REPUBLIQUE DU BENIN
********
MINISTERE DE L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA
RECHERCHE SCIENTIFIQUE (M.E.S.R.S)
*********
UNIVERSITE D'ABOMEY-CALAVI (U.A.C.)
********
FACULTE DES LETTRES, ARTS ET SCIENCES HUMAINES
(FLASH)
*********
DEPARTEMENT DE PSYCHOLOGIE ET DES SCIENCES DE
L'EDUCATION (DPSE)
********
MEMOIRE DE MAITRISE
Option : Psychologie de la vie Sociale et
professionnelle
ETUDE DES CONDITIONS DE TRAVAIL DU PERSONNEL DU PORT
AUTONOME DE COTONOU
SUJET
Présenté par :
Sous la direction du:
WHANNOU Maurile I. T.
Dr. BOTON Ferdinand
Psychologie / Ergonomie/
Enseignant chercheur DPSE
Année Académique :
2011-2012
DEDICACE
Je dédie cette oeuvre aux familles WHANNOU,
GUEDJE, KINSOU, AVOCEGAMOU et AKOGBETO. A mes parents pour leur
tendresse et leur soutien incommensurables pour avoir su m'inculquer la passion
au travail. Que le présent mémoire soit le fruit de vos
prières.
I. T. WHANNOU
REMERCIEMENTS
Nous tenons à exprimer toutes notre gratitude
à :
Monsieur Ferdinand BOTON, qui a voulu
au-delà de toutes ses occupations, nous encadrer, partager son
précieux savoir avec nous et qui a su nous faire découvrir
l'amour du travail bien fait ;
Tout le corps enseignant du département de
psychologie et des sciences de l'Education ;
Tout le personnel du Port Autonome de Cotonou pour
l'accueil qui nous a été réservé ;
Madame Sylvie de CHACUS, enseignant-chercheur
à l'UAC, qui n'a, a aucun moment ménagé ses efforts pour
nous accueillir et nous prodiguer des conseils ;
Nos parents, frères, soeurs et amis pour leurs
soutiens ;
Toutes les personnes qui, de près ou de loin,
nous ont aidées dans la rédaction de ce
mémoire.
Sans eux, ce travail n'aurait pas été rendu
possible.
SIGLES ET ABREVIATIONS
PAC : Port Autonome de Cotonou
OMS : Organisation Mondiale de la
Santé
BIT : Bureau Internationale du
Travail
OIT : Organisation Internationale du
Travail
OST : Organisation Scientifique du
Travail
SOBEMAP : Société Béninoise
de Manutention Portuaire
DRH : Direction des Ressources
Humaines
DFC : Direction Financière et
Comptable
DSIQ : Direction des Systèmes
d'Information et de Qualité
DCM : Direction commerciale et du
Marketing
DG : Direction Générale
DT : Direction Technique
SOMMAIRE
Introduction
Première Partie : CADRE THEORIQUE
Chapitre1 : Clarification conceptuelle et Revue de
littérature
I- Clarification conceptuelle
II- Revue de littérature
Chapitre2 : Problématique, Hypothèses
et Objectifs de Recherche
I- Problématique
II- Choix et Intérêt de l'étude
III- Hypothèses et Objectifs de recherche
Deuxième Partie : PRESENTATION DE LA
STRUCTURE D'ACCUEIL ET DU CADRE METHODOLOGIQUE
Chapitre3 : Présentation de la structure
d'accueil
I- Historique du Port de Cotonou
II- Présentation du Port Autonome de Cotonou
Chapitre 4 : CADRE METHODOLOGIQUE ET PRESENTATION
DES RESULTATS DE L'ETUDE
I- Cadre méthodologique de l'étude
II- Présentation, Analyse et Interprétation des
résultats
Conclusion
Bibliographie
Annexes
RESUME
L'étude des conditions de travail constitue une
préoccupation ancienne et nous ne pouvions prétendre avoir
accomplis un travail sans précédent. Ce travail que nous avons
réalisé s'inspire des cours reçus en classe pendant notre
cycle universitaire et des interrogations qui ont suscitées notre
curiosité lors des discussions sur cette thématique en classe. En
effet, il s'agissait dans cette étude de vérifier les conditions
de travail du personnel administratif du PAC, puisqu'il est connu de tous les
béninois en fonction de ce qui est dit, que le PAC représente le
poumon de l'économie béninoise. Donc pour tout le monde, tout
travailleur du PAC, ne devrait en raison de ce qui est énoncé se
plaindre d'aucune situation, qu'elle soit financière, matérielle,
et aussi du point de vue traitement social et psychologique du travailleur.
Tout devrait être en réalité mis au point pour favoriser ce
type de travailleur.
Ainsi, ces raisons nous ont poussé à
évaluer les dites conditions de travail au PAC, connaître l'avis
des travailleurs sur ces dites conditions, évaluer l'impact que ces
conditions ont sur leur santé s'il s'avérait, qu'elles
étaient défavorables et par ricochetdéteignaient sur le
rendement du travailleur.
Pour arriver à cette fin, nous avons demandé un
stage académique au PAC et qui s'est tenu du Lundi 14 Novembre 2011 au
Mardi 14 Février 2012. Compte tenu du temps qui nous était
imparti et de la grandeur du travail que nous voudrions accomplir, très
tôt nous nous sommes impliqués dans les tâches de
l'entreprise en vue de favoriser notre intégration rapide. C'est bien
sûr grâce à cette intégration que beaucoup de
travailleurs, se sont ouverts à nous lorsqu'il s'agissait de nous
entretenir avec eux ou à répondre à notre
questionnaire.
Ce travail à été réalisé
selon la méthodologie qui nous a été apprise et qui est
celle des sciences sociales. Les résultats sont consignés dans le
présent travail.
INTRODUCTION
Une entreprise présente un environnement particulier
dans lequel évoluent ses membres. En effet, que l'on soit dans une
entreprise du secteur public, parapublic, ou privé, la
nécessité pour les dirigeants d'offrir aux membres un cadre de
travail propice les amenant à maintenir une ligne d'action constante
pour un rendement meilleur reste un véritable leitmotiv. D'où
l'intérêt de comprendre et d'identifier les éléments
de l'environnement pouvant être considérés comme des
éléments stimulants ou inhibiteurs en milieu professionnel.
Dans l'exercice d'une activité professionnelle
donnée, les conditions de travail constituent des éléments
indispensables et sont un ensemble de paramètres qui influent sur la
satisfaction trouvée quotidiennement à cette activité
comme sur les formes et degrés de
fatigue et qui dans la
durée induisent des conséquences qu'on peut qualifier de
répercussions. Par ce, les conditions de travail sont des outils de
gestion des ressources humaines qui permettent de développer des
stratégies et de contribuer à l'évaluation et à la
réalisation de la mission que s'est fixée une institution.Elles
sont également des outils d'analyse de la relation entrel'homme, la
machine, l'environnement physique et social et son poste de travail.
Les conditions de travail sont des aspects très
importants au sein d'une institution qui veut réussir dans son
environnement concurrentiel. Elles désignent un ensemble des facteurs
qui influencent les caractéristiques internes et externes dans lesquels
s'inscrit le travail.
La protection des travailleurs contre les maladies
générales ou professionnelles et les accidents résultant
du travail est l'un des objectifs exposés dans le préambule de la
constitution de l'Organisation Internationale du Travail (OIT). Plus
récemment, la protection de la sécurité et de la
santé des travailleurs, qui est essentielle pour que chacun, à
l'heure de la mondialisation, bénéficie de conditions de travail
décentes, a été réaffirmée.
Sécurité et santé au travail sont, non seulement,
indispensables au travail décent mais constituent aussi un facteur
important de croissance économique et de productivité.
La mondialisation de l'économie aggrave certains
facteurs qui favorisent la survenue des accidents de travail et des maladies
professionnelles du fait de l'accélération et de la
libéralisation des échanges commerciaux et la diffusion des
technologies modernes. Ceci donne naissance à de nouveaux modes
d'organisation du travail et par conséquent à de nouvelles formes
d'exposition aux risques de maladies et d'accidents. Selon le Bureau
International du Travail (BIT), la plupart des entreprises dans les pays en
voie de développement ne sont pas convenablement protégés
par les lois sur la sécurité et la santé, et un grand
nombre des Petites et Moyennes Entreprises (PME) évoluent dans le
secteur informel, où elles échappent aux services officiels de
sécurité et santé ou d'inspection.
Malgré toutes les dispositions normatives et
réglementaires mises en oeuvre tant au niveau international que
national, le constat est que les accidents de travail et les maladies
liées à la profession connaissent une croissance remarquable.
Face à cette situation, et dans le contexte du monde du travail
béninois, nous avons choisi de réfléchir sur le
thème « Etude des conditions de travail du personnel
du Port Autonome de Cotonou ».
L'homme, dans le processus de production, est appelé
à réaliser un certain nombre d'activités dans un
environnement de travail et dans certaines conditions.Dans une entreprise
motivante, la façon dont les gens sont traités est essentielle.
Créer une bonne ambiance de travail est considéré comme un
objectif à part entière par l'entreprise. Ceci contredit le
principe économique habituel, qui fait de l'augmentation des profits le
seul objectif légitime des entreprises. Dans "une entreprise où
il fait bon travailler" ces deux objectifs sont considérés comme
compatibles. En fait, les employeurs qui créent un cadre de travail
favorable développent par là-même la capacité de
l'entreprise à produire des bénéfices. Des entreprises ont
fait cet effort depuis des années car elles ont pris conscience des
apports d'une telle culture.
Mais le cas du PAC en est loin, car les résultats
obtenus à travers cette étude, démontre que, les
principaux buts poursuivis par cette entreprise est la réalisation du
profit maximum au détriment des conditions de travail et de vie de ses
travailleurs. Notre étude s'étant appuyée beaucoup plus
sur l'environnement physique et social du travail du PAC, il nous a
été très facile de vérifier cet état de
chose, à travers une méthodologie qui est consignée dans
le chapitre4 de notre étude.
L'objectif poursuivi par ce mémoire est la contribution
à la promotion de la sécurité et de la santé au
travail pour une meilleure productivité, au travers d'une étude
sur les conditions de travail au Port Autonome de Cotonou.
Ce travail s'organisera autour de deux parties. La
première partie prendra en compte le cadre théoriquede la
recherche. Quant à la seconde partie elle sera consacrée à
la présentation de la structure d'accueil, du cadre
méthodologique, ainsiles que les résultats de cette
étude.
PREMIERE PARTIE : CADRE THEORIQUE DE L'ETUDE
Il s'agit d'un exercice qui nous permettra de faire un
inventaire sélectif des connaissances acquises sur les différents
problèmes en résolution. Dans un premier chapitre, nous allons
expliquer les concepts afférents à notre thème
d'étude et nous présenterons la revue de littérature. Dans
le deuxième chapitre qui viendra clore ce paragraphe, nous poserons la
problématique pour déboucher sur les hypothèses et
objectifs de l'étude.
Ainsi, la présente revue de littérature sera
orientée vers les connaissances acquises en Psychologie sociale, en
Psychologie du travail, en Ergonomie, en Psychologie du personnel, en
Psychologie Industrielle, en Gestion des Ressources Humaines au cours de notre
cycle universitaire et bien d'autres disciplines.
CHAPITRE 1 : Clarification Conceptuelleet Revue de
Littérature de l'étude.
I. Clarification Conceptuelle
Il s'agira ici de faire une clarification des concepts qui
structurent notre thème d'étude.
Ces concepts sont : Conditions de Travail, Entreprise
publique, et autres concepts afférents à notre
thème de recherche.
1. Conditions de Travail :
Le travail, selon le dictionnaire le Petit Larousse
Illustré 2004, page1028, est « l'activité de l'homme
appliquée à la production, à la création, à
l'entretien de quelque chose. C'est aussi une activité de transformation
de la nature, propre aux hommes, qui les met en relation et qui est productrice
de valeur. Il est également, toute occupation, toute
activité considérée comme une charge ». Le travail
comme source de satisfaction des besoins, de réalisation personnelle, de
sécurité financière peut représenter une
source de danger pour le travailleur s'il n'est pas réalisé dans
de bonnes conditions. Le travail est une composante fondamentale de la
santé, non seulement de manière positive (il procure bonheur et
permet de satisfaire des besoins et de se réaliser) mais aussi de
façon négative (le travail est cause de maladie,
d'intoxication, d'accident et d'usure etc.). Subséquemment, cette
deuxième facette du travail intervient lorsqu'il est
exécuté dans de mauvaises conditions. Quel que soit le secteur
d'activité, les mauvaises conditions de travail produisent de
fâcheuses conséquences physiques et psychologiques chez les
salariés et conduisent également à rendre l'organisation
moins productive.
Les conditions de travail représentent l'ensemble des
facteurs qui influencent les conduites au travail, à l'exclusion des
caractéristiques individuelles des sujets.
De nos jours, avec la forte implication des nouvelles
technologies dans les entreprises, les conditions de travail recouvrent,
au-delà de l'ergonomie, un contenu plus large et ceci selon les
acceptions proposées par certains auteurs.
Dans l'ouvrage « Gestion des Ressources Humaines :
Principes Généraux et cas pratiques » de Jean-Pierre
CITEAU(1995) au chapitre VIII, plusieurs chercheurs se sont essayés au
décryptage de la notion des conditions de travail en entreprise.Ainsi,
P. Jardillier (1973), considère les conditions de travail comme des
facteurs qui représentent l'ensemble des caractéristiques
internes et externes dans lequel s'inscrit le travail. Il en dénombre
quatorze (14) qu'il regroupe en quatre catégories. (Cf. figure en
annexe1.)
De son côté, H. Savall (1975)toujours dans ce
même ouvrage définit les conditions de travail à partir
d'un système comprenant trois composantes en interaction :
a) les conditions intrinsèques du travail directement
liées aux structures et aux processus mis en oeuvre dans la
réalisation d'un travail particulier.
b) les conditions extrinsèques du travail
associées aux dispositifs statutaires entourant la relation du
salarié à son travail.
c) l'environnement global du travail.
Pour M. Montmollin (1967), les conditions de travail
expriment tout ce qui caractérise une situation de travail et qui
favorise ou freine l'activité des travailleurs.
Il distingue alors :
- les conditions physiques, c'est à dire les outils,
les machines, l'environnement immédiat du poste de travail (le bruit,
l'éclairage, la chaleur, le cadre de travail...) ;
- les conditions organisationnelles, notamment les horaires
de travail, les cadences, les procédures prescrites ... ;
- les conditions sociales, en particulier les relations avec
la hiérarchie, les collègues, la communication ou les campagnes
d'information, le sentiment d'appartenance du personnel à l'entreprise,
l'implication du personnel dans les prises de décision, le dialogue
social...
J. Leplat (1980), estime que les conditions
de travail résument l'ensemble des facteurs, à l'exclusion des
caractéristiques individuelles des travailleurs, qui peuvent influencer
les conduites au travail.
2- Entreprise publique:
Une entreprise est une structure économique et sociale
qui regroupe des moyens humains, matériels, immatériels (service)
et financiers, qui sont combinés de manière organisée pour
fournir des biens ou des services à des clients dans un environnement
concurrentiel (le marché) ou non concurrentiel (le monopole).
L'entreprise est alors un agent économique bien identifié,
simple, et cohérent puisque sa fonction objective est celle de
l'entrepreneur. En toute rigueur l'entrepreneur ne peut plus agir seul mais en
groupe ; c'est-à-dire dans le cadre d'une organisation dont le but
commun de ceux qui participent est de produire et de vendre des biens et des
services. L'entreprise est donc une organisation, complexe et regroupant des
hommes. C'est aussi un groupe secondaire dont les individus se sont unis par
des conventions.
