CONFERENCE DES INSTITUTIONS D'ENSEIGNEMENT ET DE
RECHERCHE ECONOMIQUES ET DE GESTION EN AFRIQUE (CIERA)
UNIVERSITE CHEIKH ANTA DIOP DE DAKAR FACULTE DES SCIENCES
ECONOMIQUES ET DE GESTION(FASEG)
NOUVEAU PROGRAMME DE TROISIEME CYCLE
INTERUNIVERSITAIRE
(NPTCI)
3ème Promotion
Option : Macroéconomie
Appliquée
IMPACT DE LA DETTE PUBLIQUE SUR L'INVESTISSEMENT
PRIVE
CAS DU SENEGAL
Présenté et soutenu par Sous la direction du
Bruno Fagbon BILIVOGUI Pr Birahim Bouna NIANG
Agrégé de Sciences
économiques
Année Universitaire 2010-2011
DEDICACE
Ama mère (Aïcha Mansaré),
A mon père
(Koïkoï),
Ames frères et soeurs,
Ama femme (Kadiatou Diaouné)
REMERCIEMENTS
Mes remerciements et félicitations vont aux
initiateurs, aux responsables et aux professeurs du Nouveau Programme du
Troisième Cycle Interuniversitaire en Economie qui m'ont permis de
bénéficier de cette grande formation.
En particulier, je pense à
Mr Kimsey, professeur et Directeur général du
programme ainsi qu'à Mr Malick SANE
Directeur National du campus de Dakar et à tous les professeurs qui ont
contribué à ma formation.
Par ailleurs, cette recherche a
bénéficié de l'appui fort utile de nombreuses personnes
qui ont facilité, à bien d'égards, l'aboutissement
généreux.
Il s'agit, en première position de mon
encadreur Mr Birahim Bouna NIANG professeur
agrégé en économie et maître de conférence
à la faculté des sciences économiques et de gestion(UCAD)
de l'université du Sénégal, pour sa disponibilité,
ses conseils et critiques qui ont permis d'améliorer cette
recherche.
Il s'agit aussi, de Mr Doura
SOW et Mr Facinet CONTE professeur à
la faculté d'économie de l'université de Conakry, pour
leurs conseils et suggestions très utiles.
Il s'agit également, de Mr
Amadou Kala Diallo et Mr Amadou Oury Koré Bah
respectivement chef de département Sciences Comptable et Doyen
de la faculté des sciences économiques de l'Université de
Conakry pour leur soutient morale.
Il
s'agit enfin, de tous ceux qui ont participé,
de quelques manières que ce soit à l'accomplissement de ce
travail.
Je tiens à leur souhaité mes plus
chaleureuses remerciements, qu'elles se trouvent ici l'expression de mes
profondes gratuités.
SIGLES ET ABREVIATIONS
III
ACP: Afrique Pacifique et Caraïbe
ANSD: Agence Nationale de la Statistique et de
la Démographie
BAD: Banque Africaine de Developpement
BADEA: Banque Africaine de Developpement
Agricole BCEAO: Banque Central des Etats de l'Afrique de
l'Ouest
BCI: Bénéfices Commerciaux et
Industriels
ID: Banque de l'Industrie et du
Dévéloppement
BIRD: Banque internationale pour la
Reconstruction et le Dévéloppement
BM: Banque Mondiale
BPC: Balance des Paiements Courants
CE : Crédit à l'Economie
CEMAFI : Centre d'Etude de la
Macroéconomie et des Finances Internationales
CV : Critical Value
DDI : Direction de la Dette et des
Investissements
DDP : Direction de Dette Publique
DET : Dette Extérieure Publique
DGCPT: Direction Générale de la
Comptabilité Publique et du Trésor
DPEE: Direction de Prévision et des
Etudes Economiques
DW: Durbin Watson
ECM: Error Correction Model
FAD: Fond Africain de Développement
iv
FBCF: Formation Brute de Capital Fixe
FCFA: Franc des Communautés
Financières Africaines
FMI: Fond Monétaire International
IADM: Initiative d'Allègement de la Dette
Multilatérale
ICS: Industries Chimiques
Sénégalaises
IDA: International Development Association
IDE: Investissements Directs Etrangers
IPU: Investisement Public
IPR: Investisement Privé
MCO: Moindre Carrée Ordinaire
MEF: Ministère de l'Economie et des
Finances
NPI: Nouvelle Politique Industrielle
OMD: Objectifs du Millénaire pour le
Développement
OCDE: Organisation pour la Coopération et
le Développement Economique
LR: Likelihood Ratio
NEPAD : Nouveau partenariat Africain pour le
Développement ONU: Organisation des Nations Unies
OPEP: Organisation des Pays Exportateurs de
Pétrole
PAMU: Programme d'Amélioration de la
Mobilité Urbaine
PAS: Programme d'ajustement Structurel
PIB: Produit Intérieur Brut
PNB: Produit National Brut
PP: Phillips et Perron
V
PPTE : Pays Pauvres Très
Endettés
SONATEL : Société Nationale de
Télécommunication TCR : Taux de Change
Réel
TE : Termes de l'Echange
TIN : Taux d'Intérêt
TOFE : Tableau des Opérations
Financières de l'Etat UEMOA : Union Economique et
Monétaire Ouest Africaine
VAR : Vectoriel Auto Regressif
LISTES DES TABLEAUX ET GRAPHIQUES
vi
Tableau 1 :Taux de croissance moyen des
différents secteurs d'activité du Sénégal de
1980-
2009.
Tableau 2 : Balance des paiements du
Sénégal de 1980 -2009
Tableau 3 : Evolution des finances publiques
du Sénégal de 1980 -2009
Tableau 4 : Structure de la dette
extérieure publique du Sénégal (en %)
Tableau 5 : Structure de l'investissement (%
du PIB)
Tableau 6 : Evolution des IDE du
Sénégal de 1996 -2009
Tableau 7 : Résultat du test de racine
unitaire de Philip Perron
Tableau 8 : Résultat du test de
cointégration de Johansen
Graphique 1 : Evolution du PIB de
1980-2009
Graphique 2 : Evolution de L'investissement
total de 1980 -2009
Diagramme 1 : Architecture de la dette
totale
ANNEXE
Tableau 1 : Données utilisées
dans les estimations
Tableau 2 : Résultat de l'estimation
du modèle de long terme de l'investissement privé
Tableau 3 : Test
d'hétéroscédacité des erreurs de White de la
relation de long terme
Tableau 4 : Test de spécification de
Ramsey de la relation de long terme
Tableau 5 : Résultat de l'estimation
du modèle de court terme de l'investissement privé
Tableau 6 : Test
d'hétéroscédacité des erreurs de White de la
relation de court terme
Tableau 7 : Test de spécification de
Ramsey de la relation de court terme
Graphique 1 : Résultats du Cusum test
de la relation de long terme
Graphique 2: Résultats du Cusum test
de la relation de court terme
Sommaire
vii
DEDICACE i
REMERCIEMENTS .ii
SIGLES ET ABREVIATIONS iii
LISTES DES TABLEAUX ET GRAPHIQUES vi
RESUME ..ix
Introduction Générale 1
Chapitre 1 : Cadre macroéconomique du
Sénégal 4
Section 1 : Contexte socio-économique 4
1.1 Croissance du produit intérieur brut 5
1.2 Balance des paiements et Finances publiques 7
Section 2 : Dette extérieure publique 10
2.1 Structure de la dette extérieure publique 10
2.2 Profil de l'évolution de la dette extérieure
publique 12
Section 3 : Situation de l'investissement 14
3.1 Différents secteurs institutionnels 16
3.2 Evolution de l'investissement direct étranger 19
Chapitre 2 : Revue de la littérature sur la dette publique
et l'investissement privé 21
Section 1 : Cadre conceptuel 21
1.1 Dette extérieure 21
1.2 Investissement 24
Section 2 : Analyse théorique sur la dette publique et
l'investissement privé 25
2.1 Dette publique et Investissement privé 25
2.2 Investissement public et Investissement privé 28
Section 3 : Synthèse des analyses empiriques sur la dette
publique et l'investissement privé 30
3.1 Dette publique et Investissement privé 30
3.2 Investissement public et Investissement privé 41
Chapitre 3 : Modélisation de l'investissement privé
41
Section 1 : Spécification du modèle 48
1.1 Présentation du modèle 48
1.2 Source des données 48
viii
1.3 Techniques d'estimations des paramètres 51
Section 2 : Résultats et Interprétations 54
2.1 Analyse préliminaire des résultats 55
2.2 Interprétations des resultats 57
Section 3 : Recommandations de politiques économiques
61
Conclusion générale Erreur ! Signet non
défini.
Référence bibliographique Erreur ! Signet
non défini.
Annexe 74
Résumé
ix
Depuis l'indépendance, malgré les efforts mis en
oeuvre pour assurer la diversification des activités économiques
et les differentes politique économiques appliquées,
l'économie Sénégalaise n'a pas connue une croissance forte
et continue. Ses capacités de production étant limitée et
son épargne intérieur insuffisante pour couvrir les besoins de
son économie.
Le Sénégal s'est lancé au cours des
années 1970 dans une politique d'endettement intérieur et
extérieur qui à la longue s'est répercutée
longuement sur les finances publiques. Depuis les années 1980 des
efforts importants son consentis pour alléger le poids de la dette qui
en résulte.
La méthode d'analyse utilisée consiste à
estimer successivement deux modèles, celui de long terme et de court de
l'impact de la dette publique sur l'investissement privé. Les
données de l'étude sont relatives à la période
1980-2009, qui couvre les principales crises d'endettement et les differentes
reforment envisagées.
Les résultats de l'étude montrent que la dette
extérieure publique a un impact négatif sur l'investissement
privé au Sénégal lorsqu'elle dépassé le
seuil de 57% du P113 tandisque les variables investissement public, le P113, le
crédit à l'économie, les termes de l'échange ont un
effet positif sur l'investissement. Par contre seule la variable taux
d'intérêt ressort une influence négative.
Ces analyses suggèrent que le gouvernement doit
définir une bonne politique d'investissement public, une politique
d'offre, une politique de promotion du secteur privé, une politique
d'endettement efficace basée sur les conditions adéquates
d'emprunt. Aussi, le Sénégal doit renforcer son secteur financier
dans la mobilisation de l'épargne intérieure ceci pour limiter
l'appel à l'épargne extérieure. Il doit développer
des actions et stratégies de stimulation de la croissance
économique basée sur les exportations de biens et services.
Introduction Générale
1
Depuis les indépendances, le contexte économique
de la plupart des pays africains a été marqué par un
endettement sans précédent. Les gouvernements des pays africains
de l'ère de l'indépendance, face à leur volonté
affichée d'assurer un dévéloppement économique et
social à leur nation, se sont très vite rendue compte que
l'héritage ( infrastructures d'équipement et de production)
légué par le colonisateur était insuffisant pour amorcer
un quelconque décollage économique.Les besoins d'investissements
nécessaires pour atteindre leurs objectifs de
dévéloppement étaient largement au dessus des ressources
internes disponibles.
Ainsi, le récour à l'endettement
extérieur pour combler le déficit de capitaux propres
nécessaires au financement du dévéloppement
économique était la seule issue de secours qui s'offrait à
eux. L'endettement extérieur est considéré comme la dette
contractée chaque année par un gouvernement ou un Etat
auprès des pays partenaires et Institutions Financières
Internationales, pour financer son économie.
Les pays africains se sont donc lancés dans la
démarche de recours à l'endettement public extérieur pour
stimuler leur croissance économique dans le but d'échapper
à la mise qui était devenue trop inquiétante.
L'idée était que la croissance économique
générée du fait de l'investissement à partir de la
dette contractée pourrait créer des ressources
supplémentaires nécessaires à son remboursement.
Cependant, Mais vers la fin des années 1970,
l'environnement international a changé et n'était plus favorable
en raison notamment de la chute des prix des matières premières
(entraînant ainsi la baisse des recettes d'exportations), de la hausse
des taux d'intérêt, de la fluctuation des taux de change et de la
détérioration des termes de l'échange. Les pays en voie de
développement ont continué à s'endetter sans pour autant
changer leur politique intérieure en matière d'emprunt.
C'est ainsi, les différents sommets des chefs d'Etat
des pays les plus riches au monde et les consultations des bailleurs de fonds
ont fait une préoccupation majeure. Les gouvernements et la
communauté financière internationale font face à un
environnement hostile au processus de dévéloppement
économique et social : déficit budgetaire insupportable,
accumulation d'important arrièrè de paiement et faible taux de
croissance.
2
Le Sénégal n'échappera pas à cette
crise de l'endettement et ses conséquences sur le
dévéloppement économique du pays. En effet, de 1960
à 19801, le taux de croissance du PIB est resté
modeste en se fixant à environ 2,3 % en moyenne annuelle, soit nettement
en deçà du taux de croissance de la population qui se situait
à près de 3%. Le service de la dette qui ne représentait
que 3,8% de la valeur des exportations en 1970, s'accentue pour se fixer
à 25,7% en 1981 pour une dette extérieure qui atteint 71,6% du
PIB.
En effet, face à cette situation économique et
sociale extrêment difficile, le Sénégal en concertation
avec les institutions financières internationales a atteint son point
d'achèvement en 2004, ce qui lui fallu une annulation de sa dette en
2006. Cette initiative 2006 d'allègement de la dette multilaterale
(IADM) à reduire de manière significative la partie du budget
consacrée au service et au paiement de la dette, ce qui entrainé
une mise en place d'un programme de croissance et de réduction de la
pauvreté.
A l'issue des initiatives d'allègement de la dette PPTE
et IADM, le montant de la dette publique du Sénégal a
baissé de 30,9% à 13% du PIB, et le service de la dette
extérieure a chuté de 138,9 milliards de FCFA à
71,1milliards de FCFA.
Malgré cette annulation de la dette dont a
bénéficié le Sénégal, le niveau de l'encours
de sa dette extérieure publique à presque doubler, passant de
864,4 milliards de FCFA à 1624 ,34milliards de FCFA entre la
période 2006 et 20092, soit 35% du PIB en 2009.
Par ailleurs, la formation brute de capital fixe(FBCF) a
représenté 24,6% du PIB en 2009 sous l'impulsion de ses
composantes publique et privée qui se situent respectivement à
7,1% et 17,5% du PIB. Bien que le taux d'investissement rapporté au PIB
ait connu une légère progression, il reste faible par rapport aux
objectifs du millénaire pour le développement.
C'est pourquoi dans le cadre de cette étude, nous
tenterons de répondre à la question suivante : quelle est la
forme de la relation entre l'endettement extérieur public et
l'investissement privé dans le cas spécifique du
Sénégal ?
Pour répondre à cette question de recherche,
notre objectif principal est de mettre en évidence, pour le cas du
Sénégal, les canaux par lesquels la dette extérieure
publique influence l'investissement privé. Il s'agira
spécifiquement :
1 Banque des données sur les indicateurs sociaux (ANSD)
2 Rapport sur la Situation Economique et Sociale du
Sénégal (ANSD, MEF 2009).
3
y' examiner la nature de la relation entre dette publique et
investissement privé ; y' établir le lien entre l'investissement
privé et l'investissement public.
y' analyser les déterminants de l'investissement
privé ;
Pour ce faire, les hypothèses suivantes seront
testées :
? la dette extérieure publique influence
négativement l'investissement privé à partir d'un certain
seuil ;
? l'investissement du secteur public influence positivement
l'investissement privé.
Pour atteindre ces objectifs, notre travail sera structuré
en trois parties :
· la première présente le cadre
macroéconomique du Sénégal. ;
· la deuxième sera consacré à une
revue des travaux théorique et empirique qui ont essayé de mettre
les liens entre la dette publique et l'investissement privé ;
· la troisième tentera de présenter la
modélisation de l'investissement privé au Sénégal.
Puis, nous présenterons les résultats obtenus avant de
dégager les implications de politiques qui s'imposent.
Chapitre 1 : Cadre macroéconomique du
Sénégal
4
Les années 1970 vont mener le Sénégal
vers une grave crise économique développant son endettement. En
1984, alors que de graves crises s'accentuent, le Sénégal
financièrement asphyxié voit sa dette
rééchelonnée en échange de l'application d'un plan
d'ajustement structurel couvrant la période 1985-1992, ce qui
ramène son taux de croissance en volume à 1,2% en 1992.
Dès 1994, le pays subit comme tous les apys de la zone
UEMOA la dévaluation de 50% du FCFA, ce qui a entrainé une hausse
de prix des importations de carburants et de produits alimentaires (riz,
farine, sucre etc....). Le taux de croissance après la
dévaluation a été en moyenne de 5%.
Cependant en 2006, la croissance économique n'a
été que de 2,1% et les déficits budgétaire et
commercial se sont accrus. Le déficit atteint 3% du PIB tandis que celui
commercial augmente de 6,4%.
De 2007-2009, le gouvernement après des séries
de mesures pour rétablir les équilibres macroéconomiques a
permis de ramener le PIB de 5% en 2007 avant de chuter en 2009 (2,2%) par la
suite de la crise financière survenue en 2008.
De ce qui suit, nous aborderons dans un premier temps le
contexte socio-économique (section 1), dans un deuxième temps, la
situation de la dette extérieure publique (section 2) et dans un dernier
temps la question de l'investissement (section 3).
Section 1 : Contexte socio-économique
Le Sénégal est parmis l'un des pays de l'espace
UEMOA, qui au cours des douze dernières années a
réalisé une croissance économique rapide et durable.
Cependant, près de 70% de la population tirent leur
ressource ou revenu de l'agriculture, de la pêche et de l'élevage
qui contribuent efficacement au dévéloppement à long terme
du pays. Cette population sénégalaise se caractérise par
sa jeunesse, induisant, ainsi des répercussions sociales non
négligeables, notamment des tensions sur le marché de l'emploi et
une forte demande dans le secteur de l'éducation. A l'issue de l'examen
de la pyramide des âges, relève qu'en 2009, 42% des
sénégalais ont au moins 15 ans, 56,9% ont au moins 20 ans alors
que 3,5% seulement ont 65 ans et plus.
5
C'est pourquoi, nous étudierons les mécanismes
permettant de mieux cerner ces phénomènes
socio-économiques. A cet égard, nous mettrons l'accent sur la
croissance du PIB en volume, de la balance des paiements et des finances
publiques.
1.1 Croissance du produit intérieur brut
En effet, la période 1980 à 2009,
l'économie sénégalaise a connu un taux de croissance
tendanciel en volume de 5,2%. Elle est caractérisée par la
politique d'ajustement structurel, de la crise de la dette et surtout de la
dévaluation en 1994.D'abord, cette croissance est surtout à
l'actif du secteur secondaire qui a connu une progression de 3,1% en volume.
Ensuite, le secteur tertiaire avec une hausse de 3,0%, et enfin celle du
secteur primaire s'est établie à 2,0%.
Tableau 1 : taux de croissance moyen des
différents secteurs d'activité de 1980 à 2009
Indicateurs
|
Années
|
1980-1987
|
1988-1994
|
1995-2003
|
2005-2009
|
Croissance du PIB réel
|
3,00%
|
1,10%
|
4,3%
|
4,02%
|
Secteur primaire
|
5,11%
|
-0,40%
|
4,7%
|
0,76%
|
Secteur secondaire
|
4,10%
|
2,20%
|
4,6%
|
1,97%
|
secteur tertiaire
|
2,40%
|
1,60%
|
3,80%
|
4,10%
|
Source : ANSD et calcul effectué par
l'auteur
Toutefois, l'évolution du PIB en terme réel nous
a permis de scinder notre période d'analyse en quatre phases qui sont
les suivantes : 1980-1987 ; 1988-1994 ; 1995-2003 et de 2004-2009.Les
résultats obtenus en termes réels aux prix constants de 1999 sont
résumés dans le tableau ci- dessus.
