i
DEDICACE
A mon Père, ma mère et mes frères et
soeurs, nous disons merci pour l'Amour et les moyens mis à notre
disposition afin d'accomplir cette oeuvre ;
BASEMA KOMANDA Meilleur
ii
ii
AVANT - PROPOS
Ce Travail est le fruit de longues et pénibles
patiences. Qu'il nous soit permis, à la fin de ce deuxième cycle
universitaire aux F.C.K. (Facultés Catholiques de Kinshasa), de
remercier tous ceux qui, de près ou de loin, ont contribué
à son élaboration.
Nos remerciements s'adressent :
· Au Dieu Tout Puissant pour sa grâce qui sans cesse
nous accompagne ;
· Le Professeur MBAYA MUDIMBA Rémy,
pour le soin et la disponibilité accordés à la
Direction de ce Travail et le corps Académique de la Faculté
d'Economie et Développement ;
· Le gérant et les travailleurs de la COOPEC
CEAC/Matete, pour avoir facilité nos enquêtes sur terrain ;
· Nos parents : Bernard BASEMA et
Roda BAGULA, pour l'éducation, l'affection et l'aide
tant financière que matérielle, reçues d'eux ;
· Mes frères et soeurs, les BASEMA :
Mamie, Aimée, Marleine, Marie - Claude, Marcel, Merveille, Marie -
France et Merlin
· A tous mes Oncles, Tantes, Cousins et Cousines
;
· Les Amis (e) : Gloria BANYANGA et sa
famille, Paty - Sara, Carine KISITA, Alain YAMILAMBA, Chrioni
TSHISUAKA, Trésor MUKENDI, Ewing ITEMBE, Marie KHONDE, Xer-Rene NSENDE,
mon superviseur Medard MANE (Christelle Mondo) et tous les employés du
VodaShop Matete et Super Lemba, Cornelie KAPINGA, Julia NSIKU, Emmanuel KAZADI,
Dahlia NGOMA, Stéphy FOKO et toute sa famille, Falonne, Francine KALONJI
et toute sa famille, Leatitia KANGO, Hénoch NZOMONO, Ursule
KAYOMBO.
Que tous et toutes trouvent ici l'expression de notre
reconnaissance.
1
1
0. INTRODUCTION
0.1. Problématique et hypothèses de
travail
En République Démocratique du Congo (R.D.C.), la
crise socio-économique, qui sévit depuis plusieurs
décennies, les pillages des années 1991 et 1993 et les guerres de
l'Est de ce pays (1996-1998) ont entrainé la destruction de l'outil de
production des biens et services ainsi que l'effondrement du tissu
économique, l'insatisfaction de la demande locale et la
détérioration des infrastructures.
Les niveaux du chômage et de la pauvreté ont
atteint des seuils critiques. Les agents économiques possédant
une capacité de financement ont dû désinvestir. D'où
le manque d'investissement dans les projets de développement.
Voilà qui a éveillé chez certaines
personnes, hommes et femmes, l'esprit d'entrepreneuriat dont elles n'avaient
jamais fait preuve avant. L'aggravation de la détérioration des
indicateurs macro-économiques a coïncidé avec l'augmentation
des mécanismes de lutte contre la pauvreté et de survie
développés par la population congolaise. Cette population a, en
effet, commencé à se prendre en charge en mettant sur pied des
petits projets de développement.
Mais, pour que ces projets aient un impact à grande
portée, il faut un investissement financier, matériel,
technique... C'est dans cet ordre d'idées, il y a six ans, au
début du nouveau millénaire, que les gouvernements mondiaux se
réunirent pour lancer une promesse remarquable aux victimes de la
pauvreté globale1 : contribuer à l'éradication
de la pauvreté et soutenir financièrement les projets de
développement.
Ainsi, des financements sont accordés aux gens pour des
grands investissements (macrofinances) et des petits investissements
(microfinances). Cette deuxième catégorie de financement nous
intéresse dans le cadre du présent travail, en prenant le cas de
la Coopérative d'Epargne et de Crédit de la Communauté
Evangélique de l'Alliance au Congo (COOPEC CEAC/MATETE) parmi les
institutions de microfinance fonctionnant dans notre pays.
1 PNUD, La coopération internationale à
la croisée des chemins : l'aide, le commerce et la
sécurité dans un monde marqué par les
inégalités, Paris, RMDH, 2005, p. 1.
2
3
2
La microfinance pourvoit les exclus du système
classique de services financiers. Elle est l'une des plus importantes
institutions s'offrant aux populations pauvres au monde. Elle aide les pauvres
ou les populations vulnérables en les conduisant à une vie plus
ou moins acceptable à travers des petits crédits et des petites
épargnes.
Encore au stade embryonnaire dans notre pays, le domaine de la
microfinance met en relation plusieurs acteurs, aux intérêts
parfois divergents, et s'expose à des risques. L'exercice de ses
activités nécessite des normes et/ou des règles claires et
précises pour mettre sa clientèle en sécurité,
procurer le bien-être à cette clientèle et être
lui-même prospère.
.
Les offreurs de services dans le secteur de la microfinance
semblent être des capitalistes, c'est-à-dire qu'ils rendent
service aux pauvres en s'attendant à une contrepartie financière
supérieure à ce service. Comme ils ont la liberté
d'exercer leurs activités et de fixer les conditions d'affaire, la
contrepartie attendue ne serait qu'une vache à lait à leur
profit2
Le risque d'insolvabilité des clients étant
potentiel et les garanties de remboursement exigées à ces
derniers difficilement réalisables dans ce secteur, les offreurs ont
besoin d'être mis à l'abri des pertes éventuelles.
Au regard de ce qui précède, il reste à
savoir si l'institution de micro finance a un impact significatif sur
l'environnement socio-économique de la R.D.C. Ce qui nous pousse
à formuler les deux hypothèses ci-après :
? le crédit octroyé par la COOPEC CEAC/MATETE
n'améliorerait pas significativement les conditions de vie des
ménages pauvres de la Ville de Kinshasa ;
? la non-amélioration des conditions de vie de ces
ménages serait essentiellement due au non-encadrement de ce
crédit.
0,2, Intérêt du sujet
La préoccupation majeure de tout pays est le
développement. Ce dernier peut se réaliser entre autres par le
financement issu de l'épargne privée ou/et publique. Tout projet
de développement nécessite des fonds pour sa
réalisation.
2 CMIF/ASBL, Analyse de l'instruction N°1 de la
Banque Centrale du Congo aux IMF, Kinshasa, P.U.K., 2006, p.1.
3
En R.D.C., la naissance des institutions qui octroient des
microcrédits et d'autres formes d'activités économiques,
formelles et surtout informelles, a été provoquée par la
crise que traverse ce pays depuis plusieurs années. La diminution du
pouvoir d'achat de la majorité des congolais et de la capacité de
financement, par le manque d'emploi, celui-ci étant une source de
revenu, a poussé la population congolaise à s'endetter
auprès des institutions de microfinance pour réaliser des projets
de développement.
En tenant compte de notre première hypothèse,
qui stipule que le crédit octroyé par la COOPEC CEAC/MATETE
n'améliorerait pas significativement les conditions de vie des
ménages pauvres de la Ville de Kinshasa, notre travail se propose de
donner les pistes de solution pour améliorer ces conditions de vie. Ce
qui induirait le développement de cette ville.
Etant donné l'importance du financement dans le
processus de développement, dans ce travail, nous nous donnons la
tâche d'analyser les causes pour lesquelles la COOPEC CEAC/MATETE
n'arrive pas à améliorer significativement les conditions de vie
des ménages pauvres.
La raison pour laquelle nous analysons ces causes
relève de notre deuxième hypothèse, selon laquelle la
non-amélioration des conditions de vie de ces ménages serait
essentiellement due au non-encadrement dudit crédit.
0.3. Méthodologie
Deux méthodes de recherche ont été
utilisées dans ce travail : la méthode fonctionnelle et la
méthode descriptive. La première nous a permis de cerner la
contribution de la COOPEC CEAC/MATETE au développement
socio-économique de la Ville de Kinshasa. La deuxième
méthode nous a permis de décrire les activités de cette
coopérative et de sa clientèle.
S'agissant des techniques de recherche, nous avons
utilisé la technique documentaire et le questionnaire.
4
4
0.4. Champ d'investigation
Pour des raisons temporelles et de moyens matériels et
financiers, nous avons limité ce travail à la période de
2004 à 2007.
0.5. Subdivision du travail
Outre l'introduction et la conclusion, assortie de
recommandations, notre travail est subdivisé en quatre chapitres. Le
premier donne le cadre théorique de l'étude. Le deuxième
chapitre présente la COOPEC CEAC/MATETE. Le troisième
décrit le déroulement de la recherche, tandis que le
quatrième chapitre présente, analyse et interprète les
résultats de nos investigations.
5
5
CHAPITRE PREMIER. CADRE THEORIQUE
I.1. Le développement
».
Le concept de développement doit son existence à
un fait social : l'écart des situations sociales constaté entre
peuples. En recourant aux multiples définitions du développement
données par différents auteurs, le concept n'ayant pas
renfermé le même contenu au cours du temps, nous dirons que le
développement est, selon François Perroux,
« : la combinaison des changements mentaux et sociaux d'une
population qui la rendent apte à faire croitre, cumulativement et
durablement, son produit réel global3
4 .
L'auteur argumente sa définition en disant que le
développement est le fait de transformer les structures
démographiques, économiques, sociales et culturelles qui
accompagnent la croissance de la population. Ces phénomènes de
développement dépendent, pour une part importante, des
changements dans les institutions
L'Encyclopédie Encarta, quant à elle, donne une
définition simpliste de ce concept. Elle dit que le développement
est le fait qu'il y a évolution vers un stade plus avancé et de
créer des industries, des services ainsi que des échanges
commerciaux dans un pays ou une région5.
6 .
Pour L. Lebret, le développement est
la série des passages, pour une population déterminée et
pour toutes les fractions de populations qui la composent, d'une phase moins
humaine, au rythme le plus rapide possible, au coût le moins
élevé possible, compte tenu de la solidarité entre
sous-population et population, à une phase plus humaine
3 F. PERROUX, cité par P. BOSANGIA, Ethique
chrétienne et déontologie du développement (Notes de cours
ronéotypées), L1 Economie et Développement, F.C.K., 2006,
p. 20.
4 IDEM.
5 ENCYCLOPEDIE ENCARTA, Economie du
développement, Microsoft Études 2007, Microsoft Corporation,
U.S.A., 2006, p. 1.
6 L. LEBRET, Dynamique concrète du
développement, Paris, Edition ouvrière, 1967, p. 62.
6
6
.
Selon Jean Lacroix, le développement
est une métamorphose de la nation, une élévation complexe
non pas seulement du niveau de vie de la population, mais si l'on peut le dire,
de son niveau d'être, de ses pensées et de ses
comportements7
8 .
Pour sa part, Mbaya Mudimba dit que
« Le développement consiste essentiellement
à faire prévaloir et à satisfaire les besoins de la
société en développement en tenant compte de sa culture.
Cette dernière fait référence aux valeurs et constitue
l'élément fondamental du développement d'un peuple dans la
mesure où elle donne à celui-ci son enracinement
nécessaire et sa finalité. Elle sous-tend les progrès
techniques et socio-économiques qu'elle peut, selon le cas, favoriser ou
freiner »
Nous ne pouvons parler du développement sans parler du
développement durable. Par définition, le développement
durable est celui qui permet aux générations actuelles de
satisfaire leurs besoins sans compromettre la capacité des
générations futures à répondre aux leurs. Le
concept de développement durable est apparu au sein de l'Union
Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) vers les années
80.
D'après D. Anderson, « Le
développement durable consiste à garantir ce que chacun de nous
reconnaitrait comme fondamental : c'est-à-dire que nous et les
générations à venir puissions vivre en
sécurité, de manière productive et gratifiante. A l'eau,
à l'éducation et à l'emploi, il nous faut ajouter
l'alimentation, l'accès à l'énergie et aux ressources
naturelles, la productivité agricole, des conditions de travail
sécuritaires, un gouvernement responsable, un système juridique
juste, le respect des droits de la personne, ainsi que la liberté
d'expression culturelle et spirituelle »9 .
