1
|
Université Protestante au Congo
FACULTE D'ADMINISTRATION DES AFFAIRES ET SCIENCES
ECONOMIQUES
DEPARTEMENT DES SCIENCES ECONOMIQUES B.P. 4745 Kinshasa
II
|
RESILIENCE DE LA CROISSANCE ECONOMIQUE ET
PERSISTANCE DE CHOMAGE
Cas de la
République Démocratique du Congo de 2002
à 2012
Mémoire de licence présenté
par
James Mukanu Makambo
Option :
Economie Monétaire
Directeur de recherche : Prof. MABI
MULUMBA
Rapporteur :
Chef de travaux KOLA BIASSO
Juillet 2013
2
Dédicace
A mes chers parents Kabamba Kabeya et Sheda Fitina et mes
frères et
soeurs (Pablo et Fatu...).
3
Epigraphe
Un homme désireux de travailler, et qui ne trouve pas du
travail, voilà sans doute la chose la plus triste que donne à
voir sous le soleil l'inégalité de la fortune.
Thomas Carlyle
4
Remerciements
A la fin de ce travail qui a été une
expérience très enrichissante pour moi, je tiens à
adresser mes remerciements au professeur Mabi Mulumba pour avoir accepté
d'assurer la direction de ce présent mémoire. Ses remarques et
commentaires m'ont permis d'améliorer le contenu de mon étude.
Mes remerciements s'adressent aussi au chef de travaux Kola
Biasso, rapporteur du présent mémoire, pour sa rigueur d'analyse
et son concours si précieux. Il a été une
référence pour moi tout au long de ce travail.
Merci également à mes parents, je n'oublierai
jamais votre amour et les nombreux sacrifices consentis pour ma réussite
tout au long de mon parcours universitaire en sciences économiques.
Et enfin, que tous ceux qui ont participé,
implicitement ou explicitement, à la réalisation de cette oeuvre,
particulièrement l'assistant Mbo Motema Rolly pour ses
orientations et son attention, Mayenge Ebolea Daniel,
Ilunga Kamene Héritier, Mukokila Manza
Berry, Bissimwa Mugaruka Job, Mambu Getta
Yan,trouvent en ces quelques mots l'expression de mes sincères
remerciements.
5
AVANT - PROPOS
Les Etats modernes sont en perpétuel quête
d'amélioration des conditions de vie de leur population. Cette
quête n'est possible qu'avec deux axes traditionnels et d'un
troisième qui est, de plus en plus en actualité.
Les deux axes qui constituent la préoccupation
fondamentale sont entre autres :
· L'obtention et la préservation d'un pouvoir
d'achat conséquent susceptible de permettre à chacun de
satisfaire de multiple besoins d'une part, et de maintenir un niveau de
chômage le plus bas d'autre part.
· Le deuxième axe qui constitue le leitmotiv du
présent travail ne peut être satisfait que si les gents ont une
occupation structurée. Cette occupation est abrégée sous
forme d'emploi pour ne pas dire le travail. Du point de vue
macroéconomique, une société crée beaucoup d'emploi
ou offre beaucoup de travail que si la richesse produite au niveau de cette
dernière ne cesse d'augmenter, alors une telle société
peut offrir à sa population une panoplie d'emploi.
Dans un tel contexte, on est entrain de dire que la solution
contre le chômage est tributaire à la création de la
richesse attestée par un indicateur qui est le produit intérieur
brut.
A ce sujet, le présent travail tentera de rester dans
cette relation biunivoque entre d'une part la création ou la destruction
des richesses et le chômage d'autre part. Le présent travail se
penchera à cette corrélation entre la création ou la
destruction des richesses et le chômage dans l'économie congolaise
durant la période 2002-2012.
6
0. INTRODUCTION GENERALE
0.1. Enoncé du problème
L
a République Démocratique du Congo a sans nul
doute renoué avec le taux de croissance positif depuis 2002, et cela
après une longue décennie (19902000) marquée par la
destruction des richesses, attestée notamment par une récession
économique profonde et une baisse drastique de la production
reflétée par une longue série des taux de croissance
économique négatifs, laquelle récession s'est
accompagnée des chocs de l'offre agrégée ( chute de mines
de KAMOTO, deux pillages consécutifs en 1991 et 1993), et finalement
deux guerres qui ont laminé l'appareil productif et le tissu
économique de la RDC.1
En effet, c'est à partir de 2001, après la mise
sur pied par le Gouvernement Congolais des mesures courageuses tirées du
programme intérimaire renforcé, que la RDC recouvra une
stabilité du cadre macroéconomique qui alignera cette
dernière sur le sentier de la croissance positive, lequel sentier qui
à ce jour est tellement raffermi qu'il est considéré par
les experts du Fonds monétaire international comme étant
résilient. Cependant, en dépit de tous les efforts
conjugués par le gouvernement et par certains de ses partenaires, le
chômage demeure une situation préoccupante. Le marché
congolais du travail est fortement déséquilibré. La
demande d'emploi s'accroît rapidement en raison de la pression
démographique alors que l'offre connait depuis 1990 une importante
régression suite aux pillages, aux guerres et aux autres chocs ayant
secoué l'économie.2
Cette situation a favorisé l'émergence du
secteur informel. Environ 80 % de la population active se trouve en-dehors du
marché du travail, ce qui laisse apparaître un taux de
chômage avoisinant 73 %.3 Les jeunes accèdent
très difficilement à un emploi. En raison du nombre limité
de postes proposés, de l'inadéquation entre la formation et les
aptitudes recherchées par les employeurs, du rythme lent de
départ en retraite des fonctionnaires, plus de 70 % d'entre eux sont au
chômage.4 Les plus touchés de jeunes sont ceux qui sont
dans la fourchette de 15?24 ans vivant en milieu urbain. Du fait de la fuite
des cerveaux et
1 Mukoko Samba, 2003, « Politiques
économiques en RDC : les leçons des trois dernières
décennies », Notes de conjoncture, n01, Kinshasa.
2 Kabuya Kalala et Tshiunza Mbiye, 2001, «
L'économie congolaise en 2000 - 2001 : contraction, fractionnement et
enlisement » in S. Marysse et F. Reyntjens, L'Afrique des Grands des Lacs
Annuaire 2000-2001, Paris, L'Harmattan, Pg 15.
3
www.Africaneconomicoutlook.org
4
www.Africaneconomicoutlook.org
Dans le cadre de notre étude, nous avons poursuivi un
objectif général et quelques objectifs spécifiques.
7
de la crise dans le secteur éducatif, la demande en
expertise des ressources humaines demeure élevée dans le pays.
Mais les diplômes étrangers sont plus
appréciés que les diplômes nationaux et ouvrent un
accès plus facile au marché du travail, surtout pour les postes
de responsabilité.
Ainsi donc, la présente étude tentera de
constater l'impact de cette résilience de la croissance de
l'économie congolaise sur le chômage, telle que nous renseigne la
loi d'Okun, pour qui lorsqu'une économie bénéficie des
performances en matière de la croissance économique, elle doit
à tout pris résorber le chômage.
La préoccupation qui sous-tend notre réflexion
sur cette étude est de mesurer l'ampleur de la résilience de la
croissance en RDC entre les périodes de 2002 à 2012, pour en
identifier les impacts sur le chômage. Autrement dit, vérifier si
elle a influé positivement ou négativement sur le chômage
et enfin en proposer les pistes de solution.
Avant d'approfondir notre réflexion, il nous revient
de nous poser des questions fondamentales ci-après :
· Quel est l'impact de la résilience de la
croissance sur la persistance de chômage en RDC ?
· Est-ce la loi d'Okun peut-elle se vérifier dans
le cadre de l'économie congolaise ?
· Quel type de main d'oeuvre que concerne la croissance
économique en RDC pour qu'il y ait persistance de chômage ?
0.2. Hypothèses
L'hypothèse étant une réponse provisoire
et anticipée aux questions soulevées dans la
problématique. Dans le cas précis de notre travail, nous nous
sommes proposé les hypothèses ci-après :
· La résilience de la croissance en RDC s'est
accompagnée d'une persistance de chômage durant la période
de 2002 à 2012.
· La loi d'Okun ne se vérifie pas dans le cadre
de l'économie congolaise (Analyse globale et Analyse
infra-annuelles).
· La croissance économique en RDC concerne une
main d'oeuvre qualifiée ayant une expertise dans le maniement des
machines.
0.3. Objectif de l'étude
8
L'objectif général est celui
d'appréhender la croissance économique et les défis
auxquels font face le gouvernement congolais dans sa répartition.
Les objectifs spécifiques visent à :
· analyser les différentes théories
portant sur la croissance économique et le chômage ;
· Analyser l'impact de la dite croissance durant la
période sous étude ;
· Analyser les différentes limites et contraintes
qui pèsent sur la croissance économique ;
· Retenir et proposer de suggestions les plus
pertinentes pour la réalisation des objectifs fixés par le
gouvernement congolais et le renforcement de l'efficacité de sa
politique.
0.4. Choix et intérêt du sujet
Notre choix a été porté sur ce sujet
dans le souci d'approfondir nos connaissances dans le domaine de la croissance
économique d'une manière générale et le cas
empirique de la RDC d'une manière particulière, cela au regard de
l'environnement dans lequel évolue la croissance économique
caractérisé par le chômage.
Nous pensons que les résultats de ce travail vont
constituer un cadre de référence pour certains chercheurs qui ne
sont pas avertis sur la manière dont la croissance économique
influence l'économie d'une nation.
Notons par ailleurs que, l'intérêt de cette
étude est double : théorique et pratique.
· l'intérêt théorique vise d'une
part de vérifier un certain nombre de théories économiques
à travers certains faits économiques, et d'autre part de mettre
en évidence l'impact de la croissance économique sur le
chômage ;
· L'intérêt pratique est d'évaluer
l'impacte de la résilience de la croissance sur le chômage.
0.5. Délimitation spatio-temporelle
1. Dans l'espace
La République Démocratique du Congo a
constitué notre champ d'investigation.
9
2. Dans le temps
Notre étude s'étend sur une période
allant de 2002 à 2012. Cette délimitation se justifie par le fait
que, les données statistiques sur le chômage en RDC ne sont
disponibles que pour cette période.
0.6. Méthodes et techniques
utilisées
Pour réaliser cette étude, nous allons recourir
à la méthode statistique et analytique. La méthode
statistique se borne sur une analyse des résultats chiffrés,
d'autant plus qu'elle conditionne une certaine façon de traiter les
donner pour les quantifier.
La méthode analytique quant à elle, permet
d'analyser, d'interpréter et de commenter le comportement des certains
agrégats économiques ou du modèle économique
retenu. Les deux méthodes précitées par la technique
documentaire vont nous permettre à réunir des documents possibles
tels que : les ouvrages, les rapports annuels et la condensée
statistique de la Banque Centrale du Congo (BCC), mémoires, les supports
afin de circonscrire notre recherche dans son contexte
théorique.5
0.7. Revue de la littérature
A. Okun (1962) présente une étude d'inspiration
Keynésienne qui décrit une relation linéaire empirique
entre le taux de croissance (du PIB) et la variation du taux de chômage.
En dessous d'un certain seuil de croissance, le chômage augmente,
au-dessus de ce seuil, il diminue, à élasticité constante.
Cette loi sera très vite critiquée par les défenseurs du
courant classique tel que Lucas..., car pour eux, ils disent Comment comprendre
que le taux de chômage puisse augmenter alors que la production augmente?
C'est la situation à laquelle nous avons assisté
récemment. Il nous faut approfondir la relation entre production, emploi
et chômage en prenant en compte la productivité du travail et les
phénomènes de thésaurisation de main d'oeuvre (gestion
dans le temps dans un cadre incertain de l'emploi).6
Le débat sur le chômage préoccupe, il
touche la vie de toute une nation. Pour tenter de trouver une solution,
l'économiste néo-zélandais Alban William Phillips (1958)
proposa sa courbe illustrant une relation empirique négative (relation
décroissante) entre le taux de chômage et l'inflation ou taux de
croissance des salaires nominaux.
5 Albert Muluma Munanga G. TIZI, « Le guide du
chercheur en sciences sociales et humaines » éd. SOGEDES, Kinshasa
2003, pg 92.
6
www.wikipedia.com
10
Cette relation s'explique par le fait qu'au-delà d'un
certain niveau de chômage, les salariés ne sont plus en position
de force pour exiger une hausse de salaire ; le partage des gains de
productivité s'effectue alors en faveur de l'entreprise. Phillips se
retira rapidement après publication de sa courbe, qui restera son unique
découverte. Elle sera reprise et améliorée par Modigliani,
et on empruntera à cette courbe deux interprétations :
· Une interprétation keynésienne selon
laquelle, il y a un très fort lien entre la croissance des salaires
nominaux et l'inflation (Taux d'inflation = Taux de croissance des salaires
nominaux - Taux de croissance de la productivité) ;
· Une interprétation monétariste selon
laquelle, à long terme, le taux de chômage ne dépend plus
du taux d'inflation. En effet, le taux de chômage d'équilibre de
long terme est dit naturel ou bien encore
structurel, c'est-à-dire qu'il n'est pas
dû à des causes conjoncturelles.
Ainsi, pour les monétaristes, à long terme la
courbe de Phillips prend une forme verticale et ils auront un soutien de la
part d'autres économistes, car ils affirmaient haut et fort, que cette
courbe illustrait les erreurs de la politique keynésienne et ils
prédirent, avec raison, que cette relation ne pouvait être stable
dans le temps. De ce fait, ce soutien alimenta des controverses touchant
à des évolutions fondamentales de l'économie de la seconde
moitié du XXe siècle, en particulier la question des
politiques économiques et des anticipations. Au niveau empirique, la
stagflation des années 1970 inflige un cruel démenti aux
résultats antérieurs et confirme l'analyse monétariste :
chômage élevé et forte inflation paraissent être deux
phénomènes pouvant coexister pendant une période assez
longue.
Un débat a également eu lieu quant à la
paternité de la découverte de cette relation, qui aurait
été mise en évidence auparavant par d'autres
économistes, comme Paul Sultan, A. J. Brown ou Irving Fisher. Toutefois,
le nom de « courbe de Phillips », donné par Paul Samuelson et
Robert Solow, était alors solidement implanté dans l'usage.
Les experts du FMI insistent sur la résilience de la
croissance de l'Afrique et ils considèrent la résilience comme un
élément moteur qui permet à l'Afrique de se positionner
toujours sur la trajectoire de la croissance économique, en dépit
de tout ce qui peut freiner le bon déroulement de l'économie.