- De 1980-1987, l'économie sénégalaise a
été assez performante avec un taux de croissance annuel moyen de
3%. Cette tenue de l'économie s'explique par une bonne croissance
moyenne de 5,1% du secteur primaire, mais également du secteur
secondaire qui se situe à 4,1%. Cette période coïncide avec
le début de l'application du Programme d'Ajustement Structurel (PAS) qui
entre autre prônait le désengagement de l'Etat des
activités marchandes et la mise en place de la Nouvelle Politique
Industrielle(NPI).
- De 1988-1994, nous constatons un recul de l'activité
économique avec un taux de croissance moyen annuel de 1,1%. Le secteur
primaire a fortement baissé avec un taux de croissance de -0,4%, le
tertiaire a aussi fortement progressé avec une hausse de 1,6% au moment
où le secondaire s'est plus ou moins bien comporté avec 2,2% de
croissance.
L'inefficacité du programme d'ajustement structurel
appliqué jusque là et la survenue de la dévaluation ont eu
des conséquences néfastes. En effet, le manque de
compétitivité et l'inefficience de ces programmes ont
aggravé la situation économique de toute la sous région et
du Sénégal en particulier.
- Après la dévaluation intervenue en 1994,
l'économie du Sénégal s'est retrouvée sur un
nouveau sentier de croissance avec un taux de croissance moyen de 4,3% sur la
période 1995-2003. Cette bonne performance économique est
à imputer à l'actif surtout du secteur secondaire et du secteur
tertiaire qui ont respectivement progressé de 4,7% et 4,6%.
Par ailleurs entre la période 1999 et 2003, le
Sénégal a enregistré respectivement un taux de croissance
de 6,3% et 6,9% ce qui constitue les niveaux de croissance les plus
élevés depuis la dévaluation. Ces années ont
coïncidé avec une bonne tenue du secteur primaire avec plus de
13,7% en 1999 et 24% en 20033.
-De 2004-2009, nous notons une faible croissance de
l'activité économique avec un taux de croissance moyen annuel de
4 % par rapport à la phase précédente (1995-2003). Le
secteur primaire a connu une infine augmentation de 0,7%. Le secteur tertiaire
a fortement progressé avec une augmentation de 4,1%, quant au secteur
secondaire, il subit également une faible hausse de 1,9% par rapport
à la phase précédente. Cette situation défavorable,
est imputable aux effets de la crise économique survenue en 2008, qui
s'est traduite par la baisse du prix des matières premières et
surtout le recul en volume des exportations en provenance des pays en
dévéloppement plus particulièrement le
Sénégal.
6
4000
7000
6000
5000
3000
2000
1000
Graphique 1: Evolution du PIB de 1980-2009
0
PIB
3 Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie,
Comptes Nationaux (1980-2006)
7
Source : ANSD (BADIS)
1.2 Balance des paiements et Finances publiques
Dans cette partie, nous aborderons en premier lieu la balance
des paiements et les finances publiques dans un second lieu.
1.2.1 Balance des paiements
L'analyse de la balance des paiements du Sénégal
sur la période 1980-2009, fait ressortir un déficit chronique de
la balance courante, avec un solde de -11 % à -11,8% du PIB en 2007
avant de se stabiliser à -6,7% du PIB en 2009 suite aux effets de la
crise financière de 2008. Cette évolution du solde courant est
attribuable essentiellement à l'atténuation des transferts
courants, malgré une détérioration accentuée de
celle de la balance commerciale, des services et des revenus.
Mais la situation des comptes de biens et services s'est
sensiblement améliorée au cours de la période 1980-1994
passant de -14,5% à -7,3% du PIB. Ce résultat montre qu'il a donc
bénéficié de la dévaluation de janvier 1994, qui a
pourtant donné un souffle aux exportations et comprimé les
importations par la modification des prix relatifs de biens
échangeables.
En effet, la production exportable est restée
très faible tout au long de la période 20062008, elle
représente en moyenne 25,8% du PIB. Par contre, les coûts des
importations ont augmenté suite à la hausse des coûts de
facturation des produits alimentaires et énergétiques,
8
Ils représentent en moyenne 65,6% du PIB, avec un taux
de couverture qui s'est détérioré passant de 49,9 %
à 39,3% sur la même période
Tableau 2 : Balance des paiements du
Sénégal de 1980-2009
Indicateurs
|
Années
|
1980
|
1994
|
2006
|
2007
|
2009
|
solde des biens et service/PIB
|
-14,50%
|
-7,30%
|
-17,60%
|
-22,60%
|
-19,40%
|
solde des revenus/PIB
|
-0,50%
|
-0,60%
|
-0,70%
|
-0,70%
|
-1,30%
|
solde des transferts/PIB
|
3,50%
|
3,10%
|
9%
|
11,50%
|
11,50%
|
BTC/PIB
|
-11%
|
-4,80%
|
-9,40%
|
-11,80%
|
-6,70%
|
IDE/PIB
|
0,40%
|
1,70%
|
2,30%
|
2,40%
|
1,90%
|
Source : BCEAO
En ce qui concerne les transactions financières, elles
ont régulièrement contenu les besoins des opérations
courantes, mais sont demeurées en deçà des
espérances. Par ailleurs, les investissements directs étrangers
quant à eux n'ont requis que de façon modérée sur
la période 2006-2007 pour représenter en moyenne à 2,4% du
PIB, alors qu'ils se positionnait à 0,4% du PIB en 1980.
Cette situation est imputable essentiellement au triplement
dû notamment au repli des pertes des ICS (et subséquemment de la
part supportée par les investissements étrangers), à
l'augmentation de capital de la Citibank et aux investissements
réalisés dans le cadre de la préparation du sommet de
l'Organisation de la Conférence Islamique et surtout à la
rentrée importante de dividendes au profit du secteur des
télécommunications.
1.2.2 Finances publiques
La gestion des finances publiques du Sénégal
appelle à une recherche importante de financement en raison du
déficit chronique enregistré tout au long de la période
1980-2009.
Néanmoins, les principaux soldes se sont
améliorés , d'une part en 1994, lorsqu'une matrice d'actions
entrant dans le cadre de la maîtrise des dépenses publiques a
été mise en oeuvre en collaboration avec les institutions de
Brettons Wood , et d'autre part en 2007 suite à l'annulation d'une
partie de la dette extérieure qui s'est traduite par une hausse des
recettes fiscales passant de 18,8% du PIB (2006) à 19,3% du PIB
(2007).Cet déficit est passé à -3,1% du PIB en 2006 pour
se situer à- 0,9% du PIB en 2007, soit une amélioration en
moyenne de 2,2% du PIB.
9
En effet, en 2009 on assiste à une accentuation du
déficit budgétaire, malgré les efforts consentis dans le
cadre de l'assainissement des finances publiques, avec une meilleure
maîtrise des dépenses publiques. Ce déficit est ainsi
passé de -0,9 % du P11B en 2007 pour se situé à -2,9% du
P11B en 2009 , soit une détérioration en moyenne de 2% du P11B en
liaison avec la baisse des recettes fiscales ( passant de 19,3% du P11B en 2007
pour se stabiliser à 18,0% du PIB en 2009) et l'accroissement des
dépenses en capital sur ressources internes de 9,5% du P11B en 2007
à 10,1% en 2009.
Concernant les recettes budgétaires totales
recouvrées, elles s'établissent à 1121,9 milliards de FCFA
en 2009 contre 1152,1 milliards de FCFA en 2008, soit une baisse de
30,2milliards de FCFA (-2,6%).Ce repli est essentiellement imputable aux
diminutions des recettes non fiscales (27,6 milliards de FCFA).En terme relatif
la part des recettes non fiscales dans les recettes budgétaires a
fortement baissé, passant de 5,6% en 2008 à 3,3% en 2009.En
outre, les recettes fiscales ( 96,7% des recettes totales ) ont
régressé de 2,6 milliards de FCFA en 2009, due aux effets de la
crise économique, aux mauvais recouvrements des impôts par les
régies financières et surtout du poids considérable du
secteur informel.
Quant aux dépenses budgétaires, l'exercice 2009
a été marqué par une décélération de
celles-ci, évaluées à 1578,5 milliards de FCFA en 2008,
les dépenses totales et prêts nets ont augmenté de 2,8% en
2009(contre 10% en 2008), pour se situer à 1608milliards de FCFA. Cette
évolution s'explique par la compression de certaines dépenses
courantes consécutives, à la suppression des subventions
accordées sur les produits alimentaires et à celles sur les
produits énergétiques pour faire face à la hausse des prix
des denrées de premières nécessités. En revanche,
la progression des dépenses en capital a été presque
stable par rapport à l'année 2008(5,5% en 2009 contre 5,2% en
2008).
Dans l'ensemble, l'exécution des opérations
financières de l'Etat s'est soldée par une
détérioration du solde budgétaire qui passe de -273,6
milliards de FCFA en 2008 à 293,9 milliards de FCFA en 2009.
10
Tableau 3 : évolution des finances publiques de
1980 - 2009
Indicateurs
|
Années
|
1980
|
1994
|
2006
|
2007
|
2009
|
Solde budgétaire (hors dons)/PIB
|
-8,70%
|
-2,30%
|
-3,10%
|
-0,90%
|
-2,90%
|
Solde courant/PIB
|
-14,50%
|
-7,40%
|
-9,40%
|
-11,70%
|
-6,90%
|
Recettes fiscales /PIB
|
15,90%
|
12,40%
|
18,80%
|
19,30%
|
18,00%
|
Recettes non fiscales/PIB
|
0,90%
|
1,60%
|
0,80%
|
1,10%
|
0,60%
|
Dépenses courantes/PIB
|
20,40%
|
14,80%
|
16,90%
|
16%
|
16,60%
|
Dépenses en capital /PIB
|
5,20%
|
5,10%
|
9,70%
|
9,50%
|
10,10%
|
Source : TOFE (DPEE, 2009)
Comme illustré dans le tableau ci-dessus, le solde
courant s'est amélioré passant de - 11,7% du PIB en 2007 à
- 6,9 % du PIB en 2009, tandis que celui du solde budgétaire hors dons
s'est détérioré , évoluant de - 0,9% du PIB en 2007
à - 2,9% du PIB en 2009 .Toutefois, l'ampleur de ce déficit est
lié à la faible performance des régies financières
notamment du poids du secteur informel, aux effets de la crise
économique et enfin à certains dérapages
budgétaires.
Section 2 : Dette extérieure publique
Le Sénégal du fait de son appartenance à
la zone CFA, est soumis à la politique de plafonnement du financement
monétaire de son déficit public. Aussi, son économie est
caractérisée par la faiblesse du financement intérieur non
bancaire, l'endettement extérieur est ainsi devenu pour ce pays l'une
des principales sources de financement de son développement. Cela nous
amène à présenter la structure de la dette
extérieure publique, et à dégager le profil de son
évolution.
2.1 Structure de la dette extérieure publique
La dette extérieure du Sénégal a connu
une grande évolution de sa structure depuis les années 1980
jusqu'à nos jours, en passant par les dettes multilatérale,
bilatérale et d'autres formes.
11
Tableau 4: Structure de la dette extérieure
publique (en %)
Année
|
Dette
multilatérale
|
Dette Bilatérale
|
Autres
|
Rééchelonnée
|
Total
|
1980
|
36
|
30,2
|
33,6
|
0,2
|
100
|
1981
|
40,7
|
29,3
|
24,2
|
0,1
|
100
|
1982
|
38,8
|
27,2
|
22,9
|
11,1
|
100
|
1983
|
36,7
|
32,9
|
16,6
|
13,7
|
100
|
1984
|
37,1
|
34,7
|
13,4
|
14,8
|
100
|
1985
|
34
|
36,9
|
12,5
|
16,6
|
100
|
1986
|
34,3
|
36,4
|
13,4
|
15,9
|
100
|
1987
|
33,6
|
37
|
13,5
|
15,9
|
100
|
1988
|
37,7
|
35,5
|
11,4
|
15,4
|
100
|
1989
|
46,8
|
25
|
13
|
15,2
|
100
|
1990
|
47
|
24,8
|
12,4
|
15,7
|
100
|
1991
|
50,8
|
24
|
10,3
|
15,0
|
100
|
1992
|
53,8
|
19,5
|
10,6
|
16,1
|
100
|
1993
|
52,5
|
18,7
|
13,2
|
15,6
|
100
|
1994
|
61
|
17
|
5,4
|
16,6
|
100
|
1995
|
60
|
14,6
|
5,1
|
20,3
|
100
|
1996
|
61,4
|
16
|
4,4
|
18,2
|
100
|
1997
|
61,2
|
17,3
|
3,9
|
17,6
|
100
|
1998
|
62,4
|
18,7
|
2,7
|
16,2
|
100
|
1999
|
62,2
|
19,8
|
2,6
|
15,6
|
100
|
2000
|
60,3
|
20,1
|
4
|
15,6
|
100
|
2001
|
63,1
|
19,2
|
3,9
|
13,8
|
100
|
2002
|
65,5
|
17,7
|
3,1
|
13,6
|
100
|
2003
|
67,4
|
16,5
|
3,4
|
12,7
|
100
|
2004
|
80,9
|
14,6
|
3
|
1,5
|
100
|
2005
|
81
|
14,6
|
3,2
|
1,2
|
100
|
2006
|
56,7
|
36,8
|
6,5
|
0,0
|
100
|
2007
|
63,2
|
30,7
|
5,8
|
0,0
|
100
|
2008
|
61,1
|
32,4
|
6,3
|
0,0
|
100
|
2009
|
60
|
27,3
|
7,2
|
0,0
|
100
|
Source : DDI/MEEF/DPEE
Le Tableau quatre (4) indique clairement que la dette
multilatérale représente l'essentiel de l'endettement
extérieur public du Sénégal. La part relative de cette
forme d'endettement augmente régulièrement depuis le début
des années 1980. En 2009, elle représente plus des 2/3 de la
dette totale (soit 60%). Sur la période 1980-2009, la dette
multilatérale représente en moyenne 53,6% de la dette totale.
12
La dette bilatérale constitue la deuxième forme
d'endettement aussi importante. Sur la période considérée
(1980-2009), elle représente en moyenne plus du quart du total de la
dette. Elle parvient à son sommet avec un niveau maximum de 36,9 %
environ.
Quant aux autres formes de dette (qui comprend la dette
commerciale), sa part dans le total est relativement importante pendant le
début des années 1980, c'est-à-dire la période
relativement aisée notamment avec le recyclage des pétrodollars.
Elle représente en moyenne 9,7% de la dette totale. A partir de la fin
des années 93, elle décroit sans cesse pour s'établir aux
environs de 7,2% du total en 2009.
Il apparait ainsi que la dette extérieure publique du
Sénégal a pour l'essentiel une origine multilatérale et
bilatérale. Avant la qualité de sa signature ne lui permettait
pas d'accéder aux autres compartiments des marchés des capitaux
internationaux (marché des euro-crédits, des euro- obligations)
dominés par les banques privés internationales.
Mais aujourd'hui, sa réconciliation avec les bailleurs
de fonds lui a permis d'avoir une bonne qualité de sa signature, ce qui
lui a donné la possibilité de mobiliser en décembre 2009
un montant de 200 millions de dollar soit environ 90 milliards de FCFA lors de
sa première émission d'emprunt obligataire sur le marché
international en vue de boucler le financement de l'autoroute à
péage Dakar-Diamniadio.L'émission étant assortie d'une
durée de 5ans, d'un taux d'intérêt de 8,75% et d'un
rendement de 9,1%, avec un remboursement du principal prévu en 2014.
Enfin, le profil de la dette du Sénégal est
celui d'un pays aidé. Si cette forme d'endettement(multilatérale
et bilatérale) à l'avantage d'être assortie de conditions
concessionnelles (taux d'intérêt beaucoup plus faible que celui du
marché, durée de remboursement longue atteignant parfois 50 ans),
elle comporte des inconvénients car elle est associée à
des conditionnalités qui réduisent la marge de manoeuvre des
décideurs publics en ce qui concerne l'utilisation des capitaux
empruntés et aliènent leur souveraineté.
2.2 Profil de l'évolution de la dette
extérieure publique
L'encours de la dette extérieure publique du
Sénégal est passé d'un niveau relativement faible au
début en 1980 (244,3 milliards de FCFA) à 1071,1 milliards de
FCFA
13
en 19884.Durant cette phase le ratio de la dette
sur PIB a atteint un niveau de 65,4% à cette date.
La dette a progressé entre 1980 et 1984 avec un taux de
croissance moyenne de près de 39,8%. En quelques années, la dette
a été multipliée par 3.0. Pendant cette phase, le ratio
Dette /PIB a atteint 42, 4% en 1984. Cette tendance s'explique par la crise de
la dette qui a secoué les pays en développement .Elle a
débuté en août1982 lorsque le Mexique annonça qu'il
suspend le paiement des intérêts au titre du service de la dette
et d'autre part la faiblesse de la croissance en moyenne annuelle de 2,7% sur
la période 1980-1984.
L'élaboration du programme avec les institutions
financières internationales (le FMI, la Banque Mondiale) a permis de
ramener le niveau d'évolution de la dette à des proportions
raisonnables entre la période 1985 et 1988. Le ratio dette/PIB atteint
en moyenne 65,4%, tandis que le taux de croissance moyenne est ainsi à
5,6%.
Du fait de la remise de la dette et des résultats
décevants des programmes d'ajustement à moyen et long terme,
l'encours de la dette a connu une croissance de 3,4% entre 1993 et 1999 avec un
taux de croissance moyen annuel de plus de 18% .Cette situation est imputable
aux effets de la dévaluation du FCFA intervenue en 1994 et surtout de la
confiance accordée par les créanciers qui ont accepté de
se joindre au nouveau programme de reforme mis à jour par le
gouvernement.
Toutefois, le service de la dette sur les exportations
s'élève en moyenne à 23%, soit un niveau
élévé que le seuil critique de 20%. Face à cette
situation, les difficultés de remboursement ont été
rencontrées par le Sénégal, tandis que le ratio de la
dette /PIB se situe à 70,3 % en 1999.
A partir de 1999 jusqu'en 2001, l'encours de la dette
extérieure subit une croissance en moyenne de 5,4%, soit près de
72, 4 % du PIB en 2001.Cette croissance est imputable à l'augmentation
des dépenses publiques en investissement d'infrastructures de base
(construction des routes, des écoles, des centres de santé...)
réaliser par le gouvernement de l'alternance , ceci a permis une
croissance annuelle moyen de 3,9% et un niveau du service de la dette sur les
exportations de 10,2%.
4 Rapport de la DDI/ MEEF sur la dette extérieure publique
du Sénégal
14
Par ailleurs, le gouvernement Sénégalais a
déployé d'énormes efforts sur la période 2001-2005,
ce qui lui a permis d'atteindre le point d'achèvement de l'initiative
PPTE en 2004. Dès l'année 2006, le niveau de l'encours de la
dette atteint 864,4 milliards de FCFA par rapport à 2474,5 milliards en
2001 soit une baisse en moyenne de 40,9%. Cette tendance reflète
notamment des allègements de dette obtenus dans le cadre de la mise en
oeuvre de l'initiative d'allègement de la dette multilatérale par
le FMI, la BM et la BAD, il ya lieu de rappeler que ces institutions ont
annulé en dehors des échéances courantes respectivement
67,4 milliards de FCFA et 841,1 milliards de FCFA de leurs créances sur
le Sénégal.
Enfin, sur la période 2006 - 2009, l'encours de la
dette évolue en moyenne de 23,1%, environ 34,9% du P11B .Ceci
dénote surtout de l'augmentation des dépenses d'investissement et
de la mise en oeuvre des projets de développement initié par le
gouvernement pour soutenir certain secteur.
Tout au long de cette section, nous avons fait un parcours de
la situation de la dette extérieure publique, en mettant l'accent
particulier sur sa structure et le profil de son évolution .Maintenant
dans la section suivante, nous allons examiner la question de l'investissement
au Sénégal.
