CONCLUSION GENERALE ET RECOMMANDATIONS
N
otre étude a porté sur l'activité
bancaire en RDC au sein de laquelle nous nous sommes proposé d'analyser
les déterminants de la rentabilité des banques commerciales. Nous
avons analysé six banques commerciales (de 2006 à 2012). Nous
avons effectué l'analyse économétrique en données
de panel qui nous a permis d'estimer les relations entre la rentabilité
bancaire (mesurée par les rendements sur actifs) et une
variété de facteurs potentiellement explicatifs classés en
variables organisationnelles, macro-financières et
macroéconomiques, pour un échantillon cylindré corroborant
tantôt contredisant les prédictions de la théorie
économique et financière en la matière.
Les résultats des estimations de ces modèles
attestent du côté des variables managériales, trois
variables ont été utilisées, il s'agit de la taille de la
banque, les capitaux propres et les crédits accordés. La taille
de la banque impacte négativement la rentabilité qui constitue
une source des charges élevées pour la banque et a des effets
pervers à la rentabilité des banques.
Quant aux capitaux propres, les normes internationales en
matière de solvabilité et de liquidité en vue de lutter
contre les crises bancaires, sous l'impulsion du comité de Bale, a
provoqué des effets négatifs sur la rentabilité
bancaire.
La politique de l'octroi de crédit a également
un effet négatif à la rentabilité des banques du fait de
la surliquidité des banques due au respect des normes supranationales a
provoqué l'accès difficile au crédit des agents
économiques.
Du côté des déterminants
macroéconomiques, deux variables ont été retenues, il
s'agit de la croissance économique et du taux d'inflation. La
rentabilité des banques congolaises, répond positivement à
la croissance économique et au climat inflationniste.
Le PIB affiche des effets stimulants de la rentabilité
des banques congolaises, confirmant ainsi les éclairages
théoriques.
L'analyse de l'impact des variables macro-financières
sur la rentabilité bancaire en RDC en utilisant deux indicateurs (la
taille du secteur bancaire et la concentration bancaire) démontre que
les banques ont souffert, par la suite, d'une augmentation de la taille du
secteur bancaire qui a affecté négativement la rentabilité
des banques et de même pour la concentration bancaire.
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Partant des résultats trouvés, nous formulons
les recommandations suivantes à l'endroit des dirigeants des banques et
aux autorités de la régulation bancaire ce qui suit : aux banques
:
(1) Les banques doivent mettre en place des mécanismes
pour accorder les crédits aux agents économiques et surtout les
crédits à moyen et long terme en ciblant les domaines
d'activité et les services les plus rentables car les crédits
constituent alors une source importante des profits à l'ère de
l'intermédiation.
(2) Elles doivent diversifier des produits bancaires en vue
d'élargir les domaines et les segments d'intervention de la banque
surtout dans les milieux non couverts par la banque afin d'augmenter les parts
de marché et même des revenus d'intérêt. Identifier
les services et les produits adaptés aux caractéristiques de la
clientèle congolaise, et améliorer leur qualité, adapter
leurs prix au niveau de vie des particuliers et répondre aux attentes
des investisseurs, des épargnants et d'autres partenaires.
(3) Elles doivent rechercher une taille optimale
c'est-à-dire qui permet de maitriser les coûts de production
lié à l'effet des déséconomies d'échelle en
optant pour le recrutement et la formation d'une main d'oeuvre qualifiée
répondant aux spécificités du secteur bancaire
congolais.
(4) Nous suggérons le marketing bancaire puisque les
produits offerts par les banques ne sont pas connus du grand public. les
banques doivent suivre l'exemple des sociétés de
télécommunication c'est-à-dire la diffusion des
informations de la banque via les medias pour permettre aux clients de
connaitre l'état de la banque et de renforcer l'image de la banque pour
attirer la confiance des clients ; et aux analystes qui veulent réaliser
des études approfondies en vue de connaitre la solidité ou
l'efficience du système bancaire et réagir à tout
mouvement de spéculation qui pourrait porter préjudice au
système.
Les variables externes ne sont pas sous le contrôle des
banques, le gouvernement doit intensifier la croissance économique et de
limiter des tensions inflationnistes en vue de permettre aux banques de
profiter pleinement de la performance économique que connait le pays.
L'Etat doit mettre en place des mécanismes incitatifs
pour permettre à la population de renouer la confiance sur le secteur
bancaire tels que l'assurance dépôts.
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