MINISTERE DE L'ENSEIGNEMENT REPUBLIQUE TOGOLAISE
SUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE Travail-Liberté-Patrie
Mémoire de fin de formation pour l'obtention du
diplôme de Master
professionnel
(MBA II)
Option : Management des
Projets
Promotion 2014-2016
Thème :
Analyse de la stratégie de mobilisation des recettes
minières à la
Direction Générale des Mines et de
la Géologie
Réalisé et soutenu par :
BIMIZI Germain Assamam
Sous la supervision
de :
Maître de stage :
M. ADJEHOUN N. Kossi
Ingénieur des
mines, directeur du
développement et du
contrôle
miniers
Direction Générale des Mines
et
de la Géologie
Directeur de mémoire :
M. KOREM Ayira
Docteur en sciences
économiques
Enseignant chercheur
Université de Lomé
I
SOMMAIRE
DEDICACE II
REMERCIEMENTS III
LISTE DES TABLEAUX IV
LISTE DES FIGURES V
SIGLES ET ACRONYMES VI
INTRODUCTION GENERALE 1
CHAPITRE I : PRESENTATION DE LA
DIRECTION GENERALE DES MINES ET DE LA
GEOLOGIE 4
Section 1 : HISTORIQUE 4
Section 2 : ORGANISATION 7
CHAPITRE II: IMPORTANCE D'UNE STRATEGIE DE MOBILISATION
DE RECETTES DANS
UN SERVICE DE L'ADMINISTRATION PUBLIQUE OU PARA PUBLIQUE 19
Section 1 : DEFINITION DES CONCEPTS 19
Section 2 : IMPORTANCE D'UNE STRATEGIE DE MOBILISATION DE
RECETTES DANS
UN SERVICE DE L'ADMINISTRATION PUBLIQUE OU PARA PUBLIQUE 26
Section 3 : REVUE LITTERAIRE 33
CHAPITRE III : STRATEGIE DE MOBILISATION DES RECETTES
MINIERES APPLIQUEE
PAR LA DIRECTION GENERALE DES MINES ET DE LA GEOLOGIE 43
Section 1 : METHODOLOGIE 43
Section 2 : RESULTATS 49
Section 3 : SUGGESTIONS 61
CONCLUSION GENERALE 62
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 64
ANNEXES 66
II
DEDICACE
Nous dédions ce mémoire :
A notre très chère mère Némè
GNANZA ;
A notre tendre épouse Assima-Essodom YOMA ;
A nos enfants Lydia BIMIZI, Stéphie BIMIZI et Martin
BIMIZI.
III
REMERCIEMENTS
Le présent mémoire ne saurait connaitre une fin
heureuse sans les contributions et les soutiens de certaines personnes. Nous
voudrions saisir cette occasion pour adresser nos humbles et sincères
remerciements :
+ A monsieur GBENGBERTANE Banimpo, Directeur
Général des Mines et de la Géologie, pour ses sages
conseils et ses facilitations ;
+ A monsieur KOUPHIN Bertin, Directeur des
Etudes de l'Institut Supérieur de Management Adonaï, pour ses
conseils d'orientation ;
+ A monsieur KOREM Ayira, notre Directeur de
mémoire, qui a accepté diriger nos travaux malgré son
agenda très chargé ;
+ A tous les enseignants qui ont eu à intervenir tout
au long de notre parcours pour l'obtention de notre diplôme de Master
pour leurs utiles conseils ;
+ A mes parents, à ma famille et à mes amis pour
leurs multiples soutiens;
+ A tous mes camarades étudiants de l'ISM Adonaï pour
les joies et peines partagées
ensemble.
IV
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1 : Evolution du taux de recouvrement des recettes
fiscales de l'OTR 30
Tableau 2 : Suivi des réalisations des prévisions
de recettes minières de la DGMG pour les
cinq dernières années 46
Tableau 3: La matrice SWOT 53
Tableau 4 : Classification des sociétés par type
d'avis .. 56
Tableau 5 : Proportions d'avis obtenu par question 58
LISTE DES FIGURES
V
Figure 1 : Classification des sociétés par type
d'avis .... 57
VI
SIGLES ET ACRONYMES
ANGE : Agence Nationale de Gestion de
l'Environnement
BNRM : Bureau National de Recherches
Minières BRGM : Bureau de Recherches Géologiques
et Minières BUMIFOM : Bureau Minier de la France
d'Outre-Mer
CIMAF : Ciment d'Afrique
CDDI : Commissariat des Douanes et des Droits
Indirects
CI : Commissariat des Impôts
CIFAL : Centre International de Formation des
Autorités/Acteurs Locaux
DGMG : Direction Générale des
Mines et de la Géologie
DRGM : Direction des Recherches
Géologiques et Minières
DDCM : Direction du Développement et du
Contrôle Miniers
DLM : Direction des Laboratoires des Mines
DRMG : Direction Régionale des Mines et
de la Géologie
DRMG-M : Direction Régionale des Mines et
de la Géologie-Maritime
DRMG-P/C : Direction Régionale des Mines
et de la Géologie Plateaux-Centrale DRMG-K/S :
Direction Régionale des Mines et de la Géologie Kara-Savanes
DGTCP : Direction Générale du
Trésor et de la Comptabilité Publique ITIE :
Initiative pour la Transparence dans les Industries Extractives
ITIE Togo : Secrétariat Technique
National de l'Initiative pour la Transparence dans les Industries
Extractives
MME : Ministère des Mines et de
l'Energie
MEFPD : Ministère de l'Economie, des
Finances et de la Planification du Développement MDL :
Maison du Développement Local
VII
OBEMINES : Office Béninois des
Mines
ORSTOM : Office de la Recherche Scientifique
et Technique d'Outre-Mer
PNUD : Programme des Nations Unies pour le
Développement
PDGM : Projet de Développement et de
Gouvernance Minière
RRCC : Regent Resources Capital
Corporation
SAD : Société Africaine de
Dragage
SNPT : Société Nouvelle des
Phosphates du Togo
STG : Société Togolaise de
Granite
SGM : Société
Générale des Mines
TGC SA : La Togolaise des Grands Caous
F CFA : Franc de la Communauté
Financière Africaine.
1
INTRODUCTION GENERALE
Le Togo est un pays dont l'économie est en partie
basée sur l'exploitation des ressources minières. A partir de
1961, l'économie du pays a bénéficié de
l'exportation des phosphates principale ressource minière produite par
le pays avec une contribution au P11B de près de 20%1 entre
1974 et 1980. Les recettes issues des exportations des phosphates et d'autres
ressources minières ont permis d'exécuter le budget de l'Etat
avec des soldes excédentaires favorisant ainsi la mise en oeuvre des
politiques de construction des infrastructures socio-économiques.
Depuis plus d'une décennie, nous assistons à une
baisse significative des recettes minières liée à des
causes diverses, entre autres, les problèmes conjoncturels, les
fluctuations des cours de minerai sur les marchés mondiaux et le
problème de gouvernance dans le secteur extractif.
En 2014, les recettes minières non fiscales font
4%2 des recettes totales au Togo alors que le secteur minier occupe
22% des exportations du pays. La contribution au P11B du secteur minier en 2012
est de 3,2 %3. La faiblesse des recettes minières est criarde
au vue des données mentionnées ci-dessus. Mais le constat
particulier que nous faisons c'est qu'il y a des difficultés dans la
mobilisation de ces recettes matérialisées par une accumulation
des factures de redevances, les retards de paiement des redevances et les
failles dans la prévision de recettes qui viennent aggraver la situation
conjoncturelle déjà défavorable au secteur minier. La
conséquence logique de ces difficultés de mobilisation est la
persistance des écarts négatifs significatifs au fil des
années particulièrement sur la période allant de
l'année 2013 à 2015 où ils ont atteint -71%4 en
2015. L'effet conjugué de ces difficultés avec les
problèmes des autres sources de financement du budget rend difficile
l'exécution de celui-ci. Ainsi il est de notre devoir d'aider, les
gouvernants chacun en ce qui le concerne, à exécuter le Budget de
l'Etat avec beaucoup plus d'assurance sur les réalisations des recettes
qu'il attend.
Qu'est-ce qui expliquent les retards de paiement des
redevances et les failles au niveau de la prévision de recettes à
la Direction Générale des Mines et de la Géologie? Plus
précisément : Quel est le mécanisme de la stratégie
de mobilisation de recettes à la DGMG? Quelle
1
www.agenceecofin.com du
14/08/16.
2 Banque Mondiale (2015), Communiqué de Presse
No 2016/174/AFR : financement du PDGM.
3 INSEED (2012), comptes nationaux définitifs :
PIB courant.
4 DGMG (2016), Tableau 2 : Suivi des
réalisations des prévisions de recettes minières pour les
cinq dernières années
2
démarche pour évaluer le mécanisme de
mobilisation de recettes à la DGMG ? A ces questions nous sommes
tentés de dire que toute la chaine de mobilisation des recettes en est
responsable. Cette chaine de mobilisation de recettes étant
composée de quatre processus notamment : (i) le processus de
prévision de recettes (ii) le processus d'inspection minière
(iii) le processus de liquidation-ordonnancement (iv) le processus de
recouvrement de recettes. Ainsi pour essayer de trouver une approche de
solution à ce problème nous proposons d'analyser d'abord ses
causes profondes par l'identification des faiblesses de la stratégie
actuelle. Pour ce faire, nous proposons d'utiliser le modèle SWOT comme
outil d'analyse pour identifier les forces et les faiblesses de cette
stratégie. Il s'agira dans un premier temps de ressortir ensemble les
forces et les faiblesses et dans un second temps, partir des faiblesses pour
faire des propositions de correction de celles-ci.
Dans cette optique, l'objectif général de ce
mémoire est de diagnostiquer la stratégie de mobilisation de
recettes à la DGMG en essayant d'identifier les causes des retards de
paiement des redevances et les causes des failles au niveau de la
prévision des recettes à la Direction Générale des
Mines et de la Géologie.
De cet objectif général découle les
objectifs spécifiques suivants : (i) présenter le
mécanisme de la stratégie de mobilisation des recettes à
la DGMG, (ii) évaluer ce mécanisme en faisant ressortir ses
insuffisances et en aidant à la maitrise de celles-ci.
Pour ce faire, il tentera d'identifier les causes probables
des failles constatées dans la prévision de recettes, les causes
probables de l'accumulation et des retards de paiement des factures de
redevances par une analyse minutieuse de celles-ci. Il s'agira aussi de
s'appuyer sur ces causes pour obtenir des mesures correctives pouvant garantir
une réduction significative des retards de paiement et des failles au
niveau des prévisions pour une minimisation des écarts
négatifs tout en prenant en compte les observations des principaux
usagers des prestations de la DGMG. Après la synthèse entre les
mesures correctives et les observations de l'industrie minières, nous
proposerons un ensemble de suggestions à l'endroit de la DGMG avec la
certitude de l'adhésion de l'industrie minière suite au test de
leur mise en oeuvre probable.
Compte tenu de la contribution importante de l'industrie
minière dans la réussite des politiques minières, il nous
semble prudent de considérer les avis des sociétés
minières dont l'influence est non négligeable. Cette approche
assurera à coup sûr une pertinence des
3
suggestions qui découleront de ce mémoire et une
réussite dans leur mise en oeuvre éventuelle.
L'intérêt de ce mémoire pour la DGMG est
de l'aider à faire un diagnostic de sa stratégie de mobilisation
de recettes et de l'éclairer dans la prise de décision dans ce
sens.
Ceci dit, ce mémoire sera structuré en trois
(03) chapitres dont le premier intitulé "Présentation de la
Direction Générale des Mines et de la Géologie" nous
permettra de faire un bref aperçu historique de la structure qui servira
de cadre de ce mémoire, de parler de son organisation
réglementaire, de ses missions et activités. Ce premier chapitre
favorisera ainsi la connaissance de la DGMG à tous ceux qui nous lirons
en leur donnant une vue panoramique de comment elle a évolué
depuis sa création jusqu'à nos jours.
Le second chapitre dédié à l' "Importance
d'une stratégie de mobilisation des recettes dans un service de
l'administration publique" servira à révéler les avantages
et retombées positives d'une amélioration de la stratégie
de mobilisation de recettes dans une structure de l'Etat.
A ce titre, nous allons permettre d'avance aux lecteurs de se
familiariser avec certains concepts clés nécessaire à la
compréhension de ce mémoire. Ensuite, il sera fait une
étude de cas pour voir l'importance d'une amélioration de la
stratégie de mobilisation dans une structure presque comparable à
la Direction Générale des Mines et de la Géologie
notamment l'Office Togolais des Recettes (OTR). Puis nous allons poursuivre en
révélant davantage les bienfaits d'une amélioration de la
stratégie de mobilisation de recettes à travers une étude
de la littérature de certains auteurs qui nous ont
précédés dans ce sens.
Ce mémoire sera bouclé par un troisième
chapitre qui porte sur la " Stratégie de mobilisation de recettes
appliquée par la Direction Générale des Mines et de la
Géologie". Il sera consacré, en partie, à faire un
état des lieux sur la stratégie de mobilisation actuellement mis
en oeuvre par la DGMG. Partant de cette situation, il sera
présenté une méthodologie de recherche mais aussi de
collecte des informations auprès des sociétés
minières de sorte que leurs opinions soit prises en compte dans la
démarche qui devrait aboutir éventuellement à la mise en
oeuvre des suggestions pour l'amélioration de la stratégie de
mobilisation des recettes minières. Ces dernières viendront
clôturer ce dernier chapitre afin de permettre à l'Administration
minière de commencer par mener, dans la mesure du possible, des
réflexions sur la mise en oeuvre de nouvelles mesures de sa
stratégie de mobilisation de recettes minières.
CHAPITRE I : PRESENTATION DE LA DIRECTION GENERALE DES
MINES ET DE LA GEOLOGIE
4
Afin d'assurer un bon suivi et une bonne compréhension
de ce mémoire aux différents lecteurs qui s'y
intéresserons, il est impérieux de présenter la structure
qui sert de cadre à ce mémoire pour sa bonne connaissance et pour
la maitrise de son environnement immédiat. Pour ce faire, ce chapitre se
propose de faire un bref aperçu historique, une présentation du
cadre institutionnel et organisationnel et parler des activités qui
relèvent de la compétence de la Direction Générale
des Mines et de la Géologie qui est aussi le service où nous
travaillons.
Section 1 : HISTORIQUE
Dans le souci de mettre en place une structure locale pouvant
prendre le relais des différentes missions géologiques et
minières étrangères qui se sont succédées
pendant la période coloniale, la direction des mines et de la
géologie a été créée en 1953 par la
Métropole Française.
Elle avait pour mission, à cette époque, de
faire la promotion des indices miniers auprès des grands groupes
métropolitains. C'est dans ce cadre que de 1953 à 1959, a eu lieu
une reprise des travaux sur le fer de Bassar par le Bureau Minier de la France
d'Outre-Mer (BUMIFOM), sur la bauxite du mont Agou, sur la chromite du mont
Ahito par la compagnie Pechiney, sur le rutile et sur les phosphates. Il y a eu
également des travaux sur le plan géologique notamment des
levés conduisant à la production des cartes géologiques.
Tous ces travaux, au cours de cette période, ont été
généralement l'oeuvre des géologues expatriés au
nombre desquels on peut citer AICHARD (1962) qui a effectué des
levés systématiques sur l'ensemble du territoire togolais et
SLANSKY (1962) qui a entrepris l'étude détaillée du bassin
sédimentaire côtier du Benin et du Togo dont les travaux ont
abouti en 1962 à la publication d'une carte géologique de
l'ensemble du bassin sédimentaire côtier du Benin et du Togo.
Après l'indépendance du Togo, de 1963 à
1970 s'est déroulé un vaste projet d'exploration
géologique, hydrogéologique et minière avec le financement
et l'encadrement de ce qu'on appelait le Fonds Spécial des Nations
Unies.
5
A partir de 1970, l'exploration géologique et
minière a connu l'implication des premiers géologues togolais
avec l'appui sporadique des géologues du BRGM-France (Bureau de
Recherches Géologiques et Minières) sous financement
extérieur. Ainsi entre les années 1965 et 1984, dans le cadre des
travaux de prospection, de nombreux levés géologiques de
détail sont effectués, entre autres, par le géologue
togolais LAWSON (1965) dont les travaux ont porté sur les régions
de Meliendo-Ahito-Djéti. PERE (1969) a travaillé sur la
cartographie de la région de Kpalimé ; HONNYIGLO (1971) a
effectué des levés dans la région
d'Alokoégbé ; AGBODJAN (1972) a effectué des levés
dans les régions de Nyitoé-Woukpé et
d'Amouéssoukopé. Ces travaux resteront non publiés.
Cependant, l'important travail du compatriote SIMPARA (1978) de
l'université du Benin portant sur "l'étude géologique et
structurale des unités externes de la chaine panafricaine (600
Ma)5 des Dahomeyides dans la région de Bassar a
été publié.
L'Etat togolais a commencé à financer les
travaux d'exploration géologique et minière à partir de
1983. C'est dans cette optique qu'à la fin de l'année 1984, le
Gouvernement Togolais décide d'un vaste programme de cartographie
géologique devant aboutir en moins de deux années à doter
le Togo d'une couverture régulière de cartes géologiques
à 1/200 0006 ( soit 5 feuilles relatives aux 5 régions
économiques du Togo) et de produire à l'issue de ce travail une
carte géologique du Togo à 1/500 000.
Il est important de rappeler qu'à cette époque,
la direction des mines et de la géologie n'était pas la seule
structure de l'Etat togolais qui s'occupait des questions géologiques et
minières.
En effet en 1961, avec la mise en exploitation des phosphates
de Kpogamé-Hahotoé, l'industrie minière commence à
jouer un rôle primordial dans l'économie de la République
togolaise. Désireux d'élargir ses bases économiques, le
Gouvernement Togolais lance en 1963, avec l'appui technique et financier des
Nations-Unies, un vaste programme de recherches géologiques et
minières. Ce projet financé par le PNUD fonctionnera de 1963
à 1970 et sa première réalisation sera la création
en 1968 d'un organisme spécialisé pour la recherche
minière : le Bureau National de Recherches Minières
(BNRM). Le BNRM a été rattaché depuis ce temps
à la direction des mines et de la géologie. De nombreux travaux
de prospection ont été conduits par le BNRM sur toute
l'étendue du territoire nationale permettant la mise en évidence
de nouveaux indices.
5 Million d'année
6 Échelle à laquelle la carte
géologique a été produite.
