rajustement pour tenir compte de la qualité du
capital humain et physique) (En pourcentage%).
|
1992-1995
|
1996-2000
|
2001-2005
|
2006-2010
|
Croissance du PIB réel
|
-6,8
|
-3,9
|
4,3
|
5,3
|
Accumulation des facteurs
|
1,7
|
-0,7
|
5,0
|
5,1
|
Main d'oeuvre
|
6,0
|
0,4
|
6,9
|
5,8
|
Capital
|
-4,8
|
-2,4
|
2,2
|
4,1
|
Productivité totale des facteurs
|
-8,5
|
-3,1
|
-0,7
|
0,1
|
Source : Résilience d'un géant africain
vol.III, p.278
De ce tableau, nous constatons que la main d'oeuvre, parmi
d'autres facteurs, contribue positivement et donc d'une manière
significative dans la croissance économique.
Au niveau micro-économique, l'investissement dans le
capital humain en particulier dans l'éducation peut également
soutenir l'augmentation des revenus pour les particuliers et les
ménages. De ce fait, le rendement des études peut
également être considéré, du point de vue de
l'individu, ou en examinant le genre du rendement que l'individu reçoit
de sa scolarisation. Ce retour sur investissement des études
suggère le potentiel d'utiliser l'éducation comme outil pour
augmenter les revenus
13
individuels et de ménages et pour réduire la
pauvreté en RDC. D'ailleurs, le tableau 2 illustre les moyennes
internationales de rendement des études par région et en RDC.
Tableau 1.2 : Moyennes internationales
de rendement des études par
région.
Région
|
Revenu moyen par habitant (USD)
|
Nombre moyen d'années de
scolarité
|
Rendement aux études
- une année (%)
|
Rendement pour une mise à
niveau
|
Primaire
|
Secondaire
|
Supérieur
|
Asie
|
5 128
|
8,4
|
9,9
|
20
|
15,8
|
18,2
|
Europe/ MENA
|
6 299
|
8,8
|
7,1
|
13,8
|
13,6
|
18,8
|
Amérique latine
|
3 125
|
8,2
|
12,0
|
26,6
|
17,0
|
19,5
|
OCDE
|
24 582
|
9
|
7,5
|
13,4
|
11,3
|
11,6
|
Afrique SS
|
974
|
7,3
|
11,7
|
37,6
|
24,6
|
27,8
|
RDC
|
171
|
6,1
|
6,8
|
4,8
|
9,3
|
16,1
|
Source : Résilience d'un géant africain
vol.III, p.279
Au regard de ce tableau, la RDC présente un pourcentage
de rendement des études positif. Toutefois le retour sur investissement
de l'éducation est faible lorsqu'une comparaison est effectuée
avec d'autres pays d'Afrique subsaharienne. Autrement dit, en faisant la
comparaison avec d'autres pays en voie de développement,
l'éducation en RDC entraine une faible augmentation du rendement.
14
I.1.3.2. La théorie du filtre
Spence (1974), quant à lui, postule à travers la
théorie des filtres que le niveau de formation joue un rôle de
filtre. Les employeurs ne connaissant pas les capacités des candidats
à l'embauche, recherchent toutes les aptitudes qu'ils possèdent.
Spence affirme que ces aptitudes sont révélées par un
signal donné par le niveau de formation.
Pour les tenants de l'école du filtre, la population
est hétérogène avant même d'entrer en formation du
fait des coûts de formation différents suivants les individus. Les
coûts de formation seraient plus bas chez les plus doués,
contrairement à ce que postule la théorie du capital humain pour
laquelle l'hétérogénéité résulte du
cumul du capital des individus qui avaient à l'origine des aptitudes
semblables.
Le niveau de l'éducation apparait alors comme un outil
utilisé par les demandeurs d'emploi et par les employeurs. Pour les
premiers, le niveau d'éducation joue un rôle de signal pouvant
révéler les aptitudes et pour les seconds, il agit comme un
filtre permettant d'identifier les individus les plus aptes à recruter
pour les emplois disponibles.
Il a été constaté que le signal
donné par le diplôme universitaire n'est pas suffisant, car un
individu ayant les moyens de financement mais qui redouble plusieurs fois,
signale par ses échecs ses mauvaises aptitudes.
La théorie du capital humain et la théorie du
filtre peuvent être considérées comme
complémentaires. Les divergences entre ces deux théories selon
D.G Tremblay(1997) sont de deux ordres: la théorie du capital humain se
consacre à l'offre du travail, alors que la théorie du filtre se
consacre sur la demande. En effet, s'agissant de la première
théorie, elle décrit relativement mieux les comportements des
travailleurs par rapport aux rendements qu'ils attendent de l'éducation.
La seconde, par contre, met en relief l'outil de sélection que
représente le diplôme pour les employeurs.
15
I.1.3.3. La théorie de la recherche d'emploi
(Job search)
La recherche d'un emploi prend toujours un certain temps, car
la prospection est nécessaire pour avoir une information minimum. Parmi
les différents facteurs qui influencent la durée de la recherche
d'emploi, l'indemnisation du chômage joue un rôle primordial : si
le chômeur est indemnisé à des niveaux voisins du salaire
d'activité, le coût d'un jour de recherche supplémentaire
est faible pour le demandeur d'emploi, et la durée de chômage peut
être plus longue. De même, pour certaines personnes, le
chômage est volontaire du fait que la durée du chômage est
consacrée à la prospection d'emploi.
En effet, pour les théoriciens de la recherche d'emploi
comme Lippman S. et Mc Call(1976), le marché du travail se
caractérise par l'absence d'information parfaite sur les emplois
disponibles, sur le salaire en vigueur, sur la qualification des demandeurs
d'emploi, sur le profil exigé par les employeurs qui offrent les
emplois.
Il est à retenir qu'à cause de cette absence
d'information parfaite, la recherche d'emploi est avant tout un problème
de recherche d'information. Cette recherche d'information a un coût,
aussi bien en termes d'argent qu'en termes de temps. Mais elle a aussi un
avantage c'est le gain monétaire qui résulte d'un meilleur
emploi.
Il sied de signaler que le chômage observé
pendant la période de recherche d'emploi peut être
interprété comme un chômage de recherche d'information et
les dépenses effectuées pour chercher les informations sur les
emplois constituent un investissement rentable pour les chercheurs d'emploi.
La population en âge de travailler est composée
de deux groupes à savoir: La population active et la population
inactive.
16
I.1.3.4. La théorie de la concurrence pour
l'emploi ou le modèle de job
compétition
Ce modèle s'appuie sur le présupposé que
les compétences cognitives ne sont pas acquises avant l'entrée
sur le marché du travail, mais à l'issue de l'embauche dans le
cadre d'une formation dans l'emploi. Le marché du travail doit, de ce
point de vue, être conçu non comme un cadre où se vendent
des compétences, mais plutôt comme un marché qui alloue des
opportunités de formation en emploi à des individus. Les revenus
sont associés aux caractéristiques d'un poste donné et ne
dépendent pas des compétences individuelles avant l'obtention
d'un premier emploi. (Thrurow, 1975).
I.2. CONCEPTS DEMOGRAPHIQUES LIES A L'EMPLOI
Dans le cadre de cette section, il s'agit pour nous de
présenter les différentes populations liées à
l'emploi. Il s'agit de la population en âge de travailler qui comporte
à son sein deux sous-populations qui sont: la population active et la
population inactive. S'agissant de la population active, celle-ci englobe
pareillement deux sous-populations: la population employée et la
population en chômage.
I.2.1. Population en âge de travailler
Il s'agit de l'ensemble de personnes âgées de 15
ans et plus. L'âge minimum est fixé à 15 ans parce que dans
beaucoup des pays, 15 ans est l'âge limite de scolarité
obligatoire.
En RDC, l'âge minimum pour travailler est de 18 ans dans
la fonction publique et 16 ans ailleurs.
17
I.2.1.1. Population active
La population active se définit comme l'ensemble de
personnes en âge de travailler qui sont disponibles sur le marché
du travail. Ainsi, c'est la main d'oeuvre.
La population active, à son tour, comprend
également deux catégories, il s'agit de : La population
Employée et la population en chômage.
a. Population Employée
C'est l'ensemble de personnes qui occupent effectivement les
emplois rémunérés que ça soit en temps plein ou en
temps partiel. Ainsi, le taux d'activité mesure le taux de participation
effective de la population active aux activités économiques
rémunérées.
population employée
T. A = x 100
Population en âge de travailler
Où T.A = taux d'activité
b. Population en chômage
Elle représente les personnes qui sont prêtes
à exercer les activités rémunérées et qui
sont en conséquence à la recherche d'un emploi. Nous allons en
parler en détail à la section suivante.
I.2.1.2. Population inactive
Elle englobe l'ensemble de personnes en âge de
travailler et qui ne sont ni pourvues d'un emploi, ni au chômage. Elle
englobe toutes les personnes qui, en raison d'un handicap physique, ne sont pas
en mesure de travailler et toutes celles qui, pour des raisons de convenance
personnelle, par exemple les études, les responsabilités
familiales ou un âge avancé, ne désirent pas travailler.
Ils sont habituellement déterminés en tenant
compte du nombre d'heures normales ou conventionnelles de travail hebdomadaire.
Ainsi, dans beaucoup de
18
I.3. CONCEPTS D'EMPLOI, SOUS-EMPLOI, ET DE CHOMAGE
Il s'agit d'examiner en premier lieu le concept d'emploi. En
plus, nous allons présenter la différence entre le travail et
l'emploi. Puisque ces deux concepts s'exécutent sur le marché du
travail, il est indispensable d'expliquer ce marché. En deuxième
position, nous préciserons le concept de sous-emploi et
troisièmement nous expliquerons le concept de chômage.
I.3.1 Emploi
L'emploi se définit comme une occupation
rémunérée dans une logique socio-économique
(Gratwitz, 2000). De plus, L'emploi permet alors la réalisation d'une ou
plusieurs fonctions de l'entreprise (Soumaho, 2005).
Au sens micro-économique, l'emploi désigne le
poste de travail et les conditions de l'exercer (salaire, durée de
travail, etc.).
Au sens macro-économique, l'emploi désigne
l'ensemble de postes de travail ayant les caractéristiques semblables.
Prenons le cas de l'emploi du personnel académique, scientifique...
L'emploi se résume alors à toute occupation
professionnelle rémunérée, répondant à un
besoin social, économique solvable exercé à titre
personnel (auto-emploi) ou pour le compte d'autrui (emploi salarié) et
pouvant prendre des formes diverses (temporaire, saisonnier...).
Si l'on considère la durée au cours de laquelle
le travail est accompli, on distingue trois catégories d'emplois (Mvudi
Matingu, 2013) :
a. Emplois en temps plein:
19
pays ce nombre varie de 35 à 40 heures par semaine. En
RDC, l'article 119 du code de travail fixe cette durée à 45
heures maximales par semaine.
b. Emplois temps partiel:
Ils résultent d'aménagement du travail et de
contrat en vertu duquel, la personne concernée s'engage à fournir
un certain nombre d'heures de travail inférieur au nombre d'heures
légale.
c. Emplois temporaires:
Ils comprennent toutes les catégories d'emplois qui ne
sont pas permanents et qui sont occupés par des personnes
salariées et non salariées ; Il s'agit notamment des
intérimaires, des travailleurs occasionnels, des emplois saisonniers et
des emplois à durée déterminée.
Généralement, nous avons tendance à
confondre l'emploi et le travail qui sont des composantes du marché de
l'emploi.
I.3.1.1. Le travail
Le travail est d'abord l'accomplissement d'une tâche ;
un effort physique ou intellectuel en vue de la réalisation d'une
oeuvre. C'est aussi un effort, une occupation rémunérée.
Le travail diffère de l'emploi en ce sens qu'il peut ne pas être
rémunéré. L'emploi et le travail s'exécutent sur un
marché économique.
I.3.1.2. Le Marché du travail
Le marché du travail est le lieu de rencontre entre,
d'une part, l'offre de travail, nombre des heures de travail offertes par les
travailleurs pour un salaire réel donné, qui augmente en fonction
du salaire réel proposé sur le marché et, d'autre part, la
demande de travail, nombre des heures de travail offertes par les chefs
d'entreprises, qui diminue si le salaire réel augmente, car les
entreprises ont alors intérêt à utiliser davantage leurs
équipements fixes de production. En effet, nous
20
présentons sur la figure 1.1 ci-dessous la forme des deux
courbes d'offre et de demande de travail. (Prager, 2002).
Graphique 1.1 : Equilibre du marché du
travail
Offre du travail
Salaire réel
(W/p)0
|
|
Demande du travail
|
|
|
Quantité de travail en nombre d'heures
|
|
|
|
L0
De ce graphique, nous constatons que l'équilibre du
marché se réalise pour un niveau L0 de population active
occupée. Dans un marché du travail idéal, où les
ajustements se font instantanément, sans entraves institutionnelles ou
comportementales, il n'y a pas de chômage.
Cependant, il est remarqué qu'en réalité,
le marché du travail a des caractéristiques particulières
qui font que le chômage y est toujours présent, d'une
manière plus au moins importante selon les circonstances de
l'économie. Autrement, il est plus difficile de réaliser
l'équilibre car généralement les demandes dépassent
largement les offres d'emploi, ce qui crée la situation de
chômage. De cette manière, beaucoup de pays comme la R.D.C
traversent cette situation où la plupart de primo-demandeurs d'emploi
rencontrent des difficultés d'insertion professionnelle.
I.3.2. Le sous-emploi
C'est la situation d'une personne occupée en dessous de
sa qualification et de la rémunération requise pour l'emploi
(Peretti, 2000). La plupart de demandeurs d'emploi subissent cette situation et
aspirent à une insertion professionnelle durable.
21
Il y a aussi sous-emploi lorsqu'une personne qui est en
activité ne jouit pas du plein emploi en ce qui concerne soit la
durée, soit la productivité. En d'autres termes, une personne est
sous-employée lorsque la durée ou la productivité de son
travail est inférieure au niveau de plein-emploi. Il y a donc deux
façons de définir le sous emplois:
? Sous-emploi lié aux problèmes du
marché du travail
A cause de la diminution de la demande du travail, certaines
personnes acceptent pour ne pas être au chômage, de travailler
moins que la durée normale du travail ou encore ils acceptent d'occuper
des postes de travail qui ne conviennent pas à leur qualification. Dans
ce cas, ils perçoivent des salaires inférieurs à ceux qui
correspondent à leur qualification. Ce type de sous-emploi est
qualifié de sous-emploi visible.
? Sous-emploi lié aux problèmes de
technologie ou de développement économique
Il s'agit des personnes qui travaillent en temps plein mais
qui utilisent des instruments de travail qui ne correspondent pas à leur
niveau de qualification. Ce sous-emploi conduit à une faible
productivité de l'individu. Il est qualifié de sous-emploi
invisible. Prenons le cas d'un secrétaire qui n'a pas d'ordinateur dans
son bureau.
I.3.3. Le chômage
Le chômage est le phénomène
macroéconomique qui affecte le plus directement et le plus gravement les
individus. Pour la plupart des gens, la perte d'un emploi signifie
réduction du niveau de vie et détresse psychologique. De ce fait,
on ne s'étonnera pas, dès lors, que le chômage soit
fréquemment au centre des débats politiques.
22
En effet, Selon la définition du BIT dont la
dernière modification remonte à la treizième
Conférence internationale des statisticiens (Longatte jean, Vanhove
Pascal) du travail en 1982, les chômeurs comprennent toutes les personnes
ayant l'âge de travailler qui, durant la période de
référence (sept derniers jours précèdent
l'enquête) sont :
? Sans travail, c'est-à-dire dépourvu d'un
emploi salarié ou non salarié ;
? disponibles pour travailler dans un emploi salarié ou
non salarié ;
? à la recherche d'un emploi, c'est-à-dire
qu'ils ont pris des dispositions spécifiques au cours d'une
période de référence donnée. Ainsi, La recherche
d'un travail est caractérisée par les actions suivantes:
l'inscription à un bureau de placement public, le dépôt
d'une candidature auprès des employeurs, les réponses à
des annonces spécialisées, les contacts auprès des
relations personnelles et les démarches en vue de la création
d'une entreprise (recherche de terrain, d'immeubles, d'équipements, de
ressources financières, de licences, etc.).
L'analyse économique pure emmène à
définir le chômage comme une situation du marché du travail
où un déséquilibre apparaît entre l'offre et la
demande de travail. Ce déséquilibre se traduit par une offre de
travail supérieure à la demande du travail. En d'autres termes,
le chômage se manifeste par un excédent de la main-d'oeuvre
disponible par rapport aux disponibilités d'emplois qu'offre le
système productif.
I.3.3.1. Typologie du chômage
La science économique distingue plusieurs types de
chômage selon leurs causes. Partant, nous examinons ci-dessous quelques
sortes d'entre eux. Il s'agit notamment de chômage frictionnel, de
chômage structurel, de chômage conjoncturel et enfin établir
la différence qui est entre le chômage volontaire et
involontaire.
Ainsi, la figure 1.2 montre pourquoi cette rigidité des
salaires induit du chômage structurel.
23
I.3.3.1.1. Chômage frictionnel
L'une des raisons du chômage est que la rencontre entre
les travailleurs et les emplois demande du temps. En ce sens, le chômage
frictionnel se traduit par la fraction du chômage total expliquée
par le temps nécessaire à la recherche d'un emploi.
De même, il est composé des travailleurs ayant
quitté leur emploi pour en rejoindre un autre soit certain ou
assuré, soit facile à trouver compte tenu de l'état du
marché. Sans conséquence sociale dramatique, il est un indicateur
de mobilité professionnelle et de dynamique économique, il reste
très limité lorsque la conjoncture est mauvaise (on ne
démissionne pas d'un emploi, sans avoir la proposition certaine, en
période de sous-emploi en masse).
En outre, ce genre de chômage intervient
également lorsque les structures qui sont chargées de donner les
informations sur les vacances de postes et les candidatures (demandeurs
d'emploi), ne font pas correctement leur travail. En conséquence, cela
résulterait un manque de transparence d'information sur le marché
d'emploi.
