EPIGRAPHE
« Ce qui fait la différence fondamentale et
de principe entre le développement et le sous-développement,
c'est l'orientation donnée à l'utilisation des surplus issus de
l'augmentation de la productivité. »
Celso Furtado
DEDICACE
A mes très chers Parents, Hérmenegild ABUDI et
Wivine MOBIMBA ;
A la mémoire de ma tante Akis ;
A tous ceux qui me sont chers.
REMERCIEMENTS
Je rends grâce au Seigneur Jésus-Christ, le
Maître des temps et de circonstances, l'alpha et l'Omega qui a permis ce
moment. Je présente mes sincères remerciements à toutes
les personnes qui ont collaboré à la réalisation de ce
mémoire. Une attention particulière est accordée au
Professeur Marcel MULUMBA KENGA, qui en a accepté la direction. Sa
rigueur et ses orientations m'ont permis d'en améliorer le contenu. Il
est pour moi un modèle de travail, d'humilité et de
générosité.
J'adresse aussi mes sincères remerciements à
tous les professeurs de la faculté d'Economie et Développement de
l'Université Catholique du Congo qui m'ont transmis une connaissance
sans la quelle la réalisation de ce mémoire n'aurait pas lieu.
Je suis également redevable à tous mes enseignants de
l'école primaire et ceux de l'école secondaire dont
l'insistance a fini par façonner un bon élève.
Mes remerciements et toute mon affection vont à ma
famille qui m'a grandement soutenu [Ma maman NGILA Mamie, Mon Papa Victor
ABUDI, Grand-mère Rosalie TIMBI, Mes frères, soeurs, cousins et
cousines], et pour tout l'amour que j'ai reçu d'elle et qui a fait ma
force. Je remercie mes amis Dany MUKUNA, Jean YEMBE et Nicolas KINIATA dont
l'apport à ma soutenance restera inestimable et inoubliable.
Je remercie sincèrement tous mes camarades
étudiants de la faculté d'Economie et Développement, je
pense à Joel ATUFENGILA, Sylva TETE, Sadel NYOK, Dieumerci LUKAU,
Christian KIEYELE, Nathan TSHIMANGA, Gloire BELESI et Sipol MATOKA, Jonathan
NZITA. L'amitié et notre passion commune pour le travail sans
relâche ont généré une excellence
partagée.
Enfin, que tous ceux qui m'ont aidé, d'une
manière ou d'une autre sous le soleil, trouvent également ici
toute ma gratitude.
SIGLES ET ABREVIATIONS
ADF : Augmented Dickey-Fuller
AFDL : Alliance des Forces Démocratiques pour la
Libération
BAD : Banque Africaine de développement
BCC : Banque Centrale du Congo
CDF : Francs Congolais
ED : Echelle de Droite
Ed. : Edition
EG : Echelle de Gauche
FC : Franc Congolais
FED : Federal Reserve
FMI : Fonds Monétaire International
IDE : Investissements Directs Etrangers
I-PPTE : Initiative en faveur des Pays Pauvres et Très
Endettés
MCO : Moindres carrés ordinaires
NZ : Nouveau Zaïre
OCDE : Organisation de Coopération et de
Développement Economique
OPA : Offres Publiques d'Achat
OPCVM : Organisme de Placement Commun en Valeurs
Mobilières ;
PAS : Programme d'Ajustement Structurel
PIB : Produit Intérieur Brut
RTNC : Radio Télévision Nationale Congolaise
SICAV : Société d'Investissement à capital
variable
SOFIDE : Société Financière pour le
Développement
SONAS : Société Nationale d'Assurance
UCC : Université Catholique du Congo
UPC : Université Protestante au Congo
USA : United States of America [Etats-Unis]
USD : Dollars américains
Z : Zaïre
LISTE DES FIGURES, TABLEAUX,
ET GRAPHIQUES
FIGURES
Figure I.1. Les flux de fonds au
sein du système financier ...................................13
Figure I.2. Chemin de causalité entre le système
financier et le développement.......... 72
TABLEAUX
Tableau n°1 : taux de croissance
en volume des différents secteurs de 1990 à
2000...................................................................................................47
Tableau n° 2. Evolution du
secteur réel congolais : 1997-2001 .............................49
Tableau n° 3. Situation
monétaire et position extérieure :
1980-2001. ............................51
Tableau n° 4 : Description
des variables ........................................................68
Tableau n° 5 :
Résumé de la stationnarité des séries
......................................... 69
Tableau n° 6 : Différenciation du PIB et INV au
premier degré............................ 70
Tableau n°7 :
Différenciation du PIB au deuxième
degré......................................70
Tableau n° 8 : Tableau
d'analyse de la causalité ..............................................
72
Tableau n° 9 : Résultats de l'estimation
...................................................... 74
GRAPHIQUES
Graphique I.1. : Investissement
et cycle de croissance en RDC de 1990 à 2000 ..........50
Graphique I.2. : Variation de la
masse monétaire, taux d'inflation et compte courant... 52
Graphique I.3. : Dépôts
bancaires à termes et crédit à l'économie en % du
PIB...........56
Graphique I.4. : Epargne,
crédit et croissance...................................................
60
Graphique I.5. : Contribution sectorielle à la
croissance ..................................... 62
Graphique I.6. : Croissance du PIB par habitant de 1980
à 2013 ........................... 64
Graphique I. 7: stationnarité du PIB et de
l'investissement ................................. 69
Graphique I.8 : stationnarité du PIB par habitant au
2ème degré ............................ 70
INTRODUCTION
1. Etat de la question
Le débat très ancien sur la finance et ses
implications dans l'évolution économique des nations est à
l'origine de plusieurs théories dont les recommandations se sont parfois
révélées moins appropriées et incapables d'ouvrir
la voie à la prospérité. Le pape de l'église
catholique, Jean-Paul II, a déclaré lors d'un discours tenu aux
Nations Unies en 1985 :
« ... je tiens à aborder une question
délicate et douloureuse. Je veux parler du tourment des responsables de
plusieurs pays, qui ne savent plus comment faire face à l'angoissant
problème de l'endettement... Une reforme structurelle du système
financier mondial est sans nul doute une des initiatives les plus urgentes et
nécessaires. »1(*)
Le rôle de l'intermédiation financière a
longtemps été remis en question quant à sa
légitimité, ses pratiques et ses finalités. Plusieurs
études ont démontré l'importance des systèmes
financiers sur le développement des nations. Mais aujourd'hui encore
nombreuses parmi elles (à l'instar de la République
Démocratique du Congo) souffrent de la pauvreté sous toutes ses
formes et d'aucun pensent que la finance en est à la fois la cause
principale et la clé de la solution.
Tout au long de cette étude qui porte sur
« le système financier face au développement
économique de la RDC », nous nous mettons sur les traces de
nos prédécesseurs et essayons, d'un coté, de
présenter l'architecture d'un système financier optimal et son
adéquation avec le développement, et de l'autre nous y
établissons une relation de causalité, pour le cas
sélectif de la RDC, pour enfin déceler son efficacité sur
le développement économique afin de proposer, dans la mesure du
possible, des pistes de solutions pouvant permettre de sortir le pays de cette
impasse.
2. Problématique
La recherche du bien être collectif et
l'élévation du niveau de vie des individus sont parmi les
objectifs qui gouvernent des efforts économiques, politiques, culturels
et sociaux qu'entreprennent les générations humaines depuis la
création. L'homme doit produire les moyens de sa propre survie et
s'offrir à travers ceux-ci les biens matériels nécessaires
pour y parvenir. Ainsi, les réalités de ces hypothèses
sont pour une certaine catégorie d'individus appréciables,
offrant des possibilités d'amélioration future beaucoup plus
avantageuses ; c'est le cas des pays dit développés et pour
une autre catégorie décevantes, parfois misérables,
offrant des possibilités d'aggravation beaucoup plus accentuées,
le cas des états sous-développés. Mettre un peuple sur le
sentier du développement requiert le respect des exigences à la
fois politiques, économiques, sociales, culturelles, scientifiques,
institutionnelles,... Et si l'on s'attache aux exigences économiques,
puisqu'il s'agit bien d'elles dans cette étude, elles impliquent un
certain niveau de mobilisation et de concentration du surplus économique
en vue de son utilisation planifiée pour le développement. Ceci
implique un processus cumulatif de création de richesse à partir
des ressources disponibles, avec comme acteur principal l'homme. Richesse, une
fois repartie de manière équitable lui permettrait de satisfaire
ses différents besoins tout en lui procurant un bien être dans le
présent comme dans le futur. Les principaux participants à la
création de cette richesse ayant ainsi la possibilité d'user une
partie de leur richesse et de renvoyer une autre dans le futur, au travers de
l'épargne et l'investissement, obéiraient à la
règle du jeu.
Dans le processus productif, l'entreprise productrice et
distributrice des richesses jouirait de ce fait de la possibilité de
recourir, outre son capital, au surplus épargné par les autres
agents, mobilisé par l'organisation monétaire et
financière ; soit par l'endettement [système bancaire], soit
par le financement du marché [marché des capitaux] dont la somme
constitue le système financier, afin d'accroitre la valeur
ajoutée.
Selon de nombreux analystes parmi les quels King & Levine
[1993]; Fry ; Arestis & Demetriades [1988] le développement du
système financier constitue la pierre angulaire de la dynamique de
développement, dans la mesure où il permet la mise en place des
conditions idéales de mobilisation et d'affectation du capital en vu
d'assurer la croissance économique à long terme. Dans ce
contexte, l'intermédiation financière constitue un facteur
déterminant dans la relance des activités économiques et
dans le processus de création d'emplois. Par conséquent, son
rôle s'avère crucial dans le processus de développement
économique2(*).
Cette théorie peut-elle s'appliquer dans un pays comme
la RDC ayant sa population estimée à plus de 70.000.000
d'habitants dont près de 80 % parmi eux vivent avec moins de 2 $ par
jour. Ce résumé caractérise le profil d'un pays, au
potentiel de ressources très immenses et enviées par tous,
pourtant très pauvre et endetté. La République
Démocratique du Congo a, depuis la zaïrianisation3(*), connu des situations
économiques et financières chaotiques. La crise de
zaïrianisation de 1973 et l'instabilité politique a plongé
le pays dans une routine de dépendance financière et de marasme
économique méprisables. En effet, le recul du P.I.B connu dans
les années 1980 contraignit l'Etat à s'endetter davantage et
opter pour le financement monétaire du déficit public ;
décision qui entraina la montée de l'hyperinflation qui persista
durant presqu'une décennie jusqu'à atteindre plus de 9000 %
en 19944(*). Ces deux faits
furent à l'origine de la désintermédiation et de la
désarticulation du système financier, après la fermeture
de certaines banques. L'ensemble des dépôts du système
bancaire, qui s'élevait à 53,3 % de la masse monétaire en
1985, ne représentait plus que 25 % en 1999.
Le maintien du taux de croissance positif observé
depuis 2002 est le fruit des efforts de redressement consenti par les agents
économiques sous l'impulsion de l'Etat. Ce retour de la croissance
semble avoir été la conséquence de l'éphorie
bancaire des années 2000 et des réformes entreprises dans les
secteurs stratégiques de l'économie.
Avec un système financier caractérisé
par le monopole du secteur bancaire, en l'absence d'un marché financier
proprement dit, on estime actuellement à 4 % le taux
d'intérêt appliqué sur les dépôts bancaires et
à 19 % celui appliqué sur les prêts bancaires. L'ensemble
des dépôts collectés par les banques ne représente
que 5 % du P.I.B, les crédits accordés au secteur privé
sont estimés à 9,5 % du P.I.B et le taux d'accès de la
population aux services financiers est de 5,7 %. Aspirer à un
réel développement économique requiert des politiques
économiques structurelles assorties d'un modèle de
développement adéquat et réaliste fondé sur des
mécanismes de redistribution sociale jugés égalitaires.
Une telle démarche implique la relance des activités productrices
et le concours d'une industrialisation de grande envergure dont l'implication
cohérente du système financier s'avère indispensable.
La situation économique et sociale que traverse la RDC
de nos jours mérite réflexion et des solutions à la fois
rapides et adéquates afin de renverser ses tendances. Raison pour
laquelle, dans le cadre de cette recherche, il est question de
réfléchir sur le système financier de la RDC et son
implication au développement économique tout en cherchant
à répondre aux questions de savoir si le système financier
est favorable au développement économique en RDC ? Si non,
un développement financier est-il envisageable ou une politique
financière adéquate suffit-elle pour permettre un réel
développement économique ?
3. Hypothèses
Selon la théorie libérale, l'inefficience des
systèmes d'intermédiation financière constitue une
barrière tangible au processus d'accumulation. Le système
financier de la RDC étant insuffisant, s'avère non favorable au
développement économique en raison du fait qu'il ne fournit pas
des services financiers modernes et adéquats aux épargnants et
aux investisseurs et donc ne peut entrainer une dynamique de
développement soutenu et accéléré.
Il faut admettre que l'économie de la RDC serait encore
pire sans le système bancaire en place, mais aujourd'hui des efforts
méritent d'être entrepris afin de l'améliorer, car sa
capacité à mobiliser l'épargne est moindre en raison
notamment de la pauvreté. Ainsi, l'adoption d'une politique
financière seule ne suffit pas pour y parvenir, l'Etat, à travers
les autorités monétaires, devrait envisager un
développement financier qui accélère le mécanisme
de mobilisation des capitaux internes et externes à des conditions peu
contraignantes à travers l'émission, la gestion des titres et
leur potentielle spéculation. La création d'un marché
boursier local s'avère donc indispensable.
4. Méthodes et techniques de recherche
L'importance de cette recherche oblige l'adoption d'une
approche scientifique de qualité pour bien vérifier les
hypothèses. C'est dans cette logique que nous procédons par une
double approche : l'approche descriptive et l'approche explicative qui
constituent les méthodes de travail.
La méthode descriptive nous permettra de décrire
d'abord, théoriquement le système financier et le
développement économique, et ensuite empiriquement
l'évolution des différents indicateurs pour le cas de la RDC.
Grâce à la méthode analytique ou explicative, nous
parviendront à analyser les variables, et à estimer la relation
de causalité existant entre elles.
La mise en oeuvre de ces méthodes sera possible
grâce à l'accompagnement des techniques de collecte et d'analyse
des données suivantes : La technique d'observation documentaire
qui, en amont, nous permettra de fouiller dans la documentation, les analyses
faites par nos prédécesseurs à travers les ouvrages, les
revues, articles, thèses et mémoires pour collecter les
informations nécessaires à la réalisation de notre
étude. Les techniques statistiques et économétriques, avec
l'aide des logiciels EVIEWS et Excel, nous servirons d'outils indispensables
à l'analyse.
5. Choix et intérêt de la recherche
Le choix de cette étude réside dans la
perception des contraintes financières auxquelles sont
confrontées, les banques, l'Etat, les entreprises, comme les
ménages en République Démocratique du Congo. Le cas du
risque de fermeture de la Banque Internationale pour l'Afrique au Congo, une
des plus importantes du système financier, en est une des preuves. Si
l'on considère que la finalité de la science économique
est le bien être collectif, alors le niveau de vie de la population en
RDC ne devra laisser personne indifférente et si le développement
économique du pays nécessite des reformes structurelles
importantes et des politiques économiques de taille, il y a lieu de
signaler que le développement économique lui-même est un
processus qui est finançable.
La présente recherche permettra aux autorités
monétaires et gouvernementales de se rendre compte de la capacité
du système financier national à accompagner le
développement économique et d'adopter des mesures correctrices ou
encourageantes dans ce secteur. Elle permettra aussi aux éventuels
chercheurs et aux économistes de disposer d'un support susceptible de
guider leurs potentielles études dans ce domaine.
6. Délimitation de l'étude
Eu égard à la complexité du concept de
système financier, la présente recherche se borne autour du
système financier interne de la RDC et son apport sur le
développement économique du pays. En dépit de cela, nous
étendons spatialement nos recherches sur toute l'étendue du
territoire nationale et au cours de la période allant de 1980 à
2013.
7. Canevas du travail
Précédé d'une introduction
générale, le présent mémoire comprend 4 chapitres
regroupés en 2 grandes parties qui aboutissent à une conclusion
générale.
Ø La première partie
intitulée `'Cadre théorique'' comprend 2 chapitres :
§ Chapitre I : Considérations
générales sur le système financier et le
développement économique ;
§ Chapitre II : Etude de la relation entre le
système financier et le développement économique :
une approche théorique ;
Cette partie présente le système financier d'une
manière théorique et son apport sur la croissance et le
développement économique.
Ø La seconde partie intitulée `'Analyse
empirique'' comporte 2 chapitres :
§ Chapitre III : Vue d'ensemble sur le
système financier et le développement économique en RDC de
1980 à 2013
§ Chapitre IV : Validation empirique
Ici nous décrivons, grâce aux données de
nos recherches, l'évolution de l'économie du pays pendant la
période sous examen et étudions ensuite la relation de cause
à effet des variables financières sur le développement
économique. Les 4 chapitres de ce travail contiennent chacune une
brève introduction et une conclusion partielle.
Première Partie
CADRE THEORIQUE
CHAPITRE I
CONSIDERATIONS GENERALES SUR LE SYSTEME FINANCIER ET LE
DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE
Nombreux sont ceux qui réduisent le
développement à la simple absence de la pauvreté
monétaire au sein d'une communauté humaine, le considérant
ainsi comme le fait que les individus disposent perpétuellement d'un
pouvoir d'achat important pour assurer leur bien-être. La science
économique nous apprend que le développement économique
vaut bien plus que cela. Le présent chapitre, consacré à
l'exploration de deux phénomènes déterminants de cette
étude ; à l'instar du système financier et du
développement économique, permet de comprendre les deux concepts
et de répondre à ces différentes préoccupations. Il
s'agit d'une démarche sémantique au cours de la quelle nous
présentons les différentes notions de base inhérentes au
système financier et au développement économique afin de
rendre beaucoup plus claire et compréhensive la suite de ce
mémoire.
SECTION I
QUID DU SYSTEME FINANCIER
Nous savons que le revenu disponible d'un agent
économique lui offre plusieurs choix qui peuvent se résumer en
deux possibilités majeures ; le consommer ou l'épargner,
dans les proportions définies par lui, selon ses besoins, ses moyens et
les avantages offerts par le futur. En effet, Les agents économiques
diffèrent fortement par leur capacité d'épargne et leur
besoin de financement. Un inventeur qui a développé un prototype
d'une nouvelle machine a besoin d'argent pour passer à la production
industrielle ; de même, une ville qui se développe peut
souhaiter construire une route ou une école même si les ressources
fiscales ne lui permettent pas de les payer immédiatement. Inversement,
nombre d'autres agents épargnent durant leur vie active, par exemple en
vue de leur retraite. Les marchés financiers (marché des titres)
et les intermédiaires financiers (banques, compagnies d'assurances,
fonds collectifs d'investissement) ont pour fonction de transférer
l'épargne des agents économiques ayant des fonds disponibles vers
ceux qui en ont besoin pour réaliser des projets. Le bon fonctionnement
de ces différents éléments du système financier est
un élément crucial de la performance d'une
économie5(*).
I.1.1. Définition
Un système financier se définit par l'ensemble
des règles (lois, taux de change, taux d'intérêt), des
pratiques (monnaie, titres négociables, instruments de placement) et des
institutions (bourse de valeurs, banques, compagnies d'assurance,...) qui
permettent de mobiliser des capitaux pour les mettre à disposition
d'agents économiques qui expriment un besoin de financement. Ces besoins
correspondent pour l'essentiel à des projets d'investissement
d'entreprises, d'administrations ou des particuliers.
I.1.2. Les fonctions du système financier
Le système financier permet de transférer des
fonds depuis les agents économiques qui épargnent, car leurs
dépenses sont inférieures à leur revenu, vers les agents
économiques qui souhaitent emprunter, c'est-à-dire
dépenser au-delà de leur revenu. On dit qu'il sert
d'intermédiaire entre les agents à capacité de financement
et les agents à besoin de financement. En pratique, les plus importants
agents à capacité de financement sont les ménages tandis
que les plus gros emprunteurs sont les entreprises, les Etats et certaines
administrations publiques, mais il existe bon nombre des ménages
emprunteurs et des entreprises prêteuses6(*).
Le choix de transférer le pouvoir d'achat dans le futur
constitue l'essence du système financier et une garantie de la
performance des entreprises en recherche constante des capitaux. Le
système financier assure de ce fait quatre services fondamentaux
essentiels au bon fonctionnement d'une économie :
1. Il fournit un moyen d'échange et une réserve
de valeur appelée monnaie, la quelle sert également
d'unité de compte pour mesurer la valeur des transactions ;
2. Il offre des canaux qui permettent de mobiliser
l'épargne provenant d'un grand nombre de sources et de les diriger vers
les investisseurs, selon un processus qualifié
d'intermédiation financière ;
3. Il offre un moyen de transférer et de
répartir les risques dans l'économie ;
4. Il fournit un ensemble d'instruments pour stabiliser
l'activité économique ;
Cette fonction peut être réalisée de deux
manières principales qui sont décrites dans le point suivant. En
effet, si un particulier accepte de prêter de l'argent à une
entreprise, il ne le fera en général pas directement7(*). Mais indirectement par les
intermédiaires financiers qui sont de deux catégories. Ainsi
donc, il convient de distinguer la finance directe de la finance indirecte.
I.1.2.1. La finance directe
La finance directe est une première manière de
relier prêteurs et emprunteurs. Dans la finance directe, les emprunteurs
obtiennent directement des fonds de la part des prêteurs en leur vendant
des titres (ou instruments financiers) sur un marché appelé
« Marché financier ». Les titres
sont des droits de créances sur les revenus futurs de l'emprunteur ou
sur ses actifs. Ils sont donc des actifs pour ceux qui les achètent (les
prêteurs), mais des dettes pour ceux qui les émettent (les
emprunteurs). Par exemple, une entreprise qui a besoin de fonds pour construire
une nouvelle usine peut emprunter en émettant des obligations. Ce
faisant, elle reconnait une dette envers les détenteurs de ses
obligations, dette qu'elle s'engage à rembourser par des versements
échelonnés, durant une période donnée, et selon des
modalités précisées au départ8(*). Rappelons que cette
procédure n'est pas l'unique mécanisme de mobilisation des
capitaux sur le marché financier. Comme nous le verrons plus loin, une
entreprise qui ne souhaite pas se refinancer en obligation peut émettre
des actions sur ce marché ; ainsi, les souscripteurs deviennent,
non pas créanciers de l'entreprise, mais des copropriétaires. Ils
détiennent alors une partie du capital de l'entreprise qui leur donne
droit, non seulement au résultat, mais aussi sous certaines conditions,
à un pouvoir de décision sur l'entreprise.
I.1.2.2. La finance indirecte
Est la seconde manière de relier prêteurs et
emprunteurs. La finance indirecte, appelée autrement finance
intermédiée est une forme de finance dans la quelle, les
emprunteurs obtiennent des fonds en s'adressant à des
intermédiaires financiers (en particuliers les banques) qui leur
consentent des prêts. Les prêteurs quand à eux prêtent
leur argent non pas directement aux agents à besoins de financement mais
aux intermédiaires financiers, spécialement sous forme de
dépôts. Comme leur nom l'indique, les intermédiaires
financiers servent d'intermédiaire entre les agents à
capacité de financement et les agents à besoin de
financement9(*).
