L'agriculture et la croissance inclusive en
RDC Madue Wanet Joël
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EPIGRAPHE
« Si vous faites des projets pour une
année, semez du blé. Si c'est pour une décennie, plantez
des arbres. Si c'est pour la vie, éduquez et instruisez les hommes (...)
».
Le philosophe chinois KUAH-TZU
« La croissance économique [...J des
sociétés et la richesse des nations sont ô l'avant plan des
préoccupations ».
Prof. Achille HANNEQUART
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MADUE WANET JOEL.
L'agriculture et la croissance inclusive en
RDC Madue Wanet Joël
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IN MEMORIAM
A mon grand frère, Dadou MADUE BONGO, toi que la vie m'as
ravis très tôt, à jamais je ne t'oublierai.
A mon grand frère, Randy MADUE MABOSO toi qui as conduit
mes premiers pas à l'Université, paix éternel à son
âme.
J'aurais bien voulu rendre hommage à mon regretté
grand-père WANET KIWA André ainsi que ma regrettée
grand-mère ETABE MOSEKA pour qui ce travail aurait été un
objet de fierté.
Paix éternelle
***
MADUE WANET JOEL.
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RDC Madue Wanet Joël
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L'agriculture et la croissance inclusive en
RDC Madue Wanet Joël
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REMERCIEMENT
Le bon sens déclare : « on ne peut pas broyer l'os
avec une seule dent. » ma joie d'avoir achevé ce travail est
à partager avec toutes les personnes qui, à différents
niveaux, ont mis la main à la pâte tout au long de la lente
gestation de ce travail. A toutes ces personnes, j'aimerais exprimer ma
reconnaissance la plus profonde. Je commencerais par remercier prioritairement
l'Eternel Dieu Tout-Puissant, Par sa grâce, il a su me bénir et
rendre possible la réalisation de ce travail. Gloire, louange lui soient
rendus pour cet ouvrage, fruit de son Amour pour moi.
Je ne peux m'empêcher de remercier mon père MADUE
BONGO Marcel Antoine et ma mère WANET MASSA Marie-Julienne, qui ont
toujours accordé une grande importance à l'éducation et
à la formation, ce travail vous doit tout. Je serais ingrat si
j'oubliais de remercier ma famille : mes tantes, BIJOUX MOSEKA, VERONIQUE et
ADOLOPHINE WANET et aussi mon oncle Blaise WANET et que mon cousin Mika LIFAEFI
BONGO, Rany MADUE et Clément LIFAEFI trouve également le vif
sentiment de ma gratitude. Que se travail serve d'exemple à ma petite
soeur Davina ETABE MOSEKA, Djulia BENDE, Guygumba MANZANZA et ainsi qu'à
Nancy et Pamela MBALA. Que ma seule et l'unique grand-mère Madeleine
DIEMA soit chaleureusement remercié.
Ma dette est très grande vis-à-vis de Herve ZIA
et Narcisse KAHOZI SISI dont l'aide, l'amitié et les encouragements, au
quotidien, m'ont été d'une grande utilité pour la
réalisation de ce travail. A mon amie, Miya KISAKA à qui nous
devons beaucoup.
Je tiens également à remercier, Mes amis avec
qui nous avons vécu sur le campus de l'UNIKIN durant ces longues
années d'études dans l'apprentissage des sciences
économiques, Bob WAMBALA, Gloire MBOKO, Gloire TSHISUAKA, Norbert NIMI,
Pathy MILWALA, Lionnel PENGELE, Anderson KABANGU, Zareth SAMBA et Xavier
TSHADU.
AVANT PROPOS
Nous exprimons nos profonds sentiments de gratitudes au
Professeur Séraphin MVUDI MATINGU qui, en dépit de ses multiples
occupations, a bien voulu diriger ce mémoire. Mes remerciements
s'adressent également au chef de travaux Elie KUKUNGAMA KUMBI KUMBI, qui
est resté pour nous plus qu'un rapporteur.
Nous exprimons notre reconnaissance à l'endroit de tous
les professeurs de la faculté de sciences économiques et de
gestion de l'Université de Kinshasa, très particulièrement
aux très respectueux Monsieur le doyen de la FASEG prof. Joachim TIKER
TIKER et le vice doyen le professeur LIYUNDULADIO NZINGA, au défunt
prof. MUBAKE MUMEME Michel, à le regrettée prof. LUKUSA DIABONDO
Théophile et ainsi qu'au monsieur le professeur jean G. NYEMBO SHABANI,
et au professeur florentin MOKONDA BONZA de m'avoir incité à
l'esprit scientifique.