Toutefois, il se pose un sérieux problème sur la
répartition et l'impact de cette croissance économique, ceci
amène Dominique Méda à affirmer que tout ne doit pas
être sacrifié à l'impératif de la croissance. Si
celle-ci, doit être payée d'une flexibilisation croissante du
contrat de travail, de conditions de travail dégradées, d'une
détérioration de la vie privée et familiale, alors le jeu
n'en vaut pas la chandelle : «Notre focalisation
récente sur la production a eu pour conséquence de
soumettre
11
l'ensemble des espaces et des temps sociaux
à la seule logique de la production» (Dominique
Méda, Qu'est-ce que la richesse ?, Ed. Aubier,
1999).7
0.8. CANEVAS DU TRAVAIL
Hormis la note introductive et conclusion
générale, notre travail comprendra trois chapitres
ci-après :
· Le premier chapitre portera sur les considérations
conceptuelles,
· Le deuxième chapitre se penchera sur le cadre
d'analyse théorique,
· Et enfin, le troisième chapitre confrontera la
reprise de la croissance économique et persistance du chômage en
RDC.
7
www.wikipedia.com
12
Chapitre 1.
CONSIDERATIONS CONCEPTUELLES
C
e chapitre examine d'un point de vue théorique, les
généralités sur les différents concepts retenus. Il
se subdivise en deux sections. La première porte sur la
résilience et la croissance, et la deuxième porte sur le
chômage. SECTION I : Résilience et croissance
économique
1.1. Résilience (dans toutes ses extensions)
Le mot résilience désigne
d'une manière générale, la capacité d'un organisme,
d'un groupe ou d'une structure à s'adapter à un environnement
changeant. Il est utilisé dans plusieurs contextes :
1' en physique, la résilience est la capacité
d'un matériau à revenir à sa forme initiale après
avoir subi un choc ;
1' en écologie, la résilience est la
capacité d'un écosystème ou d'une espèce à
récupérer un fonctionnement ou un développement normal
après avoir subi une perturbation ;
1' en psychologie, la résilience est un
phénomène consistant à pouvoir revenir d'un état de
stress post-traumatique ;
1' en économie, la résilience est la
capacité à revenir sur la trajectoire de croissance après
avoir encaissé un choc ;
1' en informatique, la résilience est la
capacité d'un système ou d'une architecture réseau
à continuer de fonctionner en cas de panne ;
1' dans le domaine de la gouvernance, de la gestion du risque
et du social, la résilience communautaire associe les approches
précédentes en s'intéressant au groupe et au collectif
plus qu'à l'individu isolé ;
1' dans l'armement et l'aérospatial, la
résilience dénote le niveau de
capacité d'un système embarqué à tolérance
de panne, de pouvoir continuer de fonctionner en mode dégradé
tout en évoluant dans un milieu hostile.8
1.1.1. Résilience de la croissance
Loin de nous l'intention de développer le concept
résilience dans toutes ses extensions, car il serait fastidieux de faire
une telle étude. Bornons nous à présent à ce qui
nous intéresse c'est-à-dire le concept résilience en
économie. Comme nous l'avons dit ci-haut, la résilience en
économie est la capacité à revenir sur la trajectoire de
croissance après avoir encaissé un choc.
8
http://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Résilience&oldid=82949934
13
1.2. Croissance économique
La croissance économique désigne l'augmentation
de la production de biens et de services dans une économie sur une
période donnée, généralement une période
longue. En pratique, l'indicateur utilisé pour la mesurer est le produit
intérieur brut ou PIB. Il est mesuré « en volume » ou
« à prix constants » pour corriger les effets de
l'inflation.9
Le taux de croissance, lui, est le taux de variation du PIB
c'est-à-dire c'est la variation relative en volume d'une année
sur l'autre. Mathématiquement cela s'explique comme suit :
Yt - Yt-1
g = x 100
Yt-1
où g est le taux de croissance
yt est le PIB en volume ou à prix constant de
l'année t yt-1 est le PIB en volume ou à prix constant de
l'année t-1
On utilise souvent la croissance du PIB réel par
habitant comme indication de l'amélioration du niveau de
vie10. La croissance est un processus fondamental des
économies contemporaines, lié notamment à la
révolution industrielle et au progrès technique. Elle transforme
la vie des populations dans la mesure où elle crée davantage de
biens et de services. À long terme, la croissance a un impact important
sur le niveau de vie (à distinguer de la qualité de vie) des
sociétés qui en sont le cadre. De même, l'enrichissement
qui résulte de la croissance économique peut permettre de faire
reculer la misère matérielle. Certaines conséquences de la
croissance économique notamment : la pollution, le réchauffement
climatique et accentuation des inégalités sociales sont souvent
considérées comme des effets pervers qui obligent à
distinguer croissance et progrès.11
1.2.1. Source de la croissance économique
Les théories récentes sur la comptabilisation
de la croissance permettent de déterminer ses sources à partir
d'une fonction de production du type Cobb-Douglas. Cette fonction a comme
variables explicatives : d'abord le capital, mesuré en termes
d'accumulation de stock ; ensuite le travail exprimé en nombre de
personnes résidentes de l'économie travaillant par rapport au
nombre d'heures et de jour par an ; enfin le progrès technique traduit
sous forme de technique ou de savoir susceptible d'améliorer la
productivité du travail.
9 Barro, R. Sala-i-Martin, La croissance économique,
McGraw Hill, éd. édiscience, 1995, PP. 45.
10 (http:/ / www. canadianeconomy. gc. ca/ francais/ economy/
economic_growth. html)
11 Birdsall, N., Ross, D., Sabot, R. (1995). «Inequality
and growth reconsidered: lessons from East Asia», The world
bank economic review, vol.9, n°3.
14
Mathématiquement ceci peut-être illustré
par cette fonction de production du type Cobb-Douglas ci-après :
Y = Ka (AL) 1-a
Où Y représente la production
totale de l'économie, A la productivité globale
des facteurs (aussi appelée niveau technologique ou niveau de
progrès technique), K le capital et L
le travail.12
L'Equation du PIB Y = C + I + G
Où C est la consommation des
ménages, G les dépenses publiques et I
l'investissement, égal à l'épargne.
L'Equation d'épargne I = sY
L'épargne (donc également l'investissement
puisque I=S) est proportionnelle à Y,
avec s la propension marginale à épargner.
L'Equation d'évolution du capital ?K =
sY - äk
L'épargne est intégralement investie, ce qui
accroît le stock de capital de l'économie, et par ailleurs le
capital en place se déprécie, au rythme du taux de
dépréciation du capital 6 (à chaque
période, une part du capital 6 est ainsi perdue).
L'Evolution de la force de travail
Lt+1 = Lt (1+g) où g est le taux de
croissance de la force de travail L. 1.2.2. Types de
croissance
Il sera question sur ce point de distinguer les
différents types de croissance économique afin de permettre une
meilleure compréhension.
12 Robert M. Solow, « A Contribution to the Theory of
Economic Growth », Quarterly Journal of Economics, vol. 70,
no 1, 1956, pp. 65-94.
15
1.2.2.1. Selon l'horizon et leurs mesures
respectives
· Croissance à court terme
Selon la définition de François Perroux, la
croissance économique correspond à « l'augmentation soutenue
pendant une ou plusieurs périodes longues d'un indicateur de dimension,
pour une nation, le produit global net en termes réels. » À
court terme, les économistes utilisent plutôt le terme d'«
expansion », qui s'oppose à « récession », et qui
indique une phase de croissance dans un cycle économique. Rappelons
qu'à court terme il n'y a pas d'effets d'accumulation des
facteurs.13 Ce sont les effets sur la demande qui vont affecter la
croissance (aspects conjoncturels).
A court terme, les déterminants de la croissance
économique sont les composantes du PIB, ainsi nous avons :
· · La croissance de l'activité
Elle est mesurée par : PIB réel, PIB courant et
PIB physique. Toutefois, on se sert d'autres proxis pour mesurer la croissance
de l'activité infra-annuelle, il s'agit par exemple : le niveau de
production industrielle, l'indice trimestriel de l'activité, la
production manufacturelle, le solde des opinions des chefs d'entreprise
converti en indice (baromètre de la conjoncture de la BCC). L'objectif
est d'arriver à partir des enquêtes qualitatives à amorcer
d'un indice sous forme de proxis de la mesure de la croissance à
court-terme.14
· · La consommation des ménages
Les observateurs se polarisent sur ce déterminant.
Dès que les ménages dépensent plus, un optimisme ne
s'empare des commentateurs. La demande est certes importante car son
augmentation est le signe d'un regain de confiance des ménages dans
l'avenir et, surtout, elle incite les entreprises à produire plus pour
la satisfaire, faisant ainsi fonctionner l'économie plus fortement.
· ·
L'investissement
L'investissement ne concerne pas seulement l'investissement
privé en capital des entreprises, mais aussi l'investissement en
logement des ménages. Lorsque l'investissement des entreprises augmente,
on s'attend à ce que le niveau de la production s'accroisse.
13 François Perroux, Dictionnaire économique
et social, Hatier, 1990 , PP.30
14 Rapport annuel de la Banque Centrale du Congo,
2009.
16
La place de l'investissement en logement des ménages
dans les déterminants de la croissance explique le rôle primordial
donné au secteur de l'immobilier, à ses périodes de
hausses et de baisses. Notons que l'investissement peut également
être de nature publique : infrastructures, immobilier...
· · Les dépenses
publiques
L'accroissement des dépenses publiques permet de
relancer la demande et de stimuler la croissance économique. Les
dépenses publiques sont l'outil principal de la politique
budgétaire.
· · Le solde
extérieur
Exportations-Importations : si le solde extérieur est
positif, le pays exporte plus qu'il n'importe, ce qui accroît les
richesses du pays.
· Croissance à long terme
La croissance économique de longue période est
de loin plus important déterminant du bien-être des citoyens de
tous les pays. Tous les autres phénomènes qu'étudient les
macroéconomistes - inflation, chômage, déficit
commercial..., font comparativement piètre figure à cet
égard.
Fort heureusement, les économistes savent beaucoup de
choses sur les facteurs qui régissent la croissance économique
tels que l'évolution du capital physique, du travail et du
progrès technique détermine l'évolution de la croissance
économique à long terme. Deux séries de modèles
tentent d'expliquer la croissance à long terme : les modèles de
croissance exogène (Modèle de Solow) et les modèles de
croissance endogènes.15
· · Décomposition de la croissance
L'objectif est de répartir le taux de croissance de la
production globale entre la contribution des facteurs de production,
habituellement le capital, le travail et la croissance du progrès
technique.16
15 Macroeconomics by N. Gregory Mankiw, sixth edition, 2007, P.
316
16 Ravallion, M., Datt, G. (1991). Growth and
redistribution components of changes in poverty measures. A decomposition with
applications to Brazil and India in the 1990s, Washington, LSMS,
working papers nE83, Banque mondiale.
17
L'analyse débute avec une fonction de production
néoclassique habituelle :
Yt = At * F (Kt, Lt)
Y est le niveau de production, A est le progrès
technique ou la productivité totale des facteurs, K le stock de capital
et L le stock de travail.
Log (yt) = log (At) + log (F (Kt,Lt))
? ay
y
|
OA = A +(AY
k)*8K +(AY
i)*a
|
? ay
Y
? ay
Y
|
aA+ A*FK * K)*aK +
A*FL * L)*
aL
A ( Y K ( Y L OA+
PmK * K)*a" +(PmL *
L *aL
A ( Y K Y ) L
|
Si le marché est concurrentiel, le produit marginal de
chaque facteur est égal à son prix, c'est-à-dire PmK est
égal aux prix du capital r et PmL au prix du
travail w. de ce fait le terme (PmK
~* K) représente la part du revenu national servant
à payer les rentes et l'expression (PmL ~* L)
représente la part du revenu
national destiné au salaire. Supposons que nous
disposions des données sur les quantités Y, K et L, ainsi que les
prix des facteurs r et w. Nous pourrions alors calculer les factoriels ainsi
que les taux de croissance de Y, K et L. le seul terme ne pouvant être
calculé est le taux de croissance de la technologie. Nous pouvons
l'obtenir indirectement par l'équation suivante :
OA ay - ~~~~
= ~ * ~~ * ~~ ~ - (~~~
~ * ~) * ~~ ~
~ ~
En d'autres termes, nous pouvons mesurer le taux de croissance
du progrès technique comme un résidu.
1.2.2.2. Selon la nature
v Croissance exogène
La croissance exogène est une théorie de
croissance économique qui considère le progrès technique
comme exogène. Le modèle de croissance exogène le plus
connu est le modèle de Solow. Dans les années 1980 se sont
développées les théories de la croissance endogène
qui ont tenté d'expliquer la croissance du progrès technique.
18
~ Le modèle de Solow
L'intérêt du modèle de Solow est de mettre
en avant-plan le rôle crucial du progrès technique dans la
croissance économique. Selon ce modèle, le développement
économique s'explique par trois paramètres : les deux premiers
sont l'accroissement des deux principaux facteurs de production à savoir
le capital (au sens d'investissement) et le travail (quantité de main
d'oeuvre), et le troisième n'est rien d'autre que le progrès
technologique.17 Ce modèle tente également de
répondre aux préoccupations suivantes :
· Pourquoi certains pays sont riches et d'autres pauvres
?
· Pourquoi certains pays sont-ils en situation de
croissance et d'autres stagnent ?
· Quel est le moteur de la croissance ? Quel est le
mécanisme qui préside à la croissance soutenue de la
production ?...
Pour répondre à ces préoccupations,
Solow s'est servi d'une fonction de production de type néoclassique dont
la modélisation repose sur deux équations fondamentales à
savoir :
( La fonction de production, elle nous renseigne sur le
produit qu'une économie pourrait réaliser à l'aide de sa
technologie et des facteurs de production dont elle dispose et,
( La fonction d'accumulation du capital, elle décrit
le processus de formation du capital physique au sein d'une économie.
Pour arriver à élaborer son modèle,
Solow retient les mêmes hypothèses que celles de Harrod et Domar
à l'exception de deux hypothèses qui créent du coup une
démarcation entre ces deux modèles. Ces deux hypothèses
sont la fonction de production utilisée qui est à facteurs
substituables, et la variabilité du coefficient du
capital18.
Cependant, les principales hypothèses retenues par
Solow sont les suivantes :
· L'économie fonctionne en concurrence pure et
parfaite ;
· Les ménages sont composites c'est-à-dire
sont à la fois producteurs et consommateurs (l'économie à
la Robinson Crusoé) ;
· L'économie est en autarcie, produit et consomme
un seul bien (absence du commerce international) ;
17 Solow, R.M., 1956, «A
contribution to the Theory of Economic Growth »,
Quarterly journal of Economics, Vol. 70.