Les caractéristiques générales de
l'entreprise sont :
- une coalition avec un but commun : produire et vendre
des biens et services ;
- un centre de décision distinct des individus qui la
composent ;
- une somme de moyen d'action humaine, intellectuelle et
financière.
Chacune de ces caractéristiques principales donne
à l'entreprise sa spécificité et son identité. La
maîtrise de la complexité de sa structure et de son fonctionnement
lui assure son efficacité dans la compétition économique
et financière.
Une entreprise publique est un établissement public
à caractère industriel et commercial dans lequel le capital
appartient entièrement à l'Etat. Cette entreprise cherche le
profit qui sera investi. Mais les résultats de l'exploitation servent le
but d'intérêt général. Ils contribuent grandement au
portefeuille de l'Etat.
3- L'hygiène au travail
a été définie par le Bureau International du
Travail comme « la science qui permet de prévoir, d'identifier,
d'évaluer et de maîtriserles facteurs et les contraintes propres
au travail ou qui en résultent et qui sontsusceptibles d'entraîner
la maladie, l'altération de la santé et du bien être
destravailleurs, tout en tenant compte des impacts éventuels sur la
communautéavoisinante et sur l'environnement général
».
4- La sécurité au
travail quant à elle, est la science qui permet de gérer
les risques aigus pouvant aboutir à la survenue des incidents et des
accidents du travail. Les règles de sécurité au travail
sont relatives aux mesures individuelles ou collectives de protection contre
les accidents du travail. Elles concernent les machines, les outils et autres
accessoires de travail.
5-La santé au travail a
été définie par l'Organisation Mondiale de la Santé
(OMS) comme « un état de complet bien être physique,
psychique et social et ne consistepas seulement en une absence de maladie ou
d'infirmité ».
6- La médecine du travail, quant
à elle, a pour but « de promouvoir et de maintenir le plus haut
degré de bien être physique, mental et social des travailleurs
dans toutes les professions, de prévenir tout dommage causé
à la santé de ceux-ci par les conditions de leur travail, de les
protéger dans leur emploi contre les risques résultant de la
présence d'agents préjudiciables à leur santé, de
placer et de maintenir le travailleur dans un emploi convenant à ses
aptitudes physiologiques et psychologiques, en somme, d'adapter le travail
à l'homme».
7-L'ergonomie, discipline
traitant de l'ensemble des connaissances permettant d'adapter le travail
à l'homme, c'est-à-dire, de concevoir des postes de travail, des
installations, des systèmes, où il travaille avec un maximum de
confort, de sécurité et d'efficacité. Son but est
d'assurer le bien être de l'individu et d'améliorer la
productivité de l'entreprise.
8- L'accident du travail selon le Bureau
International du Travail est tout accident survenu du fait du travail ou
pendant l'exécution du travail et ayant entraîné :
- des lésions corporelles mortelles ;
- des lésions corporelles non mortelles.
9- L'accident de trajet quant à lui
est tout accident survenu sur le trajet direct que le travailleur parcourt
entre son lieu de travail:
- soit le lieu de sa résidence principale ou secondaire
;
- soit le lieu où il prend normalement son repas ;
- soit le lieu où il perçoit
régulièrement son salaire et ayant entraîné la mort
ou des lésions corporelles avec une perte de temps de travail.
10- La maladie professionnelle
est toute maladie contractée à la suite d'une exposition
à des facteurs de risque découlant d'une activité
professionnelle.
11- Le risque professionnel
est la conséquence d'un dysfonctionnement créé par un
ensemble de facteurs externes présents sur les lieux de travail,
généralement dangereux, nocifs pouvant agir ou non sur l'homme au
travail.
La notion de sécurité et de santé au
travail est liée à celle du risque professionnel. Elle englobe
toutes les notions menées pour surveiller le personnel, prévenir
la survenance des dangers et risques liés à son activité,
réduire le taux d'accidents et de maladies professionnelles après
en avoir identifié les causes, d'une part, et les dispositions prises
par l'employeur en cas d'accident ou de maladies professionnelles d'autre
part.
En effet, le personnel, et plus particulièrement celui
qui fournit un travail intellectuel ou mental, n'a pas souvent conscience qu'il
est exposé à des dangers, tels que le stress, des douleurs, la
fatigue et autres, qui n'attendent qu'une seconde d'inattention pour
accroître la statistique des maladies professionnelles et qui au
Bénin ne sont pas considérées.
II. Revue de Littérature
Quand on parle d'analyser les conditions de travail, on peut
avoir en tête deux démarches. La première consiste à
rechercher ailleurs des modèles, des techniques éprouvées,
et à tenter de les appliquer, en les ajustant tant bien que mal aux
spécificités du cas.La seconde est d'analyser le milieu en
question, de rechercher ses nuisances, et avec ceux qui y vivent, ceux qui y
travaillent, d'examiner comment en pallier les défauts.
L'analyse des conditions de travail repose sur un
postulat : le refus du déterminisme technologique.Quelque soit la
technologie en place, quelque soit parfois la conjoncture économique, il
existe des degrés de liberté qu'il faut utiliser. Il est anormal
que de nos jours, dans une société comme le Bénin,
où nous tendons vers une industrialisation, des travailleurs s'usent,
tombent malades, s'accidentent, du fait de leur travail : les
connaissances pour éviter de telles situations existent, mais les
mécanismes à mettre en oeuvre pour les appliquer sont souvent
très lourds.
Ces connaissances proviennent de disciplines diverses :
sciences humaines, ou sciences de l'ingénieur, selon qu'on touche
à la connaissance de l'homme en activité ou aux conceptions
techniques de machines ou d'installations ; chacun apporte sa pierre
à l'édifice, et l'analyse est pluridisciplinaire. Mais elle
n'aboutira pas à modifier le milieu du travail, puisque le but n'est pas
de modifier la façon de travailler, mais de comprendre le travail, en
vue de l'améliorer. Si cette connaissance n'intègre pas, à
un moment donné, ceux qui seront les décideurs de l'action et
ceux qui ont à vivre les conditions de travail de manière
quotidienne, tous ces efforts auront été vains.
La problématique des conditions de travail telle qu'on
la retrouve aujourd'hui dans la littérature scientifique, dans les
méthodes d'analyse qui la rendent accessible à un large public,
se trouve influencée par un premier courant de pensée d'ordre
psychologique.
Parti du mouvement des relations humaines aux Etats-Unis pour
aboutir à la démocratie industrielle scandinave, il s'enrichit au
passage d'une analyse du contenu et de la signification du travail et structure
sa critique de l'organisation scientifique du travail.
1. Le Courant Psychosociologique Américain
Quatre grands théoriciens ont marqué de 1930
à 1970, les travaux visant l'amélioration des conditions de
travail : E. Mayo, A. Maslow, D. Mc Gregor et F. Herzberg. Ils
appartiennent tous au grand mouvement des relations humaines né aux
Etats-Unis au plus fort de la vague du management scientifique.
? E. MAYO.
En 1927, E. Mayo allait, par ses expériences,
démontrer l'influence des facteurs psychologiques sur la
performance des travailleurs.
Alors que c'était l'influence de l'éclairement
de l'atelier sur la production accomplie par un petit groupe de travailleuses
qui était étudié, l'expérience montra que le simple
fait de s'intéresser à ces travailleuses, de leur parler, de les
traiter avec égard, permettait d'améliorer les performances. On
découvrait ainsi une équation qui allait devenir
célèbre : que la satisfaction des besoins
psychologiques des travailleurs permettait d'améliorer la
rentabilité du système de production. D'où un
intérêt considérable pour la nature de ces besoins
psychologiques et leur modélisation.
? A. MASLOW
A. Maslow (1954), le premier, postule une hiérarchie
de besoins.
Dès que les besoins élémentaires :
besoins physiologiques et besoin de sécurité sont satisfaits,
l'individu veut accéder à d'autres catégories de
satisfactions : il cherche l'appartenance à un groupe, il tient
à être reconnu comme ayant une identité propre, il
souhaite s'accomplir dans son travail. Enfin, s'il a atteint ses objectifs,
c'est la possibilité de se développer, de progresser qui devient
sa préoccupation majeure.
Ce modèle a eu une énorme influence ; en
effet, il permet d'associer à chaque niveau de besoins, des stimulants
appropriés. Si pour le niveau élémentaire, il s'agit de
l'argent qui permet de satisfaire les besoins physiologiques et d'avoir
une certaine sécurité, dès qu'on le dépasse, il
faut d'autres incitants au travail : promotion, valorisation des
individus, etc. c'est donc le système de Taylor, avec ses incitants
matériels ; salaire au rendement, primes, qui est
ébranlé.
La théorie des besoins d'Abraham Maslow est une des
plus célèbres. Elle propose une conception systématique
des besoins de l'homme au travail et hiérarchise différents
niveaux selon une pyramide. Maslow pense que les conduites humaines sont
dictées par la satisfaction des besoins ; l'homme est donc
instinctif, biologique et fondamental.
Cinq groupes de besoins sont distingués : les besoins physiologiques : le gîte, le couvert, la
survie le besoin de sécurité les besoins sociaux : avoir des amis... le besoin d'estime le besoin de se réaliser, de devenir tout ce qu'on est
capable d'être.
Tout comportement est déterminé par la recherche
de satisfaction concernant un des besoins fondamentaux. La recherche des
besoins est hiérarchisée. L'homme cherche d'abord à
satisfaire les besoins fondamentaux pour s'élever ensuite. Toutefois les
besoins du premier niveau sont absolus, la réalisation de soi n'est pas
possible si en premier lieu les besoins physiologiques ne sont pas satisfaits.
De plus, le besoin de réalisation de soi est le plus large et est
supposé être insatiable. Maslow ne dit pas qu'un seul besoin est
motivant à un moment donné mais plutôt qu'un seul besoin
est dominant et relativise ainsi l'importance des autres.
De plus il est fréquent que les besoins soient
multiples et contradictoires. Ce sont les aspirations et désirs concrets
qui déterminent la motivation et orientent le comportement.
? D. Mc GREGOR
En examinant les représentations des chefs
d'entreprise, Mac Gregor identifia deux sortes de conceptions qui illustrent la
prise en considération des « model of man » dans la
formulation des principes de gestion. D. Mc Gregor (1960), dans ses
théories X et Y, oppose deux images de travailleurs, telles que se les
représentent les employeurs. L'une, et c'est la théorie X, est
celle de l'ouvrier paresseux, auquel on ne peut faire confiance, auquel on ne
peut confier de responsabilité, et qui doit être
contrôlé en permanence. La théorie X propose une
hypothèse selon laquelle les hommes n'aiment pas le travail mais y sont
contraints. Ils évitent les responsabilités, n'ont pas
d'ambition, n'aiment pas le changement. Ils ne prennent pas d'initiatives et
donc, ont besoin de consignes strictes, de contrôles et de sanctions.
L'organisation, dans ces conditions doit être contraignante et mettre en
place des procédures détaillées, une parcellisation des
tâches, une sélection rigide et un management autoritaire. C'est
l'ouvrier classique de l'organisation scientifique du travail (O.S.T).
L'autre est celle d'un ouvrier désireux
d'acquérir des responsabilités, souhaitant s'épanouir au
travail, ayant l'esprit créatif. La théorie Y est le contraire de
la première et suppose que l'effort physique et intellectuel
nécessaire au travail est consenti naturellement, que le personnel est
capable d'initiatives, d'autocontrôle, de créativité.
L'organisation, dans ce cas, doit procéder à un
regroupement des tâches, la décentralisation des
responsabilités, la délégation. La théorie y
annonce le courant de l'excellence par la motivation : « amener
des gens ordinaires à faire des choses extraordinaires ».
Selon Mc Gregor, c'est l'image que l'on se fait du
travailleur qui le « crée » : qui a confiance
en un travailleur, aura un travailleur de confiance, qui lui laisse des
responsabilités le verra capable d'en prendre. C'est quand un
système répressifl'a à priori considéré
comme paresseux et chapardeur que le travailleur le devient.
? F. HERZBERG
Récemment, les travaux de F. Herzberg (1966) ont
apporté un nouvel éclairage à ces conceptions.
Il distingue, dans une situation de travail deux
types de facteurs : les facteurs dits
d' « ambiance », et les facteurs
« valorisants ».
Les facteurs d'ambiance sont les conditions
matérielles de travail, politique et administration de l'entreprise,
rémunération, etc. Ils sont les sources de mécontentement
s'ils n'ont pas le niveau désiré, mais leur amendement
n'entraîne qu'une satisfaction éphémère. Comme
l'annonce F. Herzberg, « une bonne ambiance évite le
mécontentement, mais ne peut donner mieux que l'absence de
mécontentement. Un bonheur réel semble exiger un certain niveau
de développement psychologique ».
Les facteurs valorisants : c'est un
accomplissement, une reconnaissance du travail proprement dit, une
responsabilité et un avancement. Ils contribuent très peu au
mécontentement au travail, et sont source de satisfactions durables.
Ainsi, selon F. Herzberg, les facteurs engendrant la
satisfaction au travail sont indépendants et différents de ceux
qui suscitent le mécontentement. Une entreprise peut motiver ses
travailleurs, et les satisfaire, sans passer par une amélioration
matérielle des conditions de travail.
Il y a cependant dans le travail de Herzberg, un
élément nouveau : il s'agit du contenu des tâches, du
travail proprement dit.
Le mouvement des relations humaines n'avait pas touché
au contenu des tâches : le fait qu'il puisse être important
pour le travail et qu'il faille en préserver l'intérêt
n'avait pas été évoqué. F. Herzberg l'inclut dans
les facteurs valorisants. En cela, il est déjà à
l'écoute d'un nouveau mouvement : celui qui fit d'une
réflexion sur l'organisation du travail son thème principal.
2. La remise en cause de l'Organisation Scientifique du
Travail (O.S.T.)
Dès les années cinquante, après la
guerre, le Tavistock Institute de Londres procède à une
série d'expériences en milieu industriel, tournant autour de
démocratie au travail.
Dans la vie sociale, chaque homme est un citoyen pouvant
entendre sa voix. Dans l'entreprise, les organisations des travailleurs
défendent leurs intérêts, et les représentent. Mais
cette délégation n'est pas à même, très
souvent de régler les multiples choix et décisions dont
dépend le travail quotidien. La démocratie des
intérêts a des limites, dès lors qu'il s'agit de la
situation spécifique de chaque travailleur. Par conséquent, les
chercheurs du Tavistock Institute recherchent une forme de démocratie
plus directe, où tout travailleur puisse s'exprimer sur ce qui le
concerne.
Or, l'O.S.T l'avait, au nom de la productivité,
privé de tout pouvoir décisionnel : pour accomplir une
tâche, la voie la plus rentable était celle définie par le
bureau d'étude. Il y avait un « one best way »,
une méthode de travail meilleure que les autres, et une organisation du
travail très rigide était pour la faire respecter. Or, en 1951,
des expériences dans l'industrie charbonnière britannique,
faisaient vaciller le postulat du « one best way » :
des équipes autonomes, répartissant entre elles les diverses
tâches de la production, travaillant selon leurs propres méthodes,
étaient parvenues, dans certains sièges miniers, à
accroître de près 30% leur productivité. De plus,
l'absentéisme avait fortement baissé.
Des expériences semblables allaient se
répéter dans l'industrie textile en Indes, dans le secteur du
téléphone en Suède, dans le bâtiment aux Pays-Bas,
et dans l'industrie chimique aux Etats-Unis, avec le même bonheur.