L'agriculture et la croissance inclusive en
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ACRONYME ET ABREVIATIONS
BM : Banque Mondiale
DSCRP : Document de la Stratégie de Croissance et de
Réduction de la
Pauvreté
FAO : Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et
l'Agriculture
FASEG : Faculté des Sciences Economiques et de
Gestion
FMI : Fonds Monétaire Internationale
IDE : Investissement Direct Etrangers
IDH : Indicateur du Développement Humain
INERA : Institut National pour les Etudes et la Recherche
Agronomiques
ITIPAT. : Institut pour la Technologie et l'Industrialisation
des Produits
Agricoles Tropicaux
ONU : Organisation des Nations Unies
PAM : Programme Agricole Minimum
PIB : Produit Intérieur Brut
PME : Petite et Moyenne Entreprise
PNB : Produit National Brut
PNIA : Programme National d'Investissement Agricole
RDC : République Démocratique du Congo
SNSA : Service National de Statistique Agricole
VAR : Vecteur Auto Régressif
UNIKIN : Université de Kinshasa
ZES : Zones Economiques Spéciales
0. INTRODUCTION GENERALE
L'agriculture et la croissance inclusive en
RDC Madue Wanet Joël
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01. ENONCE DU PROBLEME
Vue à travers des lunettes macroéconomiques, la
RDC connait à long terme une stagnation de sa productivité
agricole et son économie reste non résiliente, extravertie et
vulnérable aux chocs extérieurs, la réduction des prix des
matières premières exportées et l'augmentation constante
des prix des produits importés détériorent les termes de
l'échange de la RDC. L'activité économique se subdivise en
trois secteurs : le primaire (l'agriculture et les mines), le secondaire (la
transformation des produits issus du secteur primaire), et le tertiaire
(l'ensemble des facilitations encadrant la production et la distribution des
biens). La production reste cependant le mot-clé, car c'est le bien
à créer qui justifie et conditionne les services
subséquents, et le bien originel est celui du secteur primaire (le
produit de la terre, qu'il soit agricole ou minier), lui qui ouvre la voie
à la transformation (le secteur secondaire) et aux facilitations de tous
genres (le secteur tertiaire). Et au sein du secteur primaire, l'agriculture
impose sa préséance sur les mines, pour ces trois raisons
essentielles : (i) c'est elle qui, en le nourrissant, subvient quotidiennement
au besoin physiologique élémentaire de l'homme ; (ii) elle
fournit ensuite les intrants du secteur manufacturier de l'agro-industrie ;
(iii) et, au plan national, elle sécurise l'indépendance du
ventre, car un pays peut manquer de mines mais pas d'agriculture.
En matière des ressources naturelles et des
potentialités agricoles, la RDC est riche, plus riche que beaucoup de
nations aujourd'hui développées et industrialisées. La RDC
dispose d'une variété d'immenses ressources agricoles,
minérales, aquatiques, forestières, énergiques et
animales. Ce à quoi il faut ajouter les ressources halieutique. Enfin,
elle possède de grandes étendues de terres fertiles, en
même temps qu'une pluviométrie abondante et comme disait
Franz FANON « l'Afrique a la
L'agriculture et la croissance inclusive en
RDC Madue Wanet Joël
7
forme d'un revolver dont la gâchette est placée
au Congo ».1 Cette position géostratégique forte
avantageuse et cette variété d'immenses ressources font de la RDC
une puissance économique potentielle en Afrique. Malheureusement, la RDC
est sous-exploitée en termes agricoles, Le pays possède 80
millions d'hectares (ha) de terres arables en friche, dont seuls 9 à 10%
sont actuellement cultivées.
Les vastes étendues disponibles pour le pâturage
permettraient d'élever plus de 40 millions de têtes de
bétail alors que le troupeau national n'en compte actuellement
qu'environ 700.000 (contre 1,5 millions en 1990).2 Pour les
éleveurs traditionnels congolais, le nombre de têtes de
bétail est un élément de prestige social, tout au plus une
réserve stratégique, à l'image d'un compte bancaire
bloqué à très long terme, pour faire face aux
imprévus uniquement. Ce patrimoine échappe à l'ordinaire
économique, il est dormant. La productivité agricole a connu une
baisse constante depuis un demi-siècle et la régression des
cultures pérennes/industrielles (café, cacao, thé,
hévéa, palmier à huile, coton) a été
spectaculaire. La RDC était le premier producteur africain du coton avec
plus de 180.000 tonnes de graines produites par 800.000 petits producteurs : la
production de coton a pratiquement disparu aujourd'hui (moins de 6.000t/ an).
De même, les productions d'hévéa, d'arabica, de robusta et
de thé ont toutes chuté de façon spectaculaire.