Le développement durable ou viable doit être
entendu comme une autre manière d'envisager et de pratiquer le
développement aux différentes échelles où il se
situe. Défini comme une transmission aux générations
futures, il se réfère au patrimoine à léguer,
à sa protection, mais aussi à son renouvellement. Il passe par le
changement de politiques dans de nombreux secteurs et par la cohérence
entre ces politiques.
7 J. LACROIX, Cité par P. BOSANGIA, op. cit.,
p. 21.
8 MBAYA M., Conscientisation et développement
(Notes de cours ronéotypées), G3 Economie et
Développement, F.C.K., Kinshasa, 2006, p. 9.
9 D. ANDERSON, Cité par D. KABANGA, Questions
approfondies d'économie et développement (Notes de
cours ronéotypées), L2 Economie et
Développement, F.C.K., 2008, p. 62.
7
7
Dans le concept de développement durable, il y a
l'idée que le processus de développement doit s'appuyer sur la
complémentarité, l'interdépendance et l'équilibre
entre les objectifs sociaux, économiques et environnementaux, qui en
sont les trois piliers.
I.1.1. Le développement économique
La recherche continue de la satisfaction des besoins vitaux de
l'homme pousse ce dernier à produire et à accroitre sa
production. Parler du développement économique revient à
parler de la croissance économique. C'est aussi voir, d'une
manière globale, l'amélioration quantitative, qualitative et
croissante des conditions de vie des populations.
Le développement économique est le processus par
lequel une nation atteint un mouvement progressif de transformation de son
système socio-économique entier, y compris une
amélioration dans la qualité de ses ressources (humaines et
matérielles), ainsi que des changements positifs dans ses attitudes, ses
institutions et ses valeurs. Il est aussi le processus par lequel le revenu
national ou le produit national brut (PNB) par tête d'habitant s'accroit
d'une manière substantielle au cours d'une longue période de
temps10 . Il implique le développement social ou un
progrès de la population. Il est le fruit des efforts consentis sur les
plans financier, technique et même de la mentalité.
11
.
D'une manière succincte et claire, nous pouvons dire
que le développement économique est un processus de croissance du
revenu global et du revenu par tête d'habitant d'un pays. C'est
l'accroissement durable du bien-être de la majorité de la
population, moyennant un processus multidimensionnel de transformation des
structures sociales, des mentalités populaires et des institutions
nationales
L'accroissement du bien-être de la population implique
l'accélération de la croissance économique, la
réduction des inégalités, l'éradication de la
pauvreté et la liberté de choix. L'objectif principal du
développement économique est d'élever le niveau du
bien-être général de la population.
10 F. MUSHI, Théories de développement
(Notes de cours ronéotypées), G1 Economie et
Développement, F.C.K., 2002, p. 19.
11 IBIDEM., p. 29.
8
8
I.1.2. Le développement social
Le développement social est le processus par lequel on
restitue la dignité à l'homme par le moyen de son
développement matériel et spirituel et par la résolution
de ses problèmes sociaux, que sont la misère, la pauvreté
ainsi que la crise morale et intellectuelle. Il consiste en
l'amélioration des conditions sociales d'une population par
l'amélioration des infrastructures dans lesquelles cette population
vit.
Par la mise en oeuvre des facteurs et moyens de production, on
atteint un certain niveau de croissance et ainsi, on arrive à atteindre
le développement social. C'est dire que la réalisation du
développement social est conditionnée par la croissance
économique du fait que cette croissance apporte le bien-être de la
population.
C'est donc sur base de la croissance économique qu'on
peut équiper et améliorer les conditions sociales d'un peuple. Un
peuple productif, socialement développé, est un peuple capable de
tout et pouvant se prendre en charge et se développer facilement dans
divers secteurs ou domaines de la vie.
Le développement économique et le
développement social doivent avoir comme aboutissement le
développement durable, qui est une nouvelle manière de concevoir
le développement, car il induit l'éradication de la
pauvreté, l'augmentation de la production, le renouvellement des
ressources naturelles et la protection de l'environnement.
I.2. La pauvreté I.2.1.
Définition
Par définition, nous dirons que la pauvreté est
l'état d'une personne qui possède peu de ressources, peu de
biens. « Le concept de pauvreté vient du mot latin « pauper
» (pauvre), qui se rapproche du mot « paucus » (Pauvre). Il se
rapproche aussi des mots grecs « pénès », qui veut dire
pauvre, et « penia », qui signifie pauvreté. Il est
également apparenté au mot « peina » qui veut dire
« faim » et, d'une manière plus lointaine, aux mots «
ponos », qui veut dire douleur et « poiné », qui signifie
« châtiment » »12 .
12 P.M. HENRY et H. BARLOTI, Pauvreté,
progrès et développement, Paris, l'Harmattan, 1990, p. 75.
9
9
.
Sur le site internet de Wikipédia, on peut lire que la
pauvreté « : est l'insuffisance des ressources matérielles
(manque d'argent) et des conditions de vie ne permettant pas à des
êtres humains de vivre dignement, selon les droits légitimes et
vitaux de la personne humaine, et les condamnent aux dures difficultés
de la survie au jour le jour »13
La pauvreté est donc comprise comme
l'impossibilité pour une personne d'user ses capacités ou ses
opportunités, dont elle est privée au cours de son existence.
Cela étant, nous pouvons dégager de ce qui
précède deux grandes catégories de pauvreté : la
pauvreté monétaire et la pauvreté
humaine. La pauvreté monétaire se dit d'un agent
économique vivant avec des ressources financières
inférieures à un montant considéré comme seuil de
pauvreté.
La pauvreté humaine est l'absence, imposée de
l'extérieure, des chances et des choix les plus essentiels, comme la
chance de vivre une longue existence saine et constructive, de jouir d'un
niveau de vie décent et de bénéficier de la
liberté, de la dignité, du respect de soi-même et d'autrui.
Elle est un processus et non une condition et concerne les potentialités
et les ressources dont les hommes ont besoin pour quitter leur situation de
vulnérabilité.
14
I.2.2. Mesure
La pauvreté est, par nature, multidimensionnelle,
comprenant différents aspects du statut économique et social des
ménages. Capturer ces aspects nécessite des indicateurs à
la fois quantitatifs et qualitatifs. Dans la pratique, on retrouve plusieurs
méthodes d'évaluation de la pauvreté, parmi lesquelles
:
- la construction de seuils de pauvreté à partir
de la mesure des dépenses des ménages ou de leurs revenus. Ces
seuils sont définis à partir d'une consommation minimum
(alimentaire et non alimentaire) nécessaire à la survie d'une
famille ;
- des méthodes participatives, à travers
lesquelles les ménages sont classés par rang de richesse par les
membres de la communauté ;
13 Site Internet,
www.wikipedia.org/wiki/pauvreté.
14 CERISE, Impact : l'évolution récente
des enjeux et outils de l'analyse d'impact, dans techniques financières
et développement, n°70, mars 2003, p. 4.
10
10
- la construction des indices de pauvreté, qui
utilisent une gamme d'indicateurs quantitatifs et qualitatifs.
Ces différentes méthodes ont leurs avantages et
leurs limites.
La méthode des seuils de pauvreté utilise les
dépenses totales des ménages comme mesure du niveau de vie. Un
panier de biens et services, correspondant aux habitudes de consommation locale
et satisfaisant un niveau pré-établi de besoins de base pour une
personne, est construit et évalué sur la base des prix locaux
à la consommation. La valeur de ce panier est appelée «
seuil de pauvreté ». Cette méthode est largement
acceptée comme mesure de la pauvreté, tant que l'on
s'intéresse à la pauvreté économique des
ménages. Cependant, les exigences, en termes de données, sont
énormes : les enquêtes de consommation(ou de revenus) sont
lourdes, nécessitant des questionnaires longs, très complets,
requérant un suivi dans le temps ou un effort de mémoire des
ménages enquêtés. Des problèmes
méthodologiques existent aussi, par exemple, comment évaluer
l'autoconsommation, étant donnée la fongibilité des
ressources ?
Les méthodes participatives d'évaluation de la
pauvreté sont des outils utilisés et largement acceptés
pour identifier les groupes vulnérables au sein d'une communauté.
Elles peuvent être utilisées dans les programmes de
développement, en particulier dans les institutions de microfinance,
pour cibler les services sur les clients pauvres. Elles permettent aussi
d'identifier les critères locaux sur lesquels les populations s'appuient
pour définir les groupes pauvres ou riches. Si elles sont un bon outil
de sélection, elles restent cependant limitées pour des
comparaisons de niveau de vie à l'échelle régionale,
nationale ou internationale. Basées sur le classement subjectif des
membres de la communauté, ces méthodes donnent des
résultats difficilement vérifiables. Les entretiens qualitatifs
sur des questions sensibles requièrent des enquêteurs
particulièrement bien formés. Enfin, ces méthodes
conduisent toujours à définir un groupe pauvre dans la
communauté sans qu'il soit possible de déterminer dans quelle
communauté résident les plus pauvres.
11
11
La construction des indices de pauvreté sur la base
d'indicateurs décrivant différentes dimensions de la
pauvreté se retrouve dans différents domaines. L'indicateur de
développement humain en est une illustration bien connue.
L'Indicateur de Développement Humain(IDH) est un outil
synthétique de mesure du développement humain. Il cherche
à donner une vision plus nuancée du développement d'un
pays que le simple chiffre du produit intérieur brut par habitant. Il
chiffre le niveau moyen atteint par chaque pays, sous trois aspects essentiels
:
- la longévité et la santé,
représentées par l'espérance de vie à la naissance
;
- l'instruction et l'accès au savoir,
représentés par le taux d'alphabétisation des adultes
(pour deux tiers) et par le taux brut de scolarisation, tous niveaux confondus
(pour un tiers) ;
- la possibilité de disposer d'un niveau de vie
décent, représenté par le PIB par habitant (en PPA).
I.2.3. Profil en République Démocratique du
Congo
Ici, le choix est porté sur un certain nombre de
secteurs supposés être responsables de la pauvreté. Il
s'agit de l'éducation, la santé et l'alimentation.
15
1) L'éducation.
L'accès à l'éducation pose un
sérieux problème en raison des facteurs tels que la faible
capacité d'absorption des structures, l'éloignement de ces
structures par rapport aux communautés bénéficiaires et,
surtout, le niveau de plus en plus élevé des frais scolaires
exigés aux parents dans un environnement caractérisé par
un pouvoir d'achat très faible. A cela s'ajoutent des problèmes
d'inaccessibilité culturelle due aux croyances et coutumes, qui
expliquent en partie le désintéressement des parents face
à la scolarisation de leurs enfants.
Dans certaines communautés, ces
phénomènes se matérialisent par la quasi non scolarisation
des enfants et, dans la plupart des cas, la discrimination en défaveur
de la jeune fille en matière d'accès à l'école.
15 SENAREC et UPPE-SRP, Etude sur la réduction
de la pauvreté dans les communautés de base, Kinshasa, DSCRP
provisoire, octobre 2004, pp. 17-50.
12
12
En RDC, le niveau d'instruction des hommes et des femmes est
trop bas dans les communautés de base. Et, les écarts sont
très grands entre les hommes et les femmes, surtout en milieu rural.
Cette situation est due notamment à l'absence d'un programme national
d'alphabétisation des adultes, aux insuffisances des structures
d'encadrement, au peu d'intérêt accordé à
l'alphabétisation et à certains facteurs socio-culturels.
2) La santé16
En l'absence d'un système d'information sanitaire
fiable, la situation du secteur sanitaire est restée mal connue depuis
plusieurs années. Mais, les informations partielles disponibles
permettent d'affirmer que cette situation est mauvaise.
Globalement, le niveau de couverture et de
fonctionnalité du système de santé a progressivement
diminué au fil du temps, en s'aggravant à partir du début
des années 90. Le Rapport national sur le Développement humain en
RDC indique que la dégradation de la situation sanitaire est due aux
insuffisances institutionnelles et fonctionnelles d'un système de
santé induisant des graves contre-performances, résultat de la
défaillance de l'Etat dans ses rapports avec un secteur privé mal
encadré et de la mauvaise allocation des ressources aussi bien
matérielles, financières qu'humaines.