6
Malgré la présence des deux structures
nationales chargées des questions des mines, le Togo a aussi
sollicité les organismes des pays frères de la sous-région
ouest africaine et de la Métropole avec lesquels il a collaboré.
Dans cette optique entre 1977 et 1978, une association entre le BNRM
(Lomé), OBEMINES (Cotonou) et le BRGM-France réalise, sur
financement de la coopération française dans le cadre du Conseil
de l'Entente, les levés de la carte géologique à 1/200.000
couvrant la République du Togo et la République Populaire du
Benin entre les 9e et 10e parallèles7.
La feuille de Kara, correspondant au territoire togolais couverte par ces
travaux sera éditée en 1984. Entre novembre 1985 et
février 1986, les équipes du BNRM-BRGM8
(Nigéria) Ltd font les levés au sud du 8e
parallèle jusqu'à la limite nord du bassin sédimentaire
côtier et produisent les feuilles Atakpamé et Lomé. Pour la
feuille Lomé, le rendu cartographique du bassin sédimentaire
côtier est obtenu à partir de la synthèse
réalisé par MONCIARDINI (1985) et des derniers travaux de
prospection pour les tourbes effectués par MARTEAU (1986) et TCHOTA
(1986). Les deux cartes ainsi que leur notice sont disponible vers la fin de
l'année 1986.
De février à juillet 1985, une équipe du
BNRM avec la collaboration des géologues de l'Office de la Recherche
Scientifique et Technique d'Outre-Mer (ORSTOM) et de l'université du
Bénin, effectue le levé de la feuille Sokodé. La carte
éditée accompagnée de la notice explicative est disponible
fin 1986.
A la demande de la direction des mines et de la
géologie et du BNRM, le BRGM-France réalise, entre 1984 et 1986,
à partir des données de surface provenant des forages
hydrauliques et des forages pétroliers off-shore une synthèse du
bassin sédimentaire côtier.
Plus tard en 1995, par le biais d'une réforme
impulsée par le nouveau directeur, la Direction Générale
des Mines et de la Géologie (DGMG) a vu le jour à la place de la
direction des mines et de la géologie et du Bureau National de
Recherches Minières.
Depuis sa création, la DGMG s'occupait aussi des
questions pétrolières jusqu'en janvier 2011 où elle a
été scindée en deux avec la création d'une
Direction Générale des Hydrocarbures qui a été
transformée quelques années plus tard en Direction des
Hydrocarbures. Cette nouvelle direction a pris en compte le volet qui concerne
l'exploration pétrolière et les questions de contrôle de
qualité des produits pétroliers importés sur le territoire
togolais. Elle s'occupe de
7 Portion de terre du pays correspondant à la
partie couverte par les travaux de levé.
8 Equivalent du BRGM au Nigéria (Geological and
Mining Research Bureau)
7
la réglementation du secteur de commercialisation des
produits pétroliers et du gaz sur toute l'étendue du territoire
national.
Ainsi depuis l'année 2011 jusqu'à nos jours, la
Direction Générale des Mines et de la Géologie s'occupe
exclusivement des questions géologiques et minières. Elle est par
ailleurs, en étroite relation avec les Directions Régionales des
Mines et de la Géologie (DRMG) avec lesquelles elle coordonne ses
activités à l'intérieur du pays. Les DRGM sont en
réalité des représentations de la Direction
Générale des Mines et de la Géologie à
l'intérieur du pays.
Après ce bref historique de la Direction
Générale des Mines et de la Géologie, la section suivante
sera consacrée à l'organisation mise en place en son sein pour
faciliter l'exécution des missions et activités dont elle est
investie.
Section 2 : ORGANISATION
Il s'agira de présenter ici le service sur le plan de
son organisation réglementaire, de parler de ses missions et
activités, de son cadre physique mais aussi de son environnement
extérieur.
1- Organisation réglementaire
Suivant les termes du décret no 2012-006/PR du 07 mars
2012 portant organisation des départements ministériels, la
Direction Générale des Mines et de la Géologie est l'un
des services de l'administration centrale composant le Ministère des
Mines et de l'Energie.
En accord avec l'arrêté no 2013/036/MME/CAB du 17
mai 2013 portant organisation du Ministère des Mines et de l'Energie, la
Direction Générale des Mines et de la Géologie comprend
trois (03) services techniques à savoir :
- la Direction des Recherches Géologiques et
Minières (DRGM) ;
- la Direction du Développement et du Contrôle
Miniers (DDCM) ; - la Direction des Laboratoires des Mines (DLM).
Les Directions Régionales des Mines et de la
Géologie qui sont au nombre de trois (03) sont rattachées
à la DGMG suivant l'organigramme du Ministère des Mines et de
l'Energie en vigueur. Il s'agit de :
- la Direction Régionale des Mines et de la
Géologie Maritime (DRMG-M) ;
8
- la Direction Régionale des Mines et de la
Géologie Plateaux-Centrale (DRMG-P/C) ; - la Direction Régionale
des Mines et de la Géologie Kara-Savanes (DRMG-K/S).
a- La Direction Générale des Mines et de
la Géologie
Le bloc administratif de la Direction Générale
est composé d'un secrétariat particulier ; d'un service des
ressources humaines ; d'une section comptabilité et de la Régie
de recettes.
b- La Direction des Recherches Géologiques et
Minières
Trois (03) sections la compose à savoir : la section
prospection minière ; la section géophysique et sondage et la
section géo-informatique.
c- La Direction du Développement et du
Contrôle Miniers
Elle comprend deux (02) sections notamment : la section
études et développement et la section inspection minière
et établissements classés.
d- La Direction des Laboratoires des Mines
Elle est composée de deux (02) sections à
savoir : la section laboratoire physique et la section laboratoire
chimie-géochimie.
e- Les Directions Régionales
Deux (02) sections les composent : la section prospection
minière et la section inspection minière et établissements
classés.
Pour des raisons de clarté et de compréhension
nous avons proposé l'organigramme de la DGMG à l'Annexe 1 ;
Figure 1.
Après avoir parlé de l'organisation
structurelle, il sera abordé dans le paragraphe suivant les missions et
activités de la Direction Générale des Mines et de la
Géologie et de ses services techniques.
2- Missions et activités
Dans cette rubrique nous parleront des missions et
activités des directions techniques de la DGMG, des Directions
Régionales mais aussi de la Régie de recettes qui est un maillon
important dans le processus de mobilisation des recettes à la Direction
Générale des Mines et de la Géologie.
a- 9
La Direction Générale des Mines et de la
Géologie
Elle a pour mission de proposer les éléments de
politique nationale dans le secteur des ressources minérales,
d'exécuter et de contrôler les programmes de prospection. Elle est
chargée de la mise en valeur et du développement des ressources
minérales, de toutes les études techniques concernant la
recherche, l'exploitation et l'industrie minières.
La DGMG a également pour mission de gérer le
domaine minier de l'Etat et de veiller à une valorisation optimale des
richesses du sous-sol togolais par l'application du code minier mais aussi de
contrôler les activités et appliquer la réglementation des
établissements classés.
Elle est le service technique chargé par le
Ministère des Mines et de l'Energie de la conception, de
l'exécution et/ou du suivi de tous les travaux ayant trait au secteur
minier, dans le domaine de la cartographie géologique, exploration
minières, législation minière et contrôle des
exploitations minières, étude des dossiers de demande de titres
miniers, analyse de laboratoire.
La Direction Générale des Mines et de la
Géologie rend compte au Ministre des Mines et de l'Energie en passant
par le biais du Secrétariat Général qui est le
département du MME chargée de coordonner les activités de
toutes les structures techniques du Ministère.
Elle coordonne les activités des Directions
Régionales des Mines et de la Géologie et les appuie en
ressources humaines et matérielles au besoin afin de faciliter leurs
activités sur le terrain. Les DRMG assistent en retour la DGMG
lorsqu'elle exécute ses programmes miniers à l'intérieur
du pays. Elles renforcent les effectifs des équipes de la Direction
Générale des Mines et de la Géologie et mettent aussi
à contribution leurs moyens matériels. Les Directions
Régionales exécutent parfois des missions recommandées par
la DGMG et lui rendent compte pour la prise de décision au sommet du
Ministère des Mines et de l'Energie.
b- La Direction des Recherches Géologiques et
Minières
En ce qui la concerne, elle est chargée
d'élaborer, exécuter et suivre la réalisation des
programmes généraux de prospection et de recherches
minières au Togo, d'exécuter tous travaux de cartographie
géologique et de diffuser les documents géologiques
d'intérêt national.
10
Elle est également chargée d'assurer la
conservation des observations, des échantillons recueillis et tous les
documents s'y rapportant et d'étudier toutes les demandes relatives
à la géologie appliquée.
Parlant des sections, elles s'occupent des activités
spécifiques qui concourent à la réalisation du cahier des
charges de la DRGM.
La section prospection minière est chargée
d'exécuter les travaux de cartographie géologique et
d'élaborer, d'exécuter et de suivre la réalisation des
programmes généraux de prospection et de recherche
minière.
La section géophysique et sondage a pour mission
d'étudier les demandes relatives à la géologie
appliquée et d'élaborer, d'exécuter et de suivre la
réalisation des programmes de prospection géophysique et de
sondages miniers.
La section géo-informatique est chargée
d'établir des bases de données géologiques et
minières, de publier et diffuser des documents géologiques
d'intérêt national mais aussi de conserver les observations, les
échantillons recueillis et tous les documents s'y rapportant.
c- La Direction du Développement et du
Contrôle Miniers Elle a pour mission de :
- contrôler et coordonner toute activité
d'exploitation des carrières sur le territoire togolais ;
- appliquer la législation minière ;
- étudier les demandes d'obtention de titres miniers ;
- exécuter les études économiques des
projets miniers ; - inspecter les mines et les carrières ;
- règlementer et contrôler le commerce des
substances minérales précieuses et semi - précieuses ;
- contrôler les établissements classés
dangereux, insalubres ou incommodes, notamment les substances explosives, les
machines à vapeur et à circulation de gaz.
11
S'agissant de ses sections, elles se répartissent les
rôles suivants afin de permettre à la DDCM de remplir efficacement
ses missions ci-dessus citées.
La section études et développement a pour
rôle d'étudier les demandes d'obtention de titres miniers pour
l'exploitation des ressources minières et d'exécuter des
études économiques des projets miniers.
La section inspection minière et établissements
classés a pour mission d'appliquer la législation minière,
d'inspecter les mines et les carrières et de contrôler les
établissements classés dangereux, insalubres ou incommodes, les
substances explosives, les machines à vapeur et à circulation de
gaz.
d- La Direction des laboratoires des mines Elle
est chargée pour sa part de :
- procéder aux analyses des échantillons et
carottes provenant de tout le secteur minier ;
- fournir des informations analytiques utiles aux
différents secteurs industriels et miniers ;
- contrôler la qualité des substances
minérales précieuses et semi-précieuses ;
- participer à la recherche et à
l'élimination des substances susceptibles de contaminer
l'environnement telles que les déchets toxiques, les
émanations de gaz toxiques ;
- contrôler, au besoin, la qualité des eaux par des
analyses physico-chimiques.
La section laboratoire physique a pour mission
d'étudier la pétrographie en vue de dresser une analyse
quantitative de chaque type d'échantillon provenant de la prospection
minière et de contrôler les substances minérales
précieuses et semi-précieuses.
La section laboratoire de chimie-géochimie a pour
mission de préparer des échantillons, d'analyser des
échantillons, de déterminer la composition géochimique des
échantillons, d'analyser les eaux et déterminer, si
nécessaire, leur potabilité chimique.
e- Les Directions Régionales des Mines et de la
Géologie
Elles ont pour mission d'inventorier, contrôler et
veiller au bon fonctionnement des infrastructures des mines, de recenser et
d'actualiser les besoins de populations en ressources
12
minérales et de gérer en relation avec les
autres services techniques du Ministère, les programmes des mines.
La section prospection minière est chargée
d'exécuter les travaux de cartographie géologique et
d'élaborer, exécuter et suivre la réalisation des
programmes généraux de prospection et de recherche
minière.
La section inspection minière et établissements
classés a pour mission d'appliquer la législation minière,
d'inspecter les mines et les carrières et de contrôler les
établissements classés dangereux, insalubres ou incommodes, les
substances explosives, les machines à vapeur et à circulation de
gaz.
f- La Régie de recettes
Il est important de parler de la Régie de recettes
auprès de la Direction Générale des Mines et de la
Géologie pour les besoins de ce mémoire. Elle fait partie en
réalité du cadre du mémoire.
Bien avant la mise en place de la Régie de recettes, la
Direction Générale des Mines et de la Géologie recouvrait
ses recettes par le biais de son service de comptabilité. Elle a vu
ériger en son sein une Régie de recettes à la suite d'un
vaste programme de réforme des finances publiques lancé par le
gouvernement en 2008. Ce programme est exécuté par le
Ministère en charge des Finances.
En effet, la Régie de recettes est créée
en février 2010 par arrêté no 048/MEF/SG/DGTCP du Ministre
chargé des Finances dans la cadre de la mise en oeuvre des reformes des
finances publiques. Ce premier texte a été modifié par
l'arrêté no 022/MEF/SG/DGTCP du 22 février 2013 portant
création d'une Régie de recettes auprès de la Direction
Générale des Mines et de la Géologie. Elle est tenue par
un Régisseur de recettes nommé également par
arrêté du Ministre chargé des Finances. Elle est mise en
place pour aider la Direction Générale des Mines et de la
Géologie à recouvrer toutes les recettes minières et
à les reverser intégralement au Trésor public pour le
compte du budget de l'Etat.
L'activité du Régisseur est soumise au
contrôle du Receveur Général du Trésor qui est son
comptable de rattachement et de tous les corps de contrôle de l'Etat
compétent en matière de finances publiques selon les textes
réglementaires en vigueur.
Etant logé dans l'enceinte de la DGMG, le
régisseur travaille aussi en étroite collaboration avec les
autorités de l'Administration minières. Il est sous
l'autorité directe de Directeur
13
Général des Mines et de la Géologie mais
aussi, il envoie des rapports financiers au Ministre des Mines et de l'Energie
par la voie du Directeur des Affaires Administratives et Financières. Il
sert souvent de pont entre la Direction Générale du Trésor
et de la Comptabilité Publique (DGTCP) et l'Administration
minière en matière d'échange d'information et de
données.
Les Régisseurs peuvent être
désignés dans le personnel de leur Ministère
d'appartenance ou mis à la disposition par le Ministère de
l'Economie, des Finances et de la Planification du Développement
(MEFPD). Lorsqu'ils sont désignés dans le personnel du
ministère dans lequel la Régie de recettes est
créée, ils jouissent d'une tutelle technique de ce
Ministère et d'une tutelle financière du Ministère
chargé des Finances. Dans ce cas leur carrière professionnelle
dépend du Ministère qui assure leur tutelle technique.
Dans le cas où ils sont mis à la disposition par
le Ministère en charge des Finances, ils jouissent d'une tutelle
technique et d'une tutelle financière de ce Ministère. Par
conséquent, Ils collaborent simplement avec le Ministère qui
abrite la Régie de recettes et leur carrière professionnelle est
sous la responsabilité du Ministère chargé des
Finances.
En effet, le Régisseur est activement impliquer dans le
processus de mobilisation de recettes à la Direction
Générale des Mines et de la Géologie. Il intervient dans
le processus de prévision des recettes en fournissant notamment les
statistiques sur les recettes aux services techniques impliqués. Il
procède à la liquidation et au recouvrement des factures
adressées aux sociétés minières. Le suivi du
recouvrement est l'une de ses activités prépondérantes en
ce sens qu'il procède aux relances de sociétés
minières avec l'appui de la hiérarchie de l'Administration
minière. Le Régisseur tient des documents comptables sur les
recettes notamment le journal de caisse et les carnets de recettes qui lui sont
périodiquement remis par le Trésor public. Il produit des
états et rapports périodiques pour l'Administration
minière et le Trésor public. Il suit les activités de ses
préposés déployés sur toute l'étendue du
territoire national pour la perception des recettes des carrières de
sable et de gravier. Dans ce cadre il effectue régulièrement des
missions de contrôle et de vérification de l'activité de
perception de ses préposés à l'intérieur du pays.
Ces missions sont effectuées conjointement avec les Directions
Régionales qui encadrent sur le terrain les agents chargés de la
perception des recettes des carrières à l'intérieur du
pays. Les représentations régionales et préfectorales du
Trésor public sont sollicitées dans la mesure où les
reversements des recettes des carrières perçues sont faits dans
ces structures.
14
Il participe également au processus de l'ITIE-Togo en
fournissant pour chaque exercice de conciliation, des données pour le
remplissage des formulaires et se charge de leur transmission à la Cour
des Comptes pour la certification. Les formulaires certifiés sont
ensuite transmis par ses soins au Coordonnateur national de l'ITIE pour la
production du rapport de conciliation de l'exercice concerné.
Le Régisseur dans l'exécution de ses
tâches quotidiennes est aidé par un collaborateur et une
caissière.
3- Cadre physique
Le cadre physique nous permettra de situer
géographiquement la Direction Générale des Mines et de la
Géologie, de donner son effectif en ressources humaines et de
décliner les différents types d'agent et les
spécialités sollicitées.
a- Situation géographique
La Direction Générale des Mines et de la
Géologie se situe dans le quartier Nyékonakpoè sur
l'avenue Sarakawa, non loin de l'Office du BTS et à côté de
l'école Maternelle Française.
b- Composition en ressources humaines
Le personnel de la DGMG est de vingt et huit (28) agents en
juillet 2016 sans compter le personnel des Directions Régionales. Cet
effectif est de cent (100) agents en prenant en compte les effectifs des
Directions Régionales étant donné qu'il y a une
interpénétration dans les activités des agents de la
Direction Générale des Mines et de la Géologie et des
agents des Directions Régionales. En effet le dossier du personnel des
Directions Régionales est géré par le service ressources
humaines de la Direction Générale des Mines et de la
Géologie pour la simple raison que ces Directions Régionale n'ont
pas ce service en leur sein.
Le personnel est essentiellement composé de
fonctionnaires, d'agents permanents, de volontaires et d'agents
contractuels.
Au nombre de ces agents nous avons des
spécialités telles que : les ingénieurs des mines, les
ingénieurs géologues et hydrogéologues, les
ingénieurs géo informaticiens, les géologues, un
environnementaliste, un historien, un juriste, un technicien en génie
électrique, un plombier, les spécialistes en ressources humaines,
les archivistes, les employés de bureau, les comptables, un gestionnaire
et les secrétaires.
