MINISTERE DES ENSEIGNEMENTS SECONDAIRE, BURKINA
FASO
SUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE UNITE-
PROGRES- JUSTICE (MESSRS)
UNITE DE FORMATION ET DE RECHERCHE UNIVERSITE DE
OUAGADOUGOU
|
EN SCIENCES HUMAINES (UFR/SH)
|
|
|
DEPARTEMENT DE GEOGRAPHIE
|
OPTION : DEMOGRAPHIE
|
|
|
MEMOIRE DE MAITRISE
![](Itineraires-therapeutiques-en-cas-de-maladies-des-enfants-de-moins-de-15-ans-dans-l-aire-sanitaire2.png)
THEME :
ITINERAIRES THERAPEUTIQUES EN CAS DE MALADIE
DES ENFANTS DE MOINS DE 15 ANS DANS L'AIRE SANITAIRE DE BOMBOROKUY
(PROVINCE DE LA KOSSI)
![](Itineraires-therapeutiques-en-cas-de-maladies-des-enfants-de-moins-de-15-ans-dans-l-aire-sanitaire3.png)
Année académique 2008-2009
Présenté par : Sous la direction de :
TRAORE Symphorien Pr. Banza BAYA
Maître de conférences
TABLE DES MATIERES
TABLE DES
MATIERES.........................................................................................II
LISTE DES
TABLEAUX.............................................................................................V
LISTE DES
GRAPHIQUES.....................................................................................VI
LISTE DES
CARTES............................................................................................VII
DEDICACE........................................................................................................VIII
REMERCIEMENTS...............................................................................................IX
SIGLES ET
ABREVIATIONS.................................................................................
X
RESUME.....................................................................................XI
INTRODUCTION GENERALE
CHAPITRE 1: PRESENTATION DE LA ZONE D'ETUDE
1. 1. Milieu physique
|
1
7
8
|
1.1. 1. Situation géographique
|
8
|
1.1. 2. Climat et relief
|
9
|
1.1. 3. Végétation et sols
|
9
|
1. 2. Aspects humains
|
11
|
1.2. 1. Organisation administrative
|
11
|
1.2. 2. Données démographiques
|
11
|
1. 2. 3. Données socio-économiques
|
12
|
1. 3. Aire sanitaire de Bomborokuy
|
13
|
1.3. 1. Infrastructures et personnel
|
15
|
1.3. 2. Prestations sanitaires
|
15
|
1.3. 3. Profil épidémiologique
|
16
|
CHAPITRE 2: ASPECTS THEORIQUES ET METHODOLOGIE
|
.17
|
2. 1. ASPECTS THEORIQUES
|
18
|
2. 1. 1. Revue de la littérature
|
18
|
2. 1. 1. 1. Itinéraires thérapeutiques
|
18
|
2. 1. 1. 2. Déterminants du recours thérapeutique
|
21
|
2. 1.2. Cadre conceptuel de l'étude
|
26
|
2.1.2. 1. Schéma conceptuel
|
26
|
2. 1.2.2. Hypothèses de recherche
|
29
|
2.1.2.3. Définition des concepts
|
29
|
|
II
|
III
2.1.2.4. Cadre opératoire 31
2. 2. METHODOLOGIE 32
2. 2. 1. Echantillonnage 32
2. 2. 2. Identification des enfants 33
2. 2. 3. Collecte des données 34
2. 2. 4. Traitement et analyse des données
35
2. 2. 5. Difficultés rencontrées
35
CHAPITRE 3 :PRESENTATION DES ITINERAIRES THERAPEUTIQUES
36
3. 1. Répartition des malades selon quelques
caractéristiques 37
3. 1. 1. Distribution selon les caractéristiques
démographiques 37
3. 1. 1. 1. Sexe 37
3. 1. 1. 2. Age 37
3. 1. 2. Répartitions selon des
caractéristiques liées à la maladie 38
3. 1. 2. 1. Type de pathologies 38
3. 1. 2. 2. Gravité de la maladie 39
3. 1. 2. 3. Durée de la maladie 40
3. 2. Rang du recours thérapeutique 40
3. 2. 1. Première action thérapeutique
41
3. 2. 2. Deuxième action thérapeutique
44
3. 2. 3. Troisième action thérapeutique
45
3. 3. Itinéraires thérapeutiques selon le
type de premier recours 46
3. 3. 1. Itinéraire débutant par une
consultation moderne 46
3. 3. 2. Itinéraire débutant par une
automédication 47
3. 3. 3. Itinéraire débutant par une
consultation traditionnelle 48
3. 3. 4. Itinéraire débutant par une
absence thérapeutique 48
CHAPITRE 4: ANALYSE DE QUELQUES DETERMINANTS DU PREMIER
RECOURS DE
L' ITINERAIRE THERAPEUTIQUE 50
4. 1. Influence des facteurs socio-démographiques
sur l'itinéraire thérapeutique 51
4. 1. 1. Alternatives thérapeutiques et
caractéristiques des parents 51
4. 1. 1. 1. Itinéraires thérapeutiques selon la
religion du chef de ménage 51
4. 1. 1. 2. Itinéraires thérapeutiques selon le
niveau d'instruction de la mère 52
4. 1. 1. 3. Itinéraires thérapeutiques selon le
pouvoir de décision des parents 53
IV
4.
|
1. 2. Ressources thérapeutiques et
caractéristiques de l'enfant
|
55
|
|
4.
|
1.
|
2. 1. Itinéraires thérapeutiques selon le sexe de
l'enfant
|
55
|
|
4.
|
1.
|
2. 2. Itinéraires thérapeutiques selon l'âge
de l'enfant
|
55
|
|
4.
|
1.
|
2. 3. Itinéraires thérapeutiques selon le lien de
l'enfant avec le chef de ménage
|
56
4. 2. Déterminants institutionnels de
l'itinéraire thérapeutique 57
4. 2. 1. Itinéraires thérapeutiques selon
l'estimation de la distance du CSPS 57
4. 2. 2. Itinéraires thérapeutiques en
fonction de la perception des soins de santé
.58
4. 3. Aspects socio-économiques de
l'itinéraire thérapeutique 59
4. 3. 1. Itinéraires thérapeutiques selon
l'activité principale du chef de ménage 59
4. 3. 2. Itinéraires thérapeutiques selon
la prise en charge des dépenses de santé
.61
4. 4. Effets des caractéristiques de la maladie
sur l'itinéraire thérapeutique 61
4. 4. 1. Itinéraires thérapeutiques selon
la typologie de la maladie 62
4. 4. 2. Itinéraires thérapeutiques selon
la gravité de la maladie 63
CONCLUSION GENERALE 66
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 70
ANNEXES XII
ANNEXES 1 :
QUESTIONNAIRE MENAGE XIII
ANNEXES 2 : QUIDE
D'ENTRETIEN
(Infirmiers) XVII
ANNEXES 3 : QUIDE
D'ENTRETIEN
(Tradipraticiens)
XVIII
ANNEXES 4 : PHOTOS DU TERRAIN
XIX
ANNEXES 5 : TABLEAU DES
GRAPHIQUES XX
V
LISTES DES TABLEAUX
Tableau 1. 1 : Population par village en 1996
et 2004 12
Tableau 1. 2 : Population et distance du
centre sanitaire 14
Tableau 1. 3 : Principales pathologies
rencontrées dans le CSPS de Bomborokuy 16
Tableau 2. 1 : Relations entre les
différents concepts et variables 32
Tableau 2. 2 : Répartition de
l'échantillon par village 33
Tableau 3. 1 : Répartition des malades
selon le sexe 37
Tableau 3. 2 : Pathologies ayant affecter les
enfants de moins de 15 ans 39
Tableau 3. 3 : Répartition des malades
en fonction de la durée de la maladie 40
Tableau 3. 4 : Répartition des malades
selon le nombre de recours utilisé 40
Tableau 3. 5 : Personnes décidant du
recours 42
Tableau 3. 6 : Estimation de la distance du
CSPS par les mères 43
Tableau 3. 7 : Moyen de transport
utilisé pour la quête de soins 44
Tableau 3. 8 : Choix thérapeutique
opéré à la troisième étape de
l'itinéraire 45
Tableau 4. 1 : Répartition des malades
selon le type de recours 55
Tableau 4. 2 : Age du malade selon le choix
du type de traitement 55
Tableau 4. 3 : Lien de parenté de
l'enfant selon le choix du type de traitement 56
Tableau 4. 4 : Motifs du recours au centre de
soins moderne 58
Tableau 4. 5 : Prise en charge des
dépenses sanitaires selon le type de
traitement 61
VI
LISTES DES GRAPHIQUES
Graphique 1. 1: Précipitation en fonction
du nombre de jours de pluie 9
Graphique 3. 1: Répartition des malades
selon l'âge 38
Graphique 3. 2: Gravité de la maladie
39
Graphique 3. 3: Premier Choix
thérapeutique des malades selon le type de
recours 42
Graphique 3. 4: Personnes assumant le coût
du traitement 43
Graphique 3. 5: Type de recours utilisé
lors du deuxième Choix thérapeutique 45
Graphique 3. 6 : Itinéraires
thérapeutiques (1er recours : Consultation moderne) 47
Graphique 3. 7: Itinéraires
thérapeutiques (1er recours : Automédication) 48
Graphique 4. 1: Choix thérapeutique selon
la religion du chef de menage 52
Graphique 4. 2: Choix thérapeutique selon
le niveau d'instruction de la mère 53
Graphique 4. 3: Choix thérapeutique en
fonction du pouvoir de décision 54
Graphique 4. 4: Recours thérapeutique
selon l'estimation de la distance du
CSPS 57 Graphique 4. 5: Choix
thérapeutique selon l'activité principale du chef de
ménage 60 Graphique 4. 6: Recours
thérapeutique selon le type de
pathologie 62
Graphique 4. 7: Recours thérapeutique
selon la gravité de la maladie 64
VII
LISTES DES CARTES
Carte 1 : Présentation de la zone
d'étude 8
Carte 2 : Aire sanitaire de Bomborokuy 14
VIII
DEDICACE
? A mon père TRAORE Bruno, vous avez
voulu faire de nous
l'essence de votre existence ;
mais vous avez été
prématurément arraché à notre
affection. Que Dieu
le tout puissant vous donne
le repos éternel.
? A ma mère WANI Dorothée, vous
qui n'avez ménagé aucun effort
depuis notre jeune âge pour notre
éducation, ce travail
est le fruit de vos nombreuses
années de sacrifice.
Que le Dieu de
miséricorde vous
accueille dans son royaume.
? A mon grand frère TRAORE Philippe,
vous avez été pour nous un
exemple, votre courage et votre
détermination dans le
travail nous édifie
à plus d'un
titre. Trouvez ce travail
comme une tentative
d'emboîtement de pas à votre
suite. Que le
Dieu de sagesse vous garde dans sa
plénitude.
? A mes frères et soeurs Marie Madeleine,
Placide, Pierre, Virginie, et François. Soyez
fiers et reconnaissant à
Dieu pour ce travail qui est
aussi le vôtre.
? A mes neveux TRAORE Serge Henri Stéphane,
DEMBELE Eric, TRAORE Losso Narcisse, TRAORE Patricia et TRAORE
Bagnoumou Rodrigue, trouvez dans ce travail une
source de courage et de détermination
dans vos études.
IX
REMERCIEMENTS
A tous ceux qui ont
participé d'une
manière ou d'une autre à
la réalisation de ce
travail de recherche.
· Nos sincères
remerciements au corps professoral du
département de Géographie de
l'université de
Ouagadougou pour nous avoir formé et
initié à
la recherche.
·
Particulièrement, nos
vifs remerciements à notre
directeur de mémoire Pr. Banza
BAYA qui n'a ménagé
aucun effort pour l'aboutissement du
travail de recherche.
· Nous pensons aussi à Monsieur MAIGA
Aboubacar qui a su nous encourager et nous orienter afin que nous
arrivions au bout de ce travail.
· Nos congratulations
au Docteur TRAORE Corneille, UEMOA Ouagadougou ;
à TRAORE Dominique Directeur
de Delta Energie ; TRAORE Benjamin,
technicien en
bâtiment, Directeur de
l'entreprise EG ; TRAORE Kisito,
Directeur des
Services
Informatiques du
Ministère des
Finances et du Budget ; TRAORE Aristide,
chercheur au CNRST ; GNIMIEN Gaston, inspecteur de
l'enseignement secondaire
pour votre soutien matériel
et moral, pour vos conseils et
encouragements.
· Nos remerciements vont à
l'endroit des
étudiants, des camarades et
amis pour leur
collaboration.
· Nos remerciements
s'adressent également au
personnel de santé du CSPS de Bomborokuy en
l'occurrence Messieurs DAO Abdoulaye
et Sow Bienvenue pour leur
disponibilité et
leur contribution aux
travaux du terrain.
X
SIGLES ET ABREVIATIONS
CEFORP : Centre de Formation
et de Recherche en matière de
Population
CEPED : Centre français sur la
Population et le Développement
CM : Centre Médical
CMA : Centre Médical
avec Antenne chirurgicale
CRDI : Centre de Recherche pour
le Développement International
CSPS : Centre de Santé
et de Promotion Sociale
DPSN : Document de Politique
Sanitaire Nationale
EDS BF : Enquête
Démographique et de Santé du
Burkina Faso
ENSEA : Ecole Nationale de
Statistique et d'Economie Appliquée
ETS : Equipe de recherche,
Transition et Santé de la
reproduction
FLASHS : Faculté des
Langues, des Lettres, des
Arts, des Sciences Humaines
et
Sociales
IB : Initiative de Bamako
IFORD : Institut de Formation
et de Recherche Démographiques
IFRPDSR : Institut de
Formation et de Recherche en
Population Développement et
Santé de la Reproduction
IRA : Infection Respiratoire
Aigue
IRD : Institut de Recherche
Pour le Développement
ISSP : Institut
Supérieur des Sciences de la
Population
MEG : Médicaments
Essentiels Génériques
MS : Ministère de la
Santé
MSAS : Ministère de la
Santé et de l'Action Sociale
MSASF : Ministère de la
Santé, de l'Action Sociale et de la
Famille
OMS : Organisation Mondiale de
la Santé
ORSTOM : Office pour la
Recherche Scientifique des
Territoires d'Outre Mer
PEV : Programme Elargi de
Vaccination
PPTE : Pays Pauvre
Très Endetté
RGPH : Recensement
Général de la Population et de
l'Habitation
SMI : Santé Maternelle
et Infantile
UEPA : Union pour l'Etude de la
Population Africaine
UERD : Unité d'Enseignement et de
Recherche en Démographie
UFR/SH : Unité de
Formation et de Recherche en
Sciences Humaines
XI
RESUME
L'Afrique est caractérisée par une situation
sanitaire précaire. C'est le lieu de confrontation de trois
systèmes de pratique des soins médicaux : d'un côté
la médecine traditionnelle, de l'autre côté
l'automédication et enfin la médecine moderne. Ainsi, la
santé occupe une place prépondérante dans le bien
être des populations notamment dans les pays africains. Les enfants de
moins de 15 ans, du fait de leur vulnérabilité liée
à leur jeune age, sont victimes de nombreuses pathologies.
Au Burkina Faso, le paludisme, la diarrhée, les
infections respiratoires aigues constituent les principales causes de
morbidité et de mortalité des enfants.
Pour la réalisation de notre étude, une
recherche documentaire et une enquête terrain ont été
faites. La présente étude s'est réalisée dans
quatre villages du département de Bomborokuy dans la province de la
Kossi. Il s'agit des villages de Bomborokuy, Niankouini, Gombélé
et Sacko. Elle vise à découvrir non seulement les maladies
infantiles, infanto-juvéniles et juvéniles récurrentes
dans la zone d'étude mais aussi les itinéraires
thérapeutiques utilisés pour les soins des enfants, les facteurs
influençant les choix des parents par rapport à un type de
traitement donné.
De l'étude, il ressort que les populations utilisent
aussi bien les services de santé moderne, que ceux traditionnelles ainsi
que l'automédication. Au premier recours thérapeutique, la
consultation moderne (49,3%) et l'automédication (45,3%) sont les modes
de traitement les plus utilisés. Néanmoins, l'état de
pauvreté quasi-permanente oriente les ménages en milieu rural
vers l'automédication. De même, la distance à parcourir
pour atteindre un service de santé démotive les parents à
s'y rendre pour les maladies bénignes. Toutefois les sites de
l'étude étaient à une distance relativement courte; le
plus éloigné étant à 10 km. Ainsi la distance n'a
pas joué défavorablement sur l'utilisation des soins de
santé pendant un épisode morbide des enfants. La décision
pour le choix du traitement lors de la maladie d'un enfant est faite par les
membres de la famille, le plus souvent par le père de l'enfant et
quelquefois par la mère.
Mots clés : Burkina Faso, Kossi,
Bomborokuy, enfants, recours thérapeutique, Itinéraire
thérapeutique, déterminant.
![](Itineraires-therapeutiques-en-cas-de-maladies-des-enfants-de-moins-de-15-ans-dans-l-aire-sanitaire4.png)
INTRODUCTION GENERALE
1
2
Parmi les nombreux problèmes qui entravent actuellement
le développement socio-économique des pays d'Afrique, celui de la
santé est devenu, au cours de ces dernières décennies,
l'un des plus préoccupants. Selon l'OMS, la santé peut se
définir comme un état complet de bien-être physique, mental
et social et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou
d'infirmité. Elle peut s'apprécier tant comme un indicateur de
développement économique que comme une forme de capital humain.
En effet, l'état de santé de la population d'un pays permet
d'apprécier la capacité de celui-ci à procurer à sa
population des moyens vitaux. En plus, il influence l'offre et la
productivité de la main d'oeuvre ainsi que les performances
scolaires.
Au lendemain de leur indépendance, les pays africains
déclaraient la santé comme un droit et instauraient la
gratuité des soins pour tous (SURET-CANALE, 1968). Mais les
systèmes de santé hérités de la période
coloniale n'étaient pas adaptés à la répartition
démographique et aux besoins de santé de base de ces pays. C'est
ainsi qu'à Alma Ata (Russie) en 1978 les pays membres de l'Organisation
Mondiale de la Santé (OMS) décidèrent de donner
officiellement le point de départ d'une réorganisation profonde
des systèmes de santé en Afrique, avec une forte
décentralisation et une stratégie axée sur la
prévention et les soins de santé primaires (SSP). Cette
stratégie se heurta rapidement à la question de son financement
du fait de la dette des pays africains. C'est dans ce contexte que
l'idée de financement des services de soins par le recouvrement des
coûts des prestations auprès des malades fit son apparition et fut
officiellement lancée par l'OMS à Bamako (Mali) en septembre 1987
sous le nom d'Initiative de Bamako (IB). Cependant, les chances de
succès d'une telle initiative ont été largement
hypothéquées par la profondeur de la crise économique des
années 90. La baisse du budget des Etats alloué à la
santé, orienté plus vers le remboursement de la dette
extérieure, s'est accompagnée non seulement d'une baisse du
revenu moyen des ménages mais aussi d'une hausse des disparités
au sein des populations. Toute chose engendrant une détérioration
de l'ensemble des indicateurs de santé (taux brut de mortalité,
taux de mortalité infantile, taux de morbidité
général, etc.)
Le Burkina Faso, Pays Pauvre Très Endetté
(PPTE) ne déroge pas à cette règle. Comme les autres pays
africains, la crise économique a enfoncé le pays dans une
récession sociale et économique profonde. Concernant la
capacité de la population à recourir aux soins, la crise
économique, accentuée par la dévaluation du Franc CFA en
1994, a considérablement modifié la demande de soins des
populations. L'appauvrissement des populations a entraîné une
baisse de la capacité financière de recours des ménages
avec de fortes conséquences non seulement sur le niveau de
dépenses de santé mais également et surtout sur les formes
d'accès aux soins. Ainsi donc, la santé des populations n'a fait
que se détériorer.
3
Certes, la quête de la santé a jadis
été une préoccupation essentielle dans l'existence des
hommes dans les différentes sociétés. Cependant, il est de
la responsabilité de l'Etat de promouvoir, de protéger et de
restaurer la santé de la population partout où le besoin
s'exprime.
C'est ainsi que le Burkina Faso a fait du
développement sanitaire un des domaines prioritaires de l'action
gouvernementale. D'énormes efforts sont régulièrement
consentis afin d'améliorer les indicateurs de santé en assurant
une disponibilité et une accessibilité de plus en plus effective
des services de santé modernes. Il en résulte une augmentation
aussi bien en nombre des infrastructures sanitaires, mais aussi une
amélioration de la qualité des services fournis. Des
stratégies et programmes d'envergure comme l'Initiative de Bamako (IB)
ont réduit de façon considérable le coût des
produits par l'introduction des Médicaments Essentiels
Génériques (MEG). Elles ont promu une participation accrue des
communautés à la gestion de la chose sanitaire (MSASF, 1992). La
mobilisation des ressources financières pour un développement
global, équitable et durable de la santé demeure insuffisante
malgré les efforts de l'Etat et de ses partenaires, tandis que
paradoxalement l'on note un faible taux d'absorption des services
disponibles.
L'état de santé de la population demeure
toujours précaire au Burkina Faso nonobstant les efforts consentis par
l'Etat. Les indicateurs comme le taux de morbidité et de
mortalité réagissent trop lentement aux changements du
système sanitaire. En effet, la morbidité générale
de la population au Burkina est élevée soit 15,8% en 1995 (MS
/DPSN, 2000). Elle est principalement dûe aux endémo-
épidémies locales et aux affections chroniques non
transmissibles. La morbidité est surtout élevée chez les
enfants de moins de 5 ans et les personnes âgées sans distinction
de sexe (MS /DPSN, 2000). Le taux de mortalité générale,
estimé à 14,8% (RGPH, 1996), s'explique essentiellement par les
taux élevés de mortalités infantile,
infanto-juvénile et maternelle. Le taux de mortalité infantile
est passé de 103, 3 % en 1998 (INSD et Macro International 2000)
à 81 % en 2003 (INSD et Macro International, 2004). Celui de la
mortalité infanto-juvénile est passé pour la même
période de 219,1% à 184%. Cette mortalité est dûe,
entre autres, aux maladies transmissibles (le paludisme), les maladies cibles
du Programme Elargi de Vaccination ( la tuberculose, la diphtérie, le
tétanos, la coqueluche , la poliomyélite), la malnutrition, les
maladies diarrhéiques, les infections respiratoires aiguës
(IRA).
L'offre de soins de santé est
caractérisée dans son ensemble par une insuffisance quantitative
et qualitative des soins, le coût élevé des
différentes catégories de prestations et la faible implication
des populations bénéficiaires. Cet état de fait
entraîne une perte de confiance des populations vis-à-vis des
structures de santé modernes notamment pour les soins curatifs. Outre
tous ces facteurs négatifs qui expliquent la mauvaise
fréquentation des
4
services de santé, des études plus
spécifiques ont établi des relations entre groupe d'âges et
préférence d'utilisation des ressources sanitaires. En effet, il
ressort que les stratégies de rationalisation des ressources sont
très austères à l'égard des classes d'âges
improductives dominées par les enfants (SAUERBORN et al. cité par
SANOU, 2001).
Dans chaque société, il y a une perception
particulière de la maladie, de sa gravité et les attitudes des
malades en dépendent. La prise en charge thérapeutique du patient
n'est plus assurée seulement par les centres spécialisés,
elle est aussi assurée par les praticiens de la médecine
alternative. D'une façon générale, en milieu villageois,
les problèmes de santé de la petite enfance sont
considérés comme l'apanage des « vieilles » (OUEDRAOGO,
1996). Celles-ci totalisent à n'en pas douter une somme
considérable d'expériences. La mère occupe aussi une place
prépondérante dans les soins apportés aux enfants, car
c'est à elle qu'incombe l'entretien quotidien de l'enfant. Le choix du
traitement médical ne se fait pas de façon fortuite mais
dépend d'une logique, d'une rationalité propre à chaque
ethnie, à chaque société ayant des us et coutumes voire
une croyance religieuse.
Ce constat suscite en nous un certain nombre d'interrogations
spécifique constituant notre question de recherche.
Quels sont les itinéraires thérapeutiques
suivis par les ménages pour soigner leurs enfants ?
Des facteurs influencent-ils l'enfant et son entourage
à opter pour un type de traitement en cas d'épisode morbide ?
Quand recourt-on aux services de soins lorsque les enfants
sont malades ?
Qui décide du recours thérapeutique lors de la
maladie des enfants ? Telles sont autant de questions auxquelles nous tenterons
d'apporter des éléments de réponses dans cette
étude.
L'initiative de la présente investigation se justifie
car elle permet d'obtenir un minimum d'informations récentes sur les
conditions sanitaires des ménages; les différents travaux
déjà existant sur le sujet étant exclusivement des
rapports établis par les services de santé. Ces rapports sont
souvent incomplets et ne reflètent que les données sur ceux qui
se sont présentés aux personnels de santé. De ce fait,
pour mieux étudier la demande de soins, il faut s'adresser aux
utilisateurs ou aux consommateurs à travers une enquête
ménage.
Son intérêt est qu'elle permet de tracer les
itinéraires thérapeutiques d'un certain nombre de pathologies
spécifiques aux enfants de moins de 15 ans, car la majeure partie des
publications réalisées sur les itinéraires
thérapeutiques se sont appesantis sur les enfants de moins de 5 ans. De
surcroît, les investigations ont été menées selon
une pathologie bien déterminée.