Il sied de noter que la transformation industrielle des
produits agricoles étant faible, ce qui signifie que le lien entre les
secteurs primaire et secondaire étant quasi-inexistant dans un Congo
champion de l'exportation des matières premières à
l'état brut. En RDC, non seulement l'agriculture constitue un atout
absolu, elle est même un avantage comparatif certain, dans la perspective
des échanges internationaux. Elle constitue la plus grande richesse
d'investissement caché. Sa part dans le
1 Voir notamment l'ouvrage de Vital KAMERHE : «
LES FONDEMENTS DE LA POLITIQUE TRANSATLANTIQUE DE LA RDC, la terre d'espoir
pour l'humanité », Op. p.33
2 Voir J.P. Chausse, Thomas KEMBOLA, R. NGONDE :
«L'agriculture : pierre angulaire de l'économie congolaise
» p.4. Editions MEDIASPAUL, 2012.
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revenu national a atteint jusqu'à 50% dans les
années 1990, en partie à cause de l'effondrement des autres
secteurs de l'économie nationale.
Depuis 2002, la RDC donne des signes évidents de
vitalité en réalisant une forte croissance économique. Le
PIB réel ayant augmenté de plus de 8% en moyenne au cours de la
période 2002-2015. Ce niveau de la croissance réjouit les
gouvernants, nettement supérieure à la moyenne africaine de 5,8%,
traduit la vigueur de l'activité économique. Cette croissance a
été impulsée par la performance du secteur minier, du
commerce de gros et de détail, des bâtiments et travaux publics.
Néanmoins, l'analyse de la qualité de cette croissance met en
lumière sa nature faiblement inclusive. En effet, elle reste
caractérisée notamment par sa faible capacité à
réduire la pauvreté et à générer des emplois
décents pour la majorité de la population. Cette situation est
considérée comme un symptôme de maladie et non un signe de
santé. Dans le même d'ordre d'idées, le secteur minier
porteur de cette croissance économique est géré par les
expatriés et il contribue faiblement au trésor public. C'est dans
cette perspective que nous nous sommes préoccupées de savoir
pourquoi la croissance économique de la RDC n'est pas inclusive.
Au regard du rôle que doit nécessairement jouer
l'agriculture dans la croissance économique, quelques questions majeures
méritent d'être posées :
? Quelle est l'incidence de l'agriculture dans la croissance
économique ?
? Quels sont les facteurs explicatifs du
phénomène du non inclusivité de la croissance
économique en RDC ?
02. OBJECTIFS DE L'ETUDE
L'objectif général de ce travail est celui
d'évaluer l'impact du secteur agricole dans la croissance
économique par rapport aux autres secteurs de l'économie
nationale.
Les objectifs spécifiques sont :
? Définir les concepts de base liées à
l'agriculture et à la croissance économique inclusive ;
? Donner les pistes de solution pour relancer le secteur
agricole. ? Formuler les suggestions pour arriver à une croissance
inclusive.
03. HYPOTHESES DU TRAVAIL
Les réponses aux questions posées dans la
problématique sont données sous forme d'hypothèse qui est
une réponse provisoire à la question soulevées dans la
problématique. En considérant que l'agriculture étant
l'unique source de la richesse des nations comme disait les physiocrates nous
formulons l'hypothèse en disant que :
? L'incidence de l'agriculture dans la croissance
économique est peu significative à cause des problèmes
structurels au niveau interne qui bloquent le développement de
l'agriculture.
? Le phénomène du non inclusivité de la
croissance économique de la RDC résulte de la conjugaison des
facteurs tant structurels que conjoncturels, en l'occurrence, la croissance a
été saisie par des grandes entreprises sans un essor significatif
des petites et moyennes entreprises détenues par des autochtones et la
faible diversification de l'économie nationale.
04. CHOIX ET INTERET DU SUJET
Le choix de ce sujet est motivé dans le sens que la RDC
dépense à peu près 1 milliards et demi de dollars pour
importer tout jusqu'aux cure-dents, Depuis des longues années, le pays a
orienté principalement sa politique économique sur l'exploitation
et commercialisation des produits miniers et le pays est absorbé dans un
chômage de masse. Comment ne pas s'intéresser au secteur qui peut
permettre à la RDC de mettre fin aux importations, d'avoir l'auto
suffisante alimentaire, de réduire le taux de chômage. Tous les
pays développés sont ceux qui ont réussi à
réserver une
réponse positive aux problèmes posé par
la prééminence de l'agriculture qui agitent la marche leurs
citoyens. Ce travail revêt un intérêt particulier dans ce
sens qu'elle donne occasion aux pouvoirs publics, aux opérateurs
économiques de saisir les atouts dont dispose la République
démocratique du Congo et de disposer des outils nécessaires pour
la promotion du développement économique du pays.
