3.2.1 Typologie des eaux usées
Les eaux usées peuvent être réparties en :
Eaux usées sanitaires
Eaux pluviales
Eaux de refroidissement
Les eau
|
x usées sanitaires se composent :
|
|
- des eaux usées d'origine domestique
- La plus grande partie de ces eaux usées provient de ce
qui reste des ea consommation après usage
|
ux de
|
|
- des eaux usées d'origine i ndustrielle qui proviennent
des établissements industriels
- des eaux usées d'origine commerciale qui proviennent
des établissements commerciaux - des eaux usées d'origine
institutionnelle qui proviennent des institutions et certains
bâtiments publics
- des eaux usées collectives qui proviennent des zones
à vocation collective d'une municipalité (parc de plaisance, pis
cine publique...).
Au niveau d'une habitation il existe plusieurs types d'eaux
usées :
· les eaux vannes ou eaux noires
en provenance des WC :
Leur volume, essentiellement lié à
l'utilisation des WC, dépend de la capacité des chasses d'eau, de
leur fréquence d'utilisation elle-même subordonnée au mode
et à la durée d'occupation des habitations.
· les eaux ménagères ou
eaux grises en provenance de la cuisine, des douches,
de la salle de bain, de la buanderie y compris les eaux de
nettoyage.
Elles sont principalement constituées par :
- les eaux de bain : baignoire, douche, lavabo, bidet
- les eaux de cuisine : lave-vaisselle, évier
domestique
- les eaux de buanderie : machine à laver, évier
lavoir
- les eaux de nettoyage : avaloir siphon
- les eaux de saumure : adoucisseur d'eau
Le volume des eaux ménagères, principalement
subordonné aux équipements sanitaires et
ménagers, eux-mêmes liés au niveau de vie des
occupants, dépend de leur fréquence
d'utilisation et d
|
e leur consommation d'eau.
|
Mémoire de fin d'études
Tableau IV : Sources des eaux usé es
domestiques
Ecart Minimu m Maximum
Source g/ hab.*j g/hab.*j
Gestion des eaux usées dans les cités
universitaires : diagnostic des problèmes de nuisances causés par
les eaux 33 usées de la cité universitaire de la Patte
d'oie/Ouagadougou
Fecès (solides. 23%) Déchets d'aliments Lessives
4 27
1
W C (avec papier)
Urine (solides. 3.7%)
|
41 68
|
Metcalf & Eddy, S. 164
Leur composition dépend beaucoup du niveau de vie et de
la culture.
Seules les eaux vannes et les eaux ménagères
sont considérées comme des eaux usées et doivent alors
subir une épuration avant d'être dispersées dans le sol et
ce dans le cas où il n'y a pas de réseau public
d'égouttage ou que le règlement local exige une épuration
préalable à l'évacu ation dans le réseau
d'égout.
Les eaux usées ont fait l'objet de plusieurs
études récentes destinées à en préciser
l'origine, la composition, ainsi que certains paramètres relatifs
à la notion d e volume rejeté, de débit de pointe et
à l'évacuation des charges hydrauliques, organiques et
bactériologiques correspondantes.
La charge hydraulique s'exprime en fonction des volumes d'eaux
usées rejetées
La charge organique s'exprime en fonction de la Demande
Biologique d'Oxygène en 5 jours à 20°C (DBO5), de la Demande
Chimique en Oxygène (DCO), de la teneur en Matières en
Suspension (M
|
ES) et en Matières Volatiles en Suspension (MVS).
|
La charge bactériologique s'exprime en fonction du
dénombrement de germes-tests de contamination fécale.
3.2.2 I
|
mpacts des eaux usées
|
Les principaux risques de pollution que peuvent engendrer les
rejets d'eaux usées non traitées sont les suivants :
Gestion des eaux usées dans les cités
universitaires : diagnostic des problèmes de nuisances causés par
les eaux 34 usées de la cité universitaire de la Patte
d'oie/Ouagadougou
Mémoire de fin d'études
3.2.2.1 Sur la santé publique
a. Les risques sanitaires de conta mination directe:
La contamination directe est très peu
développée. Elle peut toutefois se manifester sous la forme
d'intoxication alimentaire ou par absorption des selles infestées. Elle
s'observe surtout au niveau des enfants (2-3 ans) qui portent à la
bouche tout ce qu'il rencontrent généralement au cours de leurs
jeux.