15
Sur le plan hiérarchique, la Direction
Générale des Mines et de la Géologie est dirigée
par un directeur général aidé dans sa tâche par des
directeurs de services centraux.
4- Environnement extérieur
Il est question dans cette rubrique d'énumérer
toutes les structures qui entretiennent des relations avec la Direction
Générale des Mines et de la Géologie dans le cadre de ses
prestations et tâches quotidiennes.
a- Hiérarchie et structures
partenaires
Sur le plan hiérarchique, elle est immédiatement
liée au Ministère des Mines et de l'Energie qui est son
Ministère de tutelle dont elle reçoit un cahier des charges
chaque année lequel cahier des charges concours en partie à
l'exécution de la lettre de mission du Ministre en charge des Mines.
Elle entretient d'étroites relations avec les autres
ministères et services de l'administration publique entre autres (i) le
Ministère de l'Environnement et des Ressources Forestière surtout
à travers l'Agence Nationale de Gestion de l'Environnement (ANGE) dans
le cadre de la délivrance du certificat de conformité
environnementale et sociale pour les projets miniers (ii) le Ministères
des Finances et de la Planification du développement à travers la
Direction Générale du Trésor et de la Comptabilité
Publique dans le cadre du processus de mobilisation des recettes publiques
(iii) le Ministère de la Défense et des Anciens Combattants
à travers la Gendarmerie Nationale dans le cadre de la lutte contre la
prolifération des carrières illicites d'exploitation de sable et
de gravier et le non-respect des périmètres d'exploitation
concédés générant des litiges (iv) le
Ministère des Affaires étrangères, de la
Coopération et de l'Intégration Africaine et Ministère de
l'Enseignement Supérieur et de la Recherche à travers les
programmes de bourses d'étude qu'ils offrent aux agents de la DGMG pour
leur perfectionnement dans le cadre de la coopération internationale.
La DGMG est en étroite relation avec les
universités du pays notamment le département des sciences de la
terre de l'Université de Lomé dont la branche de la
géologie forme des géologues dont certains sont actuellement en
service dans son sein. Sur le plan technique, la Direction
Générale des Mines et de la Géologie effectue, au besoin,
certaines analyses dans les laboratoires du département des sciences de
la terre du l'Université de Lomé.
Elle travaille avec des représentations d'institutions
internationales particulièrement le Secrétariat Technique
National de l'Initiative pour la Transparence dans les Industries
16
Extractives (ITIE). La DGMG est l'un des principaux acteurs
sur lequel repose le processus de l'ITIE au Togo. Avec le Secrétariat
Technique National de l'ITIE, la Direction Générale des Mines et
de la Géologie participe au processus de mise en oeuvre de l'ITIE en
fournissant des données et informations sur les paiements des
sociétés minières, le contenu et l'exécution des
conventions et contrats miniers, des titres miniers et la mise en application
des recommandations issues des divers rapports de conciliation de
l'ITIE-Togo.
Elle sollicite des appuis techniques et financiers
auprès des partenaires tels que le PNUD, la Banque Mondiale pour des
projets miniers. A ce titre, la DGMG a sollicité et obtenu en novembre
2015 un financement auprès de la Banque Mondiale pour le projet
dénommé " Projet de Développement et de Gouvernance
Minière" (PDGM) qui est actuellement en cours d'exécution.
Les bénéficiaires des prestations de la DGMG
sont majoritairement composés des sociétés
minières, des particuliers et des citoyens ordinaires.
b- Prestations et usagers
Il est d'une importance capitale de parler des usagers
principaux des prestations de la DGMG et de ses services techniques.
Ces usagers peuvent être catégorisés en
quatre groupes sur le plan de l'exploitation minière à savoir
:
- les sociétés d'exploitation à grande
échelle notamment les sociétés minières comme
WACEM SA ; SCANTOGO MINES ; SNPT ; MM MINING et POMAR S.A ;
- les sociétés d'exploitation à petite
échelle entre autres GRANUTOGO ; SAD ; GLOBAL MERCHANTS ; STII et
MIDNIGHT SUN ;
- les sociétés d'exploitation de
matériaux de construction à savoir TOGO CARRIERE ; COLAS ; LES
AIGLES ; TGC S.A ; ALMACAR ; CECO MINES ; STG ; SOGEA SATOM ; TOGO RAIL ;
- les exploitations artisanales de sable et gravier
composés notamment des particuliers et
des groupes de personnes qui s'adonnent à
l'activité d'exploitation et de
commercialisation de sable et de
gravier.
17
Ces sociétés obtiennent comme prestations
l'octroi des permis et autorisations d'exploitation. La DDCM est le service
technique de la Direction Générale des Mines et de la
Géologie qui s'occupe exclusivement de ces questions.
En marge de ces quatre catégories de
sociétés qui opèrent exclusivement dans l'exploitation,
nous avons des sociétés de recherche qui sont le plus souvent des
filiales des entreprises étrangères qui investissent tout le
territoire national à la recherche de nouveaux gisements miniers. Dans
ce domaine, nous avons actuellement sur le terrain des sociétés
comme SGM, TERRA METAUX RARE, G & B AFRICAN RESOUCES, RRCC, KALYAN
RESOURCES, CIMAF, PANAFRICAN GOLG, TOGO OR etc.
Elles obtiennent pour leur part des permis de recherche, les
autorisations de prospection et de sondage. La Direction des Recherches
Géologiques et Minières est le service technique qui s'en
occupe.
Nous n'allons pas passer sous silence le cas des citoyens,
particuliers et entreprises diverses qui bénéficient des services
de la Direction du Développement et du Contrôle Miniers en termes
d'autorisation d'ouverture de certains établissements classés
(moulins et scieries) et les prestations de contrôle de l'état de
qualité de certains types d'installation à haut risque
d'explosion et de pollution dans les autres établissements
classés notamment les cuves à gaz, les bouteilles de gaz, les
bombonnes à gaz, les silos, les tanks et les chaudières. Nous
pouvons citer en exemple les industries comme la Brasserie de Lomé, la
Brasserie de Kara, la société Contour Global, SODIGAZ S.A, la
société AIR LIQUIDE etc.
La Direction des Laboratoires des Mines de son
côté fournit des prestations en termes d'analyse et contrôle
des substances minérales précieuses et semi précieuses,
des bijoux, de l'eau ; d'échantillon de minerai et de certains types de
métaux au bénéfice des citoyens, des particuliers et de
certaines entreprises. A ce titre les usagers se font contrôler, par
exemple, les bagues de fiançaille et de mariage, des bijoux sertis de
pierres précieuses, de l'eau de forage pour la consommation domestique
etc.
Elle s'occupe de l'inspection des cargaisons de certains
métaux précieux et pierres précieuses prêt pour
l'expédition ou l'exportation. Pour cette opération
particulière, les services de la Direction des Laboratoires des Mines
travaillent en collaboration avec les services du Commissariat des Douanes et
Droits Indirects (CDDI) qui procèdent à la taxation desdites
cargaisons.
18
Elle accorde aussi des autorisations de commande de certains
produits chimiques, entre autres, du cyanure, du métal mercure dont
l'importation est strictement contrôlée. Cette opération
permet surtout à l'Etat de contrôler la circulation sur le
territoire national des substances chimiques susceptibles de contaminer
l'environnement et qui ont des effets néfastes sur la
biodiversité.
Ce chapitre a servi à faciliter une connaissance du
cadre du mémoire notamment la Direction Générale des Mines
et de la Géologie en insistant sur son historique, son organisation, ses
missions et activités quotidiennes. Le chapitre suivant viendra
renforcer cette dynamique en ce sens qu'il présentera la
définition des concepts nécessaires à une
compréhension globale du mémoire et la revue littéraire
pour des analyses comparatives et les choix théoriques de l'auteur. Il
ressortira aussi l'importance d'une stratégie de mobilisation de recette
par l'entremise d'un cas.
19
CHAPITRE II: IMPORTANCE D'UNE STRATEGIE DE MOBILISATION
DE RECETTES DANS UN SERVICE DE L'ADMINISTRATION PUBLIQUE OU PARA PUBLIQUE
Dans ce chapitre il sera question, dans un premier temps, de
procéder à la définition des concepts pour permettre aux
lecteurs potentiels de s'imprégner de l'esprit du mémoire pour
leur garantir un bon suivi de l'auteur dans son développement. Ensuite
nous exposerons l'importance d'une stratégie de mobilisation de recettes
dans une régie financière qui a des similitudes avec celle de la
Direction Générale des Mines et de la Géologie sur le plan
du recouvrement des recettes qui intervient après bénéfice
de la prestation par l'usager. En fin, nous allons parler des auteurs qui ont
fait des études similaires par rapport à notre thème de
mémoire en analysant leur théorie afin de ressortir les
différences et les similitudes des démarches qu'ils ont
adopté pour trouver des approches de solution aux problèmes que
pose la mobilisation des recettes dans les organisations et structures en
charge de la mobilisation des recettes pour le financement des budgets.
Section 1 : DEFINITION DES CONCEPTS
Pour permettre à tous ceux qui nous liront et ceux qui
nous suivront de se mettre dans le cadre contextuel du mémoire, nous
allons donner les définitions des termes clés qui meubleront
notre travail. Nous ne pourrons pas définir de façon exhaustive
tous les termes, mais nous définirons ceux qui pourront garantir aux
lecteurs potentiels une compréhension essentielle et globale du
mémoire. Le sens contextuel seul sera exposé ici sans faire
allusion au sens étymologique afin d'éviter des confusions
liées aux nuances probables qui pourront s'en découler.
Ainsi, il faut donc entendre par : Cadre contextuel
:
Les conditions et l'état d'esprit dans lesquels
l'auteur a mené le mémoire pour atteindre l'objectif qu'il
vise.
20
Sens contextuel :
Le sens que l'auteur voudrait donner à un concept pour
matérialiser, décrire ou représenter de façon
réaliste et pertinente l'idée qu'il a lui-même d'un mot,
d'une notion, d'une situation ou d'un évènement et qui cadre bien
avec l'objectif du mémoire.
Géologie :
La science qui étudie les matériaux qui constituent
le globe terrestre et l'étude des transformations actuelles et
passées subies par la terre.
Chaine panafricaine des Dahomeyides :
La chaine de formation géologique qui traverse en biais le
Ghana, le Togo et le Benin et qui est limitée au sud par le bassin
sédimentaire côtier et au nord par le bassin des Volta.
Mines :
Les substances minérales autres que les matériaux
de construction.
Carrières :
Les exploitations (lieux où on extrait), souvent à
ciel ouvert, des matériaux destinés à la
construction.
Matériaux de construction :
Les substances minérales non métalliques
utilisées pour la construction ou les travaux publics. Ils regroupent le
sable, le gravier, le granulat, l'argile, la latérite, l'ardoise, le
granite, le marbre et les pierres ornementales.
Recherche géologique et minière
:
Tous travaux de géologie et de géophysique en
surface ou en profondeur relatifs à la structure et à la
géologie souterraine, y compris les essais d'évaluation par
excavation, sondage ou forage, l'analyse des propriétés physiques
et chimiques, l'étude de la faisabilité économique, ainsi
que la formulation d'un programme de développement et d'exploitation
d'un gisement.
21
Exploration géologique et minière
:
L'ensemble des opérations de recherche qui permettent
d'étudier la nature et la composition minéralogique d'une zone
donnée (un sol, un site ou un milieu naturel).
Sondage :
Un forage destiné à étudier la nature et les
ressources d'un sous-sol. Exploitation minière :
Toute activité de développement, de mise en
exploitation, d'extraction, de détention, de traitement, de transport,
d'exportation et de vente des mines. Mais ce terme peut avoir aussi le sens
d'une industrie minière en activité.
Etablissements classés :
Les unités, les installations artisanales ou
industrielles, qui sont répertoriées comme dangereuses,
insalubres ou incommodes, pour la vie humaine, la vie animale et pour
l'environnement notamment les substances explosives, les machines à
vapeur et à circulation de gaz. Ces établissements sont par
exemple : les scieries, les moulins, les industries disposant des bouteilles de
gaz, des cuves à gaz, des bombonnes à gaz, des chaudières,
des tanks, des silos etc.
Domaine minier :
L'ensemble des potentialités géologiques et
minières sur le territoire appartenant à l'Etat.
Législation minière :
L'ensemble des lois, textes réglementaires, contrats et
conventions dans le secteur minier notamment le code minier et ses textes
d'application, les contrats miniers et conventions minières entre l'Etat
togolais et les sociétés minières.
Titres miniers :
Tout droit minier rattaché à un domaine foncier.
Le terme "titre minier" désigne respectivement l'autorisation de
prospection, le permis de recherche, les permis d'exploitation et
l'autorisation artisanale, tant pour les substances minérales que pour
les eaux minérales et gîtes géothermiques.
22
Droit minier :
Toute prérogative minière que confère un
titre minier à son détenteur sur un domaine foncier. Il est
à noter que souvent les termes "titre minier" et "droit minier"
s'utilisent par indifférence pour leur donner le même sens.
Programmes miniers :
L'ensemble des projets miniers qui concourent à
l'atteinte d'un même objectif et exécuté pendant une
période définie.
Géologie appliquée :
L'ensemble des applications de la géologie au sein des
activités humaines et de la société.
Echantillon :
Un fragment ou une partie prélevée d'une
substance minérale destiné à être analysé.
Carottes :
Un échantillon cylindrique d'un
prélèvement géologique.
Substances minérales précieuses et
semi-précieuses :
Les métaux précieux (or, argent, platine etc.)
et les pierres précieuses et semi-précieuses (diamant,
émeraude, rubis, saphir, zircon, opale, jade, grenat, l'aigue-marine
etc.)
Ressources minérales :
L'ensemble des ressources du sol, du sous-sol et l'eau.
L'Administration minière :
L'ensemble formé par le Ministère des Mines et
de l'Energie, la Direction Générale des Mines et de la
Géologie et les Directions Régionales des Mines et de la
Géologie.
Sociétés minières :
Toutes les entreprises du secteur minier notamment, les
industries extractives, les entreprises de concassage de matériaux de
construction et les groupes d'exploitants ou exploitants individuels artisanaux
de sable et gravier.
23
Amélioration :
Faire évoluer positivement, rendre meilleur pour obtenir
des résultats relativement bon. Stratégie :
L'art de coordonner les actions, de manoeuvrer habilement pour
atteindre un but.
Recettes :
Les sommes perçues par les services de l'Etat et les
autres organismes publics (recettes publiques) qui comprennent les produits
d'impôt, de taxes, de droits, de redevances, d'emprunts, de subventions
et autres produits autorisés par les lois et règlements en
vigueur ou résultant de décisions de justice ou de
conventions.
Mobilisation des recettes :
Toutes opérations visant à constater, à
liquider, à ordonnancer et à recouvrer les recettes publiques. Au
sens large la mobilisation inclue le recouvrement. Mais très souvent les
spécialistes des finances publiques font une distinction entre la
mobilisation et le recouvrement des recettes. Dans le cadre de ce
mémoire, nous allons adopter la définition au sens large en
revanche nous seront amener à utiliser les deux termes en
association.
Recouvrement des recettes :
Toutes les opérations visant à rentrer en
possession d'une somme due par un débiteur ici il s'agit des
sociétés minières, des particuliers et des individus
sollicitant les prestations de l'Administration minière.
Stratégie de mobilisation des recettes
:
Toutes les dispositions prises par l'Administration
minière en vertu du code minier et des textes règlementaires pour
rentrer en possession des sommes dues par les divers
bénéficiaires de ses prestations.
Pour des raisons de simplicité et de facilité
dans la compréhension, l'auteur a choisi d'englober dans le terme
"stratégie de mobilisation des recettes" de son thème de
mémoire, les opérations de prévision, de mobilisation et
de recouvrement des recettes minières. Ainsi le thème "Analyse de
la stratégie de mobilisation des recettes minières" doit
être compris
24
comme " Analyse de la stratégie de prévision, de
mobilisation et de recouvrement des recettes minières".
Préposés :
Les agents des mines appelé généralement
surveillants de carrières à qui le Régisseur a
délégué le pouvoir de perception des recettes des
carrières de sable et de gravier à l'intérieur du pays et
dont il est responsable de leurs actions sur le terrain.
Liquidation :
Les opérations de constat, de vérification et
d'arrêt de montant des factures destinées aux usagers des services
de la Direction Générale des Mines et de la Géologie.
Assiette de l'impôt :
La base sur laquelle repose l'imposition entre autres le
revenu, le bénéfice, le chiffre d'affaire, la valeur des
immobilisations, les salaires et la valeur du patrimoine.
Potentiel d'assiette :
La valeur probable ou estimée de la matière
imposable que représente un groupe de contribuables ou d'entreprises.
Segment de contribuables :
Le classement des contribuables effectué par l'OTR
notamment les entreprises par rapport à la taille de leur chiffre
d'affaire : les grandes entreprises dont le chiffre d'affaire va de 500.000.000
F CFA et plus relèvent de la direction des grandes entreprises (DGE);
les moyennes entreprises dont le chiffre d'affaire est supérieur ou
égal à 50.000.000 F CFA et inférieur à 500.000.000
F CFA relèvent de la direction des moyennes entreprises (DME) et les
autres entreprises ou contribuables dont le chiffre d'affaire est strictement
inférieur 50.000.000 F CFA relèvent de la direction des
impôts du Golfe (DIG) et des directions régionales des
impôts (DRI).
Migration des entreprises dans les divers segments
:
25
Le passage des entreprises d'un segment à l'autre
lié à une diminution ou à une augmentation de leur chiffre
d'affaire ayant un effet immédiat sur le potentiel d'assiette des
services qui s'occupent de ces segments.
Prestations payantes :
L'ensemble composé des divers frais, droits et
redevances que la Direction Générale des Mines et de la
Géologie perçoit, pour le compte du Trésor public, lors de
ses prestations au bénéfice des usagers de ses services.
Recettes minières :
Tous produits issus de l'exploitation du domaine minier de
l'Etat notamment, les frais d'instruction de dossier, les droits fixes, les
redevances superficiaires ou de surface, les redevances minières, les
frais de contrôle d'établissements classés et de substances
minérales, les frais d'expédition de substances minérales
précieuses, semi-précieuses et métaux précieux, les
frais de traitement d'échantillon et les amendes liées à
l'exploitation illicite de substances minérales.