Section 3 : Situation de l'investissement
L'investissement au Sénégal au cours des
décennies 80 jusqu'en 2009 a connu une évolution miraculeuse dans
ces différentes composantes c'est-à-dire celle publique et
privée. Cependant, la part de l'investissement public dans le PIB est
restée assez faible, passant de 1,7% sur la période 1980 à
1994 et de 2,7% de 1990 à 1994, tandis que celui privé
représentait 7,4 % du P11B sur la période 1980 à 1994 et
de 10,3% sur la période 1990-1994.
Cette évolution, découlait essentiellement des
mesures prisent par le gouvernement dans le cadre de la maîtrise des
dépenses publiques surtout le plan de réduction des
dépenses d'investissement, qui émane de la mise en oeuvre du plan
d'ajustement structurel qui a secoué presque tous les pays de l'Afrique
subsaharienne.
Après la dévaluation du franc CFA en 1994,
l'investissement public s'accroissait passant de 67 à 141 milliard de
FCFA, soit en moyenne de 4,8 % du P11B durant la période 1995-2000.
Cette tendance s'explique par la volonté politique du gouvernement
sénégalais à mettre en oeuvre des programmes
d'investissement tels que la construction des grandes
15
autoroutes dans la capitale et celle qui relie les
régions à la ville, mais aussi sa contribution à fournir
de l'électricité et la construction des infrastructures
scolaires, sans oublier de signaler en fin des externalités positives
issues de cette dévaluation.
Concernant l'investissement privé qui représente
la principale composante du PI3, connait à son tour une croissance plus
forte que celui public durant la période 1980 à 1989, sur cette
période, l'investissement privé représentait 7, 41 %
à 8,01 % du PI3 de l'économie sénégalaise.
L'investissement privé était considérable, avec un taux de
croissance de 82,6% durant la période 1995-2000, la part de
l'investissement privé dans le PI3 se situait en moyenne à 15,97%
sur la même période contre 10,3% du PIB entre 1990 et 1994.
Toutefois, l'investissement public s'est inscrit en hausse de
8,8% en 2009(en volume) contre 2,8% en 2008, traduisant une augmentation de
5,5% des dépenses en capital de l'Etat, en hausses avec la poursuite de
ses grands travaux. En revanche, l'investissement privé à
fortement régressé en 2009 (-12,7%). Cette chute est en partie
imputable aux effets négatifs de la crise économique
internationale, avec la baisse des transferts des immigrés et le retrait
des IDE (elle représente en moyenne, près de 20 % de
l'investissement privé entre 2007 et 2009). Les difficultés
d'accès au financement et les arriérés de paiements de
l'Etat ont également été des contraintes de croissance de
l'investissement privé.
Tableau 5 : contribution des investissements en % du PIB
sur la période 1980-2009
Indicateurs
|
Années
|
1980-84
|
1985-89
|
1990-94
|
1995-00
|
2001-05
|
2008-2009
|
Inv. tot
|
9,14
|
10,4
|
12,98
|
20,7
|
24,7
|
25,68
|
Inv. Pub
|
1,73
|
2,4
|
2,67
|
4,79
|
5,72
|
6,74
|
Inv. Privé
|
7,1
|
8,01
|
10,31
|
15,97
|
18,98
|
18,94
|
Source : DPEE et ANSD 2009
1800
1600
1400
1200
1000
400
800
600
200
0
Graphique 2 : Evolution de l'investissement total de
1980-2009
Inv Total
16
Source : ANSD (BADIS)
Après l'examen de l'investissement, nous allons aborder
les différents secteurs institutionnels tout en décrivant
également la part de contribution de l'investissement direct
étranger dans celui privé.
3.1 Différents secteurs institutionnels
D'après le système de comptabilité
élargie des Nations unies 93, distingue dans sa nomenclature plusieurs
agents économiques qui investissent : les ménages, les
administrations publiques et les entreprises. Au niveau des entreprises, trois
secteurs sont parfois distingués(les sociétés non
financières, les entreprises individuelles et les sociétés
financières). Les sociétés financières comprennent
également les entreprises détenues majoritairement par les
entreprises publiques.
Cependant, l'investissement total est traditionnellement
composé en trois masses distinctes c'est-à-dire celles des
administrations publiques, des ménages et, des sociétés et
institutions financières, auquel est réservé
traditionnellement le vocable de l'investissement productif.
Au cours de la période 2006-2009, l'investissement
moyen au Sénégal se situe à 1144 ,83 milliards de FCFA,
soit 25,68% du PIB.
? Les administrations publiques
17
En effet, l'investissement public a connu au cours de son
évolution plusieurs phases de 1980 à 2009.
-De 1980 à 1994, il reste assez faible,
c'est-à-dire passant de 88 milliards à 69,9 milliards de FCFA
soit en moyenne de 1,73% du PIB, et de 101,3 milliards à 73,7 milliards
de FCFA en moyenne 2,67% du PIB sur la période 1990-1994. Cette tendance
découlait de la réduction des dépenses publiques suite
à la mise en oeuvre du programme d'ajustement structurel imposé
par les institutions financières internationales.
-Après la période de la dévaluation
c'est-à-dire en 1994, il a connu une accélération
spectaculaire à partir du début des années 96 pour
atteindre en moyenne 138 milliards de FCFA contre 65 milliards durant la
période 1990-1994.Cette évolution dépendait
essentiellement de la volonté politique du gouvernement
sénégalais, mais aussi des retombés positifs de la
dévaluation.
- Sur la période 2000-2005, cette
accélération continue se poursuit sans pour autant manquer de
signaler une chute à partir de 1999.Mais cette fois- ci,
l'accélération est due à la suite de l'accroissement du
Budget Consolidé d'Investissement(BCI), mais également par une
attention accrue accordée aux transports terrestres (contribuant
à 39% de l'augmentation du BCI pendant cette période), suivi par
les équipements administratifs (23,4%) et la santé (13,5%).
-2006-2007, il a suivi des phases différentes, la
vigueur de l'impulsion, notée depuis la période 2005 s'est
maintenue jusqu'en 2007, avec un taux de croissance de 14,1%, ce niveau
élévé de l'investissement public est lié à
la poursuite de la réalisation d'infrastructures routières
notamment dans le cadre du programme d'amélioration de la
mobilité urbaine(PAMU), de la réalisation de l'autoroute à
péage Dakar Diamadio et aussi des travaux exécutés lors de
la préparation du sommet de l'Organisation Islamique.
Enfin, sur la période 2008-2009, il s'inscrit en hausse
de 8,8% en 2009 contre 2,8% en 2008, ceci s'explique par une augmentation des
dépenses en capitale de 5,5% en hausse avec la poursuite de ses grands
travaux.
? Les entreprises
18
L'investissement des sociétés et institutions
financières s'est situé durant les phases 1980-1984 et 1985-1986
à respectivement 53 milliards de FCFA et 89 milliards de FCFA.
Cependant, au lendemain de la période de la
dévaluation, le niveau des investissements des entreprises atteint en
moyenne 302 milliards de FCFA contre 128 milliards de FCFA durant la phase
1990-1994. Entre la phase 2000 et 2005, le niveau des investissements porteur
de croissance s'était comporté particulièrement dynamique
en se situant à 342 milliards de FCFA. Aucours de cette période,
la composition de l'investissement des entreprises faisait ressortir la
performance des services marchands, qui était passée de 57% de
l'investissement total en 2000, peu après elle se situait à 65%
en 2005, alors que pendant cette même phase l'investissement du secteur
industriel rétrogradait en monnaie courante soit de 42,1 à 35,3
milliards de FCFA.
Cette lancée correspond à une contribution des
fonds prévenants des économies industrialisées par une
forte émergence du secteur tertiaire (la nouvelle technologie de la
télécommunication...).Ceci dénote une faiblesse de moins
en moins de l'investissement industriel dans l'investissement total, alors
qu'il est le facteur déterminant de la compétivité de
l'économie sénégalaise. Aujourd'hui, l'investissement est
le sort du secteur tertiaire, des services et des transports (surtout aux
secteurs de la nouvelle technologie de l'information et de la
télécommunication, des bâtiments et des travaux
publics).
? Les ménages
Le domaine des ménages est composé
essentiellement du secteur informel ; de la construction des logements et des
autres investissements constituant le niveau le plus important de
l'investissement. Par ailleurs, sur les périodes 1980 -1984 et 1985
-1989 l'investissement des ménages se chiffraient respectivement
à hauteur de 100 et 99 milliards de FCFA. Toutefois, à partir des
années 90, il se suivait une hausse à 142 milliards en moyenne
après la période de la dévaluation jusqu'en 1999. Avec le
changement de régime intervenu aucours de la période 2000, nait
un dynamisme de l'investissement, qui s'élevait en moyenne à 343
milliards de FCFA au cours la phase 2000-2005.
19
Enfin, le secteur de la construction qui est aussi le plus
important de l'investissement des ménages évoluait en moyenne
annuelle de 10,6% sur la période 2002-2007, enregistre à nouveau
un repli pour la deuxième période ressortant à 769,7
milliards en 2009 contre 816,2 milliards de FCFA. Cette contre performance du
secteur s'explique par les effets de la crise financière, du recul des
transferts des immigrants et surtout des arriérés de paiement de
l'Etat à ce secteur.
3.2 Evolution de l'investissement direct
étranger
Les investissements directs étrangers, recouvrent les
achats de titres d'entreprises dans une économie par des agents non
résidents, afin d'obtenir un intérêt durable et la
capacité d'exercer une influence dans la gestion. Le critère
retenu à cet égard fixe le seuil de capital à
détenir à 10 % au moins. Les IDE reçu par
l'économie sénégalaise sont relativement importants et
suivent une tendance haussière depuis 2000.
Cependant, les flux entrants des IDE au Sénégal
sont relativement élevés, atteignant 8,5% du PIB en 2009,
avoisinant la moyenne des taux observés dans les pays comme Ouganda, le
Ghana etc.... Le tableau ci- dessous indique l'évolution des IDE
rentrant qui sont presque triplés entre la période avant 2000 et
la période 2009.
Tableau 6: évolution des IDE de 1996 à
2009
Indicateurs
|
Années
|
1996
|
97
|
98
|
99
|
00
|
01
|
02
|
03
|
04
|
05
|
06
|
07
|
08
|
09
|
IDE
(milliard)
|
5
|
88
|
43
|
81
|
58
|
68
|
65
|
71
|
86
|
90
|
184
|
187
|
137
|
130
|
IDE (%IPR)
|
1
|
22
|
8
|
16
|
10
|
11
|
9
|
11
|
12
|
12
|
19
|
17
|
18
|
17
|
Source : DPEE (comptes nationaux
2010)
On peut toutefois distinguer trois périodes de
l'évolution de l'IDE entre la période 1996 et 2009 :
-de 1996-1999, les IDE, pendant cette période ont
été particulièrement adossés à des
opérations de privatisation, par conséquent, l'évolution
de l'IDE est erratique et la moyenne
20
annuelle sur cette période s'établit à
54,25 milliard de FCFA, soit 12% de l'investissement privé ;
-entre 2000 et 2004, phase correspondante au début des
résultats de promotion active de l'investissement privé, la
moyenne annuelle se situe à 69,6 milliard de FCFA, représentant
11% de l'investissement privé ;
- sur la période 2005-2009, avec la mise en place
d'importantes reformes pour l'amélioration de l'attractivité du
Sénégal qui se sont traduites par l'arrivée de
l'opérateur de téléphonie mobile SUDATEL, la mise en
concession du terminale à conteneur du port de Dakar à
Dubaï, et également la recapitalisation des ICS la moyenne annuelle
se place à 146,8 milliard de FCFA, correspondant à 14% de
l'investissement privé.
Par ailleurs, cette évolution est le résultat de
la politique de diversification des origines des IDE, qui pour l'essentiel
provenaient de la France avant 2000 pour près de 90%. La part de la
France représente actuellement moins de 50% du total des IDE. Il ressort
des données de la BCEAO qu'en 2009, la France détenait 50% du
Stock des IDE, suivi par l'Inde avec 20,2%, la Suisse pour 6,8 %, Les Etats
unis avec 3,8% et 2,8 détenu par la Côte d'Ivoire.
Toutefois, ces investissements proviennent essentiellement des
zones géographiques avec lesquelles les échanges commerciaux sont
plus intenses, mais qui commencent à se diversifier avec les importants
investissements en provenance des pays arabes, de la Malaisie, de la Chine et
des pays Africains (Mali, la Guinée...).
Le Sénégal a enregistré plus
récemment un important porte feuille de projets en cours de
réalisation dans les trois prochaines années, essentiellement
dans les secteurs de l'énergie, de la logistique, de l'agriculture et de
l'industrie provenant de la coopération avec les pays tels que l'Iran,
les Emirats Arabes Unis, la Chine...
Finalement, nous avons fait un survol du cadre
macroéconomique du Sénégal, tout en caractérisant
la croissance du PIB, la situation de la dette publique extérieure et
l'investissement. Dans le chapitre suivant, nous analyserons quelques revues de
la littérature sur la dette publique et l'investissement partie qui nous
permettra de faire un choix de notre méthodologie.
Chapitre 2 : Revue de la littérature sur
l'impact de la dette publique sur l'investissement privé
21
Dans ce chapitre, nous procéderons d'abord à une
présentation du cadre conceptuel,
itre 2 Reue de la littératre
dans lequel il sera essentiellement question de parler de la
définition de la dette extérieure et de l'investissement.
Ensuite, dans une deuxième section, la revue théorique
scindée d'une part de la relation entre la dette et l'investissement
privé, et d'autre part, de la relation entre la dette publique et
l'investissement privé. Enfin, la dernière section fera
référence à la revue empirique.
Section 1 : Cadre conceptuel
A l'issue du chapitre un, cette section mettra en
lumière quelques concepts essentiels pour la compréhension de la
suite de notre travail. Il s'agira surtout de la notion de dette
extérieure au sein de laquelle le surendettement, la solvabilité
et la soutenabilté seront mises en évidence, et enfin de
l'investissement.
1.1Dette extérieure
L'endettement extérieur d'un pays est une transaction
économique qui permet aux agents économiques nationaux et
étrangers de procéder à des arbitrages inter-temporels
mutuellement avantageux, qu'ils n'auraient pas pu réaliser dans une
économie fermée (Mankiw, 2003).
Par ailleurs, on entend par endettement publique
extérieure, l'ensemble des concours demandés par un gouvernement
auprès des partenaires (bilatéraux, multilatéraux,
institutions financières, marchés financiers, etc...) pour
financer des investissements publics, notamment des projets de
développement, ou pour pallier à un déséquilibre de
leur balance des paiements. Il arrive aussi que la dette prenne la forme d'un
prêt commercial appelé « crédit fournisseur ».
Cette technique est souvent utilisée par les pays industrialisés
parce qu'elle favorise leurs exportations vers le Sud.
Chaque année, l'endettement augmente à cause de
nouvelles dettes et diminue parce que les dettes antérieures sont
remboursées. Toutefois, il ne faut pas confondre endettement et
déficit (ou besoin de financement). Le déficit annuel est
à l'origine de la variation annuelle de l'endettement. Aussi, la dette
extérieure est le plus souvent remboursée en devises
étrangères. Tous les Etats ont une certaine dette, mais
l'importance de celle-ci varie considérablement d'un pays à
l'autre.
Concernant toujours la dette publique extérieure, elle
résulte d'un emprunt contracté par l'administration publique au
près des agents non résidents (composée aussi de la dette
privée à garantie publique).Elle est classée selon
plusieurs critères dont on retient entre autre :
-selon la nature de l'emprunteur, on parle souvent de la dette
du secteur privé avec ou sans garantie de l'Etat, la dette directe de
l'Etat, la dette des entreprises publiques garantie ou non et les passifs
conventionnels ;
-selon la nature du créancier, il s'agit souvent du
créancier multilatéral ou bilatéral, des créanciers
du club de Paris ou du club de Londres ;
-selon les conditions d'emprunt, on rencontre les emprunts
concessionnels ou non concessionnels ;
-selon la date de signature de la convention, on parle de
dette date butoir (précédemment rééchelonnée
et non précédemment rééchelonnée) et post
date butoir. Voir diagramme ci-dessous.
Diagramme 1 : Architecture de la dette totale
Dette intérieure
Dette extérieure
Dette extérieure publique
Dette extérieure privée
Part multilatérale
Part bilatérale
Part privée
22
Dette totale
1.1.1 Notion de surendettement
23
Le surendettement est analogue à la situation d'une
entreprise insolvable non protégée par les lois de la faillite
(Sachs, 1989). Dans ce cas, les créanciers prennent des
actions antagoniques pour se servir les premiers sur la valeur restante des
actifs, préjudiciables à la survie de l'entreprise. Sachs
démontre, à partir d'un modèle inter-temporel à
deux périodes, dans lequel le service de la dette agit comme une taxe
désincitative à la production.
Pour lui, il existe un seuil optimal d'endettement pour lequel
tout supplément marginal d'endettement conduit à une
réduction importante de l'investissement et le débiteur aurait
intérêt à ne pas rembourser la dette.
1.1.2 Solvabilité et Soutenabilté
Les approches traditionnelle et récente permettent de
mieux cerner la différence entre la solvabilité et la
soutenabilté de la dette. La première traditionnelle,
considère qu'un pays peut rembourser sa dette lorsqu'il dispose de
ressources suffisantes pour le faire. La seconde approche, plus récente,
considère que des pays qui ont la capacité de rembourser ne le
feront que s'ils y trouvent leur intérêt.
? Analyse de la capacité de remboursement :
approche traditionnelle:
Quoique la terminologie ne soit pas fixe dans la
littérature théorique, il importe de distinguer deux notions, que
nous nommons ici solvabilité d'une part et soutenabilté d'autre
part.
Au plan théorique, le critère de
solvabilité est tel que la dette finit par s'annuler. C'est un
critère assez peu opérationnel.
En pratique, ce qui importe essentiellement, c'est que le pays
puisse continuer à recevoir des financements extérieurs. La
condition pour cela est qu'il paye régulièrement les
intérêts sur l'encours de ses dettes. Cette condition
diffère fondamentalement de la première, puisqu'elle est
compatible avec le fait que l'encours de la dette progresse
régulièrement. Pour traduire cette condition sur le plan
quantitatif, on utilise la notion de soutenabilté. Le critère de
soutenabilté n'est qu'un ratio déterminé
(généralement le rapport D/Q, encours de la dette divisé
par le PIB tend vers une limite finie).
24
Dans les modèles théoriques on considère
en général que ce critère est suffisant : le fait que les
ratios d'endettement ne connaissent pas de tendance explosive suffirait
à assurer la possibilité de continuer à s'endetter. Dans
la réalité, il est cependant difficile d'en rester là : le
plafond atteint en cas de "soutenabilté" peut être très
élevé, un niveau insupportable dans la mesure où il existe
malgré tout un niveau minimal de consommation (ou de dépenses
publiques) qu'il faut pouvoir continuer à assurer.
En plus, l'analyse de ce niveau minimal est difficile à
mener sur le seul plan économique, car il dépend de la
capacité des gouvernements à faire accepter à leurs
citoyens une réduction de leur niveau de vie. Il est possible d'obtenir
une évaluation empirique des seuils en observant les valeurs des
indicateurs atteints par les pays qui n'ont pas pu ou n'ont pas voulu honorer
la totalité du service de leur dette.
? Approche récente : la solvabilité comme
résultat d'un calcul d'optimisation des agents
Au début des années quatre-vingt, un nouveau
courant théorique a proposé une approche différente. Le
remboursement de la dette est analysé comme le résultat d'une
volonté de payer, correspondant à la maximisation de son
intérêt par le débiteur, en l'absence de toute
possibilité de saisie de garanties par le créancier
(Eaton et Gersovitz, 1981 ; Eaton, Gersovitz et Stiglitz, 1986 ; Cohen,
1986 etc.). Il ne s'agit donc plus, comme dans les anciens
modèles, d'établir si le débiteur disposera ou non
à terme des ressources suffisantes pour payer, mais s'il a
intérêt à le faire. Cette approche débouche
notamment sur la thèse du surendettement : dans certains cas, les agents
des économies très endettées n'auraient plus
intérêt à investir, car une partie très importante
de la productivité marginale de leur investissement serait
prélevée par les créanciers.