05. METHODOLOGIE ET DELIMITATION DU TRAVAIL
Ce travail s'appuie sur les méthodes descriptives,
empiriques en s'appuyant aussi par les méthodes
économétriques ainsi que la technique documentaire. La
méthode descriptive nous a permis de définir et d'expliciter le
vrai sens des concepts et des notions couramment utilisées. La technique
documentaire nous a permis de consulter les bibliothèques tant
matérielles que virtuelles ainsi que les notes des cours. Et la
méthode économétrique nous a permis de faire de
modèle et des vérifier nos hypothèses. La
délimitation de ce travail se fait dans le temps et dans l'espace, dans
le temps il concerne la période de 1980-2010 et dans l'espace il
concerne exclusivement la RDC.
06. CANEVAS DU TRAVAIL
Outre l'introduction et la conclusion, ce travail comportera
quatre chapitres qui sont :
? Chap.1 : généralités conceptuelles ;
? Chap.2 : l'inclusivité de la croissance en RDC ;
? Chap.3 : l'impact de l'agriculture sur la croissance
économique ; ? Chap.4 : pistes pour le développement de
l'agriculture
L'agriculture et la croissance inclusive en
RDC Madue Wanet Joël
11
CHAPITRE PREMIER
GENERALITES SUR LES CONCEPTS DE BASE
L'agriculture et la croissance inclusive en
RDC Madue Wanet Joël
12
Après l'introduction, Il est important de
préciser la signification de certaines expressions dont leur importance
se révélera déterminante dans la compréhension de
ce travail. Ce chapitre sera en effet subdivisé en quatre sections qui
auront le mérite de nous ouvrir les voies d'accès aux
définitions de quelques concepts. La définition de l'agriculture,
de la politique agricole, l'origine de l'agriculture en Afrique centrale et la
sécurité et autosuffisante alimentaire va constituer le point de
départ de cette démarche. Elle sera suivie de l'agriculture
intensive et extensive, et puis définition, caractéristique,
mesure et les facteurs de la croissance. Et la croissance inclusive
clôturera ce premier chapitre.
1.1. DEFINITION DES CONCEPTS 1.1.1.
Définitions de l'agriculture
En parlant de l'agriculture, on lui attribue tantôt un
sens large, tantôt un sens strict ou étroit. Au sens large,
l'activité agricole doit comprendre la production agricole,
l'élevage (activités pastorales), l'exploitation
forestière, les activités de soutien ou d'appui à la
production ou à la commercialisation ainsi que, évidement, leurs
interactions avec le milieu et la préservation des ressources
naturelles. Par contre, au sens strict, l'agriculture ne comporte que
l'activité de production agricole, c.à.d. l'exploitation des
cultures vivrières et maraîchères ainsi que des cultures
industrielles.3
1.1.2. Les origines de l'agriculture en Afrique
centrale
L'histoire rapporte qu'à la fin du
15ème siècle de notre ère, les premiers
explorateurs portugais qui ont foulé le sol africain, se sont
trouvé nez à nez avec des royaumes bantous structurés, au
sommet de leur faste culturel, administratif et économique.
A part les pygmées, premiers occupants de la cuvette
centrale depuis des millénaires, qui vivaient principalement de la
chasse et de la cueillette dans leur garde-manger naturel inépuisable,
les immigrés
3 Lire MOKONDA.B : « les notes
des cours ECONOMIE RURAL », p.5, G3 UNIKIN
L'agriculture et la croissance inclusive en
RDC Madue Wanet Joël
13
bantous, derniers venus, étaient cultivateurs et
forgerons. Ils ne tardèrent d'ailleurs pas à tirer de l'usage du
fer une supériorité écrasante sur les populations
autochtones qu'ils colonisèrent jusqu'à leur imposer, au fil du
temps, la langue bantoue. Les pygmées n'avaient commencé à
fumer la viande de forêt que pour s'en servir comme monnaie
d'échange contre tantôt des objets en fer forgé tels que
les pointes de lance utiles à la chasse, tantôt des poteries
à usage de rangement, ou du sel, ainsi que toute la panoplie des
produits agricoles (ignames, taros, bananes, maïs, manioc, arachides,
cannes à sucre, patates douces et légumes) apportés par
les Bantous. Ces derniers préféraient sous-traiter la chasse aux
pygmées, plus aguerris en la matière.4 Bref,
l'agriculture était pratiquée en Afrique bien avant
l'époque coloniale, mais cette activité sociale n'avait jamais
franchi le seuil de l'unique satisfaction des besoins de subsistance
communautaire, pour devenir un instrument d'expansion économique. Ce
sont les puissances coloniales qui développeront plus tard, sur le
continent, une agriculture de rente, orientée prioritairement vers
l'exportation, aux côtés des produits d'extraction
minière.