I.3.3.1.2. Chômage structurel
Il est le chômage résultant de la rigidité
des salaires et du rationnement des emplois c'est-à-dire au salaire en
vigueur, l'offre de travail excède la demande. En effet, les
travailleurs concernés attendent que de nouveaux emplois soient rendus
disponibles au salaire en vigueur. Par la rigidité des salaires, nous
voulons dire les salaires qui ne s'ajustent pas en vue d'équilibrer
l'offre et la demande de travail. (Mankiw, 2003).
24
Graphique 1.2 : La rigidité du
salaire réel induit un rationnement des
Travail
Salaire réel
Demande
Nombre de travailleurs embauchés
Nombre de
demandeurs d'emploi
Offre
Salaire réel Rigide
Nombre de chômeurs
emplois.
Ce graphique stipule que quand le salaire
réel est supérieur au niveau qui équilibre l'offre et la
demande, la quantité offerte de travail excède la quantité
demandée. A ce moment, les entreprises répartissent
parcimonieusement les emplois disponibles entre les travailleurs candidats, ce
qui fait que le taux d'acquisition d'emploi diminue et le taux de chômage
augmente.
D'ailleurs, nous signalons que trois sources qui expliquent
cette rigidité des salaires c'est-à-dire les facteurs qui font
que les entreprises ne réduisent pas les salaires qu'elles sont
prêtes à payer. Il s'agit des raisons suivantes: les
législations sur le salaire minimum, le pouvoir de négociation
des syndicats des travailleurs et les salaires d'efficience.
25
I.3.3.1.2.1. Les sources explicatives de la
rigidité des salaires réels
a. Législations sur le salaire
minimum
Les lois sur ce salaire obligent les entreprises à
payer à leurs travailleurs un salaire minimum décent. Cependant,
cette obligation légale permet aux travailleurs les moins
qualifiés et des moins expérimentés de gagner un salaire
supérieur à celui qui correspond à leur niveau de
productivité marginale, soit à leur niveau d'équilibre.
Ainsi, la conséquence en est une réduction de la demande des
entreprises pour ce type de travailleurs. Ce c'est qu'on appelle l'effet de
désemploi.
b. Pouvoir de négociation des
syndicats.
En présence d'organisations représentatives des
travailleurs et des employeurs, ce sont les négociations collectives
entre les unes et les autres qui déterminent les salaires, plutôt
que l'offre et la demande d'équilibre. De ce fait, il est
constaté que le résultat en est souvent un salaire
supérieur au niveau d'équilibre, l'entreprise décidant sur
cette base de quantité de travailleurs qu'elle souhaite employer.
Généralement, en conséquence, cette quantité
diminue, alors que le chômage augmente.
De plus, le chômage résultant de ces
négociations entre organisations représentatives des travailleurs
et des employeurs est source de conflits entre deux groupes de travailleurs,
les « insiders » qui veulent dire travailleurs
occupés dans l'entreprise et les « outsiders
» c'est-à-dire travailleurs souhaitant être
employés par l'entreprise. Les premiers s'efforcent de maintenir
élevés les salaires payés par leur entreprise, alors que
les seconds pourraient entre dans l'entreprise, mais à un salaire
inférieur. Les intérêts des uns et des autres sont
clairement divergents. Ainsi, l'impact de tout processus de négociation
sur les salaires et sur le niveau d'emploi dépend de manière
cruciale de l'influe relative de chacun de ces deux groupes.
26
c. Salaires d'efficience
Les théories du salaire d'efficience proposent une
troisième source potentielle de rigidité des salaires, qui
s'ajoute aux législations sur le salaire minimum et au taux de
syndication.
Selon ces théories, les salaires élevés
rendent les travailleurs plus productifs. C'est pourquoi les entreprises
renoncent à réduire les salaires en présence d'une offre
excédentaire de travail. On retient que, cette réduction
diminuerait certes leur masse salariale, mais elle pèserait
également négativement sur la productivité des
travailleurs et donc sur les profits des entreprises.
A la lumière de ce qui précède, la
signification du concept du salaire d'efficience dépend du niveau de
développement des pays. D'une part, dans les pays les plus pauvres, un
meilleur salaire permet aux travailleurs de se mieux nourrir, et donc
d'être plus productifs. En d'autres termes c'est un salaire qui se
définie en terme de couverture des besoins alimentaires. En effet, la
production individuelle des travailleurs dépend du salaire réel
mesuré en termes de biens de consommation alimentaire. D'autre part,
dans les pays développés, les salaires élevés
réduiraient la rotation des travailleurs. Par exemple, ces derniers
quittent leurs emplois pour de nombreuses raisons entre autres nous citons: une
fonction plus intéressante ou mieux rémunérée
ailleurs, un changement souhaité de carrière. Par
conséquent, plus le salaire est élevé, plus le travailleur
est incité à conserver son emploi. L'entreprise qui paie un
salaire élevé réduit la fréquence des
départs volontaires et donc le temps et l'argent que lui coûtent
le recrutement et la formation de nouveaux travailleurs.
I.3.3.1.3. Chômage conjoncturel
Les cycles de la conjoncture générale font
qu'à certaines périodes la création d'emplois est
très importante, et au contraire, c'est-à-dire en période
de l'évolution négative de l'économie certaines
entreprises ont tendance à peu embaucher, voire à licencier
certains de ces agents. (Prager, 2002).
27
Autrement dit, cette catégorie de chômage est due
aux fluctuations de la conjoncture économique, en période
d'expansion économique la demande du travail augmente et le
chômage diminue par contre en cas de récession la demande du
travail diminue et le chômage augmente.
I.3.3.1.4. Chômage classique
Il résulte de déséquilibre sur le
marché entre l'offre du travail qui est une fonction croissante du taux
de salaire réel soit L0 = f (w/p) > 0 et la demande du travail qui
est à son tour une fonction décroissante du taux de salaire
réel soit Ld = f (w/p) < 0.
Il y a chômage lorsque l'offre du travail est
supérieure à la demande du travail. Cependant, du fait qu'il y a
une concurrence entre les employeurs pour attirer les travailleurs d'une part
et une concurrence entre les travailleurs pour être embaucher d'autre
part, il y a la flexibilité du salaire. De ce fait, s'il y a
déséquilibre entre l'offre et la demande du travail, on peut
rétablir l'équilibre par le mécanisme automatique de
variation de salaire à la hausse tout comme à la baisse. Alors
que le chômage volontaire provient du refus de
travailler résultant d'un niveau réputé trop bas des
salaires ou de conditions de travail jugées non acceptables.
I.3.3.1.5. Le chômage involontaire
Il se manifeste lorsque les individus acceptent de travailler
dans n'importe quelle occupation, n'importe quelle localité, à
n'importe quel taux de salaire différent de zéro.
Pour Keynes, les salaires nominaux sont rigides à la
baisse; ils ne peuvent descendre en dessous d'un minimum du fait de la
présence des syndicats. La demande de travail des entreprises baisse (en
raison d'anticipations pessimistes sur l'évolution de la consommation,
de l'investissement et des exportations) du fait de la rigidité des
salaires, l'offre du travail se maintient et il résulte un
chômage. Le
28
chômage dans la conception keynésienne est
involontaire mais peut être le signe d'un équilibre de
sous-emploi. (Mambou, 2006).
I.3.3.2 Mesure du chômage
Toute économie se caractérise notamment par
l'efficacité avec laquelle elle utilise ses ressources. Alors l'une des
principales de celles-ci est constituée par sa main d'oeuvre est donc
l'une des préoccupations majeures de politique économique. De
cette manière, le taux de chômage mesure la part des citoyens
souhaitant travailler qui ne trouvent pas d'emploi. De ce fait, il s'obtient en
rapportant à la population active le nombre de chômeurs:
T. C = population en chômage x 100
Population active
Où T.C = taux de chômage
I. 4. AUTRES CONCEPTS LIES AU TRAVAIL
Hormis les différentes définitions que nous
venions de présenter, il sied d'expliquer autres concepts, parmi tant
d'autres, qui sont pareillement liés au travail. Nous examinons
ci-dessous les concepts ci-après : l'employabilité,
vulnérabilité au chômage, la profession, la
surqualification et enfin la demande économique de
l'éducation.
I.4.1. Employabilité
L'employabilité c'est la probabilité pour un
chômeur de trouver du travail ou de retrouver le travail (Bolito R.,
2014). Autrement dit, c'est l'attractivité d'une personne sur le
marché du travail ; sa capacité à se maintenir en
état de conserver son emploi, ou d'en trouver un autre, dans ou hors le
métier ou l'entreprise. Ce qui implique pour cette personne de
posséder les compétences requises recherchées sur le
marché de l'emploi et plus précisément par les
entreprises. Le constat aujourd'hui est que les mesures d'insertion ne
permettent pas toujours aux demandeurs d'emploi d'être employables. Comme
l'avait déjà constaté Noudofinin W. (2008), « les
29
difficultés d'insertion professionnelle
rencontrées par les primo-demandeurs se justifient par le fait qu'ils ne
remplissent pas les conditions d'accessibilité à l'emploi. Ils
manquent de qualification requise, d'expériences professionnelles
recherchées, de compétences techniques et d'habilités
comportementales en rapport avec le poste... »
Ainsi, l'employabilité est une fonction
décroissante de l'ancienneté au chômage. Cette
décroissance peut être représentée graphiquement de
la manière suivante:
Graphique 1.3 : L'allongement de la période du
chômage résulte la dégradation de
l'employabilité.
L'employabilité
3
2
1
|
|
0
|
1 2 3
|
Ancienneté au chômage
|
Au regard de ce graphique, l'employabilité diminue
lorsque la durée du chômage s'allonge. Trois raisons expliquent
cette situation :
1. Le découragement progressif du demandeur d'emploi ;
2. La dégradation des aptitudes professionnelles de
demandeurs d'emploi au regard du travail en l'absence d'emploi ;
3. La méfiance des employeurs qui ont tendance
à interpréter la longue durée au chômage comme un
indicateur négatif d'aptitudes des travailleurs.
30
Cependant, nous pouvons se maintenir en état de
conserver l'employabilité pendant les périodes de chômage.
Pour ce faire, Noudofinin présente certains facteurs qui pourraient
impacter favorablement l'employabilité des primo-demandeurs : formation
complémentaire, formation professionnelle recherchée par les
entreprises, stage professionnel non rémunéré
(bénévole), politique de formation nationale axée sur la
pratique et sur le développement des compétences. De ce qui
précède, nous pouvons représenter le graphique 1.3 de la
manière ci-après :
Graphique 1.4 : Se maintenir en
état de conserver l'employabilité.
employabilité
1 2 3 Ancienneté au chômage
Au regard de ce graphique, le deuxième niveau stipule
que plus les périodes de chômage s'allongent, plus nous pouvons se
maintenir en état de conserver l'employabilité en vue
d'éviter autant que possible les aléas de la vie
professionnelle.
31
I.4.2. La vulnérabilité au chômage
C'est la probabilité pour une personne qui travail de
se retrouver au chômage. Elle s'analyse principalement à partir de
causes d'entrer en chômage que l'on peut regrouper en trois
catégories : les démissions, les licenciements et les
entrées en chômage de la population active à la population
inactive.
I.4.3. La profession
La profession est définie par les règles
d'accès général et par la déontologie.
Généralement pour y accéder il faut au moins suivi une
formation qui est sanctionnée par un mode de reconnaissance
formalisée. La règle d'accès est d'une manière
générale le diplôme.
I.4.4. La surqualification
La surqualification pourrait aussi nommer
«sur-éducation » ou surqualification académique. Elle
est définie comme étant un écart entre le niveau de
scolarité d'un employé et les qualifications scolaires requises
pour le poste qu'il occupe (Burris, 1983). Autrement dit, le niveau de
qualification qu'il possède est supérieur à celui qui est
réellement nécessaire à l'exécution de son
travail.
I.4.5. La demande économique de
l'éducation
Elle correspond aux besoins des personnes formées
(diplômés de l'ESU dans le cadre de ce travail) exprimés
par le marché d'emploi. C'est ainsi, la finalité
économique de l'éducation consiste à préparer les
individus à la vie professionnelle et adapter leur formation aux besoins
de la société.
1Le BIT recommande de calculer le taux
d'activité sur la population de 15-64 ans. Cependant, pour les besoins
nationaux nous le calculons sur les 10 ans ou plus.
32
CHAPITRE II : MARCHE DU TRAVAIL EN RDC
Dans ce chapitre, il est question de présenter le
marché du travail en RDC tout en nous focalisant sur la situation des
diplômés universitaires au sein de ce marché. Pour ce
faire, nous avons procédé à la comparaison des
résultats des enquêtes 1-2-3 effectuées en RDC de 2004
à 2005 contre celles réalisées en 2012.
Dans la première section, il s'agit de faire un
aperçu sur le marché du travail en RDC. La deuxième
section présente l'état des lieux de l'insertion professionnelle
des diplômés universitaires en RDC.
II. 1. APERÇU SUR LE MARCHE DU TRAVAIL EN
RDC
Nous examinons dans cette section les différents points
ci-après : la population active; la population inactive; le
chômage; le sous emploi; les revenus du travail et en fin les organismes
de régulation du marché de l'emploi sous le code du travail de
2002.
II.1.1. La population active
Dans le cadre des résultats des enquêtes sur
l'emploi effectuées en RDC de 2004 à 2005 ainsi que celles de
2012, l'activité concerne l'ensemble de personnes âgées de
10 ans et plus, c'est-à-dire une population en âge de travailler
ou population potentiellement active. Alors la population active comprend donc
les personnes ayant dépassé un âge spécifié
et sont, soit pourvues d'un emploi, soit chômeurs.
a. Taux d'activité
Nous distinguons le taux d'activité au sens du
BIT1 du taux d'activité au sens élargi. Le taux
d'activité au sens du BIT se définit comme le rapport entre la
population occupée ou ayant effectivement posé un acte de
recherche d'emploi et la population en âge de travailler. Au sens
élargi, le taux d'activité prend en compte, en
33
plus des personnes occupées et celles qui ont
posé un acte de recherche d'emploi, celles qui n'en ont pas
recherché (du fait du découragement) mais qui sont disponibles
à travailler rapportées à la population en âge de
travailler.
Tableaux 2.3 : Taux d'activité selon le genre et
le milieu de résidence au sens du BIT (%)
2012
|
Kinshasa
|
Autre Urbain Sans Kinshasa
|
Milieu Urbain
|
Milieu Rural
|
RDC
|
Hommes10 ans et plus
|
49,6
|
51,6
|
51,1
|
64,0
|
58,8
|
Hommes15 ans et plus
|
59,4
|
63,9
|
62,4
|
77,7
|
71,5
|
Femmes 10 ans et plus
|
32,2
|
40,0
|
37,4
|
64,1
|
53,2
|
Femmes 15 ans et plus
|
37,9
|
49,0
|
45,2
|
76,7
|
63,7
|
Ensemble 10 ans et plus
|
40,4
|
45,7
|
44,0
|
64,1
|
55,9
|
Ensemble 15 ans et plus
|
47,8
|
56,2
|
53,4
|
77,2
|
67,5
|
Source : INS, Enquête 1-2-3 Nationale RDC, Phase 1
(2012)
Note : 235 individus présents (M2=1 or
2(résidents présents ou absents) en âge de
travailler dont on ne connait pas l'âge.
Au sens du BIT, près de 28,8 millions d'individus sur
la population de plus de 10 ans sont actifs, ce qui représente un taux
d'activité de 55,9%. Ce taux masque d'importantes disparités tant
par sexe qu'au niveau régional. En effet, il est évalué
à 58,8 % chez les hommes et 53,2 % chez les femmes. Cependant, en milieu
rural, l'écart entre le taux d'activité des hommes (64,0 %) et
celui des femmes (64,1%) est moins prononcé qu'en milieu urbain (51,1%
pour les hommes contre 37,4 % pour les
34
femmes). Ci-dessous, nous représentons graphiquement le
taux d'activité conformément à la tranche d'âge et
le milieu de résidence.
Graphique 2.5 : Taux d'activité selon la tranche
d'âge et le milieu de
résidence (%)
100 90 80 70 60 50 40 30 20 10 0
|
|
|
10-14 15-19 20-24 25-29 30-34 35-39 40-44 45-49 50-54 55 et +
|
Urbain Rural RDC
Source : Enquête 1-2-3 Nationale, Phase 1, 2012,
INS.
Il est à noter que la population congolaise est jeune.
De ce fait, l'âge moyen est de 21,7 ans. En milieu rural, le plus fort
taux d'activité reste valable pour les jeunes également. Ainsi,
le taux d'activité des très jeunes (10-14 ans) est de 8,2% dans
ce milieu de résidence. De plus, en se focalisant uniquement sur les
enfants qui ne sont pas scolarisés, ce taux grimpe à 21% dans ce
même milieu. Chez les 15-24 ans, nous constatons qu'ils
représentent 40,4% d'actifs en milieu rural contre 23,9% en milieu
urbain. Il s'en suit, pour cette même tranche d'âge et en se
restreignant à l'échantillon d'individus ne fréquentant
pas l'école, ces pourcentages deviennent 77,3% et 42,5% respectivement.
Le graphique ci-dessous nous donne un aperçu de taux d'activité
selon la tranche d'âge.
35
Graphique 2.6 : Taux d'activité au sens du BIT par
tranche d'âge
75.9%
73.0%
53.3%
23.3%
82.2%86.7%87.4%87.5%85.3%
100% 90% 80% 70% 60% 50% 40% 30% 20%
10%
5.7%
10-1415-1920-2425-2930-3435-3940-4445-4950-54 55 et
+
Source : Enquête 1-2-3 Nationale, Phase 1, 2012,
INS.
0%
Au regard de ce graphique, nous remarquons que la courbe y
relatif épouse une forme ascendante entre 10 et 39 ans, avant de stagner
entre 39 et 49 ans. Autrement dit, le taux d'activité atteint son
maximum entre 39 et 49 ans et décroît au-delà de 50 ans. Il
s'agit d'une illustration parfaite de la logique qui veut que la population
soit plus active dans sa jeunesse et le soit moins à l'approche de 60
ans.
b. Caractéristiques des emplois par tranche
d'âge et le milieu de résidence
Il est intéressant d'analyser la composition de la
main-d'oeuvre en fonction de l'âge et le milieu de résidence. En
effet, cette composition est basée par les salariats formels, les
indépendants non agricoles, les indépendants agricoles, les
dépendants non agricoles et enfin les dépendants agricoles.