Redevances minières :
Tous frais calculés en pourcentage de la valeur
marchande ou du chiffre d'affaire du produit obtenu, payés au
Trésor public par le détenteur d'un droit minier. Ce terme
désigne également les frais calculés par application d'une
valeur monétaire sur le volume d'un minerai extrait.
Droits fixes :
Tous frais payés au Trésor public pour
l'obtention d'un droit minier et pour ses renouvellements.
Redevances superficiaires :
Tous frais calculés en fonction de la superficie d'un
titre minier et payés au Trésor public par le détenteur du
titre minier.
Frais d'instruction de dossier :
Tous frais payés au Trésor public pour permettre
à l'administration des mines d'étudier un dossier de demande de
titre minier.
26
Frais de contrôle des établissements
classés :
Tous frais payés au Trésor public pour les
prestations de contrôle d'état des installations au sein des
établissements classés.
Frais de contrôle des substances minérales
précieuses et semi-précieuses :
Tous frais payés au Trésor public pour les
prestations de contrôle des substances minérales précieuses
et semi-précieuses et les ouvrages à base de métaux
précieux et de pierres précieuses.
Frais d'expédition des substances minérales
précieuses et des métaux précieux :
Les taxes payées au Trésor public pour les
prestations d'inspection des cargaisons, prêtes à être
expédiées vers l'extérieur, de substances minérales
précieuses et métaux précieux à l'instar de l'or et
du diamant.
Frais de traitement d'échantillons :
Tous frais payés au Trésor public pour l'analyse
dans les laboratoires de la DGMG des échantillons de roche ou de minerai
provenant des sites d'activités des sociétés
détentrices des titres miniers.
Amende :
Tous frais payés au Trésor public
représentant une pénalité sanctionnant une exploitation
illicite de substances minérales.
Section 2 : IMPORTANCE D'UNE STRATEGIE DE MOBILISATION
DE RECETTES DANS UN SERVICE DE L'ADMINISTRATION PUBLIQUE OU PARA PUBLIQUE
Dans cette section nous étudierons l'importance d'une
stratégie de mobilisation des recettes dans une régie
financière qui perçoit des recettes ayant certaines
caractéristiques semblables aux redevances minières
réalisées par la DGMG. La caractéristique principale dont
il est question, c'est la perception des recettes après que l'usager ait
bénéficié de la prestation. Elle rend difficile la
mobilisation dans la mesure où l'usager a atteint son objectif de
service sollicité. Ceci permettra de voir, principalement pour ce qui
nous intéresse, l'impact positif d'une bonne stratégie sur la
réduction du gap entre les prévisions de recettes et les
réalisations
27
dans le temps et accessoirement l'augmentation du niveau de
recouvrement des recettes de la structure étudiée.
- Cas d'une régie financière : l'OTR
Le choix de l'OTR se justifie par le fait que, cette structure
recouvre la majorité de ses recettes après que les usagers
(contribuables) aient bénéficié déjà de la
prestation qui crée l'impôt. Ce qui rend parfois difficile le
recouvrement parce que le redevable n'exprime plus un besoin pressant
vis-à-vis de l'OTR. Ce cas est comparable au cas des redevances
minières qui sont les recettes les plus importantes de la liste des
prestations payantes de la DGMG. En effet le recouvrement des redevances
minières pose problème relativement aux autres recettes de la
DGMG parce que le système est tout d'abord déclaratif mais aussi
les sociétés bénéficient déjà de la
prestation qui consiste en l'exploitation de la ressource minérale qui
fera l'objet de la redevance. Nous allons par conséquent faire
abstraction des recettes douanières qui n'ont pas de similitudes avec
les redevances minières et parler uniquement des impôts.
Sur cette base nous allons essayer de relever ce qui se fait
de bien en termes de stratégie au niveau de l'OTR et voir dans quelle
mesure nous pouvons l'appliquer au niveau de la Direction
Générale des Mines et de la Géologie.
1- Bref présentation de l'OTR
L'OTR est l'Office Togolais des Recettes. Il a
été créé par la loi no 2012-016 du 10
décembre 2012 portant création de l'Office Togolais des Recettes.
Il intègre les anciennes directions générales des Douanes
et des Impôts au sein d'une structure unique. C'est un
établissement public à caractère administratif,
doté d'une autonomie de gestion administrative et financière. Il
est chargé de recouvrer les impôts, taxes et droits de douanes
pour le compte de l'Etat et des collectivités territoriales.
Il est également charger de :
1- conseiller ou représenter le gouvernement en
matières fiscales et douanières ;
2- promouvoir le consentement volontaire à l'impôt
;
3- combattre la fraude, l'évasion fiscale et la
corruption ;
4- produire les statistiques sur les recettes
collectées.
28
2- Stratégie adoptée par l'OTR
Ici nous choisissons juste de relever certaines insuffisances
et manques dans les pratiques de la stratégie de mobilisation des
recettes fiscales qui avaient cours au niveau de l'ex Direction
Générale des Impôts (DGI) avant de passer très
rapidement aux innovations dans la stratégie de mobilisation des
recettes avec l'avènement de l'Office Togolais des Recettes. Ceci ne
voudrait pas dire qu'il n'y avait pas de réformes en cours avant
l'avènement de l'OTR, au contraire les réformes ont
été belles et biens enclenchées sous l'ex Direction
Générale des Impôts avec d'ailleurs des résultats
acceptables comme l'illustre le Tableau 1 suivant. Mais les problèmes de
corruption, de fraude et d'évasion fiscale
généralisés dans le monde et en particulier au Togo ont
amené les plus hautes autorités à déduire que ces
résultats certes positifs ont un goût de peu mieux faire. Ainsi la
mise en place de l'Office Togolais des Recettes a renforcé les
réformes en leur donnant plus de visibilité et davantage de
résultats sur le terrain.
Nous notons par exemple que la Gestion Axée sur les
Résultats (GAR) n'était pas rigoureusement appliquée, la
lutte contre la corruption n'était pas aussi rigoureuse, la
communication externe et la sensibilisation des contribuables n'étaient
pas tellement ressenties sur le terrain. La déclaration en ligne et le
recouvrement par les banques n'étaient pas opérationnels.
L'insuffisance dans la coopération et la coordination entre l'ex
Direction Générale des Douanes et l'ex Direction
Générale des Impôts crée des goulets
d'étranglement dans la mobilisation des recettes fiscales. Tout ceci
prouve que moins de moyens techniques étaient mobilisés dans
l'atteinte des résultats escomptés. Ces insuffisances ont induit
à coup sûr des manques à gagner sur la réalisation
des objectifs de recettes au sein de l'ex Direction Générale des
Impôts.
Nous allons à présent analyser les effets
positifs des reformes et innovations mises en place par l'Office Togolais des
Recettes dans le cadre de sa stratégie de mobilisation de recettes
fiscales.
2- Les innovations dans la stratégie de
mobilisation à l'Office Togolais des Recettes Des innovations
ont vu le jour avec la création de l'OTR. Elles sont de divers ordres
notamment sur le plan administratif, organisationnel et sur le plan
opérationnel. Nous allons passer en revue dans l'ordre chronologique
certaines de ces innovations dans les paragraphes suivants.
a- 29
Au plan administratif
Nous notons l'adoption d'un plan triennal glissant avec des
objectifs bien précis qui est décliné en plan
opérationnel (annuel) qui fixe des objectifs de recettes plus
élevés que ceux prévu au budget de l'Etat. Le plan
opérationnel permet ainsi de fixer les objectifs de recettes par
Commissariat, par Direction, par Division et par Section avec un suivi
quotidien des réalisations. Cette stratégie permet au niveau de
chaque subdivision de l'Office d'éviter les égarements, de
rappeler à l'ordre les trainards permettant ainsi à tous de
participer effectivement au processus de mobilisation de recettes afin de
garantir l'atteinte des objectifs escomptés.
L'OTR a aussi adopté la gestion axée sur les
résultats (GAR) permettant ainsi de renforcer la performance de la
structure par la mise en place des politiques de responsabilisation, de la
redevabilité, de l'implication et de la participation de tous. Une
politique de la rentabilité est mise en place du sommet au plus bas
niveau de la hiérarchie avec la signature de contrat de performance avec
les agents et l'évolution dans la carrière professionnelle en
fonction des notes obtenues par rapport au rendement personnel. Cette pratique
motive les agents et permet à chacun de donner le meilleur de
lui-même afin de contribuer à l'atteinte des objectifs globaux et
en même temps leur permettre d'obtenir des points de bonus ou de la
promotion à la fin de l'année.
b- Au plan organisationnel
Il est créé des directions
spécialisées comme la direction des études et de la
planification stratégique, la direction anti-corruption et la direction
de la communication et des services aux usagers.
La direction des études et de la planification
stratégique a pour rôle d'établir des plans
stratégiques et opérationnels et de faire des études
devant aboutir à l'élaboration des prévisions de recettes
et à une politique fiscale au sein de l'Office. Elle fait le suivi de la
réalisation des recettes au quotidien et produit à la fin des
statistiques qui serviront de base aux nouvelles prévisions.
Pour élaborer des prévisions, elle dispose de
modèles statistiques conçus en Excel. Il s'agit d'une
série de données sur les recettes s'étalant sur une
période relativement longue permettant de faire des projections dans
l'avenir en tenant compte du taux de croissance moyen et du taux de
recouvrement des recettes d'une période à l'autre. Au niveau de
chaque
30
subdivision on tient compte aussi du potentiel d'assiette et
de la migration des entreprises dans les divers segments. A cette étape
les informations sont collectées par la direction des études et
de la planification stratégique auprès de chaque service
spécifique de l'Office qui s'occupe d'un segment de contribuables bien
défini avec l'assiette y afférente. Cette pratique permet d'avoir
des données réalistes pour des prévisions sûres
étant donné que l'information provient des services qui,
eux-mêmes auront plus tard la charge de réaliser lesdites
prévisions. Dans cette optique, les objectifs restent à la
portée des moyens dont dispose l'office pour les réaliser
garantissant ainsi des taux de recouvrement élevés
dépassant la plupart du temps les prévisions réduisant
ainsi à néant les écarts négatifs.
Le tableau 1 suivant permet d'illustrer les performances
réalisées dans le recouvrement des recettes fiscales par l'Office
Togolais des Recettes sur la période allant de l'année 2008
à 2014. Il permet particulièrement de montrer que les
résultats des réformes entamées au niveau de l'ex
direction générale des impôts bien avant l'avènement
de l'OTR ont permis de dépasser les prévisions tout au long de
cette période.
Tableau 1 : Evolution du taux de
recouvrement des recettes fiscales de l'OTR.
ANNEE
|
PREVISIONS
|
REALISATIONS
|
TAUX D'EXÉCUTION
|
2008
|
91
|
025
|
000
|
000
|
97
|
639
|
713
|
680
|
107,3%
|
2009
|
97
|
502
|
000
|
000
|
105
|
740
|
646
|
854
|
108,4%
|
2010
|
105
|
800
|
000
|
000
|
113
|
461
|
756
|
904
|
107,2%
|
2011
|
118
|
500
|
000
|
000
|
128
|
470
|
793
|
432
|
108,4%
|
2012
|
132
|
748
|
000
|
000
|
150
|
779
|
193
|
985
|
113,6%
|
2013
|
158
|
465
|
000
|
000
|
171
|
076
|
902
|
179
|
108,0%
|
2014
|
190
|
000
|
000
|
000
|
212
|
033
|
338
|
000
|
111,6%
|
2015
|
209
|
880
|
051
|
000
|
222
|
247
|
112
|
875
|
105,9%
|
Source : Rapport de l'OTR, juillet
2016.
En ce qui concerne la direction anticorruption, elle dirige et
supervise l'ensemble des activités de prévention et
d'investigation sur la corruption au sein de l'Office. Elle lutte
également contre la fraude et l'évasion fiscale. Un numéro
vert et une adresse électronique sont mis en
31
place pour signaler toute tentative de fraude, les attitudes
douteuses et les déchargements clandestins. Ce dispositif permet de
réduire les détournements de fonds, les fuites de recettes devant
contribuer à l'atteinte des objectifs de recettes et à la
réduction des écarts négatifs.
L'OTR a choisi de mettre à contribution l'aspect
communication dans la mobilisation des recettes en créant une direction
de la communication et des services aux usagers. Cette direction est
chargée de la planification, de la coordination des activités de
l'Office. Elle a aussi pour rôle de mettre en place une stratégie
de communication et de s'assurer que les usagers reçoivent un service
équitable et de qualité au sein de l'Office. Elle a donc une
fonction double celle d'assurer une communication interne et une communication
externe.
En ce qui concerne la communication interne, il s'agit
d'informer en temps réel les agents de l'OTR de toutes les
décisions prises afin de les mettre au même niveau d'information
pour participer à l'effort de rendement.
La communication externe sert entre autres d'outil
d'écoute des usagers et d'éducation de ceux-ci pour un
consentement volontaire à l'impôt à travers des
émissions télé et radio éducatives, des forums de
contribuables et d'autres actions sur le terrain. Cette action a pour but de
changer les mentalités des contribuables pour leur permettre
d'appréhender l'importance et l'utilité des impôts. L'effet
immédiat est d'obtenir davantage l'adhésion des contribuables au
payement de leurs impôts permettant ainsi l'élargissement de
l'assiette de l'impôt qui contribuera au renforcement de l'atteinte des
objectifs de recettes.
c- Au plan opérationnel
Il s'agit essentiellement des innovations liées aux
opérations de traitement des déclarations et aux
opérations de recouvrement
? S'agissant des opérations de déclaration, on
note le passage de la déclaration manuelle à la
déclaration en ligne gage de modernité et de facilité pour
les opérateurs économiques. Ce qui dénote de la mise
à profit des TIC (Technologies de l'Information et de la Communication)
dans le processus de mobilisation des recettes publiques. Cette pratique
devrait être expérimentée par tous car les TIC sont des
outils puissants et pertinents pouvant renforcer la performance de toute
organisation dans l'atteinte de ses objectifs.
32
? Le recouvrement des taxes par les banques, gage d'un gain de
temps pour les opérateurs économiques, de
célérité dans les prestations de l'Office, de transparence
dans les opérations et de sécurité pour les recettes de
l'Etat.
En effet cette pratique a permis d'éviter de nombreuses
files d'attente devant les guichets de l'OTR et de gagner du temps. Elle a
permis également de dégager un peu plus de temps libre, pour les
agents affectés aux guichets, pour les occuper à d'autres
tâches quotidiennes. Ainsi, les agents de l'OTR manipulent moins les
espèces ce qui est un gage de lutte contre les détournements au
bénéfice de l'institution étant donné que ces
détournements tirent les objectifs vers le bas. Cette pratique est
également au bénéfice des contribuables pour la simple
raison que cela va réduire les contentieux entre les agents de l'OTR et
les contribuables. Les contribuables se voient aussi la tâche
simplifiée pour le payement de leurs divers impôts et taxes.
4- Effets positifs de la nouvelle stratégie
En somme l'amélioration de la stratégie de
mobilisation de recettes à l'OTR a apporté un souffle nouveau aux
finances publiques avec particulièrement une assurance que les recettes
fiscales prévues au budget général de l'Etat seront
réalisées dans une très forte proportion réduisant
ainsi les écarts de déficit budgétaire. Elle renforce la
mobilisation de ressources internes qui permettront à l'Etat de faire
moins recourt à d'autres sources de financement du budget comme les
prêts qui créent d'autres charge creusant ainsi la dette de l'Etat
envers ses divers bailleurs de fonds.
Au niveau de l'Office lui-même il y a plus de
visibilité sur le chemin menant à la réalisation des
objectifs de recettes fixés par le gouvernement avec la mise en oeuvre
du plan stratégique triennal. On note entre autres une participation
effective de tous les agents de l'Office à l'effort commun, un service
dynamique, de qualité et un gain de temps dans les opérations au
niveau de toutes les représentations de l'Office Togolais des Recettes
sur l'étendue du territoire national.
Pour les contribuables, ils bénéficient de plus
de facilité, d'économie et de gain de temps dans leurs
opérations de déclaration et de paiement des impôts. Il y a
aussi au-delà de tout ce qui vient d'être
énuméré un climat de confiance qui s'installe entre les
contribuables et les agents de l'Office Togolais des Recettes grâce
à un service de communication externe plus
33
performant et dynamique dont le résultat à terme
est d'amener le contribuable au consentement volontaire de l'impôt.
Section 3 : REVUE LITTERAIRE
Dans cette section il sera question de faire un exposé
d'un certain nombre d'ouvrage ayant abordé le sujet de la
stratégie de mobilisation des recettes afin de ressortir les nuances
avec notre thème. Il s'agira aussi de montrer par la même occasion
la démarche théorique que nous choisirons, parmi celles des
auteurs qui nous ont précédés dans la recherche d'une
meilleure stratégie de mobilisation des recettes minières, pour
traiter notre thème.
Les pays conçoivent souvent leur politique fiscale pour
l'industrie minière de manière à attirer des
investissements dans des activités d'exploration et de mise en valeur
des mines. Ils ne prennent pas toujours suffisamment en compte, au
départ, les conséquences que de tels investissements peuvent
avoir sur les services administratifs chargés d'assurer une application
efficace et efficiente du régime fiscal. Il faut, pour pouvoir recouvrer
un volume de recettes adéquat, avoir mis en place des procédures
et des systèmes administratifs efficaces et disposer d'effectifs
compétents en nombre suffisant. Parvenir à attirer des
investissements générant des recettes optimales à l'Etat
peut être un réel défi pour les Administrations des mines
des pays en développement, d'autant plus que ces dernières sont
exposées au risque de fuite des investisseurs vers d'autres juridictions
minières situées dans d'autres régions du monde qui
cherchent, elles aussi, à attirer des capitaux peu abondants mais
mobiles. Si les études consacrées aux objectifs et aux principes
de la politique fiscale sont très nombreuses, les informations sur les
problèmes et les meilleures pratiques liées à
l'administration des redevances frappant l'activité minière sont
en revanche relativement limitées.
Selon Guj, Bocoum, Limerick, Meaton et Maybee (2013), il faut
adopter une démarche structurée pour analyser les défis
associés à l'administration des impôts et des redevances
frappant l'activité minière et pour trouver les moyens de les
surmonter. Ils suggèrent des approches prospectives en matière de
politiques et de pratiques pour favoriser le respect des obligations en
matière de paiements miniers et promouvoir l'équité, tout
en préservant l'attrait des investissements.