18 http:/ / pub. paran. com/ econ22/ Solow(1957). pdf=
19
· Le plein emploi est assuré sur le
marché du travail ;
· La technologie de production est exogène
dans ce sens que les firmes ne peuvent pas la modifier par leurs
dépenses de R&D ;
· La fonction de production est du type
néoclassique et à facteurs substituables ;
· Le coefficient du capital n'est pas fixe mais
plutôt variable
La fonction de production retenue par Solow impose
quelques hypothèses additionnelles notamment :
· Les productivités marginales sont
positives et décroissantes :
FK, L' (.) i 0 et FK, L (.) <
0,
· Les rendements d'échelle sont constants :
oc + f3 = 1. C'est-à-dire une fonction homogène
de degré 1 ;
· La fonction doit remplir les conditions de
régularités fixées par Inada, soit :
(a) limk,L - 8 F'(.) = 0
(b) limk,L - 0 F'(.) = 8 (c) F (0, L) = F (K, 0) =
0
Les conditions (a) et (b) veulent tout simplement
dire que plus un facteur est abondant, moins sera sa productivité
marginale et moins abondant est un facteur, plus élevée sera sa
productivité marginale. La condition (c) signifie que pour produire, il
faut la présence de ces deux facteurs de production. Sans l'un ou
l'autre la réalisation de la production est impossible.
· Version simple du modèle de
Solow
Ce modèle est qualifié de simple en ce
que le progrès technique n'est pas pris en compte dans l'analyse de la
croissance. De ce fait, seuls le facteur capital et travail expliquent le
niveau de l'activité économique et constituent les sources de la
croissance économique19.
· Présentation du modèle A. La
fonction de production
Soit la fonction suivante : Y = F (K, L)
Avec Y la production, K le stock de capital et L le
travail ou la main d'oeuvre. Ramenons le tout en termes per capita en les
divisant par L, il vient :
19 http:/ / www.ofce. sciences-po. fr/ pdf/ revue/ 1-83. Pdf=
20
F(K,L)
Y= = F (K 1) Y =
f(K) (1)
L L
L , /
L'équation (1) est la première
équation fondamentale du modèle de Solow. Avec y = Y L ,
K = KL , f'(K) > 0 et f''(K) < 0. ces deux dernières
conditions
impliquent que la fonction de production per capita a une
allure concave. Cette fonction peut être représentée par le
graphique suivant :
Fig.1 : Courbe représentative de la fonction de
production per capita
Y
Il ressort de ce graphique que la production totale de
l'économie peut être donnée par la relation Y= Lf(k) et les
rendements factoriels peuvent se définir comme suit :
Pmk - dY/dK = f'(k) et pmL - dY/dL=
f(k) - Kf'(k), car l'intensité capitalistique est donnée par le
rapport K/L et sa dérivée par rapport à L est égale
à -k/L.
B. Dynamique d'accumulation du capital
Les variations du stock de capital de
l'économie K sont provoquées d'une part, par l'acquisition de
nouvelles machines (les nouveaux investissements) et de l'autre, par le
vieillissement du capital (amortissement ou obsolescence).
Mathématiquement cette relation s'écrit de la manière
suivante :
21
1k
12
=? = 4 - 5+ avec I = s.F (K, L) et s, la
propension marginale à épargner. ? = s.F (K, L) - 5+
en divisant les deux membres par K, il vient :
?
(
|
=
|
6.'#(,L%
(
|
5 Or nous savons que y = &~ , + =
(
L
|
Nous pouvons calculer le taux de croissance de k20
:
7( =
|
?
(
|
=
|
?
(
|
-
|
Å
L
|
89-:
|
Å
L
|
= ; ?
|
?
(
|
=
|
?
(
|
- ; ?
|
?
(
|
=
|
?
(
|
+ ; En remplaçant cette
|
dernière expression dans l'équation ci-dessus, il
vient :
?
(
|
=
|
6.'#(,L%
(
|
5 -; ? ? = 6.'#(,L%
(
|
* + - #; + 5%+ 89-: + = (-. < =
~
|
& L
|
?= s.F (k) - (n + 5 )K (2)
L'équation (2) est la deuxième équation
fondamentale du modèle de Solow. Le terme s.f(K) représente
l'investissement per capita et le terme (n+5 )
représente le taux de dépréciation du capital par
tête (n et 5 sont constants). La dynamique de cette
équation peut être représentée graphiquement de la
manière suivante :
Fig.2. Dynamique du capital
Sf (k*)= (n+ä)k*
(n+ä)k
Sf(k)
0 K1 K* K2 K
20 Pour calculer le taux de croissance de K
=(i, on introduit le
logarithme : lnk = lnk - lnL. En dérivant les deux membres par
-
-
Å L
89-:
= ;
Å L
1L
=> A
??
k
1k
=>
?
rapport au temps, il vient : 1
=>? @
22
Il ressort de ce graphique que si l'économie se situe
au niveau de l'intensité capitalistique K1, l'investissement
est supérieur au taux effectif de dépréciation, elle aura
donc tendance à aller vers K* alors que si elle se trouve au
point K2 elle aura tendance à rentrer vers K*
parce que l'investissement est inférieur au taux effectif de
dépréciation.
Bref, l'intensité capitalistique aura tendance à
croitre pour tout niveau de K < +* et de décroitre
pour tout niveau de K >K*. L'économie
atteint son état stationnaire (ou état régulier)
c'est-à-dire un équilibre de long terme si et seulement si la
condition suivante est vérifiée :
?=1(
12
= 0 ? D. *#+% = #; + 5%+
L'investissement réalisé à ce point est
qualifié d'investissement de point mort car il compense exactement les
effets négatifs de la croissance démographique et de
l'amortissement de l'intensité capitalistique de l'économie.
~ Propriété de l'état
stationnaire
L'état stationnaire est déterminé si est
seulement si : 1k
12
|
= 0
|
? = s.f(K)-(n+6) K=0
s.f(K) = (n + 6) K, avec une fonction Cobb - Douglas de la
forme Y = F (K, L) = KáL1-á, cette fonction
devient en terme per capita : Y = f(K) =Ká.
I
s.Ká = (n+6)+ ?
|
+* ( E
FGH~
|
|
IJK
|
La production par tête à l'état stationnaire
est donné par :
P
QRP
L* = M N
; + 5O
A partir de ces deux éléments, nous pouvons
déjà donner une première réponse à la
question « pourquoi certains pays sont riches et d'autres pauvres ?
». Certains pays sont riches parce qu'ils ont un niveau d'investissement
élevé et / ou un taux de croissance démographique faible.
Certains d'autres sont par ailleurs pauvres parce qu'ils ont un niveau
d'épargne faible et / ou un taux de croissance démographique
très élevé. Cette proposition de Solow a été
confirmée par les analyses empiriques faites sur différents pays
(Barro, Lucas, Romer, Sala-I-martin, Mankiw, etc.).
23
~ Modèle de Solow avec progrès technique
Dans cette deuxième version du modèle de Solow,
le progrès technique est incorporé pour améliorer la
productivité du facteur travail. Nous avons aussi vu que dans le
modèle simple, la croissance n'existe pas quand on considère les
variables per capita. Mais l'incorporation du progrès technique change
ce résultat.21
Solow retient donc dans son modèle un progrès
technique A qui croit au taux gA et qui améliore l'efficacité du
facteur travail. Dans ces conditions, la fonction de production se
présente comme suit :
Y = F (K, AL)
En divisant chaque terme de cette fonction par AL, il vient :
Y = f(K) avec y = S & et K = S (
qui représente respectivement le produit et le capital
par unité d'efficience et cette dernière croit au
taux gA.
En utilisant les mêmes développements comme au
modèle simple, on trouve aisément l'équation de
l'accumulation du capital :
? = 1(
12
= s.f(K) - (n + 6 + gA) K
L'état stationnaire ou régime permanent est
atteint lorsque l'intensité capitalistique devient constante. A cet
état, nous devons vérifier la relation suivante :
s.f (K*) - (n + 6 + gA) K* = 0
La consommation par tête sera maximisée si le
produit marginal du capital correspond au taux global de
dépréciation du stock de capital. Ce résultat provient de
l'application de la règle d'or de l'accumulation :
f' (K*or) = (n + ä + gA)
Avec une fonction de production du type Cobb-Douglas, on trouve
:
+* = M D O
; + 5 + 7S
|
Q
QRP -. L* = M D O
; + 5 + 7S
|
P
|
QRP
|
21 Solow, R.M., 1956,
op.cit. pg 11.
24
A l'état stationnaire, le taux de croissance du
capital par unité d'efficience est nul tout comme celui de la production
par unité d'efficience, gY. Toutes les autres variables (Y, K, C)
croissent au taux constant : n+gA.
Dans la version simple de ce modèle, nous avons vu
que le taux de croissance du revenu per capita était nul. Mais
l'introduction du progrès technique permet d'avoir de niveau de vie plus
élevé le long du SCE.
En effet, soit Y = F (K, AL) =
Ka(AL)l-a
La fonction de production per capita est donnée
par : Y _ Al-aKa
En utilisant la transformation logarithmique, le taux de
croissance du revenu per capita sera donné par l'expression suivante
:
Y
|
_ (1 - a) Ali. + aK
|
- Yy =
(1-á)gA+áyK
|
Or, nous savons d'après le fait stylisé
que le ratio K/Y est constant. Ce résultat est vrai ssi Yy =
YK et par conséquent Yy = YK. Nous aurons de ce
fait,
Yy = (1-á)gA+Yy H Yy
= YK = YA = gA >_ 0
Le progrès technique permet donc d'avoir la
croissance du revenu par travailleur et du capital per capita contrairement au
modèle simple où ces taux sont nuls sur le SCE. Ce modèle
permet donc d'expliquer les différences de niveau de vie introduites par
le progrès technique à long terme.
n Les limites du modèle de Solow :
ü La croissance a été soutenue et
a cru à un taux relativement constant entre les années 50 et 70,
comme prévu par Solow. Mais depuis 1970, le taux de croissance annuel a
fortement baissé. La comptabilité des sources de la croissance
montre qu'une part significative de la croissance reste non expliquée
par les facteurs traditionnels de travail et de capital
employés.
ü Sous l'hypothèse de la
productivité marginale décroissante du capital, et si le
progrès technique est le même partout dans le monde, les pays en
développement doivent rattraper les pays développés. Or,
il n'en est rien concernant beaucoup de pays en développement. Dans ce
cadre, tout laisse à penser que l'hypothèse de
productivité marginale décroissante du capital peut être
fausse et/ou que le progrès technique n'est pas une « manne
du
25
ciel ». Dans sa définition la plus simple, le
progrès technique est le fruit d'investissements effectués par
des agents. Il n'aurait alors rien de «naturel » mais dépend
étroitement des comportements des agents.22
· · Croissance
endogène
~ Les modèles de croissance endogène
Le terme endogène signifie que la croissance est un
phénomène entretenue, elle ne relève plus d'un
mécanisme extérieur au modèle et considéré
comme une manne du ciel. Les modèles de croissance endogène
attachent une importance capitale à la modélisation du
progrès technique. Ils mettent aux points différentes sources
d'explication de ce progrès technique tentant d'enrichir notre
connaissance des facteurs de croissance.23
Trois hypothèses sous-jacentes gouvernent le
fonctionnement des modèles de croissance endogène :
i' La productivité marginale du capital (humain ou
physique) n'est pas décroissante (comme chez Solow). Elle est constante
et donc ne dépend pas du stock de capital déjà
accumulé.
i' Plusieurs facteurs de la croissance endogène
engendrent des externalités. Ainsi, le rendement privé d'un
investissement en capital physique ou dans de nouveaux produits est toujours
inférieur à son rendement social. Si l'investissement joue un
rôle social alors l'Etat doit ainsi jouer un rôle important dans
l'affectation des ressources.
i' Il y a en général deux secteurs dans
l'économie. Le premier secteur contribue au bien être
présent des individus (agit sur le stock de production). Le
deuxième secteur contribue au bien être futur des individus, il va
agir sur la croissance de cette production. Ce deuxième secteur pouvant
être formel (Secteur de Recherche et Développement,
éducation) ou informel (Information acquise sur le tas,
apprentissage).
Les sources identifiées du progrès technique
agissant sur la croissance:
~ Le capital physique (Romer 1986)
Bien que communes aux deux théories
(Néo-classiques et nouvelle), l'accumulation de capital s'accompagne
d'externalités: l'investissement privé par une firme
bénéficie aux autres firmes par effet d'imitation,
apprentissage.
22 http:/ / www.uac. pt/ ~amenezes/ macroeconomiaII/
macroeconomiaII_20062007/ papers/ solow1956. Pdf
23 Aghion et Howitt, Endogenous Growth Theory, 1999, MIT Pres, Pg
48.
26
Ainsi, l'effet de l'investissement est double sur
l'économie : accroît directement la productivité de la
firme et indirectement celle de toutes les autres firmes.
Participe à un progrès technique et
Productivité moyenne au niveau agrégé s'accroît.
Romer montre ainsi que la croissance économique s'auto-entretient mais
à condition de considérer aussi que la productivité
marginale du capital investit est constante. En revanche, la croissance devient
instable si les rendements du capital sont différents de 1. Si la
productivité du capital est décroissante, son rendement sera
décroissant et ses externalités décroissent
également jusqu'à épuisement de la croissance. Si elle est
croissante, la rentabilité du capital croît
infiniment24.
· La connaissance (Romer, 1987)
Ici il s'agit de savoir si l'état de la connaissance
mise à la disposition du public (comme la recherche et le
développement), peut elle aussi créer de la croissance. La
connaissance est un bien `non rival' (c.à.d. un bien auquel tout le
monde peut accéder en même temps) avec un coût
d'appropriation minimal (Bien public). Chaque chercheur peut alors user de
l'ensemble du stock de connaissance ce qui n'est pas le cas du capital
physique. Pour faire ses propres découvertes (des innovations). La
connaissance devient ainsi une externalité, chaque chercheur contribuant
ainsi à augmenter la productivité moyenne de ses collègues
et donc la croissance de long terme. Ici encore, pour que la croissance soit
auto-entretenue, il faut que le rendement de la connaissance soit unitaire.
Dans cette perspective, l'intervention de l'Etat devient justifiée dans
la recherche fondamentale à forte externalité.25
Ainsi, la diversité des inputs créés
accroît la productivité dans les biens finals et donc participe
à entretenir la croissance. Aussi, la qualité joue un rôle
important dans le sens où un bien de meilleur qualité et plus
efficace, va se substituer à un bien de moins bonne qualité
principe de destruction créatrice: ainsi la croissance aura un contenu
qualitatif plus prononcé tout en augmentant l'efficacité moyenne
de production.
· Le capital Humain (Lucas 1988)
Il s'agit du stock de connaissances appropriées par
chaque individu. Car la connaissance d`un phénomène peut exister
mais pour y accéder il faut se former en capital humain. Chez Solow, le
capital humain n'était qu'un stock de travail. Ici, on tente d'apporter
un fondement économique (déterminants) au capital humain : Il n'y
a pas que la quantité de travail qui va induire une croissance mais sa
qualité
24 Paul Romer, Endogenous Technological Change,
Journal of Political Economy, [[octobre (http:/ / www.pse.ens. fr/ adres/
anciens/ n22/ vol22-01. pdf)] 1990](Article fondateur de la théorie de
la croissance endogène)
25 Romer, D. Advanced macroeconomics, seconde édition
2000. Les trois premiers chapitres, pg 34.
27
aussi va participer à la croissance. Il n'est pas
nécessaire cependant à ce que le capital humain s'accompagne
d'externalités à l'image du capital technologique, car il est
propre à chaque individu (à moins qu'il y ait transmission de ce
capital par effet d'apprentissage du savoir faire propre à chacun
à d'autres)26.