Ainsi, le graphique qui suit nous donne une bonne illustration sur la
répartition de ces actifs occupés par âge et par type
d'emplois.
En ce qui concerne le milieu rural, l'insertion sur le
marché du travail passe quasiment exclusivement par un emploi
d'indépendant agricole. Ce qui explique la
36
Graphique 2.7: Répartition des actifs
occupés par âge et par type d'emplois selon le milieu de
résidence.
Source : Enquête 1-2-3 Nationale, Phase 1, 2012,
INS.
En milieu urbain, le mode privilégié d'insertion
sur le marché du travail c'est le secteur informel par lequel les
indépendants non agricoles de ce secteur constituent la majorité
des actifs pour presque toutes les tranches d'âge (environ 40 %),
pointant ainsi le faible développement des autres types d'emploi. Les
salariats formels prennent néanmoins régulièrement de
l'importance dans la structure des emplois, passant de 12 % chez les 20-24 ans
à 36 % chez les 50-54 ans. A partir de cette tranche
d'âge, il diminue d'abord très légèrement
jusqu'à 70 ans puis plus fortement ensuite. Il ne constitue cependant la
majorité des actifs qu'entre 55 et 70 ans. Quant au travail
dépendant informel non agricole, plus important que l'emploi formel chez
les moins de 30 ans, il diminue régulièrement avec l'âge.
Enfin, de façon plus étonnante en milieu urbain, la part des
indépendants du secteur informel agricole est non seulement
non-négligeable mais augmente aussi avec l'âge, passant de 10 % ou
moins chez les moins de 35 ans à 23 % chez les 55-59 ans.
37
dominance du secteur agricole au sein de ce secteur. Par
conséquent, la courbe y relative épouse une forme croissante. Il
en découle de ce qui précède, sauf chez les moins de 20
ans, plus de 60 % des actifs de 30 ans et plus sont des agriculteurs
indépendants. D'ailleurs, les travailleurs dépendants de
l'agriculture, qui sont pour la plupart des aides familiaux, sont majoritaires
chez les moins de 20 ans mais leur part dans l'emploi diminue fortement
à mesure que l'âge augmente. Ils sont encore 27 % chez les 20-24
ans mais sont moins de 10 % à partir de 55 ans. Les autres types
d'emploi (salariat formel, dépendant ou indépendant non agricole)
occupent une faible part, moins de 10 % chacun chez les 30 ans et plus.
II.1.2. La population inactive
Conformément aux résultats de l'enquête
sur l'emploi pour l'année 2012, il ressort que les inactifs de 10 ans et
plus dans l'ensemble du pays représente environ 24 millions. En effet,
l'inactivité est plus forte en milieu urbain, où plus d'une
personne sur deux est inactive (53,1% contre 43 % en 2005, soit une
augmentation de 10,1%) ; et en milieu rural, ce taux est d'environ une personne
sur trois (36,4% contre 57 % en 2005).
Tableau 2. 4: Répartition des inactifs par raison
d'inactivité et milieu
de résidence.
|
Invalide ou Malade
|
En cours de scolarité
|
Retraité
|
Femme au
foyer
|
Rentier
|
Autre
|
Total
|
Kinshasa
|
6,1
|
48,0
|
1,1
|
16,9
|
0,7
|
27,1
|
100
|
Autre urbain
|
6,0
|
60,1
|
0,6
|
14,8
|
0,3
|
18,2
|
100
|
Urbain
|
6,0
|
56,0
|
0,8
|
15,5
|
0,5
|
21,2
|
100
|
Rural
|
7,9
|
64,9
|
0,2
|
7,3
|
0,2
|
19,5
|
100
|
RDC
|
6,9
|
60,3
|
0,5
|
11,5
|
0,3
|
20,4
|
100
|
Source : Enquête 1-2-3 Nationale, Phase 1, 2012,
INS.
38
L'observation de ce tableau montre que la principale raison
avancée par les jeunes pour leur situation d'inactivité est la
scolarité soit (60,3 % contre 61,8% en 2005). Il s'en suit, les femmes
au foyer représentent un taux d'inactivité de 11,5% contre 10% en
2005, alors les invalides ou malades représentent 6,9% et enfin 20,4%
sont inactifs pour d'autres raisons. Les rentiers et les retraités
constituent un groupe marginal.
II.1.3. Le chômage
Il est à constater que dans la plupart des pays en
développement, il n'existe pas ou peu de mécanismes de prise en
charge collective des personnes sans emploi. Pour ce faire, rares sont les
individus qui peuvent se permettre d'attendre, sans exercer aucune
activité, de trouver un emploi correspondant à leurs aspirations.
C'est la raison pour laquelle les taux de chômage enregistrés dans
ces pays sont souvent très faibles au regard de ceux souvent
constatés dans les pays riches.
Hormis, la définition du chômage au sens du BIT
développée au chapitre premier, d'autres définitions du
chômage ont été proposées; notamment le taux de
chômage élargi et le taux de chômage doublement
élargi. Le taux de chômage élargi tient compte des
chômeurs dits découragés c'est-à-dire les personnes
désireuses de commencer un travail mais qui ne font pas de
démarches pour en obtenir, jugeant leurs perspectives sur le
marché du travail insuffisamment bonnes. Ainsi, il s'agit d'ôter
de la définition du chômage au sens du BIT le critère de
recherche du fait que ce critère n'a pas forcément de sens dans
des contextes où l'on ne peut véritablement parler de
marché du travail, comme dans certains milieux ruraux. C'est ainsi que
l'application du concept du BIT dans les situations des pays africains donne
souvent des résultats étonnants qui ne rendent pas
forcément compte exact de la situation du chômage dans ces
pays.
39
Aussi, on pourrait parler d'un chômage doublement
élargi, ou encore d'un chômage subjectif, dans la mesure où
il s'agit des personnes ayant déclaré qu'ils ne travaillent pas
pour des raisons indépendantes de leur volonté.
Tableau 2.5 : Taux de chômage au
sens du BIT par tranche d'âge et milieu de résidence
|
10-14
|
15-24
|
25-34
|
35-54
|
55-64
|
65 ans et +
|
Ensemble
|
Taux de chômage au sens de BIT
|
Kinshasa
|
11,8
|
49,9
|
20,4
|
12,3
|
6,5
|
13,7
|
18,8
|
Autre urbain
|
5,5
|
15,5
|
9,8
|
5,2
|
2,7
|
2,8
|
7,8
|
Urbain
|
6,8
|
24,6
|
12,7
|
7,4
|
3,8
|
6,3
|
11,1
|
Rural
|
1,5
|
3,1
|
1,8
|
0,7
|
0,3
|
0,5
|
1,4
|
RDC
|
2,2
|
8,8
|
5,4
|
3,1
|
1,4
|
2,1
|
4,5
|
Taux de chômage au sens large
|
Kinshasa
|
19,0
|
59,1
|
33,3
|
20,0
|
12,8
|
15,4
|
28,5
|
Autre urbain
|
19,2
|
30,3
|
16,0
|
8,4
|
5,7
|
3,8
|
14,0
|
Urbain
|
19,2
|
38,0
|
21,1
|
12,2
|
7,8
|
7,5
|
18,5
|
Rural
|
2,8
|
5,8
|
2,9
|
1,5
|
0,9
|
0,7
|
2,6
|
RDC
|
5,1
|
15,5
|
9,2
|
5,4
|
3,1
|
2,7
|
8,0
|
Taux de chômage doublement
élargi
|
Kinshasa
|
82,3
|
74,2
|
41,1
|
24,5
|
15,6
|
18,6
|
38,8
|
Urbain
|
82,4
|
61,9
|
28,6
|
16,1
|
10,8
|
11,7
|
30,9
|
Rural
|
50,3
|
24,2
|
6,2
|
3,5
|
2,0
|
2,6
|
10,4
|
RDC
|
59,3
|
37,8
|
14,4
|
8,1
|
4,8
|
5,3
|
17,7
|
40
Source : Enquête 1-2-3 Nationale, Phase 1, 2012,
INS.
Si l'on tient compte du taux de chômage doublement
élargi, le taux de chômage pour l'ensemble du pays serait de 17,7%
dont près de 31% au niveau urbain contre 10,4 % au niveau rural. Le taux
de chômage à Kinshasa se situerait à 38,8%. Il sied de
signaler que le taux de chômage est un phénomène
principalement urbain touchant plus particulièrement les jeunes. De
cette manière, en se focalisant sur la tranche d'âge des jeunes de
15-24 ans, à Kinshasa le taux de chômage strict représente
49,9%, alors que le taux de chômage élargi est de 59,1% ; et le
taux de chômage doublement élargi est de 74,2% lorsque l'on ne
tient pas compte du critère de recherche d'emploi. En outre,
l'écart important qu'on observe entre le taux de chômage au sens
strict et le taux de chômage au sens élargi fait état d'une
population importante à la marge du marché du travail. L'absence
de recherche d'emploi témoigne autant, sinon plus, d'une
défaillance du marché du travail que d'un manque de
volonté de la personne. Autrement dit, la plupart des congolais qui se
retrouvent en situation de chômage, cela est expliqué en grande
partie par une absence d'organisation au sein de ce marché.
Graphique 2.8 : Taux de chômage par genre en milieu
urbain et rural
25
20
35
30
15
10
5
0
10-14
ans
15-19
ans
Taux de chômage selon le genre en milieu
urbain
20-24
ans
25-29
ans
Hommes Femmes Ensemble
30-34
ans
35-39
ans
40-44
ans
45-49
ans
50-54
55-59 60
ans ans ans+
4
2
6
5
3
0
1
10-14
ans
15-19
ans
Taux de chômage selon le genre en milieu
rural
20-24
ans
25-29
ans
Hommes Femmes
Ensemble
30-34
ans
35-39
ans
40-44
ans
45-49
ans
50-54
55-59 60
ans ans ans+
Source : Enquête 1-2-3 Nationale, Phase 1, 2012,
INS
41
Les taux de chômage tels que présentés en
milieu urbain ainsi qu'en milieu rural connaissent de fortes disparités
selon le sexe, les tranches d'âge et le milieu considéré.
De façon générale, plus souvent les hommes connaissent un
taux de chômage plus élevé que les femmes. Aussi, quel que
soit le sexe, la tranche d'âge 2024 est la plus touchée en milieu
urbain et celle de 15-19 en milieu rural, ce qui dénote bien la
problématique du chômage des jeunes. En observant les deux
graphiques, nous constatons que le chômage est un phénomène
qui touche plus la population en milieu urbain. Ainsi, l'écart relatif
entre hommes et femmes est le plus important en milieu rural, où les
hommes de 15-19 ans sont deux fois plus chômeurs que les femmes de la
même tranche d'âge.
a. Caractéristiques des chômeurs et
durée du chômage
Il est impérieux de signaler que les chômeurs
auxquels nous faisons référence ici sont les chômeurs au
sens strict du BIT, malgré les limites que peut présenter cet
indicateur dans le contexte congolais.
Tableau 2.6 : Caractéristiques des chômeurs
et durée du chômage
Type de chômeur
|
Sexe
|
Répartition en %
|
Age moyen (en années)
|
Durée d'études
|
Durée du chômage
|
% de chômeurs de plus d'un an
|
Primo- demandeur2
|
Masculin
|
38,5
|
28
|
9,8
|
94,9
|
93,5
|
Féminin
|
29,2
|
27
|
9,4
|
106,6
|
96,0
|
Total
|
67,7
|
27
|
9,6
|
98,4
|
94,6
|
Ancien occupé3
|
Masculin
|
22,2
|
41
|
9,7
|
94,6
|
87,6
|
Féminin
|
10,1
|
35
|
7,2
|
100,8
|
87,4
|
Total
|
32,3
|
39
|
8,9
|
97,2
|
87,5
|
Total
|
100
|
31
|
9,4
|
97,6
|
97,6
|
Source : Enquête 1-2-3 Nationale, Phase 1, 2012,
INS.
2 Les primo demandeurs comprenant les individus qui
sont à la recherche d'un premier emploi,
3 Les anciens actifs occupés
c'est-à-dire les individus qui ont perdu leur emploi et qui sont
à la recherche d'un autre emploi.
42
Tout d'abord, nous constatons que plus de neuf chômeurs
sur dix sont des chômeurs de longue durée, c'est-à-dire des
personnes au chômage depuis plus d'un an. L'obtention ou la
ré-obtention d'un emploi peut en effet devenir plus difficile au fur et
à mesure que la situation de chômage persiste, l'individu perdant
ses qualifications et son contact avec le marché du travail. En d'autres
termes plus les périodes de chômage s'allongent plus
l'employabilité se dégrade.
En outre, nous remarquons que ce sont plus les
primo-demandeurs qui se trouvent en situation de longue durée de
chômage c'est-à-dire les chômeurs de plus d'un an que les
anciens occupés. En effet, ces derniers ont déjà connu une
expérience d'emploi, les rendant potentiellement plus aptes à
retrouver du travail. Ainsi, la durée moyenne du chômage est
également plus élevée chez les primo-demandeurs (98,4
mois) que chez les anciens occupés (97,2 mois), bien que la
différence soit légère.
Au sujet de la durée des études, on constate que
les femmes au chômage ont globalement fait moins d'études que les
hommes aussi bien chez les primo-demandeurs que les anciens occupés.
b. Canaux de recherche d'emploi
L'étude sur les différents moyens de rechercher
l'emploi s'avère très importante. Pour ce faire, nous
présentons ci-dessous le tableau illustrant les mécanismes par
lesquels les chômeurs quêtent leurs emplois.
43
Tableau 2.7: Processus de recherche d'emploi par des
chômeurs
Province/ Milieu
|
Relations personnel les (parents ou amis)
|
Directeme nt auprès des employeu rs
|
Petites annonces (radio, journaux
, affiche, etc..)
|
ONEM
|
Concour s
|
Inter net
|
Autre servic
e de place ment
|
Autre
|
Total
|
Kinshasa
|
71,4
|
15,8
|
6,4
|
1,4
|
0,5
|
1,6
|
0,9
|
1,9
|
100
|
Autre urbain
|
75,0
|
15,1
|
5,4
|
0,5
|
1,9
|
0,1
|
0, 5
|
1,7
|
100
|
Urbain
|
73,2
|
15,5
|
5,9
|
0,9
|
1,2
|
0,8
|
0,7
|
1,8
|
100
|
Rural
|
81,4
|
11,2
|
3,6
|
0,0
|
1,6
|
0,0
|
0,8
|
1,3
|
100
|
RDC
|
74,9
|
14,6
|
5,4
|
0,7
|
1,3
|
0,7
|
0,7
|
1,7
|
100
|
Source : Enquête 1-2-3 Nationale, Phase 1, 2012,
INS
Eu égard à ce tableau, nous découvrons
que dans leur recherche de travail, les chômeurs font principalement
recours aux relations personnelles (74,9%) c'est-à-dire ils usent de
leurs relations personnelles pour trouver du travail. Dans cette optique, l'on
constate que les relations personnelles sont plus souvent mobilisées en
milieu rural qu'en milieu urbain. Du reste, les chômeurs qui recherchent
directement un emploi auprès des employeurs représentent environ
15% et ceux qui font usage de petites annonces en représentent 5,4%.
D'autres canaux tels Internet, l'ONEM, les concours etc. représentent
ensemble environ 5% des modes de recherche d'emploi. Ce taux qu'accusent les
agences de placement provient sans doute de leur faible connaissance et
couverture géographique. De ce fait, ce qui explique une forte
désinformation dans le marché d'emploi congolais. Hormis, les
différentes manières qu'utilisent les chômeurs pour
chercher l'emploi, nous exposons dans les lignent qui suivent les raisons
avancées par les chômeurs pour leur non recherche d'emploi par
milieu de résidence.
44
Tableau 2. 8: Raison de non recherche d'emploi par milieu
de
résidence
|
Involontaire
|
Volontaire
|
Manquan t
|
Tota l
|
Il n'existe pas d'emploi
|
Ne pense pas pouvoi r obtenir de travail
|
Ne sait
pas comment rechercher un emploi
|
Attend la
réponse
à une demand e d'empl oi
|
N'en a
pas
besoin ou
n'a pas
envie de
travailler
|
N'est pas
en âge
de
travailler
|
Autre Raison
volontair e
|
Kinshas a
|
9,4
|
9,6
|
3,6
|
3,7
|
23,1
|
20,8
|
29,1
|
0,8
|
100
|
Autre urbain
|
5,9
|
14,7
|
3,5
|
1,0
|
22,0
|
25,0
|
27,3
|
0,6
|
100
|
Urbain
|
7,1
|
12,9
|
3,5
|
2,0
|
22,4
|
23,6
|
27,9
|
0,7
|
100
|
Rural
|
3,8
|
12,2
|
2,7
|
0,3
|
20,0
|
30,2
|
30,3
|
0,5
|
100
|
RDC
|
5,5
|
12,6
|
3,1
|
1,1
|
21,3
|
26,8
|
29,1
|
0,6
|
100
|
Source : Enquête 1-2-3 Nationale, Phase 1, 2012,
INS
Au sujet de ce tableau, sur l'ensemble du pays, 21,3% des
inactifs estiment ne pas avoir besoin de travailler, tandis que 26,8% ne sont
pas en âge de travailler. Les 29,2% restants ont choisi de ne pas
travailler pour d'autres raisons. Notons qu'à Kinshasa, la proportion de
personnes ayant choisi ce statut volontairement est légèrement
plus importante que dans les autres villes. Pour près de 5 millions de
personnes, cependant, l'inactivité est motivée par des raisons
impliquant un découragement. Soit elles pensent qu'il n'y a pas de
travail, soit elles estiment qu'il n'y en a pas pour elles compte tenu de leur
faible qualification. Enfin, une partie de ces inactifs
découragés ne savent pas comment chercher un emploi. Les
personnes n'ayant pas volontairement choisi l'inactivité et qui sont
disponibles pour travailler dans les 15 jours constituent le groupe des
chômeurs découragés.