Le mythe de l'O.S.T s'effritait : davantage de souplesse
dans l'organisation, une plus grande initiative laissée au travailleur
n'étaient pas incompatibles avec la productivité. Mais plus que
de celle-ci, c'est d'un changement éthique qu'il s'agit : la
critique de l'O.S.T est d'abord faite au nom d'une nouvelle démocratie
sur les lieux de travail.
3. Un nouveau courant de pensée : la
démocratie industrielle.
Ces idées nouvelles, c'est en Norvège tout
d'abord qu'elles allaient s'implanter. En 1961 naît un projet de
démocratie industrielle qui allait être soutenu, et par le
patronat, et par les syndicats. Il vise à améliorer les
conditions de travail dans l'entreprise et à rechercher les moyens de
réunir des conditions plus favorables à la participation du
personnel dans son environnement immédiat. Des
expériences pilotes ont vu le jour, couronnées de succès,
et bientôt reprises, de façon plus large, en Suède.
Les principes qui guidèrent ces expériences
étaient élaborés par le Tavistock Institute. L'entreprise,
selon F. E. Emery (1963) qui appartient à cet institut, est un
système sociotechnique. Pour fonctionner harmonieusement, elle doit
optimiser conjointement les sous-systèmes qui la composent :
satisfaire à la fois le technique et le social.
Et Emery propose que devant tout travail on s'interroge, pour
savoir :
- dans quelle mesure il offre une variété de
tâches optimales ;
- dans quelle mesure il présente un ensemble de
tâches ayant un sens et donnant l'impression de constituer une
tâche unique et complète ;
- dans quelle mesure il correspond à un cycle de
travail de durée optimale ;
- S'il laisse une certaine marge de liberté en ce qui
concerne la fixation des normes de quantité et de qualité de
production, et offre la garantie que l'intéressé sera
informé des résultats comme il convient ;
- s'il couvre quelques-uns des travaux auxiliaires et des
travaux de préparation ;
- s'il exige une certaine minutie, une certaine
habileté, un certain niveau de connaissances, ou une certaine forme
d'efforts, qui voudront à l'intéressé d'être
respecté au sein de sa communauté ;
- s'il contribue de façon perceptible à
l'utilité que le produit présente pour le consommateur.
Là où Taylor avait introduit une pyramide
hiérarchique, calquée sur le modèle militaire, les
nouvelles formes d'organisations du travail prévoyaient un tassement de
la ligne hiérarchique : le travailleur se prenant en charge,
contrôlant lui-même sa production, empiétait sur le
rôle joué par le contremaître.
Les nouvelles formes d'organisation de travail, en
introduisant l'idée de variété dans le travail, allaient
partout où il était difficile d'assurer un travail global,
complet, tenter de diminuer la monotonie de certaines tâches en
favorisant la rotation entre les postes.
Nous verrons que ces idées, guidées par un
souci d'éthique, ont convergé avec des nécessités
économiques, ce qui explique en partie leur diffusion. En effet,
après les pays scandinaves, c'est l'Europe, et en particulier la France
qui ont été le théâtre d'expériences
semblables.
4. Une nouvelle discipline : l'Ergonomie
Le troisième courant de pensée à viser
l'analyse des conditions de travail dérive de l'ergonomie. Si
initialement ce sont les aspects matériels du poste de travail qui ont
retenu son attention ; ambiances physiques, caractéristiques
dimensionnelles, signaux et commandes, l'ergonomie inclut aujourd'hui, en
tentant de les objectiver, des facteurs tels que l'organisation du travail, les
communications, l'autonomie au travail.
Cette nouvelle discipline a pu se définir comme
traitant de l'ensemble des connaissances permettant d'adapter le travail
à l'homme. C'est-à-dire, de concevoir des postes de travail, des
installations, des systèmes, où il travaille avec un maximum de
confort, de sécurité et d'efficacité (Véronique,
K.& all, 1982).
Ces connaissances proviennent de disciplines très
diverses : physiologie, médecine, psychologie,sociologie :
soit des sciences de l'homme, et physique, mécanique, thermodynamique,
électricité etc. Soit des sciences de l'ingénieur,
appliquées aux machines. Mariage difficile entre la technique et
l'humain, mais indispensable puisque c'est la relation harmonieuse entre
l'homme, la machine et l'environnement physique et social qui est ici
visée.
? L'ERGONOMIE VISE A OBJECTIVER LES CONDITIONS DE TRAVAIL
Les conditions de travail et l'ergonomie ne se situe pas sur
le même plan. Les premières relèvent du vécu du
travailleur, de la façon dont il perçoit et subit les facteurs
constituants la situation de travail. L'ergonomie quant à elle se
propose d'objectiver ces facteurs, de les évaluer, de suivre les traces
qu'il laisse au niveau de l'activité humaine, et de les améliorer
(fig1 cf. Annexe).
? DU LABORATOIRE AU SITUATION REELLE DU TRAVAIL
L'ergonomie est née aux Etats-Unis, durant la
dernière guerre, où elle était utilisée en
aviation, à des fins militaires. Dans la suite, elle s'est
orientée vers l'industrie, transférant au poste de travail les
connaissances acquises sur l'adaptation du matériel aux capacités
et aux limites humaines. Les premières études avaient
été faites en laboratoire ; pour concevoir des postes
où les dimensions anthropométriques, la localisation des cadrans
et des commandes correspondent aux capacités humaines, il était
assez simple de faire parier le facteur étudié et d'analyser les
effets de ces variations sur l'activité de l'homme : nombres
d'erreurs commises, dépenses énergétiques, etc.
Il apparut bientôt cependant que la situation de
travail différait de celle du laboratoire, dans la mesure où
l'environnement technique, social et organisationnel, voire économique,
produisait également des effets sur l'homme. De plus, en situation
réelle, les différents facteurs interagissent. Tout ceci rendait
la prédiction du terrain, à partir du laboratoire, peu
concluante.
Les recherches, sans abandonner le laboratoire, se sont
orientées vers les situations industrielles. L'accent a
été placé sur l'analyse du travail, sur l'observation
directe. En effet, le travail réellement effectué par l'ouvrier
diffère toujours profondément de celui qui lui est formellement
assigné : les aléas qui émaillent le travail
quotidien sont des révélateurs d'inadaptation du système
accompagné de leur contrepartie : la régulation
exercée par le travailleur pour les prévenir et les
réduire.
Les facteurs pris en compte par les ergonomes
témoignent de cette évolution. Au départ, ils se
limitaient aux facteurs physiques, d'ambiance, à la charge physique et
aux aspects matériels du poste de commande. C'était là des
éléments de la situation de travail qu'il était assez
simple de transformer en paramètres objectivables, et de mesurer ensuite
à l'aide d'appareils appropriés (Méthode AVISEM, fig2, cf.
Annexe).
Petit à petit, cependant, d'autres facteurs se sont
joints à eux. Ainsi, automatisation croissante a
généré des postes où la signification du travail
était menacée. Comment l'objectiver ? Il fallut, dans
certains cas, évaluer très indirectement les facteurs : la
signification de travail à partir de la durée.
Ainsi, en élargissant son champ d'investigation en se
rapprochant des réalités industrielles, l'ergonomie se
trouve-t-elle face à des problèmes méthodologiques.
Au niveau de la prise des données par exemple. S'il
est assez simple d'opérer des mesures lorsqu'il s'agit de la charge
physique, ou de l'environnement physique de travail, dès qu'on s'attaque
à un poste ou c'est l'activité mentale qui prédomine,
comment l'étudier ? Les ergonomes s'attachent à la nature
des informations prélevées par les travailleurs pour
exécuter la tâche, à son amplitude, aux fluctuations
qu'elle connait, à la façon dont le travailleur l'organise
mentalement.
Le relevé de ces données peut parfois se faire
par observation directe, lorsque le poste est peu complexe. Mais dans des
systèmes très automatisés, il est fréquent que
cette observation soit insuffisante.Il faut recourir dès lors à
des techniques plus sophistiquées.
L'une d'entre elles consiste à enregistrer les
mouvements oculaires des travailleurs pour suivre sur quel cadran, ou quels
appareils, ils se posent.
Une autre se fonde sur la verbalisation des stratégies
mentales des sujets : On demande au travailleur d'expliciter oralement ce
qu'ils font. Les explications sont enregistrées puis analysées.
Cette technique, dont l'analyse s'appuie aujourd'hui sur la psycholinguistique,
permet de découvrir bien plus que l'information
prélevée ; elle dévoile la manière dont les
travailleurs sestructurent dans leur activité : on a coutume de
l'appeler image opérative ou image
opératoire.
Comme le dit Faverge, l'ergonomie de travail mental est
différente de celle qui avait pris pour base les aspects perceptifs de
la détection des signaux : « il ne s'agit plus
d'améliorer les qualités d'un dispositif de signalisation,
d'étudier la meilleure forme d'un cadran, de discuter des graduations
d'une échelle, ou des caractéristiques des chiffres les plus
lisibles, mais de détecter dans unprocessus les informations manquantes,
d'examiner les stratégies de l'opérateur, de découvrir les
difficultés liées à l'incertitude et à la carence
de renseignements, de reconnaitre les signaux qu'il utilise, et leur valeur en
regard de l'efficacité des conduites » (Faverge, J.M.,
1966).
Un autre problème a été largement
étudié, au cours de ces dernières années, c'est
celui du rapport du travailleur au temps, et ce notamment à travers
l'organisation du travail.
Cadences, travail posté, temps d'autonomie, horaires
flottants : autant de paramètres qu'il n'était pas difficile
d'objectiver, mais dont l'influence exacte sur le travailleur était plus
compliqué à démontrer. Dans certains cas, c'est la
fréquence des accidents de travail qui a servi de
révélateur ; le plus souvent, ce sont des
appréciations subjectives des travailleurs qui ont
témoignés de la nocivité de certaines formes de
contraintes temporelles.
Mais de plus en plus, pour ce type de problème, c'est
à des critères extérieurs à l'entreprise que l'on
fait appel.
Quelles traces l'organisation du temps de travail dans
l'entreprise laissent-elles sur le travailleur qu'il l'a quittée,
c'est-à-dire dans sa sphère sociale et familiale ?
Organisation des loisirs, qualité du sommeil, nutrition, etc. Il
apparaît de plus en plus que le travail pénètre la vie
privée, tout comme celle-ci rejaillit au sein de l'entreprise.
Ainsi, partie du laboratoire avec des techniques de mesure
rigoureuses, l'ergonomie se trouve-t-elle aujourd'hui en pleine mutation. Ses
intérêts rejoignent ceux qui guident les nouvelles formes
d'organisation du travail ; elle s'en distingue par ses méthodes et
son souci permanent d'objectivation des paramètres, mais elle est
à la recherche de techniques et d'indicateurs lui permettant d'inclure
dans son champ d'investigation, les facteurs différenciant la situation
de laboratoire de la situation de travail.
Ici, dans ce travail, nous ne disposons pas des outils
nécessaires du point de vue ergonomique pour évaluer les
conditions de travail du personnel du Port Autonome de Cotonou. L'ergonomie
étant la discipline qui permet d'analyser l'activité du
travailleur, elle se base un modèle, élaboré par le
psychologue Jacques Leplat, qui consiste à analyser à la fois la
tâche, l'activité, les effets, les résultats, et
également toutes les composantes de l'homme au travail, à travers
le couplage Homme-Tâche.
Ceci étant, nous nous baserons sur les courants
à dominance Hygiéniste et Humaniste pour évaluer ces dites
conditions. Ainsi le courant psychosociologique américain, quand bien
même, qu'il soit révolu, constitue pour nous un excellent outil de
base d'analyse pour évaluer les conditions de travail du personnel du
PAC.
CHAPITRE 2 : Problématique,
Hypothèses et Objectifs de recherche
Cette section présentera les hypothèses et
objectifs de la recherche après la problématique, le choix du
sujet, et les intérêts de l'étude.
I. Problématique
L'action sur les conditions de travail est l'une des plus
anciennes préoccupations des Psychologues, des Ergonomes et d'autres
acteurs. Dès les premiers faits constatant que l'organisation du travail
constituait un univers dangereux pour l'intégrité physique,
mentale et morale des travailleurs, des voix se sont élevées pour
encourager les pouvoirs publics à prendre des mesures appropriées
et limiter ainsi les risques. Une pléthore de textes législatifs,
que viennent compléter de nombreux dispositifs conventionnels,
précisent les obligations des entreprises en faveur des conditions de
travail. En France par exemple, la première loi sur les conditions de
travail en entreprise, date de 1898. La législation béninoise,
quant à elle par la loi n°98-004 du 27 janvier 1998, portant code
du travail en République du Bénin a prévu en son titre IV,
les dispositions à prendre par les entreprises en matière de
conditions de travail, de santé et sécurité au travail,
ainsi que des services sociaux des entreprises. Quant aux normes de l'O.I.T,
elles se distinguent en conventions et en recommandations. Les conventions ont
force de loi et sont opposables aux Etats qui les ont ratifiées. Par
contre les recommandations servent de support quant à l'application des
conventions.
Les conditions de travail désignent d'une
manière générale l'environnement dans lequel les
employés vivent sur leur lieu de
travail. Elles
comprennent la pénibilité et les risques du travail
effectué ainsi que l'environnement de travail (bruit, chaleur,
exposition à des substances toxiques, les délais de production ou
de ventes d'un produit etc.). Dans l'exercice d'une activité
professionnelle donnée, les conditions de travail sont un ensemble de
paramètres qui influent sur la satisfaction trouvée
quotidiennement à cette activité comme sur les formes et
degrés de
fatigue et qui dans la
durée induisent des conséquences qu'on peut qualifier de
répercussions. Elles sont l'objet de l'attention particulière des
ergonomes qui peuvent en
faire l'analyse (et éventuellement chercher à trouver des moyens
de les améliorer ou d'en réduire les effets négatifs), des
psychologues du travail chargés de trouver l'homme qu'il faut à
la place qu'il faut, des
inspecteurs du
travail chargés de contrôler l'application du
droit du travail
dans ce domaine, et des
médecins du
travail chargés d'un contrôle périodique de la
santé des actifs.
Les conditions de travail
considérées comme des conditions pathogènes se situent
à la frontière entre le
travail et la
santé. Elles ont des
conséquences sur les risques d'
accidents ; elles
peuvent directement provoquer certaines
maladies ou comme
facteur de risque,
en favoriser d'autres. Les conditions de travail sont donc des
déterminants de l'
espérance
de vie, de l'
absentéisme et
des
maladies
professionnelles. Elles ne comportent pas uniquement des aspects
matériels ; la vie relationnelle y participe tout autant, ainsi que
le statut de l'emploi (statut professionnel, durée du contrat,
ancienneté, ...).
Le contenu de ce concept n'a pas la simplicité qu'il
présente. Il suffit de remarquer que le risque d'accident peut
être considéré, soit comme une condition du travail,
ressentie et acceptée comme telle et générant
éventuellement ses propres effets, soit comme un élément
intrinsèque de l'activité et à ce titre sensible à
l'ensemble des conditions de travail.
Comme, nous l'avons dit dans notre introduction,
malgré toutes les dispositions normatives et réglementaires mises
en oeuvre dans notre pays, le constat est que les accidents de travail et les
maladies professionnelles connaissent une croissance remarquable. Et c'est bien
par rapport à cela que nous avons choisi de réfléchir sur
la problématique des conditions de travail dans les Entreprises
Béninoises et ce, au Port Autonome de Cotonou.
Le PAC est une société de grande envergure qui
est fortement concurrencée par d'autres Ports de la sous région
qui doit viser le bien être, la performance de son personnel et son
développement pour se maintenir sur le marché.
Face à cela, des interrogations se posent :
Quelles sont les conditions de travail au Port Autonome de Cotonou ? Ces
conditions permettent-elles au personnel du PAC de donner de meilleurs
rendements ?