5
Certes les enfants de la tranche d'âge de 5-14 ans sont
relativement en bonne santé comparativement aux moins de cinq ans, mais
leurs choix permettra de voir s'il n'y a pas une différence de
traitement pour le recours aux soins entre les enfants biologiques,
confiés ou pris en charge par les ménages. Cela se justifie
d'autant plus que cette tranche d'âge correspond à l'âge
scolaire. Les parents confient les enfants à des tuteurs en cas
d'indisponibilité des infrastructures scolaires sur place. Il faut noter
qu'en milieu rural les enfants constituent une main-d'oeuvre importante dans
les travaux champêtres. Partant de là, leurs maladies jouent sur
la productivité, la production agricole, influençant ainsi le
revenu du ménage. A cela, il faut ajouter le rôle de la maladie
sur la scolarité des enfants notamment sur leurs cursus. Ce rôle
est d'autant plus perceptible que la maladie est longue et chronique. Cela
entraîne un absentéisme prononcé pouvant influencer les
performances scolaires et entraîner des abandons.
Notre recherche permet aussi de mettre en exergue les choix
thérapeutiques des malades au vu de la détérioration
progressive de l'état sanitaire des populations. Ces conditions sont
caractérisées entre autre par la baisse du pouvoir d'achat des
ménages ; le recours de plus en plus prononcé des populations
à l'automédication, à la médecine et la
pharmacopée traditionnelles dans la zone d'étude.
Le choix de l'aire sanitaire de Bomborokuy comme terrain
d'étude se justifie par la sous-utilisation du service de santé
moderne. En effet, il apparaît que cette fréquentation
évolue lentement et est en déça de la moyenne nationale.
Sa position presque frontalière avec le Mali a été aussi
déterminante dans le choix du site. Cette position favorise quelques
échanges économiques avec le pays voisin source de revenus
insuffisantes pour les populations. De même, les importations accroissent
la consommation médicale en rendant disponible les médicaments de
la rue, bon marché, diversifiant ainsi l'offre de soins de base.
Celle-ci est constituée par la médecine moderne, la
médecine et pharmacopée traditionnelle, l'automédication
traditionnelle ou moderne.
L'un des motifs du choix du site est l'état de
pauvreté de la population. En effet, l'économie de la zone est
essentiellement agricole alors que les cultures de rente,
généralement source de revenus, y sont peu
développées. Ce sont les cultures vivrières qui y
dominent. Aussi, l'agriculture est tributaire des aléas climatiques qui
hypothèquent à chaque instant non seulement les revenus des
populations mais les maintiennent dans une insécurité
alimentaire. Elle favorise du même coup la malnutrition et fragilise
ainsi la santé des femmes et surtout des enfants.
L'échelle locale a été retenue pour
mieux cerner les recours aux soins de santé primaires dont
bénéficient les enfants dans une localité dépourvue
de service de santé d'un niveau secondaire encore moins tertiaire. De
même, la pauvreté, la proximité du site de l'étude
avec
6
le Mali sont des facteurs favorisant la prolifération
des médicaments de la rue et par conséquent peut jouer sur la
fréquentation des services de santé moderne.
Dans le même ordre d'idées, l'étude sur
les itinéraires thérapeutiques en cas de maladie chez les enfants
de moins de 15 ans dans l'aire sanitaire de Bomborokuy (District Sanitaire de
Nouna) nous permettra de cerner, l'importance du rôle joué par les
mères dans les soins portés aux enfants tout en dégageant
les itinéraires suivis à la quête de ces soins.
Ainsi, notre étude a pour objectif
général d'analyser le choix des recours thérapeutiques
envisagés dans la prise en charge de la maladie des enfants de moins de
15 ans dans l'aire géographique du CSPS de Bomborokuy (District
Sanitaire de Nouna, Province de la Kossi).
Spécifiquement, elle vise à retracer les
itinéraires thérapeutiques des enfants de moins de 15 ans,
identifier les différents acteurs et leurs rôles dans la prise en
charge des enfants malades, et analyser les facteurs influençant les
itinéraires thérapeutiques.
La présente étude s'articulera autour des
chapitres suivants :
-La présentation de la zone d'étude
-Les aspects théoriques et la méthodologie
-La présentation des itinéraires
thérapeutiques
-L'analyse de quelques déterminants du premier recours de
l'itinéraire thérapeutique
![](Itineraires-therapeutiques-en-cas-de-maladies-des-enfants-de-moins-de-15-ans-dans-l-aire-sanitaire5.png)
PRESENTATION DE LA ZONE D'ETUDE
CHAPITRE 1 :
7
Le cadre de vie des populations est influencé par des
facteurs qui peuvent être favorables comme néfastes au bien
être des populations. Ceci étant accentué par une
croissance de la population ne facilitant pas souvent leur auto-prise en charge
sanitaire.
1. 1. Milieu physique
Le milieu physique peut présenter des conditions
favorables à certaines activités telles que l'agriculture,
l'élevage. Il peut aussi se révéler être un facteur
favorisant l'apparition de certaines pathologies.
1. 1. 1. Situation géographique
Le département de Bomborokuy est situé au
Nord-Ouest du Burkina Faso dans la province de la Kossi, région de la
boucle du Mouhoun. Il est limité au Nord par le département de
Barani, à l'Ouest par les départements de Doumbala et Djibasso,
au Sud et à l'Est par le département de Nouna. Le chef-lieu
Bomborokuy a pour coordonnées géographiques 3°98 de
longitude Ouest et 13°05 de latitude Nord.
![](Itineraires-therapeutiques-en-cas-de-maladies-des-enfants-de-moins-de-15-ans-dans-l-aire-sanitaire6.png)
Carte 1 : Présentation de la zone
d'étude
8
9
1.1. 2. Climat et relief
Le département de Bomborokuy fait partie de la sous
zone soudano sahélienne où les précipitations sont de
l'ordre de 300-700mm /an. Les précipitations sont
caractérisées par leurs irrégularités dans le temps
et dans l `espace.
![](Itineraires-therapeutiques-en-cas-de-maladies-des-enfants-de-moins-de-15-ans-dans-l-aire-sanitaire7.png)
400
200
800
700
600
500
300
100
0
2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007
Graphique 1.1: Précipitation en fonction du
nombre de jours de
pluie
Année
40
20
60
50
30
0
10
Précipitation
en mm
Jours de
pluie
Source : Service de l'agriculture de Bomborokuy Mars 2008
e
de our
Le découpage de l'année en saison se
caractérise par l'alternance d'une saison sèche (dont la longueur
est de huit mois, Octobre-Mai) et d'une saison humide ou hivernale de Juin
à Septembre. Le fait le plus marquant, c'est que pendant la saison
sèche, le pays est soumis au régime de l'Alizé continental
(ou harmattan). Ce vent qui vient du Nord-Est à un effet
desséchant qui accentue en Avril-Mai l'effet des températures
élevées qui règnent sur l'ensemble de la zone. La
période des vents et de la chaleur est propice pour certaines maladies
des enfants comme les infections respiratoires aigues, la méningite, la
rougeole. De même pendant la saison humide il y'a l'apparition de
certaines pathologies comme le paludisme
Le relief est très peu accidenté avec une
altitude moyenne d'environ 279m. Entre les collines s'étendent des
plaines. Cette configuration du relief est un facteur favorisant
l'accessibilité géographique de la zone. Ainsi, la population
peut avoir accès sans grandes difficultés aux services sociaux de
base tels que les écoles, les centres de santés, les services
administratifs.
u our
1. 1. 3. Végétation et sols
Fortement tributaire du climat, la végétation est
caractérisée par la prédominance de formations mixtes
ligneuses et herbacées, formations végétales à
couvert peu fermé. La
10
zone appartient au domaine phytogéographique soudanien.
La végétation caractéristique est la savane arbustive et
arborée dans certains endroits. Les espèces
végétales les plus importantes de la strate arborée sont :
Bityrospermun parki, Parkia biglobosa, Lannea microcarpa, Bombax costatum,
Tamarindus indica.
La strate arbustive est représentée par :
Combretum micranthum, Guiera senegalensis, Piliostigma reticulatum.
Les herbacées sont essentiellement constituées
de : Andropogon gayanus, Aristica funicuta. Cette diversité du
couvert végétal constitue une réserve de plantes
médicinales utilisées par les tradipraticiens pour la
pharmacopée traditionnelle. Ainsi les mères pour se soigner ou
soigner leurs enfants cherchent les produits traditionnels (tisane ou
remède traditionnel) qui sont exclusivement issus de la forêt, de
la végétation. Cependant, la population parcourt de plus en plus
de distances pour s'approvisionner en produit de la pharmacopée
traditionnelle du fait du recul du couvert végétal; toute chose
pouvant être un facteur favorisant le recours aux services de
santé moderne ou aux tradipraticiens du fait de la raréfaction
des produits traditionnels.
On rencontre différents types de sols repartis dans
l'ensemble du département :
- Les sols ferrugineux tropicaux peu lessivés et
lessivés sur matériaux sableux.
Ils se développent sur des matériaux riches en
argile kaolinique et se caractérisent par une richesse en oxydes et
hydroxydes de fer et en manganèse qui leurs confère une couleur
ocre ou rouge. Ces sols ont des potentialités agronomiques moyennes.
- Les sols minéraux bruts.
Ils se caractérisent par une roche mère
affleurante, leurs épaisseurs sont très faibles ou nulles et une
pauvreté chimique avec une valeur agronomique quasiment nulle.
- Les sols hydromorphes et les vertisols.
Ils se caractérisent par des teneurs en argile
élevées avec cependant des argiles gonflantes et par un
excès en eau temporaire. Ces sols de part leur texture et leur
composition chimique ont des potentialités agronomiques très
élevées surtout pour la culture du sorgho et du riz. Le
rôle que joue le sol dans l'équilibre de la nature n'est plus
à démontrer. La richesse de celui-ci accroît les
productions agricoles, améliore les rendements et du même coup
améliore la situation alimentaire et l`état nutritionnel des
ménages et leurs revenus. Lorsque le sol est riche, il facilite la
régénérescence végétative des plantes
conduisant à une abondance de celles-ci.
La présentation du milieu physique de la zone
d'étude permet de mettre en exergue ses potentialités dont
l'exploitation améliore leurs conditions de vie voire leurs revenus
améliorant ainsi la santé de la population. Le maintien de cet
état de santé dépend de plusieurs facteurs qui sont non
seulement l'hygiène (alimentaire, corporelle, du cadre de vie),
11
la disponibilité et l'accessibilité de services
de soins mais aussi la disponibilité de plantes médecinales pour
un éventuel traitement traditionnel des cas de maladies. La
présence d'obstacles physiques et un climat capricieux, influencent la
distribution spatiale des populations et contribuent à éloigner
les services de soins des villages.
1. 2. Aspects humains
1. 2. 1. Organisation administrative
Le 24 avril 1996, le Burkina Faso est découpé
en 45 provinces et 350 départements par ordonnance n° 09/96/ADP.
Le département de Bomborokuy fut créé
par ordonnance N° 85-046/CNR/PRES du 29 Août 1985, et composé
de 15 villages. Bomborokuy est érigé en commune de moyen exercice
par la ZATU N° AN IV de Mai 1987 et en commune rurale en Mai 2006 avec la
décentralisation et la communalisation intégrale. Le
département s'étend sur cinq cent km2 environ.
1. 2. 2. Données démographiques
Peuplé d'environ 13298 habitants, le
département de Bomborokuy a une densité moyenne de 27 habitants
au km2.
Selon le RGPH de 19961 on notait un léger
déséquilibre en faveur des femmes (50,7% contre 49,3 %). Les
moins de 15 ans représentaient environ 53 % de la population en 1996.
1 Source : INSD RGPH 1996 Fichiers village et Préfecture
de Bomborokuy, recensement administratif
2004
12
Tableau 1. 1 : Population par village en 1996 et
2004
Département de BOMBOROKUY
|
Population en 1996
|
Population en
2004
|
|
H
|
F
|
Total
|
Total
|
|
15-19
|
20-64
|
65 et +
|
|
465
|
135
|
439
|
37
|
506
|
568
|
1074
|
996
|
Bogo
|
359
|
83
|
273
|
17
|
383
|
349
|
732
|
374
|
Bomborokuy
|
1814
|
232
|
1130
|
94
|
1423
|
1488
|
2911
|
3837
|
Borékuy
|
385
|
70
|
280
|
22
|
335
|
422
|
757
|
992
|
Danékuy
|
175
|
23
|
112
|
9
|
166
|
153
|
319
|
415
|
Gombélé
|
324
|
64
|
282
|
28
|
354
|
344
|
698
|
765
|
Komonkuy
|
*
|
*
|
*
|
*
|
*
|
*
|
*
|
528
|
Mariasso
|
183
|
34
|
156
|
17
|
180
|
211
|
391
|
431
|
Niankouini
|
*
|
*
|
*
|
*
|
*
|
*
|
*
|
638
|
Sadigan
|
187
|
37
|
157
|
15
|
207
|
189
|
396
|
481
|
Sacko
|
178
|
33
|
116
|
8
|
168
|
167
|
335
|
406
|
Souankuy
|
*
|
*
|
*
|
*
|
*
|
*
|
*
|
480
|
Tirakuy
|
359
|
66
|
233
|
20
|
350
|
329
|
679
|
845
|
Yabana
|
112
|
28
|
85
|
10
|
116
|
119
|
235
|
221
|
Yallo
|
373
|
55
|
251
|
25
|
356
|
348
|
704
|
735
|
Yévédougou
|
529
|
114
|
361
|
44
|
524
|
524
|
1048
|
1154
|
Total
|
5443
|
974
|
3875
|
346
|
5068
|
5211
|
10279
|
13298
|
|
* Données manquantes à l'INSD ; H : Homme ; F :
Femme
La composition ethnique est dominée par les Bwaba, les
Peuls, les Rimaïbés. Les Mossis, les Samos, les Dogons et les
Bolons constituent les ethnies minoritaires émigrées
respectivement des régions du Yatenga, du Passoré, du Sourou et
des régions de San et de Mopti au Mali. La langue qui permet à
tous ces groupes ethniques de communiquer est le dioula.
L'habitat y est groupé et est
caractérisé par la concentration de la population dans un espace
bâti au sein duquel il y a un enchevêtrement d'îlots
d'habitats en banco. L'habitat traditionnel en briques de banco dont le toit en
terrasse sert pour le séchage des récoltes est typique de la
région. La majeure partie des ménages habite dans des maisons en
banco. On y trouve quelques maisons en dur et semi-dur. L'habitat traduit le
plus souvent l'aisance économique du ménage, facteur
influençant la prise en charge des cas de maladie.
1. 2. 3. Données socio-économiques
? Activités agricoles
Le département en effet, possède d'immenses
potentialités agricoles. Les principales productions sont
constituées des produits vivriers et des produits de rente. Les
céréales cultivées sont le mil, le sorgho, le riz, le
maïs et le fonio. Il faut signaler qu'un accent particulier est mis sur la
culture et la commercialisation du fonio, et une foire existe à cet
effet. Le secteur agricole est marqué par un accroissement important des
productions et des
13
revenus agricoles. Cette extension est dûe à la
culture des produits de rente tels que le coton, le sésame, l'oseille
(Hibiscus sabdarifa), l'arachide, grâce à la diffusion à
une large échelle de la culture attelée et de l'utilisation des
engrais.
Les productions rizicoles et maraîchères y sont
très peu développées du fait de l `absence de points d'eau
permanents et d'aménagements conséquents.
Le fonio, le sésame et l'oseille permettent
d'accroître le revenu des paysans et contribuent à la
réduction de la pauvreté dans la zone.
? L'élevage
Le mode d'élevage est traditionnel. Celui-ci est de
type extensif, caractérisé par la transhumance. L'effectif du
cheptel est assez important mais la couverture sanitaire est insuffisante de
même que l'alimentation. L'insuffisance des pâturages conduit
à un élevage extensif. Outre le manque de pâturage, il y a
une pénurie grave d'eau alors que l'eau est la première cause de
départ provisoire ou définitif des éleveurs vers les pays
voisins. Hormis la consommation locale, une partie de la production animale est
destinée à la commercialisation. Une importante partie du
bétail est conduite sur pied par les éleveurs pour être
vendue dans les pays voisins notamment la Côte-d'ivoire.
A ces activités, il convient d'ajouter le commerce et
l'artisanat qui constituent les activités secondaires des
populations.
De par sa position de carrefour, Bomborokuy constitue une
véritable plaque tournante
dans les échanges avec les marchés voisins de
Djibasso, Doumbala, Barani, Kombori, Kiénikuy, Nouna et même
avec les régions voisines du Mali.
Bomborokuy est un pôle économique de la province
de la Kossi à travers le petit commerce saisonnier, le commerce de
céréales et vente du dolo par les femmes.
Les principales activités artisanales sont la poterie,
le tissage, la teinture, la menuiserie...
Ces activités sont sources de revenus permettant aux
ménages de faire face à leurs besoins notamment en matière
de soins de santé.
1. 3. Aire sanitaire de Bomborokuy
Le CSPS de Bomborokuy est l'un des vingt-huit (28) CSPS du
district sanitaire de Nouna et l'un des trois (3) CSPS du département.
Il se situe dans la partie Nord du district sanitaire de Nouna sur la route
nationale 14, à 40 km de Nouna et 25 km de Djibasso.
L'aire sanitaire de Bomborokuy va au delà des limites
administratives du département et comprend huit villages qui sont
Banakoro, Bomborokuy, Gombélé, Niankouini, Yabana, Yallo, Sacko
et Gninanou (département de Barani).
![](Itineraires-therapeutiques-en-cas-de-maladies-des-enfants-de-moins-de-15-ans-dans-l-aire-sanitaire8.png)
14
Carte 2 : Aire sanitaire de Bomborokuy
La population de l'aire sanitaire est de 9 774 habitants (MATD,
2004). Tableau 1. 2 : Population et distance du centre
sanitaire
Village de l'aire
|
Distance du CSPS
|
Population en 2004
|
Banakoro
|
3 km
|
996
|
Bomborokuy
|
0 km
|
3 837
|
Gombélé
|
8 km
|
765
|
Gninanou
|
10 km
|
638
|
Niankouini
|
4 km
|
406
|
Sacko
|
6 km
|
221
|
Yabana
|
4 km
|
735
|
Yallo
|
2 km
|
735
|
Total
|
9 774
|
|
Source : (MATD, 2004)
La population à laquelle se rapporte notre
étude est celle de quatre villages de la zone de couverture du CSPS. Ces
villages sont Bomborokuy, Niankouini, Gombélé et Sacko. Tous les
villages relevant du CSPS sont à moins de dix kilomètres de
celui-ci, ce qui est en deçà du seuil d'accessibilité
géographique théorique tel que défini par la politique
sanitaire du pays qui est de 10km.
15
1. 3. 1. Infrastructures et personnel
Le CSPS se compose d'un dispensaire pour les soins curatifs,
d'une maternité, de deux salles d'hospitalisation, d'un
dépôt pharmaceutique, d'un magasin et d'un bureau.
Le service est doté également d'une
motocyclette affectée à l'infirmier chef de poste (I.C.P.). A
cela, il convient d'ajouter les deux logements pour le personnel soignant et
quatre latrines. Ce qui leur permet de prendre en charge les cas d'urgence qui
peuvent survenir la nuit du fait de leur proximité du CSPS. Seulement le
centre ne dispose pas d'une ambulance pour faciliter les évacuations
sanitaires vers le CMA de Nouna ou le CHR de Dédougou voire le CHUSS de
Bobo-Dioulasso. Le matériel sanitaire est insuffisant et vétuste
surtout pour ce qui est des lits d'hospitalisation de la maternité qui
sont dans un état piteux.
Le personnel se compose d'un Infirmier Diplômé
d'Etat (IDE), d'un Agent Itinérant de Santé (AIS), d'une
Accoucheuse auxiliaire, d'un gérant du dépôt
pharmaceutique, d'un manoeuvre et d'un gardien. Le CSPS bénéficie
de certaines commodités telles que le téléphone et
l'électrification par le biais des panneaux solaires.
Toutefois, on observe dans l'aire sanitaire deux autres
systèmes de soins.
La médecine traditionnelle désigne des
prestataires de santé officiant dans le contexte traditionnel. Elle est
pratiquée par des tradipraticiens et des guérisseurs.
Les médecines traditionnelle et moderne ont besoin
l'une de l'autre. Cela ne fait plus l'ombre d'aucun doute aujourd'hui et c'est
conscient de cette réalité que les acteurs de ces deux types de
médecine multiplient, depuis quelque temps, les rencontres de
concertation en vue d'une meilleure collaboration. Ainsi, des rencontres
périodiques sont organisées entre autorités
administratives du système de santé moderne de Bomborokuy et les
acteurs de la médecine traditionnelle, encore appelés
tradipraticiens. Il est recommandé aux tradipraticiens de s'associer et
d'avoir des autorisations d'exercice afin de distinguer le tradipraticien de
santé du charlatan qui promet monts et merveilles aux patients et
retarde bien souvent malheureusement leur prise en charge adéquate dans
les formations sanitaires.
L'autre système de soins est animé par les
vendeurs de médicaments illicites, communément appelés
« médicaments de la rue ». Le nombre des acteurs dans ce
domaine s'est accru durant ces dernières années.
1. 3. 2. Prestations sanitaires
Le CSPS est relativement peu utilisé. En effet, le
taux de fréquentation est de 31,76%2. Celui des consultations
prénatales varie de 74,74% pour les CPN13 à 62% pour
les
2 District sanitaire de Nouna, Plan d'action 2007
CPN2. Le taux de prévalence contraceptive est de
12,46%. Ces indicateurs de santé sont sensiblement bons comparativement
à ceux du district sanitaire de Nouna qui présente un taux de
fréquentation de 16% pour les soins curatifs. Les taux de CPN1 et CPN2
sont respectivement de 52% et 34% tandis que celui des accouchements est 21% et
celui de la prévalence contraceptive est de 10%.
1. 3. 3. Profil épidémiologique
Les principales causes de morbidité
générale sont le paludisme, les affections respiratoires, les
dermatoses et plaies.
Tableau 1. 3 : Principales pathologies
rencontrées dans le CSPS de Bomborokuy
Maladies
|
Nombre de cas
|
|
2005
|
Paludisme
|
1453
|
1369
|
Affections respiratoires
|
797
|
865
|
Dermatoses et plaies
|
458
|
418
|
Diarrhées
|
186
|
167
|
Parasitoses
|
257
|
126
|
|
Source : CSPS de Bomborokuy,
Plan d'action 2006
Les causes de mortalité les plus récurrentes
sont le paludisme, les affections respiratoires, les maladies
diarrhéiques, la malnutrition. Cette mortalité est
favorisée par l'insalubrité du fait des points d'eau stagnante,
du manque de latrines ou de puits perdus dans les concessions, les
consultations tardives, l'automédication et la non utilisation de
moustiquaires imprégnées.
16
3 CPN 1 c'est la consultation prénatale qui
s'effectue au premier trimestre et CPN 2 c'est celle qui a lieu au second
trimestre
![](Itineraires-therapeutiques-en-cas-de-maladies-des-enfants-de-moins-de-15-ans-dans-l-aire-sanitaire9.png)
ASPECTS THEORIQUES ET METHODOLOGIE
CHAPITRE 2 :
17
18
2. 1. ASPECTS THEORIQUES
2. 1. 1. Revue de la littérature
La revue de la littérature a pour but d'explorer les
connaissances dans le domaine étudié afin d'organiser la
recherche. Elle consiste à la quête permanente suivie de la
lecture totale ou partielle de livres, revues, articles, mémoires,
thèses traitant de la santé des enfants en général
et des itinéraires thérapeutiques en cas de maladie des enfants
en particulier. Cette recherche documentaire nous a conduit dans les centres de
documentation de l'IRD, de l'ISSP, de l'OMS ONCHO, à la
Bibliothèque Universitaire Centrale et à la bibliothèque
de l'UFR/SH de l'université de Ouagadougou. Certains documents ont
été consultés sur internet.
Force est de noter que la littérature sur les recours
thérapeutiques ne »fait pas figure de parent pauvre»
même si elle est beaucoup extravertie et peu spécifique aux
enfants. De même, nombreuses sont les études qui se sont
limitées au premier recours thérapeutique constituant ainsi un
itinéraire thérapeutique à un recours, à une
étape.
La présente revue est structurée de sorte
à déterminer d'une part les itinéraires
thérapeutiques révélés par certaines études
et d'autre part à déterminer les facteurs qui déterminent
ces recours.
2. 1. 1. 1. Itinéraires
thérapeutiques
On entend par itinéraires thérapeutiques la
succession dans le temps et dans l'espace de toutes les actions de soins
liées à un épisode de maladie. Avec cette notion : on
restitue donc à la maladie sa dimension temporelle et complexe (recours
successifs à des systèmes de soins médicaux
différents) et on lui redonne sa signification de quête
(étapes successives permettant d'accéder à la
guérison) (FASSIN, 1992).
? Types de recours
Les recours thérapeutiques ont fait l'objet d'une
littérature assez abondante et diversifiée. Nous pouvons retenir
que le choix d'un type de soins varie d'une région à une autre,
d'un pays à un autre. Cependant, il ressort de façon
générale que le recours aux tradipraticiens ou aux
guérisseurs constitue le dernier choix thérapeutique des
populations, tandis que l'automédication et la consultation moderne se
partagent de façon alternée la première ou la seconde
place.
Ainsi, une étude réalisée à
Bobo-Dioulasso sur les itinéraires thérapeutiques
révèle que les recours aux tradipraticiens représentent
16% des modalités du premier traitement et les soins familiaux 46,4%
(Anonyme cité par ZOUNDI, 2001). Dans l'Oubritenga, en milieu
19
rural, en 1995 le schéma thérapeutique
privilégié est l'automédication (48%) ; viennent ensuite
le dispensaire (20%), l'agent de santé communautaire (15%), la
pharmacopée (9%) et le guérisseur (6%) (ZOUNDI, 2001). Une
enquête réalisée en Mai 1996 dans le district sanitaire
Paul VI à Ouagadougou, montre que 75% des recours sont modernes, bien
avant l'automédication (20%) et le recours aux tradipraticiens (2%)
(WILLEM et al., 2001).