45
Tableau 2.9 : Secteur d'activité
désiré
|
Admini stration publiqu e
|
Entrepri se
publique
ou para publique
|
Entrepr ise
privée
|
Micro- entrepris
e ou à votre propre compte
|
Entrepris e associativ e
|
Ména ge
|
Indiffére nt
|
Organ isatio n intern ationa le
|
Tota l
|
Kinshasa
|
12,1
|
7,0
|
20,8
|
6,3
|
0,9
|
4,2
|
20,0
|
28,8
|
100
|
Autre urbain
|
10,9
|
10,2
|
20,0
|
10,1
|
1,8
|
2,7
|
8,0
|
36,3
|
100
|
Urbain
|
11,5
|
8,6
|
20,4
|
8,2
|
1,3
|
3,5
|
14,0
|
32,6
|
100
|
Rural
|
11,0
|
10,9
|
12,0
|
5,7
|
1,1
|
3,4
|
12,2
|
43,7
|
100
|
RDC
|
11,4
|
9,1
|
18,6
|
7,6
|
1,3
|
3,5
|
13,6
|
35,0
|
100
|
Source : Enquête 1-2-3 Nationale, Phase 1, 2012,
INS.
Quant à ce tableau, nous constatons que les
chômeurs interrogés privilégient les Organisations
internationales (35%) et le secteur privé (18,6%) comme secteur
d'activité désiré pour exercer un emploi. Ainsi, 9,1%
préfèrent travailler aux entreprises publiques ou parapubliques.
Cette tendance est presque la même dans tous les milieux de
résidence.
II.1.4. Sous - emploi
La majorité de demandeurs d'emploi subissent cette
situation. Cependant, beaucoup d'entre eux aspirent à l'insertion
professionnelle durable c'est-à-dire celle qui n'est pas instable.
Ci-dessous, nous illustrons les sortes de sous-emploi par lesquels sont
exposés les demandeurs d'emploi.
46
Tableau 2.10 : Les différentes formes de
sous-emploi
|
Sous emploi lié à la durée du
travail : travailler moins de :
|
|
sous-emploi invisible4
|
Sous-emploi global5
|
45 h par
semaine
|
35 h par
semaine
|
|
Hommes
|
|
Kinshasa
|
11,1
|
6,2
|
24,8
|
44,6
|
Autres urbains
|
8,3
|
5,2
|
42,3
|
50,4
|
Ensemble urbains
|
9,0
|
5,5
|
37,5
|
48,6
|
Ruraux
|
7,5
|
5,4
|
61,7
|
64,8
|
Femmes
|
|
Kinshasa
|
7,5
|
4,2
|
44,9
|
57,1
|
Autres urbains
|
6,7
|
5,0
|
63,3
|
68,4
|
Ensemble urbains
|
6,9
|
4,8
|
58,5
|
65,2
|
Ruraux
|
3,8
|
2,8
|
80,4
|
81,4
|
Ensemble
|
|
Kinshasa
|
9,5
|
5,3
|
33,7
|
49,9
|
Autres urbains
|
7,6
|
5,1
|
51,8
|
58,5
|
Ensemble urbains
|
8,1
|
5,2
|
46,9
|
56,0
|
Ruraux
|
5,6
|
4,0
|
71,3
|
73,3
|
Source : Enquête 1-2-3 Nationale, Phase 1, 2012,
INS.
4 L'existence d'horaires de travail excessivement
élevés peut être synonyme de sous emploi invisible
lorsque la charge horaire est rendue nécessaire par un
revenu horaire anormalement faible. Nous avons retenu ici comme indicateur de
sous-emploi invisible le pourcentage d'actifs occupés gagnant par heure,
et dans l'ensemble de leurs emplois, moins que le salaire horaire minimum
actualisé.
5 Somme sans double compte du sous emploi visible
(moins de 35 heures par semaine) du sous-emploi invisible et du chômage
au sens du BIT(en % de la population active).
47
Champ : ensemble des actifs occupés pour les types
de sous-emploi visible et invisible ; ensemble des actifs (occupés et
chômeurs) pour le sous-emploi global.
Relativement à cette présentation du tableau,
nous précisons que le volume horaire de travail permet de quantifier
l'importance du sous-emploi lié à la durée du travail. En
effet, nous constatons que 5,2 % des actifs en milieu urbain et 4 % en milieu
rural travaillent moins de 35 heures6 par semaine et respectivement
8,1 % et 5,6 % moins de 45 heures7 par semaine. Nous pouvons estimer
le taux de sous-emploi invisible à 47 % de la main-d'oeuvre pour
l'ensemble du milieu urbain et à 71,3 % pour ceux du monde rural. En
agrégeant les différentes composantes du sous-emploi
(chômage, sous-emploi visible, sous-emploi invisible) et en
évitant les doubles comptes, on obtient un indicateur synthétique
de sous-emploi : le sous-emploi global. 56 % des actifs urbains (50 % à
Kinshasa et 58 % dans les autres villes) et 73,3 % des actifs ruraux
apparaissent alors en sous-emploi.
II.1.5. Revenus du travail
Le revenu d'activité constituant la majeure partie des
revenus des individus et des ménages africains, l'analyse de cet
indicateur permet d'apprécier non seulement la qualité des
emplois générés par les différents secteurs
productifs, mais aussi de mesurer le niveau de vie et l'état de la
pauvreté monétaire en RDC. Il convient de souligner que, comme
dans toutes les enquêtes auprès des ménages,
l'appréhension des revenus est toujours extrêmement
délicate. Aussi, les résultats ci-dessous doivent-ils être
interprétés avec précaution.
6 Seuil souvent utilisé pour rendre compte de
ce type de sous-emploi et permettant de faire des comparaisons
internationales.
7 Durée légale du travail en RDC.
48
Tableau 2.11 : Revenu mensuel moyen par secteur
institutionnel et secteur d'activité (emploi principal).
|
Kinshasa
|
Autres urbains
|
Milieu urbain
|
Milieu rural
|
|
Revenu moyen
|
Revenu médian
|
Revenu moyen
|
Revenu médian
|
Revenu moyen
|
Revenu médian
|
Revenu moyen
|
Revenu médian
|
Secteur institutionnel
|
Administration
|
113
667
|
75 000
|
94 407
|
55 000
|
101
219
|
60 000
|
47 701
|
50 000
|
Parapublic
|
249
386
|
164
597
|
142
395
|
80 000
|
173
444
|
99 595
|
Privé formel
|
166
738
|
139
011
|
172
430
|
100
870
|
169
691
|
130 000
|
-
|
-
|
Informel non
agricole
|
83 409
|
50 000
|
66 218
|
40 000
|
71 101
|
45 682
|
39 106
|
20 000
|
Informel agricole
|
67 569
|
48 184
|
35 797
|
18 000
|
36 499
|
19 500
|
28 296
|
15 000
|
Secteur d'activité
|
Agriculture
|
70 226
|
50 000
|
37 007
|
18 000
|
37 983
|
18 573
|
27 964
|
15 000
|
Industrie
|
125
596
|
78 200
|
108
811
|
49 702
|
113
324
|
51 068
|
54 228
|
37 200
|
Commerce
|
74 182
|
48 955
|
63 280
|
39 000
|
66 421
|
45 000
|
47 384
|
25 000
|
Service
|
134
308
|
83 720
|
94 365
|
55 000
|
108
864
|
61 500
|
43 623
|
43 643
|
Tous secteurs
|
112
264
|
72 000
|
72 973
|
45 000
|
83 319
|
49 387
|
31 133
|
16 000
|
Source : Enquête 1-2-3 Nationale, Phase 1, 2012,
INS.
Par rapport à ces résultats, c'est dans
l'agriculture que les revenus monétaires sont les plus faibles (le
revenu moyen est de 27 964 FC, le revenu médian de 15 000 FC). Les
revenus tirés des services, du commerce et de la production industrielle
sont, eux, plus importants (même s'ils restent inférieurs à
ceux obtenus
49
en milieu urbain), les revenus moyens y étant
respectivement de 43 623 FC, 47 384 FC et 54 228 FC.
En considérant les secteurs institutionnels, les ruraux
travaillant dans le secteur public et ceux qui travaillent dans le secteur
informel non agricole obtiennent des revenus en moyenne supérieur
à ceux des agriculteurs (respectivement 47 701 FC et 39 106 FC contre 28
296 FC).
Le revenu mensuel moyen en milieu urbain est de 83 319 FC, les
actifs étant un peu mieux rémunérés dans la
capitale que dans les autres villes urbaines. Cette moyenne cache cependant
d'importantes disparités puisque le revenu médian n'est que de 49
387 FC, soit moins que le salaire minimum actualisé (54 128 FC). Dans
l'administration, le revenu moyen s'élève à 101 219 FC
(113 667 FC à Kinshasa) mais le revenu médian n'est que de 60 000
FC (75 000 FC à Kinshasa). Les salariés des grandes entreprises
publiques sont en revanche mieux rémunérés avec en moyenne
173 444 FC mensuels (249 386 FC à Kinshasa) et le revenu médian
est de 99 595 FC (164 597 FC à Kinshasa).
Au sein du secteur informel, il faut distinguer les revenus
provenant des activités non agricoles des activités agricoles,
les revenus de cette branche étant plus difficiles à
appréhender. Néanmoins, le revenu moyen du secteur informel non
agricole est de 71 101 FC en milieu urbain et 50 % des travailleurs de ce
secteur touchent moins de 46 000 FC.
Le revenu mensuel moyen varie aussi en fonction de la branche
d'activité. Les revenus dans le secteur industriel sont presque de
même niveau que ceux observés dans les services. C'est dans ces
deux secteurs que les rémunérations moyennes sont les plus
élevées.
50
II.1.6. Organismes de régulation du marché de
l'emploi sous le code du travail de 2002 en RDC.
Le Ministère ayant le Travail et de la
Prévoyance Sociale dans ses attributions applique la politique nationale
de l'emploi au travers la Direction de l'Emploi et de l'Office National de
l'Emploi.
a. La direction d'emploi
La Direction de l'emploi a pour mission de contribuer
à la conception, à la définition, et à la mise en
oeuvre des politiques qui s'appliquent au marché du travail. En
particulier, la Direction est chargée de : fournir une synthèse
périodique de la situation de l'emploi dans le pays ; préparer
des textes réglementaires au sujet de l'emploi ; préparer des
accords techniques avec d'autres pays ; assurer le contrôle de la main
d'oeuvre domestique et étrangère ; et comprendre et
réglementer l'emploi dans les secteurs non-structurés des
économies urbaines et rurales.
b. Office national de l'emploi
L'ONEM (Office national de l'emploi) a pour mission de
promouvoir l'emploi et d'entreprendre, en collaboration avec d'autres
organismes publics et privés intéressés,
l'amélioration de l'organisation du marché du travail. En effet,
Les statuts précis de l'ONEM sont fixés par le statut
présidentiel, et ses fonctions sont décidées par un
arrêté du Ministère du travail, sur la recommandation du
Conseil national du travail. Entre autres, les responsabilités de l'ONEM
incluent : l'enregistrement des travailleurs au chômage ;
l'enregistrement des travailleurs récemment embauchés;
l'enregistrement des nouveaux emplois, et des nouvelles entreprises qui
embauchent ; le traitement des demandes d'apprentissages, et, en coordination
avec l'Inspection du Travail, le contrôle des contrats d'apprentissage ;
et la mise à jour des documents administratifs portant sur l'emploi des
travailleurs domestiques et étrangers par entreprise ou par
établissement.
51
c. L'inspection du travail
L'Inspection du Travail a pour mission de : assurer
l'application des textes juridiques qui portent sur les conditions de travail
et sur la protection des travailleurs, par exemple ceux qui traitent des heures
de travail, des salaires, de la sécurité, de l'hygiène et
bien-être, l'emploi des femmes, des enfants, et des personnes
handicapées, des négociations publiques, des litiges en
matière de travail, de l'application des accords collectifs, de la
représentation du personnel, ainsi que d'autres fonctions reliées
à celles-ci; fournir des renseignements et des conseils techniques aux
employeurs et aux travailleurs concernant les moyens de mise en oeuvre les plus
efficaces ; donner des conseils en réponse à des questions
portant sur l'établissement ou la modification des installations
appartenant à des entreprises et des organismes, à savoir des
changements pour lesquels il faut avoir l'autorisation administrative; signaler
aux autorités compétents les déficiences et les abus
reliées à l'application de la loi du travail et d'autres
décrets reliés.
d. Institut National de Préparation
Professionnelle
L'INPP (Institut National de Préparation
Professionnelle) se charge, entre autres, de: créer et maintenir la
coopération entre les entités dans le domaine de la formation
technique et professionnelle, notamment en produisant et distribuant des
renseignements sur la formation professionnelle; collaborer avec les secteurs
professionnels dans lesquels les qualifications sont considérées
nécessaires ou importantes afin d'établir des normes et de
développer et d'organiser des examens pour l'évaluation de ces
normes ; coopérer avec les entités publiques et les organisations
professionnelles qui s'intéressent à la création d'une
classification des qualifications professionnelles pour les emplois pertinents;
partager les renseignements recueillis par la Direction de l'emploi et l'Office
national de l'emploi (ONEM) qui portent sur les tendances du marché du
travail, l'évaluation des besoins actuels et futurs des travailleurs
à différents niveaux ; et du placement des
52
travailleurs; promouvoir un système convenable
d'orientation et de sélection professionnelle, et soutenir le
fonctionnement de celui-ci; et collaborer avec le Ministère de
l'éducation et avec tous les organisations professionnelles et
culturelles qui sont intéressées aux activités de
préparation professionnelle.
e. La commission nationale de l'emploi des
étrangers
La Commission nationale de l'emploi des étrangers a
pour mission de prendre les décisions concernant l'octroi des permis de
travail à des travailleurs étrangers. Dans cette veine, la
Commission décide si un travailleur étranger peut être
embauché, ou si son permis de travail peut être renouvelé,
et conseille le Ministère du travail et de la couverture sociale sur les
mesures qui visent à protéger l'emploi des travailleurs nationaux
contre la compétition provenant de l'étranger. Le
Ministère du travail et de la couverture sociale fixe par
arrêté, pris après avis du Conseil National du Travail, les
modalités de fonctionnement de la commission National de l'emploi des
étrangers. De plus, Le montant des frais perçus pour les permis
de travail destinés aux travailleurs étrangers est choisi
conjointement par le Ministère du travail et de la couverture sociale et
le Ministère des finances et du budget.
Il sied de souligner quelques initiatives prises par-ci par
là pour tenter de faire face au problème de chômage
congolais. hormis la création de l'ONEM en juillet 2002, sous la tutelle
du ministère du travail et de la prévoyance sociale dont la
devise est « Ensemble, chassons le chômage et la pauvreté
», d'autres initiatives, ou plutôt propositions d'actions dans le
domaine de la réduction du chômage sont à rechercher dans
le Document des Stratégies pour la Réduction de la
pauvreté(Dsrp) de la RDC qui révèle par exemple les effets
de stabilisation macroéconomique sur la pauvreté, seront
appréciés sur le plan quantitatif entre autres par le revenu des
emplois crées en faveur des pauvres. Il table pour ce faire sur deux
types d'investissements : l'un à
53
réaliser par les pouvoirs publics (budget de l'Etat) et
l'autre par les entreprises privées pour créer les emplois et
distribuer les revenus particulièrement aux pauvres.
Parmi ces propositions d'actif figure également le
programme cadre de création d'emploi et revenus en sigle PROCER,
consacré par un décret présidentiel en février
2005. En effet, sa finalité consiste également à
résoudre le problème de chômage et de la pauvreté
dans l'ensemble du pays. Ce programme a comme objectif de : définir une
politique nationale d'emploi et de la formation professionnelle ; assurer le
plein emploi sur l'ensemble du pays ; accroitre les investissements dans les
secteurs porteurs de l'économie ; accroitre l'efficacité des
investissements et créations d'emplois décents et de distribution
des revenus.
Il va sans dire qu'en dépit de l'existence de toutes
ces bonnes volontés étayées par ces initiatives, la
situation de la population congolaise en chômage demeure
inchangée. Les actions concrètes susceptibles de faire changer le
cours de cette situation sont encore timides.
Cette description du marché du travail en RDC met en
lumière les défis majeurs auxquels est confronté le
gouvernement congolais. Ainsi, la résolution d'épineux
problème de chômage de masse en RDC au travers d'une réelle
politique de promotion de l'emploi pourra apporter aux ménages congolais
de meilleures conditions de vie.
II.2. ETAT DES LIEUX DE L'INSERTION PROFESSIONNELLE DES
DIPLOMES UNIVERSITAIRES EN RDC.
Il s'agit dans le cadre de cette section de décrire la
situation des diplômés universitaires sur le marché du
travail en RDC. Autrement dit, nous présentons la manière dont
les diplômés universitaires s'insèrent dans ce
marché. En effet, nous exposons en premier lieu la population des
diplômés universitaires actifs et deuxièmement nous
présentons ceux qui sont en situation de chômage.
54
II.2.1. la population des diplômés
universitaires actifs
A présent, nous présentons le nombre de
diplômés universitaires actifs.
Tableau 2.12 : Taux d'activité des
diplômés universitaires par province et milieu de
résidence
Province
|
Universitaires
|
Kinshasa
|
61,60
|
Bas-Congo
|
86,67
|
Bandundu
|
89,04
|
Equateur
|
81,89
|
Orientale
|
81,27
|
Nord-Kivu
|
67,40
|
Maniema
|
55,59
|
Sud-Kivu
|
56,32
|
Katanga
|
65,50
|
Kasai-Orientale
|
72,25
|
Kasaï-Occidental
|
70,35
|
Milieu
|
|
Ville
|
62,94
|
Cite
|
81,36
|
Urbain
|
64,55
|
Rural
|
82,71
|
Total
|
66,85
|
Source : Enquête 1-2-3 nationale, phase 1,2004-2005,
INS.
La lecture de ce tableau indique que : c'est dans les
Provinces de Bandundu et de Bas-Congo que, les Universitaires ont les taux
d'activité les plus élevés soit respectivement 89,04% et
86,67%. Alors qu'à Kinshasa ce taux est de 61,60%. En
55
outre, le milieu rural (avec 82,71) accuse un taux
d'activité supérieur à ceux de cité(81,36),
urbain(64,55) et ville(62,94). Dans le même ordre d'idées, nous
représentons ci-dessous le tableau et le graphique qui indiquent le taux
d'activité selon le niveau d'études, province et milieu de
résidence.