1.1.3. POLITIQUE AGRICOLE
Une politique agricole n'est qu'un aspect et certainement le
plus ancien de la politique économique d'un gouvernement. Elle peut
être définie comme l'ensemble des décisions ou mesures
cohérentes et systématiques prises par un gouvernement visant
à promouvoir le développement de l'agriculture, de manière
à lui faire jouer son rôle historique à savoir :
? Fournir les denrées nécessaires en
quantité et en qualité pour la satisfaction des besoins
alimentaires de la population ;
? Libérer une fraction du facteur pour une utilisation
judicieuse dans d'autres secteurs d'activité à haute
productivité ;
? Générer des ressources en devises, notamment
par la promotion des exportations, pour le financement du développement
du pays ;
4 Lire Bob TUMBA MATAMBA : « la
priorité agricole RD Congo/Afrique », l'Harmattan, p.
144
L'agriculture et la croissance inclusive en
RDC Madue Wanet Joël
14
? Approvisionner les industries en matières
premières et servir de débouché aux produits
industriels.5
1.1.4. SECURITE et AUTOSUFFISANCE ALIMENTAIRE
La sécurité alimentaire peut se définir
comme « l'accès de tous les individus à tous les moments
à suffisamment de nourriture pour mener une vie saine et active ».
Par contre, dès 1983, la FAO adoptera une
définition plus large. Pour elle, en effet, rechercher la
sécurité alimentaire, c'est « assurer en tout temps et
à tous les hommes l'accès matériel et économique
aux aliments de base dont ils ont besoin »
Les trois composantes de la sécurité
alimentaire
Au stade actuel des connaissances sur la
sécurité alimentaire, il est permis de distinguer trois
éléments fondamentaux dans le contenu de la
sécurité alimentaire, à savoir :
? la présence des disponibilités alimentaires
suffisantes ;
? la stabilité des approvisionnements dans le temps et
dans l'espace ; ? l'accès matériel et économique de tous
les individus aux approvisionnements disponibles.
Depuis le début des années 1970, la plupart de
pays d'Afrique noire ont mis au point des politiques agricoles dont l'objectif
recherché était l'autosuffisance alimentaire. Dans un pays, on
considère que « l'autosuffisance alimentaire
» est atteinte lorsque tous les besoins alimentaires et
nutritionnels sont entièrement couverts quantitativement par la
production intérieure. Le plan de Lagos adopté en 1980 par les
chefs de l'Etat africains considérait l'autosuffisance alimentaire comme
l'un des objectifs primordiaux de la croissance économique pour le
continent. Dans notre pays, le mot d'ordre « agriculture,
priorité des priorités » n'avait de sens que dans
la mesure où l'objectif poursuivi se résumait dans la
conquête de l'autosuffisance alimentaire. Or, malgré, les plans
ou
5 Voir à ce propos prof. MOKONDA BONZA :
notes de politique agricole et développement rural.
L'agriculture et la croissance inclusive en
RDC Madue Wanet Joël
15
6 Lire prof .MOKONDA BONZA notes des cours «
ECONOMIE ALIMENTAIRE », p.p. 58, 59, 68.
7 Lire pour ce faire prof. TIKER TIKER : notes des
cours « ECONOMIE RURAL » G3 UNIKIN.
programmes conçus et exécutés, cet
objectif ambitieux, néanmoins réalisable est resté un voeu
pieux.6
1.1.5. AGRICULTURE INTENSIVE ET EXTENSIVE
Par système de production, on veut désigner le
type de combinaison entre facteurs de production participant à
l'activité agricole. On parle alors de système de production du
type extensif lorsque la primauté est accordée au facteur terre
(des cultures à rendement médiocre qui se pratiquent sur des
vastes étendues) ; alors qu'on parle que l'agriculture intensive
requiert l'introduction dans les méthodes de production des technologies
plus performantes, notamment des semences sélectionnées et
améliorées, plus d'heures de travail (semis en ligne, binages,
sarclages, etc.), irrigation, assainissement et drainage, meilleur assolement,
engrais verts. Le système de production du type intensif à base
du capital fait appel massif aux équipements et consommations
intermédiaires.7
Dans le système extensif, la primauté
accordée au facteur terre tient vraisemblablement au fait que ce facteur
est plus abondant par rapport aux autres facteurs. L'importance du facteur
terre aura une incidence sur la méthode utilisée pour la
conservation du sol et la méthode employée reposera sur la
jachère de longue durée. Dans un système d'agriculture
intensive à base de travail, on demande au sol de fournir de rendement
très important (l'intensif nourrit et l'extensif rapporte).
