INTRODUCTION
Partout au monde, la question foncière demeure une
problématique composite, pluridimensionnelle où interviennent
divers acteurs et institutions. Ainsi, elle peut se résumer à un
rapport social ayant multiples aspects : économie, social, politique,
droit, etc (Tchaou, 2014). Pour se faire, la terre représente dans la
plupart des pays, un des facteurs politiques et économiques les plus
importants pour la planification et la gestion des terroirs, car les modes
d'accès et les conditions d'occupation connaissent constamment des
mutations (Akodjènou, 2005). Dans les pays sous-développés
en général et en Afrique en particulier, le Foncier constitue un
grand enjeu pour le développement agricole Koumassou (2010). Ainsi, la
terre constitue la principale source des différentes activités de
revenues des populations.
Au Bénin l'agriculture constitue la base de son
économie, elle occupe près de 70 % de la population active et
fournit près de 40 % du PIB. De ce fait, le secteur agricole
génère à lui seul environ 80 % des emplois (MAEP, 2010).
Il apparait important, que le développement économique du
Bénin et ses implications sociologiques dépendent pour une large
part, de la manière dont le foncier est géré surtout en
milieu rural. La terre constitue donc l'élément fondamental de
l'appareil de production et détermine la capacité de l'entreprise
agricole.
En cette période de décentralisation, le concept
de développement local veut que désormais, la
décentralisation soit un processus qui permet de faire participer les
populations à l'élaboration et la gestion des politiques qui
concernent leur territoire. C'est dans cette vision que Sebahara ( 2000) a
montré que le développement local est un processus qui consiste
à mobiliser les énergies de tous les acteurs locaux en vue de la
promotion économique, sociale et culturelle d'un territoire. Cette
promotion en milieu rural passe surtout par la sécurisation du bien
foncier principale ressource de richesse de la population.
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Dans la Commune de Klouékanmè, commune à
caractère agricole, le développement de son économie
locale ne peut pas se passer d'usage du foncier. Ce qui amène les
populations « adja » à être attachées à la
terre comme leur seul moyen de survie (Michisso, 2007). La terre joue donc un
rôle déterminant dans le développement de la commune. Les
enjeux fonciers sont par conséquent énormes. Cependant la
pression démographique sans cesse croissante, les mutations
socioculturelles et foncières mal canalisées, ne sont pas de
nature à favoriser le développement du secteur d'étude. Or
le développement de ce secteur compte tenu de ses potentialités
doit bénéficier une attention particulière de la part du
conseil communal et des structures intervenant dans le domaine agricole et
foncier (Akomagni, 2006). Le présent travail a été choisi
afin d'analyser la contribution du foncier rural au développement local
de la Commune de Klouékanmè.
Le présent mémoire s'articule autour de trois
chapitres. Le premier chapitre traite du cadre théorique ; le second
chapitre aborde les déterminantes biophysiques et humains et les modes
d'accès au foncier en milieu rural dans la Commune de
Klouékanmè et le troisième chapitre expose le cadre
législatif, institutionnel et les effets des modes de gestion du foncier
rural sur le développement local de la commune.
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