B-Les acteurs exogènes accompagnant les communes de
Garoua Boulai, Ngaouiet Bertouadans la gestion des conséquences des
conflits centrafricains au Cameroun de 1960 à 2013
Les différents types d'acteurs dont il est question
ici, il faut le préciser sont les acteurs internationaux qui
réalisent des actions dans la gestion des conséquences conflits
centrafricains au Cameroun. En effet, la résolution de ces
problèmes dans les villes de Garoua Boulai, Ngaoui et Bertoua, n'a pas
seulement fait l'objet des communes et des acteurs endogènes.
Parallèlement aux actions camerounaises, on note un appui de la
communauté internationale à travers les actions des grandes
puissances et du HCR et ses partenaires.
1-L'UNHCR et ses partenaires.
En effet, lorsque le Cameroun se trouve confronté
à de milliers de réfugiés centrafricains en 2005, il lance
un appel à la communauté internationale qui finit par
réagir. Cet appel est suivi de la mise en place d'une politique de
gestion officielle des réfugiés centrafricains avec des
programmes bien spécifiques. Ainsi, présenter le HCR comme acteur
de la gestion des conséquences des crises centrafricaines au Cameroun
revient à scruter ses principaux rôles et les multiples actions
dont il en est l'auteur.
En effet, les acteurs de ce nouveau type d'encadrement sont
principalement les organismes internationaux à but humanitaires, dont
chacun a un rôle précis à jouer. Il s'agit
27 Entretien avec Hamadjida Ibrahima le 26 juin 2014
à Ti Homo.
128
du HCR, organisme international chargé de la protection
et de l'assistance aux réfugiés et ses partenaires. Organisme
subsidiaire de l'Assemblée générale des Nations Unies
à vocation humanitaire, sociale et politique. En effet, la
réalisation des actions du HCR dans les communes de Garoua Boulai,
Ngaoui et Bertoua se fonde sur deux principales tâches. Ces tâches
sont « la protection internationale qui consiste à promouvoir et
à défendre les droits fondamentaux des réfugiés et
l'assistance matérielle qui consiste à aider les gouvernements
des pays d'asile à faire en sorte que les réfugiés
puissent le plus rapidement possible assurer leur subsistance
»28 Pour la réalisation de ses missions, le HCR fait
recours aux organismes spécialisés et non gouvernementaux. Il
s'agit entre autre du Programme Alimentaire Mondiale (PAM), du Programme des
Nations Unies pour le Développement (PNUD), du Fond des Nations Unies
pour l'Alimentation et l'Agriculture (FAO), de l'Organisation International de
Travail (OIT), de l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS), du United
Nations International Children's Emergency Fund (UNICEF) et l'Organisation des
Nations Unies pour l'Education, la Science et la Culture (UNESCO)29.
Ici, il faut préciser que chaque organisme a un rôle précis
à jouer dans un domaine bien précis.
Ainsi, dans le secteur sanitaire, on note de multiples actions
de l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et des Médecins Sans
frontière (MSF). En effet, ceux-ci s'occupent des réfugiés
centrafricains dans les villes de Garoua Boulai, Ngaoui et Bertoua en
fournissant des médicaments et l'assistance des médecins. Le HCR
a aussi construit et réhabilité plusieurs forages dans ces trois
villes dans le souci de reculer ou de minimiser les maladies dues à
l'eau.
Au plan social, le Programme des Nations Unies pour le
développement (PNUD) à la demande du HCR, étudie la
possibilité de la mise en oeuvre des programmes d'intégration et
d'installation, en accord avec le gouvernement camerounais. L'Organisation
International du Travail quant à elle, a intervenu dans les
problèmes de formation et d'emplois. Tandis que les actions du Programme
Alimentaire Mondial (PAM) s'observent par le règlement des rations et le
fournissement des vivres aux réfugiés centrafricains. Le United
Nation International Children's Emergency Fund (UNICEF) brille par ses actions
de protection des réfugiés.
28 M. Kombi, 1986, « Le cameroun et les
réfugiés », Mémoire de maîtrise, Droit Public,
Université de Yaoundé. P.25-30.
29Kourouma, 1983, p.36.
129
Dans le secteur éducatif, l'Organisation des Nations
Unies pour l'Education, la Science et la Culture (UNESCO) intervient en mettant
ses experts à la disposition du HCR30. Pour résoudre
le problème de surnombre des élèves par exemple, le HCR a
aussi construit de nombreuses salles de classe comme nous pouvons le constater
dans la photo suivante.
Photo 20: Bâtiment scolaire construit en 2012 par
le HCR à Ngaoui.
(c): Gambo, réalisé le 14 juin
2014 à Ti homo.
La photo 19 présente ainsi le bâtiment flambant
neuf construit par le HCR dans la ville de Ngaoui. Ce bâtiment de deux
salles de classe et d'un bureau administratif est le résultat de la
présence des enfants réfugiés dans cette ville. Avant
l'arrivée massive des réfugiés ici, ce village disposait
de trois établissements scolaires. L'avènement des
réfugiés centrafricains corollaire des troubles politiques dans
leur pays a augmenté le nombre des élèves dans cet
établissement. Ainsi c'est pour remédier à ces
problèmes que le HCR a pu construire ce bâtiment.
En plus des organismes cités ci haut, on note
également des actions d'autres organismes internationaux
sollicités par le HCR. Il s'agit de la FIRC, de Basc-Caritas, d'IMC,
d'AfricanHumanitarian Action entre autre.
30Ibid
130
Au départ de son action, associé au PAM, le HCR
a recours à un partenariat avec Basc-Caritas qui est son principal
partenaire opérationnel. Ensuite, à partir du début de
l'année 2009, il a signé un partenariat avec la FIRC qui reprend
en main l'opération de protection et d'assistance aux
réfugiés centrafricains dans les villes de Garoua Boulai, Ngaoui
et Bertoua. A compter de cette date, naît un partenariat tripartite
PAM-HCR-FIRC. Cette ONG s'occupe de la distribution de vivres, de la
santé, de l'éducation des réfugiés et de leur
autonomisation. En 2010, le HCR signe un partenariat avec IMC qui prend
à son compte deux volets de la protection des réfugiés,
les volets santé et nutrition. En plus de ces principaux partenaires, on
enregistre également l'intervention de Première Urgence (PU), de
la Croix-Rouge Française, d'AHA, de l'IRD31.
|