Les auteurs font allusion ici à l'analyse des
problèmes liés à la mobilisation des redevances relatives
à l'activité minière et à leurs mesures
correctives. Ils parlent d'une approche prospective qui correspond en fait
à une démarche exploratoire en termes de politique et
34
pratiques nouvelles. Il s'agit de tester les politiques et
pratiques nouvelles afin d'appréhender leur applicabilité
à travers les observations ou avis de l'industrie minière.
Dans leur étude pour la conception d'un manuel de
référence pour la Banque Mondiale, ils ont procédé
à une évaluation des contextes et des pratiques dans le domaine
de l'administration du recouvrement des recettes générées
par l'activité minière dans certains pays africains (Burkina
Faso, Ghana et Mali). Cet examen a porté sur les points de
contrôle physiques et financiers, sur la pertinence et la qualité
des activités de collecte et de partage des informations, et sur les
compétences, les processus, la coopération et les
mécanismes de coordination inter-administrations qui ont un impact sur
l'efficacité du recouvrement des recettes provenant de l'activité
minière. Les données recueillies dans les pays visités ont
été analysées et complétées par des
éléments tirés des meilleures pratiques en matière
de procédures et de processus d'administration du recouvrement des
impôts frappant l'activité minière dans les pays
développés, en particulier l'Australie.
Cette approche mérite d'être prise comme
modèle dans la mesure où elle touche du doigt les facteurs
clés d'une bonne stratégie de mobilisation de recettes notamment
la qualité des activités de collecte et de partage d'information,
les compétences des acteurs, la qualité des processus, la
coopération et la coordination. Un autre aspect intéressant que
ressort leur étude est la proposition qu'elle fait aux administrations
chargées des mines de schématiser les processus d'administration
et de recouvrement des redevances pour une facile maitrise par les agents en
charge de ces questions. Ils proposent également une auto
évaluation de ces systèmes d'administration sur le plan de
l'efficacité et de l'efficience.
L'aspect coopération est capital ici pour nous car il
pourrait assurer le respect des obligations lors que les avis des partenaires
majeurs sont pris en compte dans l'élaboration des politiques dans le
secteur des mines.
Mais cette démarche ne met pas l'accent sur le facteur
intervention de l'Administration minière en termes de contrôle de
l'activité minière sur le terrain pour l'obtention des
quantités réelles sur la production. Ce facteur s'avère
nécessaire dans la mesure où les politiques minières dans
leur majeure partie sont sous un régime déclaratif de la
production et souvent le contentieux récurrent entre l'Etat et
l'industrie minière est marquée par le doute qu'émet
l'Etat par rapport aux quantités déclarées par les
sociétés minières.
35
La Mairie de Cotonou à travers le CIFAL (2010) a
présenté ses outils pratiques de mobilisation de recettes. Dans
sa stratégie d'optimisation de recettes, elle privilégie le
système d'information géographique qui permet d'évaluer le
potentiel fiscal, le budget annuel pour effectuer de bonnes prévisions
et l'organisation technique de ses services pour le recouvrement et le suivi
des activités. Elle a particulièrement confié la
mobilisation de ses recettes fiscales à la Direction
Générale des Impôts et des Domaines et celle des recettes
non fiscales à son département des services économiques et
financiers. On note ainsi une division des tâches pour une
responsabilisation et un contrôle accru dans le suivi des
réalisations.
D'après la Mairie, un autre outil important de sa
stratégie est la réforme des textes particulièrement les
textes relatifs à la taxe de voirie perçue au cordon douanier et
celle des taxes des marchés. Il a été
révélé aussi que toutes les taxes prévues par le
législateur ne sont pas prises en compte dans la politique de
mobilisation de recettes.
Mais aucune mention n'est faite de la consultation des usagers
des services municipaux pour la prise en compte de leurs avis en ce qui
concerne ces réformes de taxes.
La démarche de mobilisation telle que
présentée est presque exhaustive car elle prend en compte le
processus depuis la prévision budgétaire jusqu'au recouvrement.
Elle est à priori bien ficelée mais le risque majeur est la non
inclusion des usagers principaux de leurs services. Elle se
révèle à deux niveaux notamment au niveau du processus de
prévision où les données sont obtenues avec le
système d'information géographique sans précision sur la
capacité d'accueil des infrastructures municipaux qui devrait leur
permettre d'avoir des données réalistes pour une bonne
prévision de recettes. Au niveau de la consultation directe des usagers
sur leur chiffre d'affaire potentiel et en termes de politique fiscale. Le plus
souvent les services de l'Etat ne font pas des études ou de la
sensibilisation avant l'introduction des reformes. Ce risque peut tirer les
objectifs d'optimisation vers le bas en engendrant le non consentement
volontaire au paiement des taxes, des pratiques semblables au refus de paiement
de la taxe et à l'évasion fiscale.
A la différence de l'approche exposée par le
CIFAL (Centre International de Formation des Autorités/Acteurs Locaux)
qui ne met pas en exergue la consultation des usagers des services et le test
des politiques, celle de la Banque Mondiale est plutôt prospective en
encourageant fortement le dialogue permanent entre l'Administration
minière et les contribuables que sont les sociétés
minières.
36
Notre mémoire va, pour sa part, plutôt placer la
consultation au centre de sa démarche, comme l'a fait la Banque Mondiale
dans son manuel de référence, pour assurer une réussite
à la réforme qui pourrait en résulter. Cette
réussite serait caractérisée par le respect des
sociétés minières aux obligations du régime de
redevances minières auxquelles elles sont assujetties.
Le Projet d'Appui au Développement Economique Local
(PADEL) à travers la MDL (2015) a mené une étude pour
relever les problèmes liés à la mobilisation des
ressources financières et les stratégies possibles pour
améliorer le niveau de ces recettes dans les communes de la
région de Louga au Sénégal. Dans son étude la
Maison du Développement Local (MDL) a cherché à faire en
premier lieu un état des lieux des moyens matériels et humains
mise en oeuvre dans l'accomplissement de la tâche de mobilisation des
ressources financières. Elle se rend compte que les services des
municipalités dans la plupart des cas ont des limites dans
l'accomplissement de leurs tâches. Il y a donc nécessite de
renforcer les capacités des acteurs locaux en particulier les membres de
la commission des finances pour une forte implication dans le processus.
Contrairement aux études que nous venons de parcourir,
celle de la MDL (2015) s'écarte en soutenant que les stratégies
de mobilisation sont à différencier selon le type de recette.
Ceci veut dire que les caractéristiques des recettes sont un
élément déterminant dans l'élaboration de la
stratégie de mobilisation.
Ainsi, pour le recouvrement des impôts, la meilleure
stratégie est sans conteste, la sensibilisation en vue de vivifier au
quotidien le sens civique ou civisme fiscal. Ce travail de sensibilisation
devant intervenir après le recensement doit être l'affaire de tous
les acteurs y compris la société civile à travers
notamment les mouvements associatifs. La MDL (2015) insiste alors sur le
recensement qui est un pilier essentiel à la maitrise de l'assiette
contrairement au CIFAL (2010) qui n'en a pas fait cas de façon
détaillée. Mais notre mémoire en soutenant que le
problème de recensement ne se pose pas avec acuité au vu du
dispositif que représente le permis ou licence instauré dans le
secteur des mines va plutôt adhérer à la démarche de
consultation ou de sensibilisation.
S'agissant des autres recettes recouvrées au comptant,
une stratégie déjà expérimentée dans des
communes et qui a donné des résultats probant mérite
d'être adoptée. Il s'agit de la
37
journée témoins de recettes. Cette
stratégie consiste à organiser périodiquement des
opérations « coups de poing » de recouvrements devant
même faire appel à un personnel temporaire. Ces opérations
peuvent être menées de manière séquentielle (tous
les trimestres ou semestres). Cette méthode a le double avantage
d'améliorer le rendement et de soumettre les secteurs marchands à
une évaluation permanente.
Ici ces opérations ressemblent un peu aux descentes
inopinées que notre mémoire voudrait encourager fortement lorsque
l'Administration minière émet des doutes sur les
déclarations de production que font les sociétés
minières. Etant donné que ces quantités sont le
soubassement même des redevances minières à
déterminer et donc des recettes minières à percevoir avec
justice.
Dans le cadre de la mise en oeuvre de la stratégie de
mobilisation des ressources au niveau des communes de la région de
Louga, le PADEL a également expérimenté une
démarche mixte où toutes les collectivités locales sont
ciblées et a travaillé sur six (6) principales recettes : trois
(3) recettes fiscales (taxe rurale, patentes et impôts locaux) et trois
(3) recettes non fiscales (produits domaniaux, frais de bornage et droits
d'alignements, taxe sur la publicité) qui ont été choisies
de manière participative. Sur cette base, et après
évaluation au bout d'une année, l'introduction d'autres recettes
pouvait être envisagée sur la base de la performance
enregistrée.
De manière générale, les
stratégies à mettre en oeuvre sont déterminées par
le profil des ressources à mobiliser. Ainsi, au niveau des impôts
fonciers et des impôts sur les activités professionnelles (patente
et licence), les stratégies peuvent être de deux ordres, les
travaux d'assiette qui consistent à reprendre le recensement
général de la matière imposable pour mieux maîtriser
le gisement fiscal et à élaborer un calendrier fiscal chaque
année et le respecter rigoureusement et les travaux de recouvrement qui
consistent à sensibiliser les populations sur la distribution des avis
d'imposition. Il s'agit de leur faire prendre conscience de la
nécessité de payer l'impôt, le rôle qu'elles doivent
jouer (c'est-à-dire leurs responsabilités dans le
développement de leur commune).
Au niveau des stratégies de mobilisation des ressources
non fiscales tels que les Droits de place sur les marchés, elles doivent
permettre de : (i) mieux connaître tous les marchés de la commune
qui s'animent avec leurs caractéristiques (superficie, influence locale,
régionale ou
38
internationale ; périodicité d'animation ;
équipements); (ii) mieux connaître le nombre de places que chaque
marché offre à partir de ses équipements et d'attribuer un
numéro à chaque place ; (iii) procéder à un
décompte systématique des occupants du marché ;
évaluer le niveau de leur recettes journalières afin d'avoir
l'assiette qu'offre chaque marché.
Dans tous les cas, les stratégies de mobilisation des
ressources doivent être intégrées dans un plan d'action
élaboré avec l'appui des commissions « Finances ».
Dans ce dernier paragraphe, les pratiques de la
stratégie déclinées ressemblent bien à ce que notre
mémoire voudrait suggérer vivement dans le cadre du processus de
prévision de recettes au niveau de la Direction Générale
des Mines et de la Géologie. Il en fait un élément
important de sa démarche car les prévisions sont la
première étape de la chaine de mobilisation de recettes et s'il y
a biais à ce niveau toute la chaine va en pâtir forcément.
Il s'agit donc de se baser sur des données concrètes pour faire
des prévisions réalistes et réalisables. Ce ci voudrait
dire que soit on descend sur le terrain comme dans le cas de la MDL (2015) ou
on obtient les données des redevables eux-mêmes comme notre
mémoire voudrait le proposer.
Guj (2012), dans son ouvrage intitulé «les
redevances minières et les autres impôts spécifiques
à l'industrie minière» parle des bonnes pratiques d'une
stratégie de mobilisation de recettes en insistant sur la
compétence et la capacité des services administratifs à
pouvoir administrer la politique minière en vigueur. S'il parle de
l'objectif d'optimisation des recettes pour les gouvernants, il nuance sa
position en relevant que cet objectif doit garantir l'équité dans
l'impact de l'imposition de l'industrie minière. Selon lui,
l'équité dans l'imposition prend en compte la capacité
à payer de l'industrie minière pour lui éviter de grever
ses charges. Il ne sert à rien d'avoir par exemple un régime
fiscal minier sophistiqué qui ne permet pas aux contribuables d'honorer
facilement leurs obligations. C'est pour cette raison il insiste aussi, comme
les autres auteurs du manuel de référence de la Banque mondiale,
sur la consultation permanente de l'industrie minière pour garantir
cette équité entre les deux parties.
Il propose que le régime d'imposition minier soit
approprié, clair, stable et associé à des pistes de
vérification claire évitant l'ambiguïté qui pourrait
créer des blocages dans son administration.
39
En ce qui concerne l'inspection des industries minières
sur le terrain, il parle du principe d'absence de surprise qui devrait
permettre à l'Administration minière de faire des descentes
inopinées pour contrôler les quantités et les volumes de
vente des minerais exportés. Dans ce sens il prône la coordination
et le partage des informations et systèmes entre les ministères
et départements impliqués dans la politique et l'administration
de l'imposition minière. Cette pratique servira de contre
vérification afin d'effacer le doute qu'émettent les services de
l'Etat sur les quantités que l'industrie minière communique
périodiquement afin de leur permettre de faire les calculs de
liquidation et d'ordonnancement des redevances minières.
A la différence des auteurs du
référentiel de la Banque Mondiale et de la Mairie de Cotonou, Guj
(2012) propose qu'on modélise l'impact des changements qu'induisent les
réformes avant de les mettre en oeuvre. Il est pour des
pénalités proportionnelles et progressives en cas de non-respect
des obligations de l'industrie minière.
Le Groupe international d'études sur les régimes
miniers de l'Afrique dans son rapport, révèle le problème
de la stabilisation fiscale comme l'un des freins à une bonne
stratégie de mobilisation des recettes minières. Selon le
rapport, l'expérience aussi bien que la prudence soulignent qu'il
importe de privilégier non seulement des éléments
particuliers mais aussi l'ensemble des mesures fiscales dans les projets
miniers (Commission Economique pour l'Afrique, 2011). En effet, ce rapport
dénonce le fait que les gouvernements signent des contrats miniers
particuliers qui stabilisent les régimes minier sur le long terme en
dehors de la loi minière qui devait régir tout le secteur sans
distinction aucune.
Pour remédier à cet état de fait, il
propose que les clauses de stabilité soient opérationnelles pour
les périodes de récession mais soient levées pour les
périodes d'expansion. Ces clauses devraient s'arrimer au trend des prix
des matières premières de telle sorte que pour les
périodes de prix faibles les clauses de stabilité soient
observées et ne le soient pas pour les périodes de prix
élevés. Dans le même sens, il propose que ces clauses
soient maintenues seulement pendant la période permettant aux projets
miniers de rembourser les prêts aux bailleurs externes afin de
réduire la durée des effets néfastes de ces clauses sur
les objectifs d'optimisation de recettes des Administrations.
Pour eux, les Etats devraient miser sur un certain nombre de
facteurs permettant d'optimiser les recettes minières. Il conseille la
fixation d'une valeur marchande équitable pour les
40
ressources c'est-à-dire l'octroi des permis par le
système de vente aux enchères publiques, une combinaison entre
bonus de signature , taux de redevances, impôt sur les
sociétés, retenues à la source et impôt sur le
revenu locatif des ressources.
Cette alternative ne peut pas faciliter une bonne mobilisation
des recettes minières car l'approche se focalise trop sur les
mécanismes fiscaux et ne parle pas suffisamment de la qualité des
ressources humaines des administrations minières, de
l'applicabilité des textes et des relations avec l'industrie
minière. C'est justement ces clauses de stabilité qui bloquent
toute tentative de révision des mécanismes fiscaux prévu
par les pays propriétaires des ressources naturelles.
Comparativement aux autres auteurs l'approche du Groupe
international d'études sur les régimes minier de l'Afrique est
peu rigide et peu limitatif car elle privilégie la régulation par
les mécanismes fiscaux auxquels les clauses de stabilité
résistent.
Dans sa stratégie de mobilisation des recettes
minières, le Gouvernement du Québec (2013) opte pour une part
importante pour la modification du régime minier afin d'optimiser les
redevances minières. A travers le rapport intitulé « un
nouveau régime d'impôt minier équitable pour tous :
stimuler les investissements miniers » le Gouvernement du Québec a
présenté les orientations et priorités dans la mise en
place de son nouveau régime minier. Ce nouveau régime est
caractérisé par la mise en place d'un impôt minier minimum
et d'un impôt minier sur le profit à taux progressifs qui
permettront d'accroitre le niveau des redevances perçues. Ces deux
mesures viendront s'ajouter à la redevance ad valorem qui a
montré ses limites jusqu'ici. Dans ces conditions le Gouvernement du
Québec s'assure de la perception des redevances dans toutes les
situations possibles dans la vie d'une entreprise minières à
savoir lorsqu'elle vend, lorsqu'elle réalise un profit et même
lorsqu'elle fait une perte. Il a impliqué l'industrie minière en
organisant un forum sur les redevances minières. Il garantit ainsi la
préservation de l'intérêt des investisseurs miniers
grâce auxquels les ressources minières deviennent une source de
richesse. Cette approche est pertinente sur le plan de la consultation en
allant dans le même sens que celle du référentiel de la
Banque Mondiale qui privilégie la prise en compte des opinions des
sociétés minières en vue de l'amélioration de la
stratégie de mobilisation des recettes minières. Mais sur le plan
de la mise en place de nouveaux mécanismes fiscaux, elle est
périlleuse car elle peut créer une fuite des entreprises
minières vers les pays où la fiscalité minière est
faible ou moins diversifiée.
41
A la différence de l'option du gouvernement
québécois, ce mémoire n'a pas pour objectif de modifier le
régime d'impôt minier mais tente de proposer des suggestions qui
pourraient contribuer à une amélioration du cadre
d'administration et de perception des redevances minières afin de
participer à l'amélioration de la stratégie de
mobilisation des recettes minières. La question de la modification du
régime d'impôt minier est très délicate dans la
mesure où elle exige une évaluation globale de tous les
bénéfices provenant du secteur minier tirés par l'Etat
au-delà de la seule perception de redevances minières. Dans ce
cas il faut faire intervenir les dimensions comme l'emploi, la protection de
l'environnement, les recettes fiscales qui rende difficile les calculs d'autant
plus que l'Etat peut gagner en augmentant le taux des redevances mais perdre
sur les autres plans.
La question de la modification du régime minier comme
facteur principale à une amélioration de la stratégie de
mobilisation en vue d'une optimisation des recettes a montré ses limites
à cause des clauses de stabilité que négocient
d'entrée les investisseurs miniers pour se protéger contre cette
éventualité. C'est pour cette raison que Guj (2012) focalise
plutôt son étude sur les meilleurs pratiques dans l'administration
des politiques minières en parlant de la compétence et des
capacités des services chargés de la mobilisation des
recettes.
En somme au vu de la littérature que nous venons
d'analyser, certains auteurs ont traité la question de l'analyse de la
stratégie de mobilisation des recettes de façon pertinente comme
dans le cas du référentiel de la Banque Mondiale en
privilégiant l'amélioration du cadre d'administration des
redevances avec à la clé une démarche prospective.
