Partie II. Cartographie de l'évolution
d'occupation du sol
hectares en 1994 et 5 850, 83 hectares en 2003 (figure 16-A).
Cette croissance relativement importante de l'espace urbanisé est en
étroite relation avec la croissance démographique qui augmente
sans doute l'accroissement de la demande en logement et d'infrastructures de
base. Cette expansion continue dans la même direction ouest et Nord-ouest
de la ville de Niamey au détriment de certaines classes d'occupation du
sol comme le sol nu, les cultures pluviales, etc. Le cône de
déjection du kori de kourtéré a fortement augmenté
son étendue spatiale de 1994 à 2003. Sa superficie est
passée de 63,72 hectares en 1994 à 134,80 hectares en 2003
(figure 16-D). D'après certains auteurs, l'évolution de ce
cône de déjection est liée à
l'évènement très intense du 1er septembre 1998
au cours duquel des précipitations supérieures à 100 mm
ont été enregistrées sur les bassins entourant Niamey.
D'ailleurs cela explique aussi l'augmentation de la végétation
durant cette période. Elle passe de 2 717,33 hectares en 1994 à
3201,95 hectares en 2003.
Les zones de cultures en générale ont connu une
régression soit un taux d'évolution de -10,03% pour les cultures
irriguées (1 218,29 hectares en 1994 et 1 096,13 hectares en 2003) et
-15,40% pour les cultures pluviales (1 347,80 hectares en 1994 et 1 140,21
hectares en 2003). La diminution des zones de cultures pluviales se fait en
faveur de l'évolution de l'espace urbanisé. Par contre pour les
cultures irriguées, leur diminution est tout à fait
évidente car elle dépend du fleuve Niger. Ce dernier a aussi
connue une régression soit un taux d'évolution de -18,95% (762,26
hectares en 1994 et 617,81 hectares en 2003).
La diminution de la superficie du sol nu de -2 953,01 hectares
(1 6387,63 hectares en 1994 à 1 3434,62 hectares) se justifie par la
simple raison de la forte expansion de l'espace urbanisé.
Evolution en %
120
100
-20
40
20
60
80
0
17,83
-10,03 -18,95
111,55
99,33
-15,40 -18,02
végétation culture fleuve espace cône de
culture sol nu
irriguée Niger urbanisé déjection
pluviale
Figure 18 : Taux d'évolution des classes d'occupation du
sol entre 1994 et 2003
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Projet de fin d'étude CRASTE-LF 2016 : Cartographie de
l'évolution spatio-temporelle de la ville de Niamey (Niger) et
évaluation de l'état de sécheresse moyennant les outils
SIG et Télédétection
Partie II. Cartographie de l'évolution
d'occupation du sol
III.4.3 Evolution de l'occupation du sol de 2003 à
2016
Pendant cette période il ressort non seulement une
progression du fleuve Niger mais aussi celle des cultures irriguées
suivie du cône déjection et de l'espace urbanisé (figure
19).
L'expansion des espaces urbanisés se poursuit jusqu'en
2016, ce qui est tout à fait normal. En effet depuis quelques temps, la
population de la ville de Niamey ne cesse de grimper. De 3 arrondissements,
elle est passée à 5 arrondissements. Cela montre à quel
point la demande en logements et en infrastructures ne fait qu'augmenter. En
2003 il était à 5 850,83 hectares et passe à 6 944,76
hectares en 2016 soit un taux d'évolution de 18,70%.
Le fleuve Niger ainsi que les cultures irriguées ont
connu une progression assez considérable (figure 19). Cela confirme la
corrélation de ces deux classes. L'augmentation des cultures
irriguées peut se justifier d'une part par l'augmentation de la surface
du fleuve Niger (617,81 hectares en 2003 et 911,12 hectares en 2016) et d'autre
part, par le fait que les habitants commencèrent à
s'intéresser davantage à ces genres de cultures. La superficie du
cône de déjection a fortement augmenté aussi (134,80
hectares en 2003 et 195,48 hectares en 2016) suite à l'apparition d'un
autre cône de déjection en aval de la ville de Niamey (partie
sud-est). L'évolution de ces cônes menaces sérieusement le
fleuve Niger.
Le sol nu ainsi que les cultures pluviales continuent de
régresser en faveur des espaces urbanisés. L'occupation des sols
nus est de 13 434,62 hectares en 2003 et 1 3168,17 hectares en 2016 soit un
taux d'évolution de -87,99%. Pour les cultures pluviales, elles ont
presque disparu de la zone d'étude, cela peut se justifier par le fait
que ces zones de cultures pluviales se font repousser autour de la ville. La
superficie des zones de végétation a chuté aussi passant
de 3 201,95 hectares en 2003 à 2 361,42 hectares en 2016 soit une perte
de -840,53 hectares.
Après l'année 2003 nous remarquons l'apparition
d'une nouvelle classe d'occupation du sol « mare » avec une
superficie de 40,28 hectares en 2016. Nous pensons que l'apparition de ces
mares est liée aux fortes précipitations de l'année 2010
et 2012 qui ont conduit à des inondations que la ville de Niamey n'a
jamais connu. Ces inondations ont laissé beaucoup d'eau sur des surfaces
assez imperméables, et depuis lors elles sont restées et
continuent de s'alimenter avec les eaux de pluie.
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Projet de fin d'étude CRASTE-LF 2016 : Cartographie de
l'évolution spatio-temporelle de la ville de Niamey (Niger) et
évaluation de l'état de sécheresse moyennant les outils
SIG et Télédétection
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