En revanche, le capital humain ou la formation à un
moment présent va aider à être plus productif à un
moment futur. Ainsi, il y a un arbitrage qui va se présenter entre le
capital humain offert à la production d'aujourd'hui et le capital se
formant pour une meilleure productivité dans l'avenir. Ainsi, la
croissance de long terme sera assujettie à la quantité de capital
en formation pour un meilleur rendement dans le futur.
~ Le Capital Public (Barro, 1990)
Le Capital spécifiquement public est constitué
de l'ensemble des infrastructures publiques :
Transports, télécommunication,
éducation, sécurité, etc. Ici également, la
croissance provient des externalités engendrées par
l'investissement public sur le développement du secteur privé.
L'imposition devient positivement corrélée au niveau
d'investissement public et à l'efficacité de l'investissement
privé. Là encore l'hypothèse de rendement constant de
l'ensemble du capital doit être considérée sinon la
croissance sera instable.
S'il est communément admis que toutes ces variables
jouent un rôle primordial dans la croissance des pays
développés, il existe un débat sur l'importance de ces
variables dans les sources de la croissance des pays en développement.
Car, il y a bien d'autres variables qui rentrent en ligne de compte quand on
étudie le développement de ces derniers comme les institutions,
la démocratie, le taux d'ouverture ou autres
phénomènes.27
1.2.2.2.1. Les déterminants de la croissance
exogène
Les déterminants de cette croissance sont de deux types
:
( Les premiers déterminants sont ceux
qui rendent la croissance économique possible, à savoir les
facteurs de production que sont le travail et le capital. Les facteurs de
production déterminent la croissance potentielle ;
26«
http://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Théorie_de_la_croissance_endogène&oldid=87730867
».
27 Robert Barro et Xavier Sala-i-Martin, Economic Growth, MIT
Press, Cambridge, 2003 (2e édition), P.672 (ISBN 9780262025539). Ce
livre présente la théorie de la croissance néoclassique,
le rôle du capital humain et du progrès technologique dans la
croissance.
28
( Les seconds déterminants sont ceux qui indiquent la
manière dont la croissance économique se produit effectivement.
Ce sont les déterminants de la croissance effective tels que
l'investissement, le progrès technique, l'ouverture, le système
financier et la qualité des institutions.
1.2.2.2.2. Les déterminants de la croissance
endogène (Romer, Résidus du Solow)
Il a été constaté que la plupart des
pays connaissent encore des périodes de croissance prolongée et
accrue avec un niveau presque inchangé de population, d'investissement,
d'ouverture ou des institutions. Ce constat a fini par révéler
que la croissance économique ne dépend pas uniquement des
facteurs exogènes.
La croissance économique semble s'entretenir
d'elle-même et apparait comme un phénomène cumulatif. Elle
peut ainsi être endogène.
D'après Robert Lucas, l'accumulation du capital humain
est un facteur endogène de croissance. Cette dernière
dépend effectivement en grande partie des efforts individuels et sociaux
consacrés à la formation et financés par l'épargne.
Le niveau de l'éducation de l'individu joue tant sur sa propre
productivité que sur le reste de la
société.28
Selon Paul Romer, c'est en produisant qu'une économie
accumule spontanément les expériences et donc le savoir. Plus la
croissance est forte, plus l'accumulation de savoir-faire est forte aussi ; ce
qui favorise davantage la croissance : c'est la théorie du «
Learning by doing ». Pour ces deux théories, le progrès
technique est considéré comme un facteur endogène au
mécanisme de la croissance. Les résidus du Solow est la partie de
la croissance économique qui n'est pas expliquée par les facteurs
travail et capital.
1.2.3. Forme de la croissance
· · Croissance intelligente :
C'est une croissance qui est fondée sur l'exploitation
et l'utilisation de connaissance. Dans ce cas l'accroissement du taux d'emploi
et de la productivité résultera de la formation, de la recherche
et du capital humain.
28 Lucas, R., 1988, « On the Mechanics of
Economic Development », Journal of Monetary Economics, Pg 45.
29
+ Croissance soutenable :
C'est une croissance qui est basée sur la gestion plus
efficiente des ressources non renouvelable au regard du développement
durable entendu comme la satisfaction des besoins des générations
présentes sans remise en cause ou évincer celle des
générations futures.
+ Croissance inclusive :
C'est une croissance qui repose sur la justice, la
solidarité et l'égalité des chances par rapport à
l'accès aux différents marchés des biens et services, du
crédit et d'actifs financiers, de l'emploi et sécurité
sociale. Elle requiert l'officialisation du droit au compte de manière
à permettre au segment pauvre de la population d'accéder au
marché.29
+ Croissance durable :
C'est une croissance qui prend en compte les facteurs
écologiques, c'est-à-dire qu'elle ne détruit pas
l'environnement au contraire elle protège ce dernier, notamment à
la redistribution des revenus issue de cette croissance. Certains auteurs
parlent même du PIB vert.
+ Croissance appauvrissante :
C'est une croissance qui n'offre pas des revenus de
qualité ou intéressants, c'est-à-dire qui offre des
revenus précaires, et de création d'emploi de mauvaise
qualité et non permanente30.
Section II : Chômage
2.1. Définition
Le chômage caractérise la situation d'une
personne souhaitant travailler et ayant la capacité de travailler, mais
se trouvant sans emploi malgré ses recherches et sa volonté de
trouver un emploi. C'est le fait de ne pas avoir d'emploi, d'en rechercher un
et d'être disponible pour travailler.31
D'après le BIT (Bureau international du Travail), une
personne en âge de travailler peut se retrouver dans trois situations
différentes : l'emploi, le chômage et l'inactivité (au sens
du marché du travail). Pour qu'une personne sans emploi soit
comptabilisée comme chômeur au sens du BIT il faut qu'elle
recherche
29 Vinod Thomas et al., 2002, qualité de la
croissance, éd. De Boeck, Bruxelles, Pg 34.
30 Conférence-débat «
Université catholique janvier 2012 ».
31 Macroeconomics by N. Gregory Mankiw, sixth edition
Pg 220.
30
activement un emploi et qu'elle soit disponible pour
en occuper un. Ainsi, les femmes au foyer, les étudiants, les
retraités et les chômeurs découragés sont-ils
généralement comptabilisés comme inactif au sens du BIT.
La population active correspond alors à la somme des chômeurs et
des actifs occupés (c'est-à- dire aux personnes ayant un
emploi).
EMPLOI
|
CHÔMAGE
Personnes à la recherche
d'un emploi et disponibles
pour en occuper un
|
INACTIVITE
|
|
|
|
|
|
POPULATION ACTIVE POPULATION
INACTIVE
Le taux de chômage correspond au rapport entre
le nombre de chômeurs et le nombre d'actifs. Le taux d'emploi se calcule
en faisant le rapport entre le nombre d'emplois et le nombre de personnes en
âge de travailler (au niveau de l'OCDE, c'est le nombre de 21 personnes
âgées entre 15 et 64 ans). Enfin le taux de participation (ou taux
d'activité) correspond à la part de la population active (c'est
à dire le nombre d'emploi plus le nombre de chômeurs) dans la
population en âge de travailler.32
On a alors les formules suivantes :
Nombre de chômeurs
|
Taux de chômage =
|
|
Aussi :
|
|
|
1 - Taux de chômage =
|
Nombre d'emplois
|
|
|
Taux de participation =
|
Nombre d'actifs
|
|
|
Par ailleurs :
32 Note 1- BIT : L'Agenda global pour l'emploi
(Genève, 2003), PP. 5-6.
31
Aussi :
Taux de participation =
|
Nombre d'emplois + Nombre de
chômeurs
|
|
|
Enfin :
|
Taux d'emploi =
|
Nombre d'emplois
|
|
|
|
Une simple règle de trois permet de retrouver que
: Taux d'emploi = (1 - Taux de chômage) × Taux de
participation
Ainsi, les personnes qui sortent des statistiques du
chômage (par exemple parce qu'elles arrêtent de chercher un emploi
ou qu'elles sont perçues comme telles) font diminuer le taux de
chômage mais ne changent pas le taux d'emploi.
2.2. Différents types de chômage
Les économistes distinguent quatre types de
chômage à savoir :
· Le chômage classique
· Le chômage structurel
· Le chômage conjoncturel ou
cyclique
· Le chômage frictionnel
v Le chômage classique
Il résulte du déséquilibre entre
l'offre de travail qui est une fonction croissante du taux de salaire
réel et la demande de travail qui est une fonction décroissante
du taux de salaire réel. Il y a chômage lorsque l'offre de travail
est inférieure à la demande. Ce chômage est volontaire
c'est-à-dire des personnes qui refusent le taux de salaire en vigueur au
marché, en exigeant qu'on leur paie un taux de salaire supérieur.
Pour les classiques, il y a flexibilité de salaire c'est-à-dire
lorsque l'offre de travail est supérieure à la demande on peut
établir l'équilibre en faisant baisser le taux de
salaire.33
33 Note 1 - BIT: L'Agenda global pour
l'emploi (Genève, 2003), pp. 5-6
32
· · Chômage structurel
Il y a chômage structurel lorsque le salaire réel
demeure supérieur au niveau qui équilibre l'offre et la demande
de travail. Les législations sur le salaire minimum sont l'une des
causes de la rigidité des salaires. Celle-ci n'est pas
étrangère non plus à l'existence, ou à la menace
d'existence de syndicat. Enfin, les théories du salaire d'efficience
suggèrent que, pour diverses raisons, les entreprises considèrent
parfois qu'il est intéressant pour elles de maintenir
élevés les niveaux des salaires qu'elles payent en dépit
d'un excédent d'offre de travail.34
· · Le chômage conjoncturel
Le chômage conjoncturel est dû aux fluctuations de
la conjoncture économique dans le sens que en période
d'expansion, la production et la demande des biens augmentent et comme
conséquence le chômage baisse, et en période de
récession, la production et la demande des biens baissent et le
chômage augmente.
· · Le chômage frictionnel
Il intervient parce que le marché du travail n'est pas
transparent contrairement à l'hypothèse classique la transparence
du marché. A cause du manque de transparence ou de l'imperfection les
demandeurs d'emploi consacrent beaucoup de temps pour s'informer sur les
emplois disponibles d'une part, les employeurs qui offrent les emplois
consacrent beaucoup de temps pour s'informer sur les demandeurs des emplois et
leurs profils. En d'autres termes, le chômage frictionnel apparait
lorsque les structures qui sont chargées de donner des informations sur
le marché du travail ne font pas correctement leur boulot.
2.3. Hystérésis ou la persistance du
chômage
On peut parler d'hystérésis lorsque le
comportement d'un système dépend non seulement de ses
déterminants actuels, mais également de son évolution
passée. Le taux de chômage d'aujourd'hui est d'autant plus
élevé qu'il l'a été hier (E.S Phelps, 1972). O.J
Blanchard et L. Summers écrivent en 1986 : « parler
d'hystérésis en matière de chômage signifie que la
valeur du taux de chômage naturel est fonction de celle des taux
effectifs observés dans le passé ».
34 Note du cours de macroéconomie
dispensé par le Prof. Kabuya Kalala à l'Université
Protestante au Congo, édition 2012.
33
Trois raisons apparaissent au devant de la scène pour
expliquer l'hystérésis :
( La dépréciation du capital humain, une
personne qui a longtemps été au chômage risque de perdre
une partie de ses aptitudes professionnelles. Par conséquent, il devient
difficile d'assurer son insertion ou sa réinsertion dans le monde de
l'emploi sans qu'elle ne suive une formation de remise à niveau.
( Le processus d'embauche, lorsque les entreprises lancent des
offres d'embauche, elles se retrouvent en face deux catégories de
demandeurs de travail, à savoir les insiders et les outsiders. Les
insiders sont les travailleurs intégrés aux entreprises et les
outsiders sont les chômeurs candidats. Puisque ayant
bénéficié de la formation de maison et puisque ayant
déjà été acceptés per leurs pairs, les
insiders ont plus de chance que les outsiders à être
embauchés, ce qui rend persistant le chômage de certaines
personnes.35
( Le ralentissement de l'investissement, en période de
crise ou de récession, les firmes voient leurs profits diminuer, ce qui
les pousse à investir moins. L'insuffisance de capital peut ainsi
empêcher la réalisation du plein-emploi, même lorsque les
coûts salariaux diminuent.
L'hypothèse d'hystérésis rétablit
l'existence d'une relation de sens inverse entre l'inflation et le
chômage et appelle à une vision critique des politiques de lutte
contre l'inflation par des plans d'austérité. Ainsi, une
politique d'emploi efficace devrait procéder d'une analyse fine des
causes de l'hystérésis.36
35
www.wikipedia.com
36 Alexandre Nshue Mbo Mokime, Macroéconomie,
édup, Pg 54.
34
CHAPITRE 2.
CADRE D'ANALYSE THEORIQUE
C
|
e chapitre aura pour objectif l'étude théorique
de la loi d'Okun. Pour ce faire, il s'articule autour d'une section
intitulée la loi d'Okun.
|
Section I : De la loi d'Okun
La loi d'Okun relie la production et le chômage, elle
établi une relation inverse entre le chômage et le PIB
conjoncturels. Cette loi stipule que: «chaque fois que le PIB chute d'un
certain pourcentage, par rapport au produit potentiel, le taux de chômage
augmente d'environ un point de pourcentage. Soit lorsque le PIB réel
diminue, le taux de chômage augmente » (Mankiw, 2003).37
Cette relation a été vérifiée et validée par
plusieurs travaux empiriques sur les pays développés (Adachi,
2007 ; Prachowny, 1993 ; Lee, 2000 ; Blanchard et Cohen, 2006). Mais les
études qui ont voulu vérifier la loi d'Okun pour les pays en
développement sont très rares.
Cette loi mesure l'élasticité du taux de
chômage aux variations de la croissance. Dans son article pionnier de
1962, Okun formulait deux versions de la relation entre le chômage et
l'activité macroéconomique aux Etats Unis. La première
version d'Okun s'écrit sous forme d'une relation simple qui relie la
variation du taux de chômage au taux de croissance du produit national
brut PNB. On peut l'écrire mathématiquement de la manière
suivante :
LW = -0,4(Ly - 3%) (1)
Cette équation(1) s'interprète comme suit :
Pour une augmentation de 1% de l'activité
économique au dessus de 3%, le taux de chômage diminue de 0,4%. Le
0,4 représente le coefficient d'Okun et le signe moins qui
précède le coefficient d'Okun indique la relation inverse entre
les changements du taux de chômage et les changements de croissance de la
production. D'autres auteurs comme Durand J. et al. Utilisent une autre forme
de la première version d'Okun :
LWt = -
0,3Lyt + 3 + u1t
Cette équation détermine le taux de croissance
de l'activité économique requis pour stabiliser le chômage,
soit 1% par trimestre.