Cette situation s'est matérialisée par des taux
de mortalité très élevés dans tous les groupes de
la population, notamment chez les femmes en âge de procréer et
chez les enfants de moins de cinq ans en milieux ruraux et suburbains. On note
également une dégradation continue des principaux indicateurs de
l'état de santé (espérance de vie à la naissance,
taux de séroprévalence à l'infection VIH).
16 PNUD, Rapport national sur le développement
humain, Gouvernance sur le développement humain en RDC, Kinshasa, RMDH,
2000, pp. 62-63.
13
13
3) L'Alimentation
En RDC, manger est une chose difficile. La plupart des familles
mange une fois par jour et les aliments qu'elles consomment ne contiennent
souvent pas de vitamines et de protéines.
Pour les familles stables, ayant une source de revenu, les repas
contiennent plus d'éléments nutritionnels et se prennent deux ou
trois fois par jour.
Le manque d'accès facile à l'alimentation et d'une
alimentation équilibrée est une des conséquences du
sous-développement de notre pays.
I.3. La microfinance
Les banques classiques ne sont pas intéressées
au public de petites exploitations ou aux entrepreneurs et les techniques
qu'elles mettent en oeuvre ne sont pas adaptées à la situation de
ces derniers. Par ailleurs, le secteur informel ou autonome (tontinier, garde
monnaies, banquier ambulant, ...) ne dispose pas de moyens suffisants et ses
services sont très couteux et risqués. D'où la
nécessité de nouvelles institutions financières, d'un
secteur intermédiaire entre les banques classiques et le secteur
informel. Ces institutions sont généralement qualifiées de
« microfinance », parce qu'elles s'adressent à des petits
producteurs et les sommes prêtées ou épargnées sont
et restent limitées. En parallèle du système bancaire
formel, un secteur financier semi-formel a émergé. Au sein de ce
secteur, les institutions de microfinance (IMF), légalement reconnues
mais ne faisant pas l'objet d'une régulation, offrent aux populations,
qui sont dans l'impossibilité de réunir les conditions
indispensables à l'octroi d'un prêt, des services financiers de
base (épargne, crédit, assurance, transferts fonds, etc.).
Le microcrédit, qui consiste en l'octroi de prêts
d'un très petit montant, s'impose désormais comme instrument
privilégié de lutte contre l'exclusion bancaire et la
pauvreté.
Signalons que 80% de la population dans les pays en
développement n'ont pas accès aux banques.
14
15
14
I.3.1. Définition
La microfinance se définit comme un ensemble
d'institutions et d'activités financières d'épargne et/ou
de crédit dont l'échelle des opérations est adaptée
aux besoins et projets des populations essentiellement exclus du secteur
bancaire classique. Elle est caractérisée par
l'originalité de sa méthodologie dans la résolution des
problèmes d'information inhérents aux activités de
crédit17. Elle peut aussi se définir comme une science
qui s'occupe de micro services financiers au profit des agents
économiques qui ont été exclus du système bancaire
classique par incapacité de présenter une garantie.
La microfinance a plusieurs autres définitions
données par diverses instances. Par exemple, la Banque Centrale du Congo
définit la micro finance comme étant « : la prestation de
services de crédit et d'épargne aux agents économiques
vulnérables, exclus du système bancaire classique, en vue de leur
permettre de réaliser des activités génératrices de
revenus, de créer des emplois et, ainsi, de lutter contre la
pauvreté18 ».
19
Il convient de signaler que la microfinance, en tant que
pratique, est ancienne, mais, en tant que science, n'a pas encore
totalisé un demi-siècle. En fait, le microfinancement n'a connu
de succès que depuis les années 1990. Auparavant, les
performances de crédits subventionnés ou ciblés
étaient parsemées d'échecs cuisants : institutions
prêteuses non financièrement autosuffisantes, rapidement
décapitalisées, fonds des populations ciblées
détournées, marchés financiers déformés, de
sorte que la bonne marche du financement d'importants secteurs de
l'économie est entravée.
Pour beaucoup de personnes, la microfinance se confond avec le
microcrédit. Avec le temps et le développement de ce secteur
particulier de la finance, partout dans le monde, y compris dans les pays
développés, la microfinance s'est élargie pour inclure une
gamme de services plus large (crédit, épargne, assurance,
transfert d'argent, etc.) et une clientèle plus
17 D. KABANGA, op. cit., p. 29.
18 JOURNAL OFFICIEL DU CONGO, Instruction N°1 aux
institutions de micro finance, numéro spécial, Kinshasa, 2003, p.
6.
19 Site Internet,
www.lamicrofinance.org.
15
étendue. Le concept de microcrédit a ses
origines lointaines dans les mutuelles de crédit agricole
créées en Europe à la fin du XIXème siècle.
Il a été repris, puis, développé par Muhammed
Yunus.
Après ses études aux Etats-Unis
(Université Vanderbilt), M. Yunus donnait des cours d'économie
à Chittagong, sa ville d'origine au Bangladesh. Lors d'une séance
de travaux pratiques d'un cours d'investissement, il proposa à ses
étudiants d'interroger 42 fabricants de tabourets en bambou des plus
proches villages. Les résultats de cette interrogation ont montré
que ces 42 fabricants de tabourets en bambou avaient besoin de 27 dollars pour
développer leurs activités. Toutes les banques refusaient de
financer ce trop faible montant à des clients supposés
insolvables. M. Yunus déclara avoir eu honte de cette situation et
prêtât la somme de sa propre poche. En permettant aux producteurs
de bambou d'acheter d'avance le bambou sans subir les variations importantes de
prix, ces fabricants de tabourets en bambou réussirent de créer
des emplois et de rembourser intégralement à M. Yunus.
Fort de ce succès, M. Yunus créa, en 1976, la
« Grameen Bank » (Banque du Village) et, aujourd'hui, il est
considéré comme le père de la microfinance. Ce qui lui a
valu le titre du prix Nobel de la paix de l'année 2006.
20
I.3.3. Tendances
La microfinance n'est pas une panacée. Elle est une
stratégie générale pour réaliser une fin, avec ses
limites et ses points forts. Elle contribue actuellement à
l'éradication de la pauvreté, particulièrement au travers
de la conscientisation des populations cibles pour leur prise en charge par
elles-mêmes en vue de choisir quand et comment accéder aux autres
services de développement, tels que les soins de santé,
l'éducation et l'alimentation et, ainsi, arriver à établir
« un filet de sécurité », qui les empêcherait de
redevenir vulnérable.
Dans la catégorie des pauvres, on s'accorde à
identifier les plus pauvres, qui sont économiquement non actifs. Ils
sont des destitués socio-économiques, tels que les malades du
20 CMIF/ASBL, op. cit., p. 4.
16
16
SIDA et les blessés de guerre, qui n'ont pas la
capacité physique de se prendre en charge. Par contre, les pauvres qui
sont économiquement actifs sont des pauvres parce qu'ils manquent
d'opportunités financières afin de sortir de la
pauvreté.
Ainsi, à chacune de ces catégories correspond un
produit financier, qui lui est propre et efficace, en vue d'aider la population
cible à sortir de la pauvreté, selon une méthodologie
particuliere. Au début de la stratégie de la microfinance, la
catégorisation des pauvres était inconnue ; actuellement,
l'objectif de combiner l'efficacité et la durabilité face aux
objectifs sociaux s'avère important. Le débat économique
se situe, au coeur du conflit politique, sur la question de
l'inégalité et de la redistribution.
D'une part, il y a l'action publique de redistribution, qui
doit pénétrer au coeur du processus de production, pour remettre
en cause la façon dont les forces du marché déterminent
les profits appropriés par les détenteurs des capitaux, et les
inégalités entre les populations cibles en s'appropriant les
moyens de production des riches pour les donner aux pauvres. D'autre part, la
position libérale dit que, seules, les forces du marché,
l'initiative individuelle et la croissance de la productivité permettent
véritablement d'améliorer, dans le long terme, les revenus et les
conditions de vie, en particulier celles des plus pauvres, et donc l'action
publique de redistribution, outre qu'elle doit être de taille
modérée, doit se limiter à des outils interférant
le moins possible avec les mécanismes vertueux des forces de
marchés.
D'où, la microfinance peut se subdiviser en
microfinance sociale et en micro-finance commerciale. La
microfinance sociale est une sorte de microfinance subventionnée par les
bailleurs de fonds et les gouvernements en vue de réaliser un objectif
social, celui d'éradiquer la pauvreté. Les moyens qui y sont
pourvus sont limités et la prise en charge des populations cibles est
mal assurée, minimale et éphémère, par manque de
ressources.
Ainsi, les impératifs relatifs au développement
des institutions de microfinance viables et durables ont contraint les
chercheurs à rechercher l'amélioration de la productivité
et l'efficience contre des objectifs sociaux. Ce faisant, s'est
développé alors la microfinance commerciale.
17
17
Actuellement, la microfinance est entrain de devenir plus
commerciale avec pour objectif la recherche du profit. Certains critiques ne se
gênent pas de dire que l'objectif relatif à la recherche du profit
va détourner les institutions de microfinance de l'objectif noble de
« lutte contre la pauvreté ».
Aujourd'hui encore, la concurrence s'est installée dans
le secteur de la microfinance, avec pour conséquence la réduction
des taux d'intérêts. Ce secteur a également pour
mérite d'induire des mutations à la base et celui d'avoir des
plus grands effets d'entraînement en créant tant un maillage
économique dans le pays que des infrastructures ou de gros projets
industriels profitant rarement aux plus pauvres.
21
I.3.4. La micro finance en République
Démocratique du Congo
En R.D.C., la méthodologie de la microfinance, en ce
qui concerne le crédit, repose sur le profil de l'emprêteur.
L'évaluation des crédits est centrée sur la volonté
et la capacité des clients de rembourser, plus que sur les actifs
pouvant être saisis en cas de non-remboursement. Même si certaines
institutions de microfinance prennent des garanties matérielles en
dépôts, ces derniers constituent rarement le fondement de leurs
décisions d'octroi de crédit.
Ainsi, dans les méthodologies de crédit, il se
classe deux groupes : les modèles de crédits individuels
et les modèles de crédit de groupe. Les
modèles de crédits individuels recourent, lorsque c'est possible,
à des garanties matérielles, comme le nantissement des actifs,
terrains et constructions, tandis que les modèles de crédits de
groupe recourent à des groupes solidaires, composés
généralement de quatre à six membres, qui sont voisins, ou
qui exercent des métiers dans le même quartier ou dans le
même secteur d'activité. L'historique de toutes ces
méthodologies est présenté dans ce qui suit.
I.3.4.1. Aperçu historique
21 BANQUE CENTRALE DU CONGO, Etat des lieux de la
micro finance en R.D.C., Kinshasa, B.C.C., 2003, pp. 8-12.
18
18
Il est généralement reconnu que l'histoire de la
microfinance en RDC se subdivise en quatre parties, à savoir :
- de la période coloniale à 1970 ;
- de 1970 à 1990 ; - de 1990 à 2003 ;
- de 2003 à nos jours.
a) De la période coloniale à 1970
Par le décret du 24 mars 1956, le législateur a
organisé la création et le fonctionnement des
sociétés coopératives indigènes, dont l'objet
social était de promouvoir, par la mise en oeuvre des principes de la
coopération, les intérêts économiques et sociaux de
leurs membres exclusivement.
Toutes les sociétés de type coopératif,
y compris les coopératives d'épargne et de crédit,
étaient assujetties à cette loi et placées sous tutelle du
gouverneur de Province. Durant cette période, aucune structure
financière de proximité formelle d'initiative privée n'a
été agréée. Par contre, le colonisateur avait
créé la Caisse d'Epargne du Congo, institution de droit public,
afin de collecter les petites épargnes. Cette institution n'ayant pas
été considérée comme faisant partie des
systèmes financiers décentralisés, ne fera pas l'objet de
cette étude. Après l'indépendance, en 1969
précisément, la première COOPEC congolaise, la caisse
populaire coopérative, fut créée à Mbuji Mayi, mais
son expérience ne fut pas concluante, faute de cadres
compétents.
b) De 1970 à 1990
19
19
Cette période est caractérisée par
l'émergence des coopératives d'épargne et de
crédit, en raison de l'accessibilité des services offerts aux
membres et de l'implantation de ces coopératives dans les milieux les
plus reculés du pays et dépourvus de banques. Toutefois, faute
d'un cadre légal spécifique, ces coopératives continueront
à se conformer aux dispositions du décret de 1956 et, de ce fait,
seront placées sous la tutelle du Ministère du
Développement Rural.
