2.2.4) Les apports d'agritourisme sur le secteur
touristique tunisien
Sur le secteur touristique, l'intégration des
activités touristiques au sein de l'agriculture engendre un tas
d'impacts. Elle assurer un redéploiement géographique des
activités touristiques, ce qui permet d'atténuer le
phénomène de saturation des zones littorales. Elle réduit
la saisonnalité du secteur touristique. En plus, c'est un outil utile
pour promouvoir les régions de l'intérieur, ce qui permet
d'assurer un équilibre régional. Et notamment elle
développe la notion des infrastructures d'hébergement moins
capitalistique.
On conclut que l'intégration de l'activité
«Agritouristique» dans l'économie rurale permet une
série des impacts positifs ; la diversité et la promotion de la
production agricole, la création des revenus supplémentaires,
l'insertion sociale de la communauté rurale, la valorisation de
patrimoine culturel et la protection de la biodiversité de
l'environnement (Figure 6).
21
Figure 6 : La multifonctionnalité de l'agritourisme
Source20 :Inspirée de Lang (2001) cité par Parent
(2001)
L'agritourisme est un secteur à forte valeur
ajoutée. Ses apports forment un cercle vertueux21.
2.3) Les contraintes de l'agritourisme en Tunisie
La notion du tourisme rural est encore récente en
Tunisie. Plusieurs contraintes empêchent son évolution. Les
contraintes majeures sont de type juridique. La loi 83-87 du 11 Novembre 83
relative à la protection des terres agricoles interdit au producteur
agricole d'introduire une activité complémentaire à son
activité agricole sans procéder à un changement de la
vocation de la terre. Autre contrainte réglementaire, est la mauvaise
coordination entre le ministère du tourisme et le ministère
d'agriculture en termes d'agritourisme.
En outre, l'intervention gouvernementale très
limitée en termes d'incitations, accompagnements et subventions dans le
domaine du tourisme en zones rurales. Or, il faudra probablement toujours une
certaine intervention du secteur public dans la phase du lancement d'une
nouvelle activité.
En plus, les hôteliers et les agences manquent
d'incitatives et d'imagination et préfèrent les valeurs sures et
confirmes, c'est-à-dire les produits classiques du tourisme
balnéaire.
20 Tirée de Bernier, Bryant &Ettabaâ
(2012) : « le rôle social de l'agrotourisme : le cas du
Québec », Tourter 107
21 C'est un enchaînement circulaire de
mécanismes économiques, sociologiques, socioculturels ou
politiques créant et entretenant des effets favorables sur une
économie ou une société
22
Par ailleurs, le promoteur d'agritourisme est privé de
financement, les banquiers considèrent que ce type de projets est
très risqué.
Pour les contraintes qui concernent le profil de promoteur,
certains agriculteurs sont nettement anti-touristes, ne veulent pas de
visiteurs sur leur territoire, surtout lorsque des sentiers ou des pistes
équestres ou cyclistes traversent leurs terres. Ils n'ont pas un esprit
d'entreprenariat. En plus, il existe une difficulté à se grouper
et à mettre sur pied des entreprises en coopération d'où
nombreuses régions n'ont pas de tradition de coopération entre
agriculteurs ou entre ceux-ci et les pouvoirs publics, ce qui limitent le
développement de l'agritourisme.
Même quelques caractéristiques du milieu rural
peuvent représenter une contrainte, le patrimoine culturel du milieu
rural, notamment bâti, est généralement en état de
délabrement et délaissé. Toutefois, le milieu
présente de faibles densités de population et comporte des
établissements humains de petite taille et très
espacés.
Autre contrainte importante réside dans le citadin
tunisien qui est peu motivé pour ce genre du tourisme. Depuis longtemps
le tourisme est associé, dans son esprit, principalement à la mer
et au désert, ainsi que les efforts en commercialisation en termes du
tourisme rural sont faibles.
Malheureusement en Tunisie, peu d'intérêt est
accordé à ce créneau, que de coins et de recoins sont
ignorés, oubliés et sous-estimés.
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