1.2 Investissement
Selon la comptabilité nationale, l'investissement est
définie comme étant l'acquisition ou la création des
ressources utilisées dans le processus de production c'est-à-dire
l'accumulation du capital humain et physique. Cependant, le niveau de
developpement atteint par l'économie mondiale est dû
essentiellement au progrès technique réalisé.
25
On attend par progrès technique, l'ensemble des
modifications qui affectent les procédés de production et la
nature des connaissances et le savoir-faire au domaine économique.
Ainsi, il n'y a pas de progrès technique sans recherche et developpement
qui impliquent une mise en place des capitaux importants dont le
résultat est à priori incertain. Par conséquent,
l'innovation est dissociable de l'investissement qui est une dépense
permettant d'accroître durablement le potentiel productif au sens
large.
Section 2 : Analyse théorique de la dette
publique et l'investissement privé
Depuis les années 80 jusqu'à nos jours, assez de
controverses ont tourné autour de la question de la dette publique et
investissement privé, en passant par les approches positives, du
surendettement et terminer par la courbe de Laffert de la dette. Toutes ces
théories se sont soldées par des contradictions et des
conclusions tout à fait pertinentes. C'est pourquoi, dans notre cas,
nous allons essayer de faire un aperçu sur les différentes
approches de la dette publique et l'investissement privé d'une part, et
de toucher la partie investissement privé et investissement public,
d'autre part.
2.1 Dette publique et Investissement privé
On peut distinguer trois approches de la relation entre la
dette publique et l'investissement privé: positive, surendettement et la
courbe de Laffert de la dette.
Selon la première approche, la dette extérieure
est considérée comme une entrée de capitaux ayant des
effets positifs sur l'épargne domestique, l'investissement et la
croissance. Les tenants de ces arguments considèrent que
l'épargne étrangère est complémentaire de
l'épargne domestique. C'est pourquoi, les tenants de cette approche ont
considéré la dette comme un instrument de politique
économique et un moyen privilégié de financement de la
croissance. Pour ces auteurs, une économie connaissant un déficit
intérieur et ou affectée momentanément par un choc
extérieur qui, déséquilibre sa balance commerciale,
devrait recourir aux marchés nationaux et internationaux des
capitaux.
Cette théorie tire ses inspirations dans le
modèle Keynésien selon lequel l'endettement n'entraine de
coûts ni pour les générations présentes, ni pour les
générations futures du fait des investissements nouveaux qu'il
génère .Donc, ce modèle de l'endettement de l'Etat
inspiré de la théorie keynésienne tire ses fondements dans
la demande globale et les effets
26
multiplicateurs et accélérateurs,
caractéristique fondamentale de cette théorie .Dans cette
approche l'endettement favorisant la relance de la demande par l'effet
accélérateur entraine une augmentation plus que proportionnelle
de l'investissement qui provoque à son tour une augmentation de la
production.
Cependant, cette théorie économique avait fini
par reconnaître un seuil au delà duquel, la dette devient nuisible
à la croissance. Déjà avant cela, les classiques
assimilaient l'endettement à l'impôt futur et imputait à
l'Etat une connotation négative. C'est à l'issue de cela que
l'économiste Barro .R (1989) montrait qu'une politique
budgétaire financée par emprunt reste sans effet sur
l'activité économique dans la mesure où les agents ne sont
pas victime d'illusion monétaire. Ces agents anticipent alors une hausse
des impôts dans le futur destinés à rembourser l'emprunt en
constituant une épargne d'un montant équivalent à
l'endettement public.
V. Hayek(1989), à son tour
dénonçait l'endettement comme étant une croissance
artificielle fondée sur un investissement supérieur à
l'effort d'épargne et provoquant l'ajustement par l'inflation.
Claessens et Diwan(1989) définissent le surendettement
comme une situation ou la dette extérieure est tellement
élevée qu'elle conduit à une faiblesse de
l'investissement, compromettant même la réduction du service de la
dette. Ces auteurs soulignent deux effets du surendettement à savoir :
l'effet d'illiquidité et l'effet desincitatif.
Le premier effet renvoie à l'idée selon
laquelle, le fardeau élevé de la dette extérieure conduit
à une rareté de la liquidité, la formation du capital
étant à son minimum près des années
d'austérité et de faiblesse de croissance.
Le deuxième effet révoque à la fois
à l'idée de la dépréciation de l'investissement
publique et de l'investissement privé, étant donné qu'une
grande part du revenu futur sera transféré à
l'étranger.
Selon la deuxième approche, si la dette publique d'un
pays est plus élevée que sa capacité de remboursement, le
service de sa dette sera une fonction croissante de sa production,
décourageant les investissements intérieurs et extérieurs.
Craignant que la production soit taxée au fur et à mesure par
l'Etat au titre du service de la dette, les investisseurs potentiels
hésiterons à supporter les coûts immédiats pour
accroître la production à venir. C'est la thèse
avancée par les auteurs du fardeau virtuel de la dette ou du
surendettement. Les tenants de
27
cette théorie du surendettement laissent entre dire que
la faiblesse de l'investissement est due à un lourd fardeau de la dette
qui réduit l'incitation à investir du pays débiteur. Pour
Paul Krugman(1989), une dette trop élevée a un
impact négatif sur la croissance.
En fait, les agents économiques privés du pays
débiteur ainsi que les investisseurs étrangers considèrent
le fardeau très élevé de la dette extérieure comme
une taxe sur leur revenu futur. Cela signifie que l'Etat va augmenter les
impôts dans le futur afin de faire face au service de la dette. Et qu'une
augmentation des taxes conduirait à un faible revenu après
impôt sur le capital et par conséquent réduirait
l'incitation à investir d'où il aura une faiblesse de la
croissance.
Si le secteur privé prévoit d'être
taxé dans le futur, l'investissement privé sera
déprimé en ce sens que les investisseurs vont placer leurs
capitaux à l'étranger. La fuite des capitaux dans le secteur
taxé peut conduire à des paniques comme quoi la contraction de la
base imposable risque d'être compensée par une augmentation
possible des taux d'imposition, donc accentue de plus l'incitation à se
retirer. De tel équilibre peut conduire à une fuite des capitaux
et une décapitalisation de l'économie (Boyce
,2002).
La troisième approche, les partisans de cette approche
ont tenté de concilier les deux approches précédentes, en
développant des modèles avec des effets non linéaires de
la dette, de l'investissement et de la croissance.
C'est à l'issue de cette approche que la courbe de
Laffert a été utilisée en référence aux
perspectives des emprunteurs à rembourser les prêts avant
d'atteindre une limite critique à l'accumulation de la dette
(Elbadawi ,1997). Le modèle suppose
que les désincitations à investir sont associées à
un stock de la dette plaçant le pays sur le mauvais coté de la
courbe.
La thèse de la courbe de Laffert montre que plus
l'encours de la dette devient élevé plus la solvabilité de
son remboursement devient faible. Sur la partie ascendante de la courbe, la
hausse de la valeur nominale de la dette va de pair avec l'augmentation des
anticipations de remboursement, alors que l'accroissement de la dette
réduit ces anticipations sur la partie descendante de la courbe
(Ricci, 2002).
La théorie prédit que si la dette est au dessous
du seuil critique, elle a tendance à stimuler l'investissement et la
croissance. Ainsi donc à tout point D du bon coté de la
courbe,
28
la dette génère de nouveaux investissements et
la croissance du PIB augmente jusqu'à atteindre son niveau maximal K
(niveau optimal de la dette). Au delà de ce point, les dettes
additionnelles peuvent entrainées un déclin aussi bien de
l'investissement et de la croissance. K est donc la limite à laquelle,
l'accumulation de la dette commence à affecté négativement
l'investissement et la croissance.
Il ressort donc de l'analyse de la théorie de la courbe
de Laffert, que d'une part, une évolution raisonnable de la dette
devrait être favorable à l'investissement et la croissance, et de
l'autre coté l'accumulation d'une lourde dette risque d'entraver
l'expansion. En somme, la dette à un effet non linéaire sur
l'investissement et la croissance selon les tenants de cette approche. Il
apparaît dans cette relation que la dette aurait une relation en forme de
courbe en U inversé avec l'investissement et la croissance.
2.2 Investissement public et Investissement
privé
Depuis les années 80, l'analyse des déterminants
de l'investissement et de la croissance connait avec le
dévéloppement des nouvelles théories de la croissance, un
élan considérable dans la littérature économique.
Dans ce foisonnement théorique et empirique que certains travaux
soulignent le rôle crucial que pourrait jouer l'investissement public
dans l'accumulation du capital privé et dans le processus de la
croissance. Ces travaux remettent ainsi au goût du jour une
problématique très ancienne concernant précisément
l'efficacité conjoncturelle des dépenses.
Les principaux courants de pensées qui
débattaient alors argumentaient sans porter vraiment une attention
particulière à la fonctionnalité des dépenses
publiques. D'un côté les néoclassiques voyaient une perte
d'efficacité dans l'intervention publique (effet d'éviction),
alors que, de l'autre côté les keynésiens eux, soutenaient
l'effet multiplicateur induit par l'intervention étatique.
Avec l'investissement public en infrastructure, le
débat se recentre sur le rôle productif de la dépense
publique dans une temporalité de long terme. Désormais la
question se pose sur la neutralité ou pas de l'investissement public sur
celui privé.En fait, l'investissement public présente certaine
spécificité en relation avec les domaines qu'il concerne.
29
Il concerne d'abord les infrastructures (transports,
télécommunications, etc....) qui sont utiles à tous
(population et entreprises). Il concerne également la prise en charge
des services comme l'enseignement et la santé, qui ne peuvent être
assurés par le secteur privé du fait de leur faible
rentabilité à court terme.
Cependant, la décision de réaliser tel ou tel
investissement public relève rarement d'un calcul de rentabilité
immédiate. L'Etat raisonne plutôt en termes d'intérêt
général.
Mais la politique d'investissement public entre aussi dans le
cadre de la politique conjoncturelle de l'Etat : anticipant les effets de
l'investissement sur l'activité économique et le bien-être
des populations, l'Etat peut décider d'utiliser les investissements
publics pour stimuler une croissance économique jugée molle. A
court terme, les dépenses publiques d'investissement devraient avoir un
effet keynésien d'expansion de la demande globale.
A long terme, les décideurs sont convaincus que les
investissements publics amélieront les structures de l'économie.
Cette conviction repose sur l'idée que les infrastructures de transport
et de communication rapide et sûr réduisent le coût de
l'investissement, font gagner en temps et accroissent ainsi la
rentabilité des entreprises. Ces gains stimuleront des investissements
nouveaux (effet accélérateur). C'est à l'issue de cela
que, Barro en 1990 dans son modèle de
croissance dénonce le rôle de l'investissement public dans la
relance de l'investissement privé.
Toutefois, l'investissement public peut évincer
l'investissement privé par son mode de financement ou par le domaine
qu'il concerne. Dans un contexte de rareté des ressources la
dépense publique d'investissement peut freiner la dynamique du secteur
privé, par une réduction du crédit disponible dans
l'économie ou par une réduction du coût du capital,
l'investissement public s'il porte sur la production de biens qui concurrence
la production du secteur privé, il est probable qu'il décourage
également l'investissement privé.
C'est qui correspond à l'effet d'éviction
(Blejer et Khan, 1984, Fani,
1994). Guncavdi et al (1999)
établissent un lien négatif entre les deux c'est à dire un
effet d'éviction. Pour Raffinot, l'idée de
l'effet d'éviction à longtemps prévalu dans la conception
du programme d'ajustement structurel.
30
Section 3 : Synthèse des analyses empiriques sur
la dette publique et l'investisement privé
Dans la présente section, nous mettrons en exergue
quelques tentatives de validation empirique concernant d'un coté la
dette publique et l'investissement privé et, de l'autre coté
l'investissement public et l'investissement privé.
3.1 Dette publique et Investissement privé
Une littérature abondante a établit l'existence
possible d'un lien entre l'encours de la dette extérieure et la
réduction de l'investissement privé (le fardeau virtuel de la
dette). La littérature a trouvé des effets mixtes en partant de
l'hypothèse du fardeau virtuel de la dette.
Dans la plupart des études, une forme réduite de
l'équation d'investissement ou de croissance est utilisée, sous
laquelle le stock de la dette est présumé l'affecter soit
directement ou indirectement.
Cette revue empirique va s'articuler autour de deux
pôles. Un premier pôle regroupera les conceptions peu nombreuses
selon laquelle la dette publique à un impact positif sur
l'investissement et la croissance. Le deuxième pôle sera
consacré aux acteurs qui supposent un effet négatif de la
dette.
3.1.1 Thèse en faveur d'un effet positif de la
dette
Pour Esmak. H (2002) ,dans son étude
sur un échantillon de 54 pays en développement, conclu que
l'inclusion de trois variables explicatives additionnelles (équilibre
budgétaire, l'inflation et l'ouverture ) conduit au rejet de la
significativité statistique de l'effet négatif de la dette
extérieure sur l'investissement et la croissance .
Les auteurs Burak et M.Raffinot (2001), ont
conclu à leur tour, étude menée sur la Turquie, que
l'endettement extérieure à un effet positif sur l'investissement
pendant la période de l'industrialisation par substitution des
importations et le surendettement n'a pas réussit a freiné
l'investissement. Cette corrélation positive entre la dette et
l'investissement privé s'explique par le fait que le secteur
privé s'est substitué au secteur public comme emprunteur
extérieur.
31
Des résultats de Degelf (1992), dans
une étude appliquée au cas de l'Éthiopie de 19641999 sur
la corrélation entre la dette et l'investissement privé, montre
que le niveau du stock de la dette n'apparait pas comme une variable ayant une
très grande puissance dans l'explication de la baisse de
l'investissement privé.
Hofman et Reisen (1990) ont estimé la
fonction de l'investissement pour la période 1971 à 1987 et pour
les sous- périodes, 1971-1981 et 1982-1987 en utilisant un
échantillon de séries de données pour 15 pays
débiteurs. L'investissement rapporté au P113, a été
spécifié comme une fonction du stock de la dette sur le P113 (et
alternativement, le stock de la dette rapporté sur les exportations),
les transferts nets, l'épargne, le taux d'intérêt
réel et l'investissement décalé. Les estimations des
équations de l'investissement ont donné une satisfaction
inattendue, en termes de coefficient de détermination (R2) et
F-statistics.
Les conclusions de cette étude ne sont pas en
conformité avec l'hypothèse de l'effet négatif de la dette
sur l'investissement. Une corrélation non négative entre la dette
et l'investissement a été detectée.Les coefficients
estimés pour les variables, dette/P113 et dette/exportations et les
transferts nets sont positifs et significatifs à 5%. Les transferts nets
ont en général un signe positif pour les pays qui
reçoivent beaucoup d'aides, mais aussi jouent un rôle
négatif sur le service de la dette prévue. Les transferts nets ne
permettent pas de capter de manière appropriée l'effet de l a
dette sur l'investissement.
3.1.2 Thèse en faveur de l'effet négatif
de la dette
De nombreuses études ont cherché à
valider et à quantifier le fardeau virtuel de la dette. Elles visent
à mettre en évidence un impact négatif de l'encours de la
dette sur l'investissement ou la croissance (supposé directement
lié à l'investissement) du moins lorsque la dette dépasse
un certain seuil. Evidemment, la difficulté tient au fait que de
multiples facteurs influencent l'investissement, et non seulement le
surendettement. Généralement les études empiriques
reposent sur des méthodes économétriques, mais certaines
sur des simulations.
Les analyses empiriques retiennent comme principale variable
expliquée l'investissement ou la croissance du P113, la plupart des
travaux retiennent l'investissement total pour des raisons liées
à la disponibilité des données .D'autres étudient
l'investissement privé (généralement pour des
études portant sur un pays particulier).
32
Les variables explicatives de premier plan est la dette
extérieure, exprimé tantôt en valeur nominale, tantôt
en valeur actualisée nette (pour tenir compte du caractère
concessionnel des prêts dont bénéficient les pays pauvres)
et rapportée au PIB ou aux exportations. L'effet d'éviction est
généralement introduit par le biais du service de la dette
(rapporté au PIB ou aux exportations).
D'autres variables explicatives sont introduites, notamment le
taux d'investissement lorsque la croissance est la variable expliquée,
les autres variables expriment les déterminants classiques de
l'investissement ou de la croissance : le taux d'intérêt
réel ainsi des variables budgétaires (le déficit
budgétaire sur le PIB ou les dépenses publiques sur le PIB selon
les cas).Les études tiennent également compte de variables se
référant à la version élargie du fardeau virtuel de
la dette, variable décrivant l'environnement macroéconomique
(taux d'inflation, taux de change...).
S'appuyant sur le modèle de croissance
néoclassique à trois facteurs de Mankiw, Romer
et Weil (1992), elles intègrent des variables
du capital humain (croissance de la population, taux d'alphabétisation
ou de scolarisation). Par ailleurs, ces études empiriques distinguent
généralement les déterminants de la croissance de ceux de
l'investissement en estimant deux équations (séparément ou
simultanément).
Pour mieux expliciter cette thèse, il sera question de
faire des analyses sous deux angles : d'une part les résultats obtenus
sur un pays particulier et d'autre part celui trouvé sur un groupe de
pays.
? Estimations en séries temporelles sur un seul
pays
Diallo Aissatou (2008) met en évidence
le lien entre la dette, l'investissement et la croissance en Afrique du sud
à travers la technique d'un modèle VAR sur la période
19902007. Pour mener cette étude, elle utilise trois types de
modèles. Le premier va prendre en compte la part de la dette publique
dans le PIB, la part de l'investissement privé dans le PIB, le taux de
change effectif réel et enfin le logarithme du PIB.
Ce modèle va permettre de mettre en évidence
l'existence d'un effet d'éviction ou de complémentarité
ente les trois composantes principales du modèle en occurrence de la
dette, l'investissement privé et le PIB. Ensuite, le deuxième
modèle prendra en compte la part de la
33
dette privé dans le PIB, la part de l'investissement
public dans le PIB et le taux d'intérêt. Enfin le troisième
modèle sera composé de la part de la dette privé dans le
PIB, de la part de la dette privée dans le PIB, du ratio
d'investissement public dans le PIB, du taux de change effectif réel et
du logarithme du PIB.
Au terme de sa recherche, elle ressort qu'à court
terme, on trouve un mécanisme de type de croissance « soutenable
» caractérisée par une hausse de la dette qui permet de
financer l'investissement public tandis qu'à long terme, on note
essentiellement une croissance de type « saine » provenant de la
baisse de l'endettement privé et par ailleurs de la hausse de
l'investissement privé puis de celui public .En conclusion, la dette
agit négativement sur l'investissement privé et sur la croissance
à long terme.
Achy .L et Sekkat (2007) dans son ouvrage
« l'économie Marocaine en question 19562006 » ont tenté
de décrire le comportement de l'investissement privé au Maroc
à l'aide de la technique de cointégration sur la période
1970-2000.