37 Mankiw N. G., (2003).
Macroéconomie. Bruxelles: 5ème
éd. De Boeck, pg 117.
38 Mankiw, N.G., D. Romer et D. Weil, 1992, «
A contribution to the Empirics of Economic Growth », Quarterly Journal of
Economics, PP 8-12.
35
La deuxième version est une relation linéaire
simple entre l'écart de taux de chômage par rapport à son
niveau naturel estimé à 4% et l'écart de la production par
rapport à son niveau potentiel (l'out put gap). La formulation
mathématique de la deuxième version est comme suit :
U-4% = - 0,36(output gap) (2)
L'équation (2) implique que le chômage est
stationnaire autour du taux de chômage Naturel NAIRU (non accelerating
inflation rate of unemployment).
Plus généralement, la relation inverse entre le
taux de croissance du PIB réel et la variation du taux de chômage
se présente graphiquement de la manière suivante :
Graphiquement :
La loi d'Okun
Ce graphique nous renseigne que, le taux de chômage est
négativement corrélé au PIB réel. Autrement dit,
l'accroissement du taux de chômage est généralement
associé à une baisse du PIB réel. Ceci parce que pour
produire plus de biens, l'économie a besoin d'utiliser davantage
d'unités de facteur travail. Mais il faut noter que cette relation n'est
pas très stable, car il est possible d'avoir une croissance positive qui
ne s'accompagne pas d'une diminution du nombre de
chômeurs.38
36
De nos jours, on estime aux EU qu'il est nécessaire de
bénéficier de 2 à 3 points de croissance
supplémentaire pour diminuer le taux de chômage d'un point en une
année (ou encore de 1 à 1,5 points de croissance pour produire le
même effet sur deux ans), ce qui implique une élasticité
comprise entre 0,33 et 0,5. La loi d'Okun est bien vérifiée
empiriquement :
L'inflation traduit la hausse du niveau général
des prix. Il s'observe que, quand la production est déprimée, la
demande de travail diminue et le taux de chômage augmente. Quand la
production reprend, la demande de travail augmente et le taux de chômage
diminue.39 Par contre, l'inflation tend à
s'accélérer en période de croissance rapide et à
s'atténuer au cours des récessions. Dans le langage de l'analyse
conjoncturelle, on dit que l'inflation est « pro cyclique » parce
qu'elle évolue dans le même sens que l'activité
économique, tandis que le chômage est « contra cyclique
».
Le chômage et l'inflation sont parmi les grands
problèmes socio-économiques de notre époque. En effet, le
chômage comporte un certain coût psychologique pour les individus
contraints à l'inactivité, et il se traduit pour la
collectivité par une perte de production et de revenus. L'inflation, qui
est synonyme de « vie chère », conduit à l'effritement
des pouvoirs d'achat ; de ce fait, elle pénalise tous les
détenteurs de revenus fixes ainsi que les créanciers au profit
39 La « loi d'Okun », du nom de
l'économiste américain qui l'a observée, établit
cette relation inverse entre l'activité économique et le
chômage. Aux États-Unis, par exemple, cet auteur a constaté
qu'une croissance économique d'environ 3% s'accompagnait d'un recul de
1% du chômage. Même si cette relation varie dans le temps et dans
l'espace, elle est cependant utile pour l'analyse macroéconomique.
37
des débiteurs. En décourageant l'épargne,
l'inflation compromet en quelque sorte l'accumulation de capital et le
processus de croissance économique.
Des politiques de régulation conjoncturelle
sont requises pour combattre l'inflation et réduire le
chômage. Mais le fait que l'inflation soit procyclique et le
chômage contracyclique peut donner lieu à des difficultés.
En effet, les mesures classiques de lutte contre le chômage tendent
à exacerber l'inflation dans l'économie, et les tentatives de
maîtriser l'inflation aggravent par ailleurs le chômage. Ce
dilemme, connu sous l'appellation de la « courbe de
Phillips», tend à suggérer qu'il y aurait
à court terme un certain arbitrage entre le chômage et
l'inflation.
Le fait que l'inflation et le chômage varient en sens
opposés, ils sont les sources de difficultés pour la
stabilisation de l'économie.
Il y a quelques années, on pensait qu'il était
possible de choisir entre différentes combinaisons de chômage et
d'inflation, le prix à payer pour moins de l'un étant
l'aggravation de l'autre.
Toutefois, la littérature économique nous
renseignent que, les déterminants qui ont influencé le
chômage sont de quatre ordres :
i' Premier déterminant : Courbe
originelle de Phillips
Courbe de Phillips
Taux d'inflation
Ce graphique montre que chômage et inflation sont des
phénomènes antinomiques dans la mesure où la diminution de
l'un entraine l'accroissement de l'autre, et vice - versa.
38
Puisque ce n'est pas au même moment que toutes les
entreprises ou tous les secteurs de l'économie atteignent le plein -
emploi. La courbe de Phillips devrait être lisse car lorsque
l'économie se rapproche du plein-emploi, le chômage diminue et on
assiste à un accroissement positif du taux des salaires nominaux, et
l'inflation augmente progressivement. A contrario, toute baisse progressive de
l'inflation entraine l'accroissement du taux de chômage et occasionnant
un accroissement négatif du taux des salaires nominaux.40
1' Deuxième déterminant : Courbe modifiée de
Phillips
Taux d'inflation
Courbe de Phillips
Taux de chômage
Ce graphique nous renseigne, le fait que l'inflation soit
procyclique et le chômage contra cyclique, cela peut donner lieu à
des difficultés. En effet, les mesures classiques de lutte contre le
chômage tendent à exacerber l'inflation dans l'économie, et
les tentatives de maîtriser l'inflation aggravent par ailleurs le
chômage.
La courbe de Phillips a donné lieu à de nombreux
travaux empiriques. La plupart de ceux-ci établissent que, durant les
années 1950-1960, le chômage et l'inflation étaient des
phénomènes opposés et non concomitants. Le dilemme serait
dès lors à faire un arbitrage entre la lutte contre chômage
et la lutte contre l'inflation. Mais à partir des années 1970,
une contre offensive sera de mise avec le chef de file des monétaristes
Milton Friedman pour qui, c'est ne pas les salaires nominaux qui
intéressent les agents mais plutôt les salaires réels.
Ainsi donc, pour ce dernier, il existe une corrélation négative
entre les salaires réels et le chômage.41
40 Alexandre Nshue Mbo Mokime, op.cit, pg 183
41 Alexandre Nshue Mbo Mokime, op.cit, pg 176-179
39
En d'autres termes, a tout accroissement positif du taux des
salaires réels, il s'en suivra une baisse du chômage. En revanche,
tout accroissement négatif du taux des salaires réels impliquera
une augmentation du chômage.
i' Troisième déterminant : Courbe adaptée de
Phillips
Taux d'inflation
Ë*
F
E
D
NRU
Taux de chômage
Contrairement aux précédents, l'accent a
été mis plus sur l'inflation. A ce stade, lorsque le taux de
chômage effectif est inférieur au taux de chômage
d'équilibre, l'inflation observée dépasse l'inflation
tendancielle (point F). En revanche, lorsque le taux de chômage est
supérieur au taux de chômage d'équilibre, l'inflation
observée est inférieur à l'inflation tendancielle (Point
D).
L'étude de Phillips sur l'économie anglaise a
donné lieu à l'illusion selon laquelle il n'existait qu'une seule
courbe alors qu'il n'en est pas ainsi. Cette fiction tient au fait que durant
la période d'étude, les taux d'inflation tendancielle et de
chômage naturel sont restés stables.
Les périodes pendant lesquels la relation de Phillips
semblait ne pas se vérifiait sont des périodes marquées
par d'importants chocs d'offre (choc pétrolier, baby boom,...), lesquels
ont amené les agents économiques à reconsidérer
leurs anticipations en matière de prix ou d'inflation. Dans le long
terme, la courbe de Phillips prend la forme d'une droite parallèle
à l'axe des ordonnés, car le plein-emploi est
réalisé et le taux d'inflation observé est égal au
taux d'inflation tendancielle. Cette droite définit également le
taux de chômage naturel qui n'accélère pas l'inflation
(None-Accelerating Inflation Rate of Unemployment : NAIRU).42
42 Alexandre Nshue Mbo Mokime,
op.cit. pg.178
40
1' Quatrième déterminant :
Courbe de Phillips et Anticipations Rationnelles
F E'
NRU
Taux de chômage
Taux d'inflation
Long terme
2
11*
E
Court terme
111*
Le point E est un point d'équilibre en ce qu'il n'y a
pas d'écart entre taux de chômage effectif et taux de
chômage naturel et le taux d'inflation observé est égal au
taux d'inflation tendancielle. Si la demande globale s'accroit, le taux de
chômage diminuera et il s'ensuivra une expansion plus rapide des prix
(passage de E à F). Il faudrait toutefois noter que cet arbitrage
chômage-inflation n'est pas permanent ; lorsque le taux d'inflation
tendancielle s'accroit, la courbe de Phillips se déplace vers le haut.
La hausse de l'inflation tendancielle en exerçant une pression sur les
salaires nominaux, affectera le marché de travail (passage de F à
E'). Dans le long terme, l'arbitrage disparait. A partir de la loi
d'Okun, on établit que :
Ë = Ë*- bÉ (YPe - Y) + (1 - b)
où É est un paramètre de signe positif.
Cette relation qui remplace les déviations du taux de
chômage effectif par rapport au taux de chômage naturel par les
fluctuations du PIB autour de sa tendance de long terme (PIB potentiel), montre
combien la conjoncture peut affecter la courbe de Phillips de court terme. En
l'absence de choc d'offre, l'inflation observée sera égale
à l'inflation tendancielle si le PIB suit sa trajectoire de long
terme.
Lorsque le PIB se situe au-dessus de son niveau de long terme,
la pression de la demande entrainera un accroissement de l'inflation
tendancielle. En revanche, s'il se trouve en dessous, le taux d'inflation
tendancielle baissera. Dans le long terme, l'économie devient ainsi
dichotomisée, car l'arbitrage inflation - chômage disparaît
et la croissance de la quantité de monnaie en circulation n'affecte que
les grandeurs nominales.43
43 Alexandre Nshue Mbo
Mokime, op.cit, pg 183
41
Toutefois, il sied de préciser qu'en RDC, les
différents déterminants du chômage sont :
I) Le type d'investissements et chômage
:
V' Les investissements à forte intensité
capitalistique : dans ces investissements, c'est plus l'utilisation du facteur
capital (machine) qui emporte sur l'utilisation du facteur travail (main
d'oeuvre).
V' Les investissements à forte intensité de la
main d'oeuvre : dans ces derniers par contre, c'est l'utilisation du facteur
travail qui emporte sur l'utilisation du capital (machine).
II) Les différences de qualification et
chômage :
V' La main d'oeuvre qualifiée : c'est une main
d'oeuvre instruite et capable d'utiliser la machine moderne ou encore elle est
en phase par rapport au progrès technique.
V' La main d'oeuvre moins qualifiée : cette main
d'oeuvre est moins instruite, incapable de s'adapter au progrès
technologique (la formule de bâtir est encore primaire (l'utilisation de
pailles pour construire une maison).
III) Les secteurs d'activité et
chômage
Les secteurs d'activité à forte intensité
capitalistique : sont des secteurs qui emploient la main d'oeuvre
qualifiée et ayant une expertise dans le maniement des machines. Les
secteurs d'activité à forte intensité de la main d'oeuvre
: ces derniers par contre emploient une main d'oeuvre moins qualifiée,
faisant foi au recours aux muscles que le cerveau : secteur agricole dans les
pays sous-développés.44
44 Tshiunza Mbiye et Ngonga Nzinga, op.cit. Pg 32.
42
Chapitre 3.
Reprise de la croissance et persistance du
chômage
C
e chapitre finalise l'analyse entreprise au deuxième
chapitre. S'articulant autour de trois sections, il se propose tout d'abord de
présenter sommairement l'historique de l'économie congolaise.
Ensuite, il sera question de présenter les tableaux statistiques
permettant de saisir l'évolution de la résilience de la
croissance et persistance de chômage pour la période de 2002
à 2012, et enfin, après la présentation des tableaux
statistiques, il sera question de détecter les secteurs porteurs de la
croissance en RDC.
Section I : Vue d'ensemble de l'économie
congolaise
L'histoire économique récente de la RDC est
jalonnée de plusieurs tentatives d'assainissement et de redressement de
l'économie. Confronté aux déséquilibres financiers,
à la montée de l'endettement et à la stagnation de la
production, le pays a été contraint, dans les années 1970
et 1980, d'adopter les politiques de stabilisation et d'ajustement structurel
recommandées par le Fonds monétaire international (FMI) et la
Banque mondiale.45
Malgré la succession des plans économiques
financés par les institutions internationales depuis l'accession
à l'indépendance, qui soutiennent le régime Mobutu, «
allié de l'Occident », l'inflation, le déficit
budgétaire et la dette du pays, qualifiée par la suite de «
dette odieuse », n'ont fait que croître sous le régime
Mobutu. Au début des années 1990, face à la corruption
endémique, la Banque mondiale et le FMI en vinrent à suspendre
leur aide, et la plupart des interventions bilatérales furent
arrêtées. La RDC fut incapable de faire face aux
échéances de payement de la dette et les lignes de crédit
du FMI furent arrêtées en février 1992, celles de la Banque
mondiale en juillet 1993. Malgré l'introduction d'une nouvelle monnaie,
le nouveau zaïre (NZ), la gestion des devises resta anarchique, et
l'inflation atteint 9 800 % en 1994, les prix en magasins changeant plusieurs
fois par jour.46
En mai 1997, l'AFDL, dirigée par
Laurent-Désiré Kabila, prit le pouvoir et évinça le
régime de Mobutu à l'issue de la Première guerre du Congo.
Sous Kabila, le gouvernement et les entreprises publiques entamèrent un
programme de reconstruction et tenta d'assainir la situation, alors que la RDC
devait au Club de Paris 7 milliards d'euros.
45 Kabuya Kalala, F., et Tshiunza Mbiye, «
L'économie congolaise en à l'horizon 2002-2005 : contraction,
fractionnement et enlisement » ; Marysse, S., et Reyntjens, F. (dir.),
L'Afrique des Grands Lacs. Annuaire 2000-2001, Paris, L'Harmattan, 2002. Pg.
45.
46 Benoît Kudinga, Le gouvernement congolais,
garant de l'instabilité macroéconomique [Archive], Le
potentiel, 7 mars 2006.
43
Le gouvernement commença par réformer le
système d'imposition corrompu, les forces de police, et initia la remise
en état du réseau routier laissé à l'abandon. Le
franc congolais fut réintroduit.47
En août 1998, la guerre éclata en RDC à la
suite des désaccords entre Laurent-Désiré Kabila et ses
anciens alliés du Rwanda et de l'Ouganda. À cette époque,
quelques progrès avaient été réalisés pour
le rétablissement de l'économie du pays, mais les
problèmes majeurs d'infrastructures de transport, de douane et
d'imposition restaient d'actualité.