D'autres ont analysé le problème en privilégiant
l'amélioration du régime minier c'est le cas du Gouvernement du
Québec et de la Mairie de Cotonou avec la réforme des textes
fiscaux qu'ils proposent. En revanche, Guj (2012) dans son ouvrage opte pour
une amélioration de la qualité des prestations et du cadre de
perception des administrations chargées des mines dans son approche. Il
propose qu'on modélise l'impact des changements qu'induisent les
réformes avant de les mettre en application.
Notre mémoire optera, dans sa démarche pour une
amélioration de la stratégie de mobilisation des recettes
minières, pour une approche prospective qui se focalise sur
l'amélioration de la qualité des prestations et du cadre de
perception. Cette démarche résulte en fait d'une synthèse
entre l'approche du référentiel de la Banque Mondiale et celle
proposée par Pietro Guj dans son ouvrage. A la différence de ce
dernier notre mémoire ne pourra pas modéliser
les impacts des changements que pourrait induire la
réforme qu'il pourrait susciter compte tenu de ses moyens
limités. En revanche, il tentera de tester le degré de
réussite de ses suggestions en essayant de soumettre les questions
liées aux changements majeurs envisageables à
l'appréciation des acteurs clés de l'industrie minière qui
auront l'obligation de respecter ces nouvelles mesures. Ce test sera l'une des
particularités de notre mémoire car il inclura les
résultats de celui-ci pour prouver l'applicabilité ou non des
mesures qu'elle proposera. Ce que les auteurs que nous venons de voir n'ont pas
assez clarifié dans leur étude pour corroborer la
faisabilité de leur suggestions car ceux qui ont parlé de la
modélisation des impacts de l'imposition ou de la consultation des
contribuables n'ont pas affiché les résultats de ces
études pour renforcer leur position afin de rassurer les destinataires
de leur recherche.
Dans cette démarche, un accent particulier sera mis sur
les redevances minières pour la simple raison qu'elles
représentent en moyenne 89,45%9 des recettes minières
au Togo sur la période de 2010 à 2015 et sont à l'origine
des importants écarts constatés dans la mobilisation au fil des
années. Ce mémoire s'inscrit, par ailleurs, dans la dynamique
d'une approche de consultation, d'information de l'industrie minière et
d'une approche de sanction quand celle-ci enfreind aux dispositions du code
minier, des conventions, des contrats miniers et des autres textes
règlementaires.
Ce chapitre vient donc renforcer la compréhension de
notre mémoire et prépare avec le premier à l'entame du
travail proprement dit en termes de présentation de sa
méthodologie, de ses résultats et des suggestions qui
découleront des diverses investigations qui seront menées.
42
9 DGMG (2016), rapport périodique.
43
CHAPITRE III : STRATEGIE DE MOBILISATION DES RECETTES
MINIERES APPLIQUEE PAR LA DIRECTION GENERALE DES MINES ET DE LA GEOLOGIE
Le présent chapitre permettra de donner une description
détaillée des différents processus concourant à la
mise en oeuvre de la méthodologie de la stratégie actuelle de
mobilisation de recettes à la DGMG. Nous allons procéder à
la clarification d'une méthodologie de recherche, à la
présentation des résultats de l'enquête et à la
proposition d'un répertoire d'approche de solution à mettre
à oeuvre pour améliorer un tant soit peu la stratégie
actuelle de mobilisation de recettes.
Section 1 : METHODOLOGIE
1- Méthodologie de la stratégie actuelle
La stratégie actuelle de mobilisation de recettes
à la DGMG est telle que la chaine de mobilisation des recettes est
composée de quatre processus essentiellement notamment (i) le processus
de prévision des recettes (ii) le processus d'inspection minière
(iii) le processus de liquidation-ordonnancement (iv) le processus de
recouvrement des recettes.
Selon l'organisation mise en place, il y a définition
des rôles et séparation des tâches dans les interventions de
chaque structure désignée dans la chaine de mobilisation des
recettes. Ainsi les activités composant chaque processus sont
exécutées exclusivement ou conjointement par les organes de la
DGMG. Pour ce faire, les directions techniques s'occupent des inspections
minières, de la détermination du montant de la redevance et de
l'émission des factures. A ce effet la Direction du Développement
et du Contrôle Miniers et les Directions Régionales des Mines et
de la Géologie ont la charge de réaliser les inspections
minières conjointement sur toute l'étendue du territoire afin de
collecter les données réalistes nécessaires à
l'élaboration des factures de redevances à l'endroit des
sociétés minières concernées.
La Direction Générale s'occupe pour, sa part, de
l'ordonnancement des factures de redevances que lui soumettent les services
techniques précités afin de les rendre exigible vis-à-vis
des sociétés auxquelles elles sont destinées.
44
La Régie de recettes s'occupe du recouvrement. Cette
disposition permet un contrôle mutuel entre les organes intervenant dans
la chaine de mobilisation. Elle permet d'éviter des erreurs et des
fraudes éventuelles qui pourraient tirer vers le bas le niveau des
recettes et engendrer ainsi l'aggravation des écarts négatifs
entre les prévisions de recettes et leurs réalisations.
Le processus de prévision est géré
conjointement entre les directions techniques et la Régie de recettes.
Les directions techniques fournissent les informations en termes de potentiel
de redevances sur la base des projections de production des
sociétés minières et des perspectives d'investissements
miniers (installation de nouveaux investisseurs), etc. La régie s'occupe
de la fourniture des statistiques des recettes. Ainsi la mise en commun de
toutes ces informations en plus du taux de croissance moyen des
réalisations des cinq dernières années et du taux de
recouvrement permet de faire les prévisions.
Le processus d'inspection minière est dévolu
exclusivement aux services techniques, notamment la direction du
développement et du contrôle miniers. Cette direction suit un
programme d'inspection minière bien défini et descend
également lorsqu'il y a des problèmes sur le terrain. Elle est
souvent appuyer dans ce rôle par les agents des autres directions
techniques et aussi à l'intérieur du pays par les agents des
Directions Régionales des Mines et de la Géologie.
Le processus de liquidation-ordonnancement est la suite
logique du processus d'inspection. L'inspection permet de collecter les
données sur la production et ceci permet de faire les calculs
nécessaires une fois de retour au bureau pour déterminer le
montant des redevances afin d'élaborer les factures. Ces factures sont
arrêtées par les services techniques et ordonnancer par le
Directeur Général des Mines et de la Géologie.
L'enregistrement des factures est fait au secrétariat du Directeur
Général juste après leur signature. Les originaux des
factures sont ensuite envoyés aux sociétés minières
concernées et des copies sont transmises à la Régie de
recettes pour leur recouvrement.
Le processus de recouvrement est une fonction
dédiée à la Régie de recettes. Elle procède
dès réception, des copies de factures, à leur
vérification et à leur enregistrement dans le répertoire
de factures en instance de payement. Le recouvrement est fait lors du paiement
des factures par les sociétés minières. La Régie de
recettes procède à la relance des sociétés
minières avec l'aide de la DDCM lorsque les factures des redevances
minières trainent dans son répertoire (généralement
un mois après réception des copies). Pour les factures de
renouvellement de
45
titre minier (droits fixes et redevances superficiaires) la
même démarche est observée, mais pour les factures de
demande de titre minier comportant notamment les frais d'instruction, les
droits fixes et les redevances superficiaires le problème de relance ne
se pose pas dans la mesure où tant que le paiement n'est pas fait le
titre minier n'est pas octroyé au demandeur.
2- Méthodologie de recherche
La démarche de ce mémoire consiste à
identifier les causes de l'accumulation des factures de redevances, des retards
de paiement et des failles dans la prévision des recettes
minières. Ces problèmes engendrent des écarts
négatifs entre les prévisions et les réalisations de
recettes qui s'aggravent au fil des années. A partir de ces causes, le
mémoire se propose de formuler un ensemble de mesures correctives pour
résorber un tant soit peu les problèmes évoqués
plutôt afin d'assurer une réduction significative des
écarts constatés. Les mesures correctives qui seront issues de
l'analyse des causes feront l'objet d'un test de faisabilité à
l'aide d'un questionnaire à l'endroit des sociétés
minières. Le choix de cette approche se justifie par le fait que les
sociétés minières sont le public cible vers lequel les
changements éventuels dans la stratégie de mobilisation des
recettes seraient dirigés. Cette démarche permettra
d'évaluer le niveau d'adhésion de ces sociétés au
projet de suggestions avant même de les proposer à
l'Administration minière pour une mise en oeuvre éventuelle sous
forme de réforme de sa stratégie de mobilisation de recettes. Ce
mémoire va de façon globale procéder par la recherche
documentaire, par un diagnostic avec le modèle SWOT et par une
enquête par sondage avec pour option de la technique de
l'échantillonnage pour atteindre ses objectifs de recherche.
a- Diagnostic de la stratégie de mobilisation de
recettes -Présentation de la méthode à
utiliser
Le mémoire fera juste une analyse des forces et des
faiblesses de la stratégie actuelle de mobilisation de recettes de la
Direction Générale des Mines et de la Géologie. Pour ce
faire nous allons utiliser le modèle SWOT pour identifier les forces et
les faiblesses de la stratégie et montrer l'impact négatif
possible des faiblesses sur la stratégie actuelle. Il s'agira
précisément de relever les faiblesses et leurs impacts
négatifs possibles à chaque niveau de la stratégie
notamment les processus de prévision, d'inspection minière, de
liquidation-ordonnancement et de recouvrement qui accentuent les
problèmes identifiés et aggravent les écarts au fil des
années freinant de ce fait l'atteinte des objectifs de recettes. La
matrice
46
SWOT va nous permettre, à terme, de partir des faiblesses
diagnostiquées pour formuler des mesures correctives destinées
à améliorer cette stratégie.
Le choix du modèle SWOT s'explique par sa
simplicité et sa compréhension beaucoup plus facile par rapport
aux autres outils d'analyse disponible en la matière. Il garantit une
rapidité dans le travail et permet ainsi d'éviter de perdre du
temps.
Les écarts négatifs constatés dans la
réalisation des prévisions de recettes de la DGMG sont
illustrés dans le tableau suivant :
Tableau 2 : Suivi des réalisations
des prévisions de recettes minières de la DGMG pour les cinq
dernières années.
Années
|
|
2011
|
|
|
2012
|
|
2013
|
|
2014
|
|
|
2015
|
|
Prévisions
|
12
|
300
|
780
|
374
|
|
993
|
630
|
000
|
1 071
|
150
|
000
|
1 041
|
228
|
675
|
4
|
300
|
632
|
000
|
Réalisations
|
|
825
|
209
|
802
|
1
|
001
|
513
|
251
|
932
|
482
|
729
|
834
|
222
|
230
|
1
|
257
|
020
|
277
|
Ecarts
|
- 11
|
475
|
570
|
572
|
|
7
|
883
|
251
|
- 138
|
667
|
271
|
- 207
|
006
|
445
|
- 3
|
043
|
611
|
723
|
Taux
d'exécution (%)
|
|
|
|
7
|
|
|
|
101
|
|
|
87
|
|
|
80
|
|
|
|
29
|
Ecarts (%)
|
|
|
|
- 93
|
|
|
|
+1
|
|
|
-13
|
|
|
-20
|
|
|
|
-71
|
Source : Rapport périodique de la
DGMG, juin 2016
NB : Ecart = Réalisations -
Prévisions ; Taux d'exécution = Réalisations /
Prévisions
L'objectif à terme, au vu des écarts
révélés par le tableau ci-dessus, est d'obtenir une
réduction sensible desdits écarts pour les situer entre une
fourchette allant de - 5 à + 1% soit un taux d'exécution de 95
à plus de 100%. Si cet objectif est atteint, cela pourrait renforcer la
crédibilité des prévisions de recettes de la Direction
Générale des Mines et de la Géologie vis-
47
à-vis du Ministère de l'Economie, des Finance et
de la Planification du Développent qui insiste toujours sur le
réalisme dans les prévisions de recettes.
b-Prise en compte des avis des usagers - Méthode
de collecte des données
Dans le cadre de l'approche participative ou inclusive dans la
prise de décision et en se conformant à la démarche
inclusive des études antérieures notamment celle du
référentiel de la Banque Mondiale analysée dans la revue
littéraire, nous allons essayer de recueillir les avis des usagers
principaux des prestations de la DGMG en leur soumettant un questionnaire.
Pour ce faire, le mémoire va se baser sur un
échantillon de 18 sociétés d'exploitation minière
qui est en même temps la population de sociétés
recensée à cette date. La technique d'échantillonnage
utilisée est celle de l'échantillonnage accidentel étant
donné que nous allons exploiter le répertoire de
sociétés minières actuellement en activité dont
nous disposons. Cet échantillon est composé de trois (03)
catégories de sociétés d'exploitation notamment les
exploitations à grande échelle, à petite échelle et
les sociétés d'exploitation de matériaux de construction.
Les 18 sociétés sont celles qui font régulièrement
des déclarations de production et reçoivent des factures de
redevances de la part de la DGMG. Les sociétés dont les
redevances sont perçues directement par les surveillants de
carrières sur le terrain pour le compte de la DGMG sont exclues de
l'échantillon.
Les données seront collectées à l'aide
d'un questionnaire anonyme à dominance de questions fermées avec
quelques ouvertures faites à l'aide des justifications demandées
en complément de certaines questions. Une question ouverte à part
entière sera posée afin de permettre aux enquêtés de
faire leurs commentaires sur des sujets les intéressant mais qui ne
seraient pas abordés ici. Ceci leur permettra de profiter de cette
occasion pour faire connaitre leurs préoccupations pressantes à
l'Administration minière pour qu'elle puisse faire des diligences
nécessaires dans ce sens.
Les questionnaires seront envoyés aux
sociétés à leur siège et seront remplis par des
personnes qu'elles-mêmes choisiront. Le nom de la société
et son cachet figureront sur le questionnaire sous forme d'identifiant pour
savoir l'origine de l'enquêté et permettre, au besoin, de prendre
en compte des cas particuliers lors des décisions importantes que
prendrait l'Administration minière.
48
- Procédure d'analyse des résultats
Dans l'optique d'une méthode mixte (quantitative et
qualitative), le questionnaire que nous allons soumettre sera conçu de
tel sorte que toutes les questions posées soit des questions
fermées qu'on peut répondre par oui ou par non. Cette pratique
permettra un facile classement des réponses en deux catégories
(réponses favorables et réponses non favorables) et facilitera la
quantification des réponses notamment le calcul des fréquences et
des proportions. Toute fois nous laisserons une ouverture en dernier lieu sur
le questionnaire pour permettre aux sociétés d'évoquer
librement les cas non abordés et qui font l'objet de leurs
préoccupations quotidiennes.
Les commentaires et observations que feraient les
enquêtés à ce niveau feront, pour leur part, l'objet
d'analyse de contenu pour savoir le sens et l'orientation que chaque
enquêté souhaiterait donner à une question
préalablement posée ou non lors de son intervention. Pour ce
faire, nous utiliserons la méthode d'analyse logico-sémantique
pour comprendre le sens et les raisons que les enquêtés
évoquerons dans leurs commentaires et observations. Les résultats
de cette analyse permettront d'une part de comprendre davantage les positions
des enquêtés et d'autre part de relever de nouvelles
préoccupations de ceux-ci afin de les porter à la connaissance de
l'Administration minière.
Par conséquent, il s'agira juste de savoir à
partir de l'échantillon retenu de sociétés
minières, quelle proportion de cet échantillon est favorable et
à quel pourcentage de l'ensemble des questions posées pour la
mise en oeuvre du projet de suggestions qui pourrait découler de ce
mémoire. C'est une analyse exploratoire qui permettra
d'appréhender le degré d'adhésion des
sociétés minières à la nouvelle politique en vue et
de procéder aux éventuels réglages nécessaires
avant son introduction.
Afin de rendre le classement des sociétés
enquêtées plus facile, nous allons considérer trois (03)
catégories de sociétés notamment : (i)
société ayant répondu par oui à plus de 50% aux
questions, (ii) société ayant répondu par non à
plus de 50% aux questions, (iii) Société ayant répondu
à 50% par oui et à 50% par non aux questions.
49
L'objectif est de savoir quelle proportion de
sociétés minières est favorable au projet de suggestions
de telle sorte que si la proportion des sociétés minières
favorables dépasse les 50%, le projet de suggestions puisse être
mis en oeuvre sans amendement majeure ni consultation supplémentaire.
Lorsque la répartition entre sociétés
favorables et sociétés non favorables est égale, il
reviendrait à l'Administration minière de décider de la
mesure à prendre avant la mise en oeuvre du projet de suggestions.
Mais, si la proportion des sociétés
minières non favorables dépasse les 50%, il faudrait dans ce cas
aller à une consultation directe avec les sociétés
minières dans le cadre d'un forum par exemple pour trouver un consensus
sur la question.
Section 2 : RESULTATS
1-Résultat du diagnostic de la stratégie
actuelle
a- Analyse de la stratégie actuelle à
l'aide du modèle SWOT
Nous allons procéder seulement à l'analyse des
facteurs internes du modèle SWOT dans la mesure où les facteurs
externes sont sans objet pour notre mémoire. En effet les facteurs
externes ne sont pas liés directement à la chaine de mobilisation
de recettes de la Direction Générale des Mines et de la
Géologie.
Cette analyse sera basée sur la technique du
brainstorming c'est-à-dire les remarques et observations en termes
d'insuffisances, de manquements (faiblesses), de qualités et
performances (forces) que nous allons recueillir au cours des discussions avec
les agents impliqués dans l'ensemble des processus qui composent la
stratégie de mobilisation des recettes de la Direction
Générale des Mines et de la Géologie.
? Analyse des facteurs internes (Forces et
Faiblesses)
Nous allons procéder processus par processus de
façon chronologique en suivant les étapes de la chaine de
mobilisation de recettes pour permettre de ressortir leurs
éléments d'appréciation majeurs qui les
caractérisent.
- Processus de prévision :
50
Forces : (i) équipe pluridisciplinaire
(géologues, ingénieurs des mines, gestionnaire etc.), (ii)
disponibilité des statistiques (base de données sur les
réalisations de la DGMG), (iii) disponibilité de la lettre de
mission du Ministère des Mines (fait office de plan stratégique
avec des objectifs clairs), (iv) disponibilité de l'information sur les
perspectives d'investissement dans le secteur.