Le mouvement coopératif congolais se développera
autour de trois principaux foyers : Basankusu, en 1970, Bukavu et Kinshasa, en
1971, avec la création du réseau fédération des
caisses populaires de LUYMAS/CECO. Dès ce moment, le mouvement s'est
répandu sur tout le territoire national, et plus sensiblement à
Kinshasa et dans les provinces du Bas-Congo, du Bandundu et du Kivu.
La structure des COOPEC congolaises est
caractérisée par une organisation à trois niveaux : le
niveau primaire (COOPEC), le niveau secondaire (centrale ou COOCEC) et le
niveau tertiaire (union ou fédération). Les COOPEC se chargent de
la mobilisation de l'épargne et de l'octroi des crédits aux
membres. Les centrales regroupent plusieurs COOPEC dont celles de
représentation et de coordination des activités du
réseau.
En 1987, les coopératives détenaient
l'équivalent de 7% de l'épargne du secteur bancaire. Elles
étaient, pour la plupart, des affiliées à des centrales,
regroupées à leur tour, au niveau national, à une union
des coopératives centrales d'épargne et de crédit.
En 1989, l'UCCEC supervisait cinq réseaux provinciaux,
totalisant 145 coopératives primaires, 274389 membres et 4.9 millions de
dollars américains d'épargne.
c) De 1990 à2003
20
20
Pour rappel, depuis 1991, le contexte socio-économique
et politique difficile, caractérisé notamment par les pillages,
l'hyper-inflation, la prise des mesures monétaires incohérentes
et l'instabilité politique, a contribué à fragiliser le
système financier en RDC, et particulièrement les COOPEC. Ainsi,
les coopératives ont perdu, entre 1991 et 1993, près de 80% de
leur clientèle et 66% des fonds placés dans les banques de
dépôts, justifiant ainsi le climat de méfiance entre les
coopératives et leurs membres.
Aujourd'hui, la plupart des COOPEC se sont regroupées
en 15 centrales et ont adhéré à deux structures
faîtières de 3ème niveau, à savoir
l'Union des Coopératives Centrales d'Epargne et de Crédit et la
Confédération nationale des Coopératives d'Epargne et de
Crédit. Les institutions de microfinance, autre que les COOPEC, se sont
développées en RDC vers les années 1990, dans le secteur
informel. Elles sont l'oeuvre, dans leur quasi-totalité, des
organisations non gouvernementales et d'initiatives locales de
développement.
d) De 2003 à nos jours
L'environnement microfinancier congolais s'est sensiblement
modifié avec l'arrivée sur le marché des structures
professionnelles, généralement issues de programmes avec les
partenaires au développement. Ainsi, la coopération canadienne,
dans le cadre de l'exécution du programme de renforcement des services
financiers adaptés aux besoins des femmes de la RDC, par son agent
d'exécution SOCODEVI, a créé deux mutuelles
d'épargnes et de crédit à Kinshasa. Ces mutuelles
d'épargne et de crédit ont été
agréées par la Banque Centrale du Congo le 19 novembre 2003.
Il y'a également lieu de relever que l'USAID, dans le
cadre de la promotion du secteur de la microfinance congolais, a amené
des ONG internationales, telles que la FINCA et l'HOPE international, à
s'installer à Kinshasa. Avec le concours de SOCODEVI, l'USAID a
cofinancé la création de deux mutuelles d'épargne et de
crédit à Kikwit et à Mbandaka.
21
21
I.3.4.2. Situation actuelle
La crise économique, qui sévit en RDC depuis
plus d'une décennie, a laissé des séquelles sur le
système financier de ce pays :
- la faillite des banques commerciales,
contrôlées par l'Etat, et l'essoufflement de celles à
capitaux privés ;
- la réduction significative des activités des
institutions financières non bancaires ;
- le ralentissement sensible de l'activité des COOPEC
en matière de collecte de l'épargne et de distribution de
crédits.
En outre, un bref aperçu de l'organisation du
système bancaire congolais a permis de dégager deux constats :
une couverture bancaire insuffisante du pays et des distorsions dans
l'implantation provinciale des guichets des banques commerciales. Ces constats
ont rendu pressant la nécessité de promouvoir des structures
alternatives de financement capables d'assurer la mobilisation de la petite
épargne, d'octroyer des microcrédits en milieu rural et urbain
défavorisés, et de créer des conditions d'une insertion
progressive du secteur informel dans l'économie formelle.
Par ailleurs, de nombreux ménages, confrontés au
problème de proximité, ont entrepris des nouvelles
activités capables de générer des revenus. Cette situation
les a amenés à concevoir des microprojets en quête de micro
financements. En réponse à ces attentes, on a assisté
à l'éclosion d'une catégorie d'institutions
chargées de mobiliser des ressources, tant internes qu'externes, et
capables d'octroyer des micros crédits. Ces institutions ont
commencé à offrir des services financiers de crédits et /
ou d'épargne aux personnes les plus démunies et ne pouvant
accéder aux avantages du système bancaire classique.
De manière générale, les acteurs
impliqués dans ce secteur en République Démocratique du
Congo sont :
- des individus ou des groupes de base
bénéficiaires des services de micro finance ; - des
Systèmes Financiers Décentralisés (SFD) formels et semi-
formels ;
- des bailleurs de fonds qui interviennent soit dans la
promotion de ces SFD au niveau du renforcement des capacités, soit dans
les actions desdits SFD sur terrain, par l'octroi de financement ;
22
23
22
- le gouvernement, en l'occurrence le Ministère de
l'Industrie, Petites et Moyennes entreprises et la Banque Centrale du Congo.
Les institutions du système financier
décentralisé opérant en RDC offrent plusieurs types de
produits financiers et le travail abattu par elles a donné au secteur de
la microfinance une grande ampleur, en raison notamment de sa capacité
de créer des emplois et des revenus.
Pour illustrer ces propos, voyons quelques
éléments structurels tirés de l'enquête menée
par la Banque Centrale Congo auprès des institutions financières
de proximité de la ville-province de Kinshasa et des provinces du
Bandundu et du Bas Congo, au 30 juin 2005. En ce qui concerne la
répartition géographique du crédit, les zones urbaines
sont desservies à concurrence de 97% contre 3% pour les zones rurales.
Quant à la distribution par secteur d'activité, l'enquête
révèle que 66% des crédits sont alloués au secteur
commercial, 16% à l'agriculture et 18% aux autres secteurs.
Enfin, l'approche « gender » donne une
répartition de l'ordre de 39% des crédits aux hommes contre 61%
aux femmes. L'épargne mobilisée par ces institutions au cours de
ce même exercice s'élève à CDF 308.4 millions et le
volume de crédit distribué se chiffre à CDF 665 millions,
dont 415.9 millions au moins provenant des bailleurs de fonds.
Hormis les trois provinces dont il est question dans le
paragraphe précédent, à l'Est de la RDC, la population,
appauvrie par la crise que traverse le pays, a développé de
nouveaux comportements, parmi lesquels des mécanismes financiers, qui
lui ont permettent de survivre.
En effet, à l'Est de la RDC, particulièrement au
Kivu, les acteurs de l'économie populaire s'étaient mis en
intense activité pour résister dans un contexte social et
macroéconomique désastreux.
On peut ainsi remarquer entre autres :
23
- de petits marchands qui vendent la journée en monnaie
locale, et apprenant à garder le soir la marchandise en lieu et place de
la monnaie qui, le matin suivant, peut dévaluer. Cet exercice a
été renforcé par la libéralisation du dollar, une
monnaie stable, qui a succédé au stockage des produits ou de la
marchandise. Aujourd'hui, dans certains milieux, les prix se fixent en dollar
;
- de petits commerçants qui s'organisent en tontines
pour s'octroyer des crédits rotatifs ; - des groupes qui mettent sur
pied un système de « Likelemba » ou « Kinkudimba
»
(ristourne) pour des avances rotatives et pour la constitution
d'une petite caisse
commune gardée par un membre ;
- le recours au système de troc et de crédit en
nature a pris de l'ampleur au sein des groupes et des associations dans
plusieurs milieux (ex : crédit tôle remboursable en café,
crédit chèvre remboursable en chèvre, crédit
matériel remboursable en nature...) ;
- des ONG, associations et églises introduisent des
crédits sociaux dans les milieux frappés par des calamités
(ex : habitat à Goma, femmes violées, sidéens,
démobilisés et les enfants de la rue) ;
Ces multiples initiatives de lutte quotidienne de la
population pour la survie sont devenues propices au développement des
microsystèmes financiers. Différents acteurs bâtissent des
mécanismes (monétaires et non monétaires) réalistes
et ajustés aux activités économiques et financières
de la population à la base.
De ces mécanismes naissent de nouvelles formes de
services microfinanciers à la base offertes par des églises, des
organisations d'appui laïque, des fédérations d'organisation
de base, des partenaires extérieurs et même des organismes
humanitaires. Une enquête menée sur 9 organisations
révèle que ces dernières encadrent pour le moment 7.080
groupes emprunteurs clients d'en moyenne 7 personnes. Cela signifie qu'à
l'heure actuelle, plus de 35.400 personnes travaillent avec ces crédits.
Ainsi, 247.800 personnes bénéficient directement des actions de
ces organisations pour un montant de 2.891.159 dollars. Ces chiffres, bien que
partiels, montrent un certain dynamisme dans le secteur de la microfinance et
prouvent à suffisance que ce secteur est porteur d'espoir et qu'il
mérite une attention particulière de tous.
24
24
22
Structure d'encadrement et encadrement
institutionnel
En vue de trouver des solutions aux problèmes qui leur
sont communs, ces coopératives et d'autres institutions de
microcrédits, ont des réseaux d'encadrement tels que :
- Le réseau groupe d'acteurs de microfinance de
sud-ouest, GAMF en sigle, qui est un réseau local ;
- Le Regroupement des Institutions du système de
Financement Décentralisé au Congo, RIFIDEC en sigle, une
émanation de la coopération technique allemande,
créé en l'an 2000 et qui poursuit deux principaux objectifs,
à savoir :
1. Assurer la défense des intérêts des
opérateurs du système de financement décentralisé
;
2. Renforcer les capacités institutionnelles de ses
membres à travers des formations des échanges d'informations, des
appuis techniques et des conseils. - Le forum de la microfinance du Bas- Congo,
FOMIF Bas- Congo en sigle ; - Le forum de la microfinance du Bandundu, FOMIF
Bandundu en sigle.
Ces deux derniers ont pour but de :
1. Défendre et protéger les intérêts
des systèmes financiers décentralisés ;
2. Fournir un cadre de formation, d'information et
d'étude ;
3. Construire une vision commune et élaborer un plan
pour le développement efficient de la microfinance dans la province ;
4. Améliorer le taux de pénétration.
L'encadrement institutionnel est assuré par la Banque
Centrale du Congo. En effet, le secteur de la microfinance est devenu un outil
d'émancipation économique et social. L'institut
d'émission, par la sous direction chargée de la microfinance,
mise en place au mois de septembre 2000, a résolu d'y porter un
intérêt particulier. C'est ainsi qu'il a été
assigné à cette dernière les missions ci-après :
22 RIFIDEC, Rapport annuel des activités 2007,
kinshasa, juillet 2007, pp. 11-15.
25
25
- Dresser le diagnostic du secteur et constituer une base de
données fiables et actualisées ;
- Vérifier et contrôler la conformité des
opérations aux instructions réglementaires y relatives ;
- S'assurer de la régularité de la gestion
interne et de la conformité des activités des institutions du
système financier décentralisé aux dispositions
légales en la matière.