Tableau 1 : production de principaux produits vivriers (en
tonnes)
Source : SNSA, ministère de l'agriculture/ agriculture
en chiffre
L'agriculture et la croissance inclusive en
RDC Madue Wanet Joël
16
8 Voir Mme FATEN MEZIOU et WASSILA FOURATIE :
notes des cours « ECONOMIE GENERALE » p.6 université
virtuelle de Tunis.
Il saute aux yeux que les principales cultures
vivrières de la RDC sont le manioc, le maïs, le riz, l'arachide la
banane plantain et le haricot. Elles représentent l'essentiel (80%) du
PIB agricole. Le manioc est la principale culture vivrière du pays. Il
est cultivé dans toutes les régions de la RDC. Les autres
spéculations ont une importance variable en fonction des régions
: le maïs dans le sud (Katanga) et le haricot dans l'est. A cause de la
détérioration des infrastructures de transport et de la
désorganisation des circuits de commercialisation, la production
vivrière est largement destinée à l'autoconsommation et/ou
à l'approvisionnement des marchés de proximité. La
production est de type traditionnel c.à.d. basée sur une
technologie archaïque à très faible productivité et
les rendements sont très faibles.
1.2. CROISSANCE ECONOMIQUE
1.2.1. Définition de la croissance
économique
Lorsqu'on parcourt la littérature économique, on
est frappé par la diversité des auteurs qui ont pensé
à définir la croissance économique. La croissance
économique se définit comme étant l'accroissement
quantitatif de la production nationale selon un rythme soutenue,
régulier et en longue période.8 Comme pour faire
à cette assertion, Simon Kuznets renchérit en termes
ci-après :
« La croissance économique d'un pays peut
être défini comme une hausse sans cesse élargie des biens
économiques. Cette capacité de croissance est fondée sur
le progrès technique et les ajustements institutionnels et
idéologiques qu'elle requiert (...) ».
|
L'autre définition qui a fait école est celle de
l'économiste français François Perroux
:
9 Voir Prof. G. KANKWANDA ebulelang : «
THEORIES DE CROISSANCE ECONOMIQUE » p.p.16-17.
« La croissance
économique est l'augmentation soutenue pendant une ou plusieurs
périodes longues, chacune de ces périodes comprenant plusieurs
cycles quasi décennaux, d'un indicateur de dimension, pour une nation,
le produit global net en termes réel9
»
L'agriculture et la croissance inclusive en
RDC Madue Wanet Joël
17
D'où la pertinence de la thèse de
richard A. EASTERLING affirme que :
« Depuis le milieu du 20ème
siècle, la caractéristique essentielle de l'histoire est le
phénomène de la croissance économique moderne. Dans les
régions où elle a commencé, cette croissance a plus que
décuplé le niveau de vie matériel de l'individu moyen et
totalement transformé la vie de tous les jours ».
1.2.2. Caractéristiques de la croissance
économique
? La croissance se confond avec la notion d'avoir, elle est
d'ordre quantitatif, mesurable, la possession des biens matériels.
? La croissance économique est un indicateur
statistique de performance dans la production des biens et services.
? La croissance n'est pas une fin en soi, elle est un moyen
dont la performance se mesure par sa contribution au développement.
? La croissance est limitée, elle est physiquement
bornée par la disponibilité des ressources naturelles non
renouvelables qui est nécessaire à la production.
Pour les pays développés et les nations
émergentes, la croissance économique paraît aussi naturelle
comme l'oxygène que l'on respire, car le pays dans lequel on est fier et
content de vivre est ceux qui connaissent une prospérité
économique mesurée par le PIB. Aussi rares sont-ils les destins
personnels qui ne sont pas plus ou moins dictés par la
prospérité économique. Tout bien considéré,
les faits conduisent à percevoir la croissance comme une valeur
universelle, largement partagée par le plus grand nombre possible
d'hommes et des femmes de notre ère. Le moins
L'agriculture et la croissance inclusive en
RDC Madue Wanet Joël
18
que l'on puisse dire est que si la croissance ne fait pas le
bonheur, elle y contribue très largement, raison pour laquelle il
importe d'explorer les voies et moyens susceptibles de l'atteindre. Le bien
être individuel est étroitement fonction du succès de cette
quête de la croissance.10
1.2.3. Mesure de la croissance économique
La croissance économique est mesurée
quantitativement par l'augmentation du PIB (Produit intérieur Brut) ou
du PNB (Produit National Brut).