Pour ce faire, ils ont fait appel à huit variables : la
profondeur financière, le taux d'intérêt réel,
crédit à l'économie et réserves bancaires par
rapport au total des dépôts, le déficit budgétaire
du compte courant par rapport au PIB et le taux d'inflation ainsi que le
degré d'ouverture, la dette extérieure sur le PIB. Cinq
spécifications ont été faites :
La première se focalise sur les trois variables
financières et montre que la profondeur financière avec un signe
positif et les crédits bancaires avec un signe négatif sont
significatives au seuil de 1%. Cette spécification explique 55% de la
variabilité du taux d'investissement privé ;
La deuxième spécification introduit la part des
réserves bancaires dans les dépôts, la dette
extérieure sur le PIB. L'ajout de cette variable permet
d'améliorer la qualité de l'ajustement de la spécification
qui atteint 62%. Et ce poids affecte négativement et significativement
l'investissement privé ;
Dans la troisième spécification, le taux
d'intérêt, a été écarté tandis que la
variable ouverture commerciale a été introduit, il a un effet
positif et significatif sur l'investissement privé ; compte tenu de
l'importance du secteur public, le déficit budgétaire a
été inclue dans la quatrième spécification, son
coefficient est négatif et significatif ;
34
En fin, la dernière spécification
présente les résultats avec les cinq variables les plus robustes
dans l'explication du comportement de l'investissement au Maroc. Ces
résultats montrent en particulier l'impact significatif des indicateurs
macroéconomiques sur le taux d'investissement privé.
Esmak .H et Al (2007) ont tenté de
faire une investigation empirique sur les déterminants de
l'investissement privé au Maroc à l'aide des techniques de
cointégration et du modèle à correction d'erreur,
utilisant une équation d'investissement avec des données
longitudinales sur la période 1970-2007. Pour leur étude, ils ont
intégré les variables suivantes : l'investissement privé,
les dépenses en investissement public, le PIB, le taux d'inflation, les
crédits bancaires, le taux d'intérêt, les termes
d'échange, la dette extérieure, le taux de change.
L'étude effectuée a apporté un
éclairage sur la manière dont ces différentes variables
macroéconomiques influencent les décisions d'investissement, elle
révèle que l'investissement privé est positivement
influencé par le PIB, les termes de l'échange, l'investissement
public et le niveau des crédits bancaires. Il est négativement
influencé par l'évolution du taux d'intérêt,
d'inflation et la dette extérieure.
Malam .G (2004) étudie l'impact de la
dette publique sur l'investissement au Niger durant le période
1980-2002.Pour mener cette étude, il procède à deux types
de spécifications. La première spécification retient
l'investissement total comme variable explicative avec les variables suivantes
(le ratio du stock de la dette publique et garantie publique en % du PIB, le
terme de l'échange, le taux de change réel, le taux
d'intérêt, le taux d'inflation) et une deuxième
spécification dans laquelle l'investissement privé est
considéré comme celle explicative.
Au terme de son étude, il trouve que le ratio dette
publique et garantie publique à un impact négatif aussi bien sur
l'investissement total que l'investissement privé, le ratio service de
la dette extérieure sur les exportations décalé d'une
période affecte négativement le taux d'investissement total. Son
impact sur le taux d'investissement privé n'est pas significatif.
Quant à l'indicateur de surendettement, il affecte
significativement et de façon négative l'investissement
privé.
35
36
Mansouri .B (2003), s'est
intéressé dans son article « Déséquilibre
financier public, investissement privé et croissance économique
au Maroc » à essayer de déterminer l'impact de
l'équilibre budgétaire au Maroc dans sa relation avec la
croissance économique à travers l'analyse de ses effets sur les
variables macroéconomiques fondamentales, à savoir
l'investissement privé et le P11B réel par tête.
La période couverte par l'étude se situe entre
1967 et 1996 soit 29 observations. En adoptant de multiples approches
(régression, cointégration, le modèle à correction
d'erreur) et en prenant en compte les spécifications de
l'économie Marocaine, il a pu trouver que les dépenses publiques
en capital et les crédits bancaires accordés au secteur
privé ont un effet d'entrainement sur l'investissement privé et
donc sur la croissance économique.
Tandis que les variables taux d'intérêt
réel, les impôts sur les entreprises, le taux de change
réel des biens d'investissement ainsi que la variable
représentative des conditions climatiques, ont un impact négatif
et significatif sur le niveau de l'investissement privé et donc sur la
croissance.
Les auteurs Burak et M. Raffinot(2002),
étudient le lien entre l'investissement privé et le
surendettement en Turquie à l'aide d'un modèle à
correction d'erreur sur la période allant de 1963 à 2000. Pour
cette étude, ils ont retenu essentiellement les variables suivantes :
l'investissement privé, le PNB, la FBCF public, le surendettement, la
dette publique. Ils ont estimé cette relation sur deux périodes,
compte tenu du developpement d'un marché financier domestique qui a
remplacé en partie la dette publique extérieure par une dette
intérieure.
Ces estimations donnent deux effets distincts : la dette
externe à un effet positif sur l'investissement privé
(malgré le surendettement constaté durant la première
période), tandis que la dette interne et le surendettement exercent un
effet négatif dans la seconde période.
A.Maghyereh, Omet .G et Kalaji.F (2002), dans
leur recherche sur la Jordanie aboutissent à l'existence d'un seuil
optimal de la dette extérieure. L'existence de cette relation positive
entre la croissance et la dette extérieure dépendent d'un certain
seuil, qui correspond dans leur étude à 53% du P11B. C'est
à dire si la dette extérieure excède ce seuil, son impact
sur la croissance économique jordanienne devient négatif et
statistiquement significatif. C'est à partir de là qu'ils
montrèrent que, si la dette extérieure augmente de 50 à
100% du P11B alors la croissance baisse de 7.4%.
Toutefois, Were (2001) évalue l'impact
de la dette extérieure et la croissance sur le Kenya durant la
période 1970-1999, ces conclusions révèlent que le flux de
la dette courant stimule la croissance et l'investissement privé. Il est
parvenu à montrer que le ratio service de la dette évince
l'investissement privé à un seuil statistiquement significatif de
12%. Cependant, les variations du ratio du service de la dette passée
affectent positivement l'investissement à un pourcentage de 3 points.
Le Ministère de L'Economie et des Finances du
Maroc (2001) a mené une étude, qui a pour objectif de
mettre en évidence les principaux déterminants de
l'investissement privé en terme réel entre 1980 et 1999.
Plusieurs déterminants ont été testés comme les
importations en biens d'équipements, le P11B hors agriculture, hors
administration publique, les dépenses des investissements publics,
l'excèdent brut d'exploitation net d'impôt, le taux
d'intérêt réel, la demande étrangère
adressée au Maroc, les investissements direct étrangers et le
stock de capital en bâtiment retardé d'une période, la
dette extérieure.
La méthode économétrique adoptée
dans cette étude est celle des MCO, les variables les plus
significatives retenues par le modèle sont le stock de capital, le taux
d'intérêt réel retardé d'une période, avec un
effet négatif, les importations en bien d'équipement,
l'excédent brut d'exploitation net d'impôt ainsi que les
dépenses en investissements publics retardés de deux ans. Le
coefficient de détermination R2 ajusté = 98.08%.
Dessu et Errera (1996), utilisant une
procédure d'estimation d'équations simultanées, ont mis en
évidence un effet de la dette publique sur l'investissement privé
de faible niveau (élasticité -0,03), mais fortement significatif,
tandis que leur résultat n'a présenté aucun effet de
l'endettement public sur l'investissement public.
Shmid, Hebbel et Muller (1991), ont
montré la raison pour laquelle le taux d'investissement a baissé
au Maroc durant la période d'ajustement structurel. Ils ont
estimé la fonction d'investissement dans laquelle la variable
expliquée est l'investissement privé en capital fixe
rapporté au PI3. Les variables explicatives qu'ils ont retenues sont le
rapport P11B courant et P11B potentiel, le crédit accordé aux
secteurs privés, le coût d'usage du capital, le remboursement net,
les variations de la variance du P11B, et le ratio dette extérieure
rapporté au P11B. Les résultats de leurs études ont
montré que le ratio dette/PI3 et le coût d'usage du capital ont
joué un rôle significatif dans la baisse de l'investissement
privé. Celui ci a baissé de 17.2% en 1979-1980 à 13.3% en
1986-1988.
37
L'augmentation du ratio dette/PIB de 47% en 1979-1980 à
70% en 1986-1988 a expliqué plus de 70% de la chute de l'investissement
privé. L'incertitude future des politiques a joué un rôle
déterminant dans le déclin de l'investissement privé au
Maroc dans les années 80. L'augmentation nette du coût d'usage du
capital de 0 à 24%. Pendant la même période, explique aussi
à plus de 50% de l'effondrement de l'investissement privé.
? Estimation portant sur un groupe de pays
(panel)
Sen et al (2007) trouvent par rapport
à la croissance que l'effet du poids de la dette est négatif
aussi bien dans les pays d'Amérique latine (période 1970-2000)
que dans les pays d'Asie du sud (période 1982-2002).Par ailleurs,
l'impact est beaucoup plus important dans les pays d'Amérique latine par
rapport aux pays d'Asie du sud .Ces résultats ne sont pas
différents de ceux obtenus par Imbs et Ranciere (2005)
sur la base d'une autre méthodologie d'estimation.
La démarche adoptée par Cordella et Al
(2005) sur 80 pays en développement a permis d'identifier un
intervalle dans lequel le surendettement est observé. L'impact
négatif de la dette sur la croissance n'est observé ni pour des
ratios d'endettement relativement faibles, ni pour des ratios relativement
élevés. Pour les pays ayant de «bonnes institutions et
politiques», la dette commence à agir négativement sur la
croissance lorsqu'elle dépasse 15 à 30% du PIB. Toutefois, au
delà du ratio de 70 à 80%, l'effet marginal devient non
significatif .Ces seuils sont supérieurs à ceux calculés
pour les pays dans lesquels les politiques et les institutions sont
«mauvaises».
Clément. B, Bhattacharya.R et NGuyent .Q (2003)
dans leurs études sur la relation dette extérieure,
investissement publique et croissance dans 55 pays à faible revenu, ont
établit les résultats suivants :
-le stock de la dette extérieure peut déprimer
la croissance économique dans les pays à faible revenu à
travers ses effets sur l'utilisation efficient des ressources plutôt
qu'en déprimant l'investissement privé ;
-la dette extérieure affecte aussi la croissance par un
effet indirect à travers l'investissement public. Donc le stock de la
dette ne semble pas déprimé l'investissement public ;
38
-ils estiment que la dette affecte négativement la
croissance au-delà d'un seuil de 50% du PIB.
Pour ces auteurs, la réduction de la dette des pays
à faible revenu aura un impact positif sur leur croissance
économique. Ainsi, si la moitié du service de la dette est
canalisée, sans accroître le déficit budgétaire,
alors la croissance pourrait s'accélérer de 0.5 point par an.
En 2002, trois économistes du Fond Monétaire
International (FMI) à savoir, Paillot, Porson et Ricci
ont analysé la relation entre l'endettement et la croissance pour 93
pays en développement dont fait partir l'Afrique du sud, sur la
période 1972-1998, ils sont arrivés aux enseignements suivants
que l'endettement permet de financer les investissements et qui à un
impact positif sur la croissance tant qu'il est maintenu à un niveau
raisonnable, passé ce seuil critique l'accumulation de la dette risque
de freiner la croissance économique.
Ainsi, Paillot, Porson et Ricci remarquent
que l'endettement semble avoir un impact global négatif sur la
croissance lorsque la dette représente de 160 à 170% des
exportations et de 35 à 40% du PIB (en valeur nette).
Un travail effectué par Oshikoya avec
la collaboration de M'Lambo.K(2001), «
Macroéconomic factor and investment in Africa », a montré
que les variables budgétaires, la politique financière, et
monétaire, l'incertitude macroéconomique (taux d'inflation et le
taux de change) et le commerce ont eu un impact négatif sur
l'investissement privé.
Focus (1998), dans sa recherche relative
à trente trois (33) pays de l'Afrique sub-saharienne trouve
également un effet d'éviction de la dette sur l'investissement
privé.
UNECA(1996) a examiné les effets
dynamiques de la dette extérieure sur le taux d'investissement
privé en Afrique. L'article montre comment dans un pays qui
dépasse le seuil critique, l'accumulation de la dette extérieure,
développe les effets négatifs de l'investissement privé.
Les résultats de cette recherche ont montré que la plupart des
pays africains ne pourraient pas inverser la tendance durant la période
1970-1994.
Il affirme que le problème de la dette
extérieure en Afrique a conduit à l'effondrement de
l'investissement privé. Selon la conclusion de cette même
étude, le fardeau de la dette commence à affecter
l'investissement privé à partir d'un seuil critique de 33.5% de
l'accumulation de la dette par rapport au PIB. Cette étude va plus loin
en indiquant qu'au-
39
delà de la dette accumulée, le fardeau de son
service rend le problème plus compliqué et donc il est difficile
de stimuler l'investissement et par conséquent la croissance.
Elbadawi et al (1997) ont examiné
l'effet d'éviction du fardeau de la dette en utilisant des
données de panel pour un échantillon de 53 pays à faible
revenu moyen durant la période 1970-1990, dans leur
spécification, ils ont retenu essentiellement que trois variables (taux
de croissance ,le ratio service de la dette sur les exportations, le taux
d'alphabétisme approximé par le niveau du sous-
développement en capital humain, et la valeur retardée du taux
d'investissement), après l'estimation de leur modèle, ils en
déduisent que le fardeau de la dette à un effet d'éviction
sur l'investissement privé.
Deshpande (1997) trouve que le poids de la
dette exerce un effet négatif sur l'investissement dans un
échantillon de 13 pays en développement durant la période
19711991.
Ojo et Oshikoya (1995) procédant
à une analyse économétrique sur des données de
panel (68 pays, période 1970-1991) semblent aussi valider
l'hypothèse du fardeau virtuel de la dette pour les pays africains en
général. Dans la conception du modèle, ils
considèrent les variables explicatives comme le taux de croissance
réel par habitant d'une part, le taux d'investissement d'autre part, la
variable taux d'endettement extérieure est significative, quoique
faiblement dans le second cas. D'après leurs estimations, une
réduction du taux d'endettement (dette extérieure/PNB) de 10%
entrainera une augmentation du taux de croissance des économies
africaines de 0.3% et une augmentation de l'investissement de 0.4%.
Rockerbi (1994) a étudié
séparément plusieurs pays de l'Amérique latine, son
analyse montre que l'impact de l'endettement sur l'investissement privé
est généralement positif avant 1981 (sauf au Mexique), mais qu'il
se traduit fortement après la crise de 1982, sans devenir
systématiquement négatif .Par ailleurs, il montre que la
sensibilité de l'investissement aux autres déterminants de
l'investissement se modifie après la crise de l'endettement.
Une étude du FMI(1989), a
examiné le comportement de l'investissement et du taux de croissance du
P11B dans les pays pauvres et très endettés avant et après
le début de la crise de la dette extérieure. Cette étude a
d'abord trouvé que le ratio investissement sur le P11B a perdu de 10
points par rapport à son niveau de 1975-1979 et de 7 points que celui de
1980-
40
1981. Cela montre que le taux d'investissement a fortement
baissé dans les pays qui connaissent des problèmes de dettes.
Joshua Greene et Delano Villanueva(1989) ont
empiriquement étudié le comportement de l'investissement
privé dans 23 pays en dévéloppement sur la période
1975-1987. L'investissement privé comme ratio sur le PIB a
été exprimé comme une fonction du ratio
décalé de la dette extérieure sur le PIB ; le ratio
décalé du service de la dette, le taux d'intérêt
réel de dépôt ; le taux de croissance de l'indice des prix
à la consommation ; le taux de croissance décalé du PIB
réel par tête en dollars courant décalé ; et une
variable qui est le vecteur dummy.
Le poids de la dette est mesuré par les deux variables
exprimées ci-dessus, et testé sur un échantillon des
séries de données, utilisant trois équations avec
différents niveaux d'intervalle : 1975-1978, 1975-1982 et 1982-1987.
En général, toutes les trois équations
estimées se sont comportées assez bien. Les coefficients
estimés pour le poids de la dette (le stock de la dette
décalée considérer comme un ratio sur le PIB, et le
service de la dette) sont toutes les deux négatives et statistiquement
significatives à 1%.
Les conclusions de l'étude de Joshua Greene et
Delano Villanueva appuient l'idée que le poids de la dette (le
ratio élévé du stock de la dette/PIB, soit un ratio
élévé de la dette extérieure au PIB, ou les deux en
même temps) affecte négativement et significativement
l'investissement privé durant l'échantillon de périodes
considérées. Ils ont conclu aussi que durant la période de
la crise de la dette, la dette extérieure a eu de sévères
effets sur l'investissement privé plus que sur les autres
périodes (1975-1981 et 1975-1987).
Les limites de tous ses travaux tournent autour du choix des
pays inclus dans les données. Les pays en dévéloppement
sont entièrement différents en termes d'aspects économique
et socio-politique.Mais aussi, au point de vue technique, les travaux portent
sur des données de panel, mais pourtant dans tous les cas les panels
sont hétérogènes.
Toutefois, les conclusions de ses différentes
études demeurent contrastées. Il semble donc difficile de fournir
une réponse ferme et définitive concernant l'origine du fardeau
de la dette. Ceci est d'autant vrai si l'on tient compte de la forte
hétérogénéité des échantillons
retenus.
41
42
La seule source
d'hétérogénéité des panels réside
dans une constante. Cela revient à dire que la dette influence de la
même manière sur l'investissement ou sur la croissance quelque
soit le pays considéré (à revenu intermédiaire ou
faible revenu). Ces aspects différents et ses contraintes peuvent amener
à des résultats biaisés, entrainant des recommandations
spécifiques de politiques inappropriés.
Quelques études font la distinction entre PPTE et non
PPTE, c'est le cas par exemple de Chowdhury (2001), mais la
limite de travail est qu'il se contente d'une estimation linéaire.
3.2 Investissement public et Investissement
privé
Malgré la pertinence des arguments théoriques en
faveurs des investissements publics, les études empiriques
énoncent des résultats contradictoires quant aux signes de la
relation entre l'investissement privé et l'investissement public.
Ce sont d'abord les travaux d'Aschauer (1989a,
1989b) qui ont provoqué un élan considérable sur
la question de la politique publique en matière d'investissement. Dans
une série d'études controversées, il soutient que
l'infrastructure de base constituée de routes, des systèmes de
transport en commun, des aéroports est une source importante de
croissance de la productivité américaine survenue après
1973 pourrait être attribué en grande partie au ralentissement
observé dans les investissements publics.
Ces arguments ont déclenché un vaste
débat sur les conséquences d'une telle conclusion au plan de
politique économique et ont fait ressortir des questions
économétriques importantes. En faisant abstraction des critiques
économétriques, des résultats d'Aschauer ne signifie pas
que l'on peut facilement améliorer la productivité du capital et
relancé la croissance économique par les investissements publics
massifs. L'auteur soulève en faite la question centrale du
déplacement de l'investissement privé par l'investissement
public, c'est-à-dire si l'investissement public exerce t-il un effet
d'entrainement (complémentaire) ou un effet d'éviction sur
l'investissement privé.
Il est évident que la réponse à une telle
problématique à des implications importantes en matière de
politique économique. Si l'hypothèse de
complémentarité joue, les dépenses publiques
d'investissement ne sont plus simplement un prélèvement, elles
sont également
créatrices de richesses. Au contraire l'effet
d'éviction conduit l'activité du secteur public à
s'implanter sur celle du secteur privé.
A la suite des travaux d'Aschauer des
études empiriques ont alors tenté d'examiner plus explicitement
la relation entre l'investissement public et l'investissement privé
L'origine de la controverse réside sans doute dans
l'indicateur d'investissement public considéré à cet
effet, la plupart des études empiriques butent sur le manque
d'indicateur d'infrastructures satisfaisantes, et s'appuient alors sur des
données agrégées sans pouvoir opérer une certaine
désagrégation. Or l'investissement public porte sur un ensemble
hétérogène de dépenses publiques qui ne sont pas
toutes productives pour le secteur privé.
Il s'agit par exemple des dépenses en équipement
militaire, des dépenses de construction d'école, de centre de
santé ou de centre culturels, qui ne peuvent améliorer de
manière immédiate et tangible le potentiel d'offre de
l'économie.