Au Bénin dans la sous préfecture de
Ouessè, 69,7% du premier recours ont été traités
par automédication, 26,8% directement par recours à un
spécialiste de la santé et 0,2% simultanément par
automédication et recours extérieur (RICHARD, 2001). Une
étude réalisée dans trois pays (Bénin, Côte
d'Ivoire, Mali) par AKOTO et al. (2002) montre
l'existence de différents modèles d'itinéraires
thérapeutiques : Il ressort de cette étude qu'au Bénin
lors d'un épisode de maladie, les malades recourent en priorité
au secteur moderne de soins (55%) et à l'automédication (40%). Il
en est de même en Côte d'Ivoire, indiquent les mêmes auteurs.
Le Mali se distingue des autres pays par la faiblesse relative de la proportion
de malades qui pratiquent l'automédication (moins de 30%) et le
pourcentage relativement élevé (57%) des recours à la
médecine moderne lors de la première consultation.
En milieu rural, dans le campement de pêcheurs à
Solingué au Mali, l'automédication a concerné 80% de
l'ensemble des recours, la médecine moderne 9% et la médecine
traditionnelle 6% (TRAORE et al. cité par AKOTO et al.
2002). Une enquête sur les dépenses de santé et des recours
aux soins réalisée auprès de 412 ménages du
quartier de Bankoni dans la périphérie de Bamako a
révélé de très faibles recours aux
guérisseurs traditionnels (4%) au profit de l'automédication
(51%) et de la thérapie moderne (3%) (DIAKITE et al., 1993). En
somme AKOTO et al. (2002) montrent que le secteur moderne restera
prédominant dans le choix du système de soins en Afrique de
l'Ouest. Dans les trois pays, plus d'un malade sur deux recourent à la
médecine moderne (54,7% au Bénin ; 54,6% en Côte-d'Ivoire ;
57% au Mali). La médecine traditionnelle quant à elle, continuera
à jouer un rôle de second plan tandis que l'automédication
risque de devenir le premier recours ou recours définitif du fait du
coût des médicaments et des prestations dans le secteur moderne.
Il ressort de l'étude qu'en cas d'une mobilité
thérapeutique, c'est vers le secteur moderne que se dirige le plus, la
majorité des malades dans les différents pays. C'est aussi celui
dont les malades partent plus vers d'autres secteurs. Le secteur moderne et
l'automédication réfèrent plus qu'ils ne reçoivent
lorsqu'il y a une mobilité thérapeutique alors que le secteur
traditionnel reçoit plus qu'il n'envoie.
? Maladie de l'enfance
Des multiples problèmes de santé qui assaillent
l'enfance, le paludisme, les infections respiratoires aiguës, les maladies
diarrhéiques constituent les principales causes de
20
consultations. Les infections respiratoires aiguës et les
maladies diarrhéiques sont l'apanage des enfants de moins de cinq
ans.
Des études sur le paludisme, il ressort que celui-ci
est reconnu comme une maladie pouvant provoquer le décès mais qui
peut être également traité. Pour le traitement des cas de
paludisme chez les enfants de moins de cinq ans, les mères font recours
à l'automédication, à la consultation moderne et rarement
à la consultation d'un guérisseur. En milieu rural,
l'automédication est une pratique courante aux premiers moments du
paludisme chez 96% des mères contre 82% en milieu urbain (ZOUNDI, 2001).
Des maladies spécifiques de l'enfant de moins de 15 ans, les
fièvres qui se traduisent par la notion de « corps chaud » et
le « koom » qui correspond en mooré au paludisme chez les
enfants sont les plus représentées. Ainsi, pour les cas de
fièvre, 74% ont fait l'objet de consultations modernes contre 14% pour
la consultation traditionnelle et pour les cas de paludisme (koom), 67% des
consultations sont orientées vers le secteur moderne contre 18% pour le
secteur traditionnel (VAUGELADE, 1991).
Pour l'itinéraire thérapeutique, lorsque
l'enfant ou la mère présente un signe évocateur du
paludisme, les premiers soins se font toujours à domicile au
Bénin (KINIFFO et al. 2000). C'est en cas de persistance après
cette automédication que l'on se rend dans un centre de santé. En
cas de complication ou de non amélioration de l'état de
santé suite à la consultation au centre de santé, les
malades se rabattent d'emblée vers les tradithérapeutes, parce
qu'on suppose dans ce cas que la maladie n'est pas à soigner dans un
centre de santé (KINIFFO et al. 2000).
Certains travaux ont été effectués sur
plusieurs pathologies de l'enfant à la fois et présentent des
résultats mitigés. En zone non lotie à Ouagadougou
(Taabtenga) comme dans le loti (Wemtenga), en cas de fièvre, la
quasi-totalité des familles ont recours à la médecine dite
moderne, principalement par l'automédication (essentiellement la
consommation de restes de médicaments à domicile) puis
consultation dans une formation sanitaire. En revanche, en cas de
diarrhée, les familles ont beaucoup plus recours à la
médecine traditionnelle, soit directement à domicile, soit en
consultant le tradipraticien (UERD, 2002)4. De même,
l'étude de WILLEM et al. (2001) dans le district sanitaire Paul
VI de Ouagadougou révèle qu'en cas de diarrhée
l'automédication est le recours le plus utilisé par les
mères. Par contre, en cas de paludisme ou de toux, elles font plus
recours aux ressources thérapeutiques hors du ménage pour les
soins des enfants.
Pour les cas de diarrhées, l'automédication
tient la première place au premier recours. Les mères ont recours
aux plantes qu'elles connaissent avant tout remède. Le recours aux
tradipraticiens vient en seconde place, suivie de l'automédication
moderne
4 Unité d'Enseignement et de Recherche en
Démographie (UERD) actuelle ISSP, Santé, Education, Habitat
à Ouagadougou, in Ouaga Focus N° 9 Juin 2002
21
tandis que le dispensaire constitue le dernier recours. La
structure de soins moderne est surtout utilisée comme second recours
(KANKI et al. 1991).
De la réponse à la question, Quelle
démarche ferez-vous si votre enfant a une diarrhée ? Il
apparaît que la pharmacopée au plan global vient en
deuxième position avec 35% après le recours à une
formation sanitaire 38% (PODA et al. 2003).
Selon EDSBF-III- 2003, parmi les enfants5 ayant
présenté des symptômes d'infections respiratoires
aiguës, 33 % seulement ont été conduits dans un
établissement sanitaire ou auprès de personnel médical
pour traitement ou conseils. Les enfants de 6-11 mois et de 1223 mois sont ceux
qui sont conduits le plus fréquemment dans un établissement
sanitaire (respectivement, 37 % et 38 %). Pour ce qui est de la
diarrhée, seulement 17% des enfants ont été conduits dans
un centre de santé moderne au cours de leur maladie. Nous constatons que
le paludisme et la diarrhée ont fait l'objet de nombreuses études
contrairement aux infections respiratoires aiguës notamment la toux ou la
pneumonie.
Le choix d'une option thérapeutique ne se fait pas de
façon fortuite, donc dépend d'un certain nombre de facteurs.
2. 1. 1. 2. Déterminants du recours
thérapeutique
Par déterminant il faut plus entendre une
caractéristique du malade ou de son entourage statistiquement lié
à un choix thérapeutique, que la cause ou l'une des causes de ce
choix. En d'autres termes, une variable n'est dite déterminante que
lorsqu'elle influence significativement le choix du traitement. Les
études des pratiques en matière de recherche en santé
publique ont noté que les itinéraires thérapeutiques sont
influencés par un certain nombre de facteurs pragmatiques. Selon la
classification effectuée par ANDERSON (1968) cité par RICHARD
(2001) nous avons les facteurs prédisposants, les facteurs de
réalisation et les facteurs de besoins. Ces facteurs permettent
d'examiner l'impact d'un certain nombre de caractéristiques
démographiques, sociales, économiques et culturelles des
habitants sur leurs comportements face à la maladie.
? Facteurs prédisposants
Les facteurs prédisposants sont des
caractéristiques sociales, démographiques du malade ou de son
entourage immédiat, des opinions sur les systèmes de soins, des
croyances et des valeurs concernant la santé et la maladie, des
connaissances au sujet de la maladie. Ils incitent à recourir en cas de
besoins à un type de soin ou à un service de santé
donné. Dans le cadre de ce mémoire, il s'agit des
caractéristiques de l'enfant et de ses parents telles que l'âge,
le sexe, la religion, l'ethnie, la profession, le niveau d'étude,
etc.
5 Il s'agit des enfants de moins de cinq ans
22
L'âge et le sexe de l'enfant sont également
susceptibles d'intervenir dans le choix thérapeutique
(WAITZENEGGER-LALOU, 2001).
L'âge du malade a été testé dans
la plupart des études sur les déterminants du recours aux soins.
L'âge s'est avéré être un facteur important de
différentiation du recours. Les enfants (0-14 ans) camerounais sont
soumis à l'automédication moderne (40,2%) et à la
consultation moderne (3,3%) plus que les adultes et les personnes
âgées (COMMERYRASS et N'DO, 2002). Les ménages ne sont pas
disposés à engager beaucoup de frais pour les enfants (LESSERS
et al. Cité par SANOU, 2001). Ils s'estiment assez dotés
pour s'occuper de leur santé. C'est le traitement à domicile qui
sera privilégié pour les enfants, les éloignant ainsi des
services de soins professionnels. Toutefois RICHARD (2001) reconnaît que
l'âge joue un rôle important dans le premier choix à
effectuer face à la maladie, mais l'absence de traitement et le
traitement familial sont alors d'autant moins fréquents que le malade
est jeune.
Le recours aux soins des enfants est déterminé
à l'échelle individuelle ou du ménage. Nous pouvons
souligner les caractéristiques démographiques de la mère
telles que l'âge et la parité. L'âge peut être un
indicateur de l'expérience des femmes dans le domaine des soins aux
enfants et du pouvoir de décision. La parité, qui
détermine la taille du ménage, influence le recours aux soins
à travers la concurrence des enfants pour l'affection maternelle. En
effet, lorsqu'une mère a beaucoup d'enfants surtout en bas âges,
elle manque le plus souvent de temps à consacrer à chacun d'eux
alors qu'ils en ont besoin pour une bonne croissance socio-affective.
Le choix d'une action thérapeutique et de son
financement relève généralement du chef de ménage.
Notre étude est centrée sur les enfants de moins de quinze ans
qui n'interviennent pas directement dans la prise de décision. Lorsqu'un
enfant est malade, sa mère et éventuellement d'autres adultes
(belles-mères, oncles, tantes, soeurs...) peuvent aussi débattre
de la conduite à tenir avec le chef de ménage, mais la
décision finale lui incombe. Le nombre d'enfants qu'une femme va
élever au cours de sa vie ne correspond pas toujours à sa
descendance effective, l'enfant n'est pas toujours élevé par sa
mère biologique (GUILLAUME, 1991). Au Burkina Faso, selon l'EDS (KONATE
et al., 1993), en milieu urbain dans environ un ménage sur
quatre, un ou plusieurs enfants de moins de quinze ans vivent sans leurs
mères ni leurs pères biologiques (28,8%). Cette proportion est
plus faible en milieu rural (21,1%). Ainsi il y'aurait un investissement
sélectif des enfants dans un même ménage dans les domaines
notamment de l'alimentation, de la scolarisation et des soins de santé
(ROGER PETIT JEAN, 1999). Si antérieurement les enfants quittaient leurs
foyers ou familles pour simplement être élevés par des
tuteurs ou servir d'aide dans les travaux domestiques ou professionnels,
actuellement ces motifs de mobilité sont relégués au
second plan derrière la scolarisation.
23
La profession du chef de ménage, de la mère,
constitue l'un des facteurs les plus étudiés dans le choix des
recours, souvent en relation avec le niveau d'éducation formelle et/ou
niveau économique. Selon GESSLER et GAGE, 1987 (cité par RICHARD
2001) la profession ou l'activité principale de la mère peut
aussi jouer un rôle parce qu'elle influence son niveau de
disponibilité en cas de maladie. Les enfants des ménagères
y consultent plus souvent que ceux des autres catégories
professionnelles mais ils consultent moins souvent les services confessionnels
(Centre de santé des religieux) et plus souvent les services de
santé publique que les enfants de commerçantes ou
d'agricultrices.
Les caractéristiques des parents telles que
l'instruction et le niveau économique sont susceptibles d'être
associées aux recours aux soins des enfants (BAYA, 1999). Le niveau
économique exprime l'accessibilité économique tandis que
les mécanismes par lesquels l'instruction influence le recours aux soins
sont davantage culturels.
Le niveau d'instruction des adultes est
généralement considéré comme un déterminant
important du niveau de santé du ménage. Après une revue de
la littérature sur plusieurs pays, CLELAND et VAN GIINNKEN (1988, 1989)
cités par RICHARD 2001, concluent qu'une à trois années
d'écoles sont associées à une chute de 20% du risque de
mortalité infantile ; et que chaque année supplémentaire
décroît ce risque. Dans une étude limitée à
l'Afrique, la Banque Mondiale conclut en 1994 que le taux de mortalité
infanto juvénile y serait jusqu'à 50% inférieur lorsque la
mère a atteint le niveau secondaire. Les mères
éduquées reconnaîtraient qu'une intervention est
nécessaire et agiraient plus rapidement. Elles favoriseraient de plus
les soins de santé moderne au détriment des pratiques
traditionnelles, seraient plus enclines à utiliser les
médicaments modernes et à le faire correctement et seraient
encore plus confiantes dans leurs relations avec le personnel des services de
santé moderne (BARRETT et BROWNE, 1996 cités par RICHARD
2001).
? Facteurs de réalisations
Ce sont les facteurs qui offrent au malade la capacité
d'utiliser les ressources disponibles. Parmi les plus importants, nous retenons
la proximité des services de santé, la disponibilité de
moyens de transport privés, le niveau économique des
ménages. Les deux premiers facteurs influencent l'accessibilité
géographique aux services de soins et par là même
l'ensemble des choix thérapeutiques tandis que le troisième
facteur conditionne l'accessibilité financière au système
de soins et aux médicaments.
Presque toutes les études sur la relation distance et
utilisation des services de santé révèlent une diminution
des taux d'utilisation avec l'augmentation de la distance. L'effet de la
distance est d'autant plus important dans les pays en développement du
fait de l'état des voies de communications, de la rareté des
moyens de transport et du coût élevé pour les
24
populations pauvres (NOORALI, LUBY et RAHBAR, 1999).
Toutefois, la distance n'agit jamais seule. Par exemple, 61% des premiers
recours extérieurs des enfants du quartier de Gbegamey à Cotonou,
y ont consulté contre 45% des adultes (BOULOUDANI, 1996).
Selon RICHARD (2001) il y'a bien perception, donc utilisation
différenciée des catégories d'établissements de
santé moderne au regard de la différence des distances moyennes
parcourues pour les atteindre. Les guérisseurs jouent un rôle, le
plus souvent limité, que dans les villages où ils sont
implantés.
La disponibilité des moyens de transport privés
(charrette vélo, moto, voiture) devrait permettre à un
ménage de s'affranchir dans une certaine mesure de la distance.
De nombreuses études montrent qu'il existe un lien
étroit entre le niveau économique des ménages et les
comportements de recherche de soins. La maladie constitue un fardeau pour les
ménages s'exprimant en terme de ressources, de coûts, de temps. De
ce fait, les ménages doivent développer des stratégies
pour s'adapter au stress économique qu'engendre la maladie. A
Pékine près de Dakar, FASSIN (1992) observe que d'une
façon générale le niveau socio-économique
intervient moins dans le fait de recourir à un type de soins que sur le
lieu de recours. Pour les enfants comme pour les adultes, les produits
pharmaceutiques sont d'autant plus utilisés que les parents ont des
ressources économiques permettant de subvenir à leurs besoins
sanitaires, alors qu'on observe le contraire pour les traitements traditionnels
(BOULOUDANI,1996). En fait, plus que le niveau économique en lui
même, c'est la capacité des ménages à mobiliser les
ressources nécessaires au moment du besoin qui est vraiment
déterminante (NOUNTHAN, 1991). Diverses stratégies internes au
foyer sont alors mises en oeuvre : ventes de produits agricoles, de
bétail, travail salarié (SAUERBORN, NOUGTARA et DIEFIELD, 1995;
SAUERBORN, ADAMS et HIEN, 1996). Lorsque ces ressources s'avèrent
insuffisantes surtout pour les cas les plus graves de maladie, les proches sont
sollicités par le jeu des interrelations. Les difficultés
économiques se sont aggravées avec la dévaluation du franc
CFA le 12 janvier 1994 pour tous les Etats concernés notamment sur le
plan sanitaire. L'augmentation brutale du prix des soins, des
déplacements, des médicaments en un mot de la santé, a eu
un impact certain sur les recours aux soins. Avec la dévaluation, la
marge de manoeuvre des ménages est réduite et leurs
priorités doivent être redéfinies. Selon YONLI (1998) la
baisse des nouvelles consultations curatives était de 17% après
la restauration de la tarification dans dix (10) formations sanitaires de la
région du Centre- Nord (Kaya) au Burkina Faso. Selon le Sondage
d'opinion auprès des utilisateurs des services publics de base,
réalisé en décembre 2003 au Burkina Faso, plus de 60 % des
personnes enquêtées se réfèrent à la
médecine traditionnelle pour leur besoin de santé du fait de son
caractère complémentaire à la médecine moderne. Le
second motif de recours à cette médecine est la faiblesse des
coûts liée à ses prestations.
25
? Facteurs de besoins
Ce sont les facteurs qui décrivent l'état de
santé de l'individu, que ce soit la perception de cette santé par
l'individu lui même ou ses proches, son évaluation par un
médecin ou encore le diagnostic posé. Parmi ces facteurs, nous
retenons la nature, la gravité perçue de la maladie par le malade
ou les adultes du ménage, la durée de la maladie au moment de la
prise de décision.
On ne saurait mener une étude pertinente sur les
comportements thérapeutiques sans distinguer les types d'affections et
plus précisément la perception du diagnostic par le malade ou son
entourage. Face à certaines maladies au moins, la réponse de la
médecine moderne apparaît pauvre, incomplète. En effet, la
quête thérapeutique ne se borne pas seulement à faire
disparaître les manifestations cliniques de la maladie mais consiste
aussi à expliquer la cause (CANTRELLE et LOCOH, 1990). Au sein de la
population, ont émergé des personnes très aptes à
soigner des maladies. Ce sont les guérisseurs traditionnels ou
tradipraticiens. L'idée selon laquelle « l'homme n'est pas
seulement corps mais aussi âme » n'est pas une notion
étrangère aux guérisseurs traditionnels qui, par des
procédés vont déterminer les causes profondes du mal dont
souffre le patient (AKOTO et al., 2002). Pour les tradipraticiens,
être en bonne santé c'est non seulement avoir le bien-être
physique, mais aussi moral, familial, clanique, social, culturel, mental,
religieux.
La gravité de la maladie s'est
révélée un déterminant important de choix
thérapeutique (SAUERBORN et al., 1995). Plus la maladie est
perçue comme grave, plus la tendance du patient à consulter un
spécialiste de la santé (moderne ou traditionnel) est
élevée plutôt qu'à se limiter à
l'automédication. C'est la perception de son état de santé
et non l'état de santé objectivé par un spécialiste
de la santé ou un praticien qui conditionne la démarche à
suivre. On assiste alors parfois à de longs déplacements pour des
problèmes bénins mais aussi des consultations tardives ou
à l'absence de consultation pour des problèmes graves. L'inaction
thérapeutique diminue avec l'augmentation de la gravité
perçue (4,6%) pour les maladies peu ou pas graves contre 1,9% pour les
maladies graves. Il en va de même pour l'automédication 77,9%
contre 63,2%. Par contre, la fréquence des recours extérieurs
(hors du ménage) double pour les maladies très graves par rapport
aux maladies peu ou pas graves (34,9% contre 17,5%) (RICHARD, 2001).
Selon AKOTO et al. (2002) en cas de persistance de
la maladie, la plupart de ceux qui se soignent eux-mêmes se font
consulter par un praticien de la médecine moderne (83%) au Bénin.
En Côte-d'Ivoire, soulignent les mêmes auteurs, les pratiquants de
l'automédication s'orientent plus vers la médecine traditionnelle
et au Mali ce sont les guérisseurs qui sont massivement
consultés. Ainsi donc, les patients opèrent un choix et
construisent leurs
26
itinéraires thérapeutiques selon
l'évolution de la maladie et le degré de satisfaction ou non
(OUEDRAOGO, 2000). La gravité fera certes changer le comportement du
ménage dans la recherche de soins. En effet, la médication
s'orientera désormais, d'une part vers un pluralisme
thérapeutique par l'utilisation combinée de produits
traditionnels et moderne et d'autre part vers la recherche de produits
spécifiques plus forts.
La durée de l'épisode morbide influence les
itinéraires thérapeutiques qui sont généralement
d'autant plus longs et complexes que la maladie se prolonge. Contrairement
à ce qui est admis, ce n'est pas seulement la durée totale qui
oriente le choix thérapeutique mais aussi le temps qui s'écoule
entre les différents recours. En d'autres termes, plus que la
durée écoulée depuis le début de la maladie en tant
que telle, c'est ce qui a été déjà entrepris
pendant cette période qui influence la suite de l'itinéraire
thérapeutique (RICHARD, 2001). La durée de la maladie peut
s'expliquer par l'échec thérapeutique qui est constaté
seulement lorsque toutes les dispositions et les manoeuvres prises sont
inopérantes, inefficaces. Alors d'autres formes de recours sont
envisagées. Cependant, l'échec à lui seul ne suffit pas,
il faut que l'échec ait les colorations du désespoir, il faut que
la vie de l'enfant soit réellement menacée.
2. 1.2. Cadre conceptuel de l'étude
2.1.2. 1. Schéma conceptuel
La demande de soins est motivée par plusieurs facteurs
à des degrés aussi variés que
divers. Ces facteurs interagissent et orientent le choix du
recours dont la succession trace l'itinéraire thérapeutique du
patient.
Plusieurs auteurs ont élaboré des
modèles d'analyse de la demande de soins parmi lesquels on peut citer
KROEGER (1983). Son modèle est adapté à la demande de
soins de pays en développement comme le Burkina Faso. Cependant, une
redéfinition de certaines variables s'est avérée
nécessaire pour l'adapter au contexte de notre étude. Du
modèle adapté de KROEGER, nous retenons que les facteurs
influençant le recours thérapeutique sont de trois ordres :
Les facteurs prédisposants liés aux
caractéristiques démographiques et socioculturelles du
ménage. L'âge de la mère ou le sexe du chef de famille est
déterminant quant au rôle que joue celui-ci au sein du
ménage et dans son pouvoir de décision. La scolarisation d'une
mère ou d'un père pourrait augmenter la propension du
ménage à recourir très tôt à un service de
santé moderne.
Les facteurs liés aux caractéristiques de la
maladie qui traduisent l'état de la maladie telle que perçue par
le patient ou sa famille. La gravité de la maladie ou sa nature est
susceptible d'orienter le recours thérapeutique. Une maladie
perçue comme " surnaturelle " sera orientée vers les
tradipraticiens qui sont jugés efficaces pour ce type de maladie.
27
Les facteurs liés aux caractéristiques du
service de soin qui sont déterminées en terme
d'accessibilité aussi bien financière que géographique et
de qualité de soins administrés. Pour cela, la profession du chef
de ménage et la taille de son ménage peuvent être des
indicateurs quant à la charge et les difficultés auxquelles le
ménage pourrait faire face en cas de maladie d'un enfant.
CADRE CONCEPTUEL POUR ANALYSER LA DEMANDE DE SOINS
DANS LES PAYS EN DEVELOPPEMENT
![](Itineraires-therapeutiques-en-cas-de-maladies-des-enfants-de-moins-de-15-ans-dans-l-aire-sanitaire10.png)
Médecine moderne
Automédication
Aucun recours
VARIABLES EXPLICATIVES FACTEURS PREDISPOSANT
PERCEPTION DES CARACTERISTIQUES DE LA MALADIE
Age, sexe,
Rôle dans le ménage Taille du ménage Niveau
d'instruction Profession
PERCEPTION DES CARACTERISTIQUES
DU SERVICE DE SANTE
Chronique ou aiguë Grave ou bénigne Modèle
étiologique Psychosomatique ou somatique
Accessibilité
Attrait (opinion, attitudes à l'égard de la
médecine moderne, des tradipraticiens)
Qualité Communication, coûts
Perception des avantages du traitement
Perception des obstacles à l'utilisation des soins
Itinéraire thérapeutique
Médecine / Pharmacopée traditionnelle
28
Source : Modèle adapté de KROEGER
cité par HOUINATO 1993 (ATTANASSO et al.
1996)
29
2. 1.2.2. Hypothèses de recherche
L'hypothèse principale de notre étude est la
suivante :
Les caractéristiques socio-économiques des
ménages influencent les itinéraires thérapeutiques des
enfants de 0-14 ans. De cette hypothèse principale découlent les
hypothèses secondaires suivantes :
· L'absence de moyens financiers6 dans les
ménages favorise le traitement des enfants par automédication;
· le recours à un système de soin ne se fait
qu'avec la gravité de la maladie de l'enfant.
· La décision du recours thérapeutique est
une prérogative masculine.
2.1.2.3. Définition des concepts
Afin de marquer assez clairement les contours de notre champ
d'investigation, la définition de certains concepts et variables
s'impose.
· Ménage
Selon l'INSD (RGPH, 1996) c'est « l'unité
socio-économique de base au sein de laquelle, les différents
membres apparentés ou non, vivent dans la même maison ou
concession, mettent en commun leurs ressources et satisfont en commun à
l'essentiel de leurs besoins alimentaires et autres besoins vitaux, sous
l'autorité d'une seule et même personne appelée « chef
de ménage ».