Les finances publiques de l'État n'avaient pas
été assainies et les relations avec le FMI et la Banque mondiale
restaient conflictuelles. De nombreuses rentrées gouvernementales
n'étaient toujours pas comptabilisées et non incluses dans les
statistiques officielles. Les relations avec la Banque mondiale furent
suspendues à la suite de l'impossibilité de finaliser un accord
avec le Fonds d'investissement de la Banque internationale pour la
Reconstruction et le Développement (BIRD) pour la République
démocratique du Congo.
Le début de la deuxième guerre du Congo en
août 1998 fut à l'origine du déclin de l'économie
qui s'est poursuivi jusqu'au milieu des années 2000. Le territoire se
retrouva divisé entre une zone gouvernementale et des zones rebelles, ce
qui mit fin au commerce entre ces zones. Dans leur ensemble, les relations
commerciales entre les différentes régions du pays restent
faibles encore aujourd'hui.
Après une reprise de l'inflation en août 1998, le
gouvernement commença à essayer de réguler les prix par
des lois. Il reprit également le contrôle des exportations.
Ensemble, ces mesures affectèrent grandement la continuation des
activités liées au commerce extérieur. De plus, les
succès restreints de la lutte contre l'inflation et la
dépréciation de la monnaie furent anéantis dès le
début de l'offensive rebelle dans l'Est du pays. La guerre
réduisit drastiquement les revenus du gouvernement et accrut la dette
extérieure. Les acteurs du commerce extérieur se firent moins
présents, cela étant lié aux incertitudes sur l'issue du
conflit et à l'augmentation du contrôle et de la pression fiscale
du gouvernement. L'écart important entre le taux officiel et celui
pratiqué en rue « le taux du marché parallèle »
pour la vente de francs congolais contre des dollars US força les
commerçants à évaluer leurs biens importés au taux
officiel pour acheter des devises locales48.
Les ressources de l'Est du pays furent désormais
exploitées par les forces rebelles ou les occupants étrangers. Le
Rwanda devint par exemple exportateur de diamants et de coltan, bien que n'en
disposant pas sur son territoire national.
47 Colette Braeckman, Le Congo et ses amis chinois
[archive], le Monde diplomatique, septembre
2009.
48
https://www.cia.gov/library/publications/the-world-factbook/geos/cg.html
44
Les infrastructures défaillantes, un cadre légal
incertain, la corruption, un manque d'ouverture économique et
financière de la part du gouvernement, restent des freins à
l'investissement et à la croissance économique. Le FMI et la
Banque mondiale multiplient les collaborations avec le nouveau gouvernement en
vue de restaurer des plans économiques cohérents, mais les
réformes institutionnelles peinent à suivre. Face à la
dépréciation de la monnaie, le gouvernement a pris des mesures
drastiques en janvier 1999 : le dollar US fut banni des transactions
commerciales courantes, position qui fut revue plus tard.
Le gouvernement peine toujours à promouvoir les
exportations, bien que l'impression de nouveaux billets ait repris. La
croissance économique fut fortement négative en 2000. Par la
difficulté de satisfaire les conditions fixées par les donateurs
institutionnels, les faibles exportations et l'instabilité
régnante49.
Les conditions économiques se sont
améliorées depuis fin 2002, avec le retrait de la plupart des
troupes d'occupation. Plusieurs missions du FMI et de la Banque mondiale sont
intervenues pour mettre en place des plans de développement, et le
gouvernement de transition a pris de nouvelles orientations à travers
une gamme des mesures d'ajustement économique portée
successivement par le Programme Intérimaire Renforcé (PIR) et le
Programme Économique du Gouvernement (PEG) mises en oeuvre
respectivement en 2001 et 2002.
Ses différentes politiques macroéconomiques
augurent des perspectives prometteuses. Le changement de la contre-performance
économique de la décennie 90 en performance économique, le
retour sur le sentier de la croissance économique, la relative
stabilité des prix et du taux de change sont tant
d'éléments à enregistrer dans le compte de ces
politiques.50
Et « progressivement, on y assiste à
la reprise de la coopération structurelle avec ses principaux
partenaires au développement ; en même temps qu'arrivent de plus
en plus d'investisseurs potentiels désireux de s'installer dans le pays
»51. Pour certains économistes congolais,
cette situation positive est à la fois le résultat de la
stabilité macroéconomique, conjuguée avec les effets des
réformes structurelles ainsi que les dividendes de la paix
retrouvée.
49 Sur la reprise des relations entre la Banque
mondiale et le gouvernement de la RDC. [Archive] République
Démocratique du Congo, Document de la stratégie de croissance et
de la réduction de pauvreté, juillet 2006.
50 Kodila Tedika, La stratégie de
réduction de la pauvreté en RDC, où en sommes-nous ?
In Journal Le Potentiel, n° 4278, mardi
25 mars 2008.
51 Jeune Afrique L'intelligent, Enfin la
normalisation des relations avec la communauté financière
internationale, n° 2163 du 24 au 30 juin 2002.
45
Ainsi donc, cette évolution positive s'est poursuivie
jusqu'en 2012. Elle a provoqué la libéralisation de plusieurs
secteurs de l'économie [tels que celui de la
télécommunication] et le regain de confiance de certains
investisseurs ont permis l'entrée d'énormes capitaux sous forme
d'Investissement Direct Etranger [IDE]. Cette hausse des investissements s'est
accompagné de nouveaux emplois.
Section II : Tableaux statistiques et
vérification des hypothèses
Cette section se propose de présenter les tableaux
statistiques et de vérifier les hypothèses, en partant de
l'analyse globale et de l'analyse infra-annuelle pour la période de 2002
et 2012.
2.1. Analyse globale
Tableau 1 : Evolution des grandeurs de l'activité
réelle (2002-2012)
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
2009
|
2010
|
2011
|
2012
|
Taux de
croissance
en % du PIB
|
3,5
|
5,8
|
6,6
|
7,8
|
5,6
|
6,3
|
6,2
|
2,8
|
7,1
|
6,9
|
6,7
|
Taux de
chômage
|
49,1
|
48,5
|
45,4
|
45
|
48,2
|
47,2
|
53,2
|
60,8
|
50,1
|
51,4
|
51,8
|
Taux de
croissance
de la population résidente
|
3,4
|
2,7
|
2,7
|
2,7
|
3
|
3
|
3
|
3
|
3
|
3
|
3
|
Source : Banque Centrale du Congo, Condensé d'informations
statistiques (n013), Mars 2012.
46
Comme il ressort du point de vue global de tableau 1,
l'économie congolaise connait depuis 2002 une reprise économique,
avec à la clef une augmentation de la production intérieure de
300 milliards de CDF en 2002 contre 536 milliards de CDF en 2012, soit une
hausse de la croissance en cumul de 83%.
Curieusement à cette embellie de la reprise de la
croissance, il est constaté une évidence réelle :
l'augmentation sinon la persistance du chômage, qui connait une hausse ou
une persistance à la hausse autour de la barre de 50% en moyenne durant
la même période.52
2.2. Analyse infra-annuelle
Tableau 2 : Observation de l'analyse infra-annuelle
Année
|
Variation du
taux de
croissance économique en %
|
Variation du
taux de
chômage en %
|
Vérification
|
Vérification
|
Hypothèse 1
|
Hypothèse 2
|
2002-2003
|
2.3
|
0.6
|
Non
|
Non
|
Source : observations faites à partir de
nos propres analyses.
Comme il ressort du tableau 2, la différence des taux
de croissance entre la période 2002-2003 s'est établie à
2.3%, soit une hausse de 2.3% en 2003 et une baisse de 0.6% du taux de
chômage pour la même année. Ceci se justifie par le fait
que, la situation économique en 2002 a été
caractérisée par la reprise de la croissance, après
plusieurs décennies de recul, et la décélération du
rythme de formation des prix intérieurs. En effet, le taux de croissance
économique a été de 3,5% en 2002 contre -1,1% en 2001. Le
taux d'inflation quant à lui, s'est établi à 15,8%
à fin décembre 2002 contre 135,1% une année
plutôt.53
52 Il se pose certes un problème des
statistiques en RDC. Le débat en tout cas reste ouvert, les uns estiment
le taux de chômage en RDC au tour de 73% en moyenne (cfr : perspective
économique 2012 sur
www.economicoutlook.org),
les autres au tour de 50% en moyenne (cfr : BCC). Pour ce qui nous concerne,
nous avons travaillé avec les statistiques de la BCC, car elle comprend
une série des données allant de 2000 à 2012.
53 Rapport annuel 2002-2003 de la BCC
47
Tableau 3 : Observation de l'analyse infra-annuelle
Année
|
Taux de
croissance économique en %
|
Taux de
chômage en %
|
Vérification
|
Vérification
|
Hypothèse 1
|
Hypothèse 2
|
2003-2004
|
0.8
|
3,1
|
Non
|
Non
|
Source : observations faites à partir de
nos propres analyses.
Ce tableau nous renseigne que, la différence des taux
de croissance entre la période 2003-2004 s'est établie à
0.8%, soit une hausse légère de 0.8% en 2004 et une baisse de
3.1% du taux de chômage en 2004. Ceci s'explique par le fait que, la
situation économique en 2003 a été marquée par la
poursuite de la mise en oeuvre des reformes structurelles.
En effet, le cadre macroéconomique pour l'année
2003 prévoyait un taux de croissance du PIB réel de 5%, un taux
d'inflation fin période de 6% et un déficit du compte
extérieur de 3,8 du PIB. Comme indiqué ci-après,
l'évolution de la situation économique dans les principaux
secteurs s'est caractérisée par : l'accroissement de la
production, le ralentissement de l'inflation, la maîtrise du
déficit des opérations financières de l'Etat,
l'appréciation du taux de change et une nouvelle
décélération du rythme de formation des liquidités
monétaires.54
Tableau 4 : Observation de l'analyse infra-annuelle
Année
|
Variation du
taux de
croissance économique en %
|
Variation du
taux de
chômage en %
|
Vérification
|
Vérification
|
Hypothèse 1
|
Hypothèse 2
|
2004-2005
|
1.2
|
0.4
|
Non
|
Non
|
Source : observations faites à partir de
nos propres analyses.
Comme il ressort du tableau 4, la différence des taux
de croissance entre la période 2004-2005 s'est établie à
1.2%, soit une hausse de 1.2% en 2005 et une baisse de 0.4% du taux de
chômage pour la même année.
54 Rapport annuel 2003-2004
de la BCC
48
Cette hausse de la croissance se justifie par le fait que, au
cours de l'année 2004, le gouvernement a poursuivi l'exécution de
la programmation et des mesures retenues dans le cadre du PEG. Le programme
économique du gouvernement s'est exécuté dans un contexte
marqué par des progrès notables sur le plan politique lesquels se
sont concrétisés notamment par la réunification du pays
qui a eu un impact positif sur l'activité économique.
Toutes les branches d'activité, hormis celle «
Electricité et eau », ont contribué positivement à la
croissance économique en 2004. Cependant, l'impulsion à la
croissance provient essentiellement de cinq branches, à savoir «
Extraction minière et Industries métallurgiques », «
Bâtiments et travaux publics », « Commerce de gros et de
détail », « Industries manufacturières » et «
Transports et Télécommunications ».55
Tableau 5 : Observation de l'analyse infra-annuelle
Année
|
Variation du
taux de
croissance économique en %
|
Variation du
taux de
chômage en %
|
Vérification
|
Vérification
|
Hypothèse 1
|
Hypothèse 2
|
2005-2006
|
2.2
|
3.2
|
Oui
|
Oui
|
Source : observations faites à partir de
nos propres analyses.
Comme il ressort du tableau 5, la différence des taux
de croissance entre la période 2005-2006 s'est établie à
2.2%, soit une baisse de 2.2% en 2005 et une hausse de 3.2% du taux de
chômage pour la même année. Cette baisse se justifie par le
fait que, l'année 2006 a été marquée par des
élections libres pour la première fois depuis quarante ans.
L'année au cours de laquelle les tensions sur les scrutins
électoraux étaient intenses, ces dernières ont
influé négativement sur les comportements des investisseurs, et
comme conséquence, le pays a eu du mal à maintenir la
stabilité macro-économique et a subi d'importants
déséquilibres conjoncturels, ce qui a occasionné une
hausse du taux de chômage de 3.2% pour la même année.
55 Rapport annuel 2004-2005
de la BCC
49
Tableau 6 : Observation de l'analyse infra-annuelle
Année
|
Variation du
taux de
croissance économique en %
|
Variation du
taux de
chômage en %
|
Vérification
|
Vérification
|
Hypothèse 1
|
Hypothèse 2
|
2006-2007
|
0.7
|
1
|
Non
|
Non
|
Source : observations faites à partir de
nos propres analyses.
Comme il ressort du tableau 6, la différence des taux
de croissance entre la période 2006-2007 s'est établie à
0.7%, soit une hausse de 0.7% en 2007 et une baisse de 1% du taux de
chômage pour la même année.
Ceci s'explique par le fait que, la croissance du PIB
enregistrée en 2OO7 reposait sur le bon comportement de la consommation
privée et de la formation brute de capital fixe (de l'investissement).
Ces dernières ont enregistré des hausses de 4,4% et 12,4% en 2007
contre respectivement 3,7% et 9,8% en 2006. La consommation privée a
contribué pour 45% dans la progression du PIB en raison du
ralentissement de l'inflation qui a eu comme incidence d'améliorer le
pouvoir d'achat des particuliers. L'accroissement du taux d'investissement
privé en 2007 traduit un redressement de l'indice de confiance des
opérateurs économiques. Cet accroissement s'explique par
l'attrait du secteur minier et trouve aussi son origine dans les perspectives
de la reconstruction du pays et dans la consolidation de la stabilité du
cadre macro économique.
S'agissant du compte courant, entre 2006 et 2007, le
déficit de la balance commerciale s'est creusé, passant de 7.5
à 7.9 pour cent du PIB. Cette dégradation est à mettre en
relation avec la croissance réalisée en 2007 : l'économie
importe les intrants nécessaires à la production d'une part, et
les biens de consommation qui entrent dans le secteur du commerce de gros et de
détail d'autre part. Durant l'année 2007, les importations de
matières premières et d'équipements ont respectivement
progressé de 29.9 et 44.5 pour cent.
S'agissant du plan extérieur, Il s'est observé
durant l'année 2007 une remarquable stabilité sur le
marché des changes. Le cours libre s'est situé à 502 CDF
le dollar à fin décembre 2006 contre 503 CDF au 31
décembre 2007. Soit une appréciation de 0,1%.56
56 Rapport annuel 2006-2007
50
Tableau 7 : Observation de l'analyse infra-annuelle
Année
|
Variation du
taux de
croissance économique en %
|
Variation du
taux de
chômage en %
|
Vérification
|
Vérification
|
Hypothèse 1
|
Hypothèse 2
|
2007-2008
|
0.1
|
6
|
Oui
|
Non
|
Source : observations faites à partir de
nos propres analyses.