Par ailleurs, à côté de ses missions de
supervision, de contrôle et de réglementation du secteur, la
Banque Centrale du Congo poursuit entre autres les objectifs spécifiques
suivants :
- La promotion, la rationalisation et la rentabilisation du
secteur de la microfinance en RDC ;
- La création d'un système financier de
proximité capable de collecter la petite épargne et d'octroyer
des micros crédits, sur une base durable, aux micros entrepreneurs et
aux ménages à faibles revenus.
Ainsi, pour remplir valablement ses tâches et atteindre
les objectifs lui assignés, la sous direction de la microfinance a
arrêté un certain nombre de stratégies destinées
à :
- Formaliser le secteur de la microfinance en le dotant d'un
cadre légal et réglementaire
cohérent et adapté à ses exigences ;
- Assurer l'accessibilité au financement à un
nombre élevé de bénéficiaires ;
- Pérenniser les IMF par l'application de pratiques
financières saines ;
- Professionnaliser les acteurs du secteur de la microfinance.
26
26
CHAPITRE
DEUX. LA COOPERATIVE D'EPARGNE ET DE CREDIT DE
LA COMMUNAUTE EVANGELIQUE DE L'ALLIANCE AU CONGO/MATETE
II.1. Historique et situation géographique
La Coopérative d'Epargne et de Crédit primaire
de la Communauté Evangélique de l'Alliance au Congo, (COOPEC
CEAC), est née à l'initiative des laïcs de ladite
communauté, qui ont pris conscience de la nécessité de
promouvoir les oeuvres sociales au sein de celle-ci, afin de favoriser
l'amélioration des conditions de vie de la population,
particulièrement de leurs adeptes.
A l'instar de la Communauté Baptiste du Congo Ouest
(CBCO), les laïcs de la CEAC, lors du congrès tenu à Tshela
dans le Mayombe au Bas-Congo, en juillet 1979, ont décidé de
créer une COOPEC. Cette idée fut concrétisée le 18
février 1980 à Kinshasa, où la première COOPEC a
été créée sur la deuxième rue, dans le
Quartier Kimbangu, à Bongolo, dans la Commune de Kalamu.
En 1982, la COOPEC CEAC comptait 7 agences, dont une à
Kinshasa et 6 autres dans le Bas-Congo. L'expansion de cette COOPEC a
été rapide dans le sens que les activités de celle-ci,
appelées jadis agences, ont nécessité la mise sur pied
d'une centrale coopérative chargée de coordonner l'ensemble des
activités administratives et financières. Ainsi, la
Coopérative Centrale d'Epargne et de Crédit (COOCEC) a vu le jour
le 13 mars 1982 à Kinshasa. Cette dernière est un réseau
qui coordonne les COOPEC primaires au niveau national. Elle est aussi
coordonnée au niveau continental par l'Association des Centrales des
Coopératives Africaines, qui est gérée par une autre
centrale au niveau mondiale (WOCU).
La COOPEC CEAC a son siège social au Quartier Anunga
n°24, dans la Commune de Matete, dans la Ville de Kinshasa. Sa zone
d'intervention s'étend dans les limites de la Ville de Kinshasa.
27
27
Actuellement, le réseau coopératif
d'épargne et de crédit CEAC et COOCEC compte 22 COOPEC primaires,
dont 10 à Kinshasa (Lemba, Matete, Kingasani, Kimbaseke, Ndjili, Makala,
Mont ngafula, Kintambo, Ozone, Pompage), 3 à Matadi, 3 à Boma et
1 à Kinzanvuete, Moanda, Sekebanza, Inga, Lukula, Tshela.
Les COOPEC primaires ont été
agréées par le gouverneur de la Ville de Kinshasa par
l'Arrêté n°SC/009/BGV/04/TSH du 17 janvier 1991. La COOPEC
CEAC/MATETE est agréée par la loi n°002/2002 du 02
février portant dispositions applicables aux coopératives
d'épargne et de crédit par la Banque Centrale du Congo.
II.2. Organisation
a) Organes
Comme toute coopérative, la COOPEC CEAC poursuit un
objectif : épargner pour prêter, en vue de contribuer à
l'amélioration des conditions socio-économiques de ses membres et
au développement harmonieux du congolais.
La COOPEC CEAC a deux types de membres : les membres
effectifs, qui contribuent à la formation du capital social
initial et les membres auxiliaires, qui ne remplissent pas les
conditions d'adhésion. Elle est pourvue d'une structure ayant des
organes constitutifs, dont la durée du mandat est de trois ans. Il
s'agit de :
· l'Assemblée générale (A.G.),
· le Conseil d'Administration (C.A.),
· le Comité de Surveillance (C.S.),
· la Commission de Crédit (C.C.),
· la Gérance.
Ces organes fonctionnent conformément à leurs
statuts et règlement d'ordre intérieur ainsi qu'à la loi
n°002 du 02 février 2002.
28
28
b) Attributions des organes
L'Assemblée Générale
Organe suprême de la coopérative.
L'Assemblée générale est revêtue des pouvoirs les
plus étendus dans la conception et l'organisation de la
coopérative. Elle est convoquée par le Conseil d'Administration,
qui fixe la date et l'ordre du jour de sa réunion.
Le Conseil d'Administration
Il est composé de cinq administrateurs élus par
l'Assemblée Générale. Ce nombre peut aller jusqu'à
neuf. Aucun salarié de la COOPEC CEAC ne peut en faire partie. Seul, le
Gérant peut en faire partie, mais à titre purement consultatif et
comme secrétaire de la réunion.
Le Conseil d'Administration a le rôle de veiller au bon
fonctionnement et à la bonne gestion de la COOPEC CEAC. Il exerce tous
les pouvoirs, sauf ceux qui sont réservés à
l'Assemblée Générale et à d'autres organes de la
loi.
Le Comité de Surveillance
Le Comité de Surveillance se compose de trois
conseillers élus par l'Assemblée Générale parmi les
membres effectifs de la COOPEC CEAC. Il est chargé de contrôler ou
surveiller les opérations de la COOPEC CEAC.
La Commission de Crédit
Elle est composée de trois commissaires élus
par l'Assemblée Générale et par les membres effectifs,
dont le Gérant est d'office secrétaire. A partir de la politique
de crédit définie par le CA, le rôle de la C.C. est de
gérer la distribution et le remboursement du crédit.
La Gérance
La Gérance comprend le gérant de la COOPEC CEAC
et les employés dépendants du gérant. Le gérant est
nommé par le Conseil d'Administration. Il est chargé de la
gestion courante et de l'exécution des décisions des organes de
la COOPEC CEAC.
29
29
II.3. Ressources financières
Les ressources financières de la COOPEC CEAC sont
gérées par le gérant sous l'autorité du Conseil
d'Administration. Elles sont affectées au fonctionnement de la COOPEC
CEAC et à la réalisation des objectifs statutaires de
celle-ci.
Ces ressources ont pour origines :
· les droits d'adhésion,
· les parts sociales des membres,
· les revenus des opérations de crédits,
· les revenus des placements de la COOPEC CEAC,
· les dons et legs,
· les subventions.
II.4. Relations avec d'autres institutions de
microfinance
Dans le cadre des apports en formation et en subventions, la
COOPEC CEAC/MATETE entretient des relations avec des réseaux et autres
institutions de microfinance. Il s'agit entre autres du Regroupement des
Institutions du système Financier Décentralisé du Congo
(RIFIDEC) et du Programme d'Appui au Secteur de Microfinance (PASMIF).
La COOPEC CEAC n'obtient ces subventions que lorsqu'elle a
prouvé ses compétences en matière de gestion et autres
critères fixés par la centrale.
II.5. Activités
30
30
a) Mobilisation de l'épargne
L'activité principale de la COOPEC CEAC est la collecte
des fonds pour l'épargne et la redistribution des ces fonds sous forme
de prêts (crédits) aux membres. Cette coopérative distingue
les épargnes suivantes:
1. épargne à vue : c'est une
épargne courante qui est déposée par les membres de la
COOPEC CEAC et ne porte pas d'intérêts ;
2. épargne nantie ou indisponible :
elle porte sur les 25% déduit des épargnes ordinaires des membres
avant que ces derniers bénéficient du prêt auprès de
la COOPEC CEAC ;
3. épargne à terme : c'est la partie
de l'argent (épargne) que les membres décident de garder dans
leurs comptes d'épargne pendant au moins trois mois. Cette
épargne est rémunérée de 2,5% par mois ;
4. épargne à la carte : c'est une
épargne journalière déposée à la COOPEC CEAC
par le public, c'est-à-dire les non membres.
Le tableau suivant reprend le volume de chaque type
d'épargne mobilisée par la COOPEC CEAC/MATETE de 2004 à
2007.
Tableau N°1. Types d'épargnes par année et
leurs volumes.
TYPES
D'EPARGNES
|
VOLUME D'EPARGNE EN CDF/ANNEE
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
Epargne à vue
|
2.085.830,16
|
3.919.807,89
|
9.306.688,5
|
9.692.088,95
|
Epargne à terme
|
11.632
|
-
|
1.115.550
|
1.020.000
|
Epargne nantie
|
-
|
-
|
514.647,5
|
165.898,50
|
Epargne à la carte
|
122.315
|
153.265
|
103.555
|
286.280
|
TOTAL
|
2.219.777,16
|
4.073.072,89
|
1.219.105,00
|
11.164.267,45
|
SOURCE : COOPEC CEAC/MATETE 2004, 2005, 2006, 2007.
31
31
La COOPEC-CEAC/MATETE collectait normalement trois types
d'épargnes dont l'épargne à vue, l'épargne à
terme et l'épargne à la carte. A partir de 2006, cette
coopérative a instaurée une quatrième épargne :
l'épargne nantie.
L'épargne à vue est l'épargne la plus
connue. C'est elle qui renfloue mieux la caisse (en moyenne 80% des recettes).
Cette encaisse ne rapporte pas d'intérêt au propriétaire.
Par contre l'épargne à terme, qui rapporte de
l'intérêt, ne ramène pas grand-chose à la caisse.
Pour les années 2006-2007, l'épargne à terme, qui est mal
connu du public, a cédé sa place respectivement à
l'épargne à la carte (2006) et à l'épargne
nantie.
L'épargne à la carte occupe la deuxième
place les trois premières années de notre période
d'étude. L'année 2006 est celle où la participation de ce
type d'épargne est plus faible. L'épargne nantie a
commencé avec beaucoup d'engouement en 2006, et n'a pas su soutenir son
élan en 2007.
La COOPEC CEAC utilise les stratégies suivantes pour
mobiliser l'épargne :
- les messages coopératifs à travers les
églises, les écoles, les marchés, les centres
médicaux et les entreprises ;
- les contacts porte à porte et les messages
sensibilisateurs avec documents écrits à donner aux populations
;
- les dépliants, qui montrent ce que la COOPEC CEAC fait
et sa contribution à la communauté.
b) Octroi du crédit
Les crédits que la COOPEC CEAC octroie à ses
membres sont affectés à différents domaines, notamment
:
0. besoins sociaux : frais médicaux, frais
funéraires, frais scolaires, frais de maternité, frais de voyage,
dot, nourriture, vêtement etc. ;
1. besoins accessoires : fêtes diverses, achats
d'objets de luxe, paiement d'impôt ou d'amende, remboursement des dettes,
etc. ;
2. commerce.
Le commerce a bénéficié d'une
particulière attention des membres suite à la crise
généralisée que connait notre pays. Le secteur informel se
développe et le financement est un bon support pour la poursuite des
activités de ce secteur. Les membres ont sollicité du
crédit soit pour l'acquisition d'un fonds de roulement, le transport des
marchandises, le dédouanement, soit pour le développement d'un
produit ;
32
32
3. industrie et artisanat : achat des matières
premières, acquisition ou adaptation d'un atelier, activité de
production ;
4. agriculture et élevage : achat des semences
sélectionnées, achat d'un champ, achat des outils aratoires,
transport des récoltes, achat d'équipements d'élevage,
aliments pour petits et/ou gros bétails.