· Concession
Au Burkina Faso, le concept de concession désigne
selon l'INSD (RGPH, 1996) «l'unité d'habitation formée par
un ensemble de constructions entourées ou non par une clôture,
où habitent un ou plusieurs ménages. En milieu rural, la
concession peut comporter un ensemble de constructions clôturées
autour duquel existent une ou plusieurs maisons d'habitation dont les occupants
déclarent appartenir à l'ensemble clôturé ».
· Médecine moderne
Dans sa définition théorique elle se
présente comme une discipline dont l'objectif est la recherche de la
santé par l'emploi des moyens et méthodes modernes.
6 La situation socio-économique du
ménage est souvent définie comme un facteur qui mesure le style
de vie du ménage. Les indicateurs les plus souvent utilisés sont
le revenu du ménage,la qualité de l'habitat, le niveau
d'instruction, le type d'occupation du chef de ménage, la possession de
biens(vélo, voiture, radio, télévision, frigo,
boeufs...)
· 30
Médecine traditionnelle
Elle peut être définie comme un ensemble de
connaissances, de techniques de préparations et d'utilisations de
substances et pratiques explicables ou non, basées sur les fondements
socioculturels et religieux des collectivités, qui s'appuient sur les
expériences vécues et les observations transmises de
générations en générations et qui servent à
diagnostiquer, à prévenir et / ou éliminer un
déséquilibre physique, mental ou social (DPSN, 2000).
· Pharmacopée traditionnelle
C'est un ensemble de savoirs, de connaissances, de pratiques,
de techniques de préparations et d'utilisations des substances
végétales, animales et / ou minérales et qui servent
à diagnostiquer, à prévenir et/ou éliminer un
déséquilibre physique, mental ou social.
· Automédication
Le concept d'automédication caractérise toute
attitude de prise en charge par une personne quelconque de ses problèmes
de santé à travers l'utilisation d'agents thérapeutiques
sans consultation du praticien spécialisé.
· Recours thérapeutiques
Ce sont les différentes sources potentielles de
recherche individuelle de la santé. Ces sources sont : les consultations
chez les médecins ou chez les tradipraticiens, la pratique de
l'automédication englobant l'emploi des recettes à base de
plantes médicinales et le recours aux " pharmacies ambulantes ".
· Itinéraires
thérapeutiques
Selon le PETIT ROBERT ce sont « l'ensemble des
principales voies suivies pour soigner, traiter les sujets souffrant d'une
maladie ». Ils indiquent l'ordre habituel des premières attitudes
et dispositions que prennent les chefs de ménages par rapport aux
recours thérapeutiques en cas de problèmes de santé
interne au ménage : automédication, consultation
(médecins, tradipraticiens).
· Tradipraticien de santé
Personne reconnue par la communauté dans laquelle elle
vit, comme compétente pour diagnostiquer les maladies et
invalidités qui y prévalent et dispenser des soins de
santé grâce à des traitements spirituels, des techniques
manuelles et exercices et/ou l'emploi de substances d'origine
végétale, animale et/ou minérale.
31
? Représentations sociales d'une
maladie
Ce sont les idées, les opinions et les images que l'on
a ou que l'on se fait de cette maladie.
2.1.2.4. Cadre opératoire
Pour mettre en exergue les choix des mères ou des
ménages en matière de soins de santé des enfants de moins
de 15 ans, certaines variables ont été employées.
? Types de variables
? Variables indépendantes : ce sont les
facteurs prédisposant au choix
du recours thérapeutique tels que les
caractéristiques économiques, démographiques,
socioculturelles du ménage. Ces facteurs ont une influence significative
sur les itinéraires thérapeutiques
? Variables intermédiaires : Ce sont des
variables qui interagissent
avec les variables indépendantes et sont
constituées des caractéristiques de l'enfant et de sa maladie.
? Variables dépendantes correspondent aux
alternatives ou choix de
soins auxquels le patient fait face en cas d'épisode
morbide dont la séquence ou la succession constitue les
itinéraires thérapeutiques suivis par chaque malade.
L'itinéraire débute soit par l'automédication (moderne ou
traditionnelle), soit par une consultation chez un praticien moderne ou
traditionnel.
? Relation entre les variables
Du fait de l'interdépendance des concepts, des
variables, des indicateurs, l'élaboration d'un tableau à cet
effet s'est avérée nécessaire.
32
Tableau 2. 1 : Relations entre les différents
concepts et variables
TYPE DE VARIABLES
|
CONCEPTS
|
VARIABLES
|
MODALITES
|
INDEPENDANTES
|
FACTEURS
INSTITUTIONNELS
|
Accessibilité géographique du centre de soins
|
Eloignement Proximité
|
INTERMEDIAIRES
|
CARACTERISTIQUES DES PARENTS
|
Niveau
d'instruction
|
Aucun, Primaire, Secondaire et plus
|
Activité
De la mère
|
Agricultrice,
Ménagère, Eleveur, Fonctionnaire,
Commerçante, Artisane
|
Activité Du père
|
Agriculteur, Eleveur,
Fonctionnaire,
Commerçant, Artisan
|
CARACTERISTIQUES DE L'ENFANT
|
Sexe
|
Masculin, Féminin
|
Age
|
0-1 an, 1-4 ans, 5-14 ans
|
Lien de parenté
|
Enfant biologique Enfant confié
|
CARACTERISTIQUES DE LA MALADIE
|
Perception des systèmes de soins
|
Efficacité Coût Accueil
|
Gravité
|
Bénin, Grave, Très
grave
|
Type de maladie
|
Paludisme, Diarrhée, Infections,
respiratoires,aiguës,
|
CARACTERISTIQUES ECONOMIQUES DU MENAGE
|
Prise de décision
|
Père, Mère, Grand-mère, Grand-père,
Autres
|
Prise en charge du traitement
|
Père, Mère, Grand-mère, Grand-père,
Autres
|
DEPENDANTES
|
ITINERAIRES THERAPEUTIQUES
|
Types de recours
|
Médecine moderne
|
Médecine/ Pharmacopée traditionnelle
|
Automédication
|
Aucun recours
|
2. 2. METHODOLOGIE
2. 2. 1. Echantillonnage
Dans le cadre de ce mémoire nous menons une
étude transversale à visée descriptive. Ainsi à
défaut de prendre l'ensemble des villages (08) de l'aire sanitaire du
CSPS de Bomborokuy, nous nous sommes contentés de 4 villages. Notre base
de sondage est
33
scindée en deux parties, correspondant chacune à
une strate, selon la position par rapport au rayon moyen d'action qui est
d'environ 6,5 km. Nous déduisons alors :
? la strate des villages proches (0-6,5 km)
? la strate des villages éloignés (au delà
de 6,5 km)
Ensuite par tirage aléatoire de deux villages par
strate, nous avons déterminé les villages cibles de
l'étude.
L'effectif des enfants par village est proportionnel à
la taille de sa population et un échantillon total de 150 enfants a
été retenu pour l'étude.
Soit P la population totale des quatre villages, soit P1, P2,
P3, P4 les populations respectives des villages 1, 2, 3, 4 et N1,
N2, N3, N4 le nombre respectif d'enfants par village. On a : N1 =
P1x150/ P
Par exemple, la population totale de Bomborokuy est de 3837
habitants et la population totale des quatre villages cible de l'étude
est de 5229 (MATD ,2004). Le nombre d`enfants (N1) est calculé comme
suit : N1= (3837x150)/5229 on a N1=110 donc les enfants de Bomborokuy sont au
nombre de 110. Toutefois, au risque de ne pas avoir des effectifs de moins de
15 enfants (10%) dans certains villages, un réajustement de
l'échantillon a permis d'avoir la distribution des enfants par village
(cf. tableau ci-dessous).
Tableau 2. 2 : Répartition de l'échantillon
par village
Village
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Bomborokuy
|
79
|
52,7
|
Gombélé
|
26
|
17,3
|
Sacko
|
16
|
10,7
|
Niankouini
|
29
|
19,3
|
Total
|
150
|
100,0
|
Source : Enquête de terrain 2008
2. 2. 2. Identification des enfants
Une enquête préliminaire a permis de
repérer toutes les concessions habitées par des enfants malades
durant la période de référence. Une liste des concessions
a été dressée par village, et à travers un tirage
aléatoire 150 concessions ont été choisies. Le nombre de
concessions est choisi de sorte qu'il y'ait 5 concessions de rechange par
village. Un enfant ayant déclaré une maladie au cours de la
période de référence est enquêté par
ménage et par concession. Pour limiter les biais de mémorisation,
et pour avoir le maximum de cas d'affection morbide, la période de
référence est de trois mois. Lorsqu'un ménage
présentait un enfant avec plusieurs cas de maladie durant la
période de référence, la priorité est
accordée à l'épisode morbide le plus récent. La
prise en compte du dernier épisode morbide présente l'avantage de
limiter les risques d'omission puisqu'on se réfère à un
évènement proche dans le temps. Elle permet également de
prendre en compte n'importe quel évènement morbide y compris ceux
dont la fréquence est faible.
34
2. 2. 3. Collecte des données
Les outils de collecte de données sont essentiellement
constitués d'un questionnaire ménage et d'un guide d'entretien.
Le questionnaire ménage permet de recueillir directement les
informations auprès des ménages. Il pouvait être auto
-administré si nous étions en face d'une population ayant un
niveau d'instruction élevé, ce qui n'est pas le cas de notre
échantillon. Quant au guide d'entretien, il est utilisé dans la
collecte d'informations qualitatives auprès des personnes ressources qui
serviront à corroborer les données issues des ménages.
L'appréhension des itinéraires
thérapeutiques par le biais des enquêtes suppose une
démarche à la fois quantitative et qualitative. L'approche
quantitative a consisté à adresser un questionnaire ménage
à la mère et non au chef de ménage car c'est elle qui
prend soins généralement des enfants. Le questionnaire
ménage est constitué de trois sections à savoir les
caractéristiques du ménage, les caractéristiques de
l'enfant et de sa maladie et l'option thérapeutique.
L'enquête qualitative est orientée vers des
personnes ressources que sont les praticiens de santé constitués
essentiellement des agents de santé, des tradipraticiens à
travers le guide d'entretien.
La période de collecte de données se situe entre
le 1er Décembre 2007 et le 15 Janvier 2008 soit environ 45
jours. Cette période était propice car elle coïncidait avec
la fin des récoltes.
La collecte des données s'est effectuée suivant
deux phases qui sont l'enquête domiciliaire et les entretiens.
Lors de l'enquête, nous avons été
assisté par deux amis, l'un de niveau DEUG, l'autre de niveau terminal.
Nous avons pris le soin de leur expliquer le contenu de notre questionnaire. De
même, le questionnaire a été traduit en langue locale
(Bwamu et Dioula) afin d'avoir une interprétation exacte des termes
clés en langue locale. L'enquête a couvert les quatre villages
cibles de l'étude et un total de 150 enfants ont été
enquêtés.
Les entretiens ont impliqué les thérapeutes tels
que les tradipraticiens et les infirmiers qui sont les prescripteurs ou
prestataires des services de soins. Pour certains, l'entretien a
été réalisé à domicile, d'autres ont
été interviewés au service. Nous avons touché au
total 14 tradithérapeutes et 02 infirmiers sur le niveau de
fréquentation de leur service de soins, leur ancienneté dans la
prescription des soins, les maladies couramment traitées, leur
perception des autres systèmes de soins. Cela nous a permis de faire
connaissance avec l'offre de soins de santé disponible.
35
2. 2. 4. Traitement et analyse des données
Les données recueillies par l'enquête ont
été d'abord dépouillées et codifiées
manuellement. Les informations après corrections ont été
saisies à l'aide du logiciel informatique EXCEL sous forme de base de
donnée. Ensuite la base de donnée a été
transférée sur le logiciel d'analyse de données
statistiques et sociologiques SPSS 10. Des traitements et transformations
adéquats ont été réalisés (variable à
recoder, à calculer, à changer...). Des tableaux statistiques et
des graphiques ont été élaborés pour avoir les
distributions des variables à partir desquels les analyses et
interprétations ont été faites. Les données
obtenues ont été saisies sous forme texte à l'aide du
logiciel WORD tandis que le logiciel ARCVIEW 3.2a a servi pour la
réalisation des cartes avec comme bases de données la Basse
Nationale de Données Topographiques, (2002) et la Basse de
Données sur l'Occupation des Terres, (2000).
2. 2. 5. Difficultés rencontrées
L'enquête ne s'est pas déroulée sans
difficultés mais des solutions furent rapidement trouvées
à ces problèmes.
L'identification des enfants fut très difficile. Il est
arrivé que dans certains villages (Gombélé, Sacko)
l'échantillon ne soit pas atteint. Tous les concessions et
ménages ont été sillonnés sans pour autant avoir le
nombre d'enfant escompté. Cela s'explique par le fait qu'il fallait
répondre au double critère d'avoir moins de 15 ans et être
tombé malade les trois derniers mois. Cependant l'échantillon du
village de Bomborokuy a été majoré de sorte à
atteindre 150 enfants.
A cela il faut ajouter la réticence de certaines
mères à répondre au questionnaire en l'absence de leur
mari toute chose qui occasionnait des va et vient et retardait l'enquête.
Certains tradipraticiens étaient difficilement trouvables du fait de
leur mobilité de village en village, en fonction des marchés.
C'est ce qui explique leur faible nombre dans l'échantillon. La
faiblesse des effectifs de l'échantillon notamment la répartition
selon les recours a été une contrainte majeure dans l'analyse. Il
aurait fallu avoir un très grand échantillon afin de
dégager les itinéraires thérapeutiques avec beaucoup de
recours. Cela nécessite néanmoins une étude de grande
envergure qui n'est pas à notre portée au vu des
difficultés financières auxquelles nous sommes
confronté.
![](Itineraires-therapeutiques-en-cas-de-maladies-des-enfants-de-moins-de-15-ans-dans-l-aire-sanitaire11.png)
PRESENTATION DES ITINERAIRES THERAPEUTIQUES
CHAPITRE 3 :
36
37
On ne saurait analyser les itinéraires
thérapeutiques des malades recensés durant l'enquête sans
au préalable décrire notre échantillon. Rappelons que les
itinéraires thérapeutiques peuvent être observés
dans une double perspective, transversale (constituant les recours
thérapeutiques utilisés en un moment donné de
l'évolution de la maladie) ou longitudinale (correspondant aux
séquences thérapeutiques).
Dans ce chapitre, nous présenterons d'abord quelques
caractéristiques des malades avant d'en venir aux différents
choix thérapeutiques effectués par les parents pour le soin des
enfants à l'apparition de l'épisode morbide.
Cependant, nous nous étalerons davantage sur les choix
effectués au début de l'itinéraire pour soigner les
enfants car la majorité des malades se sont limités à un
seul mode de traitement.
3. 1. Répartition des malades selon quelques
caractéristiques
Au total, 150 mères d'enfants malades se sont
prêtées à l'enquête. Nous retenons comme
caractéristiques, le sexe et l'âge de l'enfant, le type de
maladie, sa gravité et sa durée.
3. 1. 1. Distribution selon les caractéristiques
démographiques
3. 1. 1. 1. Sexe
La prise en compte du sexe des malades permet de mettre en
relief les tendances quant à la répartition de l'épisode
morbide. Cependant notre étude ne révèle pas une
différence significative de morbidité entre les filles et les
garçons. En effet, selon le tableau ci-dessous, la morbidité
représente 50,7% pour les filles contre 49,3% pour les
garçons.
Tableau 3.1 : Répartition des malades selon le
sexe
Sexe
|
Pourcentage
|
Effectif
|
Féminin
|
50,7
|
76
|
Masculin
|
49,3
|
74
|
Total
|
100,0
|
150
|
Source : Enquête de terrain, (2008)
3. 1. 1. 2. Age
L'âge moyen des enfants est de 2 ans. Rappelons que les
enfants sont repartis en tranche d'âges constituée par les moins
d'un an ; les enfants de 1-4 ans, ceux de 5-9 ans et enfin les enfants ayant
entre 10 et 14 ans révolus (cf. graphique ci dessous). Notons que les
âges des enfants sont des approximations à la base des âges
déclarés par les mères sachant que celles-ci ignorent
souvent l'âge exact de leurs enfants et que certains enfants n'ont pas
d'extrait de naissance.
![](Itineraires-therapeutiques-en-cas-de-maladies-des-enfants-de-moins-de-15-ans-dans-l-aire-sanitaire12.png)
40
60
50
30
20
10
0
< 1 an 1-4 ans 5-9 ans 10-14 ans
10
Graphique 3.1 :
Répartition des malades selon l'âge
56,7
Age
22
11,3
38
Source : Enquête de terrain, (2008)
Pour ce qui est de la distribution de la morbidité
selon l'âge du malade, nous notons que la tranche d'âges de 1-9 ans
est la plus sujette aux maladies avec 56 ,7% qui ont entre 1 et 4 ans et 22,0%
pour les 5 à 9 ans.
La forte morbidité juvénile des enfants de 1-4
ans s'explique par le fait que les anti-corps de la mère
protègent les enfants jusqu'à 6 mois après leurs
naissances. Excepté cette période, c'est l'organisme de l'enfant
qui s'auto défend contre les maladies. Cependant, nous sommes sans
ignorer que c'est un organisme fébrile qui n'est pas adapté,
incapable de résister à toutes les infections. De ce fait, les
enfants de 1-4 ans sont plus vulnérables aux maladies. Après cet
âge, l'organisme de l'enfant devient de plus en plus apte à se
défendre contre les maladies. Il convient de noter que certaines
mères ont tendance à sevrer précocement leurs enfants.
Cette situation augmente la vulnérabilité des enfants face
à la maladie.
3. 1. 2. Répartitions selon des
caractéristiques liées à la maladie
3. 1. 2. 1. Type de pathologies
Nous avons rencontré plusieurs types de maladies qui
ont été regroupés en six grands groupes que sont le
paludisme, la diarrhée, les infections respiratoires aiguës, les
maux divers, les affections de la peau et autres pathologies non
classées. Les maux divers sont constitués essentiellement des
maux de tête, de ventre, de joue, de cou, de gorge et d'oreille (cf.
tableau ci dessous).
39
Tableau 3. 2 : Pathologies ayant affecter les enfants de
moins de 15 ans
Maladie
|
Pourcentage
|
Effectif
|
Paludisme
|
59,3
|
89
|
Diarrhée
|
9,3
|
14
|
IRA
|
12,7
|
19
|
Maux divers
|
6,7
|
10
|
Affections de la peau
|
6,7
|
10
|
Autres
|
5,3
|
8
|
Total
|
100,0
|
150
|
Source : Enquête de terrain, (2008)
Il convient de souligner que les infections respiratoires
aiguës représentent, derrière le paludisme, la
deuxième cause importante de morbidité avec 12,7 % des maladies.
La morbidité des enfants de moins de 15 ans est aussi influencée
par la diarrhée, maladie souvent négligée par les parents,
qui représente 9,3% des cas de maladie.
3. 1. 2. 2. Gravité de la maladie
La maladie se caractérise par son niveau de
gravité qui est conditionnée aussi par la durée de
celle-ci. En d'autres termes, lorsque la maladie se complique, elle prend plus
de temps à guérir. La majorité des cas d'épisodes
morbides est considérée comme grave (47,3%). Environ un cas de
maladies sur trois est jugé comme très grave (32,7 %) par les
mères contre 20% des enfants qui auraient des maladies
bénignes.
![](Itineraires-therapeutiques-en-cas-de-maladies-des-enfants-de-moins-de-15-ans-dans-l-aire-sanitaire13.png)
45
40
50
35
30
25
20
15
10
5
0
Bénin Grave Très grave
Dégré de
gavité
20
Graphique 3.2 Gravité de la
maladie
47,3
32,7
Source : Enquête de terrain, (2008)
40
3. 1. 2. 3. Durée de la maladie
La maladie se perçoit non seulement par sa nature voire
le type de maladie mais aussi par le temps mis pour guérir.
Tableau 3. 3 : Répartition des malades en fonction
de la durée de la maladie
Durée de la maladie
|
Pourcentage
|
Effectif
|
1-2 jours
|
18,0
|
27
|
3-6 jours
|
34,0
|
51
|
1-3 semaines
|
39,3
|
59
|
1 mois et plus
|
8,7
|
13
|
Total
|
100,0
|
150
|
Source : Enquête de terrain, (2008)
Les maladies les plus rencontrées ont une durée
variant de 1 à 3 semaines pour 39,3% des malades et 34,0% se situent
entre 3 et 6 jours. Force est de noter que les maladies de longue durée,
allant au delà d'un mois, ne sont pas fréquentes (8,7%) ; de
même que celles qui ont fait 1 à 2 jours (18%). La durée
des maladies des enfants se justifie le plus souvent par l'hésitation
des parents pour chercher le thérapeute qui est en mesure de traiter la
maladie. Ainsi, l'enfant y arrive en retard. Toute chose compliquant et
retardant la guérison du malade. Lorsque le choix du recours
thérapeutique est rapide, la maladie se traite et guérit plus
vite.
3. 2. Rang du recours thérapeutique
Le recours aux soins est une réponse à
l'état morbide ressenti par une personne et/ou son entourage. Pour
soigner leurs enfants, plusieurs recours thérapeutiques ont
été effectués.
Tableau 3. 4 : Répartition des malades selon le
nombre de recours utilisé
Nombre
|
Pourcentage
|
Effectif
|
0 recours
|
3,3
|
5
|
1 recours
|
62
|
93
|
2 recours
|
20,7
|
31
|
3 recours
|
14,0
|
21
|
Total
|
100,0
|
150
|
Source : Enquête de terrain, (2008)
Plus de six (06) malades sur dix (10) se sont limités
au premier recours thérapeutique soit pour raison de guérison,
d'abandon de traitement ou de décès. Le recours de rang 2 ne
représente 1 sur 5 des cas de maladie et concerne les enfants qui ont
utilisé deux types de soins différents ou deux fois le même
système de soins. Le choix de 2 types de soins différents se
traduit par un changement de recours thérapeutiques durant la maladie.
La
41
double utilisation du même type de soins tire son
fondement dans la confiance que les parents du malade ont de celui-ci.
Concernant les 03 types de recours, Seulement un peu plus de 1 sur 10 des
malades ont recouru à trois (3) sortes de traitement pour leur mal.
L'utilisation de 2 ou 3 recours thérapeutiques se justifie par la non
guérison du malade,
Dans le cadre de notre étude, les types de recours retenus
sont : la consultation moderne, la consultation traditionnelle,
l'automédication, l'inaction thérapeutique (aucun recours). La
consultation moderne s'effectue auprès des agents professionnels de
santé moderne que sont les infirmiers et médecins.
Pour celle dite traditionnelle, elle est orientée vers les
tradithérapeutes.
L'automédication, quant à elle, consiste au recours
à toutes les croyances et pratiques connues par le malade ou son
entourage à travers des remèdes traditionnels ou modernes.
`'Aucun recours`' correspond à une absence thérapeutique qui
consiste à attendre de voir l'évolution de la maladie avant de se
décider.
Au delà du nombre de traitements utilisés pour
se soigner, il est judicieux de connaître le type de recours choisi par
les mères à chaque étape de la maladie de leurs enfants
sachant que l'itinéraire thérapeutique, pour notre étude,
ne dépasse guère trois étapes. Ces étapes sont
constituées par les actions entreprises (3) par les mères pour
soigner leurs enfants.
3. 2. 1. Première action thérapeutique
Rappelons que dans cette rubrique, l'accent sera mis sur le
premier mode de traitement utilisé par les mères au profit des
enfants car peu de malades ont dépassé cette étape au
cours de leur maladie. De ce fait, la première action
thérapeutique est présentée de sorte à mettre en
exergue le premier recours utilisé, la décision du recours, la
prise en charge financière du traitement, la distance et le mode de
transport utilisé.
? Choix thérapeutique
Le premier choix thérapeutique concerne tous les
ménages qui ont effectué ou pas un traitement dès
l'apparition de la maladie.
![](Itineraires-therapeutiques-en-cas-de-maladies-des-enfants-de-moins-de-15-ans-dans-l-aire-sanitaire14.png)
40
60
50
30
20
10
0
Graphique 3. 3 : Premier
choix thérapeutique des malades selon le
type de recours
Aucun recours Consultaion Moderne Consultation
Traditionnelle
3,3
49,3
Types de recours
2
Automédication
45,3
42
Source : Enquête de terrain, (2008)
Ainsi, sur les 150 cas d'épisode morbide, prés 5
malades sur 10 ont d'abord traité par automédication où
ont directement fait recours aux services de santé moderne .Un peu plus
de 1/20 malades n'ont donné lieu à aucune action
thérapeutique soit ont consulté un tradithérapeute.
Toutefois, ces mères ont-elles pris l'initiative toute
seule dans le choix de ces modes de traitement ou d'autres personnes ont-elles
agi dans la prise de décision ?
? Décision du recours
Il est difficile de déterminer les personnes ressources
qui décident du chemin à suivre pour soigner l'enfant car ces
personnes changent selon les contextes et plusieurs facteurs sociaux.
Diverses interprétations entrent en jeu et influencent la
gestion de la maladie. Ainsi, C'est possible que la maladie en cause ne soit
pas celle du dispensaire. De même, les soins du dispensaire peuvent
être considérés comme très lents pour la
guérison de la maladie. Tableau 3. 5 : Personnes décidant
du recours
Parent ou personne de l'entourage
|
Pourcentage
|
Effectif
|
Père
|
73,1
|
106
|
Mère
|
22,1
|
32
|
Autres personnes
|
4,8
|
7
|
Total
|
100
|
145
|
Source : Enquête de terrain, (2008)
43
Néanmoins, les résultats de notre étude
révèlent que environ 3/4 des décisions émanent du
père et un peu plus 1/5 des mères. Les autres personnes du
ménage ou hors de celui-ci interviennent rarement dans la prise de
décision (1/20 des cas).