Généralement, cinq fonctions principales sont
reconnues à une Entreprise. La fonction technique, la fonction humaine
ou personnelle, la fonction commerciale, la fonction recherche et
développement, enfin la fonction financière. De toutes ces
fonctions, celle humaine revêt une importance capitale dans le
fonctionnement d'une entreprise ; car l'entreprise est une unité
sociale. De cette affirmation, il ressort que l'entreprise n'est pas simplement
un instrument destiné à fournir des biens et des prestations de
services, mais qu'elle devient une organisation à part entière,
un système d'actions et des décisions impliquant la participation
des individus et leur souscription à des buts clairement
définis.
Ainsi toutes les fonctions de l'entreprise étant mises
en place pour faciliter la réalisation des objectifs et que la fonction
humaine est la plus importante, nous avons jugé utile d'étudier
cette dernière dans le secteur public béninois et par là
échapper au danger relevé par Henry BOURGOIN en ces termes :
« le danger que court l'entreprise publique africaine est
d'être considérée comme une mécanique froide,
importée de l'Europe, restant au tissu social chaud qui seul polarise
l'affectivité » (Bourgoin, H., 2002).
Pour protéger la vie et la santé des
travailleurs, l'employeur est tenu de prendre toutes les mesures utiles qui
sont adaptées aux conditions d'exploitation de l'entreprise. Ces
conditions passent d'abord par un environnement de travail sain et
adéquat ; la sécurité, la santé au travail,
etc.
La sécurité et la santé au travail
peuvent être perçues comme une garantie que l'employeur offre au
travailleur sur son lieu de travail, lui permettant d'accomplir convenablement
son travail sans une répercussion néfaste sur sa santé.
C'est pour cette raison que l'employeur doit aménager les
installations et régler la marche du travail de manière à
prémunir le mieux possible les salariés contre les accidents et
maladies pour un bien être physique, mental et social (art 182 al.2
du code du travail). L'hygiène au travail a
été définie par le B. I. T. comme « la science
qui permet de prévoir, d'identifier, d'évaluer et de
maîtriser les facteurs et les contraintes propres au travail ou qui en
résultent et qui sont susceptibles d'entraîner la maladie,
l'altération de la santé et du bien-être des travailleurs,
tout en tenant compte des impacts éventuels sur la communauté
avoisinante et sur l'environnement général ». Les
règles d'hygiène sont relatives à la propreté
permanente des locaux, à la salubrité des lieux de travail, aux
facteurs de nuisance, les vestiaires, les installations sanitaires etc.
La sécurité, quant à elle, est la science
qui permet de gérer les risques aigus pouvant aboutir à la
survenue des incidents et des accidents de travail. Les règles de
sécurité au travail sont relatives aux mesures individuelles ou
collectives de protection contre les accidents de travail.
Elles concernent les machines, les outils et autres
accessoires de travail nécessaires à la réalisation du
travail. La lutte contre l'incendie, le port de casque sur le lieu de
travail, de gans représentent des importants volets de la
sécurité au travail. La sécurité et la santé
au travail ne sont plus, uniquement, l'affaire ou la préoccupation de
l'employeur. Le travailleur doit également prendre à coeur sa
sécurité et sa santé au travail en respectant
rigoureusement les mesures de sécurité mises en place par
l'employeur. Il a, également le droit d'arrêter le travail ou de
s'abstenir de le commencer s'il a des motifs réels et sérieux sur
l'imminence d'un danger grave pour sa santé et sa
sécurité.
Il existe de nombreuses théories visant à
expliquer les conditions de travail dans les entreprises. Entre autres nous
pouvons citer : la théorie de la motivation de Maslow, la
théorie des relations humaines d'Elton Mayo, la théorie X et Y de
Mc Gregor, la théorie d'enrichissement du travail de Herzberg. Ces
théories en lien avec ce sujet de recherche nous permettront d'analyser
et de comprendre la relation entre la satisfaction au travail et les conditions
de travail.
L'objectif primordial de toute entreprise étant la
recherche du profit, il en va de soi pour l'entreprise de bien gérer
toutes les ressources mises à sa disposition entre autre le capital
humain ; car un courant fort moderne tend à placer l'homme au
centre du débat sur le succès économique. Il est vrai que
loin d'être un facteur accidentel, l'homme se trouve être le pilier
de la productivité et du progrès.
Cette étude présente un intérêt
pratique pour nous, car elle va nous aider à vérifier si les
théories apprises sur la gestion du personnel ou mieux sur la gestion
des ressources humaines en psychologie du travail sont d'application dans les
entreprises locales ; elle permet aussi à notre entreprise cible de
passer en revue sa politique de gestion du personnel par rapport aux
observations qui seront émises. Et aux futurs chercheurs, elle aidera
à se faire une idée sur le fonctionnement des entreprises
publiques locales, particulièrement sur la gestion du personnel.
II. Choix et Intérêts de l'étude
Les conditions de travail au Port Autonome de Cotonou
dépendent de l'intensité des efforts physiques, mentaux et de
l'environnement dans lequel les travailleurs exercent leurs activités.
Le choix de ce sujet a été motivé par
l'intérêt accordé à ces travailleurs, compte tenue
de ce que représente le Port autonome de Cotonou pour le Bénin.
Sous cet angle, il faudrait que nous menions une recherche pour évaluer
les conditions de travail de ces derniers.
Intérêts du sujet
Notre sujet de recherche présente un
intérêt à trois niveaux : intérêt
personnel, économique et scientifique.
- Intérêt Personnel
L'étude sur le cadre et les conditions de travail du
personnel du Port Autonome de Cotonou nous est particulièrement
intéressante afin de pouvoir comprendre davantage et analyser ces
conditions qui nous paraissent inappropriées. Notre souci étant
de contribuer à améliorer la qualité des conditions de
travail afin de favoriser de meilleurs rendements.
- Intérêt économique
Le présent travail nous permettra d'avoir une vision
beaucoup plus large et nette du fonctionnement du Port Autonome de Cotonou. Il
fera comprendre également que les conditions de travail influent sur le
rendement des travailleurs et que le résultat de ce travail offre une
opportunité d'apporter notre part à la promotion des conditions
de travail en vue d'obtenir un bon rendement et climat interne capable de
produire des effets positifs.
- Intérêt scientifique
C'est dans le cadre de pouvoir confronter les théories
apprises en Psychologie sociale et professionnelle en général et
en particulier en ergonomie à la réalité dans les
organisations, qu'il s'avère utile de mener une recherche scientifique
qui aide à articuler la partie théorique avec la pratique enfin
de renforcer nos connaissances. Le présent travail amènera tous
ceux qui le consulteront à pousser plus loin leurs recherches dans ce
domaine. Aussi, ce travail prouve notre participation à l'extension du
champ des connaissances.
III. Hypothèses et Objectifs de recherche
- Hypothèses
Les hypothèses à nos questions ont
été formulées comme suit :
Hypothèse
générale :
Les conditions de travail dans les entreprises
Béninoises ne sont pas favorables compte tenue des surcharges de
travail, de l'organisation du travail, de l'environnement physique du travail,
ce qui augmente les risques professionnels et par ricoché ne favorise
pas de bon rendement.
Les hypothèses
spécifiques :
H1. Les mauvaisesconditions de travail du personnel du PAC
entrainent le stress etautres effets néfastes sur la santé de
ces derniers.
H2. Les conditions de travail et l'environnement physique au
PAC entrainent l'insatisfaction au travail, et ne permettent pas
d'accroître le rendement du personnel.
- Objectifs
Pour mener notre recherche, nous nous sommes fixés
quelques objectifs à atteindre.
Objectif
général :
L'objectif général de notre étude est de
contribuer à l'amélioration des conditions de travail pour
réduire les risques professionnels et favoriser un bon rendement.
Les objectifs spécifiques
Au vu de l'objectif général ci-haut
mentionné, nous définissons maintenant les objectifs
spécifiques:
- Analyser les conditions de travail au PAC.
- Evaluer la santé des travailleurs.
- Connaitre le rendement.
- Faire des propositions d'amélioration de ces
conditions de travail.
Niveaux d'analyse
|
PROBLEMATIQUES
|
HYPOTHESES
|
OBJECTIFS
|
Niveaux Généraux
|
Problème général
Mauvaises conditions de travail dans les Entreprises publiques
Béninoises.
|
Hypothèse générale
Les conditions de travail dans les entreprises publiques
Béninoises ne sont pas favorables compte tenue des surcharges de
travail, de l'organisation du travail, de l'environnement physique du travail,
ce qui augmente les risques professionnels et par ricoché ne favorise
pas de bon rendement.
|
Objectif général
Contribuer à l'amélioration des conditions de
travail pour réduire les risques professionnels et favoriser un bon
rendement.
|
Niveaux Spécifiques
|
1-
|
Problème spécifique1
Défaillance du système de sécurité
et de santé au travail au PAC.
|
Hypothèse Spécifique1
Les mauvaises conditions de travail du personnel du PAC
entrainentle stress et autres effets néfastes sur la santé de ces
derniers.
|
Objectif Spécifique1
- Analyser les conditions de travail au PAC.
- Evaluer la santé des travailleurs.
|
2-
|
Problème spécifique2
Baisse de rendement des du personnel du PAC.
|
Hypothèse Spécifique2
Les conditions de travail et l'environnement physique au
PAC
entrainentl'insatisfaction au travailet ne permettent pas
d'accroître le rendement du personnel.
|
Objectif Spécifique2
-Connaitre le rendement.
-Faire des propositions d'amélioration des conditions
de travail.
|
Tableau récapitulatif de
l'étude
Source : Réalisé par nous
même.
DEUXIEME PARTIE : PRESENTATION DE LA STRUCTURE
D'ACCUEIL ET DU CADRE METHODOLOGIQUE
Cette deuxième partie, subdivisée en deux
chapitres, prendra en compte le cadre méthodologique et la
présentation de la structure de recherche. Dans le chapitre3, nous
présenterons la structure de recherche et le cadre méthodologique
de l'étude. Quant au chapitre4, il nous permettra de prendre
connaissancedes résultats obtenus au cours de cette étude.
CHAPITRE3: Présentation dela structure
d'accueil.
v Historique et Présentation de la
structure.
Au cours de cet exercice, nous ferons la présentation
du Port Autonome de Cotonou et un bref historique du Port de
Cotonou.
I. Historique du Port de Cotonou
Avant l'existence du Port de Cotonou et jusqu'à la fin
du 19ème siècle, les échanges commerciaux et
maritimes se faisaient en deux points du Littoral : Grand-Popo et Ouidah.
En ces points, l'embarquement et le débarquement de marchandises et des
passagers s'effectuaient par transbordement sur des pirogues qui assuraient la
liaison entre les navires mouillant en rades foraines et le rivage. On
enregistrait alors beaucoup de pertes (y compris des pertes en vies humaines)
et d'avaries.
En Décembre 1891, le wharf fut construit à
Cotonou. C'était une parcelle métallique avancée dans la
mer jusqu'au-delà de la zone perturbée par la barre ; ainsi
les opérations pouvaient se faire dans une eau relativement calme. Cette
porte d'accès maritime supplanta rapidement Ouidah et Grand-Popo en
raison de la sécurité et de la rapidité qu'elle
offrait pour le transbordement. Une flottille de huit (08) chaloupes et
vingt-six (26) barcasses faisaient la navette entre les navires ancrés
en rade et l'aplomb des grues à l'extrémité du wharf.
Cet ouvrage, d'une longueur de 400 mètres, a subi des
améliorations en 1910, 1926, 1928, puis en 1950 et a permis d'assurer le
trafic en progression. En effet, en dix(10) ans, on a assisté à
un doublement du trafic qui devrait atteindre 304.000 navires en 1960. Il
s'imposa l'idée solution moderne à ce problème. Devant
cette incapacité du wharf à répondre aux exigences du
trafic, les autorités coloniales françaises de l'époque
ont confié diverses missions, surtout la réalisation de plusieurs
études, au Bureau Central d'Etudes des Equipements d'Outre Mer (BCEOM)
et à la Société Grenobloise des Etudes
d'Aménagement Hydraulique (SOGREAH) de 1952 à 1959 pour pouvoir
trouver de meilleures solutions.
Le 10 juillet 1952, Pelnard-considère,
l'ingénieur de BCEOM conclut que le meilleur remède à
apporter réside dans l'établissement d'un Port en eau profonde
enraciné sur la côte. L'examen approfondi des différentes
solutions (Port à accumulation de sable, Port à transit
artificiel de sable ou Port îlot) a abouti, pour des raisons
économiques et politiques, au choix du Port à accumulation de
sable, en eau profonde à Cotonou.
Ce type de Port a la propriété de créer
un plan d'eau calme et d'arrêter le sable du transit Littoral grâce
à l'ouvrage de protection Ouest. Il permet d'utiliser la zone de remblai
gagnée sur la mer pour des extensions du port vers l'Ouest. A l'Est par
contre, il fallait prévoir des ouvrages pour lutter contre
l'érosion.
Avec l'évolution rapide du trafic, l'idée de
construire un Port en eau profonde devint une réalité. De
novembre 1959 à juin 1965, les travaux relatifs à cette
première partie ont été réalisés. Ainsi, les
activités du Port de Cotonou ont effectivement démarré le
1er Décembre 1964 et ce dernier a connu l'accostage du
premier navire dénommé « FOCH » à ses
quais le 30 décembre 1964. Ceci marqua la cessation des activités
du wharf. Quant à l'inauguration officielle du Port de Cotonou, elle a
eu lieu le 1er Août 1965. Initialement dimensionné pour
les besoins du Bénin et du Niger, le Port de Cotonou devint très
vite le Port du Burkina- Faso, du Mali et le Port de désengorgement
ponctuel de Lagos. Cette situation a entrainé une évolution
rapide du trafic qui dévoilait au grand jour l'étroitesse des
installations portuaires. Le projet d'agrandissement du Port a
été étudié avec la collaboration du Bureau
Central d'Etudes pour les Equipements d'Outre-mer (BCEOM). Cette
étude, terminée en 1974, connut trois (03) à quatre (04)
années d'attente pour les différentes procédures de mise
en forme, de négociation économique, financière et
technique. L'objectif du projet était de doubler la capacité des
installations du Port de Cotonou. Il s'agissait de passer d'une capacité
théorique de quatre cent mille (400 000) tonnes de marchandises
à une capacité d'un million (1.000.000) de tonnes. Ainsi, les
travaux de la première extension lancés en Mars 1979 ont pris fin
en 1983 pour répondre à l'accroissement du trafic.
Puis, d'Octobre 1989 à Juin 1991, d'importants travaux
de réhabilitation et d'entretien des infrastructures ont
été réalisés, y compris un programme
complémentaire important d'assistance technique. L'extension du parc
à conteneurs devint une réalité et la mise en place d'un
système VTS (Vessel Trafic System) permet la surveillance des
installations portuaires et leurs abords par radars avec faisceaux hertziens.
Après la première extension qui a doublé
les capacités de traitement du trafic, le Port Autonome de Cotonou s'est
attelé à l'amélioration de la productivité et des
services.
La vocation régionale du Port de Cotonou s'est
confirmée avec le maintien du trafic à un niveau
appréciable et s'est par ailleurs concrétisée avec la
construction des entrepôts sous douane par les autorités des pays
voisins sans littoral (Niger, Mali, Burkina-Faso).