Les conditions d'octroie de crédit sont les suivantes :
être membre de la COOPEC CEAC (avoir ouvert un compte)
;
être résident dans le rayon d'action de la COOPEC
CEAC ;
avoir une activité rémunératrice ou un
emploi rémunérateur ;
verser le 1/4 du montant sollicité ;
avoir une ancienneté d'au moins 3 mois ;
ne pas avoir un crédit en cours ;
être âgé d'au moins 15 ans (capable
juridiquement) ;
adresser une demande de crédit au gérant ;
présenter une garantie matérielle
équivalent à 120% du montant sollicité ;
être capable de rembourser le crédit dans un
délai de 12 mois au plus, en payant un intérêt variant de 5
à 25% par mois, selon le but du crédit.
Les taux utilisés suivant les différents domaines
d'activités sont résumés dans le tableau ci-après
:
Tableau N°2 : Révision de taux
d'intérêts sur les crédits octroyés par la COOPEC
CEAC
BUT DU CREDIT
|
TAUX MENSUEL DU CREDIT
|
Ordinaire
|
Eclair
|
Agent
|
Initial
|
Révisé
|
Initial
|
Révisé
|
Initial
|
Révisé
|
Commerce
|
5%
|
15%
|
12%
|
25%
|
5%
|
5%
|
Industrie et artisanat
|
5%
|
15%
|
12%
|
25%
|
5%
|
5%
|
Besoins sociaux
|
10%
|
20%
|
12%
|
25%
|
5%
|
5%
|
Besoins accessoires
|
10%
|
25%
|
12%
|
25%
|
5%
|
5%
|
SOURCE : COOPEC CEAC/MATETE, 2004.
Ces taux ont été révisés
uniquement pour les membres ne prestant pas au sein de la COOPEC CEAC.
33
33
En ce qui concerne la garantie, la COOPEC CEAC se base plus
sur la personnalité de l'emprunteur, c'est-à-dire sa
solvabilité, son honorabilité et son respect des engagements,
bref sur la confiance que la COOPEC CEAC a vis-à-vis de l'emprunteur.
Toutefois, pour couvrir ou minimiser les risques, cette coopérative
recourt aux formes de garanties suivantes : aval, gage et hypothèque.
Quant au remboursement des prêts, il se fait à
l'échéance, ou sur base de l'épargne à la carte. Ce
remboursement se fait exclusivement en espèces ou par chèque
bancaire.
Le calcul des intérêts se fait par la
méthode dégressive, c'est-à-dire que le calcul de
l'intérêt tient compte du capital restant dû à chaque
échéance. Cela se calcule par la formule suivante :
Intérêt =
Le temps est exprimé en nombre de jours.
Tout membre qui sollicite un prêt à la
coopérative doit remplir un formulaire de demande de crédit, qui
est disponible chez le gérant. Ce formulaire doit être rempli par
le membre lui-même. Si le membre est illettré, un ami ou un parent
à lui, qui est lettré, le rempli pour lui et ce dernier y appose
son empreinte digitale.
Le formulaire de demande de crédit est remplacé
par un document appelé « la reconnaissance de dette et d'engagement
au remboursement de crédit » et qui se présente comme suit
:
34
34
COOPEC-CEAC
COMMUNE DE MATETE
RECONNAISSANCE ET ENGAGEMENT AU REMBOURSEMENT DE
CREDIT
Moi, , domicilié sur l'avenue n° ,
Quartier ., Commune de , fils de
Secteur de , Territoire de ., District de
, Province de , reconnais avoir reçu de la COOPEC
CEAC,
un crédit de $US . Ce crédit sera
augmenté
des intérêts de $US.
L'échéance convenue est de ..
. mois soit du ./ / au / /
remboursement mensuel est de $US (capital +
intérêt). J'accepte des poursuites juridiques en cas de non
respect de cet engagement.
Fait à Kinshasa, le / / .
L'Emprunteur Le Gérant
Pour la législation de la
commune
Ce document reste chez le gérant avec la fiche de
crédit ainsi que la quittance. La réalisation de cette
opération fait appel à l'établissement de la fiche de
crédit. La fiche de crédit est un document qui enregistre
l'identité de l'emprunteur et le suivi des opérations de
prêt et du remboursement. Elle est gardée à la COOPEC, chez
le gérant.
35
35
CHAPITRE TROIS. DEROULEMENT DE LA RECHERCHE
III.1. Population d'enquête et
échantillon
Notre population d'enquête comprend toute personne ayant
une relation quelconque avec la COOPEC CEAC ou se trouvant dans le champ
d'action de celle-ci. De cette population, nous avons tiré, au hasard,
un échantillon de cinquante personnes. Les caractéristiques de
cet échantillon sont présentées ci-dessous :
Selon le sexe, 35 sujets (70%) sont de sexe masculin et 15
autres (30%) sont de sexe féminin.
Tableau 1. Répartition des
enquêtés par âge
Age / an
|
Nombre
|
Pourcentage
|
25 - 35
|
18
|
36
|
36 - 46
|
14
|
28
|
47 - 57
|
13
|
26
|
58 et plus
|
5
|
10
|
TOTAL
|
50
|
100
|
En rapport avec l'âge, on observe, selon les tranches
d'âge fixées, que la majorité des enquêtés ont
un âge compris entre 25 et 35 ans. Au-delà de cette tranche
d'âge, les effectifs des enquêtés vont
décroissant.
36
36
Tableau 2. Répartition des
enquêtés selon la profession
Profession
|
Nombre
|
Pourcentage
|
Commerçant
|
16
|
32
|
Fonctionnaire de l'Etat
|
8
|
16
|
Agent d'une entreprise privée
|
5
|
10
|
Enseignant
|
13
|
26
|
Artisan
|
5
|
10
|
Autres
|
3
|
6
|
TOTAL
|
50
|
100
|
Il ressort de ce tableau que la majorité des
enquêtés sont des commerçants et que d'autres ont diverses
professions dont celui d'enseignant vient en tête.
Tableau 3. Répartition des
enquêtés selon le niveau d'études
Niveau d'études
|
Nombre
|
Pourcentage
|
Primaire
|
3
|
6
|
Secondaire/professionnel
|
19
|
38
|
Universitaire/supérieur
|
27
|
54
|
Néant
|
1
|
2
|
TOTAL
|
50
|
100
|
Ce tableau indique qu'un peu plus de la moitié des
enquêtés ont un niveau d'étude universitaire ou
supérieur et qu'un nombre non négligeable de ces
enquêtés a fait des études secondaires ou
professionnels.
37
37
Tableau 4. Répartition des
enquêtés selon le nombre de personnes à
charge
Personnes à charge
|
Nombre
|
Pourcentage
|
Aucune
|
14
|
28
|
1 - 6
|
25
|
50
|
7 - 12
|
8
|
16
|
13 - 18
|
3
|
6
|
TOTAL
|
50
|
100
|
Les données de ce tableau ci-dessus montrent que la
moitié des enquêtés prennent en charge 1 à 6
personnes et qu'un nombre non négligeable de ces enquêtés
n'a aucune personne en charge.
III. 2. Elaboration du questionnaire
Pour récolter les données de notre enquête
sur terrain, nous avons élaboré un questionnaire comprenant 25
questions dont 5 questions d'identification des enquêtés et 20
questions de l'enquête proprement dite.
Les questions relatives à l'identification des
enquêtés étaient fermées, tandis que celles ayant
trait à l'enquête proprement dite étaient soit à la
fois fermées et ouvertes, soit ouvertes.
38
38
III. 3. Administration du questionnaire
Pour administrer notre questionnaire, nous nous rendions dans
la commune retenue pour l'enquête.
Concernant la façon dont nous avons
procédé pour questionner les enquêtés, à
certains de ceux-ci, nous posions les questions en lingala et transcrivions
leurs réponses sur le protocole en français ; à d'autres,
nous remettions le questionnaire qu'ils remplissaient eux-mêmes en
français soit avec notre assistance, soit eux-mêmes.
III.4. Difficultés rencontrées
Bien qu'ayant obtenu l'aval du gérant de la COOPEC CEAC
de Matete pour effectuer notre enquête et portant une attestation de
recherche reçue des autorités académiques des
Facultés Catholiques des Kinshasa et une recommandation d'un
réseau de microfinance, nous avons été butée
à quelques cas de méfiance, voire de refus de dialogue de la part
des enquêtés.
Certaines personnes manifestaient une résistance pour
répondre à certaines questions qu'ils considéraient comme
confidentielles. Nous avions tout fait pour transcender ces méfiances,
résistance et refus.
39
39
III.5. Dépouillement des données
Nous avons dépouillé les données de notre
enquête en utilisant l'analyse de contenu. Cette technique permet de
classifier les informations selon leurs contenus.
Pour faciliter l'interprétation des contenus des
réponses des enquêtés, nous avons quantifié ces
contenus en chiffres absolus, puis transformé ces derniers en
pourcentages.
40
40
CHAPITRE QUATRE. PRESENTATION, ANALYSE
ET INTERPRETATION DES RESULTATS
IV.1. Activités exercées
En ce qui concerne l'activité exercée, nous
n'avons posé qu'une seule question aux enquêtés. Cette
question est la suivante : quelle activité exercez-vous ?
Tableau 1. Réponses des enquêtés
relatives aux activités qu'ils exercent
Activités
|
N.
|
%
|
Aucune
|
4
|
8
|
Commerce
|
22
|
44
|
Ouvrier
|
7
|
14
|
Enseignant
|
7
|
14
|
Opérateur de cabine publique
|
4
|
8
|
Chauffeur de taxi
|
3
|
6
|
Autres
|
3
|
6
|
TOTAL
|
50
|
100
|
Ce tableau montre que les enquêtés exercent
diverses activités et que le commerce est de loin en tête de ces
activités. Cette situation peut s'expliquer par l'insuffisance des
emplois en RDC et le fait que le commerce est une activité de
prédilection pour plusieurs congolais.
41
41
IV.2. Source de revenu
A propos de la source de revenu, nous avons posé aux
enquêtés la question suivante : quelle est votre principale source
de revenu ?
Tableau 1. Les sources de revenu des
enquêtes
Sources
|
F.
|
%
|
Salaire
|
41
|
74,5
|
Don
|
6
|
11
|
Loyer
|
2
|
3,6
|
Photographie
|
4
|
7,3
|
Crédit reçu de la COOPEC CEAC
|
2
|
3,6
|
TOTAL
|
55
|
100
|
Les données de ce tableau montrent que les
enquêtés ont cinq principales sources de revenu et que le salaire
est la plus importante de ces sources. De quoi dire que le commerce, qui est en
tête des activités exercées par les enquêtés,
a été financé par l'emploi salarié.
IV.3. Connaissance de la COOPEC CEAC/ Matete
Au sujet de la connaissance de la COOPEC CEAC/Matete, les
questions suivantes ont été posées aux
enquêtés :
42
42
1) connaissez-vous la COOPEC CEAC/ Matete ?;
2) si oui, comment l'avez-vous connue ?;
3) si oui, quelle est sa mission ?;
4) si oui, avez-vous déjà sollicité un
microcrédit auprès de la COOPEC
CEAC/Matete ?;
5) si oui, pourquoi ?;
6) si oui, l'avez-vous reçu ?;
7) si oui, quel est le montant de ce microcrédit ?;
8) si oui, combien de fois avez-vous reçu ce
microcrédit ?;
9) si oui, avez-vous su rembourser ce microcrédit
à échéance ?;
10) si non, pourquoi n'avez-vous pas su rembourser ce
microcrédit à échéance ?;
11) si oui, avez-vous réalisé des
bénéfices avec ce microcrédit ?;
12) si oui, que faites-vous avec les bénéfices de
ce microcrédit ?;
13) si non, pourquoi n'avez-vous pas réalisé des
bénéfices ?;
14) si oui, vos conditions de vie ont-elles changé
grâce au microcrédit ?;
15) si oui, comment ?;
16) si non, pourquoi ?
Question 1. Connaissez-vous la COOPEC CEAC/Matete
?
A cette question, tous les 50 sujets (100%) ont répondu
par l'affirmative. Cela
s'explique par le fait que notre lieu de recherche était
la COOPEC CEAC/Matete.
43
43
Question 2. Si oui, comment l'avez-vous connue
?