L'intermédiaire financier qui assure l'activité
d'intermédiation peut supporter des coûts liés à son
activité, ce qui influe directement sur les conditions d'emprunt.
I.1.3. La structure des systèmes financiers
Les structures et les fonctions des systèmes financiers
des différents pays sont complexes. Ces systèmes sont
formés de catégories d'institutions très diverses :
banques, compagnies d'assurance, fonds collectifs d'investissement,
marchés d'actions et d'obligations, etc. qui, toutes, font l'objet d'un
contrôle par l'Etat10(*). Mais d'une manière générale,
ces institutions peuvent être regroupées de façon à
distinguer ceux qui opèrent essentiellement dans la finance directe et
ceux qui sont dans la finance indirecte. L'importance relative de la finance
directe et de la finance indirecte est une caractéristique majeure des
systèmes financiers contemporains. La mesure de cette
caractéristique est complexe du fait que la distinction entre placements
directs et intermédiés n'est pas toujours évidente
(même acheter une action en bourse implique pour la plus part des
individus de passer par un intermédiaire, un trader ou un courtier de
bourse, etc.). Néanmoins les coûts relatifs à cette
opération peuvent s'avérer moins importants par rapport à
ceux liés aux opérations avec un intermédiaire financier
(une banque par exemple). Telle la raison qu'avancent ceux qui accordent une
importance économique aux marchés financiers.
Ainsi, on peut autrement comprendre le fonctionnement du
système financier à travers le croquis ci-après :
S
Source : Fait par l'auteur
FINANCE DIRECTE
FINANCE INDIRECTE
Intermédiaires financiers
Marchés financiers
FONDS
Ménages
Etat et collectivités
Entreprises
Reste du monde
Entreprises
Etat et collectivités Ménages
Reste du monde
FONDS
FONDS
FONDS
FONDS
Figure I.1. Les flux de fonds au sein du système
financier
I.1.4. Les composantes de la finance indirecte et
l'éternité du système bancaire
I.1.4.1. Le système bancaire
Il est mondialement reconnu qu'une économie sans moyens
de paiement est primitive. La monnaie par son sens parait un concept
générique aux significations et utilités variées.
Sa mise en circulation non contrôlée est susceptible d'engendrer
des déséquilibres conséquents au sein des
économies. C'est pourquoi elle doit passer par des procédures
complexes qui relèvent de la politique monétaire adoptée
dans chaque pays afin de garantir les équilibres économiques et
financiers.
La conduite de la politique est naturellement reconnue
à la banque centrale ; la banque des banques. Elle consiste
à maintenir l'équilibre entre l'offre et la demande de monnaie
afin d'agir sur le comportement de l'économie. On distingue la politique
monétaire expansionniste de la politique monétaire restrictive.
A) Le rôle de la banque centrale
C'est une institution chargée d'une mission
d'intérêt public qui joue un rôle prééminent
(«de premier rang ») sur les autres banques considérées
comme de « second rang ».
Elle détient le monopole de créer la base
monétaire, forme ultime de monnaie. Représentée autrefois
par l'or, elle est constituée aujourd'hui par la « monnaie banque
centrale» :
· les billets et ;
· la monnaie centrale.
La monnaie centrale correspond aux avoirs que les banques
commerciales (de « second rang ») détiennent sur des comptes
auprès de la Banque Centrale. Celle-ci devient la « banque des
banques » et assure leur pérennité en devenant prêteur
en dernier ressort.
Elle joue trois rôles :
ü Assurer l'émission de la monnaie fiduciaire et
contribuer ainsi à fixer les taux d'intérêt ;
ü Superviser le fonctionnement des marchés
financiers, assurer le respect des réglementations du risque (ratio de
solvabilité) des institutions financières (en particulier des
banques de dépôts);
ü Jouer le rôle de prêteur en dernier ressort en
cas de crise systémique ;
La Banque Centrale détient également la
responsabilité de la sécurité du système bancaire
par la maîtrise de la quantité de monnaie11(*).
Les banques centrales mettent en oeuvre la politique
monétaire au moyen de différents éléments, comme
:
1. La fixation du taux directeurs ;
2. la fixation du taux de réserves obligatoires (RO) ;
3. les opérations d'open-market12(*) ;
4. les interventions sur le marché des changes et gestion
des réserves d'or ;
Le taux d'intérêt du marché de
refinancement au jour le jour des banques commerciales est dirigé par la
banque centrale à travers le taux directeur. Nous verrons en
détails dans les points qui suivent la notion de taux
d'intérêt.
B) les banques commerciales
Le banquier est un intermédiaire financier qui pratique
la finance indirecte. Prestataire de services, il collecte les
dépôts des détenteurs de capitaux et les utilise pour son
propre compte en opérations de prêts aux emprunteurs ultimes. De
manière générale, l'activité des banques consiste
à s'endetter pour prêter. Ils transforment les
caractéristiques intrinsèques des actifs qu'ils acquièrent
tant au niveau des échéances qu'au niveau des risques, traitant
séparément, sous leur propre responsabilité, avec chacune
des parties.
Lorsque l'intermédiation bancaire est
privilégiée et que les agents ont recours au crédit pour
se financer, on parle « d'économie d'endettement». Lorsque la
finance directe est privilégiée et que les agents ont davantage
recours au marché financier, il y a désintermédiation
financière et on parle « d'économie de
marché13(*)».
De quelle nature qu'elle soit, d'une manière
générale, une banque dispose de 3 sources de financement :
1. Les ressources issues de la banque centrale :
Souvenons-nous d'un des rôles essentiels réservés à
la banque centrale, celui du préteur en dernier ressort. La banque
centrale procure des ressources fraiches aux banques commerciales moyennant un
« taux d'intérêt directeur » ;
2. Les fonds propres : une banque est une
société commerciale dont le produit est l'argent. Comme toute
société, les banques disposent des fonds propres provenant de
leurs actionnaires ;
3. Les ressources issues de la clientèle : le
rôle d'intermédiaire financier dévolu aux banques
commerciales renferme deux opérations essentielles, la collecte des
fonds et l'octroi des crédits. Les banques mobilisent des fonds
auprès de leurs clients à un coût relativement
inférieur à celui qu'elles exigent aux demandeurs de
crédit ;
On distingue plusieurs catégories
d'établissements de crédit selon leur importance
économique ou leur secteur d'activité. Citons parmi eux14(*) :
o Les banques d'affaire : Au sens
strict, une banque d'affaires n'est ni une banque de dépôt, ni un
établissement de crédit, mais une société de
conseil stratégique et financier qui travaille exclusivement pour des
entreprises pour des activités de « corporate finance
».
o Les banques de détail : Une
banque de détail est une entreprise de distribution de services
bancaires (collecte de dépôts, octroi de crédit, tenue de
comptes, mise à disposition de moyens d'échanges
monétaires, etc.) auprès de sa clientèle constituée
de tous les agents économiques (particuliers, artisans,
commerçants, entreprises, associations, collectivités locales,
administrations).
o les banques de financement : une
banque de financement est une banque, ou le département d'une banque,
dont l'activité d'octroi de crédit repose sur l'accompagnement
des grandes entreprises, investisseurs institutionnels, collectivités
territoriales et États dans leurs opérations financières
importantes et complexes, souvent dans un contexte international.
o Les banques en ligne : sont des
pure players de la banque sur Internet qui proposent à leurs
clients des services bancaires à distance, sans avoir de guichet ou
d'agence physiques pour réaliser leurs opérations.
o Les bancassurances : Le
néologisme bancassurance désigne une notion pouvant être
interprétée de diverses façons. Le premier s'entend comme
des services financiers intégrant des produits de la Banque et de
l'assurance : par exemple la souscription d'assurance des moyens de paiement
(perte de carte, de chéquier...) ou l'assurance de perte de revenus
(chômage, invalidité...) associée à la tenue d'un
compte courant. Le second concerne la manière dont est organisée
la collaboration entre la banque et l'assurance ou d'autres organismes non
bancaires.
o Les banques de dépôt :
Les banques de dépôt sont celles dont l'essentiel des ressources
sont issues de dépôts de leur clientèle. Ne disposant pas
suffisamment de fonds propres, ce type de banque peut être contraint par
la règlementation en vigueur et est très exposés aux
risques bancaires ;
o Les banques de développement :
Appelées aussi banques multilatérales de développement,
les banques de développement sont des institutions supranationales
créées par des Etats souverain qui en sont les actionnaires.
Leurs missions s'inscrivent dans le cadre des politiques de coopération
et d'aide au développement définies par ces Etats. Elles ont en
commun de favoriser le progrès économique et social des pays
émergeants par leurs activités de financement de projets, de
soutient aux investissements et à la création des richesses.
I.1.5. Les marchés financiers
Le marché financier est le lieu où vendeurs et
acheteurs, prêteurs et emprunteurs viennent à la rencontre les uns
des autres et signent des contrats de gré à gré ; contrats
par les quels s'opèrent des transferts des capitaux des agents à
excédents de financement vers les agents à déficit de
financement.
La partie du système financier la plus simple à
analyser est constituée par les marchés financiers. Pour bien
comprendre ces marchés, il est nécessaire de maîtriser un
certain nombre de distinctions concernant leurs principales
caractéristiques15(*).
I.1.5.1.. le marché primaire et le
marché secondaire (la bourse des valeurs mobilières)
On appelle marché primaire le marché financier
sur le quel les nouvelles émissions de titres, actions ou obligations,
sont proposées par les sociétés ou les Etats
émetteurs à des acheteurs appelés souscripteurs. Un
marché secondaire est, quand à lui un marché financier sur
le quel s'échangent des titres précédemment émis
(et donc de seconde main).
Le marché primaire des titres est peu connu du public
parce que la vente initiale des titres aux souscripteurs n'a pas lieu en
public. Elle est organisée pour le compte de
l'emprunteur-émetteur par une banque d'affaires (ou banques
d'investissement) qui organise l'émission et garantit le placement de
ces titres (ensemble des activités que l'on désigne par
underwriting) à un certain prix, en les vendant aux
investisseurs de gré à gré et au public par une offre
public (IPO, Initial Public offering).
Les Bourses sont des marchés secondaires sur lesquels
un certain nombre de titres sont cotés et échangés. Le New
York Stock Exchange (souvent appelé Wall Street, nom de la rue où
il est installé), la bourse de Tokyo (Kabuto Cho), le London Stock
Exchange et Euronext (qui réunit les bourses de Paris, de Bruxelles,
d'Amsterdam et de Lisbonne) sont les plus important marchés boursiers
du monde en ce qui concerne les actions.
I.1.6. Les institutions financières non bancaires
I.1.6.1. Les compagnies d'assurance
Le développement tant désiré par les
humains est porteur des risques avec les quels l'homme vit au jour le jour.
Désormais le changement économique apporte non seulement le
bien-être mais aussi l'incertitude dans le quotidien humain. Le risque
devient alors une préoccupation non négligeable pour garantir ce
bien-être. Le rôle de l'assureur va de ce fait consister à
identifier les risques humains, à organiser les exposés en
mutualité, à collecter leur épargne afin de couvrir les
éventuels sinistres16(*).
Le contrat (ou police) d'assurance a pour but le transfert de
risques :
· l'assuré cède un risque, par
définition aléatoire, à la compagnie d'assurances. Lorsque
le contrat prévoit une
franchise,
l'assuré conserve une partie du risque à sa charge.
· La compagnie d'assurances accepte le risque, en
échange de la prime (ou cotisation), dont il assure la garantie.
Les compagnies d'assurance jouent un rôle essentiel dans
le fonctionnement des systèmes financiers et économiques
modernes. Non seulement, elles assurent le bon fonctionnement de
l'économie en minimisant les risques, elles mobilisent également
d'importantes ressources indispensables au financement des investissements
productifs. Le produit de l'assurance constitue de ce fait un capital qui peut
être placé, investit et créer des nouvelles richesses.
Rappelons qu'il n'existe qu'une seule compagnie d'assurance en
République Démocratique du Congo, la SONAS.
I.1.6.2. Les fonds collectifs d'investissement
Un organisme de placements collectif en valeurs
mobilières (OPCVM) est un
portefeuille
dont les fonds investis sont placés en
valeurs
mobilières ou autres
instruments
financiers. Le fonds est constitué par des personnes privées
(investisseurs) et géré par une société de gestion.
I.1.6.3. Les fonds commun de pension
La sécurité sociale par son importance est
devenue un enjeu majeur de la vie socio-économique. Le travail humain
est porteur des risques qui d'une manière ou d'une autre méritent
d'être couverts. Employeurs et employés sont assujettis à
un régime de prestation social reconnu par la loi et mis en place par
les organisations de sécurité sociale. Ces organisations assurent
les risques socioprofessionnels à travers la gestion des fonds de
pension et divers.
Un fonds de pension (ou fonds de retraite) est un
fonds
d'investissement spécifique à la
retraite
par capitalisation. C'est l'outil de l'
épargne
retraite. C'est un
organisme
de Placement Collectif (OPC) gérant collectivement en capitalisation
les retraites et l'épargne salariale. Les fonds de pension sont
alimentés par l'épargne des salariés et souvent
complétés par l'entreprise, et versent des pensions.
Un fonds de pension fonctionne en :
· recevant les versements (des employés ou des
employeurs) ; ils serviront à augmenter le capital, et en
contrepartie le bénéficiaire recevra une part du capital (qu'on
appelle souvent points de retraite)
· percevant les revenus du capital déjà
investi ; une partie servira à payer les frais de gestion, le reste
grossira le capital (mais le nombre de parts ne change pas, seulement leur
valeur).
· décaissant des pensions, sous forme de
rente
viagère ; le nombre de points du bénéficiaire est
baissé à due-concurrence tandis que le capital nécessaire
est, si besoin, vendu.
Le fonds de pension détient et gère un
portefeuille d'
actifs financiers
(
actions et
obligations
notamment). Aux variations de capital dues aux achats, ventes et
réinvestissement des revenus, s'ajoute des variations en fonction de la
situation économique globale, booms (et bulles) qui l'augmentent par des
plus-values et crises
qui le réduisent (
moins-values), mais
cela n'a pas autant d'importance qu'on peut le croire17(*).
A 23 ans si Paul accède une profession quelconque
assujettie au régime de sécurité sociale, il peut financer
sa retraite jusqu'à l'âge maximum prévu pour la retraite.
Cette période constitue un avantage pour le fonds de pension qui
profiterait de l'épargne de Paul pour financer les investissements
productifs, générateurs de richesse de Jean. Il existe en RDC un
fonds de pension dont le monopole est attribué à l'Institut
National de Sécurité Sociale qui n'assure qu'en partie sa vraie
mission. La gestion du régime général congolais de
sécurité sociale gère à ce jour cinq
éventualités sur neuf prévues par la Convention 102 de
l'O.I.T. regroupées en trois branches :
· Branches des pensions (Invalidité, retraite et
survivant);
· Branches des risques professionnels (accidents de
travail et maladies professionnelles) ;
· Branches des allocations familiales (charges
familiales).
Bref, L'INSS n'assure pas la couverture totale de la
sécurité sociale (santé, remboursement des frais
médicaux et autres allocations).
SECTION II
LE DOGME DU DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE
Le changement de mode de vie, des conditions vitales et de
l'environnement dans le quel il vit constituent le but ultime pour le quel
l'humain consent des efforts délibérés et éternels.
L'homme, de par son comportement, a une pulsion naturelle pour le
développement bien que l'on puisse observer dans les pays pauvres,
surtout parmi les populations démunies, une réelle aversion au
changement. L'une des aspirations les plus déterminantes de son oeuvre
est l'amélioration du bien-être qui se résout notamment par
la satisfaction de ses besoins, la quelle satisfaction est conditionnée
par l'utilité qui se cache derrière les biens et les services.
Ainsi, la finalité du développement économique que nous
allons voir dans les lignes qui suivent consiste à répondre
à cette logique.
I.2.1. Définition
Le développement est l'un des concepts
énigmatiques à avoir fait couler beaucoup d'encres dans
l'histoire de la littérature. Terme apparu après la seconde
guerre mondiale, le développement désigne une amélioration
à la fois des structures mentales, sociales, économiques,
environnementales visant à transformer tout homme et tout l'homme.
François PERROUX18(*) pense que le développement économique
est l'accroissement durable du bien-être de la majorité de la
population, moyennant un processus multidimensionnel de transformation des
structures sociales, des mentalités populaires et des institutions
nationales.
Au vu de la définition de PERROUX, il s'observe que le
concept développement économique renferme en son sein deux
dimensions :
1. Une dimension quantitative liée à la
croissance économique par l'accroissement du produit national par
tête ;
2. Une dimension qualitative liée aux transformations
structurelles qui visent une plus grande égalité dans la
distribution du revenu, l'assurance à tous d'un revenu minimal vital, la
réduction du chômage et du sous-emploi, l'amélioration de
la qualité des ressources ainsi que les changements positifs dans les
attitudes, les institutions et les valeurs.
En règle générale, le
développement économique se traduit donc par une
amélioration nette de la qualité de vie pour la majorité
des populations. Ainsi, Le développement économique, dans sa
globalité, est un processus par lequel une nation réalise des
taux de croissance positifs qui s'accompagnent d'une répartition
équitable des revenus réduisant la pauvreté et qui permet
une amélioration du bien-être de la majorité de la
population.
Analysons les concepts renfermés dans cette
définition opérationnelle du développement
économique en les mettant en lien avec la croissance.
I.2.2. généralités sur la croissance
économiques
I.2.2.1. Phénomène de la croissance
François PERROUX définit la croissance comme un
processus continu et soutenu d'élévation de la production
réelle d'un pays dans le temps. Au-delàs d'une variation
quantitative de la production agrégée des biens et services,
plusieurs auteurs font intervenir les aspects démographiques dans la
croissance économique, la définissant comme une augmentation
quantitative du produit net par tête dans un pays au cours d'une
période donnée.
A) Mesure de la croissance
Pour mesurer les performances d'une économie dans le
temps, on se rapporte à la variation de son produit intérieur
brut(PIB). Ainsi, le taux de croissance du PIB, est l'indicateur qui permet
d'apprécier les performances d'une économie ou de comparer ses
performances à celles d'autres économies. Mais, étant
donné que la variation du PIB nominal est tributaire non seulement de la
variation quantitative de la production mais également de la variation
des prix, les économistes préfèrent recourir au PIB
réel, qui ne tient compte que de la quantité produite, pour
mesurer la croissance de l'économie.
B) Les déterminants de la croissance
Selon l'école classique, à l'origine de la
croissance se trouve l'accumulation du capital. Les capitalistes
réinvestissent le surplus de leur production dans des projets productifs
qui favorise l'essor du capital. Les postkeynésiens HARROD et DOMAR
pensent que c'est le rapport entre le taux d'épargne et le coefficient
du capital qui est la source de la croissance. Et plus tard, SOLOW a
renchéri cette idée en situant les sources de la croissance en
l'épargne qui permet de financer l'investissement qui est
déterminant pour la formation du capital, au progrès technique et
à la croissance démographique.
De nos jours, il convient de savoir qu'en dehors de ces
facteurs cités ci-haut, plusieurs travaux ont
révélé d'autres sources de la croissance basées sur
des facteurs non quantitatifs tels que la gouvernance, la stabilité
politique, la qualité des institutions... qui par moment agissent de
manière moins négligeable sur l'environnement et la
qualité de la croissance. Nous verrons dans le détail, au
deuxième chapitre, les différentes théories qui insistent
sur l'implication des éléments du système financier, tels
que détaillés ci-haut, à l'accumulation, à la
croissance et au développement économique.
I.2.2.2. Croissance, transformation et
bien-être
1. Croissance et transformation
La révolution industrielle constitue pour beaucoup la
clé de voute du progrès technologique et économique que
connaissent la majeure partie des états du nord. Elle est le sort des
grandes recherches consenties par les pays du nord et dont une croissance
régulièrement soutenue a été le résultat.
Certains auteurs considérant que la croissance économique
s'auto-génère soutiennent l'hypothèse de
« industrie industrialisante » pour expliquer que la
croissance économique peut devenir génératrice du
progrès dans la mesure où l'industrie pourrait en
elle-même produire d'autres industries. On voit ainsi dans la croissance
économique une production capable d'attirer davantage de production.
Une industrie qui fabrique de tracteurs, par exemple, produit
dans sa chaine des valeurs d'éventuelles industries agricoles et de
même un agriculteur des maïs inciterait un éventuel
investisseur à démarrer une usine de fabrication de la
bière si une autre industrie pourrait produire et lui fournir des
équipements dédiés à la fabrication de la
bière. La croissance économique doit en principe changer,
à chaque fois qu'elle se présente, le paysage du tissu
économique et la structure économique d'un pays ou d'une
région.
Rober Barro [1990] mettant le capital public au centre du
développement économique soutient l'idée selon laquelle
les dépenses publiques en capital constituent un véritable moteur
de croissance et du bien-être. Il considère que
l'aménagement des routes et infrastructures communes, le transport en
commun, les réseaux de télécommunication, les
écoles et hôpitaux nécessitent des lourds investissements
qui ne peuvent être assurés que par le pouvoir public. En soi ces
infrastructures, non seulement transforment le paysage du pays et sa structure
économique, mais accélèrent également la croissance
économique. Or une économie qui connait une bonne croissance
fournira suffisamment des ressources, en termes d'impôt, à l'Etat
qui en a besoin pour financer davantage les dépenses publiques en
investissement. Rappelons que la RDC connait un rythme de croissance positif
depuis 2002 jusqu'à ce jour.
Nous voyons au travers de cette réflexion le rôle
combien important que joue l'Etat dans le processus de croissance et de
développement. La croissance en elle-même est capable de beaucoup
de bonnes choses, si seulement elle est bien entretenue.
2. Croissance et bien-être
La croissance ne doit pas être adorée pour
elle-même. Ses mérites découlent de sa capacité
à améliorer le niveau de vie des personnes ou à
réduire la pauvreté. Cela est rendu possible lorsqu'elle se fait
accompagner d'une bonne répartition des revenus issus de la production.
L'incidence de la pauvreté correspond à la
fraction des pauvres dans l'effectif de la population et l'une des
finalités de la croissance économique serait de la
réduire. En effet, une croissance de qualité devrait
premièrement se traduire par une réduction du nombre de personnes
vivant en deçà du seuil de pauvreté, car elle suppose un
accroissement du revenu moyen ou du revenu par habitant. Mais il faudrait
également que la croissance soit accompagnée d'une bonne
redistribution ou répartition de ses fruits entre les différents
participants à l'activité économique. Une question ayant
beaucoup retenu l'attention des économistes et praticiens du
développement est celle du degré de dépendance entre
croissance économique et distribution de revenus. Bourguignon
décompose la distribution de revenus en deux effets : effet de
croissance et effet distributionnel. Le premier effet se manifeste par un
changement proportionnel dans le revenu, la distribution n'ayant pas
changé, et le deuxième se traduit par un changement de
distribution du revenu relatif qui ne dépend pas du revenu
moyen.19(*)
Une large partie de la littérature contemporaine
soutient que le bien-être croît avec le revenu réel, tant
pour les individus que pour les nations. La théorie
microéconomique du comportement du consommateur postule que la
satisfaction des individus est une fonction croissante de leurs
possibilités de consommation. La théorie macroéconomique
postule que la consommation, tant privée que publique, détermine
généralement les niveaux de bien-être dont peut jouir la
population du pays et que l'objectif de croissance concerne le bien-être
futur des nations. En pratique, comme le degré de satisfaction des
préférences individuelles ne peut pas être directement
observé, toute évaluation du bien-être doit reposer sur des
approximations. L'approximation la plus fréquente est le revenu
réel : en ce qui concerne les individus, le revenu réel contraint
la capacité de consommation ; au niveau d'une nation, la production des
biens de consommation et d'investissement contribue au bien-être
présent et futur des individus.