II. Présentation du Port Autonome de Cotonou
Cette partie présentera le Port Autonome de Cotonou de
par sa situation géographique, ses activités, son
organisation.
a. Situation géographique du Port
Situé entre les parallèles 6° 11 et
6°22'de latitude Nord et 2° 26 et 2°30'de longitude Est, le Port
de Cotonou est implanté sur un côté bas sablonneux en
bordure Sud de la ville de Cotonou, capitale économique de la
République du Bénin. Il est situé à : 115 km
de Lagos (Nigeria) ; 135 km de Lomé (Togo) ; 801 km de Fada
N'Gourma (Burkina Faso) ; 1058 km de Niamey (Niger) ; 141 km
d'Ansongo (Mali)
Port en eau profonde à accumulation de sable, le port
de Cotonou, complexe commercial et industriel, est un port à vocation
régionale. Il offre le grand avantage de fournir aux navires un plan
d'eau abrité pouvant leur permettre d'effectuer des opérations
commerciales et de ravitaillement dans d'excellentes conditions. Cette
disposition contribue à l'efficacité des opérations
nécessaires au passage des navires, des personnes et des marchandises.Le
port de Cotonou se révèle être le débouché
à la mer le plus proche, le couloir d'accès le plus rapide, le
moins accidenté pour desservir les pays sans littoral tels que le
Burkina Faso, le Niger, le Mali...
Le port de Cotonou constitue un espace économique
où interviennent plusieurs structures chargées d'assurer les
opérations nécessaires au passage des navires, des personnes et
des marchandises. Au nombre de ces structures, nous avons :Le Port
Autonome de Cotonou (PAC) ;La Société Béninoise de
Manutention Portuaire (SOBEMAP) ;La Compagnie Béninoise de
Navigation Maritime (COBENAM) ;Le Conseil National des Chargeurs du
Bénin (CNCB).
A leurs côtés, opèrent une multitude de
sociétés de transit et de consignation.
b. Activités du Port Autonome de Cotonou
· Au niveau des fonctions régaliennes,
de régulation, d'exploitation des infrastructures
portuaires
Ici, on retrouve le Port Autonome de Cotonou à qui
l'Etat a conféré l'exercice des fonctions régaliennes.
C'est à ce titre qu'il est appelé Autorité
Portuaire. En plus de cette prérogative, le PAC s'occupe de la
gestion des infrastructures et superstructures, de leur entretien et de leur
extension. Il assiste les navires en matière de navigation, d'escale et
de séjour.
· Au niveau des autres opérations
portuaires et commerciales :
Les autres services portuaires rendus sur la plate-forme
portuaire sont assurés par :
le CNCB : Conseil National des Chargeurs du BENIN ;
la Douane du Port ; les consignataires de navires encore appelés
les armateurs (compagnies propriétaires de navires ou leurs
mandataires).
· Au niveau des activités liées
à la marchandise
Relativement aux activités de manutention, de stockage
et de gardiennage on a :
Ø la SOBEMAP : Société
Béninoise pour la Manutention Portuaire
Ø la société COMAN - SA (filiale du groupe
MAERSK);
Ø la Société de Manutention du Terminal
à Conteneurs de Cotonou - SMTC (filiale du Consortium SDV - SBEM).
a- Structure organisationnelle du PAC
Le Port Autonome de Cotonou est placé sous la tutelle
du Ministère Délégué Auprès du
Président de la République, Chargé de l'Economie Maritime,
des Transports Maritimes et Infrastructures Portuaires. L'organe
supérieur de contrôle de gestion est le Conseil d'Administration
(CA). La gestion quotidienne des affaires est assurée par la Direction
Générale à laquelle sont rattachées six (06)
Directions Techniques.
ü Le Conseil
d'Administration
Il est composé de sept (07) membres à
savoir :
§ Un représentant du Ministère de tutelle
qui préside le Conseil d'Administration ;
§ Un représentant du Ministère de
l'Economie et des Finances ;
§ Un représentant du Ministère du
Développement ;
§ Un représentant du personnel ;
§ Un représentant du Burkina-Faso ;
§ Un représentant du Mali ;
§ Un représentant du Niger ;
Les membres observateurs du Conseil d'Administration du PAC
sont :
§ Un Représentant de La Chambre de Commerce et
d'Industrie du Bénin (CCIB) ;
§ Le Directeur Général de la
Société Béninoise pour la Manutention Portuaire
(SOBEMAP) ;
§ Le Directeur Général de la
COBENAM ;
§ Le Directeur Général des Transports
Terrestres (DGTT) ;
§ Un Représentant de la Direction de la Marine
Marchande (DMM) ;
§ Un Représentant de la Douane ;
§ Les deux commissaires aux comptes (ceux qui
apprécient les comptes du PAC).
ü Le Comité de Direction
(CODIR)
Le CODIR est composé comme suit :
§ Le Directeur Général ;
§ Le Directeur Général Adjoint ;
§ Le Secrétaire Général ;
§ Les Directeurs Techniques ;
§ Les conseillers techniques et les chargés de
missions ;
§ Deux (02) représentants des travailleurs.
ü La Direction
Générale
§ La Direction Générale Adjointe
(DGA) ;
§ Le Secrétariat Général
(SG) ;
§ Le Secrétaire Particulier (SP/DG) ;
§ La Cellule de Passation des Marchés Publics
(CPMP) ;
§ Le collège des Chargés de Mission (CM) et
des Conseillers Techniques (CT) ;
Les autres structures rattachées à la Direction
Générale sont :
§ Le Département des Affaires Juridiques et du
Domaine (DAJD) ;
§ Le Département de l'Audit et du Contrôle
de Gestion (DACG) ;
§ Le Département de Gestion de l'Environnement
(DGE) ;
§ La Cellule de Communication et de la Coopération
(CCC) ;
§ Le Service des Relations Publiques (SRP).
ü La Direction des Ressources Humaines
(DRH)
Elle a pour mission de gérer les Ressources Humaines de
l'entreprise et en faire une gestion rationnelle. Elle comprend :
§ Le secrétariat DRH ;
§ Le Service Personnel et de la Solde (SPS) ;
§ Le Service de l'Emploi et de la Formation
(SEF) ;
§ Le Service des Affaires Sociales et de la
Prévoyance (SASP).
ü La Direction Financière et Comptable
(DFC)
§ Le secrétariat DFC ;
§ Le Service de la Comptabilité
Générale (SCG) ;
§ Le Service de la Comptabilité Analytique
(SCA) ;
§ Le Service de Gestion des Stocks (SGS) ;
§ Le Service Recouvrement et Trésorerie
(SRT) ;
§ Le Service du Budget (SB).
ü La Direction Commerciale et du Marketing
(DCM)
§ Le secrétariat DCM ;
§ Le Service des Statistiques, Etudes et Performance
(SSEP) ;
§ Le Service Marketing (SM) ;
§ Le Service Facturation (SF) ;
§ Le Service de Contrôle des Opérations
Commerciales (SCOC).
ü La Direction des Opérations
Maritimes et de la
Sécurité (DOMS) ;
§ Le secrétariat DOMS ;
§ Le Service Accueil et Pilotage des Navires
(SAPN) ;
§ Le Service du Matériel Flottant (SMF) ;
§ Le Service Police, Sécurité,
Sûreté, Incendie et Calamité (SPSSIC) ;
§ Le Service des Formalités et Accès
(SFA).
ü La Direction Technique
(DT)
§ Le Secrétariat DT ;
§ Le Service de la Maintenance des Ouvrages ;
§ Le Service du Matériel ;
§ Le Service des Etudes Topographiques, Hydrauliques et
Océaniques ;
§ Le Service de la Maintenance des Installations
Electriques, des Phares et Balises ;
§ Le Service des Etudes et Projets.
ü La Direction des Systèmes
d'Information et de la Qualité (DSIQ)
La DSIQ se compose de cinq services à savoir :
§ Le Secrétariat DSIQ ;
§ Le Service des Processus Organisationnels et du Suivi
(SPOS) ;
§ Le Service Réseau, Système et
Sécurité Informatique (SRSSI) ;
§ Le Service Support et Application (SSA) ;
§ Le Service des Etudes Informatiques et de
l'Intégration (SEII) ;
§ Le Service de la Qualité (SQ).
Récapitulatif
Modifiée par décision N° 002/PAC/DG/SP du
08 mai 2009, l'organigramme du PAC ainsi présenté plus haut
comprend sept directions techniques. Chacune de ces directions techniques
détient une certaine autonomie dans ses attributions, elles travaillent
en parfaite synergie afin de permettre à l'entreprise de maximiser les
profits pour le bien être de l'économie béninoise.
Rappelons que notre stage s'est déroulé à
la Direction des Ressources Humaines et en particulier dans les services
suivants : Service du Personnel et de la Solde ; Service de l'emploi
et de la Formation ; Service des affaires Sociales et de la
prévoyance. Durant tout le temps passé au PAC, nous avons
aidé nos responsables dans plusieurs tâches administratives
à savoir :
· Le suivi du plan de formation : il s'agit de
l'inscription des agents programmés pour les différentes
formations de la période, le point des formations déjà
exécutées, le point des formations non
exécutées.
· La gestion des dossiers des stagiaires :
établissement des accords de stage, planning des stagiaires, notes de
services, introduction des nouveaux stagiaires selon leur répartition
par direction.
· L'actualisation de la liste des effectifs du personnel
du PAC
· L'élaboration des divers actes administratifs
Notre intégration au PAC a eu lieu sans
difficultés majeures, la plupart des agents se sont montrés
très ouverts.
Toutefois, certaines difficultés d'ordre
matériel ont été notées. Elles sont liées
à l'exigüité des bureaux qui nous ont accueillis, vu le flux
des stagiaires admis dans la période ; la défaillance du
matériel informatique ; les pannes récurrentes des
photocopieuses, ce qui nous obligeait à se déplacer vers d'autres
directions pour les photocopies.
Les observations faites au cours du stage nous ont permis de
relever certains points constituant les forces et faiblesses de
l'entreprise.
§ Forces
- La responsabilisation de l'élaboration et du
contrôle de l'application de la politique du PAC est prévue par un
décret ;
- L'avantage concurrentiel du PAC par rapport aux autres pays
côtiers, en raison de sa situation géographique ;
- La flexibilité de la GRH par la sous-traitance
interne
- L'existence d'un cadre formalisé relatif au statut du
personnel.
§ Faiblesses
- Un personnel vieillissant ;
- La grille salariale non fondée sur
l'équité ;
- Processus du choix des ressources humaines
inappropriées ;
- Quasi inexistence d'une détermination des besoins en
ressources humaines dans le recrutement ;
- Un recrutement basé sur la fraternité et la
connaissance ;
- Absence d'une définition de politique pour
l'organisation ;
- Inexistence de système d'appréciation des
performances ;
- Absence de lien entre la promotion et le mérite du
travailleur
- Défaillance du système d'hygiène, de
sécurité et santé au travail.
C'est au vu de ces constats faits au PAC que notre
problématique a été élaborée en vue de
comprendre et d'analyser les conditions de travail du personnel du PAC.
CHAPITRE4 : Cadre Méthodologique et
Présentation des Résultats de l'étude
I. Cadre Méthodologique de l'étude
Dans l'optique de recueillir des données fiables, nous
avons eu recours à des recherches documentaires, des entretiens et des
enquêtes. Nous les présenterons dans ce chapitre et ferons
ressortir les difficultés rencontrées lors de notre recherche.
1. Recherche documentaire
Elle a été surtout utile dans la phase
théorique de nos recherches d'informations, et a permis d'approfondir
les connaissances. Nous avons collecté des informations à travers
les rapports de stage et des mémoires de soutenance.
Aussi, pour avoir un vaste champ d'étude et
vérifier l'état des connaissances et travaux antérieurs,
elle nous a permis de faire le point des différentes zones d'approche de
notre objet de recherche. Ces zones d'approche constituent l'analyse en
profondeur des terminologies qui cadrent avec nos objectifs et
hypothèses. Il s'agit de :
- l'analyse bibliographique de l'évolution
méthodologique des recherches pour les conditions de travail afin de
comprendre à partir de quelles priorités, concepts et
méthodes, la recherche des solutions aux conditions de travail (C.T.)
s'est développée; cette analyse a été
effectuée dans différents centres à savoir :
bibliothèque Apollinaire Patrick VIERA de l'Ecole Nationale
d'Administration et de Magistrature (ENAM), celle de l'Ecole Nationale
d'Economie Appliquée et de Management (ENEAM), celle du Campus d'Abomey
Calavi (Bibliothèque centrale).
- l'étude de la réglementation en cours dans
notre pays en matière de prévention des risques professionnels
(code du travail).
- l'aperçu sur la prévention :
évolution et perspective.
Ceci grâce au travail de maîtrisesur les risques
professionnels du Professeur BOTON Ferdinand (Boton, S. F., 2001).
2. Etude de terrain
La recherche porte sur :
- l'étude, de l'application concrète en
matière des règles de sécurité et de santé
au travail ;
- l'analyse des situations de travail. Notre étude
s'intéresse aux conditions de travail en général, au cadre
de travail, à l'organisation du travail, au climat social et aux
relations de travail dans l'entreprise ;
- l'enquête sociologique pour détecter et
analyser les facteurs et déterminants des conditions de
travail ;
2-1- Cadre de l'enquête et population
mère.
Nos observations ont porté sur le personnel du
PAC (structure d'enquête), en particulier sur le personnel
administratif. A cet effet, notre population mère est
hétérogène puisqu'elle est constituée de toutes les
catégories socioprofessionnelles. L'enquête s'est
déroulée dans quelques Directions du PAC à savoir :
La DRH, la DT, la DFC, la DSIQ, la DCM, la DG, compte tenue de notre
accès dans ces Directions.
2-2- L'Echantillonnage
Sur les 60 questionnaires administrés au PAC, 50 ont
été récupérés, soit un taux de
récupération de 83,33%. Les raisons qui justifient cet
état de choses sont : la méfiance du personnel,
l'indisponibilité, et aussi la non collaboration de certains
travailleurs. Nous aurions aimé administrer davantage de questionnaires,
mais sur ce plan, les employés n'ont pas été ouverts. On
aurait dit, qu'il y avait un état de peur sur cette
problématique.
La population enquêtée est
représentée par un échantillon de 50 employés dont
13 cadres supérieurs, 17 cadres moyens, 12 agents de maîtrise, et
08 agents d'exécution. La méthode utilisée pour la
constitution de l'échantillon au PAC, est la méthode
aléatoire. Donc, le choix des enquêtés a été
fait au hasard.
2-3- L'Enquête
Elle comporte l'observation, le questionnaire,
l'entretien et le traitement des données.
2-3-1 L'Observation
Elle nous a permis d'améliorer notre connaissance du
milieu professionnel. Pour des raisons d'efficacité, nous avons
procédé par l'observation participante. Elle nous a permis
d'apprécier la manière dont notre cible travaille, les conditions
dans lesquelles elle exerce ses activités et l'état des lieux du
travail etc.
2-3-2 Le questionnaire
Le questionnaire a été conçu par rapport
aux problèmes spécifiques identifiés. Nous avons
travaillé avec des questions fondamentales qui nous ont permis de
manière directe, de vérifier les hypothèses (cf.
annexe).
2-3-3 L'Entretien
Il s'est donc agit au niveau de ces entretiens de
repérer les personnes ressources, et de croiser les informations
obtenues avec celles fournies par les autres acteurs. Ces entretiens ont eu
lieu avec les responsables et les agents à divers niveaux, notamment
ceux de la DRH, du service de santé, et aussi le syndicat.
Nous avons pu utiliser :
- L'entretien directif avec des modes d'administration
directe (ou non structuré) : ces entretiens ont été
utilisés à toutes les étapes de la recherche et ont permis
d'obtenir des informations d'ordre général.
- L'entretien structuré : mené de
façon indiquée aussi bien au niveau des responsables que des
travailleurs de toutes catégories, elle a été basée
sur des questions qui aident à orienter les discussions avec
l'interlocuteur enquêté (cf. annexe).
