II.2.4. L'encadrant scientifique : l'Institut de Recherche
dans le Développement (IRD).
L'IRD est un établissement de recherche public
français à caractère scientifique et technologique (EPST).
Il est placé sous la double tutelle du ministère de
l'enseignement supérieur et de la recherche, et du ministère des
affaires étrangères et européennes. Il est né d'une
réforme de l'ORSTOM (Office de la Recherche Scientifique et Technique
d'Outre-mer) datant de 1998 (TOUSSAINT, 2010 : 22). La structure abrite
plusieurs unités de recherche, chacune généralement
spécialisée dans une thématique et discipline
particulière. L'unité de recherche COREUS 22744 est
impliqué dans le plan d'actions et prête parfois son
matériel pour effectuer des analyses génétiques concernant
le dugong (pour Marc Orémus, expert biologiste marin membre
d'Opération Cétacés !).
De même, une autre unité est impliquée
dans le Plan d'actions : l'UMR Espace-Dev 228. Elle est accueillie à
l'IRD et est constituée de chercheurs en géographie, en
anthropologie et en anthropologie juridique mais aussi de spécialistes
en observation spatiale de l'environnement, en informatique et en
mathématique. Ils sont affiliés à l'équipe
interdisciplinaire AIMS, « Approche Intégrée aux Milieux et
aux Sociétés », de cette unité de recherche.
Autrement dit, cette dernière n'est pas fondée
spécifiquement sur les compétences anthropologiques mais valorise
le dialogue entre les disciplines scientifiques.
44 Elle s'appelle aujourd'hui Entropie.
Juin 2015 48
DUPONT A, ETHT7, La conservation du dugong en
Nouvelle-Calédonie : la mobilisation et la confrontation de savoirs
et
pratiques pour la protection d'une espèce «
emblématique » menacée
Il y a un peu moins de deux ans, Catherine Sabinot,
anthropologue de l'environnement et ethno-écologue appartenant à
l'équipe AIMS de l'UMR45, a accepté d'être
affectée à Nouméa en tant que représentante de la
direction de cette unité sur place. Elle s`est rapidement investie dans
plusieurs programmes de recherches et des projets de développement
liés à l'environnement, dont le Plan d'actions dugong. Le GTR lui
a proposé d'assurer l'encadrement d'un stage et a alloué un
budget pour ce projet de recherche-action.
Ayant effectué son DEA et sa thèse
réciproquement sur les attentes global/local autour des tortues marines
au Sénégal, puis sur les dynamiques des savoirs autour de
pratiques littorales au Gabon (Sabinot, 2003 ; 2008), elle paraissait la mieux
à même d'assurer l'encadrement scientifique du stage. Cette
étude, tout comme celles d'autres étudiants, s'inscrit
parfaitement dans ses centres d'intérêts et lui permet de
découvrir ces thématiques dans le contexte
néo-calédonien. Elle a rejoint l'équipe du Plan d'actions
en ayant le statut de chercheur en anthropologie, ce qui signifie qu'elle tente
de conserver le plus possible une attitude et un regard détaché
face aux actions proposées par le programme. Par son statut, elle
possède donc un positionnement différent des autres membres du
Plan d'actions.
Au sein du plan d'actions et concernant cette étude,
toutes ces institutions adoptent des attitudes et des positions diverses.
L'objectif de créer une politique commune entre tous ces acteurs
s'avèrent être une tâche complexe mais les points de vue de
chacun semblent être pris en compte dans la validation d'une action. En
d'autres termes, cette tentative de fédération d'acteurs autour
de l'objectif de protéger efficacement le dugong possède sa
méthodologie propre de prises de décisions : la concertation.
Enfin, nous nous sommes interrogée sur les actions mises en place par
l'Agence et ces partenaires pour améliorer leur efficacité.
Pourquoi les acteurs institutionnels ont-ils financé une étude en
sciences sociales pour évaluer la place du dugong dans la
société néo-calédonienne ?
|