Tableau 2.13 : Taux d'activité par niveau
d'études, province et milieu
de résidence
Province/Milieu
|
Niveau d'étude atteint
|
Total
|
Aucun
|
Primaire
|
Non formel
|
Secondaire
|
Universitaire
|
Kinshasa
|
41,27
|
30,94
|
61,10
|
44,70
|
61,60
|
42,48
|
Bas-Congo
|
81,52
|
54,28
|
79,44
|
67,78
|
86,67
|
64,15
|
Bandundu
|
81,19
|
53,97
|
73,70
|
66,91
|
89,04
|
66,27
|
Equateur
|
75,68
|
54,52
|
86,05
|
71,82
|
81,89
|
65,40
|
Orientale
|
81,28
|
64,91
|
91,46
|
72,05
|
81,27
|
71,10
|
Nord-Kivu
|
75,33
|
52,12
|
54,47
|
55,45
|
67,40
|
59,47
|
Maniema
|
70,16
|
49,37
|
88,49
|
66,80
|
55,59
|
59,44
|
Sud-Kivu
|
63,07
|
41,16
|
60,87
|
54,91
|
56,32
|
52,49
|
Katanga
|
72,32
|
48,69
|
96,64
|
67,06
|
65,50
|
61,56
|
Kasaï-Oriental
|
60,89
|
52,17
|
13,39
|
64,00
|
72,25
|
58,76
|
Kasaï-
Occidental
|
68,63
|
48,07
|
77,59
|
65,69
|
70,35
|
58,47
|
Ville
|
43,30
|
30,02
|
65,61
|
48,75
|
62,94
|
44,61
|
Cité
|
60,44
|
40,17
|
76,69
|
57,00
|
81,36
|
52,42
|
Urbain
|
49,95
|
32,79
|
66,16
|
50,66
|
64,55
|
46,50
|
Rural
|
76,18
|
56,75
|
89,01
|
72,25
|
82,71
|
66,64
|
Total du tableau
|
73,16
|
50,92
|
72,03
|
62,63
|
66,85
|
60,24
|
Source : Enquête 1-2-3 nationale, phase 1, 2004-2005,
INS
56
En restreignant le milieu de résidence, nous pouvons
représenter graphiquement le taux d'activité selon le niveau
d'études de la manière suivante :
Graphique 2.9 : Taux d'activité selon le niveau
d'études
40
60
20
90
80
70
50
30
10
0
Aucun Primaire Non formel Secondaire Universitaire
Ville
Cité
Rural
Source : Enquête 1-2-3 nationale, phase 1, 2004-2005,
INS.
En considérant le niveau d'instruction du
système formel de l'individu et en se rapportant au Tableau 2.13 et au
graphique 2.9 nous notons que : les niveaux d'activité augmentent en
fonction des niveaux d'études, les universitaires ayant des taux
supérieurs soit (66,85%) à ceux de secondaire (62,63%) et
primaire (50,92%). fl s'en suit, comme montre le graphique 2.9, avec un
même niveau d'études, c'est-à-dire que ça soit
universitaire, secondaire et primaire, le milieu rural (avec 66,64%)
connaît des taux d'activité supérieurs à ceux des
villes (44,61%) et cités (52,42%). Nous remarquons en outre que les taux
d'activité sont plus élevés dans la Province Orientale
(71,10%) et à Bandundu (66,27%) et enfin c'est dans les Provinces de
Bandundu et de Bas Congo que les personnes de niveau Universitaire ont les taux
d'activité les plus élevés du Pays soit respectivement
(89,04%) et (86,67%). A part, le milieu de résidence, ci-dessous nous
représentons le taux d'activité au sens du BIT par niveau
d'études et province.
57
Graphique 2.10 : Taux d'activité au sens du BIT
par le niveau
d'études et province
100
40
60
20
90
80
70
50
30
10
0
Aucun Primaire Non formel
Secondaire Universitaire
Source : Enquête 1-2-3 nationale, phase 1,2004-2005,
INS.
En se focalisant aux universitaires, la lecture de ce
graphique stipule toujours que c'est dans les provinces de Bandundu et de Bas-
Congo que les universitaires ont les taux d'activité les plus
élevés par rapport aux autres provinces. De plus, il ressort que
les provinces de Maniema et sud Kivu enregistrent les taux d'activité
les plus faibles soit respectivement 55,59% et 56,32% alors que la capitale
accuse un taux de 61,60%.
II.2.2. La population des diplômés
universitaires en chômage
Nous examinons les diplômés universitaires qui se
retrouvent en situation de chômage selon le groupe d'âges, le
genre, le type d'emploi qu'ils aspirent afin d'y rester de façon
pérenne, ensuite nous allons présenter les différentes
raisons qu'ils avancent eu regard aux choix de leur emploi et enfin le temps
moyen que passent ces diplômés pour trouver l'emploi.
58
a. Le taux de chômage des diplômés
universitaires
Tableau 2.14 : Taux de chômage des
diplômés universitaires au sens
du BIT par groupe d'âges.
Groupe
|
10-14
|
15-24
|
25-34
|
35-49
|
50-64
|
65 ans
|
|
d'âges
|
ans
|
ans
|
ans
|
ans
|
ans
|
et plus
|
Total
|
Universitaires
|
----
|
13,63
|
18,37
|
5,72
|
6,25
|
0,00
|
9,73
|
Source : Enquête 1-2-3 nationale, phase 1,2004-2005,
INS.
De ce tableau, nous remarquons que les universitaires dont
l'âge varie entre 25 et 34 ans indiquent un taux de chômage
supérieur soit 18,37%, alors que ceux du groupe d'âge 50-64 ans
enregistrent 6,25% comme taux de chômage. De ce qui
précède, il sied de signaler que plus le nombre de
diplômés universitaires augmente dans un marché du travail
à faible capacité de structure d'accueil comme accuse celui de la
RDC, plus ils sont exposés en situation de chômage. A cette
occasion, on remarquerait la dégradation de l'employabilité de
ces diplômés au fur et à mesure que leur période de
chômage s'allonge. Pour ce faire, il est à remarquer que beaucoup
d'entre eux font recours aux formations complémentaires (apprendre
l'informatique, l'anglais...), parfois effectués les stages
professionnels non rémunérés, les formations par rapport
aux besoins des employeurs... en vue d'augmenter leur capital
d'employabilité. Ce qui explique que d'autres travailleurs soient plus
compétents par rapport à leurs collègues.
59
Tableau 2.15: Taux de chômage au sens du BIT par
groupe d'âges, niveau d'études et dernier diplôme
obtenu.
|
Niveau d'études atteint
|
|
Aucun
|
Certificat EP
|
Brevet CO
|
D4, A3
|
PP5
|
D6, A2
|
Graduat
|
Licence
|
Doctorat
|
Autres
|
ND
|
RDC
|
Groupe d'âge
|
10-14 ans
|
4,09
|
1,38
|
0,00
|
----
|
----
|
----
|
----
|
----
|
----
|
----
|
3,86
|
3,77
|
15-24 ans
|
4,71
|
7,56
|
22,64
|
23,14
|
13,92
|
18,42
|
14,80
|
0,00
|
----
|
60,25
|
2,80
|
6,08
|
25-34 ans
|
2,44
|
4,66
|
8,47
|
9,69
|
9,22
|
9,52
|
20,75
|
21,38
|
21,05
|
----
|
0,97
|
4,52
|
35-49 ans
|
1,28
|
2,88
|
3,85
|
6,98
|
5,86
|
5,35
|
6,07
|
6,09
|
0,00
|
0,00
|
0,81
|
2,51
|
50-64 ans
|
1,79
|
1,95
|
5,34
|
10,38
|
7,98
|
6,14
|
7,48
|
4,08
|
0,00
|
0,00
|
0,91
|
0,88
|
50-64 ans
|
1,24
|
2,15
|
0,00
|
0,00
|
12,96
|
0,00
|
0,00
|
0,00
|
0,00
|
----
|
0,28
|
3,72
|
Total
|
2,65
|
4,32
|
6,87
|
9,06
|
8,12
|
8,43
|
10,76
|
9,27
|
11,03
|
10,04
|
1,33
|
Source : Enquête 1-2-3 nationale, phase 1, 2004
En examinant les chômeurs par rapport au diplôme
le plus élevé qu'ils ont obtenu, nous observons les taux de
chômage élevés chez les docteurs (11,3%), ensuite chez les
gradués (10,74%) et enfin les licenciés (9,27%). Bien plus,
l'analyse des chômeurs selon le groupe d'âges en relation avec le
diplôme le plus élevé qu'ils ont obtenu, met en
évidence que c'est dans les rangs des jeunes(25-34 ans) qu'on trouve les
taux de chômage le plus élevé. De même, les
licenciés représentent un taux de chômage 21,38%, les
docteurs en représentent 21,05% et les gradués présentent
20,75% comme taux de chômage. Nous soutenons que ce nombre croissant des
jeunes diplômés universitaires se retrouvent en chômage
dès qu'ils
60
finissent leurs études parce que leur nombre est
supérieur par rapport à la demande exprimée par les
entreprises congolaises. De ce fait, lorsque l'offre des diplômés
universitaires est supérieure à la demande de ce facteur de
production, il y aura inévitablement des exclus c'est-à-dire des
chômeurs. Raison pour laquelle la plupart d'entre eux font appel aux
différents mécanismes tels que cités ci-haut de
manière à augmenter leur probabilité de trouver
l'emploi.
Graphique 2.11 : Taux de chômage
au sens du BIT par groupe d'âges et niveau d'études
40
35
30
25
20
15
10
5
0
Aucun Primaire Non formel
Secondaire Universitaire Total
10-14 15-24 25-34 35-49 50-64 65 ans
ans ans ans ans ans et plus
Total
Source : Enquête 1-2-3 nationale, phase 1,2004-2005,
INS.
Il ressort de ce graphique que dans tous les groupes
d'âges, hormis le groupe des 10 à 14 ans, nous observons les taux
de chômage les plus élevés dans les rangs des personnes de
niveau non formel et universitaire. Pour les diplômés
universitaires particulièrement, on remarquera le taux de chômage
le plus élevé qui les caractérisent dans le groupe
d'âge 25-34 ans. Ce qui confirme l'observation faite au tableau 2.14.
Pendant que, les non formels enregistrent le taux de chômage le plus
élevé dans le groupe d'âge 15-24 ans. Cela traduit qu'en
RDC, les jeunes qu'ils soient dans le niveau d'instruction du système
formel ou non formel se retrouvent à
61
un nombre croissant dans le chômage. C'est dans le
groupe d'âge 15-24 que ce qui sont en primaire et en secondaire se
concentrent plus en chômage. Il s'en suit, en dépit de taux de
chômage élevé qu'enregistre la RDC, les chômeurs
congolais réalisent les choix en ce qui concerne le type d'emploi qu'ils
recherchent. Ci-après, nous exposerons les sortes d'emploi que
recherchent les chômeurs conformément à leurs
diplômes.
b. Le type d'emploi recherché selon le
diplôme obtenu
A ce stade, nous examinons les sortes
d'emploi recherchés par les chômeurs selon le diplôme le
plus élevé qu'ils détiennent.
Tableau 2.16 : Répartition des
chômeurs au sens du BIT par type
d'emploi recherché selon le diplôme
obtenu
Branche d'activité
Diplôme
|
Administration Publique
|
Ent.
Publique Parapublique
|
Grande Société Privée
|
Dans Une PME
|
Micro- Entreprise
A mon compte
|
Entreprise Associative
|
Ménage
|
Autre
|
ND
|
Total
|
Aucun
|
2,6
|
0,5
|
7,7
|
1,3
|
6,3
|
3,3
|
1,9
|
8,8
|
67,4
|
100,0
|
Certificat EP
|
2,1
|
2,8
|
7,6
|
1,3
|
5,4
|
1,3
|
|
6,3
|
73,1
|
100,0
|
Brevet CO
|
|
3,4
|
12,0
|
4,9
|
2,5
|
6,1
|
4,9
|
13,1
|
53,0
|
100,0
|
D4,A3
|
2,7
|
1,6
|
15,0
|
4,1
|
5,2
|
0,5
|
|
2,5
|
68,4
|
100,0
|
PP5
|
4,6
|
6,9
|
19,0
|
8,4
|
5,4
|
|
2,7
|
4,8
|
48,1
|
100,0
|
D6,A2
|
4,5
|
6,7
|
14,7
|
4,9
|
3,9
|
2,9
|
0,6
|
6,1
|
55,8
|
100,0
|
Graduat
|
16,2
|
13,5
|
15,2
|
2,7
|
3,2
|
1,0
|
|
1,5
|
46,7
|
100,0
|
Licence
|
33,2
|
3,7
|
30,1
|
|
|
|
|
15,1
|
18,0
|
100,0
|
Total
|
3,7
|
3,5
|
10,2
|
2,5
|
4,7
|
2,1
|
0,9
|
7,3
|
65,0
|
100,0
|
Source : Enquête 1-2-3 nationale, phase 1,
2004-2005, INS
En examinant ce tableau, nous découvrons que la
majorité des universitaires chômeurs licenciés soit 33,2%
préfèrent évoluer dans l'administration publique et 30%
dans la grande société privée. En suite, 16,2% des
chômeurs gradués préfèrent travailler dans
l'administration publique contre 15,2% dans une grande société
privée. En effet, ce sont ces deux institutions qui ont une forte
proportion en termes de choix que les autres. Par conséquent, dès
qu'ils finissent les études universitaires,
62
ils ont plus de tendance à travailler soit dans une
Administration Publique ou dans une Grande société privée.
Ci-dessous, ces diplômés ont pu avancer les différentes
raisons qui motivent leur choix du type d'emploi.
c. Les raisons du choix du type
d'emploi
Les chômeurs selon le type d'emploi recherché ont
avancé les raisons justifiant leur choix. L'analyse de ces raisons donne
lieu aux commentaires suivants :
? Concernant l'emploi salarié:
Tableau 2.17 : La répartition des chômeurs
selon les raisons avancées pour un emploi salarié par
diplôme obtenu.
Emploi salarié
|
|
N'a pas
pu se
mettre à
son compte de bonnes conditions
|
Espérer Gagner plus
|
Sécurité de
l'emploi
et du salaire
|
Possibilité de
promotion
|
Bénéficier de prestations
Sociales
|
Autre
|
Total
|
Diplôme obtenu
|
|
|
|
|
|
|
|
Aucun
|
15,15
|
15,85
|
53,45
|
----
|
12,74
|
2,80
|
100,00
|
Certificat EP
|
7,38
|
19,05
|
64,12
|
3,83
|
5,62
|
----
|
100,00
|
Brevet CO
|
15,08
|
12,05
|
67,57
|
5,30
|
|
----
|
100,00
|
D4, A3
|
2,28
|
|
87,14
|
----
|
10,58
|
----
|
100,00
|
PP5
|
7,27
|
37,09
|
49,77
|
----
|
5,87
|
----
|
100,00
|
D6, A2
|
11,49
|
11,01
|
60,78
|
3,98
|
10,77
|
1,97
|
100,00
|
Graduat
|
8,05
|
7,97
|
74,86
|
3,24
|
5,87
|
----
|
100,00
|
Licence
|
7,37
|
3,34
|
82,11
|
----
|
7,19
|
----
|
100,00
|
Doctorat
|
----
|
----
|
----
|
----
|
----
|
----
|
100,00
|
Autres
|
----
|
----
|
----
|
----
|
----
|
----
|
100,00
|
ND
|
10,26
|
45,81
|
26,49
|
----
|
6,93
|
10,50
|
100,00
|
Total
|
10,41
|
15,25
|
61,95
|
2,64
|
8,21
|
1,53
|
100,00
|
Source : Enquête 1-2-3 nationale, phase 1, 2004-2005,
INS
Les principales raisons avancées par les
licenciés pour un emploi salarié sont dans l'ordre d'importance :
la sécurité de l'emploi et du salaire (82,11% des
63
chômeurs), n'a pas pu se mettre à son compte dans
de bonnes conditions (7,37% des chômeurs), bénéficier de
prestations sociales (7,19 des chômeurs). Dans le même ordre
d'idées, il est à remarqué que les gradués avancent
les raisons suivantes: la sécurité de l'emploi et du salaire
74,86% ; n'a pas pu se mettre à son compte dans de bonnes conditions
8,05% ; espère gagner plus 7,97% et bénéficier de
prestations sociales qui revient à 5,87%. Il sied de signaler que la
majorité des diplômés universitaires aiment mieux
s'insérer dans le marché du travail procurant des emplois stables
ou assurés.
? Concernant l'emploi indépendant
Tableau 2.18 : Répartition des chômeurs
selon les raisons avancées pour un emploi indépendant par
diplôme obtenu.
Emploi indépendant
|
|
N'a pas
trouvé d'emploi salarié
satisfaisant
|
Espérer Gagner plus
|
Flexibilité des
horaires
|
Travail plus varié, plus
intéressant
|
Etre son propre chef
|
Autre
|
Total
|
Diplôme obetenu
|
|
|
|
|
|
|
|
Aucun
|
16,0
|
35,0
|
3,7
|
11,2
|
31,4
|
2,7
|
----
|
Certificat EP
|
3,4
|
19,6
|
34,1
|
13,2
|
29,7
|
----
|
----
|
Brevet CO
|
----
|
41,2
|
----
|
22,0
|
36,8
|
----
|
100,00
|
D4, A3
|
46,8
|
29,6
|
----
|
----
|
23,6
|
----
|
100,00
|
PP5
|
----
|
100,0
|
----
|
----
|
----
|
----
|
100,00
|
D6, A2
|
11,5
|
32,4
|
7,6
|
19,3
|
29,3
|
----
|
100,00
|
Graduat
|
----
|
21,7
|
14,1
|
42,4
|
21,7
|
----
|
100,00
|
Licence
|
----
|
----
|
100,0
|
----
|
----
|
----
|
100,00
|
Doctorat
|
----
|
----
|
----
|
----
|
----
|
----
|
100,00
|
Autres
|
----
|
----
|
----
|
----
|
----
|
----
|
100,00
|
ND
|
20,2
|
37,3
|
15,3
|
8,4
|
18,8
|
----
|
100,00
|
Total
|
11,0
|
28,8
|
17,3
|
14,2
|
27,9
|
0,8
|
100,00
|
Source : Enquête 1-2-3 nationale, phase 1, 2004-2005,
INS
La lecture de ce tableau stipule que tous les
diplômés de niveau cinq ans poste primaire cherchent un emploi
indépendant pour gagner plus, alors que tous les
64
universitaires licenciés avancent exclusivement la
flexibilité des horaires de travail comme raison principale. Travail
plus varié, plus intéressant est représenté par les
graduats comme étant la raison la plus importante. Malgré ces
différents choix qu'effectuent les demandeurs d'emploi, l'analyse de
temps moyen qu'ils réalisent pour trouver l'emploi s'avère
très capitale.
d. Estimation du temps moyen pour trouver un
emploi
Il est à remarqué que la rencontre entre les
travailleurs et emplois demande du temps. C'est dans cette optique que nous
analysons le temps moyen que peut effectuer un demandeur d'emploi avant qu'il
soit embauché.