? Prise en charge financière du
traitement
Les femmes ne disposent pas toujours de l'autonomie de
décision dans le choix des soins, ni d'ailleurs de l'autonomie
financière pour assurer le coût du traitement (OUEDRAOGO,
1996). Ainsi, les hommes assument à plus de 80% des cas le
coût du traitement contre seulement 11,1% pour les femmes.
![](Itineraires-therapeutiques-en-cas-de-maladies-des-enfants-de-moins-de-15-ans-dans-l-aire-sanitaire15.png)
100
40
90
80
70
60
50
30
20
10
0
Graphique 3. 4: Personnes assumant le coût du
traitement
Père Mère Autres personnes
Personne
86,5
11,1
2,4
Source : Enquête de terrain, (2008)
? Distance
La fréquentation des centres de santé est
dépendante non seulement de l'appréciation par les usagers de la
distance qui sépare leur habitation du centre de santé le plus
proche et aussi des moyens utilisés, du temps mis pour s'y rendre. De ce
fait, la distance des ménages à la formation sanitaire
s'avère comme facteur déterminant pour le recours à
celle-ci en cas de maladie.
Tableau 3. 6 : Estimation de la distance du CSPS par les
mères
Distance
|
Pourcentage
|
Effectif
|
Proche
|
74,0
|
111
|
Moyennement proche
|
6,7
|
10
|
Eloigné
|
19,3
|
29
|
Total
|
100,0
|
150
|
Source : Enquête de terrain, (2008)
44
De l'étude, nous notons que les mères ont
déclaré dans 74% des cas que la distance à parcourir pour
atteindre un service de santé moderne est relativement courte. Certaines
mères, représentant 6,7% de celle-ci, ont affirmé que la
distance du Centre de Santé et de Promotion Sociale est relativement
proche. Seules 19,3% ont estimé que le centre de santé moderne
est éloigné de leur localité. En terme de distance, il
convient de rappeler que le village le plus éloigné de l'aire
sanitaire se trouve à 10km, tandis que le plus proche est à
2km.
? Mode de transport
Le recours à un service de santé moderne
implique souvent le déplacement vers une autre localité car tous
les villages n'en disposent pas.
Tableau 3. 7 : Moyen de transport utilisé pour la
quête de soins
Mode de transport
|
Pourcentage
|
Effectif
|
Aucun déplacement
|
47,3
|
71
|
Pied
|
31,3
|
47
|
Charrette
|
0,7
|
1
|
Bicyclette
|
16,7
|
25
|
Moto
|
3,3
|
5
|
Voiture
|
0,7
|
1
|
Total
|
100
|
150
|
Source : Enquête de terrain, (2008)
Soulignons que les 47% des malades ont utilisé un
traitement familial pour les soins, ce qui ne nécessite pas un
déplacement.
Le moyen de transport le plus utilisé pour se rendre
dans le centre de santé est le déplacement à pieds (plus
de 1/5). L'utilisation d'un vélo arrive en deuxième position avec
moins de 1cas sur 5. Puis viennent, le recours à une moto (3,3%) et la
voiture surtout en cas d'évacuation sanitaire.
Lorsque le malade n'a pas recouvré sa santé au
bout de la première action thérapeutique, il opte
généralement pour un deuxième type de soins, ainsi de
suite.
3. 2. 2. Deuxième action thérapeutique
Des 150 malades qui ont entrepris ou pas une action
thérapeutique, un enfant est décédé durant la
première étape de son itinéraire thérapeutique, 97
malades, soit 64,7%, sont guéris au terme de cette première
étape et 52 mères, soit 34,7%, se sont engagées dans une
deuxième action thérapeutique soit n'ont pas utilisé de
traitement pour leur enfant. La deuxième étape se
caractérise par la rareté des cas de maladies. Ainsi, nous nous
contenterons de décrire quelques caractéristiques de ces 52
malades.
![](Itineraires-therapeutiques-en-cas-de-maladies-des-enfants-de-moins-de-15-ans-dans-l-aire-sanitaire16.png)
40
60
50
30
20
10
0
Graphique 3. 5 : Type de
recours utilisé lors du deuxième choix
thérapeutique
Aucun recours Consultaion Moderne
Automédication
5,8
Types de recours
48,1 46,1
45
Source : Enquête de terrain, (2008)
Les recours thérapeutiques restent sensiblement les
mêmes à cette étape de l'itinéraire
thérapeutique. Les mères du fait de la persistance de la maladie
de leurs enfants optent souvent pour d'autres types de recours où
n'utilisent pas de recours thérapeutique. Ainsi, nous notons une
relative tendance à une automédication au détriment de la
consultation moderne tandis que la consultation traditionnelle est
abandonnée.
3. 2. 3. Troisième action thérapeutique
Très rares sont les itinéraires
thérapeutiques qui ont engendré trois recours successifs. Au bout
de la deuxième étape, 31 malades, soit 20,7%, sont guéris
et seulement 14%, soit 21 malades, ont poursuivi cette étape. La
période de référence qui est de trois mois et
l'échantillon assez restreint, expliquent partiellement cette limitation
du nombre d'étapes et du nombre de cas d'épisodes morbides dans
cette étape.
Tableau 3. 8 : Choix thérapeutique
opéré à la troisième étape de
l'itinéraire
Type de recours
|
Pourcentage
|
Effectif
|
Aucun recours
|
9,5
|
2
|
Consultation moderne
|
42,9
|
9
|
Automédication
|
47,6
|
10
|
Total
|
100
|
21
|
Source : Enquête de terrain, (2008)
L'automédication domine à ce stade des soins
avec 1/2 suivie de près par la consultation moderne et 1 mère sur
10 n'a rien fait pour venir à bout du mal de leurs enfants.
46
Les rangs des recours thérapeutiques sont divers. La
majorité des malades se limitent à la première
étape de l'itinéraire thérapeutique. De même, les
malades fréquentent prioritairement la consultation moderne et
l'automédication tandis que la consultation traditionnelle et l'inaction
thérapeutique sont secondaires.
En dépit de la présentation globale des
itinéraires thérapeutiques, une observation plus fine des
comportements de santé des mères par sous-types de recours
thérapeutique s'avère nécessaire.
3. 3. Itinéraires thérapeutiques selon le
type de premier recours
Le cheminement suivi par chacun des malades en quête de
thérapies n'est pas toujours identique. On cherche le chemin le plus
court menant vers la guérison. Une observation du cheminement
après un premier recours, dans chacun des types de recours possibles,
permet de voir les secteurs qui déclenchent les itinéraires les
plus complexes. Quels sont les types de soins utilisés comme second ou
troisième choix thérapeutique après un premier recours ?
Telle est la question à laquelle nous tenterons de répondre dans
cette section.
3. 3. 1. Itinéraire débutant par une
consultation moderne
Les arbres des itinéraires thérapeutiques
illustrent le nombre et le type de recours effectués lors des
épisodes de maladies. L'observation des séquences
thérapeutiques montre que les malades ne réutilisent pas
nécessairement les mêmes moyens thérapeutiques aux
différentes étapes de leur maladie.
Le graphique 3.6 décrit la progression, par ordre
progressif et par sous-types, de recours choisis par les mères qui ont
commencé le traitement par la médecine moderne. Ils
représentent près de la moitié des cas de maladies
rencontrées lors de la collecte des données.
47
Graphique 3. 6 : Itinéraires
thérapeutiques (1er recours : Consultation
moderne)
![](Itineraires-therapeutiques-en-cas-de-maladies-des-enfants-de-moins-de-15-ans-dans-l-aire-sanitaire17.png)
2ème
recours
3ème
recours
1er
recours
Consultation moderne (3)
37,5%
Consultation
moderne (12) 46,2%
Automédication (3)
37,5%
Aucun recours (1)
12,5%
Consultation moderne (74) 49,3%
Automédication
(13) 50%
Consultation moderne (1) 12,5%
Aucun recours
(1) 3,8%
Sortie (48 cas)
64,9%
Sortie (18 cas)
24,3%
Source : Enquête de terrain, (2008)
Avec un taux de sortie (lorsque l'enfant est guéri) de
64,9%, les traitements issus d'une première consultation dans une
structure de soins moderne ont donné des résultats relativement
satisfaisants. Le recours à la médecine moderne en premier lieu
ouvre la voie à plusieurs autres possibilités de recours lorsque
l'enfant n'est pas guéri. Dans la moitié des cas, les malades
changent de recours. Ils s'orientent surtout vers l'automédication
à 50% des cas au second recours comme au troisième avec 37,5% des
malades. Cependant, il convient de noter qu'au second recours (3,8%) comme au
troisième (12,5%), une infime proportion des enfants ont eu aucun
recours thérapeutique pour le traitement de leur maladie.
3. 3. 2. Itinéraire débutant par une
automédication
Le second type d'itinéraire concerne
l'automédication. Ce terme, quoique apparemment simple, recouvre en
réalité des situations très diverses comme l'utilisation
d'anciens médicaments prescrits, la consommation de médicaments
achetés en vente libre en pharmacie, dans la rue ou des produits
traditionnels issus de la forêt. L'itinéraire
d'automédication est un processus de soins autonome dans lequel le
malade se soigne sans faire appel à un professionnel ou un praticien de
santé.
48
Graphique 3. 7 : Itinéraires
thérapeutiques (1er recours :
Automédication)
![](Itineraires-therapeutiques-en-cas-de-maladies-des-enfants-de-moins-de-15-ans-dans-l-aire-sanitaire18.png)
2ème
recours
3ème
recours
1er
recours
Consult ation modern e (3) 23%
Consultation moderne (13) 52%
Automé dication (2) 15,4%
Consult ation modern e (2) 15,4%
Automédication
(68) 45,3%
Automédication
(10) 40%
Automé dication (5) 38,5%
Aucun recours (1) 7,7%
Aucun recours
(2) 8%
Sortie (43 cas)
63,2%
Sortie (12 cas)
17,6%
Source : Enquête de terrain, (2008)
Après l'échec d'une automédication, les
mères ont tendance à orienter leurs enfants vers les centres de
soins modernes (52%). Néanmoins, 40% des mères restent
fidèles à l'automédication et seulement 8%, soit 2
mères, n'ont apporté aucun soin à leurs enfants. Par
contre, l'automédication est plus utilisée au troisième
recours que la consultation moderne avec respectivement 53 ,9% et 38,4%. Ainsi,
les mères ayant choisi l'automédication comme premier recours
pour les soins de leurs enfants et qui se sont contentés de celle-ci au
second recours représentent 38,5% des mères.
3. 3. 3. Itinéraire débutant par une
consultation traditionnelle
Le traitement par consultation de tradithérapeutes
n'est pas une pratique courante pour les mères dans la quête de
soins pour les enfants malades, en témoigne leur faible nombre. En
effet, seulement 3 mères, soit 2%, ont utilisé les services d'un
tradipraticien au début de l'itinéraire. Tous les enfants ayant
commencé par la consultation traditionnelle ont été
déclarés guéris et donc n'ont plus eu de second recours.
La guérison des enfants peut s'expliquer non seulement par
l'efficacité du traitement du tradipraticien mais aussi par le
caractère benin des maladies. Aucune des autres mères qui ont
choisi les autres types de thérapie n'a eu recours aux tradipraticiens
comme seconde ou troisième alternative.
3. 3. 4. Itinéraire débutant par une absence
thérapeutique
L'inaction thérapeutique se traduit souvent par une
certaine inertie qu'observe le malade ou son entourage devant l'épisode
morbide. En effet, on attend de voir l'évolution de
49
la maladie, dans l'espoir d'une amélioration de
l'état de santé du malade voire une guérison de celui-ci,
avant d'orienter le recours en conséquence.
Dans notre étude, 5 mères, soit 3,3%, n'ont rien
entrepris pour le traitement de leurs enfants qui, malgré tout, sont
guéris sans utiliser aucun soin. Cet état de fait tire son
fondement non seulement par la bénignité de la maladie mais aussi
par la non connaissance des différentes maladies qu'elles confondent
aisément.
En somme, nous retenons que la consultation moderne est aussi
bien utilisée que l'automédication par les mères pour ce
qui est du premier recours. Cependant, à partir de la deuxième
étape de l'itinéraire thérapeutique, les mères ont
le plus souvent choisi un autre système de soins du fait de la
persistance de la maladie de leurs enfants. Celles qui ont fait
l'automédication s'orientent désormais vers la consultation
moderne et quelques-unes abandonnent celle-ci au bénéfice de
l'automédication au second recours comme au troisième. Les
inactions thérapeutiques se situent à toutes les étapes
tandis que la consultation traditionnelle se limite au début de
l'itinéraire.
![](Itineraires-therapeutiques-en-cas-de-maladies-des-enfants-de-moins-de-15-ans-dans-l-aire-sanitaire19.png)
ANALYSE DE QUELQUES DETERMINANTS DU PREMIER RECOURS
DE L'ITINERAIRE THERAPEUTIQUE
CHAPITRE 4 :
50
51
Dans ce chapitre, nous mettrons en relation les
différentes caractéristiques du malade ou de son entourage avec
le choix du premier type de soin utilisé. Nous nous limiterons au
premier type de traitement choisi vu le faible nombre des malades ayant atteint
un itinéraire thérapeutique à deux ou trois recours.
Nous considérons comme déterminants, les
facteurs liés aux caractéristiques du malade ou de son entourage,
susceptibles d'influencer ou d'orienter le choix du type de soins
approprié pour le traitement de la maladie. Les choix
thérapeutiques reposent alors à la fois sur la perception du
patient (ou de ses parents) de son malaise et de ses habitudes médicales
et sont largement liés à la tendance des populations à
utiliser le même produit ou le même service de soins à
chaque fois qu'il ressent le même malaise.
Ce chapitre s'articulera autour de quatre sections : la
première traite de l'influence des facteurs socio-démographiques
sur l'itinéraire thérapeutique ; la seconde, des
déterminants institutionnels de l'itinéraire thérapeutique
; la troisième section aborde les aspects socio-économiques de
l'itinéraire thérapeutique tandis que la dernière se
focalise sur le lien entre les itinéraires thérapeutiques et les
caractéristiques de la maladie
4. 1. Influence des facteurs
socio-démographiques sur l'itinéraire thérapeutique
Les facteurs socio-démographiques sont d'ordre
individuel ou collectif et prédisposent les individus ou les membres du
ménage à recourir à un traitement. Ils sont
constitués des caractéristiques tels que le niveau d'instruction
de la mère, le sexe de l'enfant, son âge et son lien de
parenté avec le chef du ménage. L'objectif est d'associer les
enfants à leurs parents tout en respectant le fait que le recours choisi
pour l'enfant, en cas d'épisode morbide, est le fait du parent ou du
chef de ménage.
4. 1. 1. Alternatives thérapeutiques et
caractéristiques des parents
Les caractéristiques des parents utilisées ici
sont la religion et le niveau d'instruction de la mère.
4. 1. 1. 1. Types de traitement selon la religion du
chef de ménage
La religion est considérée comme une variable
intervenant dans la dimension culturelle de la population notamment dans la
perception des systèmes de soins. La religion peut être, dans une
certaine mesure, du fait de son rattachement à une culture
donnée, un facteur orientant les fidèles vers le secteur de soins
moderne ou traditionnel. En effet, la religion animiste, à travers
l'initiation qui se fait au jeune âge favorise l'acquisition des
connaissances de ses membres sur les plantes qui sont nécessaires pour
le traitement des maladies. Par conséquent ceux-ci utilisent
prioritairement l'automédication voir les tradipraticiens qui sont plus
proches de leur culture. Il en est de même pour les chrétiens
et
52
les musulmans. Certains tradithérapeutes sont souvent
de religion traditionnelle ou musulmane et par ricochet y soignent
généralement leurs « patients ». De même, les
chrétiens utilisent aussi bien la médecine traditionnelle, la
médecine moderne que l'automédication.
![](Itineraires-therapeutiques-en-cas-de-maladies-des-enfants-de-moins-de-15-ans-dans-l-aire-sanitaire20.png)
40
80
70
60
50
30
20
10
0
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Graphique 4.1: Choix thérapeutique selon la
religion du chef de
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
ménage
66,7
9,6
Aucun recours Consultation Moderne Consultation
Traditionnelle Automédication
46,2 44,2
55,8
3,9
40,3
33,3
Musulman Chrétien Animiste
Religion
Source : Enquête de terrain, (2008)
Près de 6 chrétiens sur 10 ont une
préférence aux soins modernes. Les animistes ont plus recours
à l'automédication (66,7%) qu'aux structures de soins modernes
(33,3%). Il convient cependant de noter que la plupart des consultations
traditionnelles auprès des tradithérapeutes ou des
guérisseurs est l'oeuvre des chrétiens (3,9%). Les musulmans
utilisent aussi bien l'automédication (44,2%) que la médecine
moderne (46,2%), même si les cas de non traitement de la maladie de
l'enfant sont remarquables dans les ménages dont le chef est
musulman.
4. 1. 1. 2. Soins thérapeutiques selon le niveau
d'instruction de la mère
Du niveau d'instruction de la mère, l'étude
révèle que les consultations traditionnelles et les inactions
thérapeutiques sont l'apanage des mères analphabètes. Dans
le même ordre d'idées, plus de la moitié des mères
non instruites privilégient l'auto-traitement des enfants.
Néanmoins, 42,7% de ces femmes ont utilisé un service de soins
moderne pour le traitement de leurs enfants. Près de 3 mères sur
4 ayant un niveau primaire, de même que celles qui ont atteint un niveau
secondaire et plus, se sont rendues dans un centre de soins moderne pour
soigner leurs enfants.
![](Itineraires-therapeutiques-en-cas-de-maladies-des-enfants-de-moins-de-15-ans-dans-l-aire-sanitaire21.png)
120
100
40
80
60
20
0
Graphique 4.2 : Choix
thérapeutique selon le niveau d'instruction
de la mère
4,3
Aucun recours Consultaion Moderne Consultation
Traditionnelle Automédication
42,7
Aucun Alphabétisé Primaire Secondaire et
plus
Niveau d'instruction
2,6
50,4
33,3
66,7
74,0
25,9
100
53
Source : Enquête de terrain, (2008)
Soulignons qu'il y a une influence du niveau d'instruction de
la mère sur les types de recours choisis malgré le nombre
élevé des mères analphabètes. En effet, les
résultats de l'étude nous montrent que les mères
instruites sont plus enclines à utiliser les structures de soins
modernes, ce qui n'est pas le cas des mères sans niveau d'instruction.
Du reste, l'instruction influence le recours aux soins sur le plan culturel. En
outre, elle intervient dans la capacité de compréhension de la
mère, de diagnostic précoce des cas de maladies et l'aptitude
à faire un recours. L'instruction de la mère est un facteur
facilitant, l'administration des médicaments prescrits en terme de
respect du dosage et de l'intervalle de temps requis. Aussi la mère
instruite se sent plus à l'aise dans les relations soignant-
soigné, toute chose qui augmente sa capacité d'écoute, la
barrière linguistique n'étant plus de mise. Le niveau
d'instruction modifie aussi la perception des mères quant à la
représentation de la maladie (étiologie). Lorsqu'une mère
connaît les modes de transmission d'une malade, elle change rarement de
perception de la maladie. Cette connaissance est d'autant plus approfondie que
la mère a un niveau d'instruction élevé et la rend parfois
plus autonome quant au pouvoir de décision.
4. 1. 1. 3. Itinéraires thérapeutiques
selon le pouvoir de décision des parents
Les soins à porter aux enfants n'émanent pas
souvent d'une décision personnelle d'un des membres de la famille.
Toutefois, le pouvoir de décision des mères pour le traitement
thérapeutique des enfants est limité. Elles restent souvent
dépendantes du point de vue de leurs conjoints ou de leurs parents.
54
Pour la dernière maladie contractée par leurs
enfants, les pères ont choisi à 54,1% les services de soins
modernes au détriment des autres types de soins. Par contre, lorsque les
mères ont l'opportunité de donner leur point de vue sur la
décision du recours, elles préconisent l'automédication
(61,8%).
L'automédication est une pratique courante où le
rôle des femmes, des mères de famille en particulier, est
primordial. L'acquisition des connaissances médicales repose sur une
transmission orale. Les filles apprennent de leurs mères, au fur et
à mesure de leurs confrontations à des pathologies. Comme dans
beaucoup de sociétés, c'est la mère qui prend en charge
les problèmes liés à la santé des enfants. Celle-ci
est souvent conseillée ou épaulée par les autres femmes de
son entourage, selon l'organisation communautaire.
Les autres personnes ont intervenues rarement dans le choix du
traitement des enfants. Quatre cas sur sept, dans lesquels elles ont
donné leur avis, ont fait l'objet de consultation moderne.
De l'étude, il ressort aussi que trois pères sur
cinq ont choisi de n'utiliser aucun recours thérapeutique pour les soins
de leurs enfants. La non utilisation des recours thérapeutiques
émane à 2,8% des pères contre 5,9 des mères.
![](Itineraires-therapeutiques-en-cas-de-maladies-des-enfants-de-moins-de-15-ans-dans-l-aire-sanitaire22.png)
40
20
70
60
50
30
10
0
Aucun recours Consultation Moderne Consultation
Traditionnelle Automédication
2,8
Graphique 4. 3: Choix thérapeutique en
fonction du pouvoir de décision
54,1
Père Mère Autres personnes
Personne
28,6
1,8
41,3
5,9
32,4
61,8
57,1
14,3
Source : Enquête de terrain, (2008)
Les pères choisissent plus les centres de santé
modernes pour soigner les enfants car la prise de décision est
liée à la disponibilité de ressources matérielles
ou financières qui est généralement l'apanage des
pères. Il n'est un secret pour personne qu'en milieu rural les
mères n'ont pas de moyens financiers, ni matériels et
dépendent le plus souvent de leurs époux qui assument les
dépenses du ménage. Il est évident que si ceux-ci refusent
pour
55
manque de ressources, le recours n'aura pas lieu ou d'autres
types de traitements alternatifs seront cherchés.
4. 1. 2. Ressources thérapeutiques et
caractéristiques de l'enfant
4. 1. 2. 1. Itinéraires thérapeutiques
selon le sexe de l'enfant
Au regard des données de l'enquête de terrain,
nous notons une légère propension des mères à
emmener à 54,1% les garçons vers la consultation moderne
contrairement aux filles qui sont soignées par automédication
(50%). Pour ce qui est du choix thérapeutique, 50% des filles sont
traitées par automédication contre un peu plus de 2/5 par
consultation moderne. Par contre, la thérapie des garçons se fait
prioritairement par consultation moderne suivie par l'automédication
à 40,5%.
Tableau 4. 1 : Répartition des malades selon le
type de recours
Type de
recours
Sexe du Malade
|
Aucun recours
|
Consultation moderne
|
Consultation traditionnelle
|
Automé- dication
|
Total
|
Féminin
|
N
|
3
|
34
|
1
|
38
|
76
|
%
|
3,9
|
44,7
|
1,3
|
50,0
|
100,0
|
Masculin
|
N
|
2
|
40
|
2
|
30
|
74
|
%
|
2,7
|
54,1
|
2,7
|
40,5
|
100,0
|
Total
|
N
|
5
|
74
|
3
|
68
|
150
|
%
|
3,3
|
49,3
|
2,0
|
45,3
|
100,0
|
Source : Enquête de terrain, (2008)
4. 1. 2. 2. Itinéraires thérapeutiques
selon l'âge de l'enfant
Des résultats de l'enquête de terrain, nous
constatons qu'au delà du fait que les enfants de moins de cinq ans
soient les plus maladifs, les mères les réfèrent plus aux
centres de santé modernes que les plus âgés (5-14ans). En
effet, 66,7% des moins d'un an et 51,8% des enfants ayant entre 1 et 4 ans
révolus ont été soignés dans un service de soins
moderne. Les mères ont tendance à traiter elles-mêmes les
enfants de 5-9 ans (57,6%). Tableau 4. 2 : Age du malade selon le choix
du type de traitement
Type de recours Age du
Malade
|
Aucun recours
|
Consultation moderne
|
Consultation traditionnelle
|
Automé- dication
|
Total
|
< 1 an
|
N
|
1
|
10
|
-
|
4
|
15
|
%
|
6,7
|
66,7
|
-
|
26,7
|
100,0
|
1-4 ans
|
N
|
3
|
44
|
1
|
37
|
85
|
%
|
3,5
|
51,8
|
1,2
|
43,5
|
100,0
|
5-9 ans
|
N
|
1
|
12
|
1
|
19
|
33
|
%
|
3,0
|
36,4
|
3,0
|
57,6
|
100,0
|
10-14 ans
|
N
|
-
|
8
|
1
|
8
|
17
|
%
|
-
|
47,1
|
5,9
|
47,1
|
100,0
|
Total
|
N
|
5
|
74
|
3
|
68
|
150
|
%
|
3,3
|
49,3
|
2,0
|
45,3
|
100,0
|
Source : Enquête de terrain, (2008)
56
Les mères estiment que les enfants de 5-14 ans sont
plus « solides » et donc résistent plus aux maladies
par rapport aux plus petits. Ainsi, elles peuvent d'abord les traiter à
domicile avant de chercher une autre issue de secours en cas d'aggravation ou
de complication signe d'un échec thérapeutique.