Faiblesses : (i) non exhaustivité de
la base de données sur les prévisions de production des
sociétés minières, (ii) base de données sur les
prévisions de production de certaines sociétés non
disponible en temps utile.
Impacts négatifs possibles sur le processus
: risque que les prévisions soient irréalistes et non
atteignables, difficultés dans l'exécution des budgets.
- Processus d'inspection minière :
Forces : (i) équipe dynamique et
pluridisciplinaire (géologues, ingénieurs des mines,
environnementalistes, gestionnaire, juriste etc.), (ii) disponibilité
des moyens matériels (matériels roulants, GPS pour la
localisation, laboratoire d'analyse etc.).
Faiblesses : (i) insuffisance dans la
coordination entre les services des douanes et ceux de la DGMG, (ii) la
fréquence des descentes est faible, (iii) insuffisance des descentes
inopinées, (iv) insuffisance de recyclage des équipes
d'inspection.
Impacts négatifs possibles sur le processus
: risque d'obtention des données de production erronées,
biaisées ou minorées.
- Processus de liquidation-ordonnancement :
Forces : (i) séparation des taches de
liquidation et d'ordonnancement des redevances et autres frais, (ii)
contrôle mutuel entre le liquidateur et l'ordonnateur.
Faiblesses : (i) l'équipe de
liquidation n'est pas pluridisciplinaire, (ii) non prescription des
délais de paiement (sur les factures de redevances), (iii) l'envoi des
factures est uniquement physique (devrait être couplé avec un
envoi électronique).
Impacts négatifs possibles sur le processus
: risque de mauvaise appréciation des déclarations de
production et de minoration des quantités par l'équipe de
liquidation, de retard de paiement pour motif de délais non
défini et risque d'envoi à répétition des
51
factures pour cause de disparition des factures dans le
circuit des entreprises engendrant la perte de temps et des délais
d'attente de paiement rallongés.
- Processus de recouvrement :
Forces : (i) structure de recouvrement mise
en place par le Ministère des Finances (Régie de recettes), (ii)
collaboration entre les services techniques et la Régie de recettes dans
la relance des débiteurs, (iii) équipement en matériels
pour la vérification, la garde des espèces et chèques et
la conservation des justificatifs, (iv) délais de reversement et de
transmission des rapports au Trésor public prescrits.
Faiblesses : (i) les paiements sont
uniquement faits à la Régie de recettes (pas de paiement via les
banques), (ii) le traitement comptable est manuel (pas de progiciel comptable
pour la production des états financiers), (iii) le traitement
statistique est manuel (pas de progiciel statistique pour la production des
rapports statistiques), (iv) pas de représentation de la Régie de
recettes dans les Directions Régionales à l'intérieur du
pays.
Impacts négatifs possibles sur le processus
: risque de charge de travail lourde, de perte de temps et de perte
d'argent à la Régie de recettes.
? Analyse des facteurs externes (Opportunités et
Menaces)
Cette analyse est sans intérêt utile ici dans la
mesure où la Direction Générale des Mines et de la
Géologie n'est pas dans un domaine commercial marqué par un
environnement de concurrence où il faut prendre en compte les
interactions des concurrents. Aussi, il n'y pas de lien direct entre ces
facteurs et l'ensemble des processus de la stratégie de mobilisation de
recettes. Par conséquent, ces facteurs externes sont des
éléments sur lesquels l'Administration minière n'a aucune
main mise pour influencer sa stratégie de mobilisation de recettes qui
est l'objet même de ce mémoire.
Toute fois nous avons identifié un certain nombre de
facteurs externes qui peuvent influencer de loin les objectifs d'optimisation
de recettes. Ils pourraient éventuellement faire l'objet d'études
ultérieures si ces questions intéressent l'Administration
minière. Nous allons de ce fait juste les énumérer sans
les analyser.
Opportunités :
52
(i) installation de nouvelles sociétés
minières, (ii) hausse possible des cours des matières
premières minérales sur les marchés mondiaux.
Menaces :
(i) difficultés internes rencontrées par les
sociétés minières, (ii) possibilité aux
investisseurs de quitter pour aller vers les pays où le régime
minier est relativement faible.
53
b- Présentation des résultats
Tableau 3: La matrice SWOT
Environnement
|
Processus
|
Atouts
|
Handicaps
|
Forces
|
Faiblesses
|
Interne
|
Prévision
|
(i) équipe pluridisciplinaire (géologues,
ingénieurs des mines, gestionnaire etc.), (ii) disponibilité des
statistiques (base de données sur les réalisations de la DGMG),
(iii) disponibilité de la lettre de mission du Ministère des
Mines (fait office de plan stratégique avec des objectifs clairs), (iv)
disponibilité de l'information sur les perspectives d'investissement
dans le secteur.
|
(i) non exhaustivité de la base de données sur les
prévisions de production des sociétés minières,
(ii) base de données sur les prévisions de production non
disponible en temps utile.
|
Inspection minière
|
(i) équipe dynamique et pluridisciplinaire
(géologues, ingénieurs des mines, environnementalistes,
gestionnaires, juriste etc.), (ii) disponibilité des moyens
matériels (matériels roulants, GPS pour la localisation,
laboratoire d'analyse etc.).
|
(i) insuffisance dans la coordination entre les services des
douanes et ceux de la DGMG, (ii) la fréquence des descentes est faible,
(iii) insuffisance des descentes inopinées, (iv) insuffisance de
recyclage des équipes d'inspection.
|
Liquidation - Ordonnanc ement
|
(i) séparation des taches de liquidation et
d'ordonnancement des redevances et autre frais, (ii) contrôle mutuel
entre le liquidateur et l'ordonnateur.
|
(i) l'équipe de liquidation n'est pas pluridisciplinaire,
(ii) non prescription des délais de paiement (sur les factures), (iii)
l'envoi des factures est uniquement physique (devrait être couplé
avec un envoi électronique).
|
Recouvrem ent
|
(i) structure de recouvrement mise en place par le
Ministère des Finances (Régie de recettes), (ii) collaboration
entre les services techniques et la Régie de recettes dans la relance
des débiteurs, (iii) équipement en matériels pour la
vérification, la garde des espèces et chèques et la
conservation des justificatifs, (iv) délais de reversement et de
transmission des rapports au Trésor prescrits.
|
(i) les paiements sont uniquement faits à la Régie
de recettes (pas de paiement par les banques), (ii) le traitement comptable est
manuel (pas de progiciel comptable pour la production des états
financiers), (iii) le traitement statistique est manuel (pas de progiciel
statistique pour la production des rapports statistiques), (iv) pas de
représentation de la Régie de recettes dans les Directions
Régionales à l'intérieur du pays.
|
Externe
|
|
Opportunités
|
Menaces
|
|
(i) installation de nouvelles sociétés
minières, (ii) hausse possible des cours des matières
premières minérales sur les marchés mondiaux.
|
(i) difficultés internes rencontrées par les
sociétés minières, (ii) possibilité aux
investisseurs de quitter pour aller vers les pays où le régime
minier est relativement faible.
|
Source : Auteur
54
c- Formulation des mesures correctives
Dans cette rubrique, le mémoire va se baser sur les
faiblesses identifiées pour formuler des mesures correctives qui feront
l'objet de suggestions pour une amélioration de la stratégie de
mobilisation des recettes minières.
- Processus de prévision :
Faiblesses : (i) non exhaustivité de
la base de données sur les prévisions de production des
sociétés minières, (ii) base de données sur les
prévisions de production de certaines sociétés non
disponible en temps utile.
Mesures correctives : (i') envoyer en
début d'année par mail et par courrier physique à toutes
les sociétés minières une demande de fourniture, avant la
fin du mois de janvier, de leurs prévisions de production pour
l'année à venir afin de préparer les prévisions de
recettes de la DGMG sur des bases réalistes.
- Processus d'inspection minière :
Faiblesses : (i) insuffisance dans la
coordination entre les services des douanes et ceux de la Direction
Générale des Mines et de la Géologie, (ii) la
fréquence des descentes est faible, (iii) insuffisance des descentes
inopinées, (iv) insuffisance de recyclage des équipes
d'inspection.
Mesures correctives : (i') Promouvoir une
franche coordination entre les services des douanes et ceux de la Direction
Générale des Mines et de la Géologie en termes
d'échange de données sur la production et sur les exportations
des ressources minières, (ii') multiplier les descentes sur le terrain
et surtout les descentes inopinées, (iii') promouvoir le recyclage des
équipes d'inspection.
- Processus de liquidation-ordonnancement :
Faiblesses : (i) l'équipe de
liquidation n'est pas pluridisciplinaire, (ii) non prescription des
délais de paiement (sur les factures de redevances), (iii) l'envoi des
factures est uniquement physique (devrait être couplé avec un
envoi électronique).
Mesures correctives : (i') former une
équipe de liquidation pluridisciplinaire, (ii') prescrire le
délai de paiement sur les factures de redevances, (iii') envoyer les
factures par courriers
55
physiques et par courriers électroniques pour
éviter les pertes ou égarements qu'évoquent parfois
certaines sociétés minières.
- Processus de recouvrement :
Faiblesses : (i) les paiements sont
uniquement faits à la Régie de recettes (pas de paiement via les
banques), (ii) le traitement comptable est manuel (pas de progiciel comptable
pour la production des états financiers), (iii) le traitement
statistique est manuel (pas de progiciel statistique pour la production des
bases de données statistiques), (iv) pas de représentations de la
Régie de recettes dans les Directions Régionales à
l'intérieur du pays.
Mesures correctives : (i') promouvoir le
paiement via les banques des factures de redevances minières en
utilisant les comptes créés au nom du Receveur
Général du Trésor (BCEAO, CCP, UTB), (ii') acquérir
des progiciels comptables et statistiques pour la production des états
financiers et des bases de données statistiques par la Régie de
recettes, (iii') créer des représentations de la Régie de
recettes dans les Directions Régionales.
2-Résultat de l'enquête
a- Conditions et procédure de
l'enquête
Les sociétés enquêtées sont celles
qui font effectivement de déclaration de production et qui obtiennent
des factures de redevances de la part de la DGMG comme stipulé
plutôt. Les autres sociétés sont exclues.
Les questionnaires ont été envoyés aux
sociétés minières au cours de la période du 15 au
20 septembre 2016 accompagnés d'une lettre officielle signée du
Directeur Général des Mines et de la Géologie dans
laquelle l'importance du mémoire et le délai de retour du
questionnaire rempli ont été mentionnés. Les
questionnaires ont été déposés sous pli
fermé au siège de chaque société
enquêtée. Les réponses sont théoriquement attendues
après une période de deux (02) semaines comme le précise
la lettre d'accompagnement.
Mais force est de constater qu'après plus d'un mois
d'attente toutes les sociétés n'ont pas apprêté leur
questionnaire. Il a fallu appeler les premiers responsables des
sociétés retardataires pour qu'ils puissent faire diligence dans
ce sens. Pour beaucoup de sociétés c'est suite au
déplacement personnel de l'auteur qu'elles ont fini par remplir le
questionnaire. Après une période de plus d'un mois d'attente,
soit jusqu'au 03 novembre 2016, nous étions obligés de
considérer seulement les questionnaires qu'on a pu
récupérer afin de procéder au
56
dépouillement. Pour ce faire, quinze (15)
questionnaires ont été dépouillés sur un total de
dix-huit (18) envoyés préalablement aux
sociétés.
b- Dépouillement et présentation des
résultats - Dépouillement :
Le dépouillement des réponses est fait
manuellement à l'aide d'un tableau à double entrée
présentant les questions posées en colonne et les
sociétés enquêtées en ligne. Pour pouvoir gagner
plus de temps, le dépouillement a été fait au fur et
à mesure qu'on réceptionnait chaque questionnaire rempli.
- Présentation des résultats :
Après dépouillement, les sociétés
ont été classées par type d'avis et en fonction des
proportions obtenues pour chaque type d'avis dans le Tableau 4 ci-après.
Ledit tableau permet de ressortir la position que les sociétés
ont prises vis-à-vis du projet de suggestions que le mémoire
s'apprête à faire à l'endroit de l'Administration
minière, étant donné que certaines questions auxquelles
elles sont soumises représentent une partie de ce projet de suggestions.
Ces résultats sont également représentés à
l'aide de la figure 1 juste après le tableau 4 pour les illustrer de
façon schématique afin de les rendre plus apparents et plus
faciles à décrypter. Cette figure permet d'apprécier
davantage le degré de chaque type d'avis afin de ressortir la position
dominante de ces sociétés relativement au projet de
suggestions.
Tableau 4 : Classification des
sociétés par type d'avis
Projet de suggestions
|
Nombre
|
Proportion (%)
|
Société ayant répondu par "oui"
à plus de 50% aux questions
|
14
|
93,33
|
Société ayant répondu par "non"
à plus de 50% aux questions
|
1
|
6,67
|
Total
|
15
|
100
|
Source : Auteur, travaux
d'enquête
57
Figure 1 : Classification des
sociétés par type d'avis
7%
93%
93% : sociétés ayant répondu par "oui"
à plus de 50% aux questions
7% : sociétés ayant répondu par "non"
à plus de 50% aux questions
Source : Auteur, travaux
d'enquête
c- Analyse et commentaire des résultats
Les résultats après dépouillement et
traitement des données obtenues, nous présente ce qui suit :
- Au total près de 93% des sociétés ont
répondu à plus de 50% par « oui » aux questions
posées ;
- Près de 7% des sociétés ont
répondu à plus de 50% par « non » aux questions
posées sur le questionnaire.
La conséquence directe de ce constat, est que
près de 93% des sociétés qui ont répondu aux
questions sont favorables au projet de suggestions contre 7%
défavorables.
Ainsi, les résultats nous permettent de tirer la
conclusion suivante : le projet de suggestions pourrait être mise en
oeuvre sans consultation supplémentaire ni amendement majeur.
Pour la série des questions no 2 à 9 du
questionnaire, nous avons déterminé la fréquence des
réponses sur l'ensemble des sociétés ayant répondu
aux questions. Le tableau suivant présente les proportions d'avis obtenu
pour chaque question posée.
58
Tableau 5 : Proportions d'avis obtenu par
question
Question
|
Proportion (%)
|
Avis favorable (oui)
|
Avis non favorable (non)
|
Question no 2
|
53,33
|
46,67
|
Question no 3
|
60
|
40
|
Question no 4
|
100
|
-
|
Question no 5
|
80
|
20
|
Question no 6
|
60
|
40
|
Question no 7
|
66,67
|
33,33
|
Question no 8
|
80
|
20
|
Question no 9
|
86,67
|
13,33
|
Question no 10
|
53,33
|
46,67
|
Source : Auteur, travaux
d'enquête
En somme toutes les sociétés ont répondu
« oui » à plus de 53% à ces questions et « non
» à moins de 47% aux mêmes questions comme le montre le
tableau ci-dessus.
Par conséquent, au vu de ces résultats, toutes
ces questions sont applicables c'est-à-dire en d'autres termes que les
suggestions qui correspondent à ces questions pourraient faire partie de
la liste des recommandations qui seraient faites à la Direction
Générale des Mines et de la Géologie à l'issue de
ce mémoire. A cet effet le projet de suggestions probable devrait
contenir prioritairement ces suggestions.
En ce qui concerne les deux (2) questions à options sur
le questionnaire, les statistiques donnent :
1- 53,33% d'opinion favorable pour l'option (e : dans les six
premiers mois de l'année n1) de la question no 5, soit la plus forte
proportion ;
2- 46.67% d'opinion favorable pour l'option (trois mois) de
la question no 9, soit la plus forte proportion.
L'option (e) correspondant au délai de six (6) mois
pour l'obtention des données sur les prévisions de production des
sociétés minières, nous proposons que ce délai soit
retenu pour la demande de fourniture des prévisions de production. Ce ci
veut dire que la DGMG pourrait demander à cet effet aux
sociétés de fournir leurs données de prévisions de
production de
59
l'année n au cours des six (6) premiers mois de
l'année n-1. Ceci, au cas où la Direction Générale
des Mines et de la Géologie décidait de mettre en oeuvre cette
suggestion.
De même, l'option « trois mois » serait
prescrit comme délais de payement des factures de redevances
minières au cas où la Direction Générale des Mines
et de la Géologie décidait de mettre en application la suggestion
correspondante.
Pour l'analyse de contenu, elle est consacrée
spécialement à la question no 1 et 11 du questionnaire. Pour la
question no 1, près de 87% des sociétés ont
approuvé le régime déclaratif de production contre 13%.
En ce qui concerne la question no 11, elle est
dédiée aux commentaires et suggestions que les
sociétés minières voudraient bien faire à
l'Administration minière sur des sujets qui ne seraient pas probablement
abordées dans le questionnaire.
Les sociétés qui ont fait des commentaires au
niveau de la question no 11 sont au nombre de quatre (4) soit 26,66% des
sociétés ayant répondu au questionnaire. Dans l'ensemble,
elles ont fait des commentaires pour donner des précisions sur certaines
de leurs positions et pour féliciter la DGMG pour l'initiative de ce
mémoire. Mais il y a une société qui a fait une
proposition concrète en demandant la délivrance par la DGMG de
quitus ou attestation de régularité aux sociétés
qui payent régulièrement leurs redevances. Nous trouvons cette
proposition pertinente dans la mesure où elle pourrait avoir valeur
d'attestation pour être éligible dans une liste restreinte pour
l'octroi d'un nouveau permis par exemple. La faisabilité devrait
être tout de même étudiée par la Direction
Générale des Mines et de la Géologie pour juger de
l'opportunité que présente cette suggestion.
d- Discussion des résultats
Il s'agit d'abord de la nature de l'échantillon qui est
accidentel car ce mémoire n'a pas défini lui-même la
structure et les caractéristiques de celui-ci. Nous n'avons pas
utilisé une méthode d'échantillonnage enseignée
pour déterminer la composition de cet échantillon. Nous avons
procédé plutôt de façon empirique en
sélectionnant celles qui font les déclarations de production et
qui ont au moins une fois payées leurs redevances minières
à la DGMG.
Cette situation est aggravée par le nombre incomplet de
sociétés qui ont répondu au questionnaire soit quinze (15)
sociétés sur les dix-huit (18) de l'échantillon.
60
Tous ces manquements peuvent entrainer des erreurs ou des
biais dans l'échantillonnage qui pourraient entacher nos conclusions.