b. Les risques sanitaires de contamination indirecte
à travers l'espace urbain souillé :
ha
Le rejet incontrôlé des eaux usées et
excréta sans traitement préalable aux abords des bitations et
dans les caniveaux d'eaux pluviales à ciel ouvert constitue des
véritables sources
de pollution de l'espace urbain, car ces matières
fermentescibles où qu'elles soient déposées, commencent
immédiatement à se décomposer. Les bactéries
qu'elles contiennent peuvent être véhiculées par les
insectes (mouches, blattes et autres), le vent, les eaux de surface et les
animaux. Les mouches, en particulier la mouche domestique, peuvent transmettre
des germes pathogènes de nombreuses malad ies, telles que la
typhoïde, le choléra, la diarrhée, la dysenterie, les vers
intestinaux etc.
La contamination indirecte est apportée par les
aliments mais surtout par les eaux utilisées pour la consommation
humaine ; de nombreux puits familiaux encore utilisés sont
particulièrement exposés aux infiltra tions des eaux
usées.
Il existe un certain nombre de maladies liées à
la présence d'excréta et d'eaux usées qui sont courantes
dans les pays en développement.
Les principales maladies transmissibles dont on peut
réduire la fréquence grâce à l'élimination
hygiénique des excréta et des eaux usées sont les
infections inte stinales et les helminthiases, notamment le choléra, la
fièvre typhoïde, la dysenterie, la diarrhée,
l'ankylostomiase et la filariose.
Pendant l'hivernage, le déversement des eaux
usées dans des systèmes de drainage d'eaux pluviales favorise la
formation d'eaux stagnantes ; ces eaux usées stagnantes se
mélangent aux excréta et aux ordures, et constituent un foyer
pour différents vecteurs de maladie.
Les lieux de stagna tion d'eaux usées (caniveaux
à ciel ouvert) sont des gîtes de reproduction des moustiques
vecteurs du paludisme et bien d'autres maladies. Les anophèles
responsables du paludisme se développent dans les eaux stagnantes
ensoleillées. Par contre les germes tels que les culex et aèdes,
vecteurs de la fièvre jaune, la dengue, l'éléphantiasis
préfèrent des gîtes permanents d'eau polluée et
riches en matières organiques (latrines, puisards, caniveaux).
Gestion des eaux usées dans les cités
universitaires : diagnostic des problèmes de nuisances causés par
les eaux 35 usées de la cité universitaire de la Patte
d'oie/Ouagadougou
Mémoire de fin d'études
Photo n°3 : Caniveau d'eaux
pluviales sis du côté Est de la cité universitaire de la
Patte d'oie par où des raccordements ont été
instalés pour déverser le trop plein des fosses
septiques de la cité universitaire. Ce caniveau sans entretien est un
dépotoir d'ordures diverses sources de nuisances insupportables
(prolifération de moustiques, odeurs nauséabondes, nuisances
visuelles...).
En cas de réutilisation des eaux usées et des
excréta, ce sont les helminthiases et en particulier l'ankylostomiase,
l'ascaridiase et la trichocéphalose dont l'incidence risque le plus
d'augmenter.
Les eaux usées ne sont jamais inoffensives car elles ne
sont jamais sûres d'un point de vue sanitaire. La seule méthode de
prévention efficace consiste à les manipuler avec soin.
L'agriculteur ou le maraîcher qui utilise ces eaux pour irriguer ou
arroser ses cultures doit tenir compte du risque qu'il fait courir non seul
ement à lui-même, mais aussi à toute personne susceptible
de consommer les denrées qu'il produit.
Ainsi les études menées par le projet
ITS-Epidémio-REU basé à l'EIER depuis 1993 (l'impact
sanitaire de la réutilisation des eaux usées en agriculture
à petite échelle à Ouagadougou) ont permis de comprendre
la chaîne de propagation de certaines pathologies d'origine hydrique
à partir des eaux usées utilisées sur le site de
maraîchage.