4. 1. 2. 3. Itinéraires thérapeutiques
selon le lien de l'enfant avec le chef de ménage
Ne pas vivre avec ses parents biologiques est
considéré, par le milieu médical, comme un facteur de
risque pour l'enfant, quant à son état de santé en
général et nutritionnel en particulier (MORLEY, 1977 cité
par ROGER-PETIT JEAN, 1999)
Les résultats de notre étude
révèlent que les parents envoient le plus souvent (49,3%) leurs
propres enfants dans un service de soins moderne mais utilisent aussi
l'automédication (44,9%). Il n'y a cependant pas de comportement
différentiel de recours entre les enfants confiés et les enfants
biologiques. En d'autres termes, les mères n'ont pas d'attitudes
discriminantes par rapport aux soins qu'elles portent aux enfants, qu'il
s'agisse de leurs propres enfants ou des enfants qu'elles accueillent. Il
convient de souligner que l'enfant biologique est celui du père et de la
mère ou aussi les autres enfants du père qui vivent avec lui car
l'étude s'est réalisée en milieu rural.
Ces résultats sont à relativiser du fait de la
faiblesse des effectifs des enfants confiés. Toute chose ne permettant
pas de mettre véritablement en exergue le traitement des enfants selon
leurs liens de parenté avec le ménage dans lequel il vit.
Tableau 4. 3 : Lien de parenté de l'enfant
selon le choix du type de traitement
Type de recours
Lien parental
|
AR
|
CM
|
CT
|
AM
|
Total
|
Enfant biologique
|
N
|
5
|
68
|
3
|
62
|
138
|
%
|
3,6
|
49,3
|
2,2
|
44,9
|
100,0
|
Enfant confié
|
N
|
-
|
6
|
|
6
|
12
|
%
|
-
|
50,0
|
|
50,0
|
100,0
|
Total
|
N
|
5
|
74
|
3
|
68
|
150
|
%
|
3,3
|
49,3
|
2,0
|
45,3
|
100,0
|
Source : Enquête de terrain, (2008)
Remarques : CM= Consultation moderne CT= Consultation
traditionnelle
AR= Aucun Recours AM= Automédication
Le traitement « équitable » des enfants par
les mères se justifie, d'autant plus qu'en milieu rural, le taux de
confiage des enfants est relativement faible. Le phénomène des
enfants confiés est plus perceptible en milieu urbain où les
enfants sont utilisés pour servir d'aide dans les travaux domestiques et
professionnels. Les enfants sont traités en milieu rural de la
même manière car selon les mères « un enfant c'est
un enfant ».
Une chose est de traiter les enfants sans discrimination, une
autre chose est d'avoir accès aux services de soins en tout temps et
tout lieu.
57
4. 2. Déterminants institutionnels de
l'itinéraire thérapeutique
Un certain nombre de conditions doivent être remplies
avant de choisir un secteur de soins et y accéder. Le malade ou ses
parents doivent avoir les capacités du recours qui se traduisent en
termes d'accessibilité géographique et/ou financière du
système de soins. Selon THOMAS et al. 1984 (cité par BICABA,
2007, p 77), l'accès aux soins c'est « la relation entre la
localisation des services et celle des patients, prenant en compte la
mobilité des patients, la durée, la distance et le coût du
trajet. C'est une mesure de proximité ».
L'accessibilité financière est caractérisée par le
pouvoir d'achat des ménages. De même, en plus de leur
présence physique, les services de soins doivent être à
mesure de fournir les prestations sanitaires adaptées aux besoins des
malades.
4. 2. 1. Itinéraires thérapeutiques selon
l'estimation de la distance du CSPS
Pour cette étude, les mères estimant que le CSPS
est éloigné de leur localité optent majoritairement pour
l'automédication (51,7%). Toutefois, la quasi-totalité des
mères (3,6%) n'ayant pas traité leurs enfants, affirment pourtant
que le centre de soins moderne est proche de leur localité ou de leur
domicile. Sachant que la consultation moderne est considérée
comme coûteuse par la population en milieu rural qui manque
généralement de moyen financier, il va sans dire qu'a
défaut de faire l'automédication, les mères
préfèrent ne pas traiter l'enfant malade. Il faut noter que les
mères qui sont proches du centre de santé moderne utilisent aussi
bien ce service (49,5%) qu'elles font l'automédication (45,0%).
![](Itineraires-therapeutiques-en-cas-de-maladies-des-enfants-de-moins-de-15-ans-dans-l-aire-sanitaire23.png)
40
80
70
60
50
30
20
10
0
Aucun recours Consultaion Moderne Consultation
Traditionnelle Automédication
Graphique 4. 4 : Recours
thérapeutique selon l'estimation de la
distance du CSPS
3,6
49,5
Proche Moyennement proche Eloigné
Distance
1,8
45,0
70
30
3,4
41,4
3,4
51,7
Source : Enquête de terrain, (2008)
La primauté est accordée, selon les données
collectées, à la consultation moderne en cas de maladie des
enfants de moins de 15 ans. Elle se justifie du fait que le rayon
58
moyen d'action de l'aire sanitaire est de 6km environ.
L'objectif national qui voudrait qu'un village ne soit pas
éloigné d'un service de santé moderne de plus de 10 km est
relativement respecté. Ainsi, les populations sont
géographiquement proches du centre de santé de Bomborokuy, donc
des distances de déplacement a priori faibles ;
déplacements facilités par l'absence d'obstacles
géographiques naturels notables, même si les infrastructures
routières ne sont pas en très bon état.
Toutefois, il est certain qu'il existe bien, à
l'échelle des villages, des inégalités dans le recours aux
soins. Selon la distribution spatiale des villages, nous remarquons que le
recours à la médecine moderne diminue au fur et mesure que l'on
s'éloigne du site du CSPS. Ainsi, le taux de recours est de 51,9% pour
Bomborokuy contre 30,8% pour le village le plus éloigné
(Gombélé) en passant par Niankouini (48,3%) et Sacko (31,3%) (Cf.
Tableau Annexe 5). Rappelons que Gombélé est distant de
Bomborokuy de 8km ; Sacko, de 6km et Niankouini, de 4km. L'influence de la
distance varie en fonction de l'utilité que la personne attribue au lieu
vers lequel elle se déplace ou peut se déplacer. En cela, la
perception de la distance relève des représentations des
personnes.
La distance de recours thérapeutique ne pose pas de
problèmes manifestes pour certaines mères pour le choix du type
de soins à utiliser selon qu'il soit géographiquement accessible
ou pas (proche ou éloigné du patient). Elle ne représente
sans doute pas un obstacle psychologique suffisant en témoignent ces
propos d'une mère à Gombélé : « En
matière de maladie, tu ne peux pas dire qu'un centre de soins est
éloigné. C'est la santé de ton enfant que tu cherches,
donc tu ne vois pas la distance ».
La distance est un facteur parmi tant d'autres entrant dans
l'orientation des itinéraires thérapeutiques.
4. 2. 2. Itinéraires thérapeutiques en
fonction de la perception des soins de santé
modernes
La perception du système de soins n'est pas si facile
à appréhender. Ainsi, dans le cadre de ce mémoire, nous
avons recueilli les différents motifs qui poussent les mères
à utiliser le type de soins choisi.
Tableau 4. 4 : Motifs du recours au centre de soins
moderne
Motifs du recours
|
Recours à la Consultation moderne en
%
|
Efficacité / Confiance
|
88,2
|
Bon accueil
|
4,4
|
Proximité du service de soins
|
7,4
|
Total
|
100
|
Source : Enquête de terrain, (2008)
Le motif le plus évoqué est sans doute
l'efficacité (88,2%) des soins apportés aux malades, toute chose
qui renforce la confiance des patients aux soins modernes.
59
L'accueil dans le centre de santé moderne de Bomborokuy
oriente le choix, dans une moindre mesure, non pas du type de recours, mais
vers d'autres formations sanitaires. En effet, nous notons que les mères
d'un village (Niankouini) appartenant à l'aire sanitaire de Bomborokuy
et situé à équidistance des deux centres de santé
modernes vont traiter leurs enfants à Yévédougou prouvant
que la distance n'est pas perçue comme un obstacle majeur: «
J'ai emmené mon enfant au dispensaire de Bomborokuy, On m'a dit que
l'infirmier dort et d'attendre le soir (15h) pendant que mon enfant ne cesse
pas de pleurer, c'est pourquoi je me soigne au CSPS de Yévédougou
». Même le manque de solidarité entre les populations
qui augmente de plus en plus peut avoir une influence sur le recours.
« A Bomborokuy les gens ne sont pas solidaires, si ton argent est fini
pendant les soins, personne ne va t'en prêter ; alors qu'à
Yévédougou ce n'est pas le cas. On te comprend toujours ».
Ces points de vue de mères sont à relativiser même
s'il y a une part de vérité dans ces propos.
Le manque de solidarité dont font cas ces mères
est naturellement lié aux difficultés économiques
auxquelles les ménages font de plus en plus face qui jouent aussi un
rôle important dans la conduite à tenir pour les soins des
enfants.
4. 3. Aspects socio-économiques de
l'itinéraire thérapeutique
Il n'est plus à démontrer de nos jours que
l'économique joue un rôle primordial dans le choix
thérapeutique. Cerner le niveau économique des ménages
n'est pas chose aisée surtout en milieu rural où les populations
ont du mal à estimer leur revenu, si elles ne sont pas
réticentes. De ce fait, nous n'avons pas pu recueillir les
données sur le revenu du ménage, ni sur les dépenses des
soins de santé car beaucoup de mères les ignoraient.
Néanmoins, nous tenterons de cerner l'influence de l'activité
principale du chef de ménage et de la prise en charge des
dépenses de santé en termes de personnes assumant le coût
du traitement, sur le choix du type de soins.
4. 3. 1. Itinéraires thérapeutiques selon
l'activité principale du chef de ménage
L'activité du chef de ménage entre en droite ligne dans
l'équilibre du ménage, car c'est à la base de son
activité que celui-ci prend en charge les dépenses de la famille.
Partant de ce fait, l'activité du chef de ménage occupe une place
prépondérante dans les indicateurs de mesure du niveau
économique du ménage. L'accès aux soins se modifie
généralement avec le niveau socio-professionnnel de celui-ci.
Dans l'aire sanitaire de Bomborokuy, les fonctionnaires
(salariés) privilégient les soins de type moderne. Cette
orientation vers ces services est cumulativement due d'une part, à leur
niveau d'instruction qui leur permet d'être mieux informés et plus
critiques vis- à- vis des services de soins en présence et
d'autre part, de disposer de ressources financières nécessaires
à la prise en charge des dépenses de santé.
60
Les commerçants dans leur totalité (5) utilisent
le centre de santé moderne pour soigner leurs enfants.
Cependant, les agriculteurs utilisent aussi bien
l'automédication (45,8 %) que la consultation moderne (48, 9%) pour le
traitement des cas de maladies de l'enfant. De même, les malades qui
n'ont pas reçu de soins sont des enfants ayant les parents issus de ce
groupe socioprofessionnel.
Les artisans ont recours massivement à
l'auto-traitement de leurs enfants (71,4%) pourtant ils sont souvent
considérés comme ayant des revenus mêmes si ceux-ci sont
périodiques. Ils ont en outre recours dans les mêmes proportions
(14,3%) à la consultation traditionnelle et moderne.
![](Itineraires-therapeutiques-en-cas-de-maladies-des-enfants-de-moins-de-15-ans-dans-l-aire-sanitaire24.png)
120
100
40
80
60
20
0
Graphique 4. 5 : Choix
thérapeutique selon l'activité principale du
chef de ménage
Fonctionnaire Agriculteur Eleveur Commerçant Artisan
Autres
Aucun recours Consultaion Moderne Consultation
Traditionnelle Automédication
100 100
3,8
8,9
1,5
50 50
14,3 14,3
71,4
100
45,8
Source : Enquête de terrain, (2008)
Activité
Les facteurs économiques ont une influence sur les
choix thérapeutiques surtout en milieu rural caractérisé
par un faible pouvoir d'achat des populations. Rappelons que le manque d'argent
est la raison principale de l'automédication et de l'absence de soins
thérapeutiques évoquée par les mères. Les
ménages expriment la limite de leurs accès aux structures de
soins par l'indisponibilité de ressources financières, car la
décision de faire recours aux structures de soins tient compte de son
coût qui peut être évalué en terme monétaire
ou en terme de ressource. Une mère qui a conscience que son époux
ne dispose pas de ressources monétaires, ni de biens matériels
à échanger, ni de personnes ressources dans son entourage
susceptibles de lui venir en aide de quelque manière que ce soit, ne
demandera pas à celui-ci de referer l'enfant dans un centre de
santé moderne. Notons que les agriculteurs sont d'autant plus
vulnérables qu'ils n'ont de ressources que souvent à la fin des
récoltes .Sachant que les récoltes dépendent des
aléas climatiques
61
ceux-ci rendent incertains les revenus des ménages et
du même coup réduisent les possibilités de recours
thérapeutiques des parents à l'apparition d'un épisode
morbide dans le ménage. Ainsi, le ménage opère souvent un
choix thérapeutique orienté vers les adultes qui sont les actifs
au détriment des enfants.
4. 3. 2. Itinéraires thérapeutiques selon
la prise en charge des dépenses de santé L'autonomie
financière des femmes et ses conséquences en termes de pouvoir de
décision est un facteur déterminant pour les stratégies de
soins aux enfants. Le manque d'indépendance concernant les soins est
encore plus fort quand il s'agit de la prise en charge financière
puisque dans la plupart des cas, les coûts sont supportés par le
mari. Les conjoints orientent, dans 61,5% des cas, les enfants vers les centres
de soins modernes. Tableau 4. 5 : Prise en charge des dépenses
sanitaires selon le type de traitement
Type de recours Personne
|
Consultation moderne
|
Consultation traditionnelle
|
Automédication
|
Total
|
Père
|
N
|
67
|
2
|
40
|
109
|
%
|
61,5
|
1,8
|
36,7
|
100,0
|
Mère
|
N
|
5
|
-
|
9
|
14
|
%
|
35,7
|
-
|
64,3
|
100,0
|
Autres personnes
|
N
|
2
|
-
|
1
|
3
|
%
|
66,7
|
-
|
33,33
|
100,0
|
Total
|
N
|
74
|
2
|
50
|
126
|
%
|
58,7
|
1,6
|
39,7
|
100,0
|
Source : Enquête de terrain, (2008)
L'attirance des femmes pour les thérapies familiales
peut se justifier par le manque de disponibilité financière qui
limite leur accès aux structures de soins modernes quand bien même
elles connaissent le bien-fondé de recourir à ces soins à
travers la sensibilisation du personnel de santé. En effet, leur faible
autonomie financière, conjuguée à une bonne connaissance
de la pharmacopée locale, peut expliquer l'importance des soins dans la
famille.
De ces analyses, il semble intéressant de voir le
rapport entre les options thérapeutiques et le type de pathologie
rencontrée et son évolution dans le temps
4. 4. Effets des caractéristiques de la maladie
sur l'itinéraire thérapeutique
Les caractéristiques de la maladie correspondent
à la maladie rencontrée, à son évolution dans le
temps et à sa gestion, et agissent sur le recours thérapeutique
ou le maintien. Pour notre étude, nous retenons le type de pathologie et
son degré de gravité.
62
4. 4. 1. Itinéraires thérapeutiques selon la
typologie de la maladie
Le concept de maladie renvoie à des
réalités diverses quant à sa définition. Ainsi,
pour HERZLICH, 1983, p.189 « La maladie est d'abord un fait social :
sa nature et sa distribution sont différentes selon les époques,
les sociétés, les conditions sociales». La maladie
prend en considération les perceptions et expériences de
l'individu en relation aux problèmes de santé.
Il est important de noter que le type d'enquête
effectué ne permet pas de cerner exactement la morbidité mais
plutôt la perception des individus relativement à leur état
de santé. La perception individuelle d'un état de santé
est étroitement liée à des facteurs économiques,
sociaux et culturels. Ensemble, ils conditionnent les comportements
thérapeutiques. Il ne s'agit ici que de chiffres globaux des
pathologies, symptômes et traumatismes impliqués dans les
itinéraires thérapeutiques étudiés.
Les trois pathologies les plus fréquentes sont le
paludisme, la diarrhée et les infections respiratoires aiguës
(IRA).
Il convient de souligner que la collecte des données
s'est déroulée durant les mois de décembre et de janvier.
Elle s'inscrit donc en fin de saison pluvieuse et correspond au début de
la saison sèche et la période du froid. A cette époque le
paludisme est en régression, beaucoup de retenues d'eau ayant
déjà tari et l'harmattan gênant les anophèles
adultes (agents vecteurs du paludisme). La saison sèche et froide
connaît par contre le pic des maladies respiratoires, favorisées
par la baisse des températures et l'harmattan.
![](Itineraires-therapeutiques-en-cas-de-maladies-des-enfants-de-moins-de-15-ans-dans-l-aire-sanitaire25.png)
40
70
60
50
30
20
10
0
1,1
Paludisme Diarrhée IRA Maux divers Affections de
la
peau
Aucun recours Consultaion Moderne Consultation
Traditionnelle Automédication
51,7
Graphique 4. 6 : Recours
thérapeutique selon le type de
pathologie
47,2
7,1
42,9
50
63,2
5,3
31,6
Maladie
40
10
50 50
10
40
25
Autres
25
12,5
37,5
Source : Enquête de terrain, (2008)
63
De ce graphique, il ressort qu'en cas de présomption du
paludisme, 46 mères (51,7%) font appel en premier recours à une
structure moderne de soins et 47, 2 % font l'automédication.
En effet, le «palu» ou la « fièvre
» étant considéré, à tort, comme moins grave
que d'autres pathologies, il ne constitue pas un symptôme d'appel. Cette
nomination ouvre, par contre, la voie à l'automédication
(traditionnelle et moderne) et particulièrement à une
phytothérapie censée être efficace pour ces affections
ressenties.
Lorsqu'il s'agit de la diarrhée, la moitié des
mères préfèrent l'automédication suivie des soins
modernes (42,9%). Les maladies diarrhéiques constituent un
problème de santé publique en zone tropicale surtout en milieu
rural où elles sont l'une des causes principales de mortalité
infantile. Ce sont des maladies liées à l'hygiène,
transmises par voie orale à travers la consommation d'eau ou d'aliments
souillés.
Les infections respiratoires aiguës (IRA), qui se
caractérisent par la toux, font l'objet de consultations massives dans
les services de soins de type moderne (63,2%).
Les mères utilisent dans la moitié des cas,
l'auto-traitement des enfants pour les maux divers ou les affections de la
peau.
Les raisons évoquées pour
l'automédication sont surtout la connaissance des médicaments
adéquats et du mode de traitement de la maladie, le manque d'argent pour
la consultation des services de soins modernes mais aussi une certaine
confiance qu'elles accordent à ce mode thérapeutique.
Le système de soins moderne est exclusivement
utilisé pour la confiance que les mères font à celui-ci du
fait de l'efficacité du traitement qui y est effectué.
De même, la consultation des tradipraticiens se justifie
par la perception de la maladie jugée non « naturelle
». La survenue de la maladie doit pouvoir se comprendre et le
traitement devient plus facile d'autant plus que la cause de la maladie est
connue. En témoignent ces propos d'une mère de 27 ans :
« On ne peut soigner certaines maladies au dispensaire, lorsque c'est
une vieille qui l'a mangé, c'est inutile de l'emmener au dispensaire.
C'est pourquoi je n'aime pas donner mon enfant à une vieille de plus de
50 ans ». Cela traduit aisément la perception de l'origine de
la maladie que peut avoir une mère en milieu rural.
4. 4. 2. Itinéraires thérapeutiques selon la
gravité de la maladie
En général, lors d'un épisode morbide,
les parents ou le malade attendent de voir l'évolution de la maladie
selon qu'elle est grave ou bénigne avant de se décider pour la
recherche de soins appropriés. Cette gravité est
appréciée de façon objective ou subjective par les
mères et traduit leurs perceptions de la maladie.
Notre étude révèle que les patients qui
n'ont pas eu de recours thérapeutique avaient des maladies
bénignes (6,7%) et quelques cas de maladies graves (4,2%). Les
mères ayant
64
utilisé les services de santé modernes l'ont
fait pour les maladies très graves à 43,2% et les cas de
pathologies graves à 35,1%. Le recours à l'automédication
se fait surtout lorsque l'état de santé est assez grave (65,3%).
Les ménages s'orientent lors de l'aggravation de la maladie vers la
consultation d'un tradithérapeute.
![](Itineraires-therapeutiques-en-cas-de-maladies-des-enfants-de-moins-de-15-ans-dans-l-aire-sanitaire26.png)
40
70
60
50
30
20
10
0
Bénin Grave Très grave
Dégre de gravité
Aucun recours Consultaion Moderne Consultation
Traditionnelle Automédication
Graphique 4. 7 : Recours
thérapeutique selon la gravité de la
maladie
6,7
53,3
40
4,2
36,6
1,4
57,8
65,3
4,1
30,6
Source : Enquête de terrain, (2008)
La gravité constitue l'un des facteurs les plus
déterminants dans le recours car elle crée la
nécessité de chercher des voies et moyens pour recouvrer la
santé des enfants. Elle apparaît le plus souvent après des
tentatives infructueuses de soins. Ce sont surtout les soins modernes et la
consultation traditionnelle qui sont les plus sollicités par les
mères lorsque la maladie est grave ou très grave. Cet état
de fait est confirmé par le personnel soignant du CSPS de Bomborokuy
lors de l'entretien. Les agents de santé constatent souvent (et parfois
le reprochent) que les malades tardent à les consulter. Ils affirment
que la plupart des malades tentent de se soigner par automédication. Les
médicaments sont souvent ingérés même lorsqu'ils ne
correspondent pas au type de pathologie identifiée. Par ailleurs, les
recettes «traditionnelles» sont considérées
comme des produits aux multiples vertus pouvant traiter deux ou trois
pathologies à la fois. Cependant, il convient de souligner que ces
pratiques sont largement syncrétiques. Les malades ou les parents ne se
résolvent à consulter les agents de santé que lorsque leur
état de santé s'empire après l'échec de la
tradithérapie.
Le plus souvent quand la maladie s'aggrave, la suite de
l'itinéraire n'est plus contrôlée et la combinaison
thérapeutique (produits traditionnels et modernes) pour
65
« renforcer le traitement », en vue d'une
guérison rapide de l'enfant, fait son apparition. L'utilisation
conjointe de ressources de santé appartenant à des traditions
médicales différentes va principalement s'expliquer par le fait
que les mères ne perçoivent pas les types de recours en termes
d'opposition, mais plutôt de complémentarité.
Young (cité par HADDAD et al., 1992) estime que la
complémentarité entre médecine moderne et médecine
traditionnelle provient de ce que chacune satisfait et répond à
des besoins différents : une tradition internalisée comme la
médecine moderne est recherchée pour faire disparaître ou
réduire le problème ressenti et les symptômes, tandis
qu'une médecine traditionnelle externalisée va servir à
identifier et neutraliser la cause du problème. La tradition
internalisée se base sur la nature, le type de pathologie en question
afin de pouvoir la traiter tandis que la médecine traditionnelle
externalisée cherche à connaître les causes externes de la
maladie qui peuvent souvent être interprétées comme
l'oeuvre des sorciers, des mauvais esprits...
Le recours aux thérapies alternatives survient aussi
souvent lorsque la médecine moderne, tout d'abord consultée, se
révèle incapable de proposer un diagnostic et/ou un soin
adaptés et efficaces ou bien lorsque les parents du patient ayant
déjà consulté un infirmier, voire un médecin,
entendent dire : « votre enfant n'a rien ». Il se voit assez
vite contraint à chercher ailleurs une prise en charge
thérapeutique. Tel est le cas de cette mère : «
Mon enfant avait mal aux joues, je l'ai amené au CSPS. Ils
l'ont traité pendant sept jours sans amélioration de son
état de santé. J'ai demandé la route pour me rendre au CMA
de Nouna. Là-bas, ils ont fait des examens et m'ont dit que mon fils
n'avait rien. Là, j'ai su que c'était grave et qu'il fallait soi
même chercher des produits traditionnels pour soigner l'enfant
».
Les déterminants du recours thérapeutique sont
divers et multiformes. Ils interagissent entre eux et peuvent agir soit
directement sur les recours aux soins ou soit indirectement en modifiant la
perception en matière de santé. Cependant, nous notons que ce
sont surtout les facteurs économiques et socio-culturels qui favorisent
ou limitent les choix thérapeutiques lors de la maladie des enfants.
De même, les facteurs liés à l
évolution de la maladie sont aussi très déterminants. Les
parents définissent une priorité financière des cas
à emmener au dispensaire en fonction aussi de l'idée qu'ils se
font de la gravité de la maladie, de sa cause et des symptômes.
Pour une maladie considérée comme bénigne, l'enfant sera
traité à la maison et les ressources épargnées pour
d'autres cas plus urgents (convulsions ou autres maladies).
Les facteurs géographiques, influencent faiblement le
recours thérapeutique. Cela s'explique par l'absence d'obstacles
géographiques majeurs entravant le processus de recherche de soins et de
la relative proximité du centre de soins moderne.
![](Itineraires-therapeutiques-en-cas-de-maladies-des-enfants-de-moins-de-15-ans-dans-l-aire-sanitaire27.png)
CONCLUSION GENERALE
66
67
Au terme de notre étude sur les itinéraires
thérapeutiques en cas de maladie des enfants de moins de quinze ans dans
l'aire sanitaire de Bomborokuy, il convient de rappeler l'objectif
général qui sous-tend cette étude à savoir «
analyser les choix de recours thérapeutiques
envisagés dans la prise en charge de la maladie des enfants
».
A l'apparition d'un épisode morbide, le malade ou les
parents recherchent les voies et moyens pour recouvrer sa santé. L'offre
de soins, dont il dispose, est constitué de la thérapie
traditionnelle (exercée par les phytothérapeutes ou
tradipraticiens encore appelés guérisseurs), de la consultation
dans les formations sanitaires modernes (infirmiers, médecins) et de
l'automédication.
Des résultats de nos analyses, il ressort que les
mères, pour soigner leurs enfants, empruntent des itinéraires
thérapeutiques complexes et variés. La majorité des
malades se sont limités au premier recours pour cause de
guérison. Les deuxième et troisième recours ont
été atteints par peu de patients.