Une désagrégation apportera un éclairage
pertinent de l'effet de l'investissement public, pensé en termes d'effet
de l'investissement directement productif et d'effet de l'investissement en
infrastructure économique et sociale.
Mais aujourd'hui assez d'études empiriques ont
trouvé des effets de l'investissement public sur celui privé.
Mais pourtant, les résultats divergent à la nature de cet impact.
Les uns ont aboutit à une complémentarité, tandis que les
autres confirment l'hypothèse de l'effet d'éviction.
Dans les pays développés, les résultats
empiriques divergent beaucoup sur cette question. Des modèles
s'inspirent du cadre conceptuel Keynésien qui estime que
l'investissement public à un effet d'entrainement sur l'investissement
privé (Gupta et al 2002). D'autres études
empiriques révèlent que l'effet dépendrait du degré
de substituabilité entre l'investissement public et l'investissement
privé (Aschauer et Berehein 1989, Barro et Dessue Herrera 1996,
Gupta et Al 2002).
Dans les pays en développement beaucoup de
résultats empiriques ont été obtenus notamment :
43
Celui de Diallo Oumar (2010) étudie le
lien entre l'investissement public et l'investissement privé en
Côte d'ivoire (effet d'éviction ou effet d'entrainement) sur la
période 1970-2008.Pour mener son étude, il utilise le
modèle à correction d'erreur dont les variables retenues sont
essentiellement : l'investissement privé, le PIB réel, le
crédit au secteur privé en terme réel, le taux du
déficit budgétaire en terme réel, la dette
extérieure. En définitive, il ressort que l'investissement public
à un effet positif et significatif sur celui privé.
Autrement dit toute augmentation de 1% de l'investissement
public entraine une hausse de l'investissement privé de 0.52%, ce qui
confirme de sa part l'existence d'un effet d'entrainement entre
l'investissement public et l'investissement privé.
S'agissant de Ouattara (2004), trouve une
relation positive entre l'investissement privé et l'investissement
public pour le Sénégal, il ressort un effet d'entrainement de
l'investissement public sur celui privé.
Antérieurement, Ashipala et Haimodi (2003)
ont établit sur la base des tests de causalité une
complémentarité entre l'investissement privé et
l'investissement public pour la Namibie, l'Afrique du sud et le Botswana.
Peira (2001), a fourni également une
illustration très instructive quant à la nature de la relation
entre l'investissement privé et l'investissement public. En raisonnant
d'une part au niveau agrégé, l'auteur trouve une relation de
complémentarité entre ces deux types d'investissement. En
procédant d'autre part à une désagrégation des
investissements privé et public, il ressort que dans un tiers des cas
l'investissement public freinent l'investissement privé.
Pour Camara (1998), dans le cas du Mali,
démontre une certaine complémentarité entre
l'investissement privé et l'investissement public lesquels ont
exercé un effet positif et significatif sur l'activité
économique sur la période de 1980-1996. Traoré
(2001) aboutit à des résultats similaires.
Les auteurs Blejer et Khan en 1984 ont
établi le modèle de l'investissement privé qui comprend
quatre équations. La première constitue l'équation de
départ, à la quelle les auteurs ajoutent successivement des
variables jusqu'à obtenir quatre équations.
44
Le modèle ici développé est une variante
du modèle de l'accélérateur flexible, adapté pour
incorporer quelques caractéristiques institutionnelles et structurelles
des économies en dévéloppement. Les quatre
équations du modèle ont été estimées pour 24
pays en dévéloppement sur la période 1971-1979.
Pour la première équation l'investissement brut
privé est fonction des mouvements cycliques du revenu, de la variation
du crédit réel bancaire, de l'investissement du secteur public,
de la formation brute du capital fixe privée.
Dans la deuxième équation on trouve les
mêmes variables explicatives que dans la première équation,
mais auxquelles on a ajouté la variation de l'investissement du secteur
privé.
La troisième équation, on retrouve les
mêmes variables de la deuxième équation, plus une autre
variable représentant l'investissement public en infrastructure.
Quant à la quatrième équation en plus des
variables de la deuxième équation, s'y ajoute une autre variable
qui représente l'investissement espéré.
Les résultats obtenus après les régressions
sont les suivants :
1. Avec les quatre équations, il apparaît que la
réponse de l'investissement privé aux mouvements cycliques reste
incertaine. En effet, même si le coefficient de la variable qui mesure
l'influence cycle est significativement différent de zéro au
seuil de confiance de 5% dans la première équation, il est
cependant peu significatif dans les trois autres.
2. l'effet de l'investissement public global obtenu à
partir de la première équation n'est pas significatif.
Cependant dès que l'on décompose cet
investissement public en investissement public infrastructurel et non
infrastructurel, l'analyse devient intéressante. En effet, avec la
troisième équation, on observe que la composante tendancielle de
l'investissement public réel exerce une influence positive sur
l'investissement privé réel, tandis que les écarts
à ce trend ont un effet négatif. Cela correspond bien à
l'hypothèse selon laquelle les investissements du secteur public
à long terme(ou infrastructurels) sont complémentaires à
l'investissement privé, alors
45
que les autres types d'investissement public tendraient
à se substituer à l'investissement productif privé (effet
d'éviction de l'investissement privé par l'investissement
public).
3. Dans les quatre équations, l'investissement
privé réagit fortement et positivement aux variations de la
production réelle. On trouve en outre, dans les quatre équations,
des liens statistiquement significatifs entre les paramètres de la
politique du crédit et la formation de capital privé.
Malgré que tous les résultats confirment la
présence d'un effet positif de l'investissement public sur
l'investissement privé, mais pourtant on ne manque pas de souligner que
d'autres recherches trouvent le contraire. C'est le cas notamment des auteurs
comme :
Tukeren. A (2004) fait une étude dans
25 pays en développement et identifie 8 pays où l'investissement
public entraine l'investissement privé. L'effet d'éviction reste
élevé et significatif dans 11 pays, alors que dans 6 autres aucun
effet significatif n'est ressorti. Un effet d'éviction à
été mis en évidence par Kamgnia et Touma (2002)
pour le Burkina et le Cameroun.
Were (2001) a montré dans son
étude au Kenya que l'investissement public évince
l'investissement privé quoique son coefficient ne soit pas
statistiquement significatif.
Dans le cas de la Tunisie, Talb. Mousson (1996)
estime que l'investissement des administrations et des entreprises
publiques à une influence positif sur le secteur privé. Il faut
donc plusieurs années pour construire par exemple des routes et des
aéroports, donc cela demande un certain temps pour que le secteur
privé puisse utiliser ces infrastructures et ce délai est
estimé par les auteurs à trois ans (3ans).
Pour Fani(1994), l'élasticité
du taux d'investissement privé par rapport à l'investissement
public serait comprise entre 0,46 et 0,62 dans les pays de l'ACP (l'Afrique,
caraïbe et pacifique) pays majoritairement africains.
Un autre travail pionnier, est celui de Greene,
Villanueva « Private Investment in Developpin Countries »
(1991).Ces deux ont cherché à déterminer les facteurs qui
incitent le plus les investisseurs à investir d'avantage. En utilisant
les techniques de l'économétrie des données de panel sur
un ensemble des 23 pays en developpement, ils ont pu établir des
46
relations positives entre l'investissement privé et
l'investissement public, tandis que le taux d'inflation et la charge de la
dette ont des effets négatifs.
Dans le cadre des travaux de la
CEMAFI5, Mohamed Raja et Al, ont
cherché à déterminer les effets de l'investissement public
sur l'investissement privé selon deux étapes. La première
en utilisant les méthodes de cointégration et de Granger
causality, ils ont pu conclure que ces deux variables n'étaient pas
cointégrées et qu'il n'y avait aucun lien de causalité
entre eux. La seconde consistait en l'estimation de cette relation par la MCO
des séries stationnaires. Les résultats montrent une relation
négative non significative entre l'investissement privé et
l'investissement public. En somme, les deux étapes et à travers
les différents tests économétriques ont rejeté
l'existence d'un effet négatif ou positif de l'investissement public sur
l'investissement privé et inversement.
Néanmoins d'autres études ont aboutit à
l'influence d'autres variables sur l'investissement privé. C'est le cas
par exemple de Faruqee(1999), de Hadji Michael et de Ghura (1995).
Ces études menées sur l'Afrique sub-saharienne ont
signalé des effets négatifs du taux de change réel et des
termes de l'échange sur l'investissement privé.
Certains auteurs comme Marion(1999) à
travers son étude sur quarante six (46) pays en développement
durant la période de 1970-1992, MBanga et Sikod (2001)
au Cameroun ont obtenu les résultats similaires.
Latif Dramani, et Oumy Laye (2008), cherchent
les déterminants de l'investissement privé au
Sénégal, en utilisant la technique VAR structurel sur la
période 1980 à 2004. Leur analyse s'effectue sur des
sous-périodes (période PAS, période de dévaluation,
et la période de l'alternance).
Après leur étude, ils estiment que sur la
période PAS, le climat des affaires était le déterminant
principal de l'investissement privé. Avec l'avènement de la
dévaluation en 1994, on assiste à un retournement de tendance de
l'investissement privé et l'investissement public devient
préponderant.Toutefois, c'est l'alternance qui marque de façon
décisive la rupture de tendance, sur cette période les
dépenses publiques sont déterminants.
5 CEMA : centre d'étude en Macroéconomie et
Financière internationale.
47
Après le long parcours sur les revues théorique
et empirique antérieures qui ont aboutit à des convergences et
divergence de point de vue, nous articulons la suite de notre étude sur
la modélisation de l'investissement privé au
Sénégal.
Chapitre 3 : Modélisation de l'investissement
privé
48
Il s'agira dans ce chapitre de définir un cadre
analytique permettant de rechercher l'impact de la dette publique sur
l'investissement privé au Sénégal grâce aux
informations tirées de la revue de la littérature. Ainsi, nous
allons procéder en premier lieu à la spécification du
modèle, ensuite les résultats et interprétations, et enfin
les recommandations de politique économique.
Section 1 : Spécification du modèle
La démarche méthodologique met en exergue, la
présentation du modèle, les sources de données, les
techniques d'estimation des paramètres.
1.1 Présentation du modèle
Pour vérifier les hypothèses de cette
étude, nous avons identifié une variété de
variables explicatives provenant de différents travaux empiriques. Par
ailleurs, il ne s'agit pas de reprendre en intégralité toutes les
variables détectées dans le cadre des différentes
études. Toutefois, nous prenons en compte celles qui ressortent l'effet
seuil et aussi celles qui mettent en évidence les réalités
économique et financière de notre étude au
Sénégal. Le modèle ainsi adapté doit
vérifier les hypothèses préalables de notre
étude.
Nous supposons que :
1. l'investissement privé est une fonction
décroissante de la dette extérieure à partir d'un certain
seuil qui est traduit par le ratio (dette extérieure publique au
carré sur le PIB),
2. l'investissement privé est une fonction croissante
de l'investissement public.
La forme implicite du modèle se présente comme suit
:
IPr =
f(IPu,PIB,DET,DET2,TE,TIN,CE)
(+) (+) ( +) (-) ( ?) (-) (+)
Avec :
49
IPr : le taux d'investissement privé
IPu : le taux d'investissement public ;
PIB : le taux de croissance du produit
intérieur brut en volume ;
DET : ratio de la dette extérieure
publique sur le produit intérieur brut ;
TE : les termes de l'échange ;
TIN : le taux d'intérêt
réel
CE : le ratio crédit à
l'économie sur le produit intérieur brut.
Les signes(+) (-) et ( ?) sous chaque variable indiquent
l'impact attendu de la variable considérée sur l'investissement
privé.
La forme explicite du modèle retenue est la suivante :
???????? = ??0 + ??1???????? +
??2???????? + ??3???????? +
??4?????????? + ??5?????? +
+??6???????? + +??7?????? +
???? (1)
Cette équation exprime la relation d'équilibre de
long terme de l'investissement privé. ??0, est la constante, ?? le terme
d'erreur.
??1 , ??2, ??3, ??4, ??5, ??6, ??7, représentent
respectivement les différents coefficients de long terme du taux
d'investissement privé par rapport au taux d'investissement public, au
taux de croissance produit intérieur brut en volume, à l'encours
de la dette extérieure publique sur le PI3, à l'encours de la
dette extérieure au carré sur le PI3 traduisant l'effet seuil, au
terme de l'échange, au taux d'intérêt réel, et au
crédit à l'économie.
Définition des variables
IPu : le taux d'investissement
public a un effet ambigu sur l'investissement privé. En effet,
l'investissement public peut compléter et soutenir l'investissement
privé d'un côté, et de l'autre côté, il peut
bloquer l'investissement privé en se substituant à des projets
privés. Pour notre cas, on s'attend à un effet positif.
PIB : le taux de croissance du
produit intérieur brut en volume a une relation positive avec
l'investissement privé qui tient son fondement du modèle de
l'accélérateur flexible sous
50
l'hypothèse de l'existence d'une relation fixe entre le
stock de capital désiré et le niveau de la production. Le signe
attendu sera positif.
DET : le ratio de l`encours de la
dette extérieure publique sur le PIB. Il permet de distinguer deux
effets :
-d'un côté, et suivant certains auteurs,
l'endettement peut encourager l'investissement privé si :
? Il permet une entrée de devises nécessaires
à assurer le bouclage de paiement ;
? Il draine des capitaux étrangers disponibles pour
pallier à l'insuffisance de l'épargne nationale ;
? Il contribue au soutient de l'activité
économique tant dans le pays emprunteur que dans le pays préteur
;
? Il est une occasion nécessaire pour les banques
d'étendre leurs activités ;
-de l'autre côté, une dette extérieure
élevée peut être une source d'incertitude
macroéconomique.
TE : les termes de l'échange,
cette variable peut sur le plan théorique, exercer un effet positif sur
l'investissement privé. Toute fois, l'ouverture devrait conduire
à plus de concurrence sur le marché local et par
conséquent à des investissements plus élevés
susceptibles de mettre à niveau le tissu productif du pays et de
permettre une forte présence des entreprises locales sur les
marchés étrangers.
Par ailleurs, une période transitoire au cours de
laquelle la libéralisation commerciale peut compte tenu des coûts
d'ajustement générer une contraction de l'investissement
privé. C'est pourquoi, l'effet est ambigu.
TIN : le taux d'intérêt
réel, il affecte négativement l'investissement privé, ou
la théorie néoclassique qui stipule que l'augmentation du taux
d'intérêt augmente le coût du capital et décourage
ainsi l'investissement privé. Le signe sera négatif.
CE : le ratio du crédit
à l'économie sur le PIB, c'est une importante source de
financement des investissements privés dans les pays en
développement. L'idée de base est que la disponibilité des
fonds prêtables doit affecter les décisions d'investissement,
quelque soit le coût du capital, l'effet sera positif.
1.2 Source des données
51
Les données qui sont utilisées pour cette
étude, sont essentiellement des données secondaires. Les
données annuelles proviennent des Institutions internationales (le FMI
et la Banque Mondiale), sous-régionale (la BCEAO) et nationales (Agence
Nationale de la Statistique et de la Démographie, et de la Direction de
Prévision et des Etudes Economiques de Dakar). Il s'agit ainsi des
séries chronologiques qui couvrent la période 1980-2009, soit 30
observations.
1.3 Techniques d'estimations des paramètres
Les variables de notre modèle ne sont pas toutes
stationnaires (tableau n°7). Nous allons passer par un modèle
à correction d'erreur noté en anglais Error correction
Modèle (ECM). L'estimation des paramètres se fera par la
méthode du moindre carré ordinaire (MCO).
Nous allons procéder à des étapes suivantes
:
-identification de l'ordre d'intégration des variables
(stationnarité des variables) ;
-test de cointégration des variables du modèle ;
-estimation de la relation de long terme du modèle par les
MCO ;
-estimation de la relation de court terme ou du MCE par les MCO.
1.3.1 Analyse de la stationnarité (test de
racine unitaire)
Lorsqu'on utilise des données temporelles, il est
primordial qu'elles conservent une distribution constante dans le temps. Ce
concept de stationnarité doit être vérifié afin
d'éviter des régressions factices pour lesquelles les
résultats pourraient être significatifs, alors qu'ils ne le sont
pas. Si une série est non stationnaire, la différencier peut la
convertir en série stationnaire. Afin de vérifier la
stationnarité des variables, le test de Phillip et Perron(PP) est
utilisé.
Le principe du test de PP consiste à vérifier
l'hypothèse nulle de stationnarité contre l'hypothèse
alternative de stationnarité en niveau, en différence
première ou en différence seconde par comparaison à la
valeur absolue de la valeur critique de Mc Kinnon lue notée en anglais
Critical value(CV), au seuil de probabilité de 5%.
52
-Si par contre |PP| < |CV| en niveau, on accepte
l'hypothèse nulle de stationnarité, la variable
considérée n'est pas stationnaire ;
-Si par contre |PP|= |CV| en niveau, on accepte
l'hypothèse alternative de stationnarité, donc la variable est
stationnaire.
1.3.2 Test de cointégration
Le test de cointégration permet d'identifier la nature
de la relation existante entre les variables par la détection d'une
éventuelle présence de vecteurs de cointégration.
Lorsque toutes les variables du modèle sont
stationnaires, le test de cointégration et la méthode à
correction d'erreur (estimation à court terme) ne s'imposent pas.
Si toutes les variables ne sont pas stationnaires et ont le
même ordre d'intégration, il faut faire l'estimation à long
terme et ensuite le test de cointégration par les résidus (Engle
et Granger) et terminer par la relation de court terme.
Par contre, si les variables ne sont pas stationnaires et ont
un ordre d'intégration différent. Autrement dit, si au moins une
variable du modèle considéré est stationnaire alors on
peut passer par le test de cointégration de Johansen sur les variables
pour ensuite faire l'estimation à long terme, suivi de l'estimation
à court terme.
Dans le cas d'espèce, il sera question de variables non
stationnaires et donc l'ordre d'intégration est différent. Dans
ce cas nous privilégions le test de Johansen.
Son principe est basé sur la comparaison du ratio de
vraisemblance noté LR à la valeur critique notée (CV).
-Si LR<CV, on accepte l'hypothèse nulle de
cointégration, c'est-à-dire les variables ne sont pas
cointégrées.
-Si LR= CV on accepte l'hypothèse de cointégration
des variables.
53
1.3.3 Estimation du modèle
L'estimation de ce modèle, par la méthode des
moindres carrées ordinaires (MCO) fournira une explication
limitée de l'impact de la dette publique sur l'investissement
privé au Sénégal pour plusieurs motifs. Les
propriétés structurelles de long terme de la relation entre la
variable dépendante et les variables explicatives ne sont guère
meilleures si les séries qui décrivent les variables ne sont pas
stationnaires dans le temps. C'est ainsi que Granger et Newbol ont
montré que si la spécification du modèle comporte une
variable qui suit une marche au hasard, alors la régression sera
fallacieuse.
Dans cette étude, nous allons adopter l'estimation du
modèle à correction d'erreur (MCE) en deux étapes
c'est-à-dire celui de Granger. Ce modèle permet de
réconcilier, dans un même cadre le comportement de court et de
long terme qui sont calculés sur des horizons considérés
à priori antinomiques. Le coefficient de correction d'erreur doit
être négatif et significatif pour la validation du MCE, il
représente une force de rappel vers l'équilibre de long terme.