Rendre la croissance plus favorable aux pauvres
nécessite des politiques axées directement sur la
répartition des revenus. Il s'observe que dans les pays en
développement, particulièrement en Afrique subsaharienne, les
gouvernements mettent souvent en oeuvre des politiques imparfaites en faveur
des riches, ce qui contribue à maintenir, voire à accentuer, les
inégalités entre les groupes sociaux.
A la suite des travaux d'Armatya Sen, le Programme des Nations
Unies pour le Développement (PNUD) a mis au point, depuis 1990, un
Indicateur du développement humain (IDH) qui adjoint au PIB deux indices
de qualité de vie : la longévité (espérance de vie)
et l'éducation (taux de scolarisation). L'OCDE acte les multiples
raisons pour lesquelles le revenu réel n'offre qu'une approche
très biaisée du bien-être. Un surcroît de PIB par
habitant, à partir d'un niveau déjà élevé,
peut avoir un effet décroissant sur le bien-être. D'aucuns
estiment cependant que l'indicateur de bien-être le moins imparfait reste
le PIB par habitant.
Conclusion partielle
Le développement dont il est question est une dynamique
dont l'existence est conditionnée par une série d'exigences de
natures diverses. Il requiert le respect d'exigences d'ordre politique, social,
psychologique, scientifique, institutionnel et économique20(*). Les exigences
économiques consistent en la mobilisation et la concentration du
surplus économique en vue de son utilisation planifiée pour le
développement. Le choix de transférer le pouvoir
d'achat dans le futur constitue l'essence du système financier et une
garantie de la performance des entreprises en recherche constante des capitaux.
La performance des entreprises est une garantie de la disponibilité des
biens et services dans une économie, utiles à la satisfaction des
besoins individuels.
L'objectif de ce premier chapitre qui s'achève a
justement consisté à mettre en claire cette démarche selon
une approche sémantique consistant à expliquer les
différents concepts propres au système financier et au
développement économique. Il a donc été question
de présenter premièrement l'architecture d'un système
financier moderne en vue de déceler les voies possibles (finance directe
et finance directe) grâce auxquelles les ressources peuvent être
transférées des agents économiques créditeurs vers
les agents économiques débiteurs afin de soutenir leur action
indispensable au changement économique et au bien être. Une autre
partie de ce chapitre a consisté à mettre en lumière le
concept de développement économique avec son conjoint la
croissance économique.
CHAPITRE II
ETUDE DE LA RELATION SYSTEME FINANCIER - DEVELOPPEMENT
ECONOMIQUE : UNE APROCHE THEORIQUE
L'économie elle-même nous enseigne que la
recherche du bien-être est au coeur de sa science et gouverne toutes ses
théories dans une démarche qui consiste à expliquer
comment parvenir à ce bien-être avec des ressources
limitées confrontées aux besoins illimités de
l'humanité. Cette partie du travail consiste justement à adopter
cette approche afin d'expliquer théoriquement dans quelles conditions le
système financier peut servir au développement économique
et le développement économique à son tour influer sur
l'épargne et l'investissement.
Jean-Paul Paullin & Anne Gaël Vaubourg
[1998]21(*) pensent que
le fait de lier proportionnellement le niveau de production au montant du stock
de capital permet d'expliquer le taux de croissance de l'économie par la
façon dont l'épargne est captée et orientée vers
l'investissement. On peut ainsi comprendre comment l'efficacité du
système financier (c'est-à dire sa capacité à
répondre aux préférences des épargnants et à
sélectionner les investissements) agit non seulement sur le niveau mais
aussi sur le rythme de croissance de l'activité économique.
Procédant par les théories sur le
développement financier et économique pour aboutir à la
revue de la littérature, le deuxième chapitre de ce
mémoire met en lumière cette thématique dans une
démarche consistant à mettre en évidence les
modèles conçus par les grands penseurs de la science
économique pour ensuite évaluer les résultats et les
conclusions des certains chercheurs.
SECTION I
LES MODELES DE DEVELOPPEMENT FINANCIER ET
ECONOMIQUE
Grâce au chapitre premier de ce travail on peut
comprendre l'importance de l'épargne et de l'existence des
intermédiaires financiers dans le processus d'accumulation,
d'investissement et de croissance. En effet, la meilleure mobilisation de
l'épargne, la diversification efficace des risques, l'évaluation
des projets d'investissement sont autant de fonctions remplies par le
système financier qui peuvent expliquer cette influence positive sur la
croissance. Les théories qui enseignent sur cette approche sont
nombreuses et nous sélectionnons ici quelques unes pour mettre en
lumière ces hypothèses.
II.1.1. Le modèle Harrod-Domar
II.1.1.1. Le modèle de croissance classique aux
origines du modèle Harrod-Domar
Signalons que la fonction de production globale :
Y = f(K,L) est au coeur de tout modèle de
croissance économique. C'est une fonction qui peut prendre des
nombreuses formes différentes, selon la nature de ce qui constitue le
véritable rapport entre les facteurs de production (K et L par exemple)
et la production globale Y. La forme exacte de la fonction f (qui
définit l'ampleur de l'augmentation de la production en réaction
aux changements de K et de L) est l'élément distinctif de
nombreux modèles de croissance. En fait, le débat
théorique auquel donne lieu la croissance économique dans les
ouvrages porte sur la meilleure façon de représenter le processus
de production.
Le modèle Harrod-Domar a largement servi
(peut-être même trop) dans les pays en développement pour
étudier les rapports entre la croissance et les besoins en capitaux. Il
se fonde sur une observation de la réalité montrant qu'une partie
des actifs sont au chômage et part de l'idée que le capital
constitue le facteur déterminant obligatoire de la production et de la
croissance. On peut comprendre le modèle22(*) suivant cette démarche :
Les équations 2.1, 2.2 et 2.3 sont en rapport
étroit et décrivent ensemble les modalités
d'évolution progressive des réserves de capital (K). Ces trois
équations calculent d'abord l'épargne totale, qu'elles relient
ensuite au nouvel investissement, avant de décrire enfin, comment le
nouvel investissement change la taille des réserves de capital. Pour
calculer l'épargne, nous prenons l'approche la plus directe partant de
l'hypothèse que l'épargne constitue une part fixe du
revenu :
S = s x Y [2.1]
S (majuscule) représente la valeur totale de
l'épargne, et s (minuscule), le taux d'épargne moyen.
L'équation suivante relie l'épargne à
l'investissement. Si l'on considère que toute la production des biens et
services produits par l'économie doit servir à la consommation
courante et à l'investissement et que tout revenu gagné par les
agents doit être consommé ou épargné tel que vu au
chapitre premier, comme la production est égale au revenu, il s'en suit
que l'épargne doit être égal à l'investissement.
S = I [2.2]
Nous sommes maintenant à mesure de montrer comment les
réserves de capital changent progressivement. Deux forces principales
en déterminent l'évolution : les nouveaux investissements
(qui s'ajoutent aux réserves de capital) et la
dépréciation (qui réduit lentement la valeur du capital
existant au fil des années). A l'aide de la lettre grecque delta (?),
qui représente le changement de valeur d'une variable, nous exprimons le
changement du capital par ?K qui est déterminé comme suit :
?k = I - (d x k) [2.3]
Dans cette formulation, d est le taux de
dépréciation du capital quel l'on peut simplement comprendre par
l'amortissement. Le premier terme (I ) indique que le capital augmente chaque
année du montant du nouvel investissement et le terme -(d x k)
montre que le capital diminue chaque année à cause de la
dépréciation du capital existant. Pour simplifier
légèrement les équations 2.1, 2.2 et 2.3 ; on peut
écrire :
?k = sY - d x k [2.4]
Avec :
k = les réserves de capital
Y = le revenu
s = le taux d'épargne
d = le taux de dépréciation de capital compris
comme le taux
d'amortissement
II.1.1.2. le coefficient de capital et le modèle
Harrod-Domar
Dans le modèle Harrod-Domar avec intensité
capitalistique, la fonction de production a une forme très
précise, dans la quelle la production est par hypothèse, une
fonction linéaire du capital (et du seul capital). Elle se
définit comme suit
Y = (1/v)k ou Y =k/v [2.4]
dans la quelle v est une constante. Dans cette
équation, les réserves de capital sont multipliées par le
chiffre fixe 1/v pour calculer la production global. Si v=3 et qu'une
firme possède un capital de 30 millions USD, sa production annuelle sera
de 10 millions USD. La constante v devient le coefficient de capital,
puisqu'en remodelant les termes de l'équation 2.1, nous obtenons :
v = k/Y [2.5]
Le coefficient de capital étant un paramètre
très important dans ce modèle. Il s'agit d'un ratio mesurant la
productivité du capital et de l'investissement. L'exemple donné
ci-dessus le prouve. Ce coefficient donne une indication de l'intensité
de capital dans le processus de production.
Les économistes calculent fréquemment le
coefficient d'accroissement marginal du capital et du produit,
l'incremental capital-output ratio (ICOR), pour
déterminer l'impact supplémentaire (ou marginal) sur la
production.
Jusqu'à présent, nous avons analysé la
production totale, et non la croissance de la production. Il est facile de
convertir la fonction de production de l'équation 2.4 pour relier les
changements de production au changement des réserves de capital :
?Y = ?K/v [2.6]
Le taux de croissance de la production, g, est
simplement égal à l'augmentation de la production divisée
par le montant de celle-ci, ?Y/Y. En divisant les deux termes de
l'équation 2.6 par Y, on obtient :
g = ?Y/Y = ?K/Yv [2.7]
Enfin, à partir de l'équation 2.4, nous savons
que le changement des réserves de capital ? est égale
à l'épargne moins la dépréciation du capital
(?k = sY - d x k). En remplaçant par le terme droit de
l'équation 2.4 le terme relatif à ?K dans l'équation 2.7
et en procédant à une simplification, on arrive au rapport
fondement Harrod-Domar pour une économie :
g = (s/v) - d [2.8]
où
g = taux de croissance économique
s = taux d'épargne
v = coefficient de capital
d = dépréciation du capital.
A la base de cette équation, on trouve la thèse
selon la quelle le capital créé par l'investissement est le
déterminant principal de la production et que l'épargne permet
l'investissement. Elle focalise l'attention sur deux éléments
indispensables au processus de croissance : l'épargne (s) et la
productivité du capital (v). Sans parler de ses forces et ses
faiblesses, le modèle Harrod-Domar diffuse un message clair :
« Epargnez davantage et faites des
investissements productifs, et votre économie se
développera ».23(*)
II.1.2. Epargne étrangère et croissance
économique.
Dans le passé, des nombreux pays ont ajouté
l'épargne étrangère à l'épargne
intérieure pour contribuer à financer leurs investissements et
leur croissance. Les USA ont fait fortement appel à l'épargne
étrangère, en particulier pendant la période
antérieure à la guerre de Sécession, de 1835 à
1860, puis, à nouveau, à la fin du XIXe siècle
pour financer entre autres choses, l'expansion de leur réseau
ferroviaire. Pour comprendre cette dynamique, referons-nous aux notions de la
comptabilité nationale classique qui donne la meilleure perception du
rapport entre l'investissement, l'épargne intérieure,
l'épargne étrangère et l'équilibre
commercial ; elles nous indiquent que l'investissement total (I)
doit être égal à l'épargne totale (S), la quelle,
à son tour, se compose de l'épargne intérieure
(Sd) et de l'épargne étrangère
(Sf).
Pour comprendre, posons :
Y = C + I + G + X - M [2.9]
Où X représente les exportations et M les
importations. Côté dépenses, tout le revenu doit être
consommé, épargné ou donné aux pouvoirs publics
sous forme d'impôts :
Y = C + Sp+T [2.10]
On notera que le terme de l'équation relatif à
l'épargne se rapporte, dans cette notion, à l'épargne
privée. Comme les deux équations sont égales à Y,
l'équilibre sera donné par :
C + I + G + X - M = C + Sp + T [2.11]
En soustrayant C de deux termes et en redisposant ceux-ci, on
obtient :
I = (T-G) + Sp + (M - X) [2.12]
Le premier terme du côté droit (T-G)
représente l'épargne publique, et le second terme (Sp)
est l'épargne privé. (M-X) représente à la fois le
défit de la balance des paiements et l'épargne
étrangère. Quand les importations d'un pays (M) dépassent
ses exportations (X), l'écart doit être financé par des
flux des capitaux provenant de l'étranger (aide étrangère,
prêts bancaires, flux de capital, etc.) et qui représente
l'épargne l'étrangère. Toute la partie droite de
l'équation représente la somme de l'épargne
intérieure et étrangère, soit24(*) :
I = Sd + Sf
[2.12]
Ou traditionnellement : I - Sd = M - X
Ces hypothèses rendent compte de la dynamique du
commerce international sur l'investissement et la croissance. Les exportations
nettes constituent un des canaux habituels d'entrée des capitaux et des
devises étrangères dans un Etat. Dans ces conditions, la banque
centrale pourra mobiliser d'importantes réserves
étrangères et bien asseoir sa politique monétaire.
SECTION II
REVUE DE LA LITTERATURE
Le développement financier, à travers la
mobilisation de l'épargne, l'allocation efficace des ressources, le
contrôle managérial, la gestion des risques et l'offre de services
facilitant l'échange, stimule-t-il réellement la croissance
économique ? Depuis le 19ème siècle, de
nombreux auteurs ont défendu l'idée de l'effet
bénéfique du développement financier pour
l'économie. Schumpeter (1911) explique que les banques jouent un
rôle déterminant dans la croissance économique dans la
mesure où elles favorisent l'innovation à travers les services
financiers qu'elles fournissent.
Cependant, d'autres auteurs doutent du rôle positif du
système financier dans la croissance économique. Robinson (1952)
prétend que le développement financier suit la croissance
économique. Ces oppositions théoriques se retrouvent dans Patrick
(1966) qui propose de distinguer le développement financier «
initié par l'offre » du développement financier «
induit par la demande »25(*).
II.2.1. Efficacité du système financier sur le
développement
Le lien positif entre le développement financier et la
croissance économique a été mise en évidence par
plusieurs études (Gelb, 1989; World Bank, 1989; Roubini et
Sala-i-Martin, 1992; Atje et Jovanovic, 1993; King et Levine, 1993). La plupart
de ces études sont basées sur une analyse en coupe transversale,
consistant à régresser le PIB réel par tête moyen
sur l'indicateur de développement financier et un ensemble de variables
de contrôle incluant les conditions initiales et les
caractéristiques pays.
· Les premières études portant sur la
causalité sont celles de Gupta (1984), King et Levine (1993a), et Jung
(1986). Plus récemment, Demetriades et Hussein (1996) ont
étudié la causalité entre le développement
financier et la croissance sur un échantillon de 16 pays. Ils montrent
que le sens de causalité est spécifique au pays; il est soit
unidirectionnel, soit bidirectionnel ;
· L'Afrique Sub-Saharienne (ASS) a également fait
l'objet d'une poignée d'études empiriques, en ce qui concerne le
lien finance-croissance. Ce sont: Bhatia et Khatkhate (1975), Spears (1992),
Gelbard et Leite (1999), Collier and Gunning (1999), Ndikumana (2000), Ghirmay
(2004), Kpodar (2005) et Aka (2007). Ces études mettent en
évidence le rôle positif du développement financier dans le
développement économique. Cependant, la majorité de ces
études, qu'elles soient sur l'Afrique ou non, se sont concentrées
sur la croissance du PIB réel (ou PIB réel par tête) ;
· Mckinnon (1973) et Shaw (1973) font l'extension de
l'argument de Goldsmith (1969). Ils soutiennent que le développement
financier n'implique pas seulement un accroissement de la productivité
du capital, mais aussi une hausse du taux d'épargne et, par
conséquent, un volume d'investissement plus grand. Contrairement
à Goldsmith (1969) qui a endogénéisé la croissance
et les intermédiaires financiers, Mckinnon (1973) et Shaw (1973) ont
plutôt analysé les effets de la « répression
financière », c'est-à-dire le maintien de taux
d'intérêt bas et l'intervention publique dans les activités
des banques, sur l'épargne et l'investissement. La répression
financière réduit les incitations à épargner. Ce
qui influe négativement sur l'investissement et la croissance
économique. Ainsi, Mckinnon et Shaw sont favorables à la
libéralisation financière permettant la hausse des taux
d'intérêt qui incite les ménages à accroître
leur épargne. Du point de vu empirique, McKinnon (1973) étudie le
lien entre le système financier et le développement
économique en Argentine, au Brésil, au Chili, en Allemagne, en
Indonésie, en Corée et en Thaïlande après la
deuxième guerre mondiale. Il conclut que les systèmes financiers
fonctionnant parfaitement stimulent la croissance économique. Ainsi, le
niveau de développement financier est un « bon indicateur
prévisionnel » des taux de croissance économique,
d'accumulation du capital, et de changement technologique (King et Levine,
1993b; Levine, 1997).
L'importance des facteurs financiers va être prise en
compte dans une nouvelle catégorie de modèles de croissance
endogène intégrant le secteur financier. Dans ces modèles,
le système financier dans son ensemble (banques, intermédiaires
financiers, marchés des actions et des obligations, etc.) permet la
collecte de l'épargne et d'en faire bon usage. Le système
financier permet de réunir les agents, de collecter, d'analyser et de
transmettre l'information à moindre coût. Un système
financier fonctionnant efficacement draine les ressources disponibles vers les
projets les plus rentables susceptibles d'accroître la
productivité et, par conséquent, la croissance économique
; il élimine le risque de liquidation prématurée d'actifs
productifs permettant l'accumulation du capital physique et du capital humain
sources de croissance économique. Le système financier permet une
diversification du risque technologique et rendent plus attractive la
spécialisation des investissements, facilitant ainsi l'accroissement de
la productivité marginale du capital.
II.2.2. l'hypothèse de l'inefficacité du
système financier
Il existe une antithèse dont le chef de fil est
Robinson (1952), qui prône la passivité de la finance dans le
développement économique. Plus précisément, selon
Robinson, le développement financier suit la croissance et le
développement économique, et que les sources de la croissance
devraient être recherchées ailleurs. Un point de vue similaire est
développé par Friedman et Schwartz (1963) sur la demande de
monnaie. Ce point de vue est basé sur le fait que le ratio masse
monétaire (M2 ou M3) au PIB nominal, c'est-à-dire M2/PIB, qui est
la mesure classique du développement financier utilisée dans la
littérature, est aussi l'inverse de la vitesse de circulation de la
monnaie. Par conséquent, Robinson pense qu'une corrélation
positive entre le niveau de développement financier et le PIB
réel peut provenir d'une baisse de la vitesse de circulation de la
monnaie. Si tel est le cas, alors le lien positif entre le
développement financier et le PIB réel par tête peut
refléter une élasticité de la demande de monnaie par
rapport au revenu supérieur à un. Par conséquent, sur
cette base le sens de la causalité partirait du PIB réel vers le
développement financier, et cela à travers la demande de
monnaie26(*).
Remarquons que le lot d'auteurs passés en revue
ci-dessus, aux conclusions surprenantes et variées, se complètent
plus qu'ils ne se contredisent. En réalité la relation positive
entre le système financier et le développement économique
est évident. Sans système financier, toute économie serait
asphyxiée. La monnaie doit exister, les banques doivent
intermédier, les marchés financiers ont leur place dans
l'économie ; c'est seule une organisation exacerbée ou non
rationnelle du système financier qui peut s'avérer nuisible
à l'économie et susciter une insécurité
générale d'où découle le concept de risque
systémique.
SECTION III
DEVELOPPEMENT FINANCIER ET RISQUE SYSTEMIQUE
Nul n'est sans ignorer l'expérience dramatique de la
crise financière internationale de « Subprime 2008»
déclenchée aux Etats-Unis ou de tant d'autres manifestées
bien avant dans d'autres pays. A cause de l'insolvabilité des
ménages américains bénéficiaires des crédits
immobiliers et de l'exercice de la titrisation opérée par les
banques américaines. Les crédits risqués ont
été transformés en obligations et ont
pénétré le marché financier. Le risque étant
devenu général, la crise comme par contagion, a affecté le
secteur réel américain, européen puis africain.
La leçon à tirer de cette crise est
simple : la libéralisation financière, la globalisation
financière et/ou le développement financier n'est pas que porteur
de croissance et de développement économique, sa mise en oeuvre
et son intensification constituent un accélérateur de risques
dont l'avènement ou la manifestation peut conduire à des
déséquilibres difficilement maitrisables jusqu'à
déclencher un réel ralentissement économique.
Michel Aglietta écrit que :
« ...La sous-évaluation et la
dissémination insuffisante des risques provoquent des effets de
contagion et de fuite vers la qualité. L'intermédiation
financière est organisée pour affronter ces problèmes. Il
existe des conceptions profondément différentes de
l'intermédiation. L'une est fondée sur la transformation d'actifs
par les intermédiaires. L'autre est construite sur la largeur, la
diversité et la profondeur des portefeuilles d'actifs
négociés dans les marchés. La première conduit
à la prépondérance des banques, la seconde à celle
des investisseurs institutionnels dans les marchés financiers. On
conçoit que la libéralisation financière, en faisant
pénétrer la deuxième conception dans des systèmes
entièrement fondés sur la première, ait créé
des dysfonctionnements durables et des comportements inadaptés qui ont
accentué la fragilité financière... »27(*)
On voit dans la pensée d'Aglietta, apparemment adepte
de la finance indirecte ou du banquier intermédiaire, l'idée d'un
dysfonctionnement du système financier occasionné par
l'intensification des marchés financiers là où le
système bancaire est prédominant. Comme pour dire que
l'effondrement des économies dû au dysfonctionnement du
système financier trouverait son origine dans la dynamique des
marchés boursiers.
Pour sa part, Philippe Lagayette pense :
« qu'il ne faut pas perdre de vue que les
transformations des systèmes financiers ont pour premier effet de
constituer un apport au bon fonctionnement du système économique.
Au niveau individuel, elles élargissent les possibilités des
choix des agents en leur procurant plus de facilités et d'instruments
pour gérer leurs actifs, trouver des financements et couvrir leurs
risques. Sur un plan collectif, les conditions de financement et les montants
distribués évoluent de façon plus souple : il devrait
donc en résulter une amélioration des ressources,
c'est-à-dire une réorientation vers les emplois
économiquement les plus rentables. Mais il est vrai qu'en contre partie,
chacun doit adopter ses comportements à cette « nouvelle
donne » financière, agents non financiers comme
intermédiaires financiers »28(*).