Tableau 1. Moyens de connaissance de la COOPEC
CEAC/Matete par les enquêtés
Moyens
|
N.
|
%
|
Connaissance personnelle
|
15
|
29,4
|
Au travers un proche
|
18
|
35,3
|
Au travers un membre de la COOPEC CEAC/Matete
|
13
|
25,5
|
Par une Eglise CEAC
|
4
|
8
|
TOTAL
|
50
|
100
|
L'examen de ce tableau indique que la connaissance personnelle,
un proche et un membre de la COOPEC CEAC/Matete sont les principaux moyens par
lesquels les enquêtés ont connu cette dernière.
Question 3. Si oui, quelle est sa mission
?
Tableau 2. La mission de la COOPEC CEAC/Matete selon
les enquêtés
Mission
|
F.
|
%
|
Susciter l'épargne
|
21
|
38,9
|
Accorder des crédits
|
19
|
35,1
|
Lutter contre la pauvreté
|
14
|
26
|
TOTAL
|
54
|
100
|
44
44
Il ressort de l'examen de ce tableau que les
enquêtés attribuent à la COOPEC CEAC/Matete beaucoup plus
les faits de susciter l'épargne et d'accorder des crédits que la
lutte contre la pauvreté comme missions.
Question 4. Si oui, avez-vous déjà
sollicité un microcrédit auprès de la COOPEC CEAC/Matete
?
A cette question, 42 sujets (84%) ont répondu par
l'affirmative et 8 autres (16%) ont donné une réponse
négative.
Question 5. Si oui, pourquoi ?
Tableau 3. Raison de la sollicitation du
microcrédit à la COOPEC CEAC/Matete
Raisons
|
F.
|
%
|
Augmenter le capital de mon commerce
|
26
|
61,9
|
Commencer un commerce
|
2
|
4,8
|
Financer une activité rémunératrice
|
5
|
11,9
|
Réfectionner une école
|
3
|
7,1
|
Améliorer les conditions de vie de ma famille
|
4
|
9,5
|
Sans réponse
|
2
|
4,8
|
TOTAL
|
42
|
100
|
Les données de ce tableau montrent que plusieurs
raisons ont été à la base de la sollicitation du
microcrédit à la COOPEC CEAC/Matete par les
enquêtés. La plus importante de ces raisons est l'exercice du
commerce.
45
45
Question 6. Si oui, l'avez-vous reçu
?
Répondant à cette question, tous les
enquêtés (42) qui nous ont confié qu'ils ont
déjà sollicité un microcrédit à la COOPEC
CEAC/Matete ont répondu par l'affirmative.
Question 7. Si oui, quel est le montant de ce
microcrédit ?
Sur la totalité des enquêtés (42) qui ont
répondu par l'affirmative à la question 4, 2 n'ont pas
donné le montant du microcrédit reçu. Le tableau
ci-après donne les montants du microcrédit reçu par les 40
autres enquêtés.
Tableau 4. Montants du microcrédit reçu
par les enquêtés de la COOPEC CEAC/Matete
Montant ($)
|
N.
|
%
|
10.000
|
1
|
2,5
|
5.000
|
3
|
7,5
|
2.500
|
3
|
7,5
|
2.000
|
1
|
2,5
|
1.500
|
2
|
5
|
1.000
|
18
|
45
|
850
|
1
|
2,5
|
500
|
4
|
10
|
200
|
4
|
10
|
150
|
3
|
7,5
|
TOTAL
|
40
|
100
|
46
46
Il ressort de ce tableau que les montants du microcrédit
reçu par les enquêtés de la COOPEC CEAC/Matete varient
entre 150 et 10.000$ US et que la grande majorité de ces
enquêtés ont reçu 1000$ US.
Question 8. Si oui, combien de fois avez-vous
reçu ce microcrédit ?
A cette question, n'ont répondu que ceux qui avaient
sollicité un microcrédit. Tableau 5. Fréquence
d'obtention du microcrédit
Fréquence
|
N.
|
%
|
1 - 2 fois
|
27
|
64,3
|
3 - 4 fois
|
9
|
21,4
|
5 - 6 fois
|
5
|
11,9
|
Plusieurs fois
|
1
|
2,4
|
TOTAL
|
42
|
100
|
Ce tableau indique que plus de la moitié des
enquêtés ont déjà reçu au moins une fois un
microcrédit à la COOPEC CEAC/Matete.
Question 9. Si oui, avez-vous su rembourser ce
microcrédit à échéance ?
A cette question, 2 sujets (4,8%) ont répondu par la
négative contre 40 autres (95,2%) qui ont donné une
réponse affirmative.
47
47
Question 10. Si non, pourquoi n'avez-vous pas su
rembourser ce microcrédit à échéance
?
Par rapport à cette question, les 2 sujets qui ont
répondu par la négative à la question
précédente se sont justifiés en disant qu'ils avaient
affecté le microcrédit aux dépenses imprévues.
Question 11. Si oui, avez-vous réalisé
des bénéfices avec ce microcrédit ?
Tableau 6. Réponses relatives à la
réalisation des bénéfices avec le microcrédit
reçu par les enquêtés
Réponses
|
N.
|
%
|
Oui
|
33
|
78,6
|
Non
|
4
|
9,5
|
Aucune
|
5
|
11,9
|
TOTAL
|
42
|
100
|
L'examen de ce tableau montre que la grande majorité
des enquêtés ont réalisé des bénéfices
avec le microcrédit reçu de la COOPEC CEAC/Matete.
Question 12. Si oui, que faites-vous avec les
bénéfices de ce microcrédit ?
La réponse à cette question n'a
été donnée que par les 33 enquêtés(78,6) qui
ont répondu par l'affirmative à la question
précédente.
48
48
Tableau 7. Utilisations des bénéfices du
microcrédit reçu par les enquêtés
Utilisations
|
F.
|
%
|
Dépenses personnelles
|
12
|
33,3
|
Epargne
|
1
|
2,8
|
Création des projets/ Réinvestissement dans
d'autres activités
|
11
|
30,6
|
Remboursement du crédit
|
2
|
5,5
|
Augmentation du capital de commerce
|
10
|
27,8
|
TOTAL
|
36
|
100
|
Il ressort de ce tableau que les enquêtés
utilisent les bénéfices des activités qu'ils exercent avec
le crédit reçu d'une manière variée. Les plus
grandes affectations de ces bénéfices sont les dépenses
personnelles, le réinvestissement dans d'autres activités ou la
création des projets et l'augmentation du capital de commerce.
Question 13. Si non, pourquoi n'avez-vous pas
réalisé des bénéfices ?
A cette question, n'ont répondu que les 4
enquêtés (9,5%) qui ont donné une réponse
négative à la question 11. Deux de ces enquêtés se
sont justifiés en disant qu'ils n'ont jamais exploité ce
microcrédit et les 2 autres se sont justifiés en disant qu'ils
n'ont jamais réussi dans toutes les activités
créées grâce au microcrédit reçu de la COOPEC
CEAC/Matete.
49
49
Question 14. Si oui, vos conditions de vie ont-elles
changé grâce au microcrédit ?
N'ont répondu à cette question que les 33
enquêtés (78,6%) qui ont dit qu'ils ont réalisé des
bénéfices avec le microcrédit reçu.
Tableau 9. Avis sur le changement des conditions de
vie grâce au microcrédit
Avis
|
N.
|
%
|
Oui
|
26
|
78,7
|
Non
|
3
|
9,1
|
Aucune réponse
|
4
|
12,1
|
TOTAL
|
33
|
100
|
L'examen de ce tableau indique que la grande majorité
des enquêtés qui nous ont confié qu'ils ont
réalisé des bénéfices avec le microcrédit
reçu affirment que leurs conditions de vie ont changé grâce
à ce microcrédit.
50
50
Question 15. Si oui, comment ?
Tableau 9. Réponses relatives au changement des
conditions vie des enquêtés grâce au microcrédit
reçu
Réponses
|
F.
|
%
|
Sans réponse
|
10
|
24,4
|
Evolution du commerce exercé
|
3
|
7,3
|
Acquisition d'un terrain
|
7
|
17,1
|
Paiement des frais divers
|
8
|
19,5
|
Satisfaction des besoins familiaux
|
10
|
24,4
|
Exercice des diverses activités
|
3
|
7,3
|
TOTAL
|
41
|
100
|
Bien que certains enquêtés n'ont pas donné
les raisons qui justifient le changement de leurs conditions de vie grâce
au microcrédit reçu, ce tableau montre que la majorité des
enquêtés ont modifié leurs conditions de vie de plusieurs
manières, en l'occurrence par la satisfaction des besoins familiaux, le
paiement de divers frais et l'acquisition d'un terrain.
Question 16. Si non, pourquoi ?
Tableau 10. Réponses relatives au
non-changement des conditions de vie grâce au microcrédit
reçu
51
51
Réponses
|
F.
|
%
|
Lutte pour la survie
|
1
|
16,7
|
Affectation du prêt au paiement du loyer
|
2
|
33,3
|
Instabilité de la situation économique de la RDC
|
3
|
50
|
TOTAL
|
6
|
100
|
L'instabilité de la situation économique de la
RDC ressort de ce tableau comme la principale raison du non changement des
conditions de vie des enquêtés qui nous ont dit que leurs
conditions de vie n'ont pas changé en dépit du
microcrédit.
Tous les enquêtés connaissent la COOPEC
CEAC/Matete. Cette connaissance s'est faite essentiellement par trois moyens :
1) la connaissance personnelle, 2) un proche et 3) un membre de cette
coopérative. Il n'y a rien d'étonnant à ce sujet
dès lors que la COOPEC CEAC/Matete a été notre champ
d'investigation.
S'agissant de la mission de la COOPEC CEAC/Matete, les
enquêtés perçoivent cette dernière comme une
organisation de lutte contre la pauvreté et surtout d'octroi des
microcrédits et d'incitation à l'épargne. D'où la
quasi-totalité des enquêtés ont déjà
sollicité et obtenu un microcrédit auprès de cette
organisation au moins une fois. Ces microcrédits sont
généralement utilisés dans des activités
commerciales. Le montant général de ces microcrédits est
1.000$ que les enquêtés arrivent souvent à rembourser
à échéance.
La majorité des enquêtés ont
réalisé des bénéfices avec les microcrédits
reçu, bénéfices qu'ils affectent
généralement aux dépenses personnelle, au
réinvestissement dans d'autres activités et à
l'augmentation du capital de commerce. D'où le changement des conditions
de vie de plusieurs enquêtés, changement traduit notamment par la
satisfaction des besoins familiaux, le paiement de différents frais et
l'acquisition d'un terrain.
52
52
IV. 4. Perception du microcrédit octroyé
par la COOPEC CEAC /Matete
Concernant la perception du microcrédit octroyé
par la COOPEC CEAC/Matete, nous avons posé aux enquêtés une
seule question : comment trouvez-vous le microcrédit qu'octroie la
COOPEC CEAC/Matete à la population de Kinshasa ?
Tableau 1. Perceptions du microcrédit
octroyé par la COOPEC CEAC/Matete par les
enquêtés
Perceptions
|
F.
|
%
|
Sans réponse
|
9
|
17
|
Un moyen d'améliorer les conditions de vie des pauvres
|
19
|
35,8
|
Il est insuffisant
|
3
|
5,7
|
Il a un taux très élevé de remboursement
à court échéance
|
4
|
7,5
|
Utile pour entreprendre des activités
|
18
|
34
|
TOTAL
|
53
|
100
|
La lecture des données de ce tableau indique que le
microcrédit octroyé par la COOPEC CEAC/Matete est
généralement perçu comme moyen d'amélioration des
conditions de vie des pauvres et utile pour entreprendre des
activités.
Ce constat s'explique dans un environnement
caractérisé par la pauvreté et le chômage, comme
c'est bien le cas en RDC. En effet, dans ce pays, la majorité de la
population n'a pas un emploi salarié et vit dans la pauvreté.
Plusieurs salariés ont des salaires de misère et la majeure
partie de la population vit dans des conditions inhumaines. D'où le
microcrédit est perçu comme une planche de salut.
53
53
IV. 5. Suggestions pour améliorer le
fonctionnement de la COOPEC CEAC/ Matete
A ce sujet, nous avons posé une seule question aux
enquêtés. Cette question est la
suivante : que pouvez-vous suggérer pour
améliorer le fonctionnement de la COOPEC CEAC/Matete ?
