La vulnérabilité des ressources en eau aux impacts des changements climatiques dans le bassin versant du Bani à Douna.( Télécharger le fichier original )par Sidiki BOIRE Bamako - Maîtrise en Géographie, Option: Aménagement du territoire 2007 |
III-3-La perception des changements climatiques par les populations et les stratégies d'adaptation locales et planifiées :Selon la Convention Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques (CCNUCC)25(*) :«l'adaptation se réfère à tout ajustement dans les systèmes naturels ou dans les activités humaines, en réponse aux impacts du changement climatique réels ou prévus, ajustement permettant d'en atténuer les effets néfastes ou d'en exploiter les opportunités bénéfiques. Quelle soit anticipative (prise avant que les impacts initiaux aient eu lieu) ou réactionnelle (conçue et mise en oeuvre en réponse aux impacts initiaux) permet de réduire la vulnérabilité aux changements climatiques du secteur considéré». Cependant, les changements climatiques sont une réalité au moyen Bani comme partout au Mali. Les habitants de la zone, même s'ils n'ont pas une notion concrète sur ce phénomène, savent que beaucoup de choses ont changé sur le plan climatique. C'est ainsi qu'ils tentent de s'y adapter tant bien que mal à travers certaines actions. Mais avant d'évoquer ces actions, voyons d'abords leurs perceptions au phénomène. III-3-1-La perception des changements climatiques par les populations de la zone:Lors de nos enquêtes trois aspects fondamentaux ont été relatés par les populations en guise de perception des changements climatiques. Il s'agit de la réduction des revenus, la dégradation du cadre de vie et l'augmentation des tâches quotidiennes. III-3-1-1-La réduction des revenus:Les populations sont unanimes que la pluviométrie a baissé, que la température a augmenté, que le début des opérations culturales a changé etc. Ces bouleversements ont porté atteintes aux secteurs économiques. Dans le secteur de l'agriculture, elles relatent la dégradation des terres agricoles, l'appauvrissement des sols, la baisse des rendements des cultures entraînant la raréfaction des denrées alimentaires, le déficit alimentaire et l'augmentation des prix de production. Dans le secteur de l'élevage, les éleveurs avancent le dessèchement des plantes fourragères (herbacées et aériennes) créant un manque de nourriture et l'assèchement des points d'eau avec des problèmes d'abreuvement à l'appui pour le cheptel. Ceux qui entraînent la baisse de la production et de la productivité du cheptel. Les pêcheurs quant à eux se plaignent de la réduction des aires de pêche, la raréfaction des poissons. III-3-1-2- La dégradation du cadre de vie:Les habitants se plaignent de la malnutrition avec la dégradation de l'agriculture, de l'élevage, et de la pêche, il est difficile pour eux d'avoir des produits de premières nécessités (sucre, condiments, lait, viande, poisson frais). Ils manquent aussi de fruits, de feuilles de racines, d'écorces, de graines de viandes sauvages qui rentrent dans l'alimentation et dans la pharmacopée traditionnelle avec la détérioration du couvert végétal et des animaux sauvages. Les populations disent d'avoir des difficultés d'envoyer leurs enfants à l'école avec la baisse des revenus. * 25 Madiodio Niasse et al. ; (2002) page 3 |
|