? Le PIB comprend l'ensemble de valeurs ajoutées des
agents économiques résidants sur le territoire national d'un
pays.
? La valeur ajoutée définie, quant à elle
par la différence entre la production et les consommations
intermédiaires.
? Le PNB comprend l'ensemble des valeurs ajoutées des
agents économiques de même nationalité, résidants
sur le territoire national ou à l'étranger.11
Le PIB est calculé selon trois optiques :
1. Optique « production » : le PIB est
calculé comme la somme des valeurs ajoutées brutes, à
laquelle on ajoute les impôts sur les produits moins les subventions sur
les produits.
2. Optique « dépenses, ou demande ou emploi
» : le PIB est égal à la somme de emplois finals
intérieurs (consommation finale, formation brute de capital fixe,
variation des stocks), augmentée des exportations et diminuée des
importations.
3. Optique « Revenu » : le PIB est calculé
selon la répartition du revenu qu'il a générée :
PIB= Rémunération des salaires + Excèdent brut
d'exploitation + impôts indirects nets des subventions.
10 Voir prof. NYEMBO SHABANI : notes du
cours « ECONOMIE DU DEVELOPPEMENT
», p.p.8-9
11 D'où le PNB = PIB + Transferts extérieurs
nets (exemple : VA des congolais non résidants - VA des étrangers
résidents en RDC).
L'agriculture et la croissance inclusive en
RDC Madue Wanet Joël
|
19
|
Soit par exemple une économie où n'existent que
deux entreprises, la première produisant du blé (l'agriculteur),
et la deuxième produisant du pain (le boulanger). L'agriculteur consomme
un quintal de blé (semence...) pour en produire onze quintaux, à
20Fc, tandis que le boulanger produit une tonne de pain valant 360Fc, à
l'aide d'une tonne de blé. Calculer le PIB de cette économie.
Solution :
Agrégats entreprises
|
PRODUCTION
|
CONSOMMATION INTERMEDIAIRE
|
VALEUR AJOUTEE
|
AGRICULTEUR
|
11Q.20Fc=220Fc
|
1Q.20Fc = 20
|
220 - 20= 200D
|
BOULANGER
|
360Fc
|
10Q.20D = 200
|
360 - 200=160D
|
Source : tableau élaboré à partir des
données de l'exercice.
Le PIB = Ó VA = 200 D + 160 D = 360D.
Dans le calcul du taux de croissance, le PIB peut être
exprimé aux prix courants (de l'année considérée)
ou aux prix constants (d'une année de base)
soit le PIB aux prix courants de la RDC en 1991 a
été de 12,131$ contre 10,990$ en 1990. Calculons le taux
d'accroissement du PIB en 1991 aux prix courants. 12
Soit : (PIB 1991 - PIB 1990) = 10,4%
PIB 1990
? Ce taux n'est pas significatif car il comporte des effets de
la hausse des prix entre 1990 et 1991. En effet, la croissance
économique peut être faussée par l'augmentation des prix.
Il nous faut donc le PIB de 1991 aux prix constants de 1990. Les statistiques
nous donnent ce PIB 1991 (prix constants de 1990) = 11,375$
12 Voir Mme FATEN MEZIOU et WASSILA FOURATIE,
Op.cit., page 8.
L'agriculture et la croissance inclusive en
RDC Madue Wanet Joël
20
D'où le taux de croissance, aux prix constants de 1990,
devient :
11,375 - 10,990 = 3,5%
10,99O
La différence : 10,4 - 3,5 = 6,9% représente
l'effet de l'inflation.
Graphique I croissance du PIB et du revenu réel
par habitant
Source : banque centrale du Congo 2010.
Il coule de source que l'environnement économique de la
République Démocratique du Congo a été globalement
caractérisé, en 2010, par la consolidation de la reprise de
l'activité économique, en dépit d'un contexte
international difficile. En effet, le taux de croissance économique a
été estimé à 7,2 % en 2010 contre 2,8 %
réalisé en 2009. Cette évolution de la croissance traduit
la vigueur de l'activité économique. Considérant
l'approche par l'offre, l'activité économique est restée
soutenue par le dynamisme affiché dans les secteurs des Mines, du
Commerce, de l'Agriculture ainsi que des Bâtiments et travaux publics. Du
point de vue de
L'agriculture et la croissance inclusive en
RDC Madue Wanet Joël
21
l'approche par la demande, cette croissance est tirée
essentiellement par l'absorption.