2-3-4 Le traitement des données
C'est la méthode manuelle de traitement des
données qui a été utilisée.Après le
dépouillement des questionnaires et la collecte des statistiques, les
informations obtenues ont été classées en fonction des
variables retenues, puis analysées sans préjugés en nous
basant sur la théorie de la conception systémiquedont les
principes sont :
- l'interdépendance des éléments du
système ;
- l'interaction entre les éléments du
système ;
- la totalité du système.
Nous n'avons pas pu intégrer ces données
recueillies dans un logiciel de traitement statistique des sciences sociales,
compte tenue de nos moyens financiers très limités, et aussi
compte tenue de notre inexpérience dans l'utilisation de ces types de
logiciels.
2-3-5 Stratégies de vérification des
Hypothèses
Hypothèse 1 : « Les
mauvaises conditions de travail du personnel au PAC entrainent le stress et
autres effets néfastes sur la santé de ces
derniers ».
Sur la base des fréquences calculées, cette
hypothèse sera vérifiée si d'une part la proportion des
personnes interrogées trouvant que les conditions de travail au Port
Autonome de Cotonou ont des effets néfastes sur leur santé est
supérieure à 50%, et d'autre part si le nombre de personnes
interrogées jugeant qu'il y a des dangers liés à leur
travail est supérieur à 50%.
Hypothèse 2 : « Les
conditions de travail et l'environnement physique au PAC entrainent
l'insatisfaction au travail et ne permettent pas d'accroître le
rendement du personnel ».
Cette hypothèse sera confirmée si :
Plus de 50% des personnes enquêtées trouvent que
l'environnement physique n'est pas adéquat et qu'elles ne sont pas
motivées à s'impliquer dans leur travail ;
Plus de 50% des personnes enquêtées trouvent que
leurs conditions de travail ne sont pas satisfaisantes.
Ces hypothèses étant liées, si la majeure
partie des personnes enquêtées reconnaissent que les conditions de
travail au PAC sont mauvaises, et ne permettent pas de bien effectuer le
travail, alors ces hypothèses seront vérifiées mais aussi
soutenues.
1- Difficultés rencontrées
Un certain nombre de difficultés ont freiné
l'évolution normale de notre étude. D'agréables accueils
ne nous ont pas toujours été réservés dans tous les
services. Ainsi, nous avons constaté peu d'ouverture,
l'indifférence de certains enquêtés, la peur à
pouvoir répondre à notre questionnaire et le manque de
disponibilité car ils étaient très débordés,
car notre stage s'est déroulé dans une période d'avant et
juste après fête de nouvel an. L'abstention des réponses
aux questions s'expliquent par le manque de volonté pour certains, et
pour d'autres par la crainte du personnel quant-à la divulgation
d'informations confidentielles de la société et des
représailles éventuelles de la part de leurs supérieurs
hiérarchiques. Entre autres difficultés nous étions
vraiment limités sur le plan financier.
IV. Présentation, analyse et
interprétation des résultats de la recherche.
Les informations recueillies lors de notre enquête
seront ici présentées etanalysées en se
référant à chaque problème spécifique.
A- Présentation et Analyse des résultats
· Résultats relatifs à
l'hypothèse 1
Cette hypothèse : « Les mauvaises
conditions de travail du personnel du PAC entrainent le stress et autres effets
néfastes sur la santé de ces derniers » a été
traitéepar la question des maladies liées à la profession
et des risques professionnels du personnel du PAC. Les résultats sont
présentés dans les tableaux n°1, 2 et 3.
Tableau n°1 : Tableau des
données relatives aux maladies professionnelles.
Catégorie socioprofessionnelle
|
Problèmes de Santé liés au travail du
personnel
|
OUI
|
NON
|
Effectif
|
Fréquence
|
Effectif
|
Fréquence
|
Cadre Supérieur
|
09
|
69,23%
|
04
|
30,77%
|
Cadre Moyen
|
14
|
82,35%
|
03
|
17,65%
|
Agent de Maîtrise
|
09
|
75%
|
03
|
25%
|
Agent d'Exécution
|
08
|
100%
|
00
|
00%
|
Total
|
40
|
80%
|
10
|
20%
|
Source :Novembre2011- Février
2012
Au vu de ce tableau, il ressort que 80% des personnes
enquêtées estiment que leurs problèmes de santé
sontdus à leur travail. Ceci s'explique à tel point que 100% des
agents d'exécution se plaignent de l'état de leur santé.
Par contre 20% de ces enquêtés pensent que cela n'est pas le cas,
car ils n'ont aucun problème de santé. Les taux obtenus par
catégorie socioprofessionnelle nous amène à nous poser
certaines questions.
Qu'est-ce-qui pourrait expliquer ce fait ? Et comment
cela pourrait-il en être vérifié ?
Tableau n°2 : Tableau
récapitulatif des maladies liées au travail du personnel du
PAC
variables
CSP
|
Stress
|
Fatigue
|
Douleur
|
Autres
|
Aucun
|
Total
|
Cadre supérieur
|
05
|
04
|
03
|
01
|
00
|
13
|
Cadre Moyen
|
06
|
05
|
04
|
02
|
00
|
17
|
Agent de maîtrise
|
03
|
03
|
03
|
03
|
00
|
12
|
Agent d'exécution
|
04
|
02
|
02
|
00
|
00
|
08
|
Effectif
|
18
|
14
|
12
|
06
|
00
|
50
|
Fréquence
|
36%
|
28%
|
24%
|
12%
|
00%
|
100%
|
Source : Novembre2011-
Février 201
Les conséquences des conditions de travail constituent
à nos yeux, des indicateurs assez fiables pour apprécier les
conditions générales de travail du personnel du PAC. En effet,
elles apparaissent comme la réponse du travailleur à son
environnement de travail. De même, cette réponse peut être
positive ou négative et dans ce dernier cas spécifique, elle se
présente sous la forme de réactions d'ordres physiologiques et
psychologiques et de comportements tant individuels que collectifs.
Nous veillerons également à définir
chacune des notions énumérées et à montrer les
éventuelles réactions qui les lient.
- Les réactions physiologiques et
psychologiques
Sur le plan physiologique, les cas de maladies
constatés au niveau du personnel du PAC, sont, à en croire les
infirmiers en charge de ces travailleurs, en général, des
affections oculaires, le paludisme, la fatigue, les douleurs, les
problèmes cardiovasculaires etc....Nous n'avons malheureusement pas pu
avoir des chiffres sur toutes ces maladies, par contre le tableau 2 nous
présente des informations recueillies lors de notre enquête sur
certaines de ces maladies.
De ce tableau, il en ressort que 28% ressentent la fatigue,
24% ressentent des douleurs et 12% ont d'autres maladies outre que celles
citées. Cela n'est pas à négliger, car le travail qui doit
être une source de satisfaction et d'épanouissement, ne doit pas
constituer une source de nuisance physique et mentale.
Sur le plan psychologique, les natures de réactions
possibles vont de l'anxiété à la dépression. Mais
dans le cadre du personnel du PAC, le stress selon les informations recueillies
est l'indicateur le plus illustratif de cette situation ; le stress
étant, par définition, un ensemble de perturbations biologiques
et physiques provoquées par une agression quelconque sur un organe du
corps.
Ainsi, des résultats du tableau2, 36% des personnes
enquêtées affirment qu'elles sont stressées dans leur
environnement de travail.
Notons qu'au cours de notre stage nous n'avons pas
observé ce facteur. C'est en fait lors de l'entretien
réalisé avec un médecin du service de l'infirmerie du PAC,
que ce fait nous a été révélé. Les
travailleurs se plaignent parfois de leur état de santé, et leurs
plaintes se relèvent souvent être : la fatigue, des douleurs de
dos, des problèmes de vue, et d'autres problèmes.Le stress
survient " lorsqu'il existe un déséquilibre entre la perception
qu'une personne a des contraintes que lui impose son environnement et la
perception qu'elle a de ses propres ressources pour y faire face"( Agence
Nationale pour l'Amélioration des conditions de travail,
1977).Les effets du stress sont à la fois de
naturephysique (douleurs, troubles du sommeil...) et
psychologique(modification du comportement, difficultés
à se concentrer, à prendre des décisions...), et c'est ce
que manifeste le personnel du PAC.
- Les comportements dysfonctionnels individuels et
collectifs du personnel du PAC.
Le comportement, d'une façon générale,
s'entend comme la traduction d'un ensemble de réactions qui se manifeste
par une action réelle ou une manière d'agir. Autrement dit, le
comportement est un prolongement, mieux une conséquence de la
réaction. Quand il est individuel, le comportement prend la forme, du
moins pour ce qui est du personnel du PAC, soit de colère, de
nervosité, d'agressivité ou d'alcoolisme etc. Notons que notre
attention s'est tournée particulièrement vers certains cas de
colère de la part d'un agent qui boudait ou même parfois ne
communiquait avec aucun de ses collaborateurs pendant plusieurs jours. Nous
avons fait ce constat sur une longue période et à des moments
différents.
Les comportements collectifs sur lesquels il est possible de
réagir sont les grèves. A ce propos, nous avons discuté
avec certains responsables administratifs et syndicaux et il ressort de nos
investigations que les cas de grèves sont rares mais que des menaces de
grèves se profèrent souvent. C'est dire que les autorités
en charge de la gestion des conflits et des revendications du personnel du PAC,
font un effort remarquable pour éviter des manifestations
grévistes.
Pour mieux comprendre les conditions de travail du personnel
du PAC, le tableau3 nous présente les donnéesrelatives aux
risques professionnels du personnel du PAC suite à notre
enquête.
Tableau 3 : Tableau des données
relatives aux risques professionnels
Variables
CSP
|
Trop dangereux
|
Dangereux
|
Peu dangereux
|
Pas dangereux
|
Aucun
|
Total
|
Cadre Supérieur
|
00
|
04
|
07
|
00
|
02
|
13
|
Cadre Moyen
|
01
|
05
|
08
|
00
|
03
|
17
|
Agent de Maîtrise
|
00
|
04
|
07
|
01
|
00
|
12
|
Agent d'exécution
|
01
|
01
|
05
|
01
|
00
|
08
|
Effectif
|
02
|
14
|
27
|
02
|
05
|
50
|
Fréquence
|
04%
|
28%
|
54%
|
04%
|
10%
|
100%
|
Source : Novembre2011-
Février 2012
De ce tableau, on en ressort que 54%des
personnes enquêtées estiment que les risques liés à
leur travail sont peu dangereux, 28% estiment que ces risques
sont dangereux et 04% estiment que ces risques sont trop dangereux. De ce
tableau, il en ressort que personne n'est épargnée car sur les 13
cadres supérieurs enquêtés, 04 jugent que ces risques sont
dangereux ; 08 sur les 17 cadres moyens pensent que ces risques sont peu
dangereux, 07 sur les 12 agents de maîtrise également le pensent,
et 05 sur les 08 agents d'exécution pensent que ces risques sont
également peu dangereux.On constate que le danger existe selon la
statistique que nous fournit ce tableau, puisque le risque existe et est
permanent.
En effet, au cours de notre stage au PAC, nous avons
constaté que certaines procédures ne sont pas respectées
telles que le ralliement des ordinateurs sur des rallonges font qu'il y a des
installations anarchiques des fils électriques à terre. Aussi, le
contact régulier avec les ordinateurs, qui sont sans protection fait que
les travailleurs sont exposés à des décharges
électromagnétiques, ce qui n'est pas sans risque sur la
santé et la sécurité de ces derniers. Aussi, nous avons
constaté sur certains murs, des tâches de brulures au niveau de
certaines prises électriques, ce qui témoigne de la
dangerosité de ces installations.
· Résultats relatifs à
l'hypothèse 2
Au niveau de cette
hypothèse : « Les conditions de travail et
l'environnement physique au PAC ne permettent pas d'accroître le
rendement du Port », nous avons traité la question de la
motivation des travailleurs, de l'implication des travailleurs dans leur
travail et de la satisfaction des conditions de travail.
Tableau 4 : Tableau des données
liées à l'opinion sur les matériels de travail
C S P
|
Disposez-vous des matériels adéquats de
travail ?
|
OUI
|
NON
|
Effectif
|
Fréquence
|
Effectif
|
fréquence
|
Cadresupérieur
|
05
|
38,46
|
08
|
61,54
|
Cadre moyen
|
08
|
47,06
|
09
|
52,94
|
Agent de maîtrise
|
05
|
41,67
|
07
|
58,33
|
Agent d'exécution
|
03
|
37,50
|
05
|
62,50
|
Total
|
21
|
42%
|
29
|
58%
|
Source : Novembre2011-
Février 2012
Au vu de ce tableau, on constate que 58%des
questionnésadmettent qu'ilsne disposent pas de matériels
adéquat de travail. Par contre, 42% de ces
enquêtés jugent que les matériels de travail sont
adéquats, mais que cela reste à améliorer. Mais un regard
sur les fréquences individuelles de chaque catégorie
socioprofessionnelle nous montre que plus de la moitié des travailleurs
de chaque catégorie pensent qu'ils ne disposent pas des matériels
adéquats de travail. Cet aspect n'est donc pas à
négliger.
Tableau 5 : Tableau des données
relatives au cadre de travail
C S P
|
Votre cadre de travail est-il adéquat ?
|
OUI
|
NON
|
Effectif
|
Fréquence
|
Effectif
|
fréquence
|
Cadre supérieur
|
04
|
30,77
|
09
|
69,23
|
Cadre moyen
|
07
|
41,18
|
10
|
58,82
|
Agent de maîtrise
|
04
|
33,33
|
08
|
66,66
|
Agent d'exécution
|
01
|
12,5
|
07
|
87,50
|
Total
|
16
|
32%
|
34
|
68%
|
Source : Novembre2011-
Février 2012
Au vu du tableau 5, nous constatons que
68%des enquêtés pensent que leur cadre de
travailn'est pas adéquat. Par contre 32%estiment qu'ils
sont dans un cadre adéquat de travail. Outre cela,
87,50% des agents d'exécution et
69,23% des cadres supérieurs pensent que le cadre de
travail n'est pas adéquat.
Cela pourrait s'expliquer par le fait que les travailleurs
sont confinés dans les bureaux, ce qui ne permet pas un certain
confort.
Le fait que 32% des enquêtés pensent que le cadre
de travail est adéquat, ce qui n'est pas à négliger,
témoigne du fait qu'aujourd'hui un effort est fait dans la
décentralisation des bureaux au niveau de certains services.
Tableau 6 : Tableau des
données relatives à l'opinion sur la motivation des
travailleurs.
C S P
|
le personnel est-il motivé à s'impliquer dans son
travail ?
|
OUI
|
NON
|
Effectif
|
Fréquence
|
Effectif
|
fréquence
|
Cadre supérieur
|
02
|
15,39
|
11
|
84,61
|
Cadre moyen
|
07
|
41,18
|
10
|
58,82
|
Agent de maîtrise
|
04
|
33,33
|
08
|
66,66
|
Agent d'exécution
|
02
|
25
|
06
|
75
|
Total
|
15
|
30%
|
35
|
70%
|
Source : Novembre2011-
Février 2012
L'analyse faite de ce tableau nous permet de constater que
70% des enquêtés admettent qu'ils ne sont pas
motiver à s'impliquer dans leur travail. Par contre 30%
pensent le contraire. Or ce qui peut permettre d'avoir un bon rendement, c'est
la motivation des travailleurs à s'impliquer dans leur travail.
Passons en revue la détermination du salaire au PAC.