Thorsten Beck, professeur d'économie à
l'Université de Tilburg, président de l'European Banking Centre
et ancien chercheur à la banque mondiale tranche :
« ... Les théories économiques
divergent radicalement sur le rôle joué par les banques et les
marchés dans le développement d'un secteur financier ainsi que
leur lien avec la croissance économique. Répondre à ces
questions est essentiel: il s'agit d'orienter concrètement les
politiques économiques. Si des indicateurs permettent de relier la
croissance économique au système financier, il n'existe en
revanche aucune preuve permettant de soutenir les banques au détriment
des marchés-ou inversement. Selon une «logique de services»,
c'est bien plutôt la complémentarité entre les deux acteurs
qui est déterminante... »29(*)
Beck estime qu'alors que des difficultés importantes
dans l'accès à l'information et aux transactions n'incitent pas
les épargnants à confier leurs économies à des
entreprises, les banques et les marchés peuvent en théorie,
aider à surpasser ces difficultés. Les banques peuvent tout
d'abord réduire les coûts liés à l'acquisition et
au traitement des informations sur les entreprises et les projets en
évaluant les emprunteurs potentiels, permettant ainsi d'augmenter
l'épargne et l'accumulation du capital dans l'économie.
Cette dynamique révèle le rôle important
que joue l'information dans la performance comme dans le dysfonctionnement des
banques et des marchés. Donc, ni les intermédiaires financiers
(Banques, assureurs,...) ni les marchés financiers sont néfastes
au bon fonctionnement des économies, c'est la qualité et la
gestion de l'information de l'un comme de l'autre qui provoque des
disfonctionnements au sein des économies. Une information mal transmise
au banquier peut l'amener à sélectionner des investissements
moins sures et conduire à un risque de crédit majeur ; de
même la différence d'information entre agents des marchés
financiers est susceptible de surcapitaliser ou de sous-capitaliser une
entreprise ou un groupe d'entreprises moins performantes réunies autour
d'un indice boursier au point de conduire à une crise
générale. Si les marchés et les banques sont
vulnérables, alors l'asymétrie de l'information
est un paramètre sur le quel banques et marchés devront veiller
le plus. L'asymétrie de l'information stimule la fragilité des
banques et des marchés qui constituent les piliers sur les quels sont
bâties les économies.
II.3.1. Asymétrie d'information :
Anti-sélection et risque moral
L'asymétrie de l'information est un aspect essentiel
des marchés financiers. Elle consiste pour une partie à une
transaction à avoir une connaissance insuffisante de l'autre partie pour
prendre des décisions exactes. Par exemple, les dirigeants d'une
société savent s'ils sont honnêtes ou pas, s'ils disposent
d'une meilleure information sur la solidité de leur affaire par rapport
à celle dont disposent leurs actionnaires30(*).
L'analyse de la manière dont les problèmes
d'information asymétrique affectent les comportements économiques
renvoie à la théorie de l'agence. Et la présence d'une
asymétrie d'information conduit aux problèmes de
l'anti-sélection et du risque moral ou aléa moral.
II.3.1.1. L'anti-sélection
Elle provient d'une information asymétrique dans la
phase qui précède la conclusion d'une transaction. Les agents qui
désirent le plus activement obtenir des prêts sont ceux-là
même qui sont porteurs du risque de crédit potentiellement le plus
élevé. Ainsi, les parties qui ont le plus de chances de produire
un résultat non désirable sont celles qui aspirent le plus
à s'engager dans la transaction. Par exemple, des preneurs des risques
téméraires, ou même des véritables escrocs, voudront
d'autant plus obtenir des prêts qu'ils sont bien conscients que leur
probabilité de rembourser est très faible. Dans la mesure
où l'anti-sélection accroit les chances de distribuer des
prêts à des emprunteurs à risque sur le marché, les
prêteurs peuvent renoncer à prêter, même s'il existe
de bons risques sur le marché.
II.3.1.2. Le risque moral
Le risque moral intervient après la transaction :
le préteur court le risque que l'emprunteur s'engage dans des
activités indésirables qui diminuent la probabilité de
remboursement du prêt ; comme cela a été le cas des
bénéficiaires des crédits Subprime accordés en
majorité par la banque GOLDMAN aux Etats-Unis. En effet, une fois que
l'emprunteur a obtenu un prêt, il peut prendre des risques plus
importants (qui peuvent dégager un rendement plus élevé
mais qui s'accompagnent aussi d'un risque de défaut plus grand) parce
qu'il engage des fonds qui ne lui appartiennent pas31(*).
II.3.2. risque systémique et crise financière
Les crises financières représentent des ruptures
des marchés financiers, qui se caractérisent par des fortes
chutes du prix des actifs et des faillites des entreprises32(*).
Nous avons vu que pour bien fonctionner, un système
financier doit résoudre les problèmes d'information
asymétrique dans ses transactions de telle sorte que les ressources en
capital soient allouées aux utilisations les plus productives. Ces
problèmes d'information asymétrique qui empêchent
l'allocation efficiente du capital sont souvent perçus comme des
frictions financières par les économistes. Et quand les frictions
financières augmentent, les marchés financiers sont incapables
d'organiser efficacement le transfert de fonds des épargnants vers les
ménages et les entreprises auxquels se présentent des occasions
d'investissement productif. Le résultat de cette incapacité des
marchés financiers de fonctionner de façon efficace est une forte
contraction de l'activité économique. Il se produit une
crise financière lorsque les flux d'information sur les marchés
financiers subissent une rupture particulièrement importante qui
augmente brutalement les frictions financières et interrompt le
fonctionnement des marchés financiers. L'activité
économique s'effondre alors.
Les crises financières peuvent être d'origine
bancaire ou boursière, mais il faut noter qu'elles peuvent commencer de
différentes façons : une mauvaise maitrise de l'innovation
et de la libéralisation financières, une alternance d'emballement
et de chute du prix des actifs ou de l'accroissement général de
l'incertitude provoqué par les défaillances d'importantes
institutions financières ou une brusque montée de l'incertitude
à l'occasion de défaillances parmi les grandes institutions
financières33(*).
II.3.2.1. Globalisation financière et risque de
système
La globalisation financière a entraîné des
accidents disparates et récurrents depuis un quart de siècle. On
a connu des crises de marché qui illustrent l'instabilité des
dynamiques de prix sur les marchés financiers et les manques de
liquidité qui peuvent s'y révéler brutalement. Ce furent,
par exemple, la crise obligataire de 1994 qui s'est propagée des
États-Unis vers l'Europe sur les marchés de dettes ou la crise
financière de 2008 - 2009.
Ces phénomènes posent de sérieux
problèmes par la menace de leurs incidences globales sur
l'économie. Des faillites bancaires ou des crises de marché
peuvent accentuer ou prolonger une récession. Elles peuvent même
rendre le climat des affaires durablement pessimiste, les agents
économiques attentistes, et entretenir un marasme après la
récession. Bref, des accidents locaux peuvent, par leurs
répercussions, entraîner l'économie dans des états
déprimés. C'est en cela que l'on peut parler de risque de
système34(*). C'est
l'éventualité qu'apparaissent des états économiques
dans lesquels les réponses rationnelles des agents individuels aux
risques qu'ils perçoivent, loin de conduire à une meilleure
répartition des risques par diversification, amènent à
élever l'insécurité générale [Aglietta et
Moutot, 1993].
II.3.2.1.1. la crise bancaire
Les paniques bancaires peuvent provenir de trois sources : la
demande contagieuse de conversion des dépôts en espèces,
les défauts de règlement dans les paiements interbancaires, la
détérioration de la qualité des créances bancaires
par défaillance de leurs débiteurs. En effet, la
détérioration des bilans et la dégradation des conditions
de l'activité économique conduisent à
l'insolvabilité de certaines institutions financières lorsque la
valeur nette devient négative. Incapables de rembourser leurs
déposants et autres créanciers, des banques sont fermés
par leurs régulateurs. Si les frictions sont suffisamment graves, des
paniques bancaires peuvent éclater au cours des quelles plusieurs
établissements cessent leurs paiements simultanément.
La faillite des banques peuvent s'en suivre et les
déposants comme les investisseurs voir les économies aller en
fumée.
II.3.2.1.2. La chute des cours boursiers
La plupart des économistes pensaient que les crises
financières analogues rencontrées lors de la grande
dépression appartenaient au passé et ne se reproduiraient pas
dans les pays avancés comme les Etats-Unis ou l'Europe occidentale.
Malheureusement, la crise financière qui a frappé le monde entier
entre 2007 et 2009 prouve qu'ils avaient tort. L'asymétrie
d'information dans le marché financier peut causer des graves
déséquilibres si elle est mal gérée. Ainsi,
l'arrivée d'une information en bourse suffit pour modifier le cours des
titres de l'entreprise concernée ou du groupe d'entreprises
évoluant dans le secteur.
Conclusion partielle
La prospérité des économies dépend
de leur capacité à mettre en oeuvre des systèmes de
production perpétuels qui, en principe, nécessitent des moyens.
Cette partie du travail a donc consisté d'abord à expliquer
théoriquement comment la mobilisation des moyens et la sélection
des investissements par le système financier (Banques et marchés)
pourraient-elles être favorables au fonctionnement de ce système
économique tout en permettant un réel développement
économique. Les modèles d'Harrod-Domar nous a permis de
comprendre cette dynamique dans un contexte purement théorique. Les
études menées par les chercheurs ont permis d'affirmer
l'hypothèse de l'efficacité du système financier sur le
développement économique [King et Lévine, 1993], mais
certains ont par contre prouvé le contraire [Robinson 1952].
Aussi, une étude très poussée nous a
révélé que le développement financier et/ou la
libéralisation financière est un véritable
accélérateur du risque système qui est le
déterminant majeur de la crise financière laquelle, par des
mécanismes prudentiels, peut être prévenue mais aussi par
l'intervention des banques centrales dans son rôle de préteur en
dernier ressort, est susceptible d'être éradiquée.
Focalisons-nous à présent sur la réalité de la RDC
afin de retracer sa situation économique et voir dans quelle mesure
vérifier la théorie telle que vue, pour le cas spécifique
de la RDC.
Deuxième Partie
ANALYSE EMPIRIQUE
CHAPITRE III
VUE D'ENSEMBLE SUR LE SYSTEME FINANCIER ET LE DEVELOPPEMENT
ECONOMIQUE EN RDC DE 1980 à 2013
Après la seconde guerre mondiale, les programmes de
relance initiés et mis en oeuvre par les pays d'Europe et
d'Amérique avaient entrainé les économies de plusieurs
pays à des régimes de croissance régulière,
accélérée et soutenue pendant près de 30 ans. Cette
période de croissance et de prospérité économique
qualifiée des « trente glorieuses » se
pérennisa jusqu'aux années 1970. Le déclenchement du choc
pétrolier en 1973 ayant entrainé une récession au niveau
mondiale n'avait pas épargné la République
Démocratique du Congo. Cette période ayant coïncidé
avec la « zaïrianisation », dont les
conséquences persistent encore de nos jours, a été le
début d'une crise économique pour la quelle les efforts fournis
par les agents économiques, jusqu'à ce jour, n'ont jamais
réussi à conjurer totalement le sort.
Dans ce troisième chapitre, nous allons revenir sur les
traces de l'évolution économico-financière de la RDC
depuis 1980 jusqu'en 2013 afin de présenter, suivant une approche
purement descriptive les différentes interactions concrètes du
système financier et du développement économique en RDC
dans le but de parvenir à une appréhension quantitative de la
réalité.
SECTION I
DYNAMIQUE DU DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE DE LA RDC :
DE 1980 à 2001
III.1.1. Contexte macroéconomique global
Après quatre années de récession, le
redressement de l'économie zaïroise annoncé en 1979 s'est
nettement confirmé en 1980 malgré le contexte international
défavorable. En 1980, le P.I.B avait pu augmenter de 2,3 % en termes
réels. Cette croissance, qui a concerné plus
particulièrement l'agriculture et les mines, fut obtenue grâce,
essentiellement, à la politique d'allocation des ressources
extérieures adoptée par le Conseil Exécutif. Cette
politique a consisté à mettre à la disposition du secteur
productif, en plus des concours bancaires, un montant en devises destiné
à l'importation des matières et autres semi-produits. En effet,
après une première allocation de 90 millions de dollars
accordée en août 1979, les entreprises ont
bénéficié d'une seconde tranche de 20 millions en
septembre 1980 et d'une troisième de 15 millions en décembre de
la même année. L'exécution du budget s'était
soldée à la fin de l'année 1980 par un déficit de
337,5 millions de zaïres dont le financement a été
assuré à concurrence de 99,1 millions par l'extérieur et
238,4 millions par le système bancaire intérieur. La maitrise des
facteurs générateurs des liquidités monétaires
ainsi que l'amélioration de l'approvisionnement du marché
intérieur ont influencé favorablement l'évolution des prix
dont l'indice moyenne à la consommation à Kinshasa avait
enregistré une somme hausse de moins de 50 % contre 120 % en
197935(*).
On note une légère reprise de l'activité
économique caractérisée par une la variation positive du
taux de croissance qui est passé de -0.3% en 1979 à 5.6 % en
1984, les dépenses publiques en capital, en % du total, sont
passées de 5.1 % en 1979 à 11.2% en 1982, l'investissement, en %
du PIB, de 9.9% en 1980 à 14.1% en 1987 et un rythme contrasté de
l'inflation. Ce retournement favorable de la situation a été
renforcé par les programmes d'ajustement de 1983 et de 1987-1988. La
discipline imposée par ces programmes, avec notamment la promotion des
politiques budgétaires et monétaires restrictives, a permis
à l'économie zaïroise à l'époque d'assainir le
cadre macroéconomique et d'emprunter une voie, même fragile, de
croissance économique.
Cette relative stabilité observée au cours de
cette sous-période ne mettra pas longtemps à basculer. La
décennie qui suit verra l'économie du pays sombrer dans une
récession sans précédent.
En effet, de 1990 à 2001, une période,
qualifiée de déglingue économique totale, est la
période de la descente aux enfers de l'économie
nationale. Il faut noter d'ores et déjà que cette
sous-période [1990-2001], consécutive à la suspension du
programme d'ajustement structurel, fut marquée par plusieurs
événements, les remous sociaux [1990] et pillages [1991 et 1993],
une forte récession, une hyperinflation sans nom et l'éclatement
des guerres de libération [1996] et d'agression [1998-1999].
La production s'est essoufflée dans presque tous les
secteurs d'activité. Les grandes entreprises congolaises du secteur
minier ont connu des difficultés d'exploitation [on note l'effondrement
de la Gécamines]. Le volume de production du cuivre, du cobalt, diamant,
étain, etc. a fortement reculé. L'agriculture a également
affiché des contreperformances, liée notamment à la
dégradation des routes de desserte agricole.
La non diversification de l'économie congolaise est un
phénomène lointain dont le disfonctionnement du secteur minier a
toujours eu des répercutions néfastes sur l'ensemble de
l'économie nationale. Le tableau qui vient après nous permet de
faire une lecture claire et nette de l'évolution de la croissance des
différents secteurs et sous secteurs de l'économie pour la
période allant de 1990 à 2001.
Tableau n°1 : taux de
croissance en volume des différents secteurs de 1990 à
2000
SECTEUR
|
1990
|
1991
|
1992
|
1993
|
1994
|
1995
|
1996
|
1997
|
1998
|
1999
|
2000
|
Secteur des biens
|
-7.2
|
-6.3
|
-8.2
|
-2.7
|
-0.8
|
-0.8
|
-0.5
|
-7.3
|
-0.7
|
-1.9
|
-8.2
|
Agriculture
|
2.6
|
2.8
|
3.1
|
1.9
|
-0.8
|
-2.3
|
-2.9
|
-2.8
|
-1.4
|
-5.1
|
-11.7
|
Mines
|
-15.6
|
-22.8
|
-36.3
|
-20.3
|
1.9
|
6.3
|
3.2
|
-13.9
|
9.6
|
7.9
|
29.1
|
Industries
|
-14.6
|
-21.5
|
-27.6
|
-12.2
|
-10.2
|
13.1
|
-3.4
|
-21.8
|
-7.3
|
4.3
|
-10.9
|
Electricité & eau
|
3.2
|
6.2
|
7.8
|
-17.1
|
-3.3
|
6.8
|
18.9
|
-10.6
|
-5.9
|
10.5
|
-6.6
|
Construction
|
-39.7
|
-16.5
|
-35
|
-11.3
|
20
|
18.7
|
24.7
|
-30.6
|
4.5
|
13.7
|
3.5
|
Secteurs des services
|
-5,7
|
-10.1
|
-12
|
-29.4
|
-10
|
-0.6
|
-2.3
|
-1.3
|
-4.7
|
-6.8
|
-6.9
|
Commerce de gros et détails
|
-2.5
|
-12
|
-9.7
|
-28.5
|
-2.3
|
-0.6
|
-0.2
|
-1.6
|
-6.7
|
-11.9
|
2.3
|
Transport & com
|
-27.6
|
-15.9
|
13.7
|
-25.7
|
-2.8
|
-0.6
|
-3.5
|
-8.4
|
-8.5
|
-20.7
|
28.5
|
Service Marchand
|
31.6
|
-18.4
|
-26.2
|
-21.3
|
-1.3
|
-0.5
|
-0.5
|
-2
|
-6.5
|
-5
|
-18.7
|
Serv. Non March
|
7.3
|
25.2
|
-9.2
|
-38.7
|
-53.8
|
-1.5
|
-21.2
|
15.4
|
21.7
|
33.6
|
-44.7
|
Droit et taxes à l'imp
|
-31.6
|
-30.1
|
-48.9
|
-29
|
-2
|
47.9
|
-4.3
|
58.9
|
-21.3
|
-49.4
|
25.1
|
PIB
|
-6.6
|
-8.4
|
-10.5
|
-13.5
|
-3.9
|
0.7
|
-1.1
|
-5.4
|
-1.7
|
-4.3
|
-6.9
|
Source : Rapports annuels de la BCC 1992, 1998, 2002
La période de descente aux enfers dont nous
avons évoqué il y quelques paragraphes peut facilement se lire
sur les lignes de ce tableau. Si l'on présente la structure de
l'appareil productif de la République Démocratique du Congo en 2
secteurs distincts (le secteur des biens et celui des services), on sait voir
pour le cas de cette décennie, la manière dont chaque
sous-secteur a évolué et contribué à la croissance
du produit intérieur brut. Dans le secteur des biens, la production
agricole a connu une évolution légèrement positive de 1990
à 1993 pour finalement se lancer dans un régime de
décroissance en 1994. La production minière pour sa part a connu
une situation quasi-contraire à celle de l'agriculture. Le taux de
croissance de la production minière est passé de -20,3 % en 1993
à 1.9 %, puis 6,3 % en 1994 et a pu maintenir un rythme à peu
prêt positif jusqu'en 2000. Ceci explique que pendant la période
de crise, le secteur minier a joué un grand rôle dans la
résilience économique et de nos jours, il constitue le fondement
sur le quel est assis la croissance de l'économie congolaise. En outre,
la production de l'eau et de l'électricité avait également
enregistré une croissance positive au début des années
1990 jusqu'en 1993 où elle avait ralenti son rythme. Le secteur
industriel pour sa part n'a pas été à mesure de fournir
mieux. Déjà avec un mauvais départ en 1990, la crise
politique qui s'est soldée par un pillage en 1993 n'a fait qu'empirer la
situation des entreprises industrielles. L'industrie n'a enregistré de
croissance positive qu'en 1995 puis en 1999.
De nature déjà, l'économie de la RDC est,
dans une grande proportion, assise sur le secteur primaire ; le secteur
tertiaire qui est celui des services n'avait pas connu d'émergence
jusqu'aux années 1990. La télécommunication par exemple
n'avait pas encore connu son essor tel qu'il en est le cas de nos jours. Fort
est de constater que ce secteur combien important dans la mise en oeuvre des
transactions a été moins performant durant toute la
décennie. Ainsi, partis d'un taux de croissance négatif en 1990,
soit -27,6 %, les services de transports et télécommunication a
maintenu son régime de décroissance jusqu'en 1990 où il
s'est soldé par une variation à la hausse, enregistrant une
croissance de 28.5 %. En effet, cette évolution s'explique par les
investissements entrepris dans ce secteur au cours des années 2000.
L'implantation des voies de transport et réseaux de communication ont
permis la réduction des coûts économiques de transaction et
augmenté le rythme de transaction, occasionnant ainsi le règne
d'une croissance économique positive qui perdure encore de nos jours.
Néanmoins, le déclin de la période de « descente
aux enfers » a été, pour le moins, défavorable
tel que peut nous le démontrer ce tableau :
Tableau n° 2.
Evolution du secteur réel en RDC : de 1997 à 2001
|
1997
|
1998
|
1999
|
2000
|
2001
|
Taux de croissance du PIB (en %)
|
-5.41
|
-1.74
|
-4.27
|
-6.89
|
-2.11
|
PIB/habitant (en USD courants)
|
122.8
|
84.17
|
97.96
|
82.59
|
127.2
|
Croissance démographique (en %)
|
3.29
|
3.40
|
3.19
|
3.37
|
2.69
|
Taux d'inflation (en %)
|
13.76
|
134.85
|
483.71
|
511.21
|
135.09
|
Ratio d'investissements (en % du PIB)
|
8.10
|
6.50
|
9.60
|
11.20
|
8.10
|
Dépenses publiques en capital en % du total
|
8.29
|
0.95
|
10.09
|
3.17
|
2.5
|
Ratio pop. Salariée et active (en %)
|
24.78
|
29.22
|
28.55
|
28.12
|
35.1
|
Taux de chômage (en %)
|
70.2
|
65.8
|
66.5
|
66.9
|
49.0
|
Source : BAD et BCC
|
|
|
|
|
|
Il ressort de ce tableau que toutes les grandeurs
macroéconomiques sont au rouge. Le passage d'une année à
l'autre est caractérisé par la baisse continuelle de la
production réelle, un amenuisement du revenu par tête et une
accélération de l'inflation. La part des investissements dans le
PIB réel est resté faible, soit 8.1% en 2001. Les dépenses
en capital n'ont pas occupé une place de choix dans le budget de l'Etat,
elles se sont situées, en % du total, à 0.95% en 1998, 3.17% en
2000 et 2.51% en 2001. Le taux de chômage est resté à un
niveau assez élevé alors que le gouvernement s'était
déjà orienté dans le sens de la reconstruction du pays.
Le taux de chômage étant un ratio, sa baisse [1998-2000]
résultait plus d'une augmentation de la population active que d'une
baisse du nombre de chômeurs.
Nonobstant, théoriquement l'investissement est un
stimulateur majeur de la création des richesses nouvelles, de la
croissance et dont de la création d'emploi. Bref, l'investissement se
révèle comme une des solutions les plus indispensables de la
stabilité économique. Le taux d'investissement en RDC a toujours
été le plus faible pour diverses causes à la fois
internes et externes. Allons-y comprendre, comme nous l'avons
évoqué au premier chapitre, que l'efficacité de tout
système financier se trouve cachée derrière sa
capacité à répondre aux exigences des épargnants
[agents à excédent de liquidité] et à sectionner
des investissements rentables [des agents à besoin de liquidité].