Comme il ressort du tableau 7, la différence des taux
de croissance entre la période 2007-2008 s'est établie à
0.1%, soit une baisse de 0.1% en 2008 et une hausse significative de 6% du taux
de chômage pour la même année.
Cette baisse du taux de croissance économique par
rapport à l'année 2008, se justifie par le fait que, la
croissance économique a connu une stagnation en 2008, le taux de
croissance du Produit Intérieur Brut (PIB) réel s'étant
situé à 6,2 % contre 6,3 % l'année
précédente. Ce taux initialement estimé à 10,8 % a
été revu à la baisse à la suite du recul de
l'activité de production observé à partir du
troisième trimestre.57
La baisse de l'activité enregistrée au cours du
second semestre, consécutive à l'effondrement de la demande
internationale, a marqué l'entrée en récession de
l'économie congolaise, à l'instar d'autres pays. Les facteurs
à la base de cette contre-performance tiennent à la baisse de
l'activité du secteur minier, particulièrement affectée
par la chute des cours des minerais et des métaux suite à la
crise financière internationale. L'impact de cette crise sur le secteur
minier s'est répercuté sur le secteur des transports et
communications ainsi que de celui des services marchands ce qui justifie
l'augmentation du taux de chômage à 6%.
57 Rapport annuel 2007-2008
de la BCC
51
Tableau 8 : Observation de l'analyse infra-annuelle
Année
|
Variation du
taux de
croissance économique en %
|
Variation du
taux de
chômage en %
|
Vérification
|
Vérification
|
Hypothèse 1
|
Hypothèse 2
|
2008-2009
|
3.4
|
7.6
|
Non
|
Non
|
Source : observations faites à partir de
nos propres analyses.
Comme il ressort du tableau 8, la différence des taux
de croissance entre la période 2008-2009 s'est établie à
3.4%, soit une baisse de 3.4% en 2009 et une hausse significative de 7.6% du
taux de chômage en 2009. Le faible niveau de croissance
réalisé en 2009 s'est répercuté sur les taux de
chômage, en détériorant les conditions de vie de la
population et en réduisant la chance pour le pays de réaliser les
Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD).
Ceci parce que l'évolution économique et
financière de la République Démocratique du Congo en 2009
a été marquée par un net ralentissement de
l'activité économique. La croissance économique a
été de 2,8 % contre 6,2 % en 2008. Ce repli est dû
essentiellement aux effets de la crise économique et financière
internationale qui ont pesé lourdement sur l'économie congolaise
au cours de l'année 2009.
En effet, la baisse de la demande mondiale et la chute
drastique des cours de principaux produits d'exportation, se sont
répercutées sur les secteurs exposés notamment, les mines
et les hydrocarbures, avec des effets d'entraînement sur
l'activité d'autres branches telles que les services marchands non
financiers, et les transports et communications.
La République Démocratique du Congo s'est
fortement ressentie des effets de cette crise à cause, entre autres, de
la diversification limitée de son économie et de sa forte
dépendance vis-à-vis des exportations des produits de base ainsi
que des capitaux étrangers.
Par ailleurs, l'année 2009 a été
caractérisée par la résurgence de l'inflation. En effet,
les tensions inflationnistes enregistrées en 2008 se sont
amplifiées en 2009, situant le taux d'inflation à 53,4 % contre
27,6 % une année plus tôt. Ce niveau d'inflation, jamais atteint
depuis 2002, a induit une fois de plus le non respect du critère
fixé par l'Association des Banques Centrales Africaines (ABCA), exigeant
aux pays membres de réaliser un taux d'inflation annuel à un
chiffre.58
58 Rapport annuel 2008-2009
de la BCC
52
Tableau 9 : Observation de l'analyse infra-annuelle
Année
|
Variation du
taux de
croissance économique en %
|
Variation du
taux de
chômage en %
|
Vérification
|
Vérification
|
Hypothèse 1
|
Hypothèse 2
|
2009-2010
|
4.3
|
10.7
|
Non
|
Non
|
Source : observations faites à partir de
nos propres analyses.
Comme il ressort du tableau 9, la différence des taux
de croissance entre la période 2009-2010 s'est établie à
4.3%, soit une augmentation de 4.3% en 2010 et une baisse de 10.7% du taux de
chômage en 2010.
Ceci se justifie par le fait que, Après avoir
été laminé en 2009 par la crise économique et
financière internationale, l'activité économique s'est
nettement améliorée en 2010. En effet, les résultats
préliminaires des réalisations de la production à fin
décembre 2010 établissaient la croissance économique
à 7,2 % contre une prévision de 6,1 %. Comparée à
l'année 2009 où le taux de croissance s'est situé à
2,8 %, l'activité économique s'est améliorée de 4,3
points de pourcentage.59
Ce résultat traduit la reprise de l'activité
économique déjà perceptible au terme du premier semestre
2010 et qui s'est accélérée à la seconde
moitié de l'année. Le profil de l'économie a
été dominé principalement par le dynamisme affiché
dans la branche d'activités extractives ainsi que
modérément dans les secteurs de l'Agriculture, du commerce et des
constructions.
En ce qui concerne le développement social, il est
noté que cette croissance économique s'est traduite par une
légère baisse du taux de chômage. Ce résultat est
limité suite à l'étroitesse de la base de production et
à la faiblesse du niveau de transformation économique ainsi
qu'à l'insuffisance des dépenses à caractère social
dans le budget de l'Etat.
Bien que la croissance économique soit encourageante,
elle n'a pas permis de créer suffisamment d'emplois et le niveau de
pauvreté demeure encore préoccupant face aux exigences des
Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD).
59 Rapport annuel 2009-2010
de la BCC
53
Tableau 10 : Observation de l'analyse infra-annuelle
Année
|
Taux de
croissance économique en %
|
Taux de
chômage en %
|
Vérification
|
Vérification
|
Hypothèse 1
|
Hypothèse 2
|
2010-2011
|
0.2
|
1.3
|
Oui
|
Non
|
Source : observations faites à partir de
nos propres analyses.
Comme il ressort du tableau 10, la différence des taux
de croissance entre la période 2010-2011 s'est établie à
0.2%, soit une baisse de 0.2% en 2011 et une augmentation de 1.3% du taux de
chômage en 2011.
Le ralentissement observé en 2011 se justifie par le
fait que, l'instabilité sociopolitique dans le monde arabe et des chocs
engendrés par les catastrophes naturelles survenues notamment au Japon,
l'environnement économique mondial a été essentiellement
caractérisé, durant l'année 2011, par l'aggravation de la
crise de la dette souveraine en Europe et des difficultés
budgétaires aux Etats-Unis (Mur budgétaire ou un plafond
d'endettement insoutenable).
S'agissant du plan intérieur, l'activité
économique est demeurée vigoureusement en 2011, en dépit
de son ralentissement par rapport à l'année 2010. En effet, le
taux de croissance du PIB réel s'est établi à 6,9% contre
7,1% une année avant, stimulé essentiellement par le regain dans
les secteurs des mines, de la construction, de l'agriculture ainsi que du
commerce de gros et de détail.60
Tableau 11 : Observation de l'analyse infra-annuelle
Année
|
Variation du
taux de
croissance économique en %
|
Variation du
taux de
chômage en %
|
Vérification
|
Vérification
|
Hypothèse 1
|
Hypothèse 2
|
2011-2012
|
0.2
|
0.4
|
Oui
|
Non
|
Source : observations faites à partir de
nos propres analyses.
60 Rapport annuel 2010-2011
54
Comme il ressort du tableau 11, la différence des taux
de croissance entre la période 2011-2012 s'est établie à
0.2%, soit une baisse de 0.2% en 2012 et une augmentation de 0.4% du taux de
chômage en 2012.
Cette situation se justifie du fait que, la croissance du PIB
a subi un léger ralentissement entre les périodes 2011 et 2012,
passant de 6.9 % à 6.7 % en dépit de la situation politique et de
l'insécurité qui règne dans l'Est. Cette résilience
est due à la vitalité du secteur minier et au dynamisme du
commerce, de l'agriculture et de la construction. Les projections indiquent que
cette tendance devrait se poursuivre en 2013 (8.2 %). Toutefois, ces
perspectives dépendront de la stabilité politique, de
l'amélioration de la situation sécuritaire dans les provinces
orientales du pays et de la poursuite des réformes structurelles
engagées.61
Section III : Détection des secteurs clés
de la croissance en RDC
Comme nous le savons, l'évolution de la situation
économique d'un pays pouvant être appréhendée
à partir de l'évolution des principaux agrégats des quatre
secteurs de l'économie à savoir : (i) le secteur réel (la
croissance économique, l'inflation et la consommation des biens et
services) ; (ii) le secteur finances publiques (la pression fiscale et le
déficit public) ; iii) le secteur monétaire (l'offre et la
demande de la monnaie) ; (iv) et les relations extérieures (le taux de
change, les réserves internationales, le déficit de la balance
commerciale et la dette extérieure). Ces indicateurs constituent le
cadre économique et financier dans lequel l'activité
économique s'est réalisée.
Ainsi, cette section se penchera à détecter les
secteurs clés sinon porteurs de la croissance, selon leur contribution
dans le produit intérieur brut, et selon leur capacité à
créer des nouveaux emplois. Elle comportera deux sous points. Le premier
point présente le tableau statistique et enfin le second point
présente l'analyse des secteurs clés de la croissance
économique.
61 Rapport annuel 2011-2012 de la BCC
55
3.1. Tableau statistique
Tableau 12 : Moyennes des taux de croissance en volume de
différents secteurs et de leurs composantes
|
Moyenne de 2002 à 2010
|
Observations
|
1. Agriculture, élevage, pèche et chasse
|
2,3
|
Investissement à forte
capacité de la main
d'oeuvre, moindre
qualification, secteur
primaire.
|
2. Activités extractive et métallurgiques
|
10,55
|
Investissement à forte
intensité capitalistique,
qualification requise,
secteur primaire et secondaire
|
3. Activités de fabrications
|
4,97
|
Investissement à forte
intensité capitalistique,
qualification requise,
secteur secondaire
|
4. Production et
distribution d'électricité, de gaz et d'eau
|
0,64
|
Investissement à forte
intensité capitalistique,
qualification requise,
secteur secondaire
|
5. Construction
|
13,6
|
Investissement à forte
intensité capitalistique,
qualification requise,
secteur tertiaire
|
|
II. Secteur des services
|
7,2
|
|
1. Commerce de gros et de détail
|
7,1
|
Tangentiellement c'est un
investissement à forte
intensité capitalistique,
qualification requise,
secteur tertiaire
|
2. Transports,
entreposage et
communications
|
12,2
|
Investissement à forte
intensité capitalistique,
qualification requise,
secteur tertiaire
|
3. Services marchands
|
6,1
|
Tangentiellement c'est un
investissement à forte
intensité capitalistique,
qualification requise,
secteur tertiaire
|
|
56
4. Administration
publique
|
2,1
|
Investissement à forte
intensité capitalistique,
qualification requise,
secteur tertiaire
|
|
|
|
Produit Intérieur Brut
|
5,75
|
|
Source : B.C.C, Rapport annuel 2010
Il ressort du tableau 3 les constats suivants :
( Le taux de croissance moyen de l'agriculture qui est de 2,3%
est inférieur à la moyenne du taux de croissance
économique qui est de 5,7% ;
( Le taux de croissance moyen de l'agriculture de 2,3% reste
inférieur à la moyenne du taux de croissance de la population qui
se chiffre à 2,9% ;
( Globalement, c'est dans tous les secteurs et leurs
composantes respectives à forte intensité capitalistique,
employant une main d'oeuvre qualifiée qui contribuent significativement
en volume dans la production intérieure et la croissance
économique.
( En revanche, la contribution du secteur agricole qui
constitue le secteur par excellence à forte intensité de la main
d'oeuvre est trop faible et mince.
Tableau 13 : Moyennes de la contribution de
différents secteurs au produit intérieur brut (en % du PIB aux
prix de 2000)
Secteur et branche
d'activité
|
Moyenne de 2002 à 2010 en%
|
Observation
|
|
|
|
1. Agriculture, élevage, pèche et chasse
|
17,3
|
Investissement à forte
capacité de la main
d'oeuvre, moindre
qualification, secteur
primaire
|
II. Industries
|
41,4
|
|
2. Activités extractives et métallurgiques
|
23,54
|
Investissement à forte
intensité capitalistique,
qualification requise,
secteur primaire et secondaire
|
3. Activités de fabrications
|
39,4
|
Investissement à forte
intensité capitalistique,
qualification requise,
secteur secondaire
|
4. Production et
distribution d'électricité, de gaz et d'eau
|
0,14
|
Investissement à forte
intensité capitalistique,
qualification requise,
|
|
57
|
|
secteur secondaire
|
5. Construction
|
15,3
|
Investissement à forte
intensité capitalistique,
qualification requise,
secteur tertiaire
|
III. Services
|
40,4
|
|
1. Commerce de gros et de détail
|
23,34
|
Tangentiellement c'est un
investissement à forte
intensité capitalistique,
qualification requise,
secteur tertiaire
|
2. Transports,
entreposage et
communications
|
10,57
|
Investissement à forte
intensité capitalistique,
qualification requise,
secteur tertiaire
|
3. Services marchands
|
6,5
|
Tangentiellement c'es un
investissement à forte
intensité capitalistique,
qualification requise,
secteur tertiaire
|
4. Administration publique
|
2
|
Investissement à forte
intensité capitalistique,
qualification requise,
secteur tertiaire
|
|
|
|
|
Produit Intérieur Brut
|
100
|
|
Source : B.C.C, Rapport annuel 2010
Il se dégage du tableau 13, les observations suivantes
:
( Le secteur agricole considéré comme le secteur
à forte intensité de la main
d'oeuvre ne contribue qu'à 17,3% en valeur dans la
formation du PIB ;
( Les secteurs de l'industrie et de service,
considérés comme le secteur à forte intensité
capitalistique contribue à 82,7% en valeur dans la formation du PIB
58
3.2. Analyse des secteurs clés de croissance
économique
De ce qui précède, nous pouvons dégager
trois secteurs clés de croissance économique en raison de leur
contribution dans le produit intérieurs brut. Ainsi, les secteurs
clés se classent de la manière suivante :
i' Le secteur des industries minières et extractives i' Le
secteur de commerce de gros et détail i' Le secteur du bâtiment et
travaux publics
> Analyse du secteur des industries minières
et extractive
Les performances du secteur des industries minières et
extractives à contribuer à la croissance économique, cela
se justifient par le fait que, la stratégie prônée par le
Gouvernement dans le sous-secteur minier pendant la période de mise en
oeuvre du DSCRP a consisté à améliorer la contribution du
secteur à la croissance économique.