Tableau 1. Suggestions des enquêtés pour
améliorer le fonctionnement de la COOPEC CEAC/Matete
Suggestions
|
F.
|
%
|
Aucune
|
3
|
5
|
Intensifier les actions de la COOPEC CEAC/Matete
|
15
|
24,5
|
Baisser le taux d'intérêt
|
14
|
22,9
|
Faciliter l'adhésion à la COOPEC CEAC/Matete
|
7
|
|
Faciliter la prise en charge des clients de la COOPEC
CEAC/Matete
|
5
|
8,1
|
Améliorer les conditions de sécurité des
clients de la COOPEC CEAC/Matete
|
3
|
5
|
Encadrer les clients dans la gestion du crédit
octroyé
|
3
|
5
|
Augmenter le montant du crédit octroyé
|
9
|
14,7
|
Augmenter la durée de l'échéance de
remboursement du crédit
|
2
|
3,3
|
TOTAL
|
61
|
100
|
Huit propositions ressortent de ce tableau comme moyens pour
améliorer le
fonctionnement de la COOPEC CEAC/Matete. De ces propositions,
les plus citées sont l'intensification des actions de cette
coopérative et la baisse du taux d'intérêt de celle-ci.
54
54
Ces résultats tiennent, comme dit plus haut, à
la pauvreté généralisée en RDC. Il nous semble par
conséquent inutile de nous y attarder pour éviter des redites.
55
55
CONCLUSION
Au terme de notre travail relatif à la microfinance et
le développement socio-économique de la ville de Kinshasa : cas
de la Coopérative d'Epargne et de Crédit de la Communauté
Evangélique de l'Alliance au Congo de la Commune de Matete, il est
impérieux de tirer une conclusion.
Cette conclusion est faite en deux volets. D'abord, nous
établissons un constat sur la COOPEC CEAC/Matete ; ensuite, nous
formulons quelques recommandations.
Après avoir effectué une enquête sur un
échantillon de 50 membres de la COOPEC CEAC/Matete, nous pouvons dire
que l'absence d'un travail rémunérateur, la baisse des
activités quotidiennes, l'instabilité macroéconomique, le
manque de suivi des bénéficiaires des microcrédits, le
désengagement des autorités politico-administrative et
l'instabilité des institutions de l'Etat favorisent la
dégradation du niveau de vie des ménages, déjà
pauvres, de la ville de Kinshasa.
Il sied de souligne qu'en dépit des dépenses
qu'effectuent les bénéficiaires des microcrédits, les
ménages pauvres arrivent à couvrir leurs besoins socio-familiaux
et à payer leurs frais et charges, réalisant ainsi, tant soit
peu, l'amélioration de leurs conditions de vie. Grâce aux
microcrédits qui leur sont accordés, ces ménages arrivent
à réaliser des bénéfices par rapport aux diverses
activités et surtout de commerce qu'ils exercent. L'amélioration
des conditions de vie reste leurs priorités, d'autant qu'ils sont et
demeurent affectés par le chômage, qui sévit dans notre
pays.
La raison majeure pour laquelle les
bénéficiaires du microcrédit demandent du crédit
est le commencement d'un commerce ou d'une activité qui rapporte des
bénéfices.
Nous avons aussi relevé que les
bénéficiaires des microcrédits avaient un crédit
moyen de 1000$ US et réalisaient des
bénéfices. Ces derniers sont généralement
affectés aux dépenses personnelles, et au réinvestissement
dans le capital du commerce et d'autres activités. Ces
microcrédits sont généralement remboursés à
échéance.
56
56
De ce qui précède, nous pouvons affirmer que
l'hypothèse de notre travail, selon laquelle le crédit de la
COOPEC CEAC/Matete améliorerait significativement les conditions de vie
des ménages pauvres de la ville de Kinshasa, est confirmée.
Nous avons aussi constaté qu'après l'octroi du
microcrédit, la COOPEC CEAC/Matete abandonne les
bénéficiaires de ce microcrédit à eux-mêmes,
alors qu'ils devraient bénéficier d'un encadrement ou d'un suivi
de sa part. Etant donné qu'en dépit de ce manque d'encadrement ou
suivi, comme dit plus haut, les enquêtés arrivent en
général à améliorer leurs conditions de vie, notre
deuxième hypothèse selon laquelle le manque d'encadrement du
crédit serait la cause du non amélioration des conditions de vie,
est infirmée.
Notons en passant que l'amélioration des conditions de
vie grâce à la microfinance dépend des facteurs comme la
source de revenu, le montant du crédit, le taux d'intérêt
débiteur, le niveau de revenu, et le secteur d'affectation du
crédit ou du microcrédit.
Ainsi, une politique susceptible d'améliorer le
fonctionnement de la COOPEC CEAC/ Matete consisterait, comme l'ont
suggéré les enquêtés, à intensifier les
actions de cette dernière, à baisser son taux
d'intérêt, à améliorer les conditions de
sécurité des ses clients, à encadrer ces derniers dans la
gestion du microcrédit octroyé, et à augmenter la
durée de l'échéance du remboursement de celui-ci.
Quelques autres propositions nous semblent pertinentes :
- le secteur judiciaire étant un préalable au
bon climat des affaires, son amélioration conditionne le
rétablissement de la confiance entre différents agents
économiques comme ceux intervenant dans le secteur de la microfinance
;
- la BCC devrait renforcer sa capacité de
contrôle, etant donné la tâche lui assignée ; elle
devrait notamment mettre sur pied des normes prudentielles nationales tenant
compte des spécificités congolaises ;
- la BCC devrait encourager les institutions qui manifestent
l'envie de se conformer à son instruction N° 1, en allégeant
les conditions d'agrément ; car en oeuvrant en marge de la loi, ces
institutions occasionnent un manque à gagner pour le trésor
public ;
- que tous les programmes du gouvernement et ceux des
partenaires au développement, comprenant une rubrique relative à
la microfinance, puissent être associés, dans leur
57
57
exécution, à des institutions
agréées. Ce qui pourrait augmenter le coût
d'opportunité des institutions qui sont dans l'informel et constituer un
encouragement pour les autres ;
- qu'il y'ait une coordination des bailleurs de fonds du
secteur de la microfinance. Ce qui pourrait jouer un rôle important dans
la formalisation de ce secteur, en adoptant un nombre minimum des conditions
d'exigibilité communes ;
- en ce qui concerne le professionnalisme, il serait
souhaitable que cette question soit résolue à long terme et en
amont en introduisant des cours de microfinance dans les universités
;
- que les institutions de microfinance puissent constituer,
à l'insu des clients, des groupes de contrôle qui leur
permettraient de mesurer régulièrement leur impact sur la vie de
leurs clients.
Enfin, les différents acteurs intervenant dans le
secteur de la microfinance ont encore un rôle important à jouer,
à divers niveaux, pour que ce secteur puisse émerger et
contribuer à la réduction de la pauvreté en RDC.
Sans minimiser ni louer le travail que nous venons
d'effectuer, en sachant qu'aucune oeuvre humaine n'est ni parfaite, ni
exhaustive, vue que la vie nationale d'un pays représente un tout
cohérent, nous estimons que le succès et la réussite des
solutions préconisées restent tributaire de la volonté
politique, de l'implication des décideurs et de la relance de
l'économie globale du pays. Nous pensons avoir apporté notre
humble contribution aux études relative à la microfinance et au
developpement.
58
58
BIBLIOGRAPHIE
1. OUVRAGES
· BARLOTI H. et P.M. HENRY, Pauvreté,
progrès et développement, Paris, l'Harmattan,
1990.
· CERISE, « Impact : l'évolution
récente des enjeux et outils de l'analyse d'impact »,
dans Techniques financières et développement, n°70, mars
2003.
· CMIF/ASBL, Analyse de l'instruction n°1 de la
Banque Centrale du Congo au IMF, Kinshasa, P.U.K., 2006.
· LEBRET L., Dynamique concrète du
développement, Paris, Edition ouvrière, 1967.
· PNUD, La coopération internationale
à la croisée des chemins : l'aide, le commerce et la
sécurité dans un monde marqué par les
inégalités, Paris, RMDH, 2005.
2. NOTES DE COURS RONEOTYPEES
· BOSANGIA P., Ethique chrétienne et
déontologie du développement, F.C.K.,
Faculté d'Economie et Développement, 2006.
· KABANGA D., Questions approfondies
d'économie et développement, F.C.K.,
Faculté d'Economie et Développement, 2008.
· MBAYA M., Conscientisation et
développement, F.C.K., Faculté d'Economie et
Développement, 2002.
· MUSHI F., Théories de
développement, F.C.K., Faculté d'Economie et
Développement, 2002.
59
59
3. MEMOIRE
· KITENGE E., Adéquation entre les
performances financières et les performances
sociales des institutions de
microfinance, UNIKIN, Faculté des sciences
économiques et de gestion, 2005-2006.
4. DOCUMENT OFFICIEL
· JOURNAL OFFICIEL DU CONGO, Instruction n°1
aux institutions de microfinance,
numéro spécial, Kinshasa, 2003.
5. RAPPORTS
· BANQUE CENTRALE DU CONGO, Etat des lieux de la
microfiance en RDC,
Kinshasa, B.C.C., 2003.
· PNUD, Rapport National sur le développement
humain, gouvernance sur le développement humain en
R.D.C., Kinshasa, RMDH, 2000.
· RIFIDEC, Rapport annuel des activités
2007, Kinshasa, juillet 2007.
· SENAREC et UPPE-SRP, Etude sur la réduction
de la pauvreté dans les communautés de base,
Kinshasa, DSCRP Provisoire, Octobre 2004.
6. SITES INTERNET
·
www.wikipedia.org
·
www.lamicrofinance.org
60
60
7. ENCYCLOPEDIE
· ENCYCLOPEDIE ENCARTA, Economie du
développement, U.S.A., Microsoft
études 2007, Microsoft Corporation, 2006.
61
61
TABLE DES MATIERES
0. INTRODUCTION 1
0.1. Problématique et hypothèses de travail
1
0.2. Intérêt du sujet 2
0.3. Méthodologie 3
0.4. Champ d'investigation 4
0.5. Subdivision du travail 4
CHAPITRE PREMIER. CADRE THEORIQUE 5
I.1. Le développement 5
I.1.1. Le développement économique 7
I.1.2. Le développement social 8
I.2. La pauvreté 8
I.2.1. Définition 8
I.2.2. Mesure 9
I.2.3. Profil en République Démocratique du
Congo 11
I.3. La microfinance 13
I.3.1. Définition 14
I.3.2. Historique. 14
I.3.3. Tendances 15
I.3.4. La micro finance en République
Démocratique du Congo 17
I.3.4.1. Aperçu historique 17
I.3.4.2. Situation actuelle 21
CHAPITRE
DEUX. LA COOPERATIVE D'EPARGNE ET DE CREDIT DE
LA
COMMUNAUTE EVANGELIQUE DE L'ALLIANCE AU CONGO/MATETE
26
II.1. Historique et situation géographique 26
62
62
II.2. Organisation 27
II.3. Ressources financières 29
II.4. Relations avec d'autres institutions de microfinance
29
II.5. Activités 29
CHAPITRE TROIS. DEROULEMENT DE LA RECHERCHE 35
III.1. Population d'enquête et échantillon
35
III. 2. Elaboration du questionnaire 37
III. 3. Administration du questionnaire 38
III.4. Difficultés rencontrées 38
III.5. Dépouillement des données 39
CHAPITRE QUATRE. PRESENTATION, ANALYSE ET
INTERPRETATION DES
RESULTATS 40
IV.1. Activités exercées 40
IV.2. Source de revenu 41
IV.3. Connaissance de la COOPEC CEAC Matete 41
IV. 4. Perception du microcrédit octroyé par la
COOPEC CEAC /Matete 52
IV. 5. Suggestions pour améliorer le fonctionnement de
la COOPEC CEAC/ Matete 53
CONCLUSION 55
BIBLIOGRAPHIE 58
1. OUVRAGES 58
2. NOTES DE COURS RONEOTYPEES 58
3. MEMOIRE 59
4. DOCUMENT OFFICIEL 59
5. RAPPORTS 59
6. SITES INTERNET 59
7. ENCYCLOPEDIE 60
63
63
|