Graphique 2.12 : Temps moyen de recherche d'emploi
chez la population de 15 ans et plus selon le sexe
3.5
3
2.5
2
1.5
1
0.5
0
|
|
primaire secondaire
|
|
universitaire
|
Homme Femme
|
Programme non formel
|
|
Source : Enquête 1-2-3 nationale, phase 1,
2004-2005, INS
Au sujet de ce graphique, nous constatons que le temps moyen
estimé par la population de 15ans et plus pour obtenir un emploi est
plus court chez les femmes soit 2 ans et il est près de 3 ans chez les
hommes. En effet, la recherche de l'emploi prend moins du temps chez la femme
que chez l'homme, sauf au niveau universitaire où tous les deux sexes
totalisent, en moyenne, la même durée de recherche d'emploi soit
environ 2 ans. Aussi, le temps de recherche d'un emploi est d'autant plus court
que la femme a suivi un programme de formation non formelle. Il est
impérieux de
65
souligner qu'aussi longtemps que le temps de recherche
d'emploi se prolonge, plus les aptitudes professionnelles se
déprécient. Eu égard à cette situation, la plupart
des employeurs ont tendances à interpréter la longue durée
de chômage comme un indicateur qui affecte négativement les
aptitudes des demandeurs d'emploi.
66
CHAPITRE III: INSERTION PROFESSIONNELLE DES DIPLOMES DE
L'ESU : ANALYSE FACTUELLE
Il sera question dans ce chapitre, d'analyser la
manière dont les diplômés de l'ESU s'insèrent sur le
marché du travail de Kinshasa. Pour ce faire, la première section
porte sur l'étude de l'échantillon d'enquête ainsi que les
caractéristiques des diplômés universitaires
enquêtés et la section suivante décrit les points de vue de
ces diplômés en rapport avec leur insertion professionnelle.
Enfin, la troisième section présente les résultats de la
modélisation économétrique.
III.1. ANALYSE DE L'ECHANTILLON
D'ENQUETE
III.1.1.Technique de l'échantillonnage
Dans le cadre de ce travail, notre population à
l'étude se limite aux diplômés universitaires de l'ESU
vivant à l'intérieur de la ville province de Kinshasa. Bien que
l'on puisse rencontrer les problèmes liés à l'insertion
professionnelle chez les diplômés de l'EPSP, notre choix aux
diplômés universitaires se justifie du fait que les
problèmes d'insertion professionnelle sont davantage ressentis chez les
personnes qui ont investi plus de temps et du capital financier dans leur
formation que les autres.
Pour ce faire, nous avons procédé à
diviser ladite ville en deux blocs. Le bloc 1 est composé de toutes les
communes allant de la commune de Maluku jusqu'au pont Matete : Maluku, Nsele,
Masina, Kimbanseke, N'djili, Kisenso, Matete et le bloc 2 est composé de
toutes les communes qui se situent au-delà du pont Matete : Barumbu,
Kinshasa, Lingwala, Gombe, Kintambo, Ngaliema, Bandalungwa, Kasavubu, Kalamu,
Ngiri-ngiri, Bumbu, Makala, Selembao, Limete, Ngaba, Lemba, Mont-ngafula.
Ainsi, vu le nombre des diplômés universitaires et le temps nous
imparti, nous n'avons pas été en mesure de les enquêter
tous.
67
C'est ainsi que durant notre enquête, nous avons
utilisé la méthode d'échantillonnage par quota qui laisse
à l'enquêteur la discrétion de sélectionner
l'échantillon au moment de la collecte des données.
III.1.2. Taille de l'échantillon
La taille de notre échantillon est constituée de
130 diplômés universitaires. Cet échantillon nous a permis
de confirmer ou infirmer nos hypothèses. En effet, nous avons
réparti notre échantillon en nous basant sur l'hypothèse
selon laquelle nous trouverions plus de diplômés universitaires
dans le bloc 2 que dans le premier. Cette répartition est motivée
d'après l'aspect qualitatif de notre population sous étude.
Partant de cette hypothèse, sur un échantillon de 130
diplômés universitaires, nous aurons à enquêter 60%
de diplômés universitaires dans le bloc 2, soit un quota de 78
diplômés pour 130 diplômés universitaires
enquêtés et 40% dans le bloc1, soit un quota de 52
diplômés pour 130 diplômés universitaires
enquêtés.
III.1.3. Caractéristiques des diplômés
universitaires enquêtés Tableau 3.19 : Répartition selon
l'âge
Classes d'âge
|
Effectif
|
%
|
20 -25 ans
|
38
|
29,2
|
26 -31 ans
|
74
|
56,9
|
32 -37 ans
|
15
|
11,5
|
38 -43 ans
|
1
|
0,8
|
44 -49 ans
|
1
|
0,8
|
50 -55 ans
|
1
|
0,8
|
Total
|
130
|
1OO
|
Source : Auteur
75% diplômés universitaires enquêtés
étaient dans le secteur d'enseignement public, contre 25% dans le
secteur privé.
68
56,9% diplômés ont l'âge variant entre 26
-31 ans, tandis que 29,2% sont entre 20 -25 ans, suivi de 11,5% de
diplômés dont l'âge varie entre 32 -37 ans et enfin 2,3%
diplômés ont l'âge compris entre 38-55 ans.
Tableau 3.20 : Répartition selon le
sexe
Sexe
|
Effectif
|
%
|
Masculin
|
109
|
83,8
|
Féminin
|
21
|
16,2
|
Total
|
130
|
100
|
Source : Auteur
Il résulte de ce tableau que 109 diplômés
universitaires enquêtés, soit 83,8%, étaient de sexe
masculin et 21, soit 16,2%, étaient de sexe féminin.
Tableau 3.21 : Répartition selon le niveau
d'étude
Sexe
|
Effectif
|
%
|
Graduat
|
109
|
83,8
|
Licence
|
21
|
16,2
|
Doctorat
|
0
|
0
|
Total
|
130
|
100
|
Source : Auteur
83,8% diplômés ont un diplôme de graduat,
contre 16,2% ayant un diplôme de licence.
Tableau 3.22 : Répartition par secteur
d'enseignement
Secteur d'enseignement
|
%
|
Publique
|
75
|
Privé
|
25
|
Source : Auteur
69
Tableau 3.23 : Répartition selon l'Etat
civil
Etat civil
|
Effectif
|
%
|
Marié
|
18
|
13,8
|
Célibataire
|
112
|
86,2
|
Total
|
130
|
100
|
Source : Auteur
Relativement à ce tableau, 13,8% diplômés
sont mariés, tandis que 86,2% sont célibataires.
Tableau 3.24 : Répartition selon qu'ils sont
employés ou chômeurs
Diplômés universitaires
|
%
|
Employés
|
52
|
Chômeurs
|
48
|
Source : Auteur
Ce tableau montre que 52% diplômés universitaires
enquêtés ont un emploi, tandis que 48% d'entre eux sont en
situation de chômage. En effet, il est à constater qu'en RDC, il
n'existe pas ou peu de mécanismes de prise en charge collective des
personnes sans emploi. De ce fait, rares sont les diplômés
universitaires qui peuvent se permettre d'attendre, sans exercer aucune autre
activité.
III.2. PERCEPTION DU MARCHE DU TRAVAIL DE KINSHASA
Cette section présente les points de vue de nos
enquêtés. Il s'agit de leur lecture de la situation qu'ils
vivent.
70
Graphique 3.13 : Facteurs qui handicapent l'insertion
professionnelle
des diplômés universitaires
45 40 35 30 25 20 15 10
5
0
|
|
|
|
R1 R2 R3 R4 R5 R6 R7
|
Source : Auteur
Note: R1: Supériorité du nombre
d'universitaires par rapport à la demande du marché ; R2 :
Inadéquation entre la formation universitaire et les besoins des
entreprises ; R3 : Le niveau de la productivité à l'embauche qui
ne correspond pas au salaire payé par les employeurs ; R4 :
discrimination à l'embauche ; R5 : manque d'expériences
professionnelles ; R6 : Manque de moyens financiers pour rechercher l'emploi ;
R6 : Autre.
Sur 130 diplômés universitaires
enquêtés, la discrimination à l'embauche vient en
première position et est considérée par 40 individus, soit
30,7% de diplômés universitaires, comme étant le facteur
qui handicape le plus leur insertion sur le marché du travail. Alors que
36 individus, soit 27,6%, affirment que leur offre sur le marché du
travail est supérieure par rapport à leur demande. De ce fait,
ils s'insèrent difficilement. Il y a 20 diplômés de l'ESU,
soit 15,3%, qui pensent que c'est l'inexistence ou le manque
d'expériences professionnelles qui compliquent cette insertion ; 10
individus, soit 7,6%, estiment plutôt que c'est le niveau de la
productivité à l'embauche qui ne correspond pas au salaire
payé par les employeurs, 9 diplômés, soit 6,9%, tiennent
compte de l'inadéquation entre la formation
71
universitaire et les besoins des employeurs en personnel
formé, c'est-à-dire la formation qu'ils reçoivent à
l'université ne correspond pas aux exigences des employeurs en personnel
formé et les 9 autres pensent que c'est à cause de manque
d'emploi qu'ils n'arrivent pas à s'insérer sur le marché
du travail et enfin 4,6%, soit 6 diplômes, avancent comme raison qu'ils
manquent de moyens financiers pour rechercher activement et efficacement
l'emploi.
Graphique 3.14 : Moyens d'augmenter
l'employabilité
50 45 40 35 30 25 20 15 10
5
0
|
|
|
|
R1 R2 R3 R4
|
Source : Auteur
Note : R1 : Réaliser des formations
complémentaires ; R2 : Effectuer un stage professionnel non
rémunéré ; R 3 : Réaliser une formation
professionnelle recherchée par les entreprises ; R 4 : Autres.
L'observation de ce graphique montre que 35,3%
réalisent des formations complémentaires pour augmenter leur
chance de trouver un emploi. Pour ce faire, ils apprennent : l'informatique, la
langue anglaise, la télécommunication, suivre les
séminaires, lecture des livres etc. Alors que 32,3%
préfèrent effectuer un stage professionnel non
rémunéré dans le but d'accroitre leur employabilité
et 28,4% de diplômés optent à réaliser une formation
professionnelle recherchée par les
72
entreprises. Parmi les 3,8% diplômés restants,
2,3% font recours aux manuels des tests d'aptitude les plus fréquents
lors de concours d'embauche et 1,5% diplômés
préfèrent effectuer un stage professionnel
rémunéré.
De ce qui précède, nous remarquons que plus les
diplômés universitaires sont en situation de chômage, plus
ils s'instruisent dans le but d'accroitre leur chance de trouver l'emploi. Il
ressort qu'ils apprennent plus la langue anglaise et l'informatique car dans le
processus de recrutement, les employeurs se basent plus à la
connaissance de ces deux éléments.
Graphique 3.15 : Critères de recrutement de la
main d'oeuvre
100 90 80 70 60 50 40 30 20 10 0
|
|
|
|
R1 R2 R3 R4
|
Source : Auteur
Note : R1 : Expérience professionnelle ; R2 :
Qualités personnelles ; R3 : Diplôme ; R4 :
Autre.
La lecture de ce graphique montre que 72,3% de
l'échantillon pensent que les employeurs embauchent plus les candidats
qui ont l'expérience professionnelle. Pourtant, 13, 8% estiment que les
employeurs recrutent plus ceux qui ont les qualités personnelles et 7,6%
jugent que le diplôme constitue un critère primordial dans le
73
processus de recrutement. Enfin, 6,1% diplômés
restants avancent comme critère : les relations personnelles.
Parmi ces trois critères classiques d'embauche
(l'expérience professionnelle, les qualités personnelles et le
diplôme), nous constatons que, dans la ville de Kinshasa, les employeurs
se basent de moins en moins sur le diplôme. Pour ce faire, certains
d'entre eux acceptent d'effectuer les stages professionnels non
rémunérés en raison d'accroitre leur expertise dans tel ou
autre domaine.
Graphique 3.16 : Raison de non recherche
d'emploi
60 50 40 30 20 10
0
|
|
|
|
R1 R2 R3 R4 R5 R6
|
Source : Auteur
Note : R1 : Il n'existe pas d'emploi ; R2 : Ne sait pas
comment rechercher un emploi ; R3 : Ne pense pas pouvoir obtenir de travail ;
R4 : N'en a pas besoin ou n'a pas envie de travailler ; R5 : Attend la
réponse à une demande d'emploi ; R6 : Autre.
Il se dégage à la lecture de ce
graphique que 43% de diplômés enquêtés ne recherchent
pas d'emploi parce qu'ils attendent la réponse à une demande
d'emploi introduite au sein des entreprises, tandis que parmi les 12,3%
diplômés, 7,6% ne recherchent pas d'emploi parce qu'ils veulent
travailler pour leur propre compte et 4,6% n'en recherchent pas parce qu'il n'y
a pas assez d'emploi correspondant à leur
74
domaine d'étude. Autrement dit, ils
préfèrent trouver un emploi correspondant à leur domaine
d'étude. 10,7% diplômés de l'ESU ont choisi
involontairement de ne pas travailler parce qu'il n'existe pas d'emploi, alors
que 2,3% ne pensent pas pouvoir obtenir de travail. 31,5% de
diplômés restants sont indifférents.
La plupart de diplômés universitaires qui
attendent la réponse à une demande d'emploi ne sont plus
motivés pour rechercher l'emploi parce que leur mode de recherche
d'emploi est basé plus sur les relations personnelles. Pour ce faire,
ils préfèrent ne pas supporter les coûts pour rechercher
l'emploi car ils sont sûrs d'une suite favorable eu égard à
leur demande d'emploi. Pour ceux qui avancent des raisons involontaires de ne
pas rechercher l'emploi, le marché du travail kinois est
caractérisé par le désengagement de l'Etat, concernant son
organisation. Néanmoins, nous pensons que, plus le gouvernement
définit une réelle politique de promotion de l'emploi, plus le
taux de chômage dans la ville de Kinshasa pourrait diminuer.
Le graphique ci-dessous présente les différents
types d'emploi occupés par 52% de diplômés universitaires
enquêtés.
Graphique 3.17 : Types d'emploi
occupés
25 20 15 10 5 0
|
|
|
|
R1 R2 R3 R4 R5 R6 R7
|
Source : Auteur
75
Note : R1 : Administration publique ; R2 : Entreprise
publique ou Para-publique ; R3 : Société privée ; R4 : PME
; R5 : Micro-entreprise ou à votre compte ; R6 : Entreprise associative
(coopérative, syndicat, etc.) ; R7 : Indifférent.
Sur 52% de diplômés universitaires
employés, 33,8% travaillent dans l'administration publique,
27,9% se retrouvent dans une grande société
privée et ceux qui sont dans une micro-entreprise ou à leur
propre compte représentent 14,7%. Il s'en suit que, 8,8%
diplômés sont indifférents, 7,3% travaillent dans une
petite et moyenne entreprise(PME), 5,8% occupent un emploi dans une entreprise
publique ou para-publique. Enfin 1,4% est dans une entreprise associative
(coopérative, syndicat, etc.). Moins nombreux sont des jeunes qui
travaillent dans l'administration publique ou au sein des entreprises
publiques. Ce qui justifie ce faible taux soit 5,8% des diplômés
universitaires qui travaillent dans des entreprises publiques, alors que ceux
qui sont vieux (33,3%) se retrouvent plus dans
l'administration publique. Par contre, les jeunes diplômés
universitaires se concentrent plus dans des sociétés
privées et ceux qui ne veulent pas être pris en charge par les
mécanismes de prise en charge collective des personnes sans emploi qui
sont d'ailleurs peu existants, préfèrent travailler pour leur
propre compte.
76
Graphique 3.18 : Canaux de recherche d'emploi
50 45 40 35 30 25 20 15 10
5
0
|
|
|
|
R1 R2 R3 R4 R5 R6 R7 R8
|
Source : Auteur
Note : R1 : Relations personnelles ; R2 : Directement
auprès des employeurs ; R3 : Petites annonces ; R4 : ONEM ; R5 :
Concours ; R6 : Internet ; R7 : Autres services de placement.
Nous constatons que dans leur recherche du travail, les
diplômés universitaires (travailleurs 45,5% ou chômeurs
34,6%) font principalement recours aux relations personnelles.
C'est-à-dire ils usent de leurs relations pour trouver du travail. En
effet, certains d'entre eux sont recommandés par leurs parents, tandis
que d'autres par leurs amis, etc. L'usage massif de cette voie subjective de
recherche d'emploi peut être source de nombreux maux tels que le
découragement de ceux qui n'ont pas des relations pouvant les aider
à s'insérer, la discrimination, l'asymétrie de
l'information, et dans une certaine mesure elle peut favoriser la corruption.
Du reste, 23% de chômeurs et 7,3% de diplômés qui
travaillent vont directement auprès des employeurs pour rechercher
l'emploi et ceux qui font usage de concours en représentent 25% pour
ceux qui travaillent et 16,1% pour des chômeurs. L'internet est, pour
5,8% travailleurs et 14,6% qui sont en situation de chômage comme un
moyen de recherche d'emploi. Ce faible taux d'utilisation d'internet se
justifie du fait
77
que la plupart de diplômés universitaires ne
maitrisent pas la manipulation de l'outil informatique ; ce qui leur motivent
à suivre des formations pour l'apprendre en vue d'augmenter leur chance
de trouver l'emploi. Ainsi, 2,9% de travailleurs et 6,1% de
diplômés universitaires chômeurs utilisent ONEM alors que
2,9% de travailleurs également et 5,3% de diplômés
chômeurs emploient les petites annonces pour rechercher l'emploi. Ce taux
qu'accusent les agences de placement provient sans doute de leur faible
connaissance et couverture géographique. Ceci explique une forte
désinformation dans le marché d'emploi au sein de la ville de
Kinshasa et donc en RDC. De ce fait, beaucoup de diplômés
universitaires apprennent des formations complémentaires qui ne
correspondent pas aux exigences des entreprises. Le chômage frictionnel
ne peut que s'installer. 8,8% de diplômés universitaires
employés pensent avoir trouvé leur emploi grâce à
leurs efforts personnels et 1,4% d'entre eux avait recouru aux autres services
de placement.