Tableau V: Recommandations de l'OMS
concernant l'utilisation des eaux usées en agriculture
Catégorie Conditions de recyclage Traitement
nécess
|
aire
|
A Irrigation de plantes à consommer
crues, Lagunes aérobies placées en
séries
B Irrigation de cultures
céréalières, industrielles et Temps de rétention de
10 jours
de fourrage, de pâturages et d'arbres dans des lagunes
aérobies
C Irrigation localisée de cultures de
catégories B, Décantation primaire, au
sans contact avec la main d'oeuvre ou le public minimum
Gestion des eaux usées dans les cités
universitaires : diagnostic des problèmes de nuisances causés par
les eaux 36 usées de la cité universitaire de la Patte
d'oie/Ouagadougou
Mémoire de fin d'études OMS 1989
Une étude préliminaire effectuée par
l'EIER sur les légumes vendus sur les marchés de Ouagadougou a
montré que la surface des peaux de tomates, de poivrons verts et de
salade verte sont contaminées avec (10000) coliformes fécaux par
gramme.
Les indicateurs microbiens d'origine fécale dans les eaux
usées sont:
> Bactéries :
Les bactéries coliformes fécaux (ou coliformes
thermo tolérants), représentés par Escherichia coli, sont
pris comme les premiers témoins d'une souillure fécale, en
particulier à cause de leur lien avec le groupe des bactéries
typhiques et paratyphiques et de leur forte concentration dans les
matières fécales et différents types d'échantillons
d'eaux usées.
Parmi ces indicateurs, le plus recherché est
Escherichia coli qui est apparu comme l'indicateur idéal et a
été choisi par l'OMS.
Virus.
Les maladies hydriques liées à des virus posent
principalement non seulement des problèmes de mise en évidence
des particules infectantes, mais aussi des effets sur la santé.
Plus de 140 virus pathogènes peuvent être
transmises à l'homme par les eaux usées. Les plus connus sont le
s virus des gastro-entérites et des hépatites. La concentration
virale dans les eaux usées brutes est estimée à
102 et 103 particules virales par litre. Toutefois, la
quantité de particules virales présentes dans les eaux
usées est très fortement variable et dépend du niveau
d'hygiène, de l'incidence des maladies sur la population, de la
situation socio-économique et de la période de l'année
(OMS, 2000 ; Campos et al. 2000).
OEufs d'helminthes et kystes de protozoaires
:
Les kystes de protozoaires et les oeufs d'helminthes sont
normalement éliminés par sédimentation dans les stations
de traitement des eaux.
Leur vitesse de sédimentation est assez
élevée et est estimée à 0,34 cm/s pour l'Ascaris
lombricoïdes ; par conséquent, leur élimination a lieu dan s
les stations de lagunage en grande partie dans les bassins anaérobie et
facultatif (Mara et Pearson, 1998).
Cependant, lorsque les effluents traités sont
destinés à l'irrigation restreinte des cultures (produits non
consommés à l'état cru (Ayres et al., 1992), il est
important de s'assurer qu'ils contiennent moins de un (01) oeuf par litre et le
dimensionnem ent des bassins de stabilisation doi t en tenir compte en y
associant un bassin de maturation (Mara et Silva, 1986 ; Schwartzbrod et a l.,
1989).
Gestion des eaux usées dans les cités
universitaires : diagnostic des problèmes de nuisances causés par
les eaux 37 usées de la cité universitaire de la Patte
d'oie/Ouagadougou
Mémoire de fin d'études
Tableau VI : Maladies dues aux micro-organismes
pathogènes présents dans les eaux usées
Micro-organismes Nom de la maladie
Bactéries
Escherichia coli Dysenterie
Salmonella typhi Typhoïde
Virus
Poliovirus
Poliomyélite Protozoaires- amibes et kystes
amibiens
se
Amibiase Giardiase
Ascaridiase
Ankylostomiase
Schistosomia
Entamoeba histolytica Giardia intestinalis
Helminthes- oeufs de parasites
Ascaris lumbricoides Ancylostoma duodenale Necator
americanus
Schistosoma spp ou bilharziose
Taenia spp Téniasis (ver solitaire)
Trichuris trichiura Trichocéphalose
Tiré de Cheesebrough (1984), Sridhar et al. (1981) et
de Feachem et al. (1983)
En outre, l'élimination des eaux usées et des
excréta sans précaution et sans hygiène, crée
parfois des nuisances insupportables tant pour la vue que pour l'odorat.
Gestion des eaux usées dans les cités
universitaires : diagnostic des problèmes de nuisances causés par
les eaux 38 usées de la cité universitaire de la Patte
d'oie/Ouagadougou
Mémoire de fin d'études
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