Mais la fragilité macroéconomique et le faible pouvoir d'achat de
la population congolaise constituent les raisons qui expliqueraient en partie
la faiblesse des investissements nationaux directs. Néanmoins, en RDC,
cette faiblesse a, d'ores et déjà, toujours été
compensé par les investissements directs étrangers. Cela est il
suffisant pour attribuer essentiellement la période de dérive au
recul des investissements, ou encore dirions-nous que le
désinvestissement n'a été que la conséquence d'une
économie en décroissance depuis 1990 ? Le graphique qui suit
pourra nous éclaircir.
Graphique I.1. :
Investissement et cycle de croissance en RDC : de 1990 à
2000
Source : Elaboré par
l'auteur.
Dans un contexte macroéconomique purement dramatique,
les efforts de redressement par le renforcement des investissements
privés n'ont pas permis de conjurer le sort de la récession
pendant la décennie. Ceci peut s'expliquer par l'accentuation de
l'inflation et de la baisse de la demande qui seraient nuisible à la
croissance. Ainsi l'évolution de ces deux variables du graphique
confirme l'hypothèse théorique de la corrélation positive
entre le taux d'investissement et la croissance économique bien que
l'investissement n'a pas été en mesure de permettre une
croissance positive. Néanmoins, de 1990 à 1993, l'on peut voir
que plus l'investissement diminuait, plus le niveau de croissance reculait.
Concrètement, un taux d'investissement de 0,9 % a entrainé une
baisse de la croissance économique de l'ordre de -13,4 % en 1993 alors
qu'un taux d'investissement de 25,1 % en 1996 a rapproché la croissance
économique de la zone positive, en se soldant par un taux de -1,02 %. Et
la décélération qui s'en est suivi en 1997 a ramené
le taux de croissance à -5,7 %. Ce graphique nous révèle
donc le lien qui existe entre l'investissement et la croissance du PIB. Chaque
variation du taux d'investissement entraine une variation consécutive
du taux croissance, bien que ceci n'ait pas permis de sortir du cercle vicieux
de la récession.
Plus loin dans le deuxième chapitre, nous avons
évoqué le lien entre l'épargne et la croissance, en
référence au modèle d'Harrod et Domar qui nous
révèle que l'épargne est une composante essentielle et
déterminante de la croissance économique. L'histoire
économique de plusieurs nations rend témoignage de l'implication
de l'épargne et l'évolution technique dans la dynamique du
développement. En épargnant, les agents économiques
constituent une ressource dont les investisseurs ont besoin pour lancer leurs
investissements. Mais encore, faudrait que les ressources soient
canalisées vers des projets jugés utiles et rentables ;
c'est ainsi qu'interviennent les acteurs du système financier afin de
rendre ceci possible. L'inefficacité du système financier peut
donc en partie expliquer l'impossibilité des investissements à
déclencher un régime de croissance.
III.1.2. L'évolution du système financier
III.1.2.2. Situation monétaire et position
extérieure
Il faut noter également qu'en général, le
creusement du déficit public de 1980 à 2001 a entrainé une
baisse de l'épargne nationale. Puisque étant exclusivement
couvert par la planche à billets, il a engendré une forte
inflation qui a négativement affecté la position nette
extérieure du pays et a entrainé une forte
dépréciation de la monnaie nationale. Le taux de change est
passé de 0.83 zaïre en 1977 à 262.55 zaïres en 1988,
soit une dépréciation de 31 532.53%. Durant la période
sous analyse, la gestion monétaire semble donc avoir été
accommodante au désordre des finances publiques.
Tableau n°3. Situation
monétaire et position extérieure : 1980-2001
Indicateurs
|
1980-1990
|
1991-2001
|
Déficit public (en % du PIB)
|
-6.3
|
-10.2
|
Epargne nationale (en % du PIB)
|
6.1
|
2.8
|
Variation de la masse monétaire (en %)
|
77,4
|
1962,5
|
Taux d'inflation (en %)
|
77,9
|
2137,9
|
Solde du compte courant (en % du PIB)
|
-5,1
|
-8,4
|
Taux de croissance de l'indice du taux de change (en
%)
|
16.4
|
20.2
|
Source : BAD, BCC, nos calculs.
|
|
|
Il ressort du tableau que la création monétaire
a alimenté l'inflation qui a entrainé une
dépréciation de la monnaie nationale et la naissance de la
dollarisation. Il importe de noter aussi que la variation de la masse
monétaire a évolué avec le déficit public. Durant
la décennie 1980, la situation politico-sécuritaire du pays a
été relativement stable, mais cela n'a pas été un
gage pour une nette amélioration de la situation macroéconomique.
Le déficit public est resté relativement profond, la position
extérieure nette du pays s'est considérablement
détérioré à cause du fardeau de la dette et des
termes de l'échange quand bien même le pays avait souscrit aux
PAS.
La situation durant la décennie 1990 n'a fait
qu'empirer, le solde du compte courant en % du PIB s'est situé à
-8.4% en moyenne, la variation de la masse monétaire et le taux
d'inflation ont été exacerbés, passant respectivement de
77.4% en 1980-1990 à 1962.5% en 1990-2001, en moyenne annuelle, et 77.9%
en 1980-1990 à 2137.9% en 1990-2001.
Graphique I.2. :
Variation de la masse monétaire, taux d'inflation et compte
courant
On observe sur ce graphique des évolutions
parallèles entre la variation de la masse monétaire, le taux
d'inflation et le solde du compte courant.
Le taux de change en RDC était en régime fixe de
1990 au 28 mai 2001. De 1990 jusqu'à la démonétisation du
Zaïre (Z), 1Z équivalait 0.34 USD. Le 22 octobre 1993 au moment de
la réforme ayant introduit l'unité monétaire
dénommée « Nouveau Zaïre » (NZ), 1NZ
équivalait 0.33 USD. A l'avènement du Franc congolais, le 30 juin
1998, 1FC équivalait 0.71 USD. Enfin, le 28 mai 2001, les
autorités monétaires ont instauré le régime
flottant. A cette date, 1CDF équivalait 0.0031 USD. La
précarité des réserves de change conduit la monnaie
nationale à se déprécier. En change fixe, la
dépréciation du Z, NZ et du CDF s'observent à travers les
écarts apparaissant entre le cours officiel et le taux de change
parallèle. C'est ainsi que ce soit hebdomadairement ou
mensuellement, la Banque centrale dégageait un cours moyen indicatif
afin de fixer un taux de change. Techniquement, toutes ces manipulations ont
été considérées comme des dévaluations
nécessitées par la persistance des pénuries de devises et
le souci de rétablir autant que possible les équilibres
fondamentaux rompus [MASANGU, 2007].
Vu que le solde de la balance des paiements est resté
négatif [-227.1 en 1997, -560.7 en 2000, -176.6 en 2005, -659.1 en 2008,
en millions de USD], durant la période 1997-2010, le taux de change a
une tendance constante vers la hausse. Heureusement la reprise de la
coopération permet à la Banque Centrale de
bénéficier des appuis à la balance de paiement. Cette aide
financière est bénéfique à la BCC. Elle lui permet
d'appliquer sa politique de change d'adjudications des devises afin de
rétablir la parité entre le franc congolais et les devises
étrangères en cas de dépréciation.
III.1.2.2. Position des intermédiaires
financiers
La position actuelle du système financier de la RDC
n'est pas le résultat d'une chute ou des dysfonctionnements
antérieurs. Elle est plutôt le résultat d'un manque de
volonté et d'effort de développement du secteur financier de la
part des acteurs. Les pays actuellement dits développés ont
bâtis leurs économies sur des systèmes financiers solides,
sophistiqués et hautement flexibles. La maitrise des systèmes
d'informations et le développement de la finance ont rendu possible la
mobilisation de l'épargne et son affectation optimale à moindre
coût tout en développant l'actionnariat populaire, ce qui a rendu
les individus maitres du destin de leurs économies. Mais le constat est
amer dans les économies du tiers monde dont l'entrepreneuriat est, de
costume et en général, une affaire familiale et dont le contact
entre besoin de financement et excédent de financement requiert
l'intermédiation bancaire.
La situation des banques vers les années 1980-1990 a
été caractérisée par un cycle de dysfonctionnement
continue en raison des grands problèmes politico-économiques
qu'avait connu le pays. L'instabilité monétaire couplée
avec le changement répété des régimes
monétaires ayant entrainé un manque de confiance total en la
monnaie. La désorganisation du système bancaire congolais est une
réalité depuis des décennies. La déliquescence des
circuits financiers formels n'est, en effet, pas le fait direct de la guerre,
mais d'un système de prédation initié dans un contexte de
corruption généralisée et de pillage systématique
des ressources de l'État, au cours de la période
pré-conflit. La prédominance des rentes régaliennes,
associée au clientélisme politique, a assuré la
déstructuration des instances financières formelles, en
facilitant l'évasion des capitaux et la prolifération du
marché parallèle des changes. L'expansion de la masse
monétaire en dehors des instances officielles constitue une
réalité flagrante dans la dynamique catastrophique dans laquelle
l'économie congolaise se maintient. La désintermédiation
bancaire, constatée principalement dans les années 1980, va
s'accélérer par la suite, du fait de la guerre. L'ensemble des
dépôts du système bancaire, qui s'élevait à
53,3 % de la masse monétaire en 1985, ne représente plus que 25 %
en 1999. De même, les fonds propres du secteur bancaire formel ont subi
une baisse très importante. Ces ressources ne représentent plus
que 8,6 millions USD, alors qu'elles s'élevaient à 46,4 millions
en 1985. Le marasme économique a entraîné une baisse du PIB
de l'ordre de 11,3 % en 2000, favorisant une paupérisation croissante de
la population. Les circuits parallèles de change tendent à
s'accentuer, en accord avec la prédominance du commerce du diamant, de
l'or, du coltan et du bois, dont les exportations transitent pour l'essentiel
par des filières frauduleuses. Il semblerait que plus de 700 millions
USD passent par ce système financier informel, alors que le secteur
bancaire officiel connaît une pénurie alarmante de devises. Le
refus de la monnaie nationale s'extériorise, dans le comportement des
individus, par l'utilisation massive des devises dont la
légitimité découle d'une garantie étatique
étrangère. La sensibilité profonde des circuits de change
permet le maintien des fluctuations régulières du taux
parallèle de change dont le cours représente, dans ce contexte,
la variable déterminante dont l'impact sur les autres indicateurs
macroéconomiques demeure significatif, en particulier sur
l'évolution des prix (Sumata 2001). La déstructuration du
système financier formel a été accentuée du fait de
la guerre et la scission du pays en plusieurs entités plus ou moins
autonomes a freiné de manière tangible les échanges intra
et/ou interrégionaux. La nécessité de procéder aux
réformes structurelles de ce secteur s'impose, afin de lui permettre
d'assurer son rôle d'intermédiation financière. La crise
économique constitue un facteur déterminant dans la mise en
oeuvre du processus de démocratisation graduelle inauguré par les
autorités congolaises au début des années 1990. La
situation conflictuelle observée par la suite a joué un
rôle prépondérant dans le déclenchement des
hostilités militaires. Le rétrécissement des
prérogatives des autorités congolaises a confiné la Banque
centrale du Congo à exercer ses compétences effectives sur une
portion congrue de l'espace national. Les provinces sous tutelle
gouvernementale représentaient environ 55 % du territoire congolais
à l'époque où le conflit armé s'était
intensifié.
La monnaie légitime en usage au niveau de cet espace
demeurait le franc congolais, même si le recours aux devises
s'était généralisé par la suite, compte tenu de la
dollarisation de l'économie congolaise. En effet, les
velléités gouvernementales visant à interdire
l'utilisation courante des signes monétaires étrangers n'ont pas
eu les effets escomptés, notamment en 1999-200036(*).
L'implication du système financier des années
1990 dans la mobilisation de l'épargne et son affectation peut
être présentée dans le graphique ci-après :
Graphique I.3 :
Dépôts bancaires à terme et crédit à
l'économie en % du PIB
Source : Elaboré par l'auteur.
Ce graphique est l'expression directe même de
l'incohérence du système financier ; une réelle
interaction entre l'épargne et le crédit qui démontre que
ces deux variables ont faiblement évolué au même rythme
vers la fin de la période sous examen bien qu'entre 1990 et 1994, le
financement par le crédit bancaire n'ait pas évolué au
rythme de l'épargne. Les banques ont mobilisé 0,788 % du PIB en
termes d'épargne et n'ont pu financer l'économie que pour 0,11 %
du PIB en termes de crédit. Une baisse successive du taux
d'épargne [0,39 % en 1991, puis 0,30 % en 1992] n'a fait que
dégénérer le rythme des crédits accordés par
les banques en situation précaire. Rappelons que la période 1993
- 1994 est l'une des périodes les plus sombres de l'histoire
économique de la RDC. Caractérisée par
l'instabilité politique [Crise de la démocratie] et
économique à la fois [hyperinflation et pillage]. Ainsi, l'on
peut conclure qu'avec un taux d'inflation estimé à plus de 9
796,9 % en 1994, les variations brutales de l'épargne et du
crédit ne pourraient être consécutive qu'à cette
hausse de la masse monétaire qui, du reste n'a pas eu d'effet sur le PIB
réel.
SECTION II
REFORME, RELANCE ET CROISSANCE : DE 2001 à
2014
Normaliser la situation politico-sécuritaire,
améliorer les fondamentaux de l'économie, relancer et consolider
la croissance, changer le mode de gouvernance, utiliser les dividendes de la
stabilisation politique et de la relance économique pour réduire
la pauvreté, améliorer les conditions de vie de la population et
engager le pays sur la voie de l'émergence et sur la voie du
développement à, telle fut a toujours été la vision
du gouvernement congolais depuis le début de la décennie 2000. A
cet effet, la République démocratique du Congo (RDC) a souscrit
au Pacte du millénaire pour le développement qui, à
travers huit objectifs majeurs, se proposait de faire avancer le
développement et faire reculer de moitié la pauvreté dans
le monde à l'horizon 2015. Le défi était de taille pour un
pays déchiré par la guerre, après une trentaine
d'années de dictature sous un système de gestion chaotique de son
économie. La fuite des capitaux étrangers à l'air de la
dépression [1990 - 2000] a causé la faillite des banques et la
fermeture des plusieurs grandes compagnies d'assurance.
Avec une RDC déchirée par la guerre [vers les
années 1997-1998], Les structures financières des zones sous le
joug de la rébellion, à savoir les banques et les compagnies
d'assurances, opéraient sous le contrôle direct des parrains
ougandais et rwandais. Des ressources importantes auraient été
collectées dans le cadre d'un système de perception
d'impôts directs et indirects afin de procéder au financement de
l'effort de guerre. L'expertise des banques opérant dans les zones
occupées était indéniable, la plupart de ces institutions
s'y étant établies avant le déclenchement des
hostilités militaires. L'exploitation des ressources naturelles
(diamant, bois, café, par exemple) se faisait pour l'essentiel par le
canal des réseaux financiers en empruntant les circuits des maisons
mères établies à Kinshasa. La logique de guerre avait,
dès lors, déplacé les centres de décision au profit
des capitales rwandaise et ougandaise. Il convient de mentionner, par exemple,
les cas d'institutions financières comme l'Union des banques
congolaises, la Banque commerciale du Congo, la BCDI (Banque de commerce, de
développement et d'industrie) et la BCD (Banque de commerce et de
développement), dont les activités se pérennisaient sous
l'égide des structures financières établies à
Kigali, la capitale du Rwanda. Le fractionnement de l'espace économique
du fait de la guerre se maintenait, à cause de l'exploitation
illégale des ressources naturelles de la RD Congo au profit des pays
limitrophes, assurant le maintien de la partition du système bancaire et
la prolifération des circuits financiers parallèles37(*).
Il fallait renouer les liens de la coopération
internationale, assainir le climat des affaires, regagner la confiance des
investisseurs surtout étrangers qui, autrefois, ont vu leurs capitaux
partir en fumée sous la machine de la zaïrianisation, pour voir le
pays emprunter la voie de la reconstruction et de la croissance
économique [2002 - 2014].
III.2.1. Réhabilitation du système
financier
Le renouement de liens de coopération internationale au
développement et l'afflux des investissements directs étrangers
qui s'en sont suivi n'ont pas tardé pour générer des
effets d'entrainement sur la situation économique du pays au cours des
années 2000 - 2002. En effet, l'appui financier des partenaires
externes a permis de renverser la tendance, en assurant le
rééquilibrage du budget de l'État. Le déficit
fiscal a pu être contenu dans des limites raisonnables, en raison du mode
de financement approprié des déséquilibres
budgétaires adopté dans ce contexte. Pour sa part, le secteur
privé a connu des avancées relativement importantes. A la suite
des ces réformes, la RDC qui disposait de moins de 10 banques
commerciales vers les années 1999 - 2000 a vu venir une éphorie
bancaire sans précédente. On peut compter aujourd'hui en RDC 18
banques commerciales et plusieurs coopératives et institutions
crédit.
Les seules banques commerciales et institutions de
crédit semblent insignifiantes pour parvenir à une consolidation
optimale du système financier. Le développement du système
financier de la RDC passe notamment par une libéralisation authentique
du secteur des assurances, une libération parfaite du secteur de la
finance, la naissance d'une finance directe formelle par la création
des marchés primaires dans les régions économiquement
stratégiques du pays (Katanga et Kinshasa) en vue de permettre une
adéquation efficiente entre les épargnants et les investisseurs.
Mais il faut revenir encore sur le rôle théorique de
l'intermédiation vu plus loin dans les chapitres
précédents. Rappelons qu'une intermédiation n'est
possible que si certains agents économiques disposent d'un
excédent de financement et d'autres un besoin de financement.
Considérant la situation micro-économique des
congolais, on peut comprendre dans quelle mesure l'intermédiation
financière efficiente semble moins facile. Plus de 70 % de la population
congolaise vit en deçà du seuil de pauvreté fixé
à 2 $/jour alors que le besoin en capital, surtout localement
mobilisé, est important pour le financement des investissements
productifs. Quand bien même que l'économie au niveau global marque
des avancés significatives depuis 2002 en terme de productivité,
les banques comme les autres intermédiaires financiers ne peuvent
mobiliser que la richesse individuellement repartie ; une croissance
fortement concentrée autour d'un seul secteur à faible
capacité de mains d'oeuvre et à valeur ajoutée nulle, ne
peut pas, à court terme, permettre une mobilisation fiable de
l'épargne. Ainsi, les banques et les intermédiaires financiers
face à cette situation ne peuvent que supporter des coûts
énormes de l'intermédiation qui influent leurs conditions de
sélection des investissements et de financement de ces derniers dans un
environnement dont l'incertitude est accentuée et la
sécurité des banques moins garantie.
Les banques seules seraient de ce fait incapables d'entrainer
un réel développement économique par l'épargne et
le financement des investissements notamment à cause des conditions
liées au terme et au coût de l'intermédiation.
Ceci ne veut pas, catégoriquement, dire que le
système financier congolais se présente comme un réel
frein au développement mais simplement que son fonctionnement
mérite ajustement et adaptation aux besoins réelles de
l'économie de peur qu'il n'aboutisse, à terme, en une routine
d'enrichissement des riches investisseurs étrangers et d'appauvrissement
des pauvres populations congolaises ; ce qui serait complément
contraire à sa mission principale. Signalons que la prolifération
de la finance en RDC a permis, aujourd'hui, la bancarisation de la paie, le
développement des messageries financières et la mobilité
des capitaux au travers la république, ouvrant ainsi la RDC au monde
profond de la communication financière.
III.2.2. Retombé des réformes financières
sur la croissance
Il serait imprudent d'attribuer le cycle de croissance
positive qui marque l'économie de la RDC de nos jours aux seules
réformes financières et l'expansion des banques commerciales.
Au-delà des simples reformes financières, l'actuelle croissance
de l'économie congolaise trouve son explication dans plusieurs facteurs
à la fois endogènes et exogènes. Mais si l'on revient sur
le fait que l'épargne devrait agir sur l'investissement, et par ricochet
sur la croissance, le graphique qui suit peut nous renseigner plus sur le cas
particulier de la RDC.
Graphique I.4. :
Epargne, crédit et croissance
Source : élaboré
sur base des données de la Banque Mondiale et de la BCC.
La lecture du présent graphique parait claire. La
variation du PIB par habitant agit de façon contraire aux variations de
l'épargne et du crédit bancaire. Tout laisse croire que le
système ne permet pas une croissance des revenus réels nets des
populations. Entre 2002 et 2004 l'accroissement du taux d'épargne a agi
sur le crédit accordé par les banques et a entrainé une
variation dans le même sens du revenu par habitant, laissant croire
qu'une amélioration de l'épargne rendrait la situation du revenu
beaucoup meilleure ; mais le cas 2008 - 2009 nous en dit le contraire. Un
taux d'épargne égale à 1,08 % du PIB contre les
crédits bancaires avoisinant 9,17 % du PIB se sont soldés par
-0,00013 % du taux de croissance du revenu par habitant en 2009. Ceci trouve
directement explication dans « la Subprime 2008-2009
», une crise financière internationale qui a eu des effets
néfastes sur la situation économique des plusieurs pays,
notamment la RDC. En appliquant le logarithme sur la variable croissance du PIB
par habitant, on obtient une courbe en pointillés noires au milieu du
graphique qui montre linéairement la façon dont le PIB par
habitant a cru au cours de la décennie. Economiquement, en 10 ans de
croissance stable, le revenu individuel devrait croitre à un rythme
différent de celui que présente le graphique (de 2,8 % en 2002
à 4% en 2014). En effet, la forte croissance démographique
pourrait expliquer ce phénomène. La République
Démocratique du Congo dispose d'une population estimée à
plus de 70.000.000 habitants qui croit à un taux annuel de 3 % l'an.
Cette forte croissance démographique ne pourrait donc que réduire
le revenu par habitant.
SECTION III
CROISSANCE ET DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE EN RDC
Le développement économique est, dans
l'entendement de François Perroux, l'accroissement durable du
bien-être de la majorité de la population, moyennant un processus
multidimensionnel de transformation des structures sociales, des
mentalités populaires et des institutions. Il implique une croissance
économique qui s'accompagne de l'élévation du niveau vie
des individus et modifie les structures économiques et sociales
susceptibles de contribuer à la création de plus de richesses.
Mais la situation actuelle de la RDC va au sens contraire de cette
hypothèse théorique.
III.3.1. Croissance, emploi et revenu
La République Démocratique du Congo est un pays
dont l'économie est en croissance depuis plus d'une décennie avec
un niveau de pauvreté en perpétuelle accentuation.
Théoriquement, cette situation pourrait trouver son explication soit
dans la non inclusion de la croissance soit dans la non diversification
l'économie ou encore dans la répartition non équitable des
ressources générées par la croissance économique.
Dommage que pour le cas sélectif de la RDC, ces trois faits sont
évidents. La croissance économique de la RDC repose
essentiellement sur les ressources minières et les constructions. Des
secteurs à faible intensité de main d'oeuvre et dont le produit
profite à une minorité d'individus, généralement
étrangers.
Le graphique qui suit présente la structure de la
croissance économique et peut nous permettre de comprendre pourquoi
cette croissance ne permet-elle pas un réel processus de
développement.
Graphique I.5. Contribution sectorielle à la
croissance en 2014
Source : Rapport annuel de la banque
centrale du Congo, 2014.