Etape1 : Estimation de la relation de long terme par les MCO
Cette équation est représentée par la relation (1)
ci-dessus. Etape 2 : Estimation de la relation de court terme ou le MCE
DIPr = ac, + a1DIPUt + a2DPIBt
+ a3DDETt + a4DDET2t + a5DTINt +
a6DTEt + a7DCEt + a8ERREUR(-1)t
+Et
D= représente la différence
première.
a1 , a2 , a3, a4 , a5 , a6, et a7 ,
représentent respectivement les différents
coefficients de court terme du taux d'investissement privé par rapport
au taux d'investissement public, au taux de croissance du produit
intérieur brut en volume, à l'encours de la dette
extérieure publique sur le PIB, à l'encours de la dette
extérieure au carré sur le PIB traduisant l'effet seuil, au terme
de l'échange, au taux d'intérêt réel, et au ratio du
crédit à l'économie sur le PIB.
a8 , représente le
coefficient de correction d'erreur, il doit être inferieur à
l'unité et négatif. Ce coefficient indique la vitesse
d'ajustement de l'investissement privé pour retourner à
l'équilibre de long terme suite à un choc.
1.3.4 Signification des paramètres
estimés
54
Dans l'estimation des paramètres des modèles, le
degré de significativité des variables a été
établi par les critères ci -dessous :
1°) Critères économiques : il s'agit des
tests d'hypothèse de la théorie économique par rapport au
degré de signification des paramètres estimés, et le sens
de leurs effets ;
2°) Critères statistiques : ce sont les
indicateurs et les tests statistiques standards suivants :
-le coefficient de détermination(R2) pour
apprécier la qualité de l'ajustement entre les variables
indépendantes et les variables explicatives ;
-la statistique de student pour le degré de
significativité de chacune des variables explicatives du modèle
;
- la statistique de Fisher (F-statistique) pour
apprécier le degré de significativité globale du
modèle ;
3°) Critères économétriques : ce
sont des tests d'hypothèses dits stochastiques (examen des
résidus) et les tests d'hypothèses structurelles sur les
variables explicatives et leur indépendance, ce sont notamment :
-la statistique de Durbin-Watson (DW) ou le h de Durbin pour
étudier l'autocorrélation des erreurs ;
-le test de Jarque-Bera(JB) pour savoir si le résidu du
modèle suit une loi normale ;
-le test de White pour tester l'existence de
l'hypothèse d'homocedasticité des erreurs ; -le test de Ramsey
pour la spécification du modèle ;
-le test de Cusum et Cusum carré pour apprécier
la stabilité des coefficients du modèle pour des fins de
prévision.
Section 2 : Résultats et
Interprétations
Dans cette section nous allons présenter les
résultats de l'estimation et enfin donner quelques
interprétations des résultats obtenus.
2.1 Analyse préliminaire des résultats
55
Dans cette partie nous procédons à une analyse
des donnés et une présentation des résultats de
l'estimation.
2.1.1 Stationnarité des séries
Au regard de notre modèle, le test de
stationnarité prouve que toutes les variables ne sont pas
stationnaires. Les variables que sont le taux d'investissement
privé, le taux d'investissement public, la dette extérieure sur
P113, le ratio dette au carré sur le P113, le taux de croissance P113 en
volume, le terme de l'échange, le crédit à
l'économie sont intégrées de premier ordre. Par contre,
seule la variable taux d'intérêt réel est stationnaire
à niveau.
Tableau 7: résultat du test de racine
unitaire de Phillip Perron (PP)
Variables
|
Niveau
|
Différence 1èré
|
Ordre
d'intégration
|
PP
Calculée
|
CV lue à 5%
|
PP
Calculée
|
CV lue à 5%
|
IPr
|
-
|
-
|
-5,8702
|
-2,9705
|
I(1)
|
IPU
|
-
|
-
|
-7,129
|
-3,5796
|
I(1)
|
PIB
|
-
|
-
|
-4,4600
|
-2,9705
|
I(1)
|
DET
|
-
|
-
|
-4,5830
|
-2,9705
|
I(1)
|
DET2
|
-
|
-
|
-4,5757
|
-2,9705
|
I(1)
|
TIN
|
-3,9175
|
-2,9665
|
-
|
-
|
I(0)
|
TE
|
-
|
-
|
-5,2122
|
-2,9705
|
I(1)
|
CE
|
-
|
-
|
-4,8143
|
-2,9705
|
I(1)
|
2.1.2 Cointégration des variables : test de
Johansen
L'analyse du test de cointégration de Johansen
précise la présence de sept(7) vecteurs de cointégration.
Cependant, les variables concernées le LR est supérieur au CV.
Les variables du modèle étant non stationnaires et
cointégrées d'où il convient de procéder à
une estimation du modèle à correction (MCE).
56
Tableau 8: test de cointégration de
Johansen
Data : 12 /04/2011 Time : 12 :30
|
Sample : 1980 2009
|
Included observations : 28
|
Test assumption : Linear deterministic trend in the data
|
Séries : IPr IPU PIB DET DET2 TIN TE
CE
|
Lag interval : 1 to1
|
Likelihood 5 Percent 1 Percent
Hypothesized
Eigen value (Es) Ratio Critical Value Critical Value
NO. Of
|
0.965931
|
288.4794
|
156.00
|
168.36
|
None **
|
0.897753
|
193.8575
|
124.24
|
133.57
|
At most 1 **
|
0.813359
|
130.0072
|
94.15
|
103.18
|
At most 2 **
|
0.667960
|
83.00735
|
68.52
|
76.07
|
At most 3 **
|
0.493615
|
52.13740
|
47.21
|
54.46
|
At most 4 *
|
0.421175
|
33.08455
|
29.68
|
35.65
|
At most 5 *
|
0.415678
|
17.77539
|
15.41
|
20.04
|
At most 6 *
|
0.092926
|
2.730890
|
3.76
|
6.65
|
At most 7
|
*(**) denotes rejection of the hypothesis at 5% (1%) significance
level
|
LR. test indicates 7 cointegating equations at 5%
significance level
|
2.1.3 Résultats de l'estimation
Les résultats de stationnarité et de
cointégration nous ont permis d'utiliser un modèle à
correction d'erreur. Pour cela, nous avons tenu compte de l'estimation en deux
étapes d'Engle et Granger. La première estimation concerne la
relation de long terme et la seconde celle de court terme ou le modèle
à correction d'erreur.
-Estimation de la relation de long terme de
l'investissement privé
IPrt= -112,12 +0,89IPut + 0,09PIBt +0,057DETt -
0,050DETt2 -2,9TINt +1,01TEt +0,11CEt +åt
(-1,85) (2,75) (3,19) (2,81) (-3,00) (-2,54) (2,17)
(1,41)
R2= 0,98 n=30 (.)= t de student DW=1,97
Pro(Fisher)=0,00000 Seuil D=57% du PIB
|
Au vue de l'encadrer ci-dessus, on signale que 98% des
fluctuations de l'investissement privé au Sénégal sont
expliquées par les variables telles que : l'IPU, le PIB, le DET,
DET2, TIN, CE et TE.
57
En effet, les résultats de l'estimation de la relation
de long terme signalent la significativité globale du modèle car
la probabilité de Fisher(0,0000) est inferieure à 5%. Les tests
de Durbin-Watson, de Ramsey, de White et de stabilité de Cusum sont
satisfaisants. Autrement dit pas de problème d'autocorrélation,
ni de spécification, ni d'hétéroscédacité
des erreurs (toutes les probabilités sont supérieures au seuil de
5%) et en fin ni d'instabilité du modèle. Cependant, le seuil
d'endettement extérieur est fixé à 57 % du PIB
-Estimation de la relation de court terme ou le
modèle à correction d'erreur
dIPrt= 8,55 +0,87dIPut + 0,04dPIBt +0,08dDETt- 0,42dDETt2
-2,4dTINt +0,23dTEt +0,1dCEt -0,56Resid (-1)+ åt
(2,81) (1,30) (1,69) (1,36) (-1,40) (-2,91) (2,16) (1,51)
(-2,41)
R2=0 ,78 DW=1,92 Prob(F)=0,0008 n=30 (.)= t de
student d=différence première
|
Nous remarquons que le coefficient associé à la
force de rappel (-0,56) est négatif et significativement
différent de zéro au seuil de 5% (son t de student en valeur
absolue=2,41>2,04).Il existe donc un mécanisme à correction
d'erreur, autrement dit, à long terme les déséquilibres
entre l'investissement privé et les autres variables du modèle se
compensent de sorte que l'investissement privé et chacune des variables
ont des évolutions communes.
Ainsi, les chocs sur l'investissement privé au
Sénégal se corrigent à 56% par effet de « feed back
», en d'autre terme un choc constaté au cours d'une année
est entièrement
résorbé au bout d'une année et 9 mois ( 1
0,56 = 1,78 année).
Les résultats de l'estimation de la relation de court
terme signalent la significativité globale du modèle car la
probabilité de Fisher(0,0008) est inferieure à 5%. Les tests de
Ramsey, de White et de stabilité de Cusum sont satisfaisants. Autrement
dit pas de problème d'autocorrélation,
d'hétéroscédasticité, ni de spécification
(toutes les probabilités sont supérieures au seuil de 5%) et
enfin ni d'instabilité du modèle.
2.2 Interprétations des resultats
A ce niveau, il s'agit de faire une interprétation des
signes des résultats obtenus sur les deux modèles de notre
étude.
? Investissement public et investissement
privé
58
La variable taux d'investissement public, son coefficient est
positif et statistiquement significatif au seuil de 5% à long terme et
non significatif à court terme. En effet, une hausse du taux
d»investissement public de 1% entraine une augmentation du taux
d'investissement privé de 0,82 % à long terme. Ce résultat
confirme notre hypothèse qui stipule que l'investissement public
influence positivement l'investissement privé au
Sénégal.
Toutefois, ce résultat montre que l'Etat
Sénégalais depuis les élections de 2000, à mis en
place des politiques d'amélioration et de réalisation des
infrastructures qui étaient considérées auparavant comme
de mauvaise qualité. Cette réalisation a permis de
décongestionner aussi rapidement que possible Dakar et les Zones
industrielles.
Cependant, l'investissement public dans les pays en
développement est supposé être une activité
complémentaire et un volant pour l'investissement privé. Cette
théorie est aussi vérifier pour les pays qui sont
caractérisés par un niveau faible d'infrastructures de base
(système de transport, d'électricité, de communication,
d'éducation...).Ouattara(2004) a également
confirmé cet effet de complémentarité dans son
étude sur le lien entre l'investissement public et l'investissement
privé au Sénégal.
C'est pourquoi, dans les pays en développement les
dépenses publiques d'investissement doivent être dirigées
vers les secteurs ou elles ne compromettraient pas le développement du
secteur privé. C'est en sens que, lors de la mise en place des
programmes d'ajustement structurel, les pays membres de l'espace UEMOA dont le
Sénégal, ont entrepris des politiques de privatisations de
certaines entreprises et libéraliser l'économie. Aujourd'hui, les
dépenses d'investissement (pour la réalisation des biens publics)
sont orientées dans les domaines non-marchand (surtout les
infrastructures de transport, d'électricité...), pour donner
l'élan au secteur privé.
? le Produit intérieur brut et l'investissement
privé
Le coefficient du taux de croissance PIB en volume est positif
et statistiquement significatif au seuil de 5% à long terme et de 11%
à court terme. Ce résultat nous pousse à conclure que
l'investissement privé au Sénégal est positivement
lié au revenu (PIB). Cette thèse rejoint la théorie du
principe de l'accélérateur, qui a démontré que
l'investissement a une relation positive avec la variation du revenu, mais
également du revenu. En effet, une
59
augmentation du revenu(PIB) de 1% débouche sur une
hausse du taux d'investissement privé de 0,97% à long terme et de
0,4% à court terme.
? La dette extérieure et l'investissement
privé
Le ratio dette extérieure sur le PIB affecte
positivement l'investissement privé à partir d'un certains seuil,
cela signifie que les flux de dette extérieur permet de pallier à
l'insuffisance des ressources domestiques et aussi de réaliser
l'investissement et ou d'importer des équipements nécessaires
à la production.
Cependant, l'effet reste positif jusqu'au seuil de 57% du PIB,
au-delà de cette limite, il sera considéré insoutenable,
autrement dit affectera négativement l'investissement privé.
Cette conclusion a été confirmée par
A.Maghyereh, Omet .G et Kalaji.F (2002), dans leur recherche
sur la Jordanie. Ils aboutissent à l'existence d'un seuil optimal de la
dette extérieure. L'existence de cette relation positive entre la
croissance et la dette extérieure dépendent d'un certain seuil,
qui correspond dans leur étude à 53% du PIB. C'est à dire
si la dette extérieure excède ce seuil, son impact sur la
croissance économique jordanienne devient négatif et
statistiquement significatif. C'est à partir de là qu'ils
montrèrent que, si la dette extérieure augmente de 50 à
100% du PIB alors la croissance baisse de 7.4%.
Ce résultat vérifie l'une de nos
hypothèses de départ qui postule que la dette extérieure
publique influence négativement l'investissement privé à
partir d'un certain seuil. Nous pouvons conclure que toute augmentation
au-delà de ce seuil comme l'existence d'un fardeau virtuel de la dette
qui réduirait l'incitation à investir du pays. Car les
investisseurs sénégalais et étrangers considèrent
ce fardeau élevé de la dette comme une taxe future sur leurs
revenus.
La majeure partie de ces investisseurs sont essentiellement
constitués par un groupe d'entrepreneurs modernes et des investisseurs
étrangers capables d'apprécier le degré d'endettement du
pays et anticiper ces conséquences sur l'activité
économique. C'est pourquoi une politique d'endettement viable capable de
maîtriser la dette pour éviter de dépasser ce seuil serait
judicieuse pour une bonne croissance du Sénégal.
? Le taux d'intérêt réel et
l'investissement privé
60
La variable taux d'intérêt réel influence
l'investissement privé aussi bien à long terme et à court
terme. En effet, une hausse de 1% du taux d'intérêt réduit
l'investissement de 2,99 % à long terme et de 2,41 % à court
terme. Cette conclusion est une validation de celle de la théorie
keynésienne.
Ainsi, le secteur financier Sénégalais, qui
occupe la deuxième place au sein de l'UEMOA, après celui de la
Côte d'Ivoire, avec 20 banques en 2009 et plus de 25% des actifs du
système financier ne parvient pas toujours à répondre aux
nombreuses sollicitations surtout des PME.
Entre 2004 et 2008, le taux d'intérêt moyen sur
les prêts a été de 12,15%, cela prouve que ce taux est le
plus élévé au Sénégal qu'en Côte
d'Ivoire, Tunisie, l'Afrique du sud et la plupart des pays de l a CEDEAO. En
2009, les écarts de taux c'est-à-dire la différence entre
le taux d'intérêt sur les prêts et le taux
d'intérêt sur les dépôts étaient de 11,10%
soit près de quatre fois plus élévé qu'en Tunisie
et en Afrique du Sud. Ce qui pourrait expliquer l'effet négatif sur
l'investissement privé au Sénégal.
? Les termes de l'échange, le crédit
à l'économie et l'investissement privé
La variable crédit à l'économie a un
effet positif et moins significatif seulement à 19% à court terme
et non significatif à long terme. Cette idée a été
validée par Khan. En effet, au cours de la période 2008, dans le
rapport de la BCEAO, les grandes entreprises ont bénéficié
de 88,1% des prêts alors que la part des entreprises de taille moyenne
n'a été que de 6,7% sur un taux de refinancement de
l'économie qui peine à dépasser 24 %.
Un autre facteur est la surliquidité des banques au
Sénégal (forte part des dépôts à vue dans le
passif des banques) et d'autre part la faiblesse du crédit
accordé aux PME qui créent plus d'emplois que les secteurs tels
que le commerce, le tourisme qui en bénéficient de plus que les
autres secteurs. Par contre, toute politique visant à une
amélioration du crédit octroyé aux PME serait porteuse de
croissance.
Tandis que le coefficient des termes de l'échange
indique un signe positif et significatif au seuil de 5% à long et
à court terme. En effet, toute amélioration des termes de
l'échange de 1% conduit à une augmentation du taux
d'investissement privé de 1,01% à long terme et de
61
0,23% à court terme. Ce résultat dénote
les effets positifs de la dévaluation de 1994, qui a permis une
amélioration des termes de l'échange du Sénégal.
Section 3 : Recommandations de politiques
économiques
Nous venons d'établir à travers les
résultats économétriques que l'investissement privé
est influencé positivement par les variables, investissement public,
produit intérieur brut, termes de l'échange et crédit
à l'économie. Par contre, le taux d'intérêt
réel exerce une influence négative sur l'investissement
privé, mais aussi la dette extérieure influence
négativement l'investissement à partir d'un certain seuil.
Ces résultats que nous venons d'obtenir, nous
permettent de tirer un certains nombres d'implications en terme de politiques
économiques parmi lesquelles nous avons :
-la politique en matière d'investissement public ;
- la politique d'offre
-la politique de gestion de la dette;
-la politique de promotion du secteur privé ;
-et enfin la politique de diversification de l'offre et des
produits à l'exportation.
? La politique en matière d'investissement
public
Notre étude a conclu l'existence d'un effet de
complémentarité entre l'investissement public et l'investissement
privé au Sénégal. Nous suggérons des mesures
permettant de renforcer d'avantage la relance des dépenses
d'investissement public afin de stimuler l'investissement privé.
Pour ce faire, les investissements publics doivent être
orientés et ciblés afin qu'ils continuent de jouer son rôle
de complémentarité ou de support à l'investissement
privé. Cela suppose une intervention de l'Etat doit être
dirigé dans les dépenses d'investissement ayant des effets
à court et à long terme comme l'éducation, la
santé, les infrastructures de bases (routes, chemin de fer, installation
rurale hydraulique...).
62
Ce rôle crucial des infrastructures publiques a
été d'ailleurs reconnu par le NEPAD6, un autre accent
particulier devrait être mis sur la question de l'efficience de ces
investissements notamment dans les méthodes de passation de
marché public et le contrôle d'exécution, en évitant
des pratiques de corruption.
Par ailleurs, l'investissement pourra jouer un rôle
très fort dans la réalisation de la réduction des
disparités de développement économique et social entre les
régions. L'Etat doit aussi orienter sa politique d'investissement dans
les régions les moins dépourvues de capital d'infrastructures,
cela nécessitera une analyse des besoins aux regards de la
spécificité régionale. Car la façon dont sont
définis les besoins en infrastructure de développement, de
même que leur nature ont des implications directes sur ce qui sera
construit, mais également sur les investissements qui sont
consacrés.
Toutefois, le choix d'emplacement des investissements
productifs peut avoir un effet sur la rentabilité économique et
sociale du secteur privé.
Cependant, au regard de la mondialisation, un autre
élément important est le capital qui doit désormais
être pris en compte dans la réalisation des investissements
publics. Dès lors que le capital humain constitue l'un des principaux
facteurs déterminants des investissements étrangers
s'avère vrai, les décideurs publics désormais doivent
s'investir dans le domaine de la formation professionnelle et technique.
C'est-à-dire ils doivent consacrés les dépenses
d'investissement dans l'expansion des ressources humaines plus
précisément à travers les politiques d'éducation et
de formation capable d'entrainer une meilleure adéquation entre la
formation et l'emploi .
Enfin, l'état doit poursuivre sa politique de
désengagement dans le secteur productif, cela lui permettra
d'éviter de concurrencer le secteur privé, auquel il doit donner
l'opportunité de jouer pleinement son rôle.
? la politique d'offre
Nous avons remarqué dans l'estimation qu'une hausse du
produit intérieur brut influence positivement l'investissement
privé à court et à long terme au Sénégal.
Donc toute recommandation de politique, doit être orienté dans le
sens d'accroître la production.
6 NEPAD : Nouveau programme de Partenariat Africain pour Le
Développement
63
64
En effet, il s'agira essentiellement de la bonne gestion
macroéconomique et le renforcement de la capacité de production
de l'économie. Ce renforcement passe nécessairement par la mise
en place de politique macroéconomique et structurelle intégrant
celle commerciale, fiscale contribuant à un environnement stable
favorable à l'activité économique.
Par ailleurs, l'Etat pourra également accroître
le PIB doit s'investir à travers des politiques de la demande et
augmenter la capacité de production, pour cela il faut :
-améliorer les formalités administratives ;
-diminuer les coûts des facteurs techniques de production ;
-allègement des charges fiscales.