Le Gouvernement a ainsi bâti sa politique de croissance
pour le sous-secteur autour de trois axes à savoir : la promotion des
capitaux privés, la relance de la production et l'amélioration de
la gestion. En ce qui concerne la promotion des capitaux privés, le
Gouvernement a poursuivi la vulgarisation du code et du règlement minier
et finalisé les audits organisationnel et financier du CAMI. Les
journées minières ont été organisées en 2009
et ont conduit à des recommandations sur base desquelles le code minier
est en voie d'être retouché dans le cadre du Projet PROMINES.
S'agissant de la relance de la production minière, le
rôle du SAESSCAM a été renforcé pour l'encadrement
et la promotion des exploitants de la petite mine. Ce renforcement a permis au
SAESSCAM de se déployer dans quelques provinces de la République,
notamment dans les deux Kasaï, dans le Katanga ainsi qu'au Nord et au Sud-
Kivu.
Dans le cadre du renforcement des capacités de gestion
des entreprises oeuvrant dans le secteur, les entreprises minières et
les services connexes ont été restructurés, notamment (i)
la GECAMINES, (ii) l'OKIMO, et (iii) le Centre d'Expertise, d'Evaluation et de
Certification (CEEC). Pour les autres, le processus est en cours. Par ailleurs,
la plupart des contrats miniers revisités ont été
renégociés.62
62
www.economicoutlook.org
59
En outre, au regard de l'application des principes de
l'Initiative pour la Transparence dans la gestion des Industries Extractives
(ITIE), le premier rapport pour l'exercice 2007 a été produit en
2009 et, attend sa validation par un consultant indépendant.
Cependant, le secteur doit faire face à des
défis majeurs que sont : (i) l'insuffisance des ressources
financières pour finaliser le déploiement du SAESSCAM et du CAMI
; (ii) l'encouragement et la promotion du microcrédit en faveur des
artisanaux et poursuite de la vulgarisation du Code Minier, (iii) la
rétrocession rare des ressources accordées aux services du
Ministère, et (iv) le manque de transparence de la part de certaines
compagnies pour la publication de leurs recettes ainsi que de tout paiement
effectué au profit de l'Etat. Ce qui était d'ailleurs à la
base de la suspension de la RDC à l'ITIE (Initiative pour la
transparence dans les industries extractives).
> Analyse du secteur de commerce de gros et
détail
Le commerce a connu une expansion de 7 % en 2011. Sa
contribution à la croissance est passée à 1.4 point,
contre 0.99 point en 2010. Il a tiré parti du bon comportement du
secteur minier et de l'amélioration des infrastructures
routières.
Toutefois, cette expansion se base sur des importations ce qui
ne crée pas des nouveaux emplois. Le pays importe surtout les biens de
consommations.
> Analyse du secteur de bâtiment et travaux
publics
La RDC est en pleine reconstruction avec un taux de croissance
de 5,9% en moyenne de 2002 à 2012. On note une avancée dans la
construction d'infrastructures routières mais presque tout est à
reconstruire : infrastructures de communication (routes, chemins de fer, ports,
aéroports, ponts, voies fluviales), infrastructures
énergétiques et de production d'eau, hôpitaux,
écoles, hôtels et logement sociaux.
La construction et les infrastructures figurent en
première priorité du gouvernement. De nombreux travaux sont
financés par les bailleurs de fonds (Banque Mondiale, Banque Africaine
de développement, Union européenne et Coopérations
bilatérales).
La RDC connaît une forte demande dans le secteur des
grands travaux. Cette dynamique fait suite à la politique nationale de
reconstruction des infrastructures de base. Un nouveau Code de marchés
publics régit la passation des marchés publics afin de garantir
des procédures objectives vis-à-vis des
60
soumissionnaires, ce qui a permis d'employer des jeunes dans
le secteur des travaux publics.63
CONCLUSION ET RECOMMANDATION
L'économie congolaise a sans nul doute repris avec une
croissance positive en 2002, toutefois le niveau de vie du peuple congolais en
général demeure très précaire. Ainsi, notre travail
de mémoire, « Résilience de la croissance et persistance de
chômage en RDC de 2002 à 2012 )) s'est proposée
premièrement de constater cette résilience et deuxièmement
cette étude a permis d'évaluer les effets de cette
résilience sur le chômage. Les méthodes statistique et
analytique ont été utilisées pour appréhender les
effets de cette résilience de la croissance sur le chômage.
Toutefois, il sied de noter, que cet essai du rapprochement de
la croissance économique et du taux de chômage a été
réalisé dans un pays où règnent l'insuffisance et
la non fiabilité des données statistiques se rapportant au
recensement et à la population active.
Nous nous sommes efforcés de réaliser ce travail
avec les données et statistiques provenant de la Banque Centrale du
Congo, que beaucoup de gens ne croient à leurs fiabilités.
Toutefois, faute d'alternative et d'autres informations crédibles et
fiables, nous nous sommes contentés « faute du mieux )) de ces
statistiques qui reflètent néanmoins la tendance entre ces deux
variables. Cette tendance s'explique au regard de la réalité
socio-économique de la population.
Cette précision mérite d'être
soulignée, car les taux de chômage que nous avons utilisé,
restent des proxis d'autant plus qu'ils ont été calculés
dans un contexte de non recensement de la population en général
et de non enquête fiable et crédible de la population active.
Partant, tout au long de cette étude, nous nous sommes
proposé d'analyser empiriquement les effets de la résilience de
la croissance sur le chômage durant l'année de 2002 à 2012.
A l'issu de l'investigation de nos hypothèses, nous nous sommes
arrivés aux évidences suivantes :
· D'une manière globale, la moyenne de la
croissance économique est restée vigoureuse voir
supérieure à la moyenne de la croissance en Afrique
subsaharienne. Cependant, cette croissance économique s'accompagne d'un
taux de chômage massif et persistant avoisinant 50% (en moyenne).
63 Rapport annuel de la BCC
61
· En prenant 9% comme étant la norme du taux de
chômage dans des économies avancées, le taux de
chômage de 50% (en moyenne) reste préoccupant et atteste
même que la moitié de la population active se trouve sans emploi
c'est-à-dire incapable de demander la monnaie.
Partant de l'approche infra-annuelle, il se dégage sur
les 10 échantillons traités deux observations majeures :
· Lorsqu'il y a résilience pour cinq premiers
échantillons pour la moyenne de 1.86% de la résilience de la
croissance, le chômage a baissé de 3.16%. Il est à noter
que cette baisse de chômage ne touche que la main d'oeuvre à forte
intensité capitalistique (ou la main d'oeuvre qualifiée).
· Par contre, pour les cinq autres échantillons
où il y a eu non résilience de la croissance, d'autant plus qu'il
y a eu ralentissement de la croissance d'une année à une autre,
lequel ralentissement de la croissance économique s'est chiffré
à 1.3% (en moyenne), qui s'est accompagné d'une hausse de
chômage de 3.7% (en moyenne).
Il découle de cette comparaison, que la conclusion de
l'approche infra-annuelle rejoigne celle de l'approche globale, car pour une
croissance économique élevée (soit 1.86%>1.3%), le taux
de chômage reste persistant voir élevé (3.7%>3.16%).
Au regard de ce qui précède, nous recommandons ce
qui suit :
· Que le pouvoir public continue avec des reformes
structurelles ;
· Reformes au niveau de l'aménagement du territoire
;
· Une politique agricole efficace avec à la clef
des politiques de desserte agricole et la construction des routes des centres
ruraux vers les centres urbains ;
· Un accent particulier devrait être mis sur la
qualification et l'instruction de la main d'oeuvre, d'où le pouvoir
public devra investir dans l'école de corps des métiers et des
institutions professionnelles (genre I.N.P.P, INERA) ;
· Des politiques d'industrialisation en vue de la
transformation des produits agricoles, pour ce faire, le pouvoir public devra
mettre sur pied des politiques tenant à la politique de conservation et
d'évacuation.
62
BIBLIOGRAPHIE
Ouvrages
1. Adachi H., (2007). Economic Growth and
Unemployment: Theoretical Foundations of Okun's Law.
Mimeo
2. Aghion et Howitt, Endogenous Growth Theory, 1999, MIT Pres,
Pg 48.
3. Albert Muluma Munanga G. TIZI, « Le guide du chercheur
en sciences sociales et humaines » éd. SOGEDES, Kinshasa 2003, pg
92.
4. Alexandre Nshue Mbo Mokime, Macroéconomie,
édup, Pg 54.
5. André Makutubu Balibwanabo O. K., (2011). Loi d'Okun
en République Démocratique du Congo: évidences
empiriques.Revue Congolaise d'économie.
6. Barro, R. Sala-i-Martin, La croissance économique,
McGraw Hill, éd. édiscience, 1995, Pg 45.
7. Birdsall, N., Ross, D., Sabot, R. (1995). «Inequality
and growth reconsidered: lessons from East Asia», The World
Bank economic review, vol.9, n°3.
8. Colette Braeckman, Le Congo et ses amis chinois
[archive], le Monde diplomatique, septembre
2009.
9. François Perroux, Dictionnaire
économique et social, Hatier, 1990
10. Kabuya Kalala et Tshiunza Mbiye, 2001, «
L'économie congolaise en 2000 - 2001 : contraction, fractionnement et
enlisement » in S. Marysse et F. Reyntjens, L'Afrique des Grands des Lacs
Annuaire 2000 - 2001, Paris, L'Harmattan, Pg 15.
11. Lucas, R., 1988, « On the Mechanics of Economic
Development », Journal of Monetary Economics, Pg 45.
12. Mankiw N. G., (2003). Macroéconomie.
Bruxelles: 5ème éd. De Boeck, pg 117.
13. Mankiw N. G., Macroeconomics sixth edition, 2007, P. 316
14. Mankiw, N.G., D. Romer et D. Weil, 1992, « A
contribution to the Empirics of Economic Growth », Quarterly Journal of
Economics.
15. Paul Romer, Endogenous Technological
Change, Journal of Political Economy, [[octobre (http:/ /
www.pse.ens. fr/ adres/ anciens/ n22/ vol22-01. pdf)] 1990] (Article fondateur
de la théorie de la croissance endogène).
63
16. Ravallion, M., Datt, G. (1991). Growth and
redistribution components of changes in poverty measures. A decomposition with
applications to Brazil and India in the 1990s, Washington, LSMS,
working papers nE83, Banque mondiale.
17. Robert Barro et Xavier Sala-i-Martin, Economic Growth,
MIT Press, Cambridge, 2003 (2e édition), 672 p. (ISBN 978-0262025539).
Ce livre présente la théorie de la croissance
néoclassique, le rôle du capital humain et du progrès
technologique dans la croissance.
18. Robert M. Solow, « A Contribution to the
Theory of Economic Growth », Quarterly Journal
of Economics, vol. 70, no 1, 1956, p. 65-94.
19. Romer, D. Advanced macroeconomics, seconde édition
2000. Les trois premiers chapitres, pg 34.
20. Vinod Thomas et al. 2002, qualité de la
croissance, éd. De Boeck, Bruxelles, Pg 34.
Articles et documents
21. Benoît Kudinga, Le gouvernement congolais,
garant de l'instabilité macroéconomique [Archive], Le
potentiel, 7 mars 2006.
22. Conférence-débat « Université
catholique janvier 2012 ».
23. Jeune Afrique L'intelligent, Enfin la normalisation des
relations avec la communauté financière internationale, n°
2163 du 24 au 30 juin 2002.
24. Kodila Tedika, La stratégie de réduction de
la pauvreté en RDC, où en sommes-nous ? In Journal Le
Potentiel, n° 4278, mardi 25 mars 2008.
25. Mukoko Samba, 2003, « Politiques économiques
en RDC : les leçons des trois dernières décennies »,
Notes de conjoncture, n01, Kinshasa.
26. Note 1 - BIT: L'Agenda global pour l'emploi
(Genève, 2003), pg. 5-6
27. Rapport annuel de la BCC (2002-2012)
28.
www.Africaneconomicoutlook.org
29.
www.wikipedia.com
30.
http://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Résilience&oldid=82949934
(http:/ / www. canadianeconomy. gc. ca/ francais/ economy/
economic_growth. html)
64
31. http:/ / pub. Paran. Com/ econ22/ Solow (1957). pdf=
32.
http://www.uac.pt/~amenezes/
macroeconomiaII/ macroeconomiaII_20062007/ papers/ solow1956. Pdf
33.
https://www.cia.gov/library/publications/the-world-factbook/geos/cg.html
34. Sur la reprise des relations entre la Banque mondiale et
le gouvernement de la RDC. [Archive] République Démocratique du
Congo, Document de la stratégie de croissance et de la réduction
de pauvreté, juillet 2006.
35. BAD & OCDE, 2006, Perspectives
économiques.
36. BAD, 2006, statistiques choisies sur les pays
africains, volume XXV.
Banque mondiale, 2004, DRC: country status report
on education, human development III, report No. 30860-ZR.
37. Banque mondiale, BAD et al. 2008,
Réaliser les objectifs du Millénaire pour le
développement en Afrique
Notes de cours
38. Note du cours de macroéconomie dispensé par
le Prof. Kabuya Kalala à l'Université Protestante au Congo,
édition 2012.
65
TABLE DES MATIERES
Dédicace 2
Epigraphe 3
Remerciements 4
AVANT - PROPOS 5
0. INTRODUCTION GENERALE 6
0.1. PROBLEMATIQUE Erreur I Signet non
défini.
0.2. Hypothèses 7
0.3. Objectif de l'étude 7
0.4. Choix et intérêt du sujet 8
0.5. Délimitation spatio-temporelle 8
0.6. Méthodes et techniques utilisées 9
0.7. Revue de la littérature 9
0.8. CANEVAS DU TRAVAIL 11
CHAPITRE I : CONSIDERATIONS CONCEPTUELLES 12
SECTION I 12
1.1. Résilience 12
1.2. Croissance économique 13
1.2.1. Source de la croissance économique 13
1.2.2. Types de croissance 14
1.2.2.1. Selon l'horizon et leurs mesures respectives 15
Fig.1 20
Fig.2 21
1.2.2.2.1. Les déterminants de la croissance
exogène 27
1.2.2.2.2. Les déterminants de la croissance
endogène 28
1.2.3. Forme de la croissance 28
2.1. Définition 29
2.2. Différents types de chômage 31
2.3. Hystérésis ou la persistance du
chômage 32
CHAPITRE II : CADRE D'ANALYSE THEORIQUE 34
Section I 34
I) Le type d'investissements et chômage 41
II) Les différences de qualification et chômage
41
III) Les secteurs d'activité et chômage 41
66
Chapitre III : Reprise de la croissance et persistance du
chômage 42
Section I 42
Section II 45
2.1. Analyse globale 45
2.2. Analyse infra-annuelle 46
Section III 54
3.1. Tableau statistique 55
3.2. Analyse des secteurs clés de croissance
économique 58
CONCLUSION ET RECOMMENDATION 60
BIBLIOGRAPHIE 62
|