Ce graphique exprime la contribution des différents
secteurs au Produit Intérieur Brut. L'analyse sectorielle de
l'activité économique en 2014 indique que le secteur primaire est
demeuré le moteur de la croissance. En effet, la contribution de ce
secteur à la croissance a été de 5,5 points dont 4,7
provenant des activités extractives. Par rapport à l'année
2013, la progression de sa valeur ajoutée a été de 13,2 %
contre 7,6 % auparavant. Ce dynamisme des activités extractives
s'explique par une augmentation sensible de la production de l'or, dont le
niveau s'est accru de 285,1 % entre 2013 et 2014, atteignant 23,5 milliers de
Kg, suite au lancement des projets d'extension de deux grandes entreprises du
secteur. En outre, il convient de relever une augmentation de 15,9 % de la
production du cuivre, grâce au maintien des cours mondiaux à un
niveau encore favorable. Pour sa part, la branche « Agriculture,
forêt, élevage, chasse et pêche » s'est accrue de 4,7 %
en 2014 après une amélioration de 4,2 % en 2013, maintenant sa
contribution à la croissance à 0,8 point38(*).
Prêt de 50 % du PIB de la République
Démocratique du Congo est généré par le seul
secteur extractif ; le mine, dont les gisements actifs se trouvent
essentiellement dans la partie Est du pays.
Normalement, cette capacité du secteur primaire
à fournir de la matière première devrait servir
d'opportunité pour les industries de transformation
génératrices de valeur ajoutée. Industries dont
l'existence est encore un mythe de nos jours. Les modèles de
développement endogène vus plus loin nous ont
révélé combien l'industrialisation est porteuse de
croissance et de changement économique. S'il faut soutenir la croissance
en avec plus d'investissements dans les secteurs les plus productifs, signalons
que les investissements dans ce secteur requièrent des capitaux et le
système financier de la RDC semble ne pas être à la hauteur
de mobiliser ces capitaux par l'épargne domestique.
III.3.2. Croissance et développement humain
On n'a jamais cessé de brandir la
croissance le phénomène croissance comme résultat d'une
nette amélioration du niveau de vie en RDC. NSHUE A. pense que la
croissance ne doit pas être adorée pour elle-même. Ses
mérites découlent de sa capacité à améliorer
le niveau de vie des personnes ou à réduire la pauvreté.
Cela est rendu possible lorsqu'elle se fait accompagner d'une bonne
répartition des revenus issus de la production.
Elle devrait s'accompagner d'une réelle satisfaction
des besoins humains essentiels que l'on peut résumer à vivre
longtemps, disposer d'un certain niveau de connaissance, disposer d'un niveau
de vie décent que l'on peut mesurer par l'indicateur composite qui est
l'IDH. Notons que le revenu joue un rôle majeur dans l'explication de
l'IDH. Déjà, de nos jours il faut disposer du revenu pour se
payer les études ou payer les études de ses enfants, il faut de
l'argent pour bien se nourrir et être en bonne santé ca se paie.
La réalité de l'amélioration du revenu moyen par habitant
peut se lire dans ce graphique :
Graphique I.6. : Croissance du PIB par habitant de
1980 à 2013
Source : Elaboré par l'auteur sur
base des données de la banque mondiale
Pendant plus de deux décennies, l'économie du
pays a sombré dans un régime de récession sans pareil
(1980 à 2002). En ajoutant une courbe de tendance logarithmique
à notre graphique (la droite en couleur rouge), nous avons tracé
de façon linéaire la manière dont le développement
économique en RDC a évolué, et là, il
s'avère que le revenu moyen en RDC n'a connu de vraie
amélioration qu'à partir de 2004. Le Rapport Mondial sur le
Développement Humain de 2014 (RMDH), publié par le Programme des
Nations Unies pour le Développement, classe la République
Démocratique du Congo à la 186ème position sur 187 pays,
avec un IDH de 0,338 en 2013 contre 0,304 une année plus tôt.
Rapproché à la moyenne des pays de l'Afrique subsaharienne, soit
0,502, l'IDH de la RDC reste inférieur de 0,164. Le PNUD estime que
l'exploitation des immenses richesses naturelles et les progrès
réalisés ces dernières années dans les domaines de
la démocratie, de la croissance et de la stabilité
macroéconomique restent exposés à plusieurs facteurs de
risques sociopolitiques39(*).
Conclusion partielle
Il était question, dans ce chapitre de parvenir
à un détail de l'évolution de la situation
économique de la RDC de 1980 à 2013. Procédant par une
approche purement descriptive, nous avons fait une analyse en deux
périodes distinctes pour y parvenir. En effet, eu égard au
passé chaotique qu'à connu le pays après la crise
pétrolière, la crise de la zaïrianisation ainsi que celle de
la démocratie des années 1990, et aux guerres successives qui ont
suivi, nous avons considéré la décennie 1980 - 2001 comme
celle de la grande dépression au cours de la quelle nous avons
analysé l'évolution du système financier et ses
implications sur le redressement de l'économie. Les statistiques nous
révèlent que le système financier de cette époque
n'a pas été à la hauteur pour sortir l'économie de
la récession et emprunter le chemin de la croissance. La rupture de la
coopération internationale et le départ des investisseurs
étrangers ayant contribué à la dégradation de la
santé économique du pays, il a fallu, vers les années
2000, commencer par là pour rebâtir le système financier et
recoudre le tissu de l'économie pour ouvrir la voie à une
croissance qui perdure jusqu'à nos jours sans permettre un réel
développement économique.
Il sera, en effet, injuste de trancher sur l'implication du
système dans le développement économique de la RDC sans
passer par une validation empirique. C'est pour quoi, grâce aux
techniques économétriques, nous allons, dans le chapitre qui
suit, procéder à une étude consistant à
déterminer une relation de causalité entre le système
financier et le développement économique en RDC.
CHAPITRE IV
VALIDATIONS EMPIRIQUES ET PRESENTATION DES
RESULTATS
Le jugement à porter sur la relation pouvant exister
entre plusieurs variables économiques ne peut reposer sur une simple
observation de leur comportement dans le temps. Il requiert le recours aux
outils d'analyse statistique dédiés afin de parvenir à
une quantification beaucoup plus compréhensive du lien pouvant exister
entre deux ou plusieurs phénomènes économiques, dans le
but d'orienter les décisions à prendre et de prédire, dans
la mesure du possible, le future. C'est dans cette logique que nous
attribuons à ce chapitre le rôle fondamental d'appréhender
de manière empirique la relation entre le système financier et le
développement économique pour le cas précis de la RDC.
Nous allons partir de la présentation des sources des données et
la justification du choix des variables, ensuite, l'on présentera le
modèle théorique et la méthodologie d'analyse de la
relation entre le système financier et développement
économique, et enfin l'on procédera à
l'interprétation et aux commentaires des résultats obtenus.
SECTION I
SOURCE DES DONNEES, CHOIX DES VARIABLES ET PRESENTATION DU
MODELE
Cette première partie du chapitre conditionne la
fiabilité de notre analyse, car un mauvais choix des variables et une
source des données peu fiable peuvent altérer sensiblement les
résultats obtenus, bravant ainsi la pertinence de la
démonstration empirique. Pour ce faire, cette section s'articule autour
de deux points à savoir : la présentation des sources des
données et la connotation prise par les variables d'analyse.
IV.1.1. Source des données
Les données retenues pour l'analyse couvrent la
période allant de 1980 à 2013 conformément à la
délimitation temporelle de l'analyse. Ainsi donc, cette période
fournit un échantillon de 34 observations pour chaque variable
permettant d'assurer une bonne robustesse de la modélisation
économétrique et une bonne spécification du modèle
d'analyse. Signalons que les données soumises à cette analyse ne
sont pas issues d'enquêtes directes mais relèvent des sources
dont la fiabilité est assurée. Il s'agit essentiellement des
données secondaires issues de la banque mondiale, de la banque centrale
du Congo et du Ministère du plan. Les données publiées par
ces trois institutions sont contenues dans les outils ci-après :
· Le World Development Indicator ; est une base des
données électronique mise en ligne par la banque mondiale. Elle
contient les indicateurs de développement de différents pays de
1960 jusqu'à nos jours ;
· Le rapport annuel de la Banque Centrale du Congo ;
chaque année, la banque centrale du Congo publie un rapport sur
l'activité économique et financière en République
Démocratique du Congo. Les rapports de 1980 à 2013 ont
constitué une source de données capitale pour notre
analyse ;
· Le rapport OMD 2000 - 2015 ; En collaboration avec
le Programme des Nations Unies pour le développement, le
ministère du plan a rédigé un rapport d'évaluation
des objectifs du millénaire pour le développement en RDC. Ce
rapport a constitué une source des données complémentaires
pour la réussite de ce mémoire.
Ces trois sources de données nous ont permis d'obtenir
les informations quantitatives utiles à cette analyse. Le choix de
chaque variable a été justifié par son apport
théorique à l'explication de la variable endogène.
IV.1.2. Choix des variables
La formulation d'une explication en économie à
l'aide de la méthode quantitative exige la prise en compte d'un nombre
exhaustif des variables pertinentes. Pour cette étude, nous avons
opté pour 7 variables à savoir : le Produit Intérieur
Brut par Habitant comme variable endogène, l'épargne
institutionnelle, la profondeur financière, le taux d'inflation, le
crédit bancaire, l'investissement ainsi que l'instabilité
politique. Les raisons du choix porté sur nos variables sont
résumées dans le tableau ci-dessous :
Tableau n° 4 : Description des
variables
Variables
|
Mesures
|
Chemin de causalité
|
Développement économique ;
PIBHB
|
Le PIB réel par habitant ;
Elle est sensé représenter le revenu moyen par
habitant chaque année ;
|
Vers DPT
|
La profondeur financière;
PFN
|
La quantité des liquidités monétaires et
placements à terme (billets et dépôts à terme)
dans l'économie en pourcentage du PIB réel. (M2/PIB)
|
Vers CRDT
et PIBHB
|
L'épargne institutionnelle
DPT
|
L'ensemble de l'épargne mobilisée par le secteur
bancaire formel sous forme des dépôts ;
|
Vers CDRT
|
L'instabilité politique
INST
|
L'instabilité sécuritaire et politique dans le pays
vue en termes de guerre, pillages et crises. Il s'agit d'une variable
muette ;
|
Vers DPT,
CDRT et PIBHB
|
L'inflation
TXINFL
|
La variation en pourcentage de l'indice de prix à la
consommation ;
|
Vers DPT
et PIB
|
Le crédit
CDRT
|
Le stock des crédits bancaires accordés aux
entreprises et aux particuliers ;
|
Vers DPT
et PIBHB
|
L'investissement
INV
|
Le niveau d'investissement du secteur public et privé en
pourcentage du PIB ;
|
Vers PIB
|
Source : élaboré par l'auteur
IV.1.3. Spécification du
modèle
Rappelons que le vif de ce sujet consiste à
évaluer l'efficacité du système financier sur le
développement économique en RDC. Pour y parvenir, nous sommes
partis des modèles théoriques existants pour essayer de les
adapter au contexte actuel de la RDC. C'est ainsi que nous proposons un
prototype beaucoup plus simple, incluant certaines variables de contrôle
afin de rendre l'explication du développement économique plus
clair en partant de la masse monétaire et de l'épargne. Ce qui
nous conduit à la formulation suivante :
PIBHB = f (PFN, DPT, CDRT, INV, INFL,
INST)
SECTION II
ESTIMATION DU MODELE
IV.2.1. Analyse de la
stationnarité des séries
Avant le traitement d'une série chronologique, il
convient d'en étudier les caractéristiques stochastiques
(aléatoires). Si ces caractéristiques - c'est à dire son
espérance et sa variance - se trouvent modifiées dans le temps,
la série chronologique est donc considérée comme non
stationnaire. Une série devient stationnaire lorsqu'elle est la
réalisation d'un processus stationnaire. Ceci implique que la
série ne comporte ni tendance, ni stationnarité, ni
saisonnalité et plus généralement aucun facteur
n'évoluant avec le temps. L'analyse de la stationnarité de nos
séries nous donne les résultats ci-après :
Tableau n° 5 : Résumé de la
stationnarité des séries
Produit
|
Valeur ADF
|
Valeur Mac Kinnon
|
Probabilité
|
Décision
|
Degré
|
PIBHB
|
0.656093
|
-4.262735
|
0.9993
|
Non stationnaire
|
DS
|
DPT
|
-3.056490
|
-2.954021
|
0.0400
|
Stationnaire
|
L(0)
|
PFN
|
-5.565672
|
-4.262735
|
0.0004
|
Stationnaire
|
L(0)
|
INFL
|
-3.159252
|
-2.634731
|
0.0025
|
Stationnaire
|
L(0)
|
CDRT
|
-1.771416
|
-1.610747
|
0.0428
|
Stationnaire
|
L(0)
|
INVEST
|
-1.203314
|
-1.610747
|
0.2048
|
Non stationnaire
|
DS
|
Source : Elaboré l'auteur sur
base des résultats d'E-views (Annexe A)
Graphique I.7. Stationnarité du PIB par habitant
et de l'investissement
Source : Généré par
le logiciel E-views
Ce tableau et graphique nous révèlent que toutes
les variables exogènes sont stationnaires en raison de leur
probabilité associée au trend qui est inférieure à
5 %, à l'exception de l'investissement qui n'est pas stationnaire. Pour
sa part, le PIB s'avère non stationnaire et suit un processus DS. En
faisant la différence d'ordre 1, on constante que le PIB demeure
toujours non stationnaire alors que l'investissement devient stationnaire au
premier degré.
Tableau n° 6 : Différenciation du PIB
et INV au premier degré
Produit
|
Valeur ADF
|
Valeur Mac Kinnon
|
Probabilité
|
Décision
|
Degré
|
DPIBHB
|
-2.185354
|
-3.212361
|
0.4812
|
Non stationnaire
|
L(1)
|
DINV
|
-4.643400
|
-4.273277
|
0.0041
|
Stationnaire
|
L(1)
|
Source : Elaboré par l'auteur
Il tient lieu de procéder à une deuxième
différenciation de la variable PIBHB car sa stationnarité
à 1ère différence n'est pas obtenue.
Tableau n° 7 : Différenciation du PIB
deuxième degré
Produit
|
Valeur ADF
|
Valeur Mac Kinnon
|
Probabilité
|
Décision
|
Degré
|
DDPIBHB
|
-5.834472
|
-4.284580
|
0.0002
|
stationnaire
|
L(2)
|
Source : Elaboré par l'auteur sur
base des résultats d'E-views (Annexe A.1)
Graphique I.8 : stationnarité du PIB par
habitant au 2ème degré
Source : Généré par le
logiciel E-views
Une nette lecture de ce graphique nous spécifie que le
PIB est stationnaire au deuxième degré car les observations de la
variable sont normalement distribuées autour de leur moyenne puis de
leur variance, et ne sont pas auto corrélées. Ainsi, l'estimation
du modèle devient sure. On a donc l'assurance d'une moyenne et une
variance qui se maintiennent dans le temps.
IV.2.2. Analyse de la relation
de causalité entre le système financier et le
développement économique
Cette étape consiste à rechercher le lag optimal
et à procéder à l'analyse proprement dite de la relation
causale.
a) Recherche du lag optimal pour les quatre variables
L'estimation des Vecteurs Autorégressifs à la
première et la deuxième différence permet de
déterminer le lag optimal en considérant les critères
d'Akaike (AIC) et de Schwarz (SC). Dans un modèle autorégressif,
la détermination du lag nous permet de déterminer décalage
optimal. Le lag optimal est repris dans le tableau suivant :
Lag
|
LogL
|
LR
|
FPE
|
AIC
|
SC
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
0
|
-650.9959
|
NA
|
1.92e+12
|
45.31006
|
45.59295*
|
1
|
-604.6929
|
70.25289
|
1.00e+12
|
44.59951
|
46.57973
|
2
|
-574.6654
|
33.13379
|
2.15e+12
|
45.01141
|
48.68896
|
3
|
-500.6830
|
51.02237*
|
4.88e+11*
|
42.39193*
|
47.76682
|
Le lag optimal est de 3 (Annexe B.1).
b) Analyse de la causalité
Une variable a une relation de causalité sur une autre,
si la prédictibilité de cette dernière est
améliorée lorsque l'information relative à la
première variable est incorporée dans l'analyse40(*). Il existe deux types de test
de causalité : celui de Granger et celui de Sims. On a appris que
Granger se base sur la passé, c'est-à-dire une variable cause
l'autre au sens de Granger si et seulement si la prise en compte des
informations passées de la variable X permet d'améliorer
l'explication de Y. Dans le cas d'espèce de la République
Démocratique du Congo, il s'agit d'une relation de causalité
entre le développement économique et le développement
financier. Les hypothèses sont posées de la manière
suivante :
H0 : la variable ne cause par l'autre
H1 : la variable cause l'autre.
Les résultats nous permettant d'accepter ou de rejeter
nos hypothèses sont repris dans le tableau suivant :
Tableau n°8 : tableau d'analyse de la
causalité
Hypothèse nulle
|
Probabilité
|
Décision
|
DINV ne cause pas DDPIBHB
|
0.8272
|
H0 acceptée
|
DPT ne cause pas DDPIBHB
|
0.1023
|
H0 rejetée
|
CDRT ne cause pas DDPIBHB
|
0.8017
|
H0 acceptée
|
TXINFL ne cause pas DDPIBHB
|
0.0139
|
H0 rejetée
|
DDPIBHB ne cause pas TXINFL
|
0.0044
|
H0 rejetée
|
PFN ne cause pas DDPIBHB
|
0.0047
|
H0 rejetée
|
DDPIBHB ne cause pas PFN
|
0.0405
|
H0 rejetée
|
DPT ne cause pas DINV
|
0.2153
|
H0 acceptée
|
CDRT ne cause pas DINV
|
0.9154
|
H0 acceptée
|
CDRT ne cause pas DPT
|
0.9274
|
H0 acceptée
|
DPT ne cause pas CDRT
|
0.7868
|
H0 acceptée
|
PFN ne cause pas CDRT
|
0.9598
|
H0 acceptée
|
INST ne cause pas DPT
|
0.0607
|
H0 rejetée
|
Source : Elaboré par l'auteur sur
base des résultats en Annexe B.2
Au décalage 3 et au seuil de 10 %, l'analyse de la
causalité nous révèle que l'épargne à un
lien de causalité avec le PIB par habitant. Cette causalité est
justifiée par une la valeur de la probabilité associée
à la relation qui est égale 0,1023. Statistiquement, ont peur
dire qu'une modification de l'épargne entraine, de facto, une
modification du PIB. Pour sa part, la profondeur financière a
également une causalité bidirectionnelle avec le PIB par
habitant, tout comme l'inflation. Et donc, une modification de la profondeur
financière entraine une modification du PIB comme une modification du
PIB entraine celle de la profondeur financière. Cette situation est la
même entre le PIB et l'inflation. Il existe également une relation
causale qui va de l'instabilité politique vers l'épargne
institutionnelle. (Annexe B.2.)
Contrairement à notre chemin de causalité
défini dans le tableau n°4, nos résultats nous
présentent un chemin de causalité qui va au sens :
Figure I.2. Chemin de causalité entre le
système financier et le développement
TXINFL
PIBHB
DPT
PFN
INST
Source : élaboré par
l'auteur
En principe, l'épargne institutionnelle doit permettre
l'allocation des crédits qui à leur tour permettraient de
financer les investissements qui agiraient par ricochet sur la croissance et le
développement économique. Pour notre cas, on a pu voir que les
crédits ne sont pas la conséquence des dépôts et
n'ont pas d'impact sur l'investissement et la croissance. Ce qui relève
un certain doute sur l'efficacité du système financier de la RDC.
Ceci montre qu'en réalité, l'intermédiation
financière a des problèmes en RDC par ce qu'elle repose sur le
fait que les banques doivent collecter l'épargne pour la transformer en
crédit de sorte que celui-ci, alloué aux investissements,
permettent la croissance. En effet, la croissance elle-même est un
phénomène de long terme ayant une dépendance envers
l'investissement, tout comme l'investissement est un phénomène
dont la rentabilité se mesure à long terme. Pour être
authentique, elle requiert des ressources durables. Pour le cas de la RDC, on a
constaté que la masse de l'épargne collectée par le
système bancaire est essentiellement constituée des
dépôts à vue (soit prêt de 87 %). Ce qui ne peut pas
permettre de financer des vrais investissements rentables de long terme. Ce
schéma nous révèle une relation de causalité entre
l'instabilité politique et le développement économique en
passant par l'épargne. Et donc, déjà à ce niveau,
l'on peut bien émettre un avis sur l'efficacité du système
financier. Mais fort est besoin de déterminer, le sens de la
causalité afin de porter un jugement motivé sur
l'efficacité du système financier de la RDC. D'où il
convient de procéder à une analyse de la régression. Pour
se faire, nous allons sélectionner les variables ayant une
causalité avec le PIB par habitant et en déterminer le sens puis
le degré de la relation.
IV.2.3. Estimation de la
régression multiple par le MCO
Le modèle de régression linéaire multiple
est l'extension du modèle de régression linéaire simple
dans lequel nous avons plus d'une variable explicative. Sa formulation pour k
variables indépendantes est la suivante :
Yt = â0 +
â1X1t + â2X2t
+ ... + âkXkt+ ut
Avec
Yt = la variable expliqué à la
période t
âi = le paramètre associé
à la variable exogène Xi
Xit = la variable explicative 1 à la date t
...
Xnt = la variable explicative n à la date
t
Ut = l'erreur de spécification
(différence entre le modèle vrai et le modèle
spécifié), cette erreur est nulle et restera nulle.
L'estimation des paramètres associés aux
variables exogènes est soumise à une démarche
mathématique ayant pour finalité de déterminer, d'une
façon globale, le degré de relation entre les variables. Nos
résultats sont repris dans ce tableau :
Tableau n° 9 : Résultats de
l'estimation
Variables
|
Paramètres
|
t-statistique
|
Probabilité
|
Indicateurs
|
Valeur
|
C
|
4.977284
|
1.009956
|
0.3215
|
R²
SCE
SCR
Log likelihood
F-statistic
Prob (F-statistic)
|
0.285685
0.179861
13.05106
4598.913
-124.8915
2.699613
0.051744
|
DPT
|
-4.527171
|
-1.171820
|
0.2515
|
PFN
|
0.048687
|
0.250389
|
0.8042
|
TXINFL
|
0.003344
|
2.564396
|
0.0162
|
INST
|
-9.647416
|
-1.941063
|
0.0628
|
Source : Elaboré par l'auteur
L'analyse de la régression appliquée sur les
variables ayant une relation de causalité avec le PIB renseigne que le
pouvoir explicatif (R²) des variables exogènes sur le PIB est de
28,5 %. Une correction du R² nous révèle que 17,9 % de
l'explication du PIB est attribué à l'épargne, à la
profondeur financière, à l'inflation et à
l'instabilité politique. Une probabilité de 0,051 associée
à la statistique de Fisher nous permet de conclure qu'à 90 % du
seuil de confiance, le modèle est globalement significatif et fournit la
droite de régression qui est de la forme :
PIBHB = 4.977284 + 0.048687 PFN - 4.527171 DPT +
0.003344 TXINFL - 9.647416 INST
Probabilité (0,8042) (0,2515)
(0,0162) (0,0628)
Les différents tests41(*) relatifs à l'estimation par la méthode
des moindres carrés ordinaires sont satisfaisants. (Annexe C)
SECTION III
INTERPRETATION DES RESULTATS ET RECOMMANDATIONS
IV.3.1. Interprétation
des résultats
Evaluer l'efficacité du système financier au
développement économique a été le défi que
nous nous sommes assignés par le présent mémoire. Les
différents résultats trouvés jusqu'ici suffisent pour
trancher sur l'efficacité ou l'inefficacité du système
financier de la RDC face à son développement économique.