Enfin, il est toute fois reconnu que les pays ayant une bonne
politique macroéconomique et des structures favorables au fonctionnement
du marché peuvent connaître une croissance souple et stable. Ceci
nécessitera également une amélioration de l'environnement
des affaires et la bonne gouvernance.
? la politique de gestion de la dette
Etant donné que le résultat de notre
étude ressort que le Sénégal ne peut avoir un
problème de sa dette lorsqu'elle dépassé le seuil de 57%
du PIB. Ainsi, une gestion efficace de sa dette permettra de réduire au
minimum l'exposition de ce risque et surtout d'éviter de le plonger
à nouveau à une crise sa dette, qu'il avait connu au cours des
années 1980.
Situation qui a permis le Sénégal et tant
d'autres pays africains a bénéficié de l'initiative des
pays pauvres très endettés (IPPTE) .Toutefois compte tenu des
programmes mis sur pieds par le gouvernement sénégalais, il fut
franchir le point d'achèvement en 2004, cela lui a conduit à
bénéficier en 2006 de l'allègement de la dette
multilatérale par le FMI, la BM et la BAD, il ya lieu de rappeler que
ces institutions ont annulé en dehors des échéances
courantes respectivement 67,4 milliards, 841,1 milliards de FCFA de leurs
créances.
Cette initiative a été sans constation une
grande opportunité pour le gouvernement sénégalais, car
cette assistance a permis au pays non seulement de devenir solvable tout en
lui
ouvrant des perceptives de croissance économique
à long terme, mais aussi de consacrer des ressources ainsi
épargnées à des investissements productifs et à des
fins de réductions de la pauvreté.
De ce qui suit, le gouvernement du Sénégal doit
prendre en compte dans la gestion de sa dette, l'orientation des emprunts vers
les investissements productifs plutôt que les utiliser à des fins
de remboursement du service de la dette ou de financements des importations.
Enfin, le renforcement des capacités des acteurs dans
le processus d'endettement et de la gestion est aussi nécessaire dans
les domaines suivants :
-la formulation et la mise en oeuvre des stratégies
annuelle d'endettement ; -l'analyse et le suivi de l'efficacité des
financements ;
- les financements innovateurs tels que les partenariats
public-privé
Aussi, le Sénégal doit renforcer son secteur
financier dans la mobilisation de l'épargne intérieure ceci pour
limiter l'appel à l'épargne extérieure. Il doit
développer des actions et stratégies de stimulation de la
croissance économique basée sur les exportations de biens et
services.
? la politique de promotion du secteur
privé
Les résultats de l'estimation révèlent
l'effet négatif du taux d'intérêt réel sur
l'investissement privé au Sénégal. Ces résultats
soulèvent la question sur le rôle des institutions
financières et de la politique économique sur l'investissement et
la croissance. Cette variable est aujourd'hui considérée comme un
facteur prioritaire dans les décisions d'investissement engagées
par le secteur privé. Suivant les résultats obtenus, toute hausse
de ce taux se traduit par une baisse de l'investissement à court et
à long terme.
En effet, les décideurs doivent instaurer des mesures
suivantes : une plus grande implication et un rôle accru des structures
financières dans le processus de développement ; un
contrôle de la Banque centrale pour éviter l'existence de monopole
des institutions financières sur la politique des taux ; mettre en place
une mesure de promotion et de mobilisation de l'épargne nationale pour
alimenter le crédit et ; enfin mettre en place des interfaces entre les
institutions financières et les investisseurs.
65
Quant au crédit à l'économie, du fait de
son influence positif sur l'investissement privé doit jouer un
élan de pourvoyeur de ressources pour le secteur privé. Dans ce
cas les décideurs doivent :
-revoir le système financier pour rendre d'avantage
accessible le crédit aux PME7, créateur d'emploi ;
-renforcer la capacité des banques commerciales en
matière de prêts afin de leur permettre d'exploiter les
marchés financiers nationaux ;
-et enfin, développer les crédits pour le moyen et
long terme.
? la politique de diversification de l'offre et des
produits à l'exportation.
La nécessité d'une intensification des efforts
pour redynamiser la production arachidienne et sa transformation s'impose, en
raison des externalités considérables issues des secteurs
à forte valeur ajoutée. Aussi l'intensification et la
diversification des produits d'exportation est indispensable.
En effet, la faiblesse du developpement industriel du
Sénégal devrait contraindre le gouvernement à la
création d'entreprise dans les secteurs à forte valeur
ajoutée (c'est-à-dire la transformation des produits primaires en
vue de leurs exportations) et ceci en partenariat avec le secteur privé.
L'augmentation du volume des exportations ainsi que leur diversification
permettra au Sénégal de disposer des devises nécessaires
au remboursement de sa dette et de disposer de ressources
supplémentaires.
Ensuite, la politique de promotion et la diversification des
exportations existant déjà au Sénégal telle que,
l'arachide, le coton, le phosphate éviterait de dépendre d'un
produit dont la chute des cours impact sérieusement l'économie du
pays.
Enfin, il faut également rétablir la
compétitivité de l'économie sénégalaise, qui
s'exprime en termes de coût, de qualité, d'environnement, d'offre,
de facteurs de production, d'encadrement de l'activité
économique. Pour cela des mesures suivantes seront nécessaires :
la suppression des obstacles à la concurrence ; assurer les conditions
d'une fourniture efficace
7 PME : les petites et moyennes entreprises
66
et moins couteuses d'électricité, de l'eau, et
des télécommunications ; une amélioration de la reforme du
régime du commerce extérieur...
Conclusion générale
67
Le problème de la dette extérieure reste
toujours actuel et continue à influencer de manière
négative le développement des PED. L'amélioration de la
croissance des PED en générale fait ralentir l'accumulation de la
dette au début du nouveau millénaire, mais la crise
économique mondiale a détourné ces tendances positives et
a bien illustré le fait qu'une solution durable au problème de
l'endettement n'a toujours pas été crée. Malgré des
progrès notables dans la mise en oeuvre de l'Initiative PPTE on
reconnaît de plus en plus que les PPTE ne sont pas en voie de
réaliser les objectifs du Millénaire pour le développement
et qu'ils devront bénéficier d'une aide au développement
supplémentaire considérable.
Nous rappelons que, notre objectif principal en entamant cette
recherche était d'analyser l'impact de la dette publique sur
l'investissement privé au Sénégal. Cela nous a
poussé à présenter dans un premier temps le contexte
socio-économique du Sénégal, celui de sa dette
extérieure publique et de l'investissement. Cette analyse pourtant
descriptive, nous à fait ressortir non seulement la performance de
certains secteurs, mais aussi le cadre descriptive de son niveau d'endettement.
Nous avons ensuite passé en revue les différentes approches
théorique et empirique conforme au thème.
Enfin, nous avons procédé à
l'étude empirique qui nous a permis d'aboutir à un certain nombre
de résultats sur la base desquels nous avons formulé des
recommandations de politique économique.
Au terme de cette étude, nous sommes parvenus à
la conclusion que la dette extérieure publique a un impact
négatif sur l'investissement privé au Sénégal
à partir d'un certain seuil, résultats qui confirment notre
hypothèse de départ. Cela implique que si la dette dépasse
ce seuil, elle traduira l'existence du surendettement qui est compromettant
pour l'investissement privé.
Nous avons également aboutit à un effet positif
de l'investissement public sur l'investissement privé, confirmant
l'existence d'un effet de complémentarité auquel nous attendons,
ce qui est en conformité avec certaines conclusions théorique et
empirique. Cette étude a aussi révélé que
l'investissement privé est positivement influencé par le PIB,
les
68
termes de l'échange et le crédit à
l'économie ; et négativement influencé par le taux
d'intérêt réel.
A la lumière de ces résultats, nous avons
formulé un certain nombre de recommandations de politique
économique dont entre autres, la politique en matière
d'investissement public, la politique de gestion de la dette, la politique
d'offre, la politique de promotion du secteur privé ainsi que la
stratégie de la diversification de l'offre et des produits à
l'exportation.
Comme toute recherche scientifique, la notre souffre d'un
certain nombre de limites. La première est liée à la
taille des séries de données qui ne couvre que la période
allant de 1980 à 2009. A cela il s'ajoute aussi la diversification des
sources relatives à une même variable.
Une autre limite serait liée à la
diversification des indicateurs d'endettement ; la prise en charge du
critère de valeur actualisée nette aurait l'avantage de tenir
compte du caractère concessionnel de la dette. Toutefois le
critère de la valeur actualisée nette est
privilégié par les institutions financières telles que le
FMI et la Banque Mondiale.
En fin, la limite la plus importante est l'utilisation des
données macroéconomiques pour le cas de cette étude.
Par conséquent, une étude qui utiliserait
davantage des données désagrégées à partir
des enquêtes auprès des ménages et des entreprises ou des
données qualitatives tels que l'indice du climat des affaires qui
représente l'environnement des investissements , et qui vise à
explorer les secteurs d'investissement privé peut arriver à des
résultats différents et permettra d'offrir un autre point de vue
sur les facteurs qui encouragent l'investissement privé au
Sénégal.
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ANNEXES
74
Tableau 1: Données utilisées pour l'estimation du
modèle
obs
|
IPR
|
IPU
|
CE
|
DET
|
1980
|
0.099181
|
0.047179
|
0.364311
|
0.315461
|
1981
|
0.124297
|
0.032427
|
0.375471
|
0.038858
|
1982
|
0.176158
|
0.032004
|
0.347294
|
0.458090
|
1983
|
0.173653
|
0.035392
|
0.348651
|
0.590908
|
1984
|
0.168550
|
0.034462
|
0.316065
|
0.622977
|
1985
|
0.153982
|
0.034223
|
0.298160
|
0.693804
|
1986
|
0.099777
|
0.035846
|
0.269987
|
0.627496
|
1987
|
0.114559
|
0.037626
|
0.266453
|
0.660799
|
1988
|
0.131240
|
0.039062
|
0.290979
|
0.654033
|
1989
|
0.128456
|
0.039877
|
0.282240
|
0.543182
|
1990
|
0.139200
|
0.040734
|
0.264377
|
0.517495
|
1991
|
0.139404
|
0.041492
|
0.250244
|
0.516001
|
1992
|
0.141352
|
0.047578
|
0.264182
|
5.014333
|
1993
|
0.145345
|
0.036300
|
0.265299
|
0.543737
|
1994
|
0.180538
|
0.032643
|
0.163609
|
0.796533
|
1995
|
0.148587
|
0.040699
|
0.146942
|
0.669327
|
1996
|
0.158568
|
0.043906
|
0.159780
|
0.639462
|
1997
|
0.143993
|
0.050945
|
0.158091
|
0.069465
|
1998
|
0.180051
|
0.051154
|
0.148245
|
0.693903
|
1999
|
0.163669
|
0.060053
|
0.153522
|
0.065496
|
2000
|
0.178926
|
0.045021
|
0.186747
|
0.683780
|
2001
|
0.176730
|
0.050519
|
0.183557
|
6.497159
|
2002
|
0.191618
|
0.056578
|
0.184953
|
0.659599
|
2003
|
0.149822
|
0.061788
|
0.196936
|
0.572044
|
2004
|
0.160246
|
0.066509
|
0.201469
|
0.440063
|
2005
|
0.197176
|
0.099584
|
0.226136
|
0.404564
|
2006
|
0.185000
|
0.097000
|
0.226569
|
0.175267
|
2007
|
0.197000
|
0.112000
|
0.226767
|
0.175883
|
2008
|
0.202000
|
0.100000
|
0.242567
|
0.160991
|
2009
|
0.173826
|
0.071116
|
0.237596
|
0.348885
|
Sources : ANSD, BCEAO, Banque mondiale et
DPEE
Tableau : données utilisées pour
l'estimation du modèle (suite)
75
obs
|
TE
|
TIN
|
PIB
|
1980
|
158.4158
|
14.5000
|
-0.031065
|
1981
|
165.5914
|
14.5000
|
0.050695
|
1982
|
143.8202
|
16.0000
|
0.078431
|
1983
|
139.7590
|
14.5000
|
-0.053264
|
1984
|
161.8421
|
14.5000
|
0.037458
|
1985
|
163.6364
|
14.5000
|
0.328347
|
1986
|
172.2892
|
13.5000
|
0.031133
|
1987
|
168.7500
|
13.5000
|
0.069437
|
1988
|
166.6667
|
13.6000
|
-0.059243
|
1989
|
171.8750
|
15.1000
|
0.039779
|
1990
|
172.2222
|
16.0000
|
-0.067564
|
1991
|
171.4286
|
16.0000
|
0.025583
|
1992
|
172.2222
|
16.8000
|
0.012426
|
1993
|
166.6667
|
21.0000
|
0.013008
|
1994
|
133.0357
|
20.0000
|
-0.001733
|
1995
|
156.2500
|
15.0000
|
0.053647
|
1996
|
165.6600
|
13.0000
|
0.021213
|
1997
|
126.3200
|
12.0000
|
0.031240
|
1998
|
130.4300
|
15.0000
|
0.058987
|
1999
|
114.8500
|
15.0000
|
0.063471
|
2000
|
100.0000
|
15.0000
|
0.031990
|
2001
|
98.36000
|
15.0000
|
0.045809
|
2002
|
99.10000
|
14.0000
|
0.006548
|
2003
|
99.41000
|
14..0000
|
0.066613
|
2004
|
98.47000
|
14.0000
|
0.059005
|
2005
|
97.73000
|
14.0000
|
0.056271
|
2006
|
99.62000
|
14.1000
|
0.025280
|
2007
|
97.34000
|
14.1000
|
0.048564
|
2008
|
99.21000
|
14.0000
|
0.033273
|
2009
|
87.70000
|
14.1000
|
0.022218
|
Sources : ANSD, BCEAO, Banque mondiale et
DPEE
Tableau 2 : Estimation de la relation de long terme de
l'investissement Privé
Dependent Variable: IPR
Méthode: Least Squares
Date: 04/13/11 Time: 09:10
Sample (adjusted): 1980 2009
Included observations: 30 after adjusting endpoints
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error t-Statistic
|
Prob.
|
C
|
-112.1168
|
60.50427 -1.853039
|
0.0921
|
IPU
|
0.893458
|
0.323867 2.758716
|
0.0003
|
PIB
|
0.096724
|
0.030276 3.194731
|
0.0003
|
DET
|
0.057090
|
0.095670 2.812375
|
0.0010
|
DET2
|
-0.050098
|
0.166763 -3.004160
|
0.0019
|
TIN
|
-2.993866
|
1.175992 -2.545823
|
0.0009
|
TE
|
1.013300
|
0.860502 2.177568
|
0.0252
|
CE
|
0.114000
|
0.079300 1.435576
|
0.1793
|
R-squared
|
0.982010
|
Mean dependent var
|
218.4048
|
Adjusted R-squared
|
0.974602
|
S.D. dependent var
|
160.1508
|
S.E. of regression
|
25.52276
|
Akaike info criterion
|
9.571356
|
Sum squared resid
|
11074.00
|
Schwarz criterion
|
9.961396
|
Log likelihood
|
-111.6420
|
F-statistic
|
132.5658
|
Durbin-Watson stat
|
1.974710
|
Prob (F-statistic)
|
0.000000
|
Tableau 3 : Test de Ramsey
Ramsey RESET Test:
76
F-statistic 1.798865 Probability 0.191248
Log likelihood ratio 11.962548 Probability 0.083637
Tableau 3 :Test de white
White Hétéroscédasticité Test:
F-statistic 2.356612 Probability 0.065505
Obs*R-squared 20.62355 Probability 0.111676
77
Graphique 1 : Test de stabilité de
CUSUM
88 90 92 94 96 98 00 02 04 06 08
Graphique 2 : Test de stabilité de Cusum
Squares
88 90 92 94 96 98 00 02 04 06 08
CUSUM of Squares 5% Significance
|
Tableau 4 :Estimation de la relation de court terme de
l'investissement privé au Sénégal
ESTIAMATION DE LA RELATION DE COURT TERME
Dependent Variable: D(IPR) Method: Least Squares
Date: 04/13/11 Time: 09:19 Sample (adjusted): 1981 2009
Included observations: 30 after adjusting endpoints
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error t-Statistic
|
Prob.
|
C
|
8.552837
|
3.034202 2.818080
|
0.0028
|
D(IPU)
|
0.870368
|
0.667328 1.304258
|
0.1902
|
D(PIB)
|
0.035106
|
0.020819 1.686248
|
0.0903
|
D(DET)
|
0.081002
|
0.059431 1.362952
|
0.1806
|
D(DET2)
|
-0.420527
|
0.300213 -1.400760
|
0.1869
|
D(TIN)
|
-2.407292
|
0.828215 -2.906602
|
0.0100
|
D(TE)
|
0.229529
|
0.105895 2.167515
|
0.0424
|
D(CE)
|
0.101000
|
0.066885 1.510046
|
0.1816
|
ERREUR(-1)
|
-0.561128
|
0.233142 -2.406809
|
0.0404
|
R-squared
|
0.782167
|
Mean dependent var
|
23.20583
|
Adjusted R-squared
|
0.665989
|
S.D. dependent var
|
33.86014
|
S.E. of regression
|
19.56901
|
Akaike info criterion
|
9.065768
|
Sum squared resid
|
5744.193
|
Schwarz criterion
|
9.507538
|
Log likelihood
|
-99.78922
|
F-statistic
|
6.732511
|
Durbin-Watson stat
|
1.921722
|
Prob (F-statistic)
|
0.000811
|
Tableau 5 :Test de white
White Hétéroscédasticité Test:
78
F-statistic 0.764153 Probability 0.697616
Obs*R-squared 14.63554 Probability 0.601477
Tableau 6 :Test de Ramsey
F-statistic 2.288342 Probability 0.130170
Log likelihood ratio 10.569832 Probability 0.07444
79
Graphique 3 : Test de stabilité de
Cusum
90 92 94 96 98 00 02 04 06 08
CUSUM 5% Significance
Graphique 5 Test de stabilité de Cusum
Squares
90 92 94 96 98 00 02 04 06 08
CUSUM of Squares 5% Significance
|
Table des matières
80
DEDICACE i
REMERCIEMENTS .ii
SIGLES ET ABREVIATIONS iii
LISTES DES TABLEAUX ET GRAPHIQUES vi
RESUME ..ix
Introduction Générale 1
Chapitre 1 : Cadre macroéconomique du
Sénégal 4
Section 1 : Contexte socio-économique 4
1.1 Croissance du produit intérieur brut 5
1.2 Balance des paiements et Finances publiques 7
Section 2 : Dette extérieure publique 10
2.1 Structure de la dette extérieure publique 10
2.2 Profil de l'évolution de la dette extérieure
publique 12
Section 3 : Situation de l'investissement 14
3.1 Différents secteurs institutionnels 16
3.2 Evolution de l'investissement direct étranger 19
Chapitre 2 : Revue de la littérature 21
Section 1 : Cadre conceptuel 21
1.1 Dette extérieure 21
1.2 Investissement 24
Section 2 : Analyse théorique 25
2.1 Dette publique et Investissement privé 25
2.2 Investissement public et Investissement privé 28
Section 3 : Synthèse des analyses empiriques 30
3.1 Dette publique et Investissement privé 30
3.2 Investissement public et Investissement privé 41
Chapitre 3 : Modélisation de l'investissement privé
41
Section 1 : Méthodologie 48
1.1 Source des données 48
1.2 Spécification du modèle 48
81
1.3 Techniques d'estimations des paramètres 51
Section 2 : Résultats et Interprétations 54
2.1 Analyse préliminaire des résultats 55
2.2 Interprétations des resultats 57
Section 3 : Recommandations de politiques économiques
61
Conclusion générale Erreur ! Signet non
défini.
Référence bibliographique Erreur ! Signet
non défini.
Annexe 74
|