III.3. ANALYSE ECONOMETRIQUE
III.3.1 Modèle et description de données
Jusque là nous nous sommes appuyé sur les
perceptions de nos enquêtés, mais dans cette partie de
l'étude nous esquissons une étude empirique afin de
déterminer de manière statistique les variables qui
présentent un intérêt réel et la tendance de
celles-ci.
Pour ce faire, nous recourrons à une régression
avec des données qualitatives. Notre équation à estimer se
présente comme suit :
Insi = a + /3Age i + ySexei + SInstructioni +
0RéseauUnivi + 19Etat - civili +
tpNbreE fti + nFormationCi +
pTrappeInactivitéi + QExpériencei +
Ei (1)
Les paramètres à estimer sont ceux qui se
présentent devant les différentes variables à estimer.
a renvoie à la constante et E est le terme de
l'erreur. L'indice i renvoie aux différents individus de notre
échantillon. Ins est notre variable à estimer. Il s'agit
d'une variable dichotomique, prenant la note de 1 si la personne est
déjà
78
insérée dans le marché du travail, sinon
elle prend la note de 0. Cette caractéristique nous oblige donc à
recourir aux modèles logit ou probit. Notre choix a porté sur le
modèle probit. Du point de vue économétrique, les deux
modèles convergent en termes des résultats sauf en
présence de très grandes bases de données. Ce qui n'est
guère le cas dans notre étude.
Les différentes variables retenues dans notre
spécification trouvent leur source dans la littérature, notamment
celle du chapitre premier de ce travail. Age est la variable
âge. Elle est capturée en valeur absolue pour chaque individu. La
variable Sexe est une variable muette, prenant la note de 1 s'il
s'agit d'un homme, sinon c'est 0. La variable Instruction mesure le
capital humain de nos individus. Il s'agit concrètement de nombre
d'années passées aux études. RéseauUniv
est une variable qui capte l'université de provenance. Si elle est
publique, la variable prend la note de 1 au cas contraire, elle prend la note
de 0. L'idée derrière est de mesurer l'influence des
réseaux universitaires. Les études descriptives, notamment celle
que nous a présentée dans la section précédente,
suggèrent qu'en RDC l'on obtient l'emploi notamment en passant par des
relations. C'est cet effet que nous voulons considérer d'une part, et
capter aussi l'influence du pôle public d'autre part. En effet, il est
courant d'attendre que les Universités publiques perdent pied dans le
positionnement du pays. Cette variable nous permettra de tester aussi cette
éventualité. La variable Etat - civil considère
les états-civils de chaque individu. Si la personne est mariée,
la variable prend la note de 1 sinon 0. Généralement, les
personnes mariées bénéficient d'une certaine forme de
traitement spécifique. Ainsi, nous voulons considérer s'il y a
discrimination à ce niveau. NbreEft est mesure de nombre
d'enfants. Cette variable tient compte de la taille du ménage, mesurant
ainsi le degré de responsabilité. Généralement, les
entreprises ne sont pas indifférentes face à cette
caractéristique sociodémographique. Si elle peut pousser les
entreprises à discriminer, elle peut aussi mettre la pression sur les
demandeurs d'emploi afin de ne pas arrêter la recherche d'emploi en
dépit de son coût (job search). La variable
79
FormationC considère le fait qu'au-delà
de son niveau d'études classique si on a bénéficié
d'une formation quelconque afin d'accroître son employabilité.
TrappeInactivité est la variable qui mesure la trappe à
l'inactivité. Théoriquement, plus on reste au chômage,
moins on accroît notre chance de se faire embaucher du fait notamment de
l'obsolescence de notre capital humain. Nous mesurons cette variable par le
nombre de mois que l'individu a passé au chômage.
Expérience est variable dummy qui prend la note de 1 si la
personne a déjà travaillé, sinon 0. Le fait de
bénéficier d'une expérience professionnelle devrait
être avantageux pour trouver un emploi et donc s'insérer dans le
marché du travail.
Nous estimons aussi une autre spécification, qui est en
réalité le modèle (1) augmenté d'une interaction
:
Insi = a + f3Agei + ySexei + SInstructioni +
6RéseauUnivi + 19Etat - civili + tpNbreE f ti +
mFormationCi + pTrappeInactivitéi +
QExpériencei +
wInstructioni * FormationCi+Ei
(1)
Toutes ces données proviennent de notre enquête
décrite dans ce chapitre.
80
Le tableau 3.25 présente les statistiques descriptives
de nos différentes variables.
Tableau 3.25 : Statistiques
descriptives
Variable
|
Obs
|
Moyenne
|
Ecart-type
|
Min
|
Max
|
Insr
|
130
|
0.5230769
|
0.5013994
|
0
|
1
|
Age
|
130
|
27.95
|
4.427648
|
21
|
52.5
|
Sexe
|
130
|
0.8384615
|
0.3694506
|
0
|
1
|
Instruction
|
130
|
17.15385
|
1.171109
|
16
|
21
|
Univform
|
130
|
0.7461538
|
0.4368942
|
0
|
1
|
Etacivil
|
130
|
0.1384615
|
0.3467199
|
0
|
1
|
Nombenf
|
130
|
0.2846154
|
0.9337315
|
0
|
7
|
FormationC.
|
130
|
1.169231
|
4.159864
|
0
|
48
|
TrappeInactiv.
|
125
|
23.344
|
20.07329
|
0
|
84
|
Experience
|
129
|
0.620155
|
0.5331774
|
0
|
3
|
81
III.3.2. Résultats empiriques
Les résultats de nos estimations sont repris dans le
tableau ci-dessous Tableau 3.26 : Résultats empiriques de nos
estimations
Variables
|
Modèle 1
|
Modèle 2
|
Age
|
0.188**
|
0.187**
|
|
(0.017)
|
(0.018)
|
Sexe
|
- 0.162
|
- 0.152
|
|
(0.647)
|
(0.670)
|
Instruction
|
0.255*
|
- 0.199
|
|
(0.077)
|
(0.267)
|
Univform
|
- 0.275
|
- 0.274
|
|
(0.436)
|
(0.439)
|
Etatcivil
|
- 0.257
|
- 0.245
|
|
(0.652)
|
(0.662)
|
Nombreenf
|
0.504
|
0.501
|
|
(0.130)
|
(0.128)
|
FormationC.
|
0.147***
|
1.071
|
|
(0.000)
|
(0.725)
|
TrappeInactivité
|
- 0.022**
|
- 0.022**
|
|
(0.014)
|
(0.014)
|
Experience
|
1.318***
|
1.325**
|
|
(0.010)
|
(0.011)
|
Inter
|
|
- 0.068
|
|
|
(0.690)
|
Constante
|
- 0.617
|
- 1.602
|
|
(0.790)
|
(0.565)
|
Obs.
|
124
|
124
|
R2
|
0.36
|
0.36
|
Wdld ch2
|
47.46***
|
47.38***
|
Note :* indique la significativité au seuil de10%, **
indique la significativité au seuil de 5, *** indique la
significativité au seuil de 1%.
Au regard du modèle 1, il ressort que la variable Age
est significative au seuil de 5% et présente un signe positif. Ce qui
traduit que l'âge accroit la chance de l'insertion professionnelle. En
pratique, il est constaté que plus l'âge d'un travailleur
augmente, plus s'accroit son expérience professionnelle et cela favorise
son
82
employabilité. Nous constatons que le sexe n'est pas
statistiquement significatif. En effet, le fait d'être un homme ne semble
pas être avantagé dès lors qu'il s'agit de l'insertion
professionnelle à Kinshasa. Autrement dit, le sexe n'influence pas la
probabilité de trouver un travail. De ce fait, les employeurs
n'établissent pas la discrimination selon qu'on est homme ou femme. Les
employeurs affichent un comportement d'indifférence. Ce qui confirme les
résultats des enquêtes 1-2-3 (20042005) selon lesquels le temps
moyen pour les universitaires de rechercher l'emploi quelque soit le sexe est
d'environ 2 ans.
L'instruction est significative au seuil de 10% et augmente la
chance de s'insérer dans le marché du travail. Ce qui affirme la
théorie du capital humain qui stipule que plus les individus
investissent dans leur propre capital humain, plus ils accroissent aussi leur
productivité de travail et donc leur revenu. Ainsi, ils ont une faible
vulnérabilité au chômage.
En outre, nous remarquons que l'université de
provenance n'affecte pas l'insertion des diplômés de l'ESU sur le
marché du travail selon que la variable université de formation
n'est pas statistiquement significative. Etre diplômé
universitaire issu d'un établissement public ou privé n'influence
à rien l'insertion professionnelle. Les effets réseaux
relationnels basés sur le lien universitaire ne semblent pas valides.
Généralement, il est à remarquer que les
personnes mariées bénéficient d'une certaine forme de
traitement spécifique dans le marché d'emploi. Cependant, Il
résulte de nos estimations que la variable Etat civil n'est pas
significative. En effet, dans la ville de Kinshasa, les mariés ne
bénéficient pas plus d'avantage que les célibataires dans
le processus de recrutement de la main d'oeuvre. Ce qui est observé
aussi pour la variable nombre d'enfant. Il va sans dire que les entreprises
sont indifférentes eu égard à cette caractéristique
sociodémographique.
83
Concernant la formation complémentaire, les
résultats d'analyse ont indiqué qu'elle est statistiquement
significative au seuil de 1%. Ce qui traduit qu'au-delà de niveau
d'études classique, nous pouvons augmenter l'employabilité par
des formations complémentaire ; s'instruire, suivre des formations
professionnelles recherchées par des entreprises etc. Ainsi, la
formation complémentaire augmente la chance d'insertion
professionnelle.
La variable trappe à l'inactivité est
significative au seuil de 10% et elle affecte négativement l'insertion
professionnelle. Ce qui respecte la théorie selon laquelle, plus on
reste au chômage, moins on accroit la chance de se faire embaucher du
fait de l'obsolescence du capital humain.
La section précédente a montré que les
employeurs se basent plus sur l'expérience professionnelle dans le
processus de recrutement. Il s'en suit, le fait de bénéficier
d'une expérience professionnelle est avantageux pour trouver un emploi
donné. Cela est affirmé par la significativité de la
variable expérience, au seuil de 1%.
Considérons le modèle 2 où nous avons
analysé l'interaction entre l'instruction et les formations
complémentaires, il ressort que cette interaction est statistiquement
non significative. Autrement dit, l'instruction complétée par des
formations complémentaires aura un impact positif sur l'insertion
professionnelle que si et seulement si ces formations complémentaires
répondent aux besoins des employeurs en personnel formé dans le
cas contraire cela n'aura pas d'impact, ce qui explique la non
significativité de la variable interaction dans le cadre de ce travail.
Ainsi, à cause de l'asymétrie d'information qui
caractérise le marché du travail kinois, la plupart de
diplômés universitaires réalisent des formations
complémentaires qui ne correspondent pas aux exigences des chefs
d'entreprise. Ce qui crée un obstacle d'insertion.
84
CONCLUSION GENERALE
Dans notre étude, nous avons cherché à
découvrir les facteurs qui handicapent le plus l'insertion
professionnelle des diplômés de l'ESU à Kinshasa.
Pour mener cette étude, le premier chapitre a
consisté à définir les différentes théories
relatives à l'insertion professionnelle en vue d'asseoir notre analyse
sur une base théorique solide. En plus, dans le deuxième chapitre
il a été question de présenter le marché du travail
en RDC tout en nous focalisant sur la situation des diplômés
universitaires au sein de ce marché. Pour ce faire, nous avons
utilisé les résultats des enquêtes 1-2-3 effectuées
en 2004-2005 et celles réalisées en 2012.
Nous nous sommes intéressé dans le
troisième chapitre à confronter les différentes
théories développées au premier chapitre aux faits,
lesquels faits sont relatifs aux congolais et à la ville de Kinshasa.
Pour ce faire, à partir de notre propre enquête
réalisée en 2015 auprès des diplômés de l'ESU
( travailleurs ou chômeurs) de Kinshasa, nous avons procédé
à la méthode descriptive pour présenter la manière
dont les diplômés de l'ESU s'insèrent sur le marché
du travail d'une part et la technique économétrique en
construisant un modèle probit, dans le souci de déterminer les
variables qui présentent plus d'attrait d'autre part.
Les résultats obtenus par les études
descriptives ont indiqué que la discrimination à l'embauche et le
nombre croissant des diplômés universitaires sur le marché
du travail sont considérés par la plupart de ces
diplômés, soit respectivement 30,7% et 27,6%, comme étant
les facteurs qui handicapent le plus leur insertion professionnelle. Autrement
dit, si les diplômés universitaires de Kinshasa s'insèrent
sans succès dans le marché d'emploi, c'est à cause de la
discrimination dans le processus de recrutement de la main d'oeuvre, d'une
part, et leur offre qui est beaucoup plus élevée par rapport aux
postes vacants au sein de ce marché, d'autre part.
Ces diplômés (43%) ne recherchent pas
volontairement l'emploi parce qu'ils attendent la réponse à une
demande d'emploi introduite au sein des entreprises. De
85
En outre, l'option privilégiée par ces
diplômés (travailleurs 45,5% ou chômeurs 34,6%), dans leur
quête d'emploi est la mobilisation des réseaux de
solidarité familiale et des relations personnelles. Notons que l'usage
massif de ce mode subjectif de recherche d'emploi peut être source de
nombreux maux tels que le découragement de ceux qui n'ont pas des
relations pouvant les aider à s'insérer, la discrimination,
l'asymétrie de l'information, et dans une certaine mesure elle peut
favoriser la corruption. En plus, 23% de travailleurs et 7,3% de
diplômés qui sont des chômeurs pensent rechercher l'emploi
en allant directement au près des employeurs et ceux qui font usage de
concours en représentent 25% de travailleurs et 16,1% de chômeurs.
L'internet est considéré comme moyen de recherche d'emploi par
5,8% travailleurs et 14,6% chômeurs. Ce faible taux d'utilisation
d'internet se justifie du fait que la plupart de ces diplômés ne
maitrisent pas encore la manipulation de l'outil informatique. Il y a 2,9% de
travailleurs et 6,1% de chômeurs qui utilisent l'ONEM et 2,9% de
travailleurs également et 5,3% de chômeurs emploient les petites
annonces pour rechercher l'emploi. Signalons que ce faible taux qu'accusent les
agences de placement provient sans doute de leur faible connaissance et
couverture géographique. Ceci explique le manque de transparence
d'information au sein du marché du travail à Kinshasa et donc en
RDC. Le chômage frictionnel ne peut que s'installer. Peu des
diplômés recherchent l'emploi par leurs efforts personnels.
Dans le même ordre d'idées, 35,3% de ces
diplômés réalisent des formations complémentaires,
alors que 32,3% préfèrent effectuer un stage professionnel non
rémunéré dans le but d'être plus attractive sur le
marché du travail et 28,4% optent à réaliser une formation
professionnelle recherchée par les entreprises.
Les diplômés de l'ESU pensent que Les employeurs
se basent de moins en moins sur le diplôme (7,6%) qu'à
l'expérience professionnelle (72,3%) et les qualités personnelles
(13,8%).
86
ce fait, ils ne sont plus motivés de rechercher
l'emploi car ils sont sûrs qu'ils seront embauché en utilisant les
relations personnelles comme leur mode de recherche d'emploi et 7,6% ne
recherche pas d'emploi parce qu'ils veulent travailler pour leur propre compte.
17,6% avançant des raisons involontaires telles que : il n'existe pas
d'emploi, il n'y a pas assez d'emploi correspondant à mon domaine
d'étude, ne pense pas pouvoir obtenir du travail. Ce qui affirme les
résultats des enquêtes 1-2-3 réalisées en 2012 selon
lesquels prés de 5 millions de personnes sont inactives du fait qu'ils
sont découragés par ces raisons involontaires.
Sur 52% des diplômés universitaires
employés, 27,9% travaillent dans des sociétés
privées, alors que ceux qui ne sont plus jeunes (33,8%) se retrouvent
confinés dans l'administration publique. 14,7% sont dans une
micro-entreprise ou à leur propre compte et 5,8% occupent un emploi dans
une entreprise publique. Ce faible pourcentage se justifie du fait que les
jeunes diplômés universitaires sont moins insérés
dans des entreprises publiques.
Les résultats de l'analyse économétrique
à son tour montrent que la variable Age est significative au seuil de 5%
et affecte d'une manière positive l'insertion professionnelle. En plus,
la variable instruction est significative au seuil de 10% et augmente la chance
de s'insérer dans le marché du travail. Ce qui soutient la
théorie du capital humain qui stipule que plus les individus
investissent dans leur propre capital humain, plus ils accroissent aussi leur
productivité de travail et donc leur revenu. En ce qui concerne la
variable formation complémentaire, elle est significative au seuil de 1%
et augmente aussi la chance d'insertion professionnelle. D'autre part, La
variable trappe à l'inactivité est significative au seuil de 10%
et réduit la chance d'insertion professionnelle. Ce qui respecte la
théorie selon laquelle, l'employabilité est une fonction
décroissante à l'ancienneté au chômage. Enfin, la
variable expérience professionnelle facilite l'insertion
professionnelle. Ce qui indique sa significativité au seuil de 1%. Alors
que les variables telles que : sexe, université de formation, Etat
civil, nombre d'enfant, ne sont pas statistiquement significatif et à
87
l'exception de nombre d'enfant, les variables restantes
impactent négativement l'insertion professionnelle.
L'instruction complétée par des formations
complémentaires a formé la variable interaction qui est
statistiquement non significatif. Ainsi, à cause de manque d'information
qui caractérise le marché du travail kinois, la plupart de
diplômés universitaires réalisent des formations
complémentaires qui ne cadrent pas aux exigences du marché du
travail. Ce qui crée un obstacle d'insertion.