Le salaire du travailleur est déterminé en
fonction de sa classification professionnelle (grille de salaire en annexe). En
dehors du salaire mensuel, le PAC octroie sans distinction à son
personnel,six primes périodiques et mensuelles. Il s'agit de :
indemnité de résidence, indemnité de logement,
indemnité de risques, indemnité de transport, indemnité
d'eau et d'électricité, indemnité de
téléphone (Convention collective de travail, formant
règlement général et statut du personne du Port Autonome
de Cotonou, Juillet 2009).
Cela va s'en dire que le PAC offre une
rémunération conséquente à ses travailleurs.
Mais la rémunération qu'offre le PAC à
ses travailleurs pour les motiver, les motive- t-ils réellement ?
Comme l'a souligné les enquêtés la reconnaissance du
travail bien fait, l'implication des travailleurs dans les décisions
pour l'évolution du port, et une considération à
l'égard des travailleurs en plus des rémunérations
constituent des moyens efficaces de motivation. Outre cela, le fait qu'il n'y
ait pas une certaine équité dans le paiement de salaire,
constitue une source de frustration au niveau de certains agents du PAC.
Tableau 7 : Tableau des données
relatives à la satisfaction des conditions de travail.
C S P
|
Etes-vous satisfait de vos conditions de travail ?
|
OUI
|
NON
|
Effectif
|
Fréquence
|
Effectif
|
fréquence
|
Cadre supérieur
|
02
|
15,39
|
11
|
84,61
|
Cadre moyen
|
05
|
29,41
|
12
|
70,59
|
Agent de maîtrise
|
02
|
16,66
|
10
|
83,33
|
Agent d'exécution
|
02
|
25
|
06
|
75
|
Total
|
11
|
22%
|
39
|
78%
|
Source : Novembre2011-
Février 2012
Au vu de ce tableau, nous constatons que
78%contre 22% des personnes enquêtées pensent que
les conditions de travail en général au PAC ne sont pas
satisfaisantes. De cette analyse, nous pouvons ressortir que les conditions de
travail au PAC ne permettent pas d'accroître le rendement de son
personnel.
B- Interprétations et Critiques des conditions
de travail du personnel du PAC.
Dans cette section, nous ferons une interprétation et
critique globales des conditions de travail du personnel du PACen fonction des
résultats obtenus et également en présentant les
différents constats faits lors de notre passage au PAC.
Lors de notre stage nous avons observé une ambiance
décontractée et gaie dans certaines sections ; les
travailleurs communiquaient entre eux, et se taquinaient parfois ;ce qui
rendait l'ambiance très détendue.Aussi, les relations avec les
supérieures hiérarchiques ne sont pas à
déplorer.
Nous avons constaté que certains bureaux n'offrent pas
tout le confort nécessaire à une bonne ambiance de travail. Les
bureaux sont trop exigus, et comportent plus de personnes qu'il en faut
(surtout les bureaux de DRH) et servent encore lieu d'archive.
L'exiguïté des locaux entraine sur les employés le stress,
l'étouffement psychique et tout ceci a des répercussions sur le
rendement de l'individu. Ce problème est d'autant plus grave, car cela
entraine une démotivation au sein des employés et entrainerait
à une agressivité involontaire et qui peut être source de
conflit intrapsychique et interpersonnel.
Les pannes récurrentes des imprimantes, des
photocopieuses dans certains locaux contraints les employés à se
déplacer vers d'autres directions pour faire les photocopies, et autres
ce qui ralenti le travail et peut être source de conflit entre
collaborateurs.
S'agissant de l'organisation du travail, souvent les
travailleurs viennent au travail sans préparer la journée ou sans
savoir les travaux qu'ils doivent accomplir. En fait c'est la politique de
`'à chaque jour suffit sa peine''.C'est le cas par exemple du service
des affaires sociales qui durant toute une journée ne trouve rien
à faire et parfois sur plusieurs jours. L'on se demande en
réalité comment un travailleur pourrait se sentir
intégré dans un tel cas. En effet, le fait de ne participer
à aucun travail dans une organisation pendant des jours est en
réalité plus frustrant que tout autre chose. C'est ce que
témoigne le chef service de ce service, puisqu'il a l'impression
d'être puni en étant muté dans ce service.
Vers la fin de chaque mois, dans le service du personnel et de
la solde (SPS), il y a un travail à la chaîne qui se fait pour le
traitement des salaires, ce qui est bien et témoigne de l'entente entre
les travailleurs.
Notre étude sur les conditions de travail du personnel
du PAC, s'est accentuée sur la sécurité, la santé
et l'environnement physique du personnel du PAC.
En lisant la convention collective de travail formant
Règlement Général et Statut du Personnel du Port Autonome
de Cotonou, nous avons constaté qu'il n'y a qu'un seul article qui met
l'accent sur l'hygiène, la sécurité et de la Santé
des travailleurs.
IL s'agit du Titre VI de l'article 90 de la convention
collective de travail du personnel du PAC intitulé :
Comité d'hygiène, de Sécurité et de
L'environnement.
« Il est créé un comité
d'Hygiène, de Sécurité et de l'Environnement au Port
Autonome de Cotonou.La mission et la composition de ce comité sont
déterminées par le Directeur Général
conformément aux textes en vigueur ».
Sur une convention de plus d'une cinquantaine de pages, il n'y
a qu'un seul article de trois lignes environ qui parle de l'hygiène, de
la sécurité et de l'environnement au PAC. Cela nous permet de
dire que l'hygiène, la sécurité et la santé du
personnel ne constituent pas des préoccupations majeures des
autorités administratives du PAC. C'est pour cela que nous estimons que
la rémunération qu'octroie le PAC à ses travailleurs ne
constitue qu'un miroir qui voile les conditions de travail du personnel. Compte
tenu de la place importante que tient la rémunération dans la
motivation du personnel, elle ne permet pas à elle seule de les motiver.
C'est ce qui justifie la théorie de F. Herzberg qui pense que les
facteurs d'ambiance comme la rémunération sont des conditions
matérielles et ne procurent pas une satisfaction durable, par contre,
les facteurs valorisants comme la reconnaissance du travail bien fait,
procurent à l'individu une satisfaction durable et contribuent
très peu au mécontentement au travail.
L'environnement physique de travail doit répondre
à certaines normes pour permettre aux travailleurs la satisfaction
psychologique. Le cadre de travail, qui n'est pas adéquat pour certains
travailleurs, selon les résultats de notre enquête, doit
forcément jouer sur ces derniers et aussi sur leur rendement. Or, du
rendement du travailleur, dépend le rendement de l'entreprise.
Ainsi, comme le précise la théorie d'Elton Mayo,
s'intéresser aux travailleurs, et en améliorant pour le mieux
leur environnement de travail, leur procure une certaine satisfaction
psychologique, et favorise l'accroissement de leur rendement.
En ce qui concerne le bruit dans les locaux du PAC, il n'est
pas trop perceptible mais existe. Il est lié à certains
climatiseurs. Aussi minime quele bruit soit, il est perceptible et
empêche la concentration dans ces bureaux.
Nous remarquons que les résultats obtenus au cours de
notre enquête traduisent les différents problèmes auxquels
est confronté le personnel du PAC. Et ceci ne pourrait s'arranger si
l'on n'apportait pas de solutions efficaces, pouvant permettre au Port Autonome
de Cotonou, mais aussi à d'autres structures privées comme
publiques de favoriser l'efficacité de leur personnel.
C- VERIFICATION DES HYPOTHESES, APPROCHES DE SOLUTIONS
ET SUGGESTIONS
Dans cette partie, nous vérifierons nos
hypothèses à partir de la présentation et de l'analyse des
résultats, et dans un second temps nous émettrons par la suite
les approches de solutions et ferons quelques suggestions.
ü Vérification des
hypothèses.
Au cours de cette partie, nous procèderons à la
vérification des hypothèses, en vue de les infirmer ou
confirmer.
1- Vérification de l'hypothèse 1 :
« Les conditions de travail du personnel du PAC entrainent le stress
et autres effets néfastes sur la santé de ces
derniers ».
Suite aux résultats présentés dans les
tableaux n°1et3, nous avons constaté que, 80% des personnes
enquêtés s'accordent sur le fait qu'ils ont des problèmes
de santé liés à leur travail et que 54% de ces
enquêtés jugent que les risques liés à leur
profession sont peu dangereux.
La proportion des interrogés trouvant qu'il y a des
problèmes de santé liés à leur travail étant
supérieur à 50% et que plus de 50% de ces enquêtés
pensent qu'il y a des dangers liés à leur profession, alors on
pourrait donc dire que notre hypothèse est vérifiée.
2- Vérification de l'hypothèse
2 : « Les conditions de travail et l'environnement physique
au PAC ne permettent pas d'accroître le rendement de son
personnel. »
L'étude de l'analyse des résultats des tableaux
4, 5, 6 et7, révèle que plus de 50% des personnes
enquêtées (58%) approuvent l'idée selon laquelle qu'elles
ne disposent pas de matériels adéquats de travail (tableau4).
Par ailleurs plus de 50% des personnes interrogées soit
(68%) ont trouvé qu'elles ne disposent pas d'un cadre de travail
adéquat au PAC (tableau5).
Aussi, plus de 50% des personnes enquêtées (70%)
pensent que le personnel n'est pas motivé à s'impliquer dans son
travail (tableau6) et 78% de ces enquêtés pensent que les
conditions de travail au PAC ne sont pas satisfaisantes (tableau7).
Au vu de tous ces résultats, on pourrait donc dire que
l'hypothèse2 est vérifiée.
ü Approches de solutions, Recommandations et
Suggestions.
Les points développés ici touchent tant le cadre
physique de travail du personnel que l'organisation sociale de leur travail.
Ainsi, nous avons fait quelques propositions pour améliorer les
conditions de travail et préserver la santé et la
sécurité au travail.
§ Les approches de solutions et
Recommandations
Chaque individu détient un espace psychologique qu'il
gère. Lorsque cet espace est violé, ceci entraine des
conséquences fâcheuses. La violation de tout espace inconsciemment
ou consciemment en milieu professionnel entraine la contre
productivité.
Ceci étant, le cadre de travail doit pouvoir offrir un
certainconfort aux employés, pouvant leur permettre d'être
dégagés psychologiquement.
Il faut s'assurer que chaque bureau érigé
dispose des conditions d'ambiance physique adéquate (aération,
éclairage, espacement, entretien...).
En ce qui concerne les surcharges au travail, elles peuvent
être source d'inhibition dans l'exécution des tâches ;
il faut donc recourir à une séparation des tâches et donc
favoriser les travaux en équipe.
Une démarche de prévention permet à
l'entreprise de satisfaire aux principes généraux de
prévention à savoir :
- Eviter les risques
- Evaluer les risques ne pouvant être
évités
- Combattre les risques à la source
- Adapter le travail à l'homme
- Planifier la prévention
- Prendre des mesures de protection collective en fixant des
priorités sur les mesures de protection individuelle
- Former et informer les salariés sur les risques
professionnels et leur prévention.
Notons que la plupart du personnel du PAC travaille sur
écran, c'est-à-dire sur un ordinateur. La
prévention des risques professionnels liés au
travail sur écran peut engendrer des troubles de la
santé : fatigue visuelle, troubles musculo-squelettiques (TMS), stress,
etc. Il est possible de limiter ces troubles en améliorant le poste de
travail du salarié. L'entreprise doit aboutir à un cadre de
travail adapté à l'utilisateur, à sa façon de
travailler, et favorisant une posture confortable. Les TMS
sont réduits si le poste de travail est aménagé de
façon ergonomique, en tenant compte des caractéristiques
physiques de l'opérateur.
Le choix du matériel (fauteuil, table, souris, clavier,
repose-pieds, etc.) est aussi déterminant. Les recommandations suivantes
doivent être modulées selon les caractéristiques physiques
de l'utilisateur et le type de tâches qu'il accomplit.
Compte tenu des travaux qu'effectuent les travailleurs du Port
Autonome de Cotonou, nous jugeons nécessaire d'apporter des
recommandations sur certains aspects essentiels tels que :
- L'écran :
Le personnel du Port Autonome de Cotonou passe la majeure
partie du temps sur des Ordinateurs(de bureau). Ces ordinateurs doivent
répondre à certaines normes pour ne pas avoir des effets
néfastes sur la santé et sécurité des
travailleurs.Ainsi, les normes recommandées sont :
Les écrans LCD plats et fixes ne présentent pas
de reflet car ils sont mats, mais les écrans cathodiques doivent
être traités d'origine contre les reflets. Pour un affichage
optimal, l'écran ne doit pas présenter de reflets, l'image doit
être stable et les caractères nets. L'écran doit être
orientable en hauteur et latéralement. Placer les écrans
perpendiculairement aux fenêtres est préférable.
L'écran doit être de taille adaptée au travail à
effectuer, ainsi que son niveau de résolution (ou définition).
Pour que les caractères n'apparaissent pas trop petits, l'écran
doit être de grande taille, afin d'optimiser la haute
résolution.
Pour établir un compromis entre vision et
posture, le haut de l'écran doit se situer au niveau des yeux.
Pour les opérateurs qui travaillent sur un micro-ordinateur portable, il
existe des rehausseurs qui permettent de placer le haut de l'écran
à hauteur des yeux. Pour les écrans cathodiques, la
fréquence de rafraîchissement (ou de balayage) minimale
conseillée en vertical est de 70 Hz. Un affichage sur fond clair est
recommandé. L'écran doit être régulièrement
nettoyé.
- L'aménagement du poste de travail :
Le travail sur écran nécessite un
éclairage spécifique. Il est conseillé d'observer les
éclairages naturels et artificiels et de les moduler pour éviter
les éblouissements et les reflets. Prévoir une lampe d'appoint
pour les personnes consultant souvent des documents papier. Les teintes pastel
sont à privilégier pour les mobiliers et les équipements
informatiques. Les unités centrales des ordinateurs ont tendance
à être bruyantes. Le niveau de bruit peut être réduit
par le choix de boîtiers ou disques durs insonorisés, ventilateurs
plus silencieux, modules permettant de réguler la vitesse des
ventilateurs, systèmes de refroidissement sans ventilateur, etc.
L'entreprise doit choisir un mobilier aux
normes, et si possible réglable. Veiller à
offrir assez d'espace aux salariés pour qu'ils puissent bouger et
changer de position et accéder aisément aux documents.
Il est recommandé de changer de posture assise pendant le travail.
Maintenir une même position trop longtemps est fatigant. Le mobilier doit
être choisi et réglé en fonction des
caractéristiques physiques de l'utilisateur. L'aménagement
optimal est celui qui permet une posture adéquate, limitant ainsi
les risques professionnels du travail sur écran,
à savoir :
- Les pieds reposant à plat sur le sol ou sur un
repose-pied, - L'angle du coude droit ou légèrement obtus,
- Les avant-bras proches du corps, - La main dans le prolongement de
l'avant-bras, - Le dos droit ou légèrement en
arrière, soutenu par le dossier.
Prévoir des chaises et des tables dont la hauteur peut
être réglée par les opérateurs pour être
confortablement assis et placer le clavier à hauteur de coude. Le
siège ou fauteuil doit avoir une assise réglable
en hauteur (42 à 55 cm) et disposer d'un dossier ajustable et inclinable
maintenant tout le dos. Le siège est équipé d'accoudoirs,
si possibles réglables en hauteur. Les fauteuils sont ainsi choisis en
fonction des critères suivants :
- Dossier, assise (et éventuellement accoudoirs)
réglables, - Profondeur permettant à l'opérateur
d'appuyer le bas de son dos sans que le bord avant n'exerce de pression
à l'intérieur des genoux, - Rembourrage ferme offrant un bon
appui, - Tissu de revêtement permettant une circulation de l'air.