L'utilisation des services de santé modernes semble
être priorisée dans le choix des soins, suivi de près par
l'automédication. La confiance accordée aux structures de soins
modernes du fait de l'efficacité de ses traitements, conduisant le plus
souvent à la guérison, est le motif principal de recours à
ce type de soins. L'accessibilité facile, le coût abordable des
produits, favorisent l'usage de l'automédication. Le manque de moyens
financiers est une des raisons principales de la sous-utilisation des
formations sanitaires modernes, les coûts de prestation et d'achat de
médicaments étant jugés souvent élevés.
L'hypothèse selon laquelle l'absence de moyens
financiers dans les ménages favorise le traitement des enfants par
automédication est confirmée. Le recours est très rarement
fait aux tradithérapeutes et c'est surtout pour les maladies
jugées d'origines douteuses ou « provoquées ».
De l'analyse du degré de satisfaction
thérapeutique selon les recours aux soins, l'étude
révèle que les dispensateurs de soins n'ont qu'un contrôle
marginal sur la demande de services et sur les itinéraires
thérapeutiques de leurs patients. Ils n'ont pas la capacité de
« fidéliser » leurs malades tout au long de
l'épisode morbide. De ce fait, le recours à un tel type de soins
donné n'est pas exclusif : on passe alternativement d'une structure
moderne à une structure traditionnelle, si la médecine moderne
(ou traditionnelle) ne parvient pas rapidement à un résultat, on
ira dans l'autre secteur, quitte à faire des allers-retours.
Ainsi, généralement les mères des enfants
malades qui ont commencé par le traitement moderne dans une formation
sanitaire, changent de recours et pratiquent surtout l'automédication
aussi bien au second recours comme au troisième.
Lorsqu'il y a échec thérapeutique pour les
mères qui ont débuté par l'automédication, le
recours aux soins modernes apparaît comme l'ultime solution au second
recours. Toutefois
68
elles reviennent sur l'automédication comme mode de
traitement en cas de persistance du mal.
Nous pouvons dire que l'hypothèse correspondant qui
stipulait que le recours à un système de soins ne se fait qu'avec
la gravité de la maladie de l'enfant est confirmée.
Bien que progrès sanitaire et développement
économique soient étroitement liés, l'amélioration
de la santé des individus dans les pays à faible revenu, ne peut
attendre leur décollage économique, d'autant que l'aspect
financier n'est pas le seul déterminant de l'accès aux soins.
« Tout a de l'importance. L'habitat, les
comportements des individus, le rang social, les habitudes alimentaires, les
équipements collectifs ou la situation géographique, au
même titre que le niveau culturel, les comportements des individus
(malades et médecins) ou les choix des sociétés
» PICHERAL, (1984).
Ainsi, pour faire face aux limites d'accès aux soins de
santé et améliorer l'état de santé des populations
en général et celui des enfants en particulier, nous proposons
quelques recommandations.
La représentation de la maladie et les structures
sociales sont des facteurs importants dont tout programme de santé doit
tenir compte. Cela permet de savoir comment orienter les campagnes
d'éducation et de sensibilisation afin d'aider les populations à
consulter le plus tôt possible les centres de soins modernes et de
permettre aux mères de reconnaître les cas de gravité de la
maladie.
Certes, les campagnes d'éducation sanitaire pour
être efficaces doivent s'adresser aux femmes qui s'occupent
quotidiennement des enfants, mais Il est important qu'elles concernent un
public très large afin que les messages d'éducation sanitaire
aient un impact. Il est nécessaire d'impliquer non seulement les
pères qui ont généralement le pouvoir de décision
et une autonomie financière mais aussi les enfants sur la
prévention des maladies.
Ainsi, l'hypothèse selon laquelle la décision du
recours thérapeutique est une prérogative masculine est
confirmée.
La qualité, notamment des soins, en est un facteur tout
aussi important. Pour ce faire, il faut améliorer cette qualité
à travers la dotation du centre de soins modernes de Bomborokuy en
matériel (lits, matelas, ambulance, médicaments,...). Le
personnel soignant du secteur moderne comme du secteur traditionnel doit
être formé, recyclé afin de faire un diagnostic juste de la
maladie, toute chose qui améliore l'efficacité du traitement et
diminue les échecs thérapeutiques.
Au-delà de la formation du personnel soignant, sa
motivation est le moyen pour l'inciter à travailler davantage et devrait
faire l'objet d'attention.
69
L'établissement d'un climat de confiance entre
soignants et soignés est un gage de réussite et conditionne le
retour du patient même si les premiers soins semblent se
révéler inefficaces. Pour ce faire, le soignant doit savoir
rassurer, dialoguer et écouter, au-delà d'une trop stricte
démarche clinique, les difficultés sociales auxquelles les
patients et leurs familles sont confrontés. Les échanges
langagiers, l'inquiétude et l'observation de son corps, l'attention
portée au malade sont des dimensions essentielles de la relation de
soins.
La collaboration entre les services de soins modernes et
traditionnels doit être encouragée car ils sont
complémentaires. Il est avéré que certaines pathologies
sont mieux traitées par la médecine traditionnelle que celle dite
moderne. Il est même souhaitable de créer des centres
intégrés de soins où les malades peuvent choisir le type
de soins (traditionnel ou moderne) qu'ils jugent adapté à leur
maladie mais aussi à leurs moyens financiers. Ainsi, la médecine
traditionnelle peut contribuer à réduire le coût des
dépenses de santé. Toutefois, les mutuelles de santé
constituent une des solutions les plus appropriées pour réduire
considérablement le coût des soins de santé, à
condition que la gestion de ces mutuelles se fasse dans les règles de
l'art. Par ce biais, les populations ayant accès aux soins à
moindre coût, seront moins enclines à utiliser
l'automédication, voire les médicaments de la rue.
Il est connu que les principales causes de mortalité
chez les enfants sont les maladies parasitaires (en particulier le paludisme),
les diarrhées, les affections des voies respiratoires, et la
malnutrition. Ces maladies sont intimement liées aux facteurs du milieu
et il existe souvent des liens de causes à effets entre ces facteurs et
les maladies. Liens qui, s'ils sont bien compris, peuvent permettre de
réduire les risques de maladies en mettant en oeuvre des
stratégies de prévention efficace.
Les actions préventives doivent reposer sur une
modification de divers comportements sociaux, allant de l'hygiène aux
pratiques alimentaires suffisantes, saines et diversifiées.
La sensibilisation de la population sur les soins
préventifs surtout la pratique de l'hygiène (corporelle,
alimentaire, environnementale) devrait être de mise car nous «
consommons » la quasi-totalité de nos maladies.
La méconnaissance des causes de la maladie par les
populations a de fortes conséquences sur leurs comportements aussi bien
vis-à-vis des choix thérapeutiques que de l'impact possible des
mesures de prévention. En effet, « un malade qui est convaincu
qu'il s'agit d'un sort dont il est victime, même s'il en a les moyens,
même si le service de santé est à proximité de son
domicile ne s'y rendra pas, il ira chercher la solution à sa maladie
ailleurs » (YONKEU, 2006). D'où la nécessité de
l'appropriation des causes de la maladie par les populations.
![](Itineraires-therapeutiques-en-cas-de-maladies-des-enfants-de-moins-de-15-ans-dans-l-aire-sanitaire28.png)
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
70
71
Adjamaybo A., Guillaume A., Virmard P., 1999,
Santé maternelle et infantile en milieu Akan (Cote D'ivoire) in
Santé de la mère et de l'enfant, exemples africains, pp
109-129.
AKOTO E. M., KOUAME A., SAMSON B. L., Août
2002, Se soigner aujourd'hui en Afrique de l'Ouest : pluralisme
thérapeutique entre tradition et modernité (Bénin, Cote
D'ivoire, Mali), les cahiers de l'IFORD n°27, 170p.
ATTANSSO O., DJAGBA K. B., Juin 1996, Etude
de la demande et du coût des soins de santé traditionnelle en
comparaison avec les soins modernes, Cotonou (Bénin), Rapport de
recherche documentaire, 50p+ annexes.
BAYA B., 1993, Education des parents et
survie dans l'enfance à Bobo-Dioulasso : doit-on négliger
l'instruction du père ? In Conférence sur la reproduction et
la santé familiale en Afrique (UEPA), Abidjan, pp 211-230.
BAYA B., 1999, Etude de quelques
déterminants du comportement en matière de santé au
Burkina Faso : Le cas de Bobo-Dioulasso in Santé de la mère
et de l'enfant, exemples africains, Adjamagbo A. (ed.) Guillaume A. (ed.)
Koffi N. (ed.) Paris (France) Abidjan. IRD GIDIS-CI, pp 62-79.
BICABA Y. R., 2007, recours aux soins de
santé en zone de culture de coton : cas des villages de
béréba, dohoun et sara (province du Tuy). Mémoire de
maîtrise en géographie, Université de Ouagadougou, UFR/ SH,
127p.
BOULOUDANI V., 1996, Offres et demandes sur
le « marché de la santé » à Cotonou
(Bénin), Genève : IUED, 223p. (Mémoire de diplôme,
multigraphié]
CANTERELLE P., LOCOH T., 1990, Facteurs
culturels et sociaux de la santé en Afrique de l'Ouest, Paris, 36 p.
COMMERYRASS C., N'DO J. R., 2002, Etude de
l'accessibilité et des déterminants de recours aux soins pour les
populations du Cameroun, Ministère de la santé publique, 21p.
http://cerdi.org/colloque/santé2003/commeyras.pdf.
Consulté le 15-04-2007
DERME A. I., 1995, Systèmes de
communication et pratiques en matière de santé, Montréal,
DEA de sociologie, 77p.
72
DIAKITE B. D., DIARRA T., TRAORE S., 1993,
Recours aux soins et consommation médicales dans le quartier de Bankoni
in Se soigner au Mali, une contribution des sciences sociales,
KARTHALA, ORSTOM, pp 155-175.
DIARRA T., 1993, Représentation et
itinéraires thérapeutiques dans le quartier de Bankoni in Se
soigner au Mali, une contribution des sciences sociales, KARTHALA, ORSTOM,
pp 177-191.
DIOUF T. M., 2004,
Représentations populaires de la maladie et options
thérapeutiques chez les femmes enceintes et les enfants de moins de dix
ans : le cas des fièvres et / ou de l'accès palustre en milieu
rural, Niakhar, Sénégal. Étude qualitative.
Université Cheikh Anta Diop, Dakar, Mémoire de maîtrise
109p.
DOLY C., 2006, Déterminants de la
fréquentation des services de santé maternelle et infantile en
milieu rural : Cas de l'aire sanitaire de Bouroum-Bouroum dans la province du
Poni. Mémoire de maîtrise en géographie, Université
de Ouagadougou, UFR/ SH, 117p.
FASSIN D., 1992, Pouvoir et maladie en
Afrique : Anthropologie sociale dans la banlieue de Dakar, Paris : Presse
universitaires de France, 359p. (Les champs de la santé).
GAZAMBE B., 2005, Les facteurs
déterminants les innovations thérapeutiques des tradipraticiens
de santé dans la ville de Ouagadougou : Cas des médicaments
traditionnels améliorés, Mémoire de maîtrise en
sociologie, Université de Ouagadougou, UFR/SH, 86p.
GUILLAUME A., 1991, Rôle des femmes
dans les soins portés aux enfants en milieu rural ivoirien in
conférence « femme, Famille et population », Ouagadougou,
Burkina Faso, 2429 Avril, UEPA Volume I, pp 288-298.
HADDAD S., FOURNIER P., juillet 1992, Une
vision globale de l'utilisation des services de santé dans les pays en
développement est-elle possible ? Rapport de recherche, Montréal,
51p.
HELLE S., 2004, Therapeutics itineraries: The
medical field in rural Burkina Faso, in Anthropology and medicine vol.
11, N°1, pp 27-41.
HERZLICH, 1983 « Médecine moderne
et quête de sens : la maladie signifiant social », in AUGE, M.,
HERZLICH, C., Le sens du mal. Anthropologie, histoire, sociologie de la
maladie, Paris, Ed. des Archives Contemporaines.
73
HOUINATO B. A., 1993, De l'itinéraire
thérapeutique du malade à la problématique de la
participation du couple soignants Soignés au développement socio
sanitaire en république de Bénin (Etude de cas), Mémoire
de maîtrise en sociologie-antropologie, 115p.
INSTITUT NATIONAL DE LA STATISTIQUE ET DE LA
DEMOGRAPHIE, 1993, Enquête Démographique et de
Santé : Rapport de synthèse Ouagadougou, Burkina Faso 1994,
20p.
INSTITUT NATIONAL DE LA STATISTIQUE ET DE LA
DEMOGRAPHIE, 2000, Enquête Démographique et de
Santé, Burkina Faso 1998-1999, 327p.
INSTITUT NATIONAL DE LA STATISTIQUE ET DE LA
DEMOGRAPHIE, 2006, Annuaire statistique 2006. Ouagadougou, Burkina
Faso, 407p.
INSTITUT NATIONAL DE LA STATISTIQUE ET DE LA
DEMOGRAPHIE, 2007, Recensement Général de la Population
et de l'Habitation de 2006 : Résultats préliminaires.
Ouagadougou, Burkina Faso, 20p.
INSTITUT NATIONAL DE LA STATISTIQUE ET DE LA
DEMOGRAPHIE, 1996, Recensement Général de la Population
et de l'Habitation, Ouagadougou, Burkina Faso, Volume I et II.
INSTITUT NATIONAL DE LA STATISTIQUE ET DE LA
DEMOGRAPHIE, décembre 2000, Analyse des résultats du
Recensement Général de la Population et de l'Habitation de 1996.
Ouagadougou, Burkina Faso, volume I, 374p.
INSTITUT NATIONAL DE LA STATISTIQUE ET DE LA
DEMOGRAPHIE, Septembre 2004, Enquête Démographique et de
Santé, Burkina Faso 2003, 349p.
INSTITUT NATIONAL DE LA STATISTIQUE ET DE LA
DEMOGRAPHIE, Sondage d'opinion auprès des utilisateurs des services de
base : santé et éducation, enquête
réalisée pour le cadre de la stratégie de lutte contre la
pauvreté, Ouagadougou, décembre 2003. 49
pages
UNITE D'ENSEIGNEMENT ET DE RECHERCHE EN DEMOGRAPHIE
(UERD) actuelle ISSP, Juin 2002,
Santé, Education, Habitat à Ouagadougou, in Ouaga Focus N°
9.
74
KABORE J., 1997, Caractéristiques
socio-économiques des ménages et différentiation spatiale
de la prévalence diarrhéique des enfants de moins de 5 ans,
étude comparative entre ville de Ouagadougou et le milieu rural du
centre du Burkina Faso, Mémoire de maîtrise en géographie,
Université de Ouagadougou, FLASHS , 92p+ annexes.
KAGUEMBEGA I. P. F., 1999 - «
Accès aux soins de santé en amont du lac de Bagré.
» Mémoire de maîtrise géographie.
Université de Ouagadougou, Département de Géographie, 113
p.
KANKI B., CURTIS V., TRAORE E., COUSENS S, DIALLO I.,
MERTENS T., 1991, Des croyances aux comportements : diarrhées
et pratiques d'hygiène au Burkina Faso, Ouagadougou, MSAS, 21p.
KINIFFO I. R., AGBO-OLA L., ISSIFOU S., MASSOUGBODJL
A., les mères des enfants de moins de cinq ans et le paludisme
dans la vallée de Dangbo au sud-est du bénin In
Médecine d'Afrique Noire : 2000, 47 (1)
KONATE D. L., SINARE T., SEROUSSI M., 1993,
Enquête Démographique et de Santé : Burkina Faso, Institut
National de la Statistique et de la Démographie et Macro International
Inc., Calverton, Maryland, 296 p.
KROEGER A., 1983, Anthropological and
socio-medical health care research in developing countries, social science and
medicine, 17(3):147-161.
LOVELL N., 1995, Pluralisme
thérapeutique et stratégies de santé chez les Evhé
du sud Est Togo, Paris, France, CEPED, 20p.
MACKENZIE F., EWUSI K., 1989,
Problèmes liés à la recherche sur la santé et les
soins infantiles : Compte rendu d'un atelier tenu à Acra, Ghana du 22-26
septembre 1986, Ottawa, CRDI, 128p.
MEUNIER A., 1999, Système de soins aux
Burkina Faso : le paradoxe sanitaire, Paris, France, l'Harmattan, 288p.
MINISTERE DE LA SANTE, DE L'ACTION SOCIALE ET DE LA
FAMILLE, 1992, SG, Comité préparatoire de l'Initiative
de Bamako. Document National sur le renforcement des capacités des soins
de santé primaires au Burkina Faso, 80p.
75
MINISTERE DE LA SANTE, Mai 2007, Annuaire
statistique/santé 2006, 243p
MINISTERE DE LA SANTE, septembre 2000, Document
de Politique Sanitaire Nationale, Burkina Faso, 27p.
http://www.Santé.gov.bf/Sitesanté/DPSN
consulté le 26- 03- 2007
MINISTERE DE LA SANTE, juillet 2001, Plan
National de Développement Sanitaire 20012010 ,91p.
MUGISHA F., HENGJIN D., CHEPNGENO G., SAUERBORN
R., August 2004,The two faces of enhancing
utilization of health-care services: determinants of patient initiation and
retention in rural Burkina Faso In Bulletin of the world health
organisation; 82(8):572-579
NDIAYE N. D., 2004, les déterminants
socio-économiques dans la fréquentation des structures de soins
modernes à Mbao. Université Cheikh Anta Diop, Dakar,
Sénégal, Mémoire de maîtrise, IFRPDSR, 56p.
NOORALI R., LUBY S., RAHBAR M., 1999,»does
use of a government service depends on distance from the health facility,»
Health policy and planning 13(2):174-180.
NOUNTHAN G., 1991, les causes de la faible
utilisation des formations sanitaires de la zone du projet (AN-SSP), Natitingou
: DDS atacora, projet d'appui néanlerdais aux soins de santé
primaires, 43p.
OBSERVATOIRE DE NOUNA : 2003, recueil
d'articles
OUEDRAOGO C. F., 1994, L'effet de
l'éducation de la mère sur les pratiques de soins
accordées à son enfant à Ouagadougou, Burkina Faso.
Thèse de doctorat, Facultés des sciences de l'éducation,
Montréal, Canada, 239p.
OUEDRAOGO C., 1994, Education de la
mère et soins aux enfants à Ouagadougou, les dossiers du CEPED
n°27, Paris, France, 37p.
OUEDRAOGO C., Mai 1996, Pluralité des
soins aux petits enfants : le cas des mossés de Ouagadougou, les travaux
de l'UERD n°6, Université de Ouagadougou, FLASHS, 30p.
OUEDRAOGO D. L., 2000, Praticiens et usager
de la médecine et pharmacopée traditionnelle : logiques et
modalités de recours à la tradithérapie ; cas de la ville
de
76
Ouagadougou, Mémoire de maîtrise en sociologie,
Université de Ouagadougou, FLASHS, 117p.
PICHERAL H., 1984 - « Mots et
concepts de la géographie de la santé », cahiers GEOS
(Montpellier II), pp. 1-26
PODA J. N, GAGLIARDI R., KAM FRANK O. ET NIAMEOGO A. T.,
mai 2003, la
perception des populations des maladies diarrhéiques au
Burkina Faso : une piste pour l'éducation aux problèmes de
santé in Vertigo - La revue en sciences de l'environnement sur le
WEB, Vol 4 No 1.
QUIVY R., VAN CAMPENHOUDT L., 2003, Manuel de
recherche en sciences sociales, DUNOD, Paris, 288p.
RICHARD J. L., 2001, Accès et recours
aux soins de santé dans la sous-préfecture de Ouessè
(Bénin). Thèse de géographie de la santé,
Université de Neuchâtel, France, 1134p.
Www.univ-lille1.fr/busttl-grisemine/pdf/extheses/51566-2001-Richard.pdf
consulté le 15/04/2007
RICHARD J. L., 1995, Profil des utilisateurs
des différents services de santé moderne dans le bénin
rural in espace populations Sociétés, n°1,
Lille(`France) UFR de Géographie, pp. 91-104.
ROGGER P. J. M., 1992, Maladies d'enfants
dans la région de Sikasso (Mali) : Evolution des représentations
des mères au contact des services de santé à propos de
quatre pathologies. Mémoire de DEA Etudes du développement,
Institut Universitaire d'Etudes du Développement, Genève (Suisse)
262p.
ROGGER P. J. M., 1999, Accès aux soins
des enfants confiés en milieu urbain africain : cas de Bobo -Dioulasso
in Santé de la mère et de l'enfant exemples africains,
collections : colloques et séminaires, IRD, Paris, France, pp 17-36.
SANGLI G., 1991, Approche éco
géographique de la transmission du paludisme : Perception et innovation
en santé à la vallée du Sourou, Burkina Faso,
Mémoire de maîtrise en géographie, Université de
Ouagadougou, FLASHS ,151 p.
77
SANOU A., 2001, L'organisation des soins
à domicile et le recours aux services de santé en cas de maladie
des enfants de moins de 5 ans dans les villages du CSPS de Dara, District
Sanitaire de Nouna (Kossi), Mémoire de maîtrise en sociologie,
FLASHS, 96p.
SANOU A., 1997, Impact des facteurs
socioculturels sur les recours thérapeutiques des ménages dans la
ville de Ouagadougou (changement social et dynamique adaptative des groupes
restreints). Mémoire de maîtrise en sociologie, Université
de Ouagadougou, FLASHS, 65p.
SAUERBORN R., ADAMS A., HIEN M.,
1996,»household strategies to cope with the economic costs of
illness», Social science and medicine 43(3):291-301
SAUERBORN R., NOUGTARA A., DIESFIELD H. (éds),
1995, Les coûts économiques de la maladie pour les
ménages en milieu rural du Burkina Faso, Frankfurt am main, Berlin, Bern
etc. : Peter lang 253p.(medizin in Entwick lunslän dern ; 40)
SAUERBORN R., KOUYATÉ B.: Nouna health
research center: a platform for interdisciplinary field research in Burkina
Faso, west Africa-Nouna: cnrs, [sd]. 19p
SUBRA K., 1999, Géographie du
système des soins à Ouagadougou, Burkina Faso, Université
de Paris x, France, 54 p.
SURET-CANALE J. 1968, Afrique noire de la
colonisation aux indépendances (1945-1960). Editions Sociales ed.,
Paris.
SWESDY J. P., 1997, Contribution à la
promotion de la santé maternelle et infantile (analyse des facteurs
déterminants l'utilisation des services de santé maternelle et
infantile). Cas du CSPS de Mogtédo, Mémoire de maîtrise en
sociologie, Université de Ouagadougou, FLASHS, 136p.
TAMINY D. D., 2004, Représentations
thérapeutiques autour du paludisme sévère des enfants de
0-5 ans dans la Kossi, Mémoire de maîtrise en sociologie,
Université de Ouagadougou, UFR/SH, 127p.
TRAORE L. L., 1998, Place de la
médecine traditionnelle dans les recours thérapeutiques des
mères pour le traitement des maladies de l'enfance, cas de Banfora.
Mémoire de maîtrise en sociologie, Université de
Ouagadougou, FLASHS, 73p.
78
VAUGELADE J., 2-4/7/1991, Consommations
médicales et itinéraires thérapeutiques en milieu rural
mossi au Burkina Faso, colloque sciences sociales et santé, Bamako,
14p.
WAITZENEGGER- LALOU F., Novembre 2000,
Recours aux soins des enfants et migration circulaire rurale- urbaine : une
étude de cas en milieu rural sénégalais, Paris, ETS, IRD,
29p.
WILLEM M., MASUY-STROOBANT G., TONGLET R., SANGLI G.,
2001, La santé des enfants de moins de 5 ans et les recours
thérapeutiques dans un district sanitaire urbain de Ouagadougou, les
travaux de l'UERD n° 11, 30p.
YAOGO M., décembre 2002, Pratiques de
soins de santé et faits de développement : le cas des
itinéraires thérapeutiques dans la région de Bagré
(Burkina Faso), Thèse anthropologie sociale et Ethnologie,
Université de Ouagadougou, 431p.
YONKEU S., Juin 2006, À quoi un
système de santé africain financièrement accessible et
e
durable devrait-il ressembler au XXI
|
siècle ? 22p.
|
www.research-matters.net.
Consulté le 22/05/2007
YONLI L., 1998, étude sur la
fréquentation des services de santé dans la région de
Kaya, Ouagadougou, Burkina Faso, Direction régionale de la santé
de Kaya, SCPB, Pi, 86p.
ZOUBRKALENI Y., 2006, Les déterminants
démographiques et socio-économiques du confiage des enfants au
Burkina Faso, ISSP, 21p.
ZOUNDI N., 2001, Les stratégies de
lutte contre le paludisme et les itinéraires thérapeutiques
concernant les enfants de moins de 5 ans. Etude comparative, Mémoire de
maîtrise en géographie, Université de Ouagadougou, UFR/SH,
96p.
Www.sante.gov.bf/infosprat
Www.fasosante.bf
Www.cybertheses.francophonie.org
www.infotheque.info
www.insd.bf
![](Itineraires-therapeutiques-en-cas-de-maladies-des-enfants-de-moins-de-15-ans-dans-l-aire-sanitaire29.png)
ANNEXES
XII
XIII
ANNEXE 1: QUESTIONNAIRE MENAGE
ITINERAIRES THERAPEUTIQUES EN CAS
DE MALADIE DES ENFANTS DE MOINS DE 15 ANS DANS L'AIRE
SANITAIRE DE BOMBOROKUY (PROVINCE DE LA KOSSI)
|
Fiche d'enquête destinée aux mères
des enfants
N° de la fiche /____/ Enquêteur . Date .