Au vu de toutes les contraintes aux quelles les
diplômés de l'ESU font face quant à leur insertion
professionnelle, la présente étude suggère qu'un grand
intérêt soit accordé à :
? Combattre la discrimination dans le processus de recrutement
de la main d'oeuvre ;
? La mise en place d'une réelle politique de promotion
de l'emploi pour résoudre l'épineux problème de
chômage de masse en général et celui des
diplômés universitaires vu leur nombre dans ce marché en
particulier ;
? Mettre en avant plan le concours comme mode de recherche
d'emploi au détriment des relations personnelles ;
? Promouvoir les agences de placement en vue de faciliter la
transparence d'information dans ce marché, afin de résoudre le
problème de chômage frictionnel ;
? Etablir le partenariat Université-Entreprise en vue
de faciliter l'adéquation entre ces deux institutions.
La présente étude a eu pour unités
d'observation les diplômés de l'ESU de la ville de Kinshasa ce qui
paraît réducteur si l'on veut proposer des solutions en
matière d'emploi pour l'ensemble des diplômés
universitaires de la RDC. Par conséquent, une étude similaire
menée dans les autres provinces du pays serait d'un
88
intérêt non négligeable. Elle contribuera
non seulement à dégager d'autres facteurs qui défavorisent
l'insertion professionnelle des diplômés de l'ESU dans le
marché du travail mais proposera également les solutions à
résoudre l'épineux problème de chômage en
général et celui des diplômés de l'ESU en
particulier.
89
BIBLIOGRAPHIE
1. Becker, G. S., 1962, Investment In Humain Capital : a
theoretical analysis. The journal of political economy, 70(5): 9-49.
2. Becker, G. S., 1964, Humain Capital; a theoretical and
Empirical Analysis, with special reference to Education, New York:
National Bureau of Economic Research, Chicago, Univ. of Chicago
3. Becker, G. S., 1975, Humain Capital; a theoretical and
Empirical Analysis, with special reference to education( 2d ed.). New
York: national bureau of economic research; distributed by Columbia university
press.
4. Bolito L. R., 2014, Economie du travail, notes de
cours, 2ème
licence/Economie. Faseg.Unikin, RDCongo.
5. Bomisso I. G., 2008, l'insertion professionnelle des
diplômés du supérieur à Abidjan, Mémoire
du 2ème cycle, Ecole national
supérieure de statistique et d'économie appliquée.
6. Boudarbat, B., et Chernoff, V., 2009, The Derminants
of Educatio-Job Match among Canadian university graduates. Iza discussion
paper, n° 4513, Institute for the study of labor, Bonn.
7. Burris, Val., 1983, The Social And Political
Consequences Of Overeducation, American Sociological Review,vol. 48,
August 1983, p. 454-467
8. Eickert, H. et Hanchane, S., 1997, Temporalité
de l'insertion professionnelle: une approche longitudinale, formation
emploi n° 60, CEREQ, France.
9. Eicher, Jean C., 1979, Education et réussite
professionnelle, Economique de l'éducation, Economica.
10. Fournier, G. et Monette, M., 2000, L'insertion
socioprofessionnelle: un jeu de stratégie ou un jeu de hasard ?,
les presses de l'Université de Laval, Quebec.
90
11. Gratwitz, M., 1999, Lexique des sciences sociales,
7ème édition, Dalloz,
pp.149.
12. Johannes H., D. Mukoko Samba, M. T. Tshimenga, 2002,
Résilience d'un géant africain: accélérer la
croissance et promouvoir l'emploi en RDC, Vol. III, sujets transversaux,
Mediaspaul, Kinshasa, pp.273-280.
13. Journal official de la RDC, Loi n° 015/2002 du 16
octobre 2002 portant code du travail, 43
ème année, numéro
spécial 25/octobre/2002.
14. Lippman S. et Mc CALL J., 1976, Job Search in a Dynamic
Economy, journal of economic theory, Vol. 12, n° 3, pp. 365-390.
15. Longatte J., Vanhove P., 2001, Economie general,
DUNOD, Paris, pp.245.
16. Lucas, Robert E., Jr., 1988, On the mechanics of
economic development, journal of monetary Economics 22(july): 3-42.
17. Lututala B., 2002, Capacités nécessaires
pour l'accès à l'emploi en Afrique subsaharienne, results
for development institute.
18. Mambou P. F., 2006, Stratégies de l'insertion
des jeunes de la ville de yaoundé, Mémoire du
2ème cycle, Institut sous-régional de
statistique et d'économie appliquée.
19. Mankiw G. N., 2003, Macro économie, 3
ème édition, de Boeck.
20. MESU, (2008-2009), Annuaire statistique de
l'enseignement supérieur et universitaire, CTSE, Kinshasa. P.29.
21. Mvudi Matingu, 2013, Economie du travail, Fascicule
de cours, 2ème licence/Economie. Faseg.Unikin, RDCongo.
22. Norro M., 1969, Civilisation et développement:
le rapport Universitaire et développement du Congo, études
des congolais, Vol XII, n° 1, pp.82-86.
91
23. Noudofinin W., 2008, De l'insertion professionnelle
à l'employabilité des primo-demandeurs d'emploi de l'agence
nationale pour l'emploi, mémoire de master II, institut
international de management /Bruxelles-Belgique, chambre économique
européenne, fondation Universitaire mercure.
24. OCDE, 1998, L'investissement dans le capital
humain-une comparaison internationale, paris.
25. Prager, J. C., 2002, politique économique
aujourd'hui, édition: Ellipses. Paris, pp. 29-30.
26. Peretti, J-M., 2000, Lexique des sciences sociales,
7ème édition, Dalloz, pp 149.
27. Rabah Arrache, 2002, Quelques éléments
sur l'analyse du processus d'insertion professionnelle, CETECH,
Québec, Canada, PP.9.
28. Schultz, Theodore W., 1961, Investement in humain
capital, the American Economic Review, Vol.51, n°1, pp.1-17.
29. Soumaho, E. O., 2005, l'insertion professionnelle des
diplômés de l'école nationale d'Administration et de
magistrature: caractéristiques et perspectives, Mémoire de
master II GRH option management, ENEAM, pp.9.
30. Spence A. M., 1974, Market signaling: information
transfer in hiring and related process, cambridge, Harvard University
press.
31. Thurow, L. C., 1974, Generating Inequality:
mechanisms of distribution in the U.S economy, New York: Basic Books.
32. Tremblay, Diane Gabrielle, 1997, travail
économie et gestion, Université du
Québec-Télé-Québec.
33. Trottier C., Laforce L. et Cloutier R., 1997, Les
représentations de l'insertion professionnelle chez les
diplômés de l'université, Revue formation-Emploi,
n°58, pp.61-77.
92
34. Vincens, J., 1998, l'insertion professionnelle des
jeunes, quelques réflexions théoriques. Formation-Emploi
n°61, CEREQ , France.
35. Vernieres M., 1997, L'insertion professionnelle,
Analyse et débats, Economie.
93
TABLE DES MATIERES
EPIGRAPHE i
DEDICACE ii
REMERCIEMENTS iii
SIGLES ET ABREVIATIONS v
LISTE DES TABLEAUX ET DES GRAPHIQUES vii
A. Liste des tableaux vii
B. Liste des graphiques ix
INTRODUCTION 1
1. PROBLEMATIQUE 1
2. OBJECTIFS DE L'ETUDE 3
Objectif général : 3
Objectifs spécifiques : 3
3. HYPOTHESES DE RECHERCHE 3
4. INTERET ET DELIMITATION DU TRAVAIL 4
5. METHODOLOGIE DE L'ETUDE 5
6. CANEVAS DU TRAVAIL 5
CHAPITRE I : CADRE THEORIQUE 6
I.1. INSERTION PROFESSIONNELLE 6
I.1.1. Définition 6
I.1.2. Facteurs explicatifs de l'insertion professionnelle 8
I.1.2.1. Les variables archéologiques 8
I.1.2.2. Les variables processuelles 8
I.1.2.3. Les variables structurelles 9
I.1.3. Les théories relatives à l'insertion
professionnelle 9
I.1.3.1. La théorie du capital humain 9
b. Investissement dans le capital humain 10
I.1.3.2. La théorie du filtre 14
I.1.3.3. La théorie de la recherche d'emploi (Job search)
15
I.1.3.4. La théorie de la concurrence pour l'emploi ou le
modèle de job compétition 16
I.2. CONCEPTS DEMOGRAPHIQUES LIES A L'EMPLOI 16
I.2.1. Population en âge de travailler 16
I.2.1.1. Population active 17
a. Population Employée 17
94
b. Population en chômage 17
I.2.1.2. Population inactive 17
I.3. CONCEPTS D'EMPLOI, SOUS-EMPLOI, ET DE CHOMAGE 18
I.3.1 Emploi 18
a. Emplois en temps plein: 18
b. Emplois temps partiel: 19
c. Emplois temporaires: 19
I.3.1.1. Le travail 19
I.3.1.2. Le Marché du travail 19
I.3.2. Le sous-emploi 20
I.3.3. Le chômage 21
I.3.3.1. Typologie du chômage 22
I.3.3.1.1. Chômage frictionnel 23
I.3.3.1.2. Chômage structurel 23
I.3.3.1.3. Chômage conjoncturel 26
I.3.3.1.4. Chômage classique 27
I.3.3.1.5. Le chômage involontaire 27
I.3.3.2 Mesure du chômage 28
I. 4. AUTRES CONCEPTS LIES AU TRAVAIL 28
I.4.1. Employabilité 28
I.4.2. La vulnérabilité au chômage 31
I.4.3. La profession 31
I.4.4. La surqualification 31
I.4.5. La demande économique de l'éducation 31
CHAPITRE II : MARCHE DU TRAVAIL EN RDC 32
II. 1. APERÇU SUR LE MARCHE DU TRAVAIL EN RDC 32
II.1.1. La population active 32
a. Taux d'activité 32
b. Caractéristiques des emplois par tranche d'âge
et le milieu de résidence 35
II.1.2. La population inactive 37
II.1.3. Le chômage 38
a. Caractéristiques des chômeurs et durée du
chômage 41
b. Canaux de recherche d'emploi 42
II.1.4. Sous - emploi 45
II.1.5. Revenus du travail 47
II.1.6. Organismes de régulation du marché de
l'emploi sous le code du travail de 2002 en RDC. 50
a. La direction d'emploi 50
95
b. Office national de l'emploi 50
c. L'inspection du travail 51
d. Institut National de Préparation Professionnelle 51
e. La commission nationale de l'emploi des étrangers
52 II.2. ETAT DES LIEUX DE L'INSERTION PROFESSIONNELLE DES DIPLOMES
UNIVERSITAIRES EN RDC 53
II.2.1. la population des diplômés universitaires
actifs 54
II.2.2. La population des diplômés universitaires en
chômage 57
a. Le taux de chômage des diplômés
universitaires 58
b. Le type d'emploi recherché selon le diplôme
obtenu 61
c. Les raisons du choix du type d'emploi 62
d. Estimation du temps moyen pour trouver un emploi
64 CHAPITRE III: INSERTION PROFESSIONNELLE DES DIPLOMES DE L'ESU :
ANALYSE
FACTUELLE 66
III.1. ANALYSE DE L'ECHANTILLON D'ENQUETE 66
III.1.1.Technique de l'échantillonnage 66
III.1.2. Taille de l'échantillon 67
III.1.3. Caractéristiques des diplômés
universitaires enquêtés 67
III.2. PERCEPTION DU MARCHE DU TRAVAIL DE KINSHASA 69
III.3. ANALYSE ECONOMETRIQUE 77
III.3.1 Modèle et description de données 77
III.3.2. Résultats empiriques 81
CONCLUSION GENERALE 84
BIBLIOGRAPHIE 89
TABLE DES MATIERES 93
ANNEXES 96
96
ANNEXES
97
Annexe 1. Questionnaire d'enquête
I. Caractéristiques
sociodémographiques : Nom de l'enquêté :
Age en année révolue :
Sexe : 1.M 2.F
Domaine d'étude :
Niveau d'étude :
Université de formation : 1. Publique 2. Privé
Etat civil :
Nombre d'enfants :
Lieu de résidence :
|
Ecole de formation 1. Publique 2. Privé
|
|
II. Diplômés de l'ESU :
Q 1. Quel est d'après vous le facteur qui handicape votre
insertion sur le marché du travail ?
1. Le nombre des universitaires est beaucoup plus
supérieur par rapport à leur demande sur le marché du
travail
2. Inadéquation entre la formation universitaire et les
besoins des employeurs en personnel formé
3. Le niveau de la productivité à l'embauche qui
ne correspond pas au salaire payé par les employeurs
4. La discrimination à l'embauche
5. Inexistence ou manque d'expériences
professionnelles
6. Manque de moyens financiers pour une recherche active et
efficace de l'emploi
7. Autre
(précisez)
Q 2. Quel moyen utilisez-vous pour rechercher un emploi ?
1. Relations personnelles (parents ou amis)
2. Directement auprès des employeurs
3. Petites annonces (radio, journaux, etc.)
4. ONEM
5. Concours
6. Internet
7. Autres services de placement
98
8. Autres
... (précisez)
Q 3. Quel moyen utilisez-vous pour augmenter votre
employabilité ?
1. Réaliser des formations complémentaires :
a. La quelle
2. Effectuer un stage professionnel non
rémunéré
3. Réaliser une formation professionnelle
recherchée par les entreprises
4. Autres
(précisez)
Q 4. Hormis vos études universitaires, aviez-vous suivi
des formations complémentaires ?
1. Oui 2. Non
Q 5. Depuis quand êtes vous sans emploi et à la
recherche d'un emploi ?
1. Mois
2. Année
Q 6. Aviez-vous déjà travaillé ?
1. Oui 2. Non
Q 7. Quel est d'après vous le critère par lequel se
base plus les employeurs dans le processus de recrutement de la main d'oeuvre
?
1. L'expérience professionnelle
2. Les qualités personnelles
3. Le diplôme
4. Autre (précisez)
Q 8. Pourquoi ne recherchez vous pas un emploi ?
1. Il n'existe pas d'emploi
2. Ne sait pas comment rechercher un emploi
3. Ne pense pas pouvoir obtenir de travail
4. N'en a pas besoin ou n'a pas envie de travailler
5. Attend la réponse à une demande d'emploi
6. Autre (précisez)
Q 9. Quel type d'emploi occupez-vous ?
1. Dans l'administration publique
2. Dans une entreprise publique ou para-publique
99
3. Dans une grande société privée
4. Dans une PME
5. Dans une micro-entreprise ou à votre compte
6. Entreprise associative (coopérative, syndicat,
etc.)
7. Indifférent
Q 10. Aviez-vous trouvé cet emploi après combien de
temps ?
1. Mois
2. Année
Q 11. Comment avez-vous obtenu votre emploi?
1. Relations personnelles (parents ou amis)
2. Directement auprès des employeurs
3. Petites annonces (radio, journaux, etc.)
4. ONEM
5. Concours
6. Internet
7. Autres services de placement
8. Autre
(précisez)
Q 12. En quelle année avez-vous fini vos études
universitaires ? 1. Année Académique :
100
Annexe 2. Outputs des tests
économétriques
2.1. Estimation du modèle 1
. probit insr age sexe nivetud univform etacivil nombenf fc tin
exp, ro
Coef.
|
Robust
Std. Err.
|
.1882736
|
.0787692
|
-.1619124
|
.3532697
|
-.2553128
|
.1445427
|
-.2752685
|
.3534478
|
-.2571722
|
.5700198
|
.5035353
|
.3324427
|
-.1465219
|
.0356853
|
-.0217685
|
.0088503
|
1.318334
|
.510553
|
-.6168018
|
2.317721
|
z
|
P>|z|
|
[95% Conf. Interval]
|
2.39
|
0.017
|
.0338887
|
.3426585
|
-0.46
|
0.647
|
-.8543083
|
.5304834
|
-1.77
|
0.077
|
-.5386114
|
.0279857
|
-0.78
|
0.436
|
-.9680135
|
.4174765
|
-0.45
|
0.652
|
-1.374391
|
.8600462
|
1.51
|
0.130
|
-.1480404
|
1.155111
|
-4.11
|
0.000
|
-.2164638
|
-.0765799
|
-2.46
|
0.014
|
-.0391147
|
-.0044222
|
2.58
|
0.010
|
.3176681
|
2.318999
|
-0.27
|
0.790
|
-5.159451
|
3.925848
|
insr |
age | sexe | nivetud | univform | etacivil | nombenf | fc | tin
| exp | _cons |
Obs 124 R2 0.36 Wdld ch2 47.46
101
2.2. Estimation du modèle 2
.probit insr age sexe nivetud univform etacivil nombenf fc tin
exp inter, ro
insr |
age | sexe | nivetud | univform | etacivil | nombenf | fc | tin
| exp| inter | _cons |
Coef.
|
Robust
Std. Err.
|
z
|
P>|z|
|
[95% Conf. Interval]
|
.1871829
|
.0794109
|
2.36
|
0.018
|
.0315403
|
.3428254
|
-.1519425
|
.3566382
|
-0.43
|
0.670
|
-.8509406
|
.5470555
|
-.1992424
|
.1795769
|
-1.11
|
0.267
|
-.5512066
|
.1527217
|
-.2736429
|
.3533207
|
-0.77
|
0.439
|
-.9661387
|
.4188528
|
-.2453264
|
.5607875
|
-0.44
|
0.662
|
-1.34445
|
.8537969
|
.5012199
|
.3296484
|
1.52
|
0.128
|
-.1448791
|
1.147319
|
1.07085
|
3.049566
|
0.35
|
0.725
|
-4.90619
|
7.047889
|
-.0221199
|
.0090258
|
-2.45
|
0.014
|
-.0398101
|
-.0044297
|
1.324758
|
.5178367
|
2.56
|
0.011
|
.3098171
|
2.3397
|
-.0677067
|
.1695956
|
-0.40
|
0.690
|
-.400108
|
.2646946
|
-1.601755
|
2.786881
|
-0.57
|
0.565
|
-7.063942
|
3.860432
|
Obs 124 R2 0.36 Wdld ch2 47.38
|
|