Lorsque l'opérateur travaille à partir de
documents papier, un porte-document est utile. Régler la position du
porte-document, de la lampe de bureau et des autres éléments de
sorte que l'opérateur voit clairement et travaille confortablement.
Un plan de travail à deux (02)
plateaux réglables en hauteur (un pour le moniteur et un pour le clavier
et la souris) est à privilégier. Lorsque le plan de travail n'est
pas réglable en hauteur, prévoir un repose-pied. Le clavier devra
se situer en face de l'opérateur. La taille et la forme de la souris
doivent être adaptées à celles de la main et à la
latéralité de l'opérateur : ne pas utiliser une souris
pour droitier si l'on est gaucher, et inversement. La souris doit se situer
dans le prolongement de l'épaule, l'avant-bras étant
appuyé sur la table. Pouvoir adapter la hauteur de l'écran, du
clavier et de la chaise pour créer de bonnes conditions de travail est
la première étape vers une diminution des plaintes du personnel
travaillant sur écran.
- L'aménagement du temps de travail
:
La pression du temps est un autre facteur de stress important.
Le travail sur écran peut entraîner fatigue, troubles visuels et
troubles musculo-squelettiques. Pour éviter ces
symptômes, il est conseillé de faire régulièrement
une interruption avec changement d'activité. Des pauses
fréquentes mais courtes sont plus efficaces que des pauses rares mais
longues, surtout si elles sont prises avant l'installation de la fatigue.
Aménager une pause d'au moins 5 min toutes les heures si la
tâche est intensive ou bien d'un quart d'heure toutes les 2 heures si la
tâche l'est moins.Il faut bouger pendant les pauses.
Quitter l'écran des yeux pour regarder au loin de temps
en temps constitue une pause pour la vision car cela permet de relâcher
l'accommodation. Des exercices physiques pratiqués lors d'une pause,
peuvent s'avérer utiles pour réduire efficacement l'astreinte
musculo-squelettique et favoriser la circulation sanguine, et prévenir
certainsrisques professionnels.
§ Les Suggestions
Nos suggestions vont à l'endroit des autorités
du PAC et du personnel du PAC.
Aux autorités, nous suggérons :
- Qu'ils prennent conscience de l'importance d'améliorer
les conditions de travail du personnel du PAC ;
- d'assurer l'application des dispositions légales
relatives aux conditions de travail et à la protection des travailleurs
dans l'exercice de leur profession ;
- favoriser l'implication des travailleurs dans leurs
tâches et activités ;
- d'améliorer le cadre de travail en
désengorgeant les bureaux;
- d'améliorer la politique de gestion et de motivation du
PAC ;
- d'investir dans les programmes d'actions du CHST ;
- renforcer l'organisation de l'infirmerie ;
- instaurer le dialogue entre responsables et le personnel pour
créer un climat de confiance, et permettre ainsi au personnel de parler
des réalités auxquelles ils sont confrontés, et ceci
à chaque fin de semaine ;
- adopter une politique adéquate de recrutement en
s'assurant qu'il y a une adéquation entre le profil du candidat et le
poste à pouvoir ;
- engager les psychologues du travail, les ergonomes pour assurer
une meilleure productivité et un bien-être des travailleurs.
- Demander à la mairiede faire réparer les feux
tricolores qui sont à l'entrée du PAC, pour ainsi faciliter la
circulation aux usagers et ainsi prévenir les éventuels accidents
dont pourraient être victimes ses employés.
Au personnel du Port Autonome de Cotonou, nous
suggérons :
- chercher à maîtriser les textes en
matière de Sécurité et Santé au travail ;
- mettre en pratique les règles d'hygiène et de
Santé au travail ;
- accorder une importance aux aspects du climat social entre
travailleur.
CONCLUSION
Notre étude nous a permis de réfléchir
sur les différents moyens pouvantpermettre au PAC d'améliorer les
conditions de travail de son personnel.
Nous pouvons retenir que les conditions de travail actuelles
au PAC ne sont pas satisfaisantes et ne permettent pas à son personnel
de fournir de meilleurs rendements pouvant permettre au port d'être plus
compétitif.
Aussi, l'inexistence des dispositifs en matière
derisques professionnels au PAC est une chose à déplorer, ce qui
explique pourquoi le PAC ne mène passuffisamment d'actions en
matière de santé et de sécurité au travail, pouvant
informer son personnel sur les différents risques professionnels
liés à leur travail.
La prévention des risques, doit constituer une lutte
constante etquotidienne pour tous les acteurs du monde du travail. Aussi bien
l'Etat, que leschefs d'entreprises, doivent entretenir des rapports de
partenariat pour lapromotion d'une culture de sécurité et
santé au travail.
En effet, la promotion d'une culture de la
sécurité et de la santé au travailpasse par
l'identification des divers facteurs de risques liés au travail et
laconnaissance des dispositions existantes. Elle permet de réduire les
chargesafférentes aux réparations des conséquences des
risques professionnels sur lesvictimes, les membres de leurs familles, les
employeurs, la société et égalementl'Etat.
La problématique des conditions de travail est une
questionpréoccupante de nos jours. Mais malgré les avantages que
peut procurer un bonsystème de prévention des risques, le risque
zéro n'existe pas. Toutefois, ceci nedoit pas constituer un frein
à la décision de l'entreprise de mettre en place unsystème
de prévention. Au delà de la mise en oeuvre de ce système,
l'entreprisedevra aussi chercher un moyen pour le renforcer et permettre
à son personnel d'être épanoui à son poste de
travail.
Notons, que la plupart des accidents de travail surviennent
par le faitde l'imprudence du travailleur. La lutte contre tout accident ou
toute maladie pouvant altérer la santé et la
sécurité de l'homme au travail, doit alors constituerun cheval de
bataille aussi bien pour l'employeur que le travailleur et tous les acteurs du
monde du travail.
Ainsi, l'amélioration des conditions de travail doit
être systémique.
Aussi, à l'heure où nous parlons de la lutte
contre la corruption, il serait impérial pour nos autorités
béninoises, de repenser aux conditions de travail surtout des
travailleurs du secteur public, car nous pensons que l'amélioration des
conditions de travail est une solution efficace contre la corruption.
BIBLIOGRAPHIE
1- Alokpon, L. M. (2009), Contribution à
l'amélioration du système de Sécurité et de
Santé au Travail à la Société des Ciments du
Bénin, Mémoire de Cycle I ENAM, ATSS.
2- Boton, S. F. (2001), Les travailleurs face à la
prévention des risques professionnels : Cas de la SOBEMAP.
Mémoire de Maîtrise, Sociologie-Anthropologie, Université
d'Abomey-Calavi, Bénin.
3- Bourgoin, H. (2002), cité par MBILO, F, L'entreprise
publique congolaise face au défi du management moderne, Les Presses de
la société les Editions Européennes, Bruxelles, p.18.
4- Convention Collective de Travail, formant Règlement
Général et Statut du Personnel du Port Autonome de Cotonou,
juillet 2009.
5- Emery, F. E. (1963), Some hypotheses about the in which
task lay be more effectively put together to make jobs, Londres, Tavistock
Institute, doc, n° T, 813.
6- Faverge, J.M. (1966), L'ergonomie des processus
industriels, éditions de l'institut de sociologie, Université
libre de Bruxelles, Bruxelles, p. 40.
7- Interayamahanga,R.(2007),Cours de
méthodologie de recherche scientifique en sciences sociales, UAC, DPSE,
126 p.
8- Jardillier, P. (1973), L'organisation humaine du travail,
Paris, PUF, 128 p.
9- Keyser, V. &all (1982), Analyser les conditions de
travail : Connaissance du problème ; Applications pratiques,
Paris les éditions ESF, librairies techniques, 87 p.
10- Leplat, J. (1980), La psychologie ergonomique, Paris, PUF,
128 p.
11- Lissagbe, H. C. (2010), Contribution à
l'amélioration des Conditions de travail à la BOA-BENIN, ENAM,
ATSS, Cycle I, 89 p.
12- Montmollin, M. (1975), L'analyse du travail, un
préalable à la formation, Paris, A. Colin.
13- Savall, H. (1975), Enrichir le travail humain ;
l'évaluation économique, Paris, Dunod, 229 p.
ANNEXE
Aspects
Ambiances physiques
|
Situation de travail
|
Aspects, contenu et Organisation de travail
|
Paramètres
|
Contraintes dues à :
|
|
Contraintes dues à :
|
Paramètres
|
Niveau d'éclairement
Intensité du son (dBA)
Température (d°)
vitesse d'air
Seuil de toxicité
Nombre de nuisances
Posture (angles)
Effort (kg)
|
ECLAIRAGE
BRUIT
CHALEUR
FROID
IRRITANTS
TOXIQUES
POSITION
EFFORT
|
|
Rythme de répétition des tâches
Enchaînement
Moment de l'exécution des tâches
Participation à la tâche
Lien et Espace dans le groupe de travail
|
Temps de cycle
Temps d'autonomie
Horaire de travail
Tâches valorisantes
Stade de finition
Complexité de la tâche
Zone personnelle
Dimension des espaces et groupes.
|
Fig.1. Tableau de conversion des
contraintes générales d'une situation de travail en
paramètres mesurables (d'après la méthode AVISEM).
ANNEXE
Facteur de conditions de travail
|
Appareil de mesure
|
Type de mesure
|
Eclairement
Bruit
Ambiance thermique
Irritants toxiques
Charge physique
Espace de travail
|
Luxmètre
Sonomètre équipés de filtres
- Dosimètre
- Psychomètre
-thermomètre globe ou stéradiomoètre
- anémomètre
Appareils de mesure des concentrations des substances toxiques
dans l'air
Dynamomètre par traction et par compression
Mètre
Podomètre
Mètre
|
Lux
Analyse par bandes de fréquences décibels (dB)
globaux (L, A, B, C,)
-Décibels A équivalents
- Température sèche et humide (et pourcentage
d'humidité)
- température rayonnante
-vitesse de l'air (m / s)
Concentration en ppm ou en mg, pour chaque tube
réactif
Force en kg
Distances
Distances
|
Fig.2. La Mesure des facteurs de
Condition de Travail : Méthode AVISEM
ANNEXE
Questionnaire
Ce questionnaire a pour objectif de recueillir des
informations sur les conditions de travail du personnel du PAC. Les
réponses aux questions sont importantes pour l'aboutissement de la
recherche, et pour le bien-être et la sécurité au travail
des agents du PAC.
Toutes les informations recueillies seront traitées
confidentiellement, selon les règles éthiques reconnues. Seul un
sommaire non nominatif sera produit à partir de ces données.
Consignes
Lire attentivement chaque question.
Répondre à chacune des
questions en fonction de votre situation personnelle, de vos opinions et de vos
perceptions. Il n'y a pas de bonnes ou mauvaises réponses.
Répondre selon votre
compréhension aux questions sans présumer des intentions du
chercheur.
Nous vous remercions sincèrement pour votre
précieuse collaboration.
Qualification professionnelle :
Formation :
Profession :
Section ou Direction :
Expérience professionnelle :
1- Depuis combien de temps êtes-vous en fonction au
PAC ?
.........................................................................................................
2- A quelle catégorie d'agent appartenez-vous ?
Cadre supérieur Cadre Moyen Agent de
Maitrise Agent d'exécution
3- Subissez-vous des visites médicales à
l'embauche ?
Oui ? Non?
4- Disposez-vous d'un vestiaire ?
Oui ? Non?
5- Disposez-vous des toilettes ?
Oui ? Non ?
6- Votre cadre de travail, est-il adéquat ?
Oui ? Non ?
7- Disposez-vous des matériels adéquats de
travail ?
Oui ? Non ?
8- Vous a-t-on informé des risques liés à
votre activité ?
Oui ? Non ?
9- Le personnel est-il motivé à s'impliquer
dans son travail?
Oui ? Non ?
Comment ?.................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
10- Effectuez-vous des visites médicales
périodiques ?
Oui ? Non ?
11- Selon-vous, les actions que mènent vos
différents responsables en matière de sécurité et
de santé au travail sont-elles suffisantes ?
Oui ? Non ?
- Sinon, que suggériez-vous ?
...............................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
12- Quels sont les risques que vous encourez dans votre
activité ?
............................................................................................................................................................................................................................
13- Comment évaluez-vous ces risques ?
Trop dangereux - Dangereux - Peu
dangereux- Pas dangereux-
Aucun -
Et pourquoi ?
...........................................................................................................................................................................................................................................................................................................
14- Avez-vous été victime d'accident de
travail ?
Oui ? Non ?
Si oui, combien de
fois ?.................................................................................................
15- Etes-vous satisfaits de vos conditions de
travail ?
Oui ? Non ?
16- Avez-vous des problèmes de santé
précédemment ou actuellement que vous pensez lier à votre
travail ?
Oui ? Non ?
Précisez
- Le Stress ?
- La fatigue ?
- Des douleurs ?
- Autres ?
Lesquels................................................................
- Aucun ?
17- Que pensez-vous de la relation que vous avez avec vos
responsables hiérarchiques ?
...............................................................................................................................................................................................................................................................................................................
18- Quelles suggestions pouvez-vous faire pour
l'amélioration de vos conditions de travail et de votre cadre du
travail ?
..........................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
Merci pour votre précieuse participation !!!
ANNEXE 5
GUIDE D'ENTRETIEN : Syndicats et Responsables
de services
Depuis combien de temps êtes-vous au PAC ?
1- Quelles appréciations portez-vous sur les conditions
de travail au PAC ?
2- Comment appréciez-vous le rendement de vos
travailleurs ?
3- Avez-vous remarqué une baisse de rendement de vos
travailleurs ?
4- Avez-vous une politique de prévention de risques
professionnels ?
Si Oui, quelles difficultés rencontrez-vous dans sa
mise en oeuvre ?
Si Non Pourquoi ?
5- Disposez-vous d'un comité d'hygiène et de
Sécurité au travail au PAC ?
6- Le CHS est-il fonctionnel ? Oui ou Non ? Si Non
pourquoi ?
7- Connaissez-vous les textes en matière de
Sécurité et de Santé au travail ?
8- Ces textes sont-ils rigoureusement appliqués au
PAC ?
9- Enregistrez-vous des accidents de travail chez vos
travailleurs ?
10- Comment trouvez-vous la relation entre le personnel et la
hiérarchie ?
11- Quelles dispositions prenez-vous pour
l'amélioration des conditions de travail de vos travailleurs ?
ANNEXE 6
GUIDE D'ENTRETIEN : Aux responsables du
centre de Santé
1- Faites-vous passer des visites médicales au
personnel à l'embauche ?
2- Le personnel subit-il des visites médicales
périodiques ? Oui ou Non ? si Non pourquoi ?
3- Comment évaluez-vous la Santé des
travailleurs sur ces cinq dernières années par rapport à
leurs conditions de travail ?
4- Les travailleurs se plaignent-ils à vous sur leur
condition de travail ? Oui ou NON
5- Si Oui, que faites-vous en retour ?
6- Pourquoi le centre de santé est il
éloigné du PAC ?
7- Quelle est la statistique des maladies professionnelles
pendant ces cinq dernières années ?
8- Que proposez-vous pour l'amélioration de la
santé et de la sécurité des travailleurs ?
ANNEXE 7 : Classification des emplois
Groupe 1 : agent d'exécution
ANNEXE 8 : Classification des emplois
Groupe 2 : agent de Maîtrise
ANNEXE 9 : Classification des emplois
Groupe 3 : cadres moyens et supérieurs
ANNEXE 9 : TABLEAU DE GRILLE DE SALAIRES
APPLICABLE AU PERSONNEL DU PAC POUR COMPTER DU :
|