Localité
I- Identification du ménage
Q1 Sexe du Chef de Ménage (CM)
1. Féminin
2. Masculin
|
Code
/__/
|
Q2 Age du CM
|
|
Q3 Activité principale du CM
1. Fonctionnaire
2. Agriculteur
3. Eleveur
4. Commerçant
5. Artisan
6. Autre (A préciser)
|
Code
/__/
|
Q4 Ethnie du Chef de Ménage
1. Bwaba
2. Marka
3. Mossi
4. Peul
5. Rimaïbé
6. Autre (À préciser)
|
Code
/__/
|
Q5 Religion du CM
1. Musulman
2. Catholique
3. Protestant
4. Animiste
5. Autre (À préciser)
|
Code
/__/
|
Q6 Situation matrimoniale du CM
1. Célibataire
2. Marié monogame
3. Marié polygame
4. Divorcé/ Séparé
5. Veuf
|
Code
/__/
|
Q7 Niveau d'instruction du CM
1. Aucun
2. Alphabétisé
3. Primaire
4. Secondaire et +
|
Code
/__/
|
Q8 Activité principale de la
mère
1. Ménagère
2. Fonctionnaire
3. Agricultrice/ Eleveur
4. Commerçante
5. Artisane
6. Autre (À préciser)
|
Code
/__/
|
Q9 Niveau d'instruction de la mère
1. Aucun
2. Alphabétisé
3. Primaire
4. Secondaire et +
|
Code
/__/
|
Q10 Nombre d'enfants (0-14 ans) en charge
|
|
Q13 Nature des murs
1. Béton, pierres, parpaing
2. Sémi-dur
3. Banco
4. Paille
5. Autres
|
Code
/__/
|
Q14 Matériau du toit
1. Terrasse en banco
2. Terrasse en ciment
3. Tuile
4. Tôle ondulé
5. Autres
|
Code
/__/
|
II- Caractéristiques de l'enfant et de sa
maladie
Q17 Existe- t-il un service de santé moderne
dans votre localité ?
|
Code
|
Q18 Si non comment estimez la distance du centre de
santé ?
|
Code
|
|
|
1. Proche
|
|
1. Oui
|
/__/
|
2. Moyennement proche
|
/__/
|
2. Non
|
|
3. Eloigné
|
|
![](Itineraires-therapeutiques-en-cas-de-maladies-des-enfants-de-moins-de-15-ans-dans-l-aire-sanitaire30.png)
Q19 Avez vous eu un (des) enfant (s) malade(s) dans votre
ménage ces 3 derniers mois ?
1. Oui
2. Non
|
Code
/__/
|
Q20 Si oui combien de malades ?
|
|
Q23 Sexe de l'enfant
1. Féminin
2. Masculin
|
Code
/__/
|
Q24 Lien de parenté
1. Enfant biologique
2. Enfant pris en charge
|
Code
/__/
|
Q25 A quand date le dernier épisode de maladie
?
|
.
|
Q26 De quelle maladie soufrait votre enfant ?
1. Paludisme (fièvre)
2. Diarrhée
3. IRA (toux)
4. Rougeole
5. Autre (À préciser)
|
Code
/__/
|
Q27 Degré de gravité de la
maladie
1. Pas grave
2. Assez grave
3. Très grave 4- Ne sait pas
|
Code
|
/__/
Q28 Durée de la maladie
|
|
III- Choix de l'option thérapeutique
Q29 Combien de recours avez- vous utilisé pour
soigner votre enfant ?
|
|
Q30 Qu'avez vous décidé de faire en premier
lorsque l'enfant est
tombé malade ? (3 choix au maximum)
0. Ne rien faire
1. Aller au CSPS
2. Chercher soi même des produits modernes
3. Chercher soi même des produits traditionnels
|
Code
/____/
|
|
|
4. Aller chez le tradipraticien
|
|
|
|
5. Faire des prières
|
|
|
Q31 Pourquoi avez vous optez pour ce type de traitement ?
(3 choix au maximum)
|
Code
|
Q32 Combien de temps après le début de la
maladie avez vous fait le recours ?
|
|
1. Moins cher
|
|
|
|
2. Convient au type de maladie
|
|
|
|
3. Efficacité/Confiance
|
|
|
|
4. Maladie pas grave
|
/____/
|
|
|
5. Bon accueil
|
|
|
|
6. Proximité du service de soins
|
|
|
|
7. Pas d'argent
|
|
|
|
|
8- Autre raison (À préciser)
|
|
|
|
Q33 Dans quelle localité avez été
pour les soins ?
|
|
Q34 Quel moyen de transport avez- vous utilisé
pour y aller ?
|
Code
|
|
|
1. Pied
|
|
|
|
2. Charrette
|
|
|
|
3. Bicyclette
4. Moto
|
/__/
|
|
|
5. Voiture
|
|
|
XV
Q35 Qui a décidé du type de traitement qui
doit être fait ?
1. Père
2. Mère
3. Grand-père
4. Grand-mère
5. Soeurs
6. Autre personne hors du ménage
|
Code
/__/
|
Q36 Qui a assumé le coût du traitement
?
1. Père
2. Mère
3. Grand-père
4. Grand-mère
5. Soeurs
6. Autre personne hors du ménage
|
Code
/__/
|
Q37 L'enfant est il guéri au premier recours
?
1. Oui
2. Non
|
Code
/__/
|
Q38 Si non quel a été le second recours ?
(3 choix au maximum) 0. Ne rien faire
1. Aller au CSPS
2. Chercher soi même des produits modernes
3. Chercher soi même des produits traditionnels
4. Aller chez le tradipraticien
5. Faire des prières
|
Code
/____/
|
Q39 Pourquoi avez vous optez pour ce type de traitement ?
(3 choix au maximum)
1. Moins cher
2. Convient au type de maladie
3. Efficacité/Confiance
4. Maladie pas grave
5. Bon accueil
6. Proximité du service de soins
7. Pas d'argent
8- Autre raison (À préciser)
|
Code
/____/
|
Q40 Dans quelle localité avez été
pour les soins ?
/__/
|
Code
|
Q41 Quel moyen de transport avez- vous utilisé
pour y aller ?
1. Pied
2. Charrette
3. Bicyclette
4. Moto
5. Voiture
|
Code
/____/
|
Q42 Qui a décidé du type de traitement qui
doit être fait ?
1. Père
2. Mère
3. Grand-père
4. Grand-mère
5. Soeurs
6. Autre personne hors du ménage
|
Code
/____/
|
Q43 Qui a assumé le coût du traitement
?
1. Père
2. Mère
3. Grand-père
4. Grand-mère
5. Soeurs
6. Autre personne hors du ménage
|
/____/
|
Q44 L'enfant est il guérit au second recours
?
1. Oui
2. Non
|
/__/
|
Q45 Si non quel a été le troisième
recours ? (3 choix au maximum)
0. Ne rien faire
1. Aller au CSPS
2. Chercher soi même des produits modernes
3. Chercher soi même des produits traditionnels
4. Aller chez le tradipraticien
5. Faire des prières
|
Code
/____/
|
Q46 Pourquoi avez-vous optez pour ce type de traitement ?
(3 choix au maximum)
1. Moins cher
2. Convient au type de maladie
3. Efficacité/confiance
4. Maladie pas grave
5. Bon accueil
6. Proximité du service de soins
7. Pas d'argent
8- Autre raison (À préciser)
|
Code
/____/
|
Q47 Dans quelle localité avez été
pour les soins ?
|
|
Q48 Quel moyen de transport avez- vous utilisé
pour y aller ?
1. Pied
2. Charrette
3. Bicyclette
4. Moto
5. Voiture
|
Code
/__/
|
Q49 Qui a décidé du type de traitement qui
doit être fait ?
|
Code
|
Q50 Qui a assumé le coût du traitement
?
|
Code
|
1. Père
|
|
|
|
2. Mère
|
|
1. Père
|
|
3. Grand-père
|
/__/
|
2. Mère
|
/__/
|
4. Grand-mère
|
|
3. Grand-père
|
|
5. Soeurs
|
|
4. Grand-mère
|
|
6. Autre personne hors du ménage
|
|
5. Soeurs
|
|
|
|
6. Autre personne hors du ménage
|
|
|
Q51 L'enfant est il guérit au troisième
recours ?
|
Code
|
|
|
1. Oui
2. Non
|
/__/
|
|
|
XVI
REMERCIER L'ENQUETEE POUR SA
DISPONIBILITE
XVII
ANNEXE 2 : QUIDE D'ENTRETIEN (Infirmiers)
Nom Age Nombre d'année d'expérience
Niveau de fréquentation de votre service
Facteurs explicatifs de cette fréquentation
Les maladies infantiles les plus rencontrées
Degré de gravité à laquelle vous recevez
les malades
Pensez vous occuper quel rang dans les recours
thérapeutiques ?
Que faites vous quand l'enfant ne guérit pas ?
Continuez-vous le traitement ?
Recourez-vous à un autre thérapeute ?
Vous est - il arrivé de recommander une thérapie
traditionnelle à un patient ? (Quelle
maladie ?)
Pensez vous que la médecine et la pharmacopée
traditionnelle est elle efficace que
la médecine moderne dans le traitement de certaines
maladies infantiles ?
Que pensez vous de la médecine moderne, la
médecine et la pharmacopée
traditionnelle ? (avantages, inconvénients)
XVIII
ANNEXE 3 : QUIDE D'ENTRETIEN (Tradipraticiens)
Nom Age Nombre d'année d'expérience Religion
Cadre de consultation Niveau d'instruction
Comment avez-vous appris votre métier ?
Niveau de fréquentation de votre service
Facteurs explicatifs de cette fréquentation
Les maladies infantiles les plus rencontrées
Degré de gravité à laquelle vous recevez
les malades
Pensez vous occuper quel rang dans les recours
thérapeutiques ?
Que faites vous quand l'enfant ne guérit pas ?
Continuez-vous le traitement ?
Recourez-vous à un autre thérapeute ?
Vous est - il arrivé de recommander une thérapie
moderne à un patient ? (Quelle
maladie ?)
Pensez vous que la médecine moderne est elle efficace
que la médecine et la
pharmacopée traditionnelle dans le traitement de
certaines maladies infantiles ?
Que pensez vous de la médecine moderne, la
médecine et la pharmacopée
traditionnelle ? (avantages, inconvénients)
ANNEXE 4 : PHOTOS DU TERRAIN
![](Itineraires-therapeutiques-en-cas-de-maladies-des-enfants-de-moins-de-15-ans-dans-l-aire-sanitaire31.png)
Entretien avec une mère à Bomborokuy,
Janvier 2008
![](Itineraires-therapeutiques-en-cas-de-maladies-des-enfants-de-moins-de-15-ans-dans-l-aire-sanitaire32.png)
XIX
Echange avec un Chef de ménage à Echange
avec des chefs de ménages
Niankouini, Janvier 2008 à Niankouini, Janvier
2008
XX
ANNEXE 5 : TABLEAU DES GRAPHIQUES
Tableau du graphique 1.1 : Précipitation en
fonction du nombre de jours de pluie
Année
|
Précipitation en mm
|
Jours de pluie
|
2000
|
661,5
|
43
|
2001
|
690
|
45
|
2002
|
536
|
38
|
2003
|
641,5
|
46
|
2004
|
662,5
|
33
|
2005
|
562
|
48
|
2006
|
683,5
|
53
|
2007
|
693
|
36
|
Tableau du graphique 3.1 : Répartition des malades
selon l'âge
AGE
|
Pourcentage
|
Effectif
|
< 1 an
|
10,0
|
15
|
1-4 ans
|
56,7
|
85
|
5-9 ans
|
22,0
|
33
|
10-14 ans
|
11,3
|
17
|
Total
|
100,0
|
150
|
Tableau du graphique 3 .2 Gravité de la
maladie
Gravité
|
Pourcentage
|
Effectif
|
Benin
|
20,0
|
30
|
Grave
|
47,3
|
71
|
Très grave
|
32,7
|
49
|
Total
|
100,0
|
150
|
Tableau du graphique 3. 3 : Premier choix
thérapeutique des malades selon le type de recours
Type de recours
|
Pourcentage
|
Effectif
|
Aucun recours
|
3,3
|
5
|
Consultation moderne
|
49,3
|
74
|
Consultation traditionnelle
|
2,0
|
3
|
Automédication
|
45,3
|
68
|
Total
|
100,0
|
150
|
Tableau du graphique 3. 4 : Personnes assumant le
coût du traitement
Personnes
|
Pourcentage
|
Effectif
|
Père
|
86,5
|
109
|
Mère
|
11,1
|
14
|
Autres personnes
|
2,4
|
3
|
Total
|
100,0
|
126
|
XXI
Tableau du graphique 3. 5 : Type de recours
utilisé lors du deuxième choix thérapeutique
Type de recours
|
Pourcentage
|
Effectif
|
Aucun recours
|
5,8
|
3
|
Consultation moderne
|
48,1
|
25
|
Automédication
|
46,2
|
24
|
Total
|
100,0
|
52
|
Tableau du graphique 4. 1 : Choix thérapeutique
selon la religion du chef de
ménage
Religion du Chef de Ménage
|
Recours
|
Total
|
Aucun recours
|
Consultation Moderne
|
Consultation Traditionnelle
|
Automédication
|
Musulman
|
Effectif
|
5
|
24
|
-
|
23
|
52
|
% dans la
religion
|
9,6%
|
46,2%
|
-
|
44,2%
|
100,0%
|
% dans le
recours
|
100,0%
|
32,4%
|
-
|
33,8%
|
34,7%
|
Animiste
|
Effectif
|
-
|
7
|
-
|
14
|
21
|
% dans la
religion
|
-
|
33,3%
|
-
|
66,7%
|
100,0%
|
% dans le
recours
|
-
|
9,5%
|
-
|
20,6%
|
14,0%
|
Chrétien
|
Effectif
|
-
|
43
|
3
|
31
|
77
|
% dans la
religion
|
-
|
55,8%
|
3,9%
|
40,3%
|
100,0%
|
% dans le
recours
|
-
|
58,1%
|
100,0%
|
45,6%
|
51,3%
|
Total
|
Effectif
|
5
|
74
|
3
|
68
|
150
|
% dans la
religion
|
3,3%
|
49,3%
|
2,0%
|
45,3%
|
100,0%
|
% dans le
recours
|
100,0%
|
100,0%
|
100,0%
|
100,0%
|
100,0%
|
XXII
Tableau du graphique 4. 2 : Choix thérapeutique
selon le niveau d'instruction de la mère
Instruction de la mère
|
Recours
|
Total
|
Aucun recours
|
Consultation Moderne
|
Consultation Traditionnelle
|
Automédication
|
|
Aucun
|
Effectif
|
5
|
50
|
3
|
59
|
117
|
% dans instruction
|
4,3%
|
42,7%
|
2,6%
|
50,4%
|
100,0%
|
% dans le recours
|
100,0%
|
67,6%
|
100,0%
|
86,8%
|
78,0%
|
Alphabétisé
|
Effectif
|
-
|
1
|
-
|
2
|
3
|
% dans instruction
|
-
|
33,3%
|
-
|
66,7%
|
100,0%
|
% dans le recours
|
-
|
1,4%
|
-
|
2,9%
|
2,0%
|
Primaire
|
Effectif
|
-
|
20
|
-
|
7
|
27
|
% dans instruction
|
-
|
74,1%
|
-
|
25,9%
|
100,0%
|
% dans le recours
|
-
|
27,0%
|
-
|
10,3%
|
18,0%
|
Secondaire et plus
|
Effectif
|
-
|
3
|
-
|
-
|
3
|
% dans instruction
|
-
|
100,0%
|
-
|
-
|
100,0%
|
% dans le recours
|
-
|
4,1%
|
-
|
-
|
2,0%
|
Total
|
Effectif
|
5
|
74
|
3
|
68
|
150
|
% dans instruction
|
3,3%
|
49,3%
|
2,0%
|
45,3%
|
100,0%
|
% dans le recours
|
100,0%
|
100,0%
|
100,0%
|
100,0%
|
100,0%
|
XXIII
Tableau du graphique 4. 3 : Recours thérapeutique
selon l'estimation de la distance du CSPS
Recours
|
Distance
|
Total
|
Proche
|
Moyennement Proche
|
Eloigné
|
Aucun recours
|
Effectif
|
4
|
-
|
1
|
5
|
% dans le recours
|
80,0%
|
-
|
20,0%
|
100,0%
|
% dans la distance
|
3,6%
|
-
|
3,4%
|
3,3%
|
Consultation moderne
|
Effectif
|
55
|
7
|
12
|
74
|
% dans le recours
|
74,3%
|
9,5%
|
16,2%
|
100,0%
|
% dans la distance
|
49,5%
|
70,0%
|
41,4%
|
49,3%
|
Consultation - traditionnelle
|
Effectif
|
2
|
|
1
|
3
|
% dans le recours
|
66,7%
|
-
|
33,3%
|
100,0%
|
% dans la distance e
|
1,8%
|
-
|
3,4%
|
2,0%
|
Automédication
|
Effectif
|
50
|
3
|
15
|
68
|
% dans le recours
|
73,5%
|
4,4%
|
22,1%
|
100,0%
|
% dans la distance
|
45,0%
|
30,0%
|
51,7%
|
45,3%
|
Total
|
Effectif
|
111
|
10
|
29
|
150
|
% dans le recours
|
74,0%
|
6,7%
|
19,3%
|
100,0%
|
% dans la distance
|
100,0%
|
100,0%
|
100,0%
|
100,0%
|
Tableau annexe : Distance parcourue au premier recours
par village
Distance Village
|
0- km
|
1-4km
|
5-10km
|
Plus de 10km
|
Total
|
%
|
N
|
%
|
N
|
%
|
-
|
%
|
-
|
%
|
N
|
Bomborokuy
|
100
|
76
|
-
|
-
|
-
|
12
|
-
|
1
|
100
|
76
|
Gombélé
|
48
|
12
|
-
|
-
|
48
|
6
|
4
|
1
|
100
|
25
|
Sacko
|
53,3
|
13
|
-
|
-
|
40
|
-
|
6,7
|
1
|
100
|
15
|
Niankouini
|
44,8
|
13
|
51
|
15
|
-
|
18
|
3,4
|
3
|
100
|
29
|
Total
|
78,6
|
114
|
10,3
|
15
|
12,4
|
|
2,1
|
|
100
|
145
|
Tableau du graphique 4. 4 : Choix thérapeutique
selon l'activité principale du
chef de ménage
Activité du chef de ménage
|
Recours
|
Total
|
Aucun recours
|
Consultation Moderne
|
Consultation Traditionnelle
|
Automédication
|
Fonctionnaire
|
Effectif
|
-
|
2
|
-
|
-
|
2
|
% dans l'activité
|
-
|
100,0%
|
-
|
-
|
100,0%
|
% dans le
recours
|
-
|
2,7%
|
-
|
-
|
1,3%
|
Agriculteur
|
Effectif
|
5
|
64
|
2
|
60
|
131
|
% dans
l'activité
|
3,8%
|
48,9%
|
1,5%
|
45,8%
|
100,0%
|
% dans le
recours
|
100,0%
|
86,5%
|
66,7%
|
88,2%
|
87,3%
|
Eleveur
|
Effectif
|
-
|
2
|
-
|
2
|
4
|
% dans l'activité
|
-
|
50,0%
|
-
|
50,0%
|
100,0%
|
% dans le
recours
|
-
|
2,7%
|
-
|
2,9%
|
2,7%
|
Commerçant
|
Effectif
|
-
|
5
|
-
|
-
|
5
|
% dans l'activité
|
-
|
100,0%
|
-
|
-
|
100,0%
|
% dans le
recours
|
-
|
6,8%
|
-
|
-
|
3,3%
|
Artisan
|
Effectif
|
-
|
1
|
1
|
5
|
7
|
% dans l'activité
|
-
|
14,3%
|
14,3%
|
71,4%
|
100,0%
|
% dans le
recours
|
-
|
1,4%
|
33,3%
|
7,4%
|
4,7%
|
Autres
|
Effectif
|
-
|
-
|
-
|
1
|
1
|
% dans l'activité
|
-
|
-
|
-
|
100,0%
|
100,0%
|
% dans le
recours
|
-
|
-
|
-
|
1,5%
|
,7%
|
Total
|
Effectif
|
5
|
74
|
3
|
68
|
150
|
% dans l'activité
|
3,3%
|
49,3%
|
2,0%
|
45,3%
|
100,0%
|
% dans le
recours
|
100,0%
|
100,0%
|
100,0%
|
100,0%
|
100,0%
|
![](Itineraires-therapeutiques-en-cas-de-maladies-des-enfants-de-moins-de-15-ans-dans-l-aire-sanitaire33.png)
XXV
Tableau du graphique 4. 5 : Choix thérapeutique en
fonction du pouvoir de décision
Decision du recours
|
Recours
|
Total
|
Aucun recours
|
Consultation Moderne
|
Consultation Traditionnelle
|
Automédication
|
Père
|
Effectif
|
3
|
59
|
2
|
45
|
109
|
% dans la décision
|
2,8%
|
54,1%
|
1,8%
|
41,3%
|
100,0%
|
% dans le recours
|
60,0%
|
79,7%
|
66,7%
|
66,2%
|
72,7%
|
Mère
|
Effectif
|
2
|
11
|
-
|
21
|
34
|
% dans la décision
|
5,9%
|
32,4%
|
-
|
61,8%
|
100,0%
|
% dans le recours
|
40,0%
|
14,9%
|
-
|
30,9%
|
22,7%
|
Autres personnes
|
Effectif
|
-
|
4
|
1
|
2
|
7
|
% dans la décision
|
-
|
57,1%
|
14,3%
|
28,6%
|
100,0%
|
% dans le recours
|
-
|
5,4%
|
33,3%
|
2,9%
|
4,7%
|
Total
|
Effectif
|
5
|
74
|
3
|
68
|
150
|
% dans la décision
|
3,3%
|
49,3%
|
2,0%
|
45,3%
|
100,0%
|
% dans le recours
|
100,0%
|
100,0%
|
100,0%
|
100,0%
|
100,0%
|
Tableau du graphique 4. 6 : Recours thérapeutique
selon le type de pathologie
Nature de la maladie
|
Recours
|
Total
|
Aucun recours
|
Consultation Moderne
|
Consultation Traditionnelle
|
Automédication
|
Paludisme
|
Effectif
|
1
|
46
|
-
|
42
|
89
|
% dans la maladie
|
1,1%
|
51,7%
|
-
|
47,2%
|
100,0
%
|
% dans le recours
|
20,0%
|
62,2%
|
-
|
61,8%
|
59,3%
|
Diarrhée
|
Effectif
|
1
|
6
|
-
|
7
|
14
|
% dans la maladie
|
7,1%
|
42,9%
|
-
|
50,0%
|
100,0
%
|
% dans le recours
|
20,0%
|
8,1%
|
-
|
10,3%
|
9,3%
|
Infection Respiratoire Aigue
|
Effectif
|
-
|
12
|
1
|
6
|
19
|
% dans la maladie
|
-
|
63,2%
|
5,3%
|
31,6%
|
100,0
%
|
% dans le recours
|
-
|
16,2%
|
33,3%
|
8,8%
|
12,7%
|
XXVI
Maux divers
|
Effectif
|
-
|
4
|
1
|
5
|
10
|
% dans la maladie
|
-
|
40,0%
|
10,0%
|
50,0%
|
100,0
%
|
% dans le recours
|
-
|
5,4%
|
33,3%
|
7,4%
|
6,7%
|
Affections de la peau
|
Effectif
|
1
|
4
|
-
|
5
|
10
|
% dans la maladie
|
10,0%
|
40,0%
|
-
|
50,0%
|
100,0
%
|
% dans le recours
|
20,0%
|
5,4%
|
-
|
7,4%
|
6,7%
|
Autres
|
Effectif
|
2
|
2
|
1
|
3
|
8
|
% dans la maladie
|
25,0%
|
25,0%
|
12,5%
|
37,5%
|
100,0
%
|
% dans le recours
|
40,0%
|
2,7%
|
33,3%
|
4,4%
|
5,3%
|
Total
|
Effectif
|
5
|
74
|
3
|
68
|
150
|
% dans la maladie
|
3,3%
|
49,3%
|
2,0%
|
45,3%
|
100,0
%
|
% dans le recours
|
100,0%
|
100,0%
|
100,0%
|
100,0%
|
100,0
%
|
Tableau du graphique 4. 7 : Recours thérapeutique
selon la gravité de la maladie
Degré de gravité
|
Recours
|
Total
|
Aucun recours
|
Consultation Moderne
|
Consultation Traditionnelle
|
Automédication
|
Benin
|
Effectif
|
2
|
16
|
-
|
12
|
30
|
% dans la gravité
|
6,7%
|
53,3%
|
-
|
40,0%
|
100,0%
|
% dans le recours
|
40,0%
|
21,6%
|
-
|
17,6%
|
20,0%
|
Grave
|
Effectif
|
3
|
26
|
1
|
41
|
71
|
% dans la gravité
|
4,2%
|
36,6%
|
1,4%
|
57,7%
|
100,0%
|
% dans le recours
|
60,0%
|
35,1%
|
33,3%
|
60,3%
|
47,3%
|
Très grave
|
Effectif
|
-
|
32
|
2
|
15
|
49
|
% dans la gravité
|
-
|
65,3%
|
4,1%
|
30,6%
|
100,0%
|
% dans le recours
|
-
|
43,2%
|
66,7%
|
22,1%
|
32,7%
|
Total
|
Effectif
|
5
|
74
|
3
|
68
|
150
|
% dans la gravité
|
3,3%
|
49,3%
|
2,0%
|
45,3%
|
100,0%
|
% dans le recours
|
100,0%
|
100,0%
|
100,0%
|
100,0%
|
100,0%
|
|
|