En ce qui concerne les résultats, ils ne
révèlent pas certaines justifications qui sous-tendent les
réponses données à certaines questions. Il s'agit
là des cas particuliers de certaines sociétés qui
expriment leurs inquiétudes vis-à-vis de certaines mesures que
l'Administration minière voudrait prendre. On peut citer en exemple :
1- la proposition de la déclaration annuelle de
production par certaines grandes sociétés car la
déclaration trimestrielle est trop fastidieuse pour elles;
2- le refus de fourniture des prévisions de production
car certaines sociétés ont des activités incertaines
liées aux gains des marchés en BTP ;
3- le refus de payement trimestriel des factures de
redevances car la production déclarée n'est pas forcément
celle vendue donc engendre les pressions de trésorerie ;
4- le refus que la Direction Générale des Mines
et de la Géologie publie les déclarations de production de la
société sur son site pour raison de confidentialité ;
5- le refus de payer les redevances par acompte provisionnel
pour raison d'accumulation possible de crédit de redevances (trop
perçu par l'Administration minière) ;
6- le refus d'envoi des courriers par mail pour raison de
mauvaise connexion fréquente et de preuve de réception difficile
à donner.
Au vu de ce qui précède il est important de
considérer que les résultats de cette enquête pourraient
contenir des biais et qu'ainsi ses conclusions devraient être
tirées avec une certaine réserve. Il est souhaitable
d'évaluer ces biais mais le mémoire n'a pas assez de moyens pour
procéder à cette évaluation. Nous nous accorderons
à reconnaitre simplement que les conclusions devraient être
tirées avec réserve.
Les résultats de la consultation de l'industrie
minière nous rassurent et nous permettent de dévoiler, sans trop
de doute, la liste des suggestions que le mémoire nous inspire à
travers l'ensemble des processus de la stratégie de mobilisation de
recette de la Direction Générale des Mines et de la
Géologie qu'il a permis d'analyser.
61
Section 3 : SUGGESTIONS
Ce mémoire suscite de notre part, par rapport aux
conclusions des résultats obtenus, un certain nombre de mesures à
prendre avec diligence pour améliorer la stratégie actuelle de
mobilisation de recettes minières à la Direction
Générale des Mines et de la Géologie notamment :
1- envoyer en début d'année par mail et par
courrier physique à toutes les sociétés minières,
avant la fin du mois de janvier, une demande de fourniture de leurs
prévisions de production pour l'année à venir afin de
préparer les prévisions de recettes de la DGMG sur des bases
réalistes ;
2- publier sur le site Web de la DGMG les rapports de
production des sociétés minières pour plus de transparence
et de crédibilité;
3- multiplier les descentes sur le terrain et surtout les
descentes inopinées afin de vérifier les déclarations de
production faites par les sociétés minières ;
4- prescrire les délais de paiement sur les factures
de redevances minières afin de pouvoir pénaliser les mauvais
payeurs selon les dispositions prévues par le code minier et ses textes
d'application.
62
CONCLUSION GENERALE
Notre mémoire s'est intéressé au
diagnostic des problèmes de retard de paiement des redevances et des
failles dans le processus de prévision qui sont à l'origine des
écarts négatifs constatés entre les prévisions et
les réalisations de recettes minières à la Direction
Générale des Mines et de la Géologie. L'objectif
général de ce mémoire est d'identifier les causes des
retards de paiement des redevances et les causes des failles au niveau de la
prévision des recettes à la Direction Générale des
Mines et de la Géologie.
En effet, depuis au moins cinq (5) ans nous constatons une
accumulation des factures de redevances, des retards de paiement et des failles
dans le processus de prévision engendrant à la fin de chaque
année des écarts négatifs entre les prévisions de
recettes minières et leurs réalisations. Ces écarts ont
tendance, selon les statistiques de la DGMG, à s'aggraver au fil des
années interpellant ainsi une action diligente de la part des
responsables de l'Administration minière pour freiner un tant soit peu
ce phénomène.
Ainsi, ce mémoire s'est proposé d'identifier les
causes probables de ces problèmes, d'agir sur ces causes pour obtenir
des mesures correctives et de soumettre un certain nombre de suggestions issues
de ces mesures correctives à l'appréciation de l'industrie
minière avant de les proposer comme projet de mesures correctives pour
l'amélioration de la stratégie de mobilisation de recettes
à la DGMG.
Le mémoire a permis de dresser un projet de mesures
correctives à l'endroit de l'Administration minière pour
l'amélioration de sa stratégie de mobilisation de recettes. Ce
projet avant d'être présenté aux responsables de
l'Administration minière a été évalué par
les sociétés minières pour apprécier leur
degré d'adhésion à celui-ci. Les résultats de
l'enquête ayant permis de faire cette évaluation ont
été satisfaisants dans la mesure où près de 93% des
sociétés enquêtées ont donné un avis
favorable à la mise en oeuvre probable de ces mesures correctives. De
plus, toutes les questions ayant fait l'objet de test ont reçu dans
l'ensemble des réponses favorables à plus de 53%. Ce qui prouve
que les mesures issues de ces questions sont fortement appréciées
par les sociétés minières. Aussi, ce résultat
prouve-t-il la nécessité d'améliorer les pratiques
actuelles.
Les résultats de ce mémoire rassurent en ce qui
concerne la réussite dans la mise en oeuvre du projet de suggestions
visant à améliorer la stratégie de mobilisation de
recettes à la DGMG.
63
La Direction Générale des Mines et de la
Géologie pourrait sans d'autres études supplémentaires
lancer la mise en oeuvre de ces mesures correctives dans sa stratégie de
mobilisation de recettes. Elle pourrait ainsi faire des économies en
ressources matérielles, temporelles et financières au vu des
conclusions de ce mémoire. Elle peut théoriquement adopter, pour
ses études futures, la démarche consultative
expérimentée par ce mémoire qui pourrait lui éviter
des blocages dans la mise en oeuvre d'une quelconque réforme dans le
secteur minier.
L'objectif tant recherché par l'Administration
minière étant l'optimisation des recettes, ainsi
l'amélioration de la stratégie de mobilisation ne pourrait
à elle seule satisfaire ce voeux. D'autres facteurs comme par exemple la
nature du régime de redevances minières applicable dans le
secteur minier togolais pourrait y contribuer valablement.
L'un des freins à l'objectif d'optimisation des
recettes minières pourrait être l'unique régime de
redevances ad valorem pratiqué par l'Administration minière. Ce
régime est décrié souvent par les sociétés
minières parce qu'il grèverait leurs charges d'exploitation avec
pour conséquence des pressions de trésorerie récurrentes.
Ainsi, les sociétés pourraient être amenées à
entreprendre des pratiques tendant à réduire leurs redevances
à payer pouvant freiner l'optimisation des recettes minières qui
est la préoccupation ultime de nos autorités.
L'administration des mines pourrait aussi chercher à
diversifier le régime de redevance applicable aux sociétés
minières dans la mesure où la plupart des pays reconnus
internationalement comme ayant les meilleures pratiques dans le domaine des
mines se sont penchés, ces dernières années, sur la
question de la diversification des régimes de redevances applicables aux
sociétés minières. Il est clair qu'avant la mise en oeuvre
de ce projet, il faut se pencher sur l'épineuse question des clauses de
stabilité des régimes miniers particuliers à certaines
sociétés minières. Il faut donc faire tout pour cesser
cette pratique et ramener progressivement toutes les entreprises
minières sous les seules dispositions du code minier et de ses textes
d'application.
64
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
1- CIFAL (2010), stratégie et outils pour une
mobilisation optimale des ressources locales : expérience de la ville de
Cotonou.
2- Commission Economique pour l'Afrique et Union Africaine
(2011), Les ressources minérales et le développement de
l'Afrique, Groupe d'études international sur les régimes miniers
de l'Afrique.
3- Gouvernement du Québec (2013), un nouveau
régime d'impôt minier équitable pour tous : stimuler les
investissements miniers, Forum sur les redevances minières du
Québec.
4- Institut National de la Statistique et des Etudes
Economiques et Démographiques (INSEED) (2012), Comptes Nationaux du Togo
: comptes définitifs.
5- MDL (2015), cahier « mobilisation des ressources
financières » annexé du « régime financier des
collectivités locales ».
6- Ministère des Mines et de l'Energie (2013),
Arrêté no 2013/036/MME/CAB portant organisation du
ministère des mines et de l'énergie.
7- Ministère des Mines et de l'Energie (1986),
Mémoire No 6 : carte géologique du Togo à 1/500
000, note explicative, 1ère édition.
8- Ministère des Mines et de l'Energie (2004),
POTENTIALITES GEOLOGIQUES ET MINIERE DU TOGO.
9- Pietro Guj, Boubacar Bocoum, James Limerick, Murray Meaton
et Bryan Maybee (2013), Comment améliorer les cadres d'administration et
de recouvrement des impôts frappant l'activité minière,
Banque Mondiale.
10- Pietro Guj (2012), les redevances minières et les
autres impôts spécifiques à l'industrie minière.
11- SECOR, KPMG et FMC (2012), les redevances minières
au Québec, rapport d'étude.
12-
65
République Togolaise (1996), Loi no 96-004/PR portant code
minier de la République Togolaise.
13- République Togolaise (2003), Loi no 2003-012
modifiant et complétant la loi no 96004 du 26 février 1996
portant code minier de la République Togolaise
14- République Togolaise (2012), Loi no 2012-016 du 10
décembre 2012 portant création de l'Office Togolais des
Recettes.
15- République Togolaise (2012), Décret no
2012-006/PR portant organisation des départements
ministériels.
16- République Togolaise (2008), Décret No
2008-091/PR portant règlement général sur la
comptabilité publique.
17-
www.otr.tg du 11/07/2016
18-
www.stat-togo.org du
29/07/2016
19-
www.agenceecofin.com du
14/08/2016.
ANNEXES
ANNEXE 1 : Figure 1 :
Organigramme de la DGMG
CABINET MME
SG
DLM
DDCM
DRGM
DRMG-M
DRMG-P/C
DRMG-K/S
Régie de
recettes
DGMG
66
|
|
|
|
|
Section
|
Section
|
Section Géo-
|
Section Etude
|
Section Inspections
|
Section
|
Section
|
Prospection
|
Géophysique
|
informatique
|
|
et
|
Minières et
|
|
Labo
|
Labo
|
Minière
|
et Sondages
|
|
|
Développement
|
Etablissements
|
|
Physique
|
Chimie-
|
|
|
|
|
|
Classées
|
|
|
Biochimie
|
Source : Auteur
NB : Tiré de l'organigramme du Ministère
des Mines et de l'Energie du 17/05/2013
67
ANNEXE 2 : Formulaire du questionnaire
d'enquête
QUESTIONNAIRE D'ENQUETE
Bonjour Madame/Monsieur,
Dans le cadre de nos recherches pour la rédaction de notre
mémoire de fin de formation en gestion, nous vous prions de bien vouloir
nous aider à remplir ce questionnaire pour la réussite de notre
étude.
NB : Le traitement des données serait fait dans le
strict respect de l'anonymat des participants.
Sujet : Amélioration de la stratégie
de mobilisation des recettes minières à la Direction
Générale des Mines et de la Géologie.
Nom de la société :
1- Comment appréciez-vous le régime d'obligation
déclarative de production des sociétés minières
à la Direction Générale des Mines et de la Géologie
(DGMG) ?
2-Est-ce que la déclaration trimestrielle de production
vous convient-elle le mieux ?
Oui
* Non
Si non, quelle périodicité proposez-vous ?
3- Est-ce que payer vos redevances minières
trimestriellement pose-t-il un problème pour vous ?
Si oui, pourquoi ?
68
4- Le contrôle sur site de la production par la DGMG vous
semble-t-il pertinent ?
Si non, pourquoi ?
5- Etes-vous disposés à envoyer à la DGMG
vos prévisions de production chaque année ?
Oui Non
Si oui, dans quel délais souhaiteriez-vous le faire ?
a- Dans les deux premiers mois de l'année n-1 ? **
b- Dans les trois premiers mois de l'année n-1 ?
c- Dans les quatre premiers mois de l'année n-1 ?
d- Dans les cinq premiers mois de l'année n-1 ?
e- Dans les six premiers mois de l'année n-1 ?
6- Accepteriez-vous que la DGMG publie vos prévisions et
vos déclarations de production sur son site Web ?
Si non, pourquoi ?
7- Accepteriez-vous l'envoi par la DGMG de vos factures par
courrier électronique ?
Si non, pourquoi ?
8- 69
Est-ce que le payement par virement bancaire ou par
dépôt à la banque vous faciliterait la tâche ?
9- Est-il pertinent que la DGMG mentionne les délais de
paiement sur les factures de redevances minières ?
Si oui, pour quelle échéance opteriez-vous ?
Deux mois Trois mois
10- Etes-vous disposés à payer par acompte
provisionnel vos redevances minières?
Si non, pourquoi ?
11- Avez-vous d'autres commentaires à nous faire ?
*cochez les cases pour répondre ;
** n étant l'année pour laquelle la
prévision a été faite et n-1 l'année qui
précède l'année pour laquelle la prévision a
été faite.
Merci pour votre participation
ANNEXE 3 : Tableau 1 : Avantages et
inconvénients des différents régimes de redevances
minières
(Tableau tiré dans le document intitulé « les
redevances minières au Québec » SECOR KPMG FMC, page 47)
PRINCIPAUX AVANTAGES ET INCONVÉNIENTS DES
DIFFÉRENTS RÉGIMES DE REDEVANCES
Régime de
redevances
|
Avantages
|
Inconvénients
|
Ad valorem
|
n Relative stabilité des rentrées fiscales
n Mise en place relativement aisée engendrant
des coûts administratifs modérés
n Charge fiscale liée au prix du minerai (et donc
à la profitabilité des entreprises dans une
certaine mesure)
|
n Peut s'avérer inefficace en engendrant des distorsions
dans la décision d'investissement
n Ne tient pas compte de la « capacité à
payer » des entreprises
n Ne tient pas compte de l'augmentation de la base de
coûts
|
Sur les profits
|
n Tient compte de la « capacité à payer
» des
entreprises
n Impacte plus faiblement les décisions
d'investissement
n Permet de capturer une partie plus importante
des profits des entreprises, notamment en cas
de forte hausse des prix
|
n Revenus plus instables pour le gouvernement
n Frais de mise en oeuvre et de vérification
élevés pour le gouvernement, généralement
utilisé par des pays développés
disposants d'une forte administration fiscale
|
Sur la rente des
ressources
|
n Tient compte de la « capacité à payer
» des
entreprises
n Permet de capturer une partie plus importante
des profits des entreprises au-delà d'un certain seuil,
particulièrement intéressant en
cas de forte hausse des prix
|
n Revenus très instables pour le gouvernement
n Frais de mise en oeuvre très élevés
n N'est pas nécessairement économiquement neutre
à cause d'un effet de seuil
n Ajoute de l'incertitude dans les décisions
d'investissement
|
Hybride
|
n Niveau minimum de rentrées fiscales
n Tient compte, dans une certaine mesure, de la
« capacité à payer » des entreprises
n Permet de capturer une partie plus importante
des profits des entreprises comparativement
aux redevances ad valorem
|
n Rentrées fiscales plus instables comparativement aux
redevances « ad valorem »
n Frais de mise en oeuvre potentiellement plus
élevés pour le gouvernement
n Peut ajouter de l'incertitude dans les décisions
d'investissement
|
|
70
Sources : Banque mondiale, IMDC, SECOR
71
TABLE DES MATIERES
SOMMAIRE I
DEDICACE II
REMERCIEMENTS III
LISTE DES TABLEAUX IV
LISTE DES FIGURES V
SIGLES ET ACRONYMES VI
INTRODUCTION GENERALE 1
CHAPITRE I : PRESENTATION DE LA
DIRECTION GENERALE DES MINES ET DE LA
GEOLOGIE 4
Section 1 : HISTORIQUE 4
Section 2 : ORGANISATION 7
1- Organisation réglementaire 7
a- La Direction Générale des Mines et de la
Géologie 8
b- La Direction des Recherches Géologiques et
Minières 8
c- La Direction du Développement et du Contrôle
Miniers 8
d- La Direction des Laboratoires des Mines 8
e- Les Directions Régionales 8
2- Missions et activités 8
a- La Direction Générale des Mines et de la
Géologie 9
b- La Direction des Recherches Géologiques et
Minières 9
c- La Direction du Développement et du Contrôle
Miniers 10
d- La Direction des laboratoires des mines 11
e- Les Directions Régionales des Mines et de la
Géologie 11
f- La Régie de recettes 12
3- Cadre physique 14
a- Situation géographique 14
b- Composition en ressources humaines 14
4- Environnement extérieur 15
a- Hiérarchie et structures partenaires 15
b- Prestations et usagers 16
CHAPITRE
II: IMPORTANCE D'UNE STRATEGIE DE MOBILISATION DE RECETTES
DANS
UN SERVICE DE L'ADMINISTRATION PUBLIQUE OU PARA PUBLIQUE 19
Section 1 : DEFINITION DES CONCEPTS 19
Section 2 : IMPORTANCE D'UNE STRATEGIE DE MOBILISATION
DE RECETTES
DANS UN SERVICE DE L'ADMINISTRATION PUBLIQUE OU PARA
PUBLIQUE 26
72
1- Bref présentation de l'OTR 27
2- Stratégie adoptée par l'OTR 28
3- Les innovations dans la stratégie de mobilisation
à l'Office Togolais des Recettes 28
a- Au plan administratif 29
b- Au plan organisationnel 29
c- Au plan opérationnel 31
4- Effets positifs de la nouvelle stratégie 32
Section 3 : REVUE LITTERAIRE 33
CHAPITRE III : STRATEGIE DE MOBILISATION DES RECETTES
MINIERES APPLIQUEE
PAR LA DIRECTION GENERALE DES MINES ET DE LA GEOLOGIE 43
Section 1 : METHODOLOGIE 43
1- Méthodologie de la stratégie actuelle 43
2- Méthodologie de recherche 45
a- Diagnostic de la stratégie de mobilisation de recettes
45
b-Prise en compte des avis des usagers 47
Section 2 : RESULTATS 49
1-Résultat du diagnostic de la stratégie actuelle
49
a- Analyse de la stratégie actuelle à l'aide du
modèle SWOT 49
c- Formulation des mesures correctives 54
2-Résultat de l'enquête 55
a- Conditions et procédure de l'enquête 55
b- Dépouillement et présentation des
résultats 56
c- Analyse et commentaire des résultats 57
d- Discussion des résultats 59
Section 3 : SUGGESTIONS 61
CONCLUSION GENERALE 62
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 64
ANNEXES 66
TABLE DES MATIERES 71