B : La recherche des solutions aux conflits
violents
De nombreuses organisations terroristes sont apparues sur fond
de conflits locaux ou régionaux. Il est en effet fréquent de
constater que les conflits qui perdurent se prêtent à une
exploitation par les terroristes. De plus, les attentats terroristes
surviennent souvent dans le contexte de ces conflits. Le succès de
l'action déployée pour les régler et l'attention
accordée aux problèmes qui surgissent dans le cadre de ces
conflits peuvent contribuer, à long terme, à faire reculer le
terrorisme. Trois foyers de tensions, parmi tant d'autres, méritent
ainsi un intérêt diplomatique particulier dans le contexte de la
lutte contre le terrorisme, en l'occurrence celui d'obédience islamiste.
D'une part, le conflit israélo-palestinien, en ce qu'il suscite le plus
de passions et de tensions au Proche-Orient, est l'un des terreaux des actions
terroristes à travers le monde et en Israël en
particulier155. Si les autorités palestiniennes et les
dirigeants des pays arabes ne sont pas dupes face aux discours des terroristes
qui brandissent la cause palestinienne pour justifier leurs actions violentes,
ceux-ci (les discours terroristes) peuvent recevoir un certain écho
parmi les populations civiles plus particulièrement touchées. Les
mouvements islamistes palestiniens radicaux, le Hamas et le Djihad islamique,
ont perpétré des actes terroristes (et continueront à le
faire) afin de recueillir un soutien populaire des masses appauvries par le
conflit. En fait, l'effacement de l'ONU à l'égard du processus de
paix israélo-palestinien a facilité la
détérioration de la situation. Compte tenu du contexte
international actuel, le règlement du conflit israélo-palestinien
est plus que jamais nécessaire pour empêcher le
développement du terrorisme islamiste. La
154Rapport de la Banque Ouest Africaine de
Développement (BOAD), « Changement climatique et
sécurité alimentaire dans la zone UEMOA : défis, impacts,
enjeux actuels et futurs », juillet 2010, p. 27
155 Adrian MENDY, op.cit.
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solution, à court terme, doit se faire par des
pressions internationales sur les belligérants pour que, d'un cote, les
terroristes palestiniens soient arrêtés et juges
équitablement et que, de l'autre cote, cessent les ripostes militaires
disproportionnelles d'Israël. A long terme, l'ONU et les Etats-Unis
(principal allié d'Israël) devront oeuvrer en faveur de la
création d'un Etat palestinien viable a cote d'Israël. D'autre part
la situation en Irak est très préoccupante. Rappelons que la
guerre contre l'Irak, menée par les Etats-Unis et leurs alliés,
reposait sur des arguments ahurissants. Le 28 janvier 2003, le président
américain avait affirmé, dans son discours sur l'état de
l'Union, que : « des preuves émanant de nos services de
renseignements, des communications secrètes et des déclarations
de personnes actuellement en détention révèlent que Saddam
Hussein aide et protège des terroristes, notamment des membres
d'Al-Qaïda ». Or, un an après, on constate que les
arguments majeurs qui ont justifié cette guerre se sont
révélés erronés et fantaisistes : aucune arme de
destruction massive n'a été trouvée, et les liens avec
Al-Qaïda sont apparus inexistants. Aujourd'hui la position des Etats-Unis
et de leurs allies dans la guerre contre l'Irak est d'autant plus inconfortable
que la situation de la sécurité dans le pays empire avec la
création de l'Etat Islamique dont la montée en puissance est
favorisée par le conflit syrien. Notons aussi que ce conflit aussi
violent fait déjà quatre ans. Ce conflit dont les Etats Unis et
les ses alliés notamment la France ainsi que les autres pays de l'Union
Européenne sont même les principaux instigateurs avec les pays du
Golf, des conflits syrien dans le but de renverser le gouvernement de Bachar Al
Assad. Ce fut le cas aussi avec la Libye dont les conséquences sont les
conflits qui sévissent l'Afrique Centrale et l'Afrique de l'Ouest. En
effet, ces crises, qui se développent dans le monde arabo-musulman et
qui conduisent à des confrontations d'intérêts entre
Occidentaux et pays en voie de développement, sont sources
d'animosité voire de haine immédiatement exploitables par les
commanditaires évoqués ci-dessus. Ils fondent le discours
idéologique qui permettra le recrutement des agents indispensables
à l'action terroriste. Le traitement, voire la résolution, de ces
crises doit recevoir la plus grande attention de la part des pays occidentaux
qui doivent s'efforcer, notamment au Proche Orient, d'adopter une attitude
déterminée mais surtout équitable entre les parties.
Certes ce souhait d'une implication plus déterminée sera
difficile à exaucer car il impose de convaincre, non seulement les
parties en conflit, mais aussi les opinons intérieures occidentales, et
les groupes de pression nationaux, du bien-fondé de ce changement
d'attitude. Les risques seront tant politiques, pour les gouvernants,
qu'humains pour les soldats qu'il faudra inévitablement déployer.
Les dirigeants arabes et musulmans sont presque unanimes à le dire et
à répéter depuis les attentats du 11 septembre 2001 : il
n'y aura pas de solution au terrorisme sans une solution juste et
équitable à la question palestinienne. Au centre de ce
raisonnement figurent les Etats-Unis, accusés pour son « appui sans
faille » à Israël. L'Arabie saoudite, par
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exemple, avait qualifié d'« inéquitable
» la position des Etats-Unis sur la question palestinienne et les a
pressés de la réviser s'ils veulent, vraiment, mettre fin au
terrorisme « s'ils ne révisent pas leur position, les
problèmes se poursuivront et ceci n'est pas dans leur
intérêt » a déclaré, le ministre saoudien de
l'intérieur Nayef Ben Abdel Aziz « il faut que la question
palestinienne soit réglé sérieusement si on veut mettre
fin aux causes du terrorisme dans le monde arabo-musulman » 156 a-t-il
ajouté. Le règlement de cette question est une
responsabilité de la communauté internationale puisque les
résolutions concernent la Palestine, ont été toutes
votées par elle, mais non appliquées. C'est le cas,
particulièrement, des résolutions N° 242 et 338, qui
constituent pourtant, depuis 1967 et 1973 la référence pour toute
solution négociée du dit conflit. Ces deux résolutions
sont régulièrement bafouées, vidées de leur contenu
et condamnées par ceux-là même qui laborieusement et
minutieusement pesé et analysé chacun de leurs mots ; elles sont
curieusement devenues « inapplicables » ! 157 .A ce niveau
d'échec, qu'elle solution est-elle, donc, possible à ce
problème ?On peut reprendre ici quelques suggestions qui ont
été un peu oubliées durant le long cheminement de la
question palestinienne, telle l'option d'un Etat binational, ou encore une
grande Palestine dans la quelle pourrait vivre différentes
communautés religieuses, qui permettrait aux juifs de vivre en
Cisjordanie et Gaza, et qui autoriserait les palestiniens qui le
désireraient, à revenir vivre au sein des frontières de la
ligne verte (l'actuel Israël)158.Cette suggestion semble
être la seule solution juste et équitable à ce conflit qui
est le plus mondialement connu et le plus débattu au sein de l'ONU.
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