Au regard de nos résultats, il s'avère que :
ü La profondeur financière a une influence
positive mais non significative sur le développement économique
en RDC. Concrètement, une augmentation du Ratio M2/PIB de 1 % entraine
une augmentation du PIB par habitant de 0.048 %. Sachant que l'agrégat
M2 en RDC est essentiellement constitué de billets en circulation et des
dépôts à vue, il va de soit que les dépôts
à termes dans les banques sont moins importants. Ces résultats
confirment la théorie qui soutient qu'à court terme, le stock de
masse monétaire peut agir sur la productivité par le canal du
taux d'intérêt. En effet, plus de monnaie entraine une baisse du
taux d'intérêt, ce qui encourage la demande de crédit, le
financement des investissements et de la croissance.
ü L'ensemble de l'épargne mobilisée par le
secteur bancaire a une influence négative et non significative sur le
développement économique. Cette situation peut s'expliquer par la
théorie d'Harrod et Domar vue au premier chapitre de notre travail. La
faiblesse de l'épargne, due à l'informalité de certaines
pratiques financières et l'exclusion financière, mais
également à la pauvreté serait donc, complètement
absorbée par la dépréciation du capital et ne permettrait
pas un régime de croissance. L'analyse de la causalité nous
révèle que l'instabilité politique en RDC cause
l'épargne qui à son tour cause le PIB par habitant. La
régression pour sa part nous montre qu'un taux d'épargne de 1 %
en RDC réduit le PIB par habitant de 4,5 %. Donc, cette causalité
de l'épargne vers le PIB est de nature à réduire son
importance. Rappelons qu'en théorie, l'épargne est une des
conditions d'amélioration du PIB/habitant mais seulement si elle permet
de financer les investissements productifs. A défaut du respect de ce
principe, une augmentation de l'épargne ne peut avoir d'influence
positive sur le PIB. Or l'analyse de la causalité nous a
révélé que l'épargne en RDC est affectée par
l'instabilité politique et ne cause pas le crédit bancaire qui
à son tour ne cause pas l'investissement dont l'effet sur le PIB n'a pas
été non plus justifié par un lien de causalité.
Nous avons vu au deuxième chapitre que l'efficacité du
système financier réside dans sa capacité à
répondre aux exigences de l'épargne et de l'investissement dans
un but création des richesses. Comparé à nos
résultats, tout laisse croire que le système financier de la RDC
est inefficace.
ü L'inflation a une influence significativement positive
sur le développement économique. Déjà l'analyse de
la causalité de Granger nous a révélé qu'il existe
une causalité bidirectionnelle entre l'inflation et le PIB. Les
résultats de la régression tranchent qu'une augmentation du taux
d'inflation de 1 % entraine une variation, dans le même sens, de 0,003 %.
Ce qui explique l'hypothèse d'une inflation modérée qui
stimulerait la production. En effet, il a été
démontré qu'à court terme, face à une anticipation
de l'inflation, les agents économiques font des arbitrages dans leurs
décisions : alors que les ménages décident de
consommer plutôt que de détenir les actifs monétaires, les
entreprises augmentent leur rythme de production dans le but d'accroitre leur
chiffre d'affaire. Ce qui agit accroit le PIB par habitant. De même, une
croissance de la production traduit une disponibilité de l'offre qui,
une fois dépassera le niveau de la demande, finit par entrainer une
baisse des prix.
ü De manière globale, il se dégage que
l'instabilité politique a largement contribué au marasme
économique en RDC. En effet, nos estimations révèlent une
contribution négative et significative de cette variable à la
croissance du PIB par tête. Ce qui confirme que l'instabilité
sociopolitique est de nature à déstabiliser le cadre
macroéconomique et à gêner la croissance économique
en ce sens que les conflits affectent négativement le processus de
mobilisation des recettes publiques, détruisent les stocks des capitaux
humain et physique et jouent négativement sur le processus
d'accumulation du capital. Sa causalité vers l'épargne
témoigne donc cette dynamique.
IV.3.2. Recommandations
Améliorer le niveau de vie par l'épargne
mobilisée localement passe par plusieurs mécanises
intermédiaires. Face à une situation où l'épargne
elle-même n'est pas importante (cas de la RDC), le financement des
investissements se trouve alors condamné à dépendre d'une
main extérieure qui n'est toujours pas rassurante. Les solutions
internes seraient de ce fait de nature à réorienter
l'économie. En effet, l'élévation du niveau de vie est
possible grâce la création des richesses nouvelles qui, une fois
distribuées, permettraient une épargne importante à
mobiliser par le système financier dans le but de financer plus de
croissance et de prospérité. Plusieurs théories
renseignent sur les orientations que devraient emprunter les politiques
économiques pour répondre à cette problématique.
Face aux résultats de nos analyses, nous pensons
qu'avec une profondeur financière qui favorise faiblement le
développement économique à court terme, sans maintenir son
efficacité à long terme, la Banque Centrale du Congo, qui est le
gouvernail du système financier, devrait veiller à une nette
surveillance du système financier et prôner une modernisation des
pratiques financières et de l'intermédiation en RDC afin de
stimuler les potentiels placements à terme tout en garantissant une
monnaie nationale stable et la circulation des actifs dont la contrepartie
devrait permettre un moyen de financement pour les agents déficitaires.
Et donc, si ces mesures s'accompagnaient d'une industrialisation de
l'économie, cela permettrait une croissance rapide des revenus et un
développement économique jamais connu avant.
Finalement, l'Etat devrait veiller à la
stabilité sociopolitique qui constitue une des garanties majeures pour
les investissements risqués. Néanmoins, certaines composantes du
système financier (comme les assurances, les OPC, les bourses de
valeurs,..) ne sont pas complètement opérationnelles en RDC et
laisser les investissements privés pénétrer ce secteur
serait un pas d'avance vers un réel développement financier.
Conclusion partielle
Le quatrième et dernier chapitre de notre recherche
était dédié à une validation empirique de la
relation entre le système financier et le développement
économique en RDC. Partant d'une série de 7 variables (le PIB par
habitant, la profondeur financière, l'épargne, le crédit
bancaire, l'investissement, l'inflation et l'instabilité politique)
nous avons premièrement testé la relation de causalité au
sens de Granger pouvant exister entre ces variables et le PIB et avons
trouvé que l'épargne a une relation de causale avec le PIB, la
profondeur financière a également une causalité
bidirectionnelle avec le PIB, tout comme l'inflation. Mais le lien entre
l'épargne et le crédit, puis le crédit avec
l'investissement n'a pas été justifié. Nous avions vu au
deuxième chapitre que le mérite de l'efficacité du
système du système réside dans sa capacité
à assurer le couple épargne-investissement pour déboucher
sur la croissance et le développement économique.
Après avoir procédé à une
estimation du modèle à de régression par la méthode
MCO, nous nous sommes rendu compte que le système financier actuel
n'est pas favorable au développement économique et le
paramètre positif associé à la constante explique qu'il y
a des variables que nous n'avons pas pris en compte dans cette analyse mais qui
contribuent positivement au développement économique en RDC.
CONCLUSION GENERALE
La prospérité des économies,
l'amélioration des conditions de vie des populations, et la recherche
croissante du bien-être individuel constituent, depuis l'évolution
de la pensée économique, un tout dont l'obtention est probable
par plusieurs voies. D'innombrables théories du développement
existent et continuent de naitre dans le seul but de rendre possible
l'accès à ce tout, pour les états sous
développés et de parfaire ce tout pour le cas des pays
développés. Est-il possible de parvenir à cette
transformation grâce à l'épargne, l'investissement et la
politique monétaire ? Telle fut la question qui a motivé
cette analyse qui trouve ici sa fin. Certaines analyses sur la finance et le
développement (Jean-Paul Paullin & Anne Gaël Vaubourg [1998],
SOLOW [1995]) nous ont révélé que l'accès au
développement par la finance dépend de l'efficacité du
système financier, c'est-à-dire sa capacité à
répondre aux préférences des épargnants et à
sélectionner les investissements. Nous nous sommes donc basés
sur le cas sélectif de la RDC pour trancher sur l'efficacité de
son système financier à accompagner son développement
économique, en partant d'une série de 7 variables
économiques échelonnées sur 34 années allant de
1980 à 2013. Nous nous étions donc fixés, bien au
départ, deux hypothèses de travail qui ont orienté notre
recherche. La première prédisait l'inefficacité du
système financier face au développement économique en RDC
et la seconde soutenait qu'un développement financier était
nécessaire pour favoriser des nouvelles méthodes de mobilisation
et d'allocation des ressources beaucoup plus modernes.
Les différentes recherches menées nous ont
révélé que la RDC est un pays post-crises et
post-conflits, au potentiel inestimable, dont l'économie a connu des
graves récessions en présence d'une population pauvre et en forte
croissance. Pendant la « dérive de
l'économie congolaise42(*) » des années 1990, une
désarticulation du système financier formel s'opéra en
présence d'un cycle de récession durant toute la décennie
qui se stabilisa en 2002 après une série des reformes
initiées par le gouvernement et une reprise de la coopération
internationale.
Quelques années après la récession, les
retombées des réformes mises en oeuvre par le gouvernement se
furent révélées favorables à l'économie et
occasionnèrent la reconnexion du système financier et le retour
à la croissance. Aujourd'hui, le secteur financier congolais est
constitué de 18 banques commerciales, d'une banque de
développement (SOFIDE), d'une institution spécialisée dans
le financement de l'industrie (FPI), de trois sociétés
financières ; d'une société d'assurance (SONAS) et de
l'Institut national de sécurité sociale (INSS), de 149
institutions financières de proximité (qui incluent 126
coopératives d'épargne et de crédit et 23 institutions de
micro-finance), de 43 messageries financières, et de 16 bureaux de
change officiels. Les trois établissements de monnaie
électronique (EME), filiales des opérateurs de
télécommunications, à savoir Airtel Money, Vodacash et
Tigo Cash, qui proposent des produits de mobile banking sont les derniers
entrants dans le secteur43(*).
Un test de causalité de Granger appliqué sur nos
variables nous a permis de découvrir qu'il existe un lien de
causalité bidirectionnelle entre la profondeur financière
(évaluée par le ratio masse monétaire au sens large en
pourcentage du PIB) et le PIB par habitant en RDC, et aussi entre l'inflation
et le PIB par habitant ; cela signifie qu'une modification de l'un, cause
la modification de l'autre et vice versa. Puis une relation de causalité
qui va de l'instabilité sociopolitique vers l'épargne, ensuite de
l'épargne vers le PIB. L'analyse de la régression a prouvé
que la profondeur financière contribue positivement mais de
manière moins significative au développement économique en
RDC ; soit une augmentation du PIB par habitant de 0,048 % à la
suite d'une augmentation de 1 % de la profondeur financière. Alors que
l'épargne a pour effet de réduire le PIB. Ce qui nous
amène à affirmer notre première hypothèse de
recherche qui prédisait l'inefficacité du système
financier au développement économique en RDC.
Nous avons comparé la profondeur
financière44(*) de
la RDC qui est égale à 12,9 % du PIB à celles d'un
échantillon de 3 pays et il s'avère que la profondeur
financière du Congo Brazza est de 36,1 %, celle de l'Afrique du Sud est
de71 %, de 251 % pour le japon et de 89,5 % pour les USA. Ceci traduit le
niveau de développement financier de chaque pays par rapport à la
RDC.
Il semblerait que depuis l'hyperinflation de 1994, la RDC
mène une politique monétaire restrictive. Des études ont
démontré que la monnaie a souvent été la source de
l'inflation au Congo, et cela peut en partie expliquer la faiblesse de ce
ratio, mais également le faible volume des dépôts à
terme dans les banques. Néanmoins, à notre sens, la solution pour
remédier à ce problème proviendrait alors d'un réel
engagement de l'Etat, au travers de l'institution en charge de la
sécurité du système financier (La BCC), de dicter une
politique financière nationale prometteuse, de veiller à une
nette surveillance du système financier et de prôner une
modernisation des instruments de placement, puis renforcer les politiques
d'inclusion financière et de l'intermédiation en RDC afin de
stimuler les potentiels placements de terme pour améliorer la profondeur
financière ; tout en garantissant une monnaie nationale stable et
la circulation des actifs dont la contrepartie devrait permettre un moyen de
financement de long terme pour les agents déficitaires. Et donc, si ces
mesures s'accompagnaient d'une industrialisation de l'économie, cela
permettrait une croissance rapide des revenus et un développement
économique soutenu à long terme.
BIBLIOGRAPHIE
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1. AGLIETTA Michel ; Macroéconomie
financière, crises financières et régulation
monétaire, Ed. La Découverte, Paris, 2005
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Edition, De Boeck, Bruxelles, 2010.
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5. MISHKIN Fréderic; Monnaie, Banque et
Marchés financiers, 10ème Edition, Nouveaux
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Taux de change et Dynamique de l'hyperinflation, L'Harmattan, Paris,
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1998 ;
2. Thèse
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de doctorat en sciences économiques et de gestion, UCL, 2011
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2. AKA Brou Emmanuel ; Développement financier,
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5. LAGAYETTE Philippe. Les transformations des
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UPC, Juillet 2011
2. WAWULA BALOMBA Merveil ; Analyse de la relation
aide extérieure -Développement économique de la RDC de
1980 à 2012, Quelle efficacité de l'aide publique au
développement Mémoire de licence en Economie et
Développement, UCC, 2014.
VARIABLES DIFFERENCIEES
Année
|
DDPIBHB
|
DINV
|
1980
|
NA
|
NA
|
1981
|
NA
|
-1
|
1982
|
-16.35873
|
17
|
1983
|
11.41109
|
4
|
1984
|
23.36421
|
-4
|
1985
|
-30.04552
|
-15
|
1986
|
24.21283
|
-8,2
|
1987
|
-12.22782
|
1,1
|
1988
|
-13.74662
|
0,8
|
1989
|
-10.78219
|
-1,4
|
1990
|
-28.90073
|
-0,5
|
1991
|
-4.971534
|
-6,6
|
1992
|
-2.637095
|
0,9
|
1993
|
-2.180970
|
-4,9
|
1994
|
40.90656
|
3,4
|
1995
|
15.94531
|
3,9
|
1996
|
-3.419359
|
6
|
1997
|
-11.07894
|
-7
|
1998
|
12.05432
|
-1,2
|
1999
|
-6.018111
|
-3
|
2000
|
-5.202095
|
6,2
|
2001
|
11.24815
|
-2,9
|
2002
|
9.815581
|
14,3
|
2003
|
4.772542
|
9,9
|
2004
|
2.248664
|
-3,8
|
2005
|
-1.007965
|
-16,3
|
2006
|
-1.539119
|
2,9
|
2007
|
2.020999
|
-1
|
2008
|
0.093478
|
-2,9
|
2009
|
-7.316209
|
3,8
|
2010
|
9.407457
|
-2,7
|
2011
|
-0.133589
|
-0,2
|
2012
|
1.042020
|
0,3
|
2013
|
3.730807
|
3,4
|
ANNEXES
BASE DES DONNEES
Année
|
DPT
|
INST
|
PFN
|
PIBHB
|
TXINFL
|
CDRT
|
1980
|
0,672
|
1
|
7,901
|
613,644
|
36,8
|
0,0041
|
1981
|
0,583
|
1
|
8,807
|
612,006
|
40,9
|
0,0044
|
1982
|
0,700
|
1
|
10,783
|
594,009
|
35,3
|
0,0045
|
1983
|
0,482
|
0
|
72,372
|
587,424
|
100,8
|
0,0062
|
1984
|
1,012
|
0
|
6,618
|
604,202
|
33,4
|
0,0130
|
1985
|
0,771
|
0
|
6,897
|
590,935
|
26,5
|
0,0160
|
1986
|
0,928
|
0
|
8,066
|
601,881
|
32,8
|
0,0153
|
1987
|
1,535
|
0
|
8,784
|
600,599
|
99,5
|
0,0189
|
1988
|
3,142
|
0
|
10,565
|
585,571
|
121,5
|
0,0155
|
1989
|
1,417
|
1
|
8,519
|
559,760
|
95,8
|
0,0385
|
1990
|
0,788
|
1
|
12,890
|
505,049
|
233,2
|
0,1175
|
1991
|
0,396
|
1
|
15,214
|
445,366
|
3644,9
|
0,0197
|
1992
|
0,301
|
1
|
15,843
|
383,046
|
2989,6
|
0,0031
|
1993
|
0,770
|
1
|
30,679
|
318,545
|
4651,7
|
0,0048
|
1994
|
0,000
|
1
|
8,401
|
294,950
|
9796,9
|
0,0031
|
1995
|
0,166
|
0
|
6,741
|
287,301
|
370,3
|
3,1386
|
1996
|
0,236
|
1
|
7,450
|
276,232
|
693
|
1,4515
|
1997
|
0,093
|
0
|
4,200
|
254,085
|
13,7
|
0,6058
|
1998
|
1,009
|
1
|
8,460
|
243,992
|
134,8
|
9,8398
|
1999
|
0,000
|
0
|
7,550
|
227,881
|
483,7
|
0,0000
|
2000
|
0,105
|
1
|
15,177
|
206,567
|
511,2
|
0,8800
|
2001
|
0,166
|
0
|
4,844
|
196,502
|
135,1
|
0,7392
|
2002
|
0,115
|
0
|
4,857
|
196,252
|
15,8
|
0,0311
|
2003
|
0,109
|
0
|
5,416
|
200,775
|
4,4
|
0,0142
|
2004
|
0,634
|
1
|
8,095
|
207,547
|
9
|
0,0978
|
2005
|
0,261
|
1
|
7,780
|
213,310
|
21,5
|
0,2893
|
2006
|
0,524
|
0
|
9,981
|
217,535
|
18,2
|
4,5116
|
2007
|
0,885
|
0
|
12,280
|
223,780
|
9,9
|
5,4085
|
2008
|
1,509
|
0
|
15,076
|
230,119
|
27,6
|
9,1708
|
2009
|
1,084
|
1
|
16,366
|
229,142
|
53,4
|
6,0565
|
2010
|
0,809
|
0
|
16,364
|
237,572
|
9,8
|
6,8236
|
2011
|
1,135
|
1
|
16,029
|
245,869
|
15,4
|
8,4213
|
2012
|
0,622
|
1
|
16,935
|
255,208
|
2,7
|
6,2969
|
2013
|
0,744
|
0
|
15,630
|
268,277
|
1,03
|
7,1271
|
ANNEXES
A. STATIONNARITE
A.1. Pibhb
Null Hypothesis: PIBHB has a unit root
|
|
Exogenous: Constant, Linear Trend
|
|
Lag Length: 0 (Automatic - based on SIC, maxlag=0)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
t-Statistic
|
Prob.*
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller test statistic
|
0.656093
|
0.9993
|
Test critical values:
|
1% level
|
|
-4.262735
|
|
|
5% level
|
|
-3.552973
|
|
|
10% level
|
|
-3.209642
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller Test Equation
|
|
Dependent Variable: D(PIBHB)
|
|
|
Method: Least Squares
|
|
|
Date: 06/15/16 Time: 20:58
|
|
|
Sample (adjusted): 2 34
|
|
|
Included observations: 33 after adjustments
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
PIBHB(-1)
|
0.032181
|
0.049050
|
0.656093
|
0.5168
|
C
|
-45.92640
|
31.73640
|
-1.447121
|
0.1582
|
@TREND(1)
|
1.394878
|
0.851608
|
1.637935
|
0.1119
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
R-squared
|
0.165915
|
Mean dependent var
|
-10.46566
|
Adjusted R-squared
|
0.110309
|
S.D. dependent var
|
22.05590
|
S.E. of regression
|
20.80388
|
Akaike info criterion
|
8.994665
|
Sum squared resid
|
12984.05
|
Schwarz criterion
|
9.130711
|
Log likelihood
|
-145.4120
|
Hannan-Quinn criter.
|
9.040440
|
F-statistic
|
2.983771
|
Durbin-Watson stat
|
0.512607
|
Prob(F-statistic)
|
0.065790
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Null Hypothesis: D(PIBHB) has a unit root
|
|
Exogenous: Constant, Linear Trend
|
|
Lag Length: 0 (Automatic - based on SIC, maxlag=0)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
t-Statistic
|
Prob.*
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller test statistic
|
-2.185354
|
0.4812
|
Test critical values:
|
1% level
|
|
-4.273277
|
|
|
5% level
|
|
-3.557759
|
|
|
10% level
|
|
-3.212361
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller Test Equation
|
|
Dependent Variable: D(PIBHB,2)
|
|
Method: Least Squares
|
|
|
Date: 06/15/16 Time: 20:58
|
|
|
Sample (adjusted): 3 34
|
|
|
Included observations: 32 after adjustments
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
D(PIBHB(-1))
|
-0.261721
|
0.119761
|
-2.185354
|
0.0371
|
C
|
-9.741193
|
6.043473
|
-1.611854
|
0.1178
|
@TREND(1)
|
0.415384
|
0.280787
|
1.479360
|
0.1498
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
R-squared
|
0.155336
|
Mean dependent var
|
0.459607
|
Adjusted R-squared
|
0.097083
|
S.D. dependent var
|
14.41126
|
S.E. of regression
|
13.69386
|
Akaike info criterion
|
8.160832
|
Sum squared resid
|
5438.130
|
Schwarz criterion
|
8.298244
|
Log likelihood
|
-127.5733
|
Hannan-Quinn criter.
|
8.206380
|
F-statistic
|
2.666584
|
Durbin-Watson stat
|
1.898732
|
Prob(F-statistic)
|
0.086481
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Null Hypothesis: D(PIBHB,2) has a unit root
|
|
Exogenous: Constant, Linear Trend
|
|
Lag Length: 0 (Automatic - based on SIC, maxlag=0)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
t-Statistic
|
Prob.*
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller test statistic
|
-5.834472
|
0.0002
|
Test critical values:
|
1% level
|
|
-4.284580
|
|
|
5% level
|
|
-3.562882
|
|
|
10% level
|
|
-3.215267
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller Test Equation
|
|
Dependent Variable: D(PIBHB,3)
|
|
Method: Least Squares
|
|
|
Date: 06/15/16 Time: 20:58
|
|
|
Sample (adjusted): 4 34
|
|
|
Included observations: 31 after adjustments
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
D(PIBHB(-1),2)
|
-1.080072
|
0.185119
|
-5.834472
|
0.0000
|
C
|
-1.172044
|
5.974613
|
-0.196171
|
0.8459
|
@TREND(1)
|
0.122363
|
0.298013
|
0.410595
|
0.6845
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
R-squared
|
0.549320
|
Mean dependent var
|
0.648049
|
Adjusted R-squared
|
0.517129
|
S.D. dependent var
|
21.20126
|
S.E. of regression
|
14.73253
|
Akaike info criterion
|
8.309759
|
Sum squared resid
|
6077.332
|
Schwarz criterion
|
8.448532
|
Log likelihood
|
-125.8013
|
Hannan-Quinn criter.
|
8.354996
|
F-statistic
|
17.06417
|
Durbin-Watson stat
|
1.927870
|
Prob(F-statistic)
|
0.000014
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Null Hypothesis: DPT has a unit root
|
|
Exogenous: Constant
|
|
|
Lag Length: 0 (Automatic - based on SIC, maxlag=0)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
t-Statistic
|
Prob.*
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller test statistic
|
-3.056490
|
0.0400
|
Test critical values:
|
1% level
|
|
-3.646342
|
|
|
5% level
|
|
-2.954021
|
|
|
10% level
|
|
-2.615817
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
|
|
A.2. Depot
Null Hypothesis: DPT has a unit root
|
|
Exogenous: Constant
|
|
|
Lag Length: 0 (Automatic - based on SIC, maxlag=0)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
t-Statistic
|
Prob.*
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller test statistic
|
-3.056490
|
0.0400
|
Test critical values:
|
1% level
|
|
-3.646342
|
|
|
5% level
|
|
-2.954021
|
|
|
10% level
|
|
-2.615817
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller Test Equation
|
|
Dependent Variable: D(DPT)
|
|
|
Method: Least Squares
|
|
|
Date: 06/15/16 Time: 21:00
|
|
|
Sample (adjusted): 2 34
|
|
|
Included observations: 33 after adjustments
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
DPT(-1)
|
-0.463212
|
0.151550
|
-3.056490
|
0.0046
|
C
|
0.324465
|
0.140031
|
2.317090
|
0.0273
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
R-squared
|
0.231573
|
Mean dependent var
|
0.002206
|
Adjusted R-squared
|
0.206785
|
S.D. dependent var
|
0.594396
|
S.E. of regression
|
0.529385
|
Akaike info criterion
|
1.624490
|
Sum squared resid
|
8.687702
|
Schwarz criterion
|
1.715188
|
Log likelihood
|
-24.80409
|
Hannan-Quinn criter.
|
1.655007
|
F-statistic
|
9.342131
|
Durbin-Watson stat
|
2.019304
|
Prob(F-statistic)
|
0.004581
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
A.3. Profondeur financière
Null Hypothesis: PFN has a unit root
|
|
Exogenous: Constant, Linear Trend
|
|
Lag Length: 0 (Automatic - based on SIC, maxlag=0)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
t-Statistic
|
Prob.*
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller test statistic
|
-5.565672
|
0.0004
|
Test critical values:
|
1% level
|
|
-4.262735
|
|
|
5% level
|
|
-3.552973
|
|
|
10% level
|
|
-3.209642
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
|
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller Test Equation
|
|
Dependent Variable: D(PFN)
|
|
|
Method: Least Squares
|
|
|
Date: 06/15/16 Time: 21:01
|
|
|
Sample (adjusted): 2 34
|
|
|
Included observations: 33 after adjustments
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
PFN(-1)
|
-1.013296
|
0.182062
|
-5.565672
|
0.0000
|
C
|
15.73148
|
5.148519
|
3.055535
|
0.0047
|
@TREND(1)
|
-0.160320
|
0.224923
|
-0.712780
|
0.4815
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
R-squared
|
0.508027
|
Mean dependent var
|
0.234211
|
Adjusted R-squared
|
0.475229
|
S.D. dependent var
|
16.86156
|
S.E. of regression
|
12.21470
|
Akaike info criterion
|
7.929665
|
Sum squared resid
|
4475.967
|
Schwarz criterion
|
8.065711
|
Log likelihood
|
-127.8395
|
Hannan-Quinn criter.
|
7.975441
|
F-statistic
|
15.48947
|
Durbin-Watson stat
|
2.008222
|
Prob(F-statistic)
|
0.000024
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
A.4. Taux d'inflation
Null Hypothesis: TXINFL has a unit root
|
|
Exogenous: None
|
|
|
Lag Length: 0 (Automatic - based on SIC, maxlag=0)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
t-Statistic
|
Prob.*
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller test statistic
|
-3.159252
|
0.0025
|
Test critical values:
|
1% level
|
|
-2.634731
|
|
|
5% level
|
|
-1.951000
|
|
|
10% level
|
|
-1.610907
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller Test Equation
|
|
Dependent Variable: D(TXINFL)
|
|
|
Method: Least Squares
|
|
|
Date: 06/15/16 Time: 21:51
|
|
|
Sample (adjusted): 2 35
|
|
|
Included observations: 34 after adjustments
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
TXINFL(-1)
|
-0.464428
|
0.147006
|
-3.159252
|
0.0034
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
R-squared
|
0.232216
|
Mean dependent var
|
-1.045294
|
Adjusted R-squared
|
0.232216
|
S.D. dependent var
|
1992.873
|
S.E. of regression
|
1746.220
|
Akaike info criterion
|
17.79727
|
Sum squared resid
|
1.01E+08
|
Schwarz criterion
|
17.84216
|
Log likelihood
|
-301.5535
|
Hannan-Quinn criter.
|
17.81257
|
Durbin-Watson stat
|
2.166439
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
A.5. Investissement (INV)
Null Hypothesis: D(INV) has a unit root
|
|
Exogenous: Constant, Linear Trend
|
|
Lag Length: 0 (Automatic - based on SIC, maxlag=0)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
t-Statistic
|
Prob.*
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Augmented Dickey-Fuller test statistic
|
-4.643400
|
0.0041
|
Test critical values:
|
1% level
|
|
-4.273277
|
|
|
5% level
|
|
-3.557759
|
|
|
10% level
|
|
-3.212361
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
B. COINTEGRATION
B.1. Détermination du lag optimal
VAR Lag Order Selection Criteria
|
|
|
|
Endogenous variables: DDPIBHB DINV DPT CDRT TXINFL PFN
|
|
Exogenous variables: C
|
|
|
|
Date: 06/17/16 Time: 19:42
|
|
|
|
Sample: 1 35
|
|
|
|
|
Included observations: 29
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Lag
|
LogL
|
LR
|
FPE
|
AIC
|
SC
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
0
|
-650.9959
|
NA
|
1.92e+12
|
45.31006
|
45.59295*
|
1
|
-604.6929
|
70.25289
|
1.00e+12
|
44.59951
|
46.57973
|
2
|
-574.6654
|
33.13379
|
2.15e+12
|
45.01141
|
48.68896
|
3
|
-500.6830
|
51.02237*
|
4.88e+11*
|
42.39193*
|
47.76682
|
|
|
|
|
|
|
B.2. Analyse de la causalité par le test de
granger
Pairwise Granger Causality Tests
|
Date: 06/15/16 Time: 21:05
|
Sample: 1 35
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Null Hypothesis:
|
Obs
|
F-Statistic
|
Prob.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
DPT does not Granger Cause DDPIBHB
|
31
|
5.08979
|
0.0321
|
DDPIBHB does not Granger Cause DPT
|
0.02370
|
0.8788
|
|
|
|
|
|
|
|
|
PFN does not Granger Cause DDPIBHB
|
31
|
6.67955
|
0.0153
|
DDPIBHB does not Granger Cause PFN
|
2.89365
|
0.1000
|
|
|
|
|
|
|
|
|
TXINFL does not Granger Cause DDPIBHB
|
31
|
5.48367
|
0.0265
|
DDPIBHB does not Granger Cause TXINFL
|
5.87536
|
0.0221
|
|
|
|
|
|
|
|
|
INST does not Granger Cause DDPIBHB
|
31
|
0.19834
|
0.6595
|
DDPIBHB does not Granger Cause INST
|
1.66137
|
0.2080
|
|
|
|
|
|
|
|
|
PFN does not Granger Cause DPT
|
33
|
0.07622
|
0.7844
|
DPT does not Granger Cause PFN
|
0.09131
|
0.7646
|
|
|
|
|
|
|
|
|
TXINFL does not Granger Cause DPT
|
33
|
0.96629
|
0.3335
|
DPT does not Granger Cause TXINFL
|
0.14443
|
0.7066
|
|
|
|
|
|
|
|
|
INST does not Granger Cause DPT
|
33
|
8.02142
|
0.0082
|
DPT does not Granger Cause INST
|
0.69650
|
0.4106
|
|
|
|
|
|
|
|
|
TXINFL does not Granger Cause PFN
|
33
|
0.04314
|
0.8369
|
PFN does not Granger Cause TXINFL
|
1.91483
|
0.1766
|
|
|
|
|
|
|
|
|
INST does not Granger Cause PFN
|
33
|
1.85640
|
0.1832
|
PFN does not Granger Cause INST
|
0.11382
|
0.7382
|
|
|
|
|
|
|
|
|
INST does not Granger Cause TXINFL
|
33
|
1.15297
|
0.2915
|
TXINFL does not Granger Cause INST
|
0.00015
|
0.9902
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
B.3. Estimation par le MCO
Dependent Variable: DDPIBHB
|
|
|
Method: Least Squares
|
|
|
Date: 06/17/16 Time: 15:50
|
|
|
Sample (adjusted): 3 34
|
|
|
Included observations: 32 after adjustments
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
C
|
4.977284
|
4.928219
|
1.009956
|
0.3215
|
DPT
|
-4.527171
|
3.863368
|
-1.171820
|
0.2515
|
PFN
|
0.048687
|
0.194444
|
0.250389
|
0.8042
|
TXINFL
|
0.003344
|
0.001304
|
2.564396
|
0.0162
|
INST
|
-9.647416
|
4.970172
|
-1.941063
|
0.0628
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
R-squared
|
0.285685
|
Mean dependent var
|
0.459607
|
Adjusted R-squared
|
0.179861
|
S.D. dependent var
|
14.41126
|
S.E. of regression
|
13.05106
|
Akaike info criterion
|
8.118216
|
Sum squared resid
|
4598.913
|
Schwarz criterion
|
8.347238
|
Log likelihood
|
-124.8915
|
Hannan-Quinn criter.
|
8.194131
|
F-statistic
|
2.699613
|
Durbin-Watson stat
|
2.646561
|
Prob(F-statistic)
|
0.051744
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
C. DIAGNOSTIC DU MODEL
C.1. test de normalité des erreurs
C.2. Test d'autocorrelation des erreurs
Breusch-Godfrey Serial Correlation LM Test:
|
|
F-statistic
|
0.698757
|
Prob. F(2,19)
|
0.5095
|
Obs*R-squared
|
2.123933
|
Prob. Chi-Square(2)
|
0.3458
|
|
|
|
|
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
C
|
2.441063
|
6.297803
|
0.387605
|
0.7026
|
DDPIBHB(-1)
|
-0.246184
|
0.283023
|
-0.869837
|
0.3952
|
DPT
|
-0.248253
|
4.662547
|
-0.053244
|
0.9581
|
DPT(-1)
|
-1.332227
|
4.314676
|
-0.308766
|
0.7609
|
PFN
|
-0.033383
|
0.184562
|
-0.180877
|
0.8584
|
PFN(-1)
|
-0.003731
|
0.178686
|
-0.020879
|
0.9836
|
TXINFL
|
0.000372
|
0.001587
|
0.234248
|
0.8173
|
TXINFL(-1)
|
0.000350
|
0.001538
|
0.227377
|
0.8226
|
INST
|
0.108599
|
4.860582
|
0.022343
|
0.9824
|
INST(-1)
|
-2.869127
|
6.031770
|
-0.475669
|
0.6397
|
RESID(-1)
|
0.441810
|
0.382360
|
1.155481
|
0.2622
|
RESID(-2)
|
-0.154120
|
0.287278
|
-0.536484
|
0.5979
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
C.3. Test
d'hétéroscedasticité
Heteroskedasticity Test: Breusch-Pagan-Godfrey
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
F-statistic
|
0.483965
|
Prob. F(9,21)
|
0.8691
|
Obs*R-squared
|
5.325288
|
Prob. Chi-Square(9)
|
0.8051
|
Scaled explained SS
|
1.742016
|
Prob. Chi-Square(9)
|
0.9949
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Test Equation:
|
|
|
|
Dependent Variable: RESID^2
|
|
|
Method: Least Squares
|
|
|
Date: 06/15/16 Time: 21:16
|
|
|
Sample: 4 34
|
|
|
|
Included observations: 31
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
C
|
81.54419
|
58.15245
|
1.402249
|
0.1755
|
DDPIBHB(-1)
|
-0.018286
|
1.871881
|
-0.009769
|
0.9923
|
DPT
|
-17.00285
|
45.37412
|
-0.374726
|
0.7116
|
DPT(-1)
|
7.173907
|
40.18486
|
0.178523
|
0.8600
|
PFN
|
-1.262712
|
1.782448
|
-0.708414
|
0.4865
|
PFN(-1)
|
-0.717613
|
1.742322
|
-0.411872
|
0.6846
|
TXINFL
|
0.010921
|
0.014077
|
0.775828
|
0.4465
|
TXINFL(-1)
|
-0.007789
|
0.014433
|
-0.539678
|
0.5951
|
INST
|
34.82321
|
46.42291
|
0.750130
|
0.4615
|
INST(-1)
|
33.47325
|
53.77542
|
0.622464
|
0.5403
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
R-squared
|
0.171783
|
Mean dependent var
|
83.30678
|
Adjusted R-squared
|
-0.183166
|
S.D. dependent var
|
101.1143
|
S.E. of regression
|
109.9855
|
Akaike info criterion
|
12.49427
|
Sum squared resid
|
254033.0
|
Schwarz criterion
|
12.95685
|
Log likelihood
|
-183.6612
|
Hannan-Quinn criter.
|
12.64506
|
F-statistic
|
0.483965
|
Durbin-Watson stat
|
2.038192
|
Prob(F-statistic)
|
0.869074
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
C.4. Test de stabilité du
modèle
92
TABLE DES MATIERES
EPIGRAPHE
i
DEDICACE
ii
REMERCIEMENTS
iii
SIGLES ET ABREVIATIONS
iv
LISTE DES FIGURES, TABLEAUX, ET GRAPHIQUES
v
INTRODUCTION
1
1. Etat de la question
1
2. Problématique
2
3. Hypothèses
4
4. Méthodes et techniques de
recherche
5
5. Choix et intérêt de la
recherche
5
6. Délimitation de l'étude
6
7. Canevas du travail
6
Première Partie :
CADRE THEORIQUE
3
CHAPITRE I :
CONSIDERATIONS GENERALES SUR LE SYSTEME FINANCIER
ET LE DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE
3
SECTION I :
QUID DU SYSTEME FINANCIER
3
I.1.1. Définition
10
I.1.2. Les fonctions du système
financier
10
I.1.3. La structure des systèmes
financiers
12
I.1.4. Les composantes de la finance indirecte et
l'éternité du système bancaire
13
I.1.5. Les marchés financiers
17
I.1.6. Les institutions financières non
bancaires
18
SECTION II :
LE DOGME DU DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE
3
I.2.1. Définition
21
I.2.2. généralités sur la
croissance économiques
22
Conclusion partielle
26
CHAPITRE II :
ETUDE DE LA RELATION SYSTEME FINANCIER -
DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE : UNE APROCHE THEORIQUE
3
SECTION I :
LES MODELES DE DEVELOPPEMENT FINANCIER ET
ECONOMIQUE
3
II.1.1. Le modèle Harrod-Domar
28
II.1.2. Epargne étrangère et
croissance économique.
31
93
SECTION II :
REVUE DE LA LITTERATURE
3
II.2.1. Efficacité du système
financier sur le développement
33
II.2.2. l'hypothèse de l'inefficacité
du système financier
35
SECTION III :
DEVELOPPEMENT FINANCIER ET RISQUE SYSTEMIQUE
3
II.3.1. Asymétrie d'information :
Anti-sélection et risque moral
39
II.3.2. risque systémique et crise
financière
40
Conclusion partielle
43
Deuxième Partie
ANALYSE EMPIRIQUE
3
CHAPITRE III :
VUE D'ENSEMBLE SUR LE SYSTEME FINANCIER ET LE
DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE EN RDC DE 1980 à 2013
3
SECTION I :
DYNAMIQUE DU DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE DE LA
RDC : DE 1980 à 2001
3
III.1.1. Contexte macroéconomique global
45
III.1.2. L'évolution du système
financier
51
SECTION II :
REFORME, RELANCE ET CROISSANCE : DE 2001
à 2014
3
III.2.1. Réhabilitation du système
financier
58
III.2.2. Retombé des réformes
financières sur la croissance
60
SECTION III :
CROISSANCE ET DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE EN RDC
3
III.3.1. Croissance, emploi et revenu
61
III.3.2. Croissance et développement
humain
63
Conclusion partielle
65
CHAPITRE IV :
VALIDATIONS EMPIRIQUES ET PRESENTATION DES
RESULTATS
3
SECTION I :
SOURCE DES DONNEES, CHOIX DES VARIABLES ET
PRESENTATION DU MODELE
3
IV.1.1. Source des données
66
IV.1.2. Choix des variables
67
IV.1.3. Spécification du modèle
68
SECTION II :
ESTIMATION DU MODELE
3
IV.2.1. Analyse de la stationnarité des
séries
69
IV.2.2. Analyse de la relation de causalité
entre le système financier et le développement
économique
71
IV.2.3. Estimation de la régression multiple
par le MCO
74
SECTION III :
INTERPRETATION DES RESULTATS ET RECOMMANDATIONS
3
IV.3.1. Interprétation des
résultats
75
94
IV.3.2. Recommandations
78
CONCLUSION GENERALE
80
BIBLIOGRAPHIE
83
ANNEXES
85
* 1 Extrait du discours de
Jean-Paul II à la 6ème Conférence des Nations
Unies sur le commerce et le développement, Genève, 26 Septembre
1985
* 2 SUMATA Claude; la
gestion macroéconomique de la RDC durant et après la transition
démocratique, Ed. l'Harmattan, Paris, 2014, p.76
* 3 Le terme zaïrianisation
désigne la politique de nationalisation des entreprises
étrangères oeuvrant au zaïre mise en oeuvre par le
Président Joseph MOBUTU vers les années 1973. Politique qui, pour
plusieurs analystes, est à l'origine de la crise économique et de
la pauvreté qui sévit en RDC jusqu'aujourd'hui.
* 4 BCC; Rapport annuel, 1994,
p.25
* 5 MISHKIN
Fréderic ; Monnaie, Banque et marchés financiers,
Ed. Nouveaux horizons, Paris, 2007, p.26
* 6 Idem
* 7 MISHKIN
Fréderic ; Op.cit, p.9
* 8 MISHKIN Frederic ;
Op.cit, p.28
* 9 MISHKIN F. S. ;
Op.cit, p.28
* 10 MISHKIN F.S ;
Op.cit, p.201
* 11 OGIEN Dov ;
Comptabilité et Audit bancaire, 2ème Edition,
DUNOD, Paris, 2008, p.7
* 12 Opération
consistant pour une banque centrale à émettre, à vendre et
acheter des bons de trésor sur le marché monétaire pour le
compte de l'Etat. Cette opération est un moyen qui permet à
l'Etat de disposer des ressources pour financer son action.
* 13 OGIEN Dov ;
Op.cit, p.7
* 14
https://fr.wikipedia.org/wiki/catégories_des_banques
* 15 FREDERIC Mishkin ;
Monnaie, Banque et Marchés financiers, 10ème
Edition, Nouveaux Horizon, paris, 2013, p.36
* 16
https://fr.wikipedia.org/wiki/les_assurances
* 17
https://fr.wikipedia.org/wiki/fonds_de_pension
* 18 WAULA BALOMBA
Merveil : Analyse de la relation aide extérieure et
développement économique de la RDC. De 1980 - 2012,
Mémoire de licence, UCC/Fed, 2014, p.14
* 19 NSHUE Mbo M,
A. ; « Macroéconomie de long terme : la
croissance économique », Note de cours, UPC-FASE
1ère licence, 2010, p.12
* 20 MULUMBA KENGA, M :
Notes de cours d'Analyse socio-économique, 2ème
Licence, UCC/Fed, 2016
* 21 POLLIN Jean-Paul, VAUBOURG
Anne-Gaël. « L'architecture optimale des systèmes
financiers dans les pays émergents ». In: Revue
économique. Volume 49, n°1, 1998. pp. 223-238. En ligne sur
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/reco_0035-2764_1998_num_49_1_409974
* 22 PERKINS D. H, RADELET S
& LINDAUER D. L; Economie du développement, Ed. De Boeck,
Bruxelles, 2011, p.142
* 23 PERKINS D. H, RADELET S
& LINDAUER D. L, Op.cit, p.145
* 24 PERKINS D. H, RADELET S
& LINDAUER D. L, Op.cit, p.454
* 25 AKA Brou Emmanuel ;
« Développement financier, croissance économique et
productivité globale des facteurs en Afrique
subsaharienne », Université de Cocody-Abidjan, 2005,
p.2
* 26 AKA Brou Emmanuel,
Op.cit, p.6
* 27 AGLIETTA Michel ;
« Systèmes financiers et régimes de
croissance », In: Revue d'économie financière,
Volume 49, n°1, 1998. p.100
* 28 LAGAYETTE Philippe.
« Les transformations des systèmes
financiers ». In: N°3, 1987, Revue d'économie
financière. N°3, 1987. La crise financière. p. 36.
* 29 BECK Thorsten ;
« Développement de la finance et croissance
économique : Banques versus marchés
financiers ? » In : La revue de Proparco, n° 5,
les marchés financiers en Afrique : véritable outil de
développement ? Mars 2010, p.24
* 30 MISHKIN
Fréderic ; Op.cit, p.249
* 31MISHKIN
Fréderic ; Op.cit, p.249
* 32 MISHKIN
Fréderic ; Op.cit, p.279
* 33 MISHKIN Frederic ;
Op.cit, p.281
* 34 AGLIETTA Michel ;
Macroéconomie financière, crises financières et
régulation monétaire, Edition. La Découverte, Paris,
2005, p.6
* 35 BCC : Rapport annuel,
1980, p.24
* 36 SUMATA Claude, Op.cit,
p.98
* 37 SUMATA Claude, Op.cit,
p.99
* 38 BCC ; Rapport
annuel 2014, p.9
* 39 BCC ; Rapport
annuel 2014, p.29
* 40 MULUMBA K, M :
L'Assurance : Catalyseur du développement
économique, modèle de référence et application au
cas de la RDC, Thèse de Doctorat en Sciences économiques et
de gestion, UCL, 2011, p.132
* 41 Le test d'auto
corrélation des erreurs, le test d'homoscédasticité, le
test de normalité de Jarque-Bera et le test de stabilité de
CUSUM.
* 42 Terme employé par
SUMATA pour désigner la crise de la décennie 1990 - 2000. Lire
à ce sujet : Economie parallèle de la RDC. Taux de
change et dynamique de l'hyperinflation au Congo, l'Harmattan, Paris,
2001.
* 43 BCC : Etude
diagnostic sur la protection des services financiers en RDC, Novembre
2015, p.13
* 44
https://www.donnees.banquemondiale.org
|