1.2.4. Les Facteurs de la croissance économique
Par définition, la croissance économique suppose
une augmentation quantitative de la production, laquelle production
résulte de la combinaison des facteurs de production traditionnels et
d'efficacité. Ce deuxième facteur (d'efficacité), le plus
difficile à évaluer, qui associe les institutions et la
productivité, est à l'origine des différences de
croissance entre les nations.13
1.2.4.1. Les facteurs traditionnels
Pour les économistes, les facteurs de production sont
la terre, la main d'oeuvre et le capital,
Combinés efficacement ils contribuent au progrès
économique, L'essentiel du problème économique est ces
trois facteurs de production doivent être consacrés à
l'emploi le plus rentable.
La terre comprend non seulement la surface mais les ressources
du sous-sol et du sol. Du point de vue du développement
économique, les traits saillants d'un territoire à
développer sont l'espace, le sol et les richesses naturelles. Cependant,
ces caractéristiques déterminant les opportunités et les
contraintes ainsi qu'un volume nécessaire de matières
premières ont besoin de main-d'oeuvre, de bras ainsi que de capitaux
pour que la production réponde au rendez-vous de la
croissance.14
1.2.4.2. Les facteurs d'efficacité
Dans un état donné de la technologie, il arrive
un moment où le rythme de la croissance économique s'essouffle.
Le plafonnement de la production ne peut être relevé qu'en
améliorant l'efficacité des combinaisons productives. Plusieurs
facteurs entrent dans ce cadre : il s'agit essentiellement des facteurs suivant
:
13 Voir à ce propos GUY SORMAN :
« L'ECONOMIE NE MENT PAS
»/fayard/ 2008/p.
21.
14 Voir N. SHABANI, Op.cit. P.p. 148
L'agriculture et la croissance inclusive en
RDC Madue Wanet Joël
22
a. Le progrès technique Ce
dernier concerne
? La façon de produire : il permet un accroissement de
la productivité ou des rendements des facteurs.
? La nature des produits : il permet essentiellement la
production de biens nouveaux assurant une meilleure ou une plus large
satisfaction des besoins.
a. Le développement de la connaissance scientifique
Il est clair que c'est là la source de tout
progrès. En particulier, le développement de la fonction
Recherche et Développement dans les
entreprises et les universités est un moyen très efficace pour la
découverte de nouvelles technologies.
b. L'éducation et la formation
? L'éducation intervient pour assurer au facteur
humain un niveau d'instruction nécessaire à l'adaptation aux
techniques modernes.
? La formation assure une qualification minimale aux
travailleurs et permet d'entretenir leurs aptitudes professionnelles.
c. Les échanges extérieurs
L'ouverture sur l'extérieur permet, par le biais des
échanges, de bénéficier des progrès
réalisés ailleurs (transfert technologique). La
libéralisation des échanges extérieurs, permet d'ouvrir de
nouvelles débouchées à la production nationale. A ce
titre, la croissance des exportations d'un pays devient une condition
nécessaire à la croissance.
d. Un contexte favorable à la croissance
Un ensemble de facteurs ont en commun de créer une
ambiance favorable à la croissance. Ce sont notamment :
? L'innovation et l'esprit d'entreprise : l'innovation est un
facteur incontournable de progrès. Elle implique une imagination
fertile et
L'agriculture et la croissance inclusive en
RDC Madue Wanet Joël
23
des recherches continues. L'esprit d'entreprise est l'aptitude
à créer et à gérer des entreprises : l'entrepreneur
type ne craint pas le risque de perte inhérent à tout projet. Il
est fonceur, dynamique et courageux.
? L'épargne : condition nécessaire à la
réalisation de l'accumulation du capital.
? La souplesse (flexibilité) : elle facilite
l'adaptation aux changements qui accompagnent la croissance.15
1.2.5. CROISSANCE INCLUSIVE
1.2.5.1. Définition de la croissance
économique inclusive
Si la croissance est généralement
nécessaire pour qu'un pays puisse élever le niveau de vie de sa
population, elle ne peut, seule, assurer la réduction de la
pauvreté ou l'amélioration souhaitée du bien-être de
tous. Depuis quelques années, on s'est intéressé à
la qualité de cette croissance, à sa durabilité et
à sa capacité à profiter à de larges couches de la
population. Malgré l'intérêt qu'elle revêt, il
n'existe pas encore une définition universellement acceptée de la
« croissance inclusive ».
Cependant, il est reconnu que le concept de «
croissance inclusive » se réfère
à une croissance qui profite à un plus grand nombre de la
population. Ce qui revient à affirmer que la croissance inclusive, est
une croissance qui offre davantage de possibilités de
développement socio-économique au plus grand nombre de personnes,
avec une attention particulière aux groