INTRODUCTION GENERALE : CONTEXTE ET PROBLEMATIQUE
Située dans la partie ouest du Niger, la ville de
Niamey est divisée en deux rives par le fleuve Niger dont la rive gauche
où se trouve la partie la plus importante de la ville et la rive droite.
Les questions environnementales préoccupent aujourd'hui la
communauté internationale. De graves menaces pèsent sur les
ressources naturelles soumises d'une part à l'effet des changements
climatiques et d'autre part aux impacts des actions anthropiques. Ces menaces
se ressentent encore plus à Niamey, où les conditions climatiques
sont des plus défavorables (Sanda Gonda H., 2009).
Suites aux conditions climatiques très sévère de la partie
Nord du pays (climat désertique), les habitants du Nord non seulement ne
pouvant plus supporter les menaces climatiques, mais aussi compte tenu des
activités économiques moins développées,
préfèrent migrer vers la partie ouest du pays notamment dans la
ville de Niamey. D'une part à cause de son titre de capitale
administrative du pays, et d'autre part parce que ces populations
espèrent trouver dans cette ville (Niamey) des conditions de vie assez
meilleur mais aussi pouvoir accéder facilement aux emplois.
Selon (Abdou N., 2005), la population de
l'Ouest nigérien est estimée à 4 millions d'habitants
concentrés principalement le long du fleuve et se compose de plusieurs
groupes ethnolinguistiques. Le taux de natalité est supérieur
à 60 %. Ce qui conduit à une forte croissance
démographique mais aussi à une urbanisation extraordinaire.
L'extension de cette urbanisation se fait au détriment de certaines
classes d'occupation des sols telles que la végétation, les
champs de cultures, les sols nus, etc.
La croissance démographique de la ville de Niamey
conduit à une consommation d'espace et une occupation anarchique du sol
et donc à la création des nouvelles catégories
d'occupation du sol.
Dans ce contexte d'explosion démographique et
d'intensification des activités économiques, les espaces naturels
jouent un rôle essentiel dans l'espace urbain, leur existence est
nécessaire à la production d'oxygène et au recyclage des
rejets gazeux afin d'assurer un équilibre écologique. Ils ont
cependant subi de fortes mutations. Ce sont généralement des
phases de dégradation qui se manifestent par leur régression
spatiale et leur altération qualitative sous l'influence de facteurs
naturels mais surtout à cause d'une urbanisation galopante. Ce qui
aboutit à la conversion des zones de végétation naturelle
en zone de cultures ou la conversion des zones de cultures en zone d'habitation
(Aminata., 2006).
A cela s'ajoute les conséquences des changements
climatiques dans le pays (climat chaud et sec) mais surtout dans la capitale
Niamey. Au Niger, les changements climatiques se
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l'évolution spatio-temporelle de la ville de Niamey (Niger) et
évaluation de l'état de sécheresse moyennant les outils
SIG et Télédétection
Introduction générale : Contexte et
problématique
manifestent par une diminution significative des
précipitations et une hausse de température. D'ailleurs
d'après certaines études réalisées par
Brohan (2006), les prévisions indiquent que les
températures moyennes continueront leur ascension dans les prochaines
décennies. Ce manque de précipitations et la hausse des
températures conduit généralement à une
sècheresse, à ne pas confondre avec l'aridité. La
sécheresse se manifeste dans le temps tandis que l'aridité est un
phénomène spatial (l'aridité est limitée dans les
régions à faible précipitation). Les conséquences
de la sécheresse sont énormes et catastrophiques (perte de vie,
perte de la fertilité des sols, dégradation des sols, famines,
hausse des prix alimentaires, etc.). La sécheresse est un
phénomène naturel complexe qui se manifeste uniquement par
certains indices et paramètres que plusieurs chercheurs ont
essayé de les identifier. En effet, ces indices permettent d'identifier
les différents types de sécheresse (météorologique,
agricole et hydrologique), son intensité, sa durée, son
étendu spatiale et sa probabilité de récurrence. La
plupart de ces indices sont fondés sur deux concepts à savoir :
l'année normale, et le seuil qui indique la sécheresse.
Ainsi la connaissance des transformations actuelles des
surfaces terrestres représente un intérêt important pour
l'évaluation de l'état de l'environnement, pour le suivi de
développement d'une ville, d'un pays. Or avec le développement
des systèmes d'analyse (outils SIG) appliqués à l'espace,
la connaissance et le suivi de notre environnement sont devenus assez commode.
Aujourd'hui on estime que 80 % des informations ont une connotation spatiale
(ESRI France, 2015). D'où la nécessité de
faire recours à ces outils SIG et Télédétection qui
nous seront d'une aide capitale pour la réalisation de ce travail.
Notre étude s'inscrit dans ce cadre qui consiste d'une
part à cartographier et quantifier l'évolution spatio-temporelle
de la ville de Niamey sur une période de 31 ans (1985 à 2016)
avec les images Landsat archives ; et d'autre part d'évaluer
l'état de sécheresse météorologique de la partie
ouest du Niger avec les données de précipitations Chirps depuis
1981 à 2014.
QUESTIONS DE RECHERCHE
La problématique ainsi définie, il convient
dès lors de s'interroger dans un premier lieu sur les zones
affectées par les changements d'occupation du sol, c'est-à-dire
de les localiser pour mieux déceler leurs natures et de pouvoir les
quantifier ; deuxièmement, sur l'état des précipitations
de la partie ouest du Niger depuis les années 1981 jusqu'à nos
jours (2014).
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SIG et Télédétection
Introduction générale : Contexte et
problématique
OBJECTIFS DE L'ETUDE
L'objectif principal de cette étude est de
cartographier les changements d'occupation du sol de la ville de Niamey
(capitale du Niger) à partir des données acquises à
différentes dates (1985, 1994, 2003 et 2016) et évaluer
l'état de sécheresse météorologique de la partie
ouest du Niger par l'indice de précipitation standardisé
(SPI).
De cet objectif principal, découlent quatre objectifs
spécifiques :
y' Détecter les changements d'occupation du sol de la
ville de Niamey de 1985 à 2016 ; y' Cartographier les natures des
changements d'occupation du sol intervenues dans la zone d'étude de 1985
à 2016 ;
y' Déterminer et cartographier l'indice de
précipitations standardisées (SPI) entre 1981 et 2014 ;
y' Mettre en place une base de données spatiale pour
archiver nos résultats et les rendre plus accessibles aux
utilisateurs.
Pour ce qui est de l'évaluation de l'état de
sécheresse, nous allons nous intéresser seulement sur un
indicateur de sécheresse (standardized precipitation index
«SPI»), qui est un indicateur de sécheresse
météorologique. Cet indice sera calculé sur toute la
partie ouest du Niger puis par la suite faire un zoom sur notre zone
d'étude.
En ce qui concerne l'organisation de ce travail, deux parties
ont été considérées : la première partie
présente le cadre général de l'étude
(présentation de la zone d'étude/cadre conceptuel et
méthodologique) et la deuxième partie porte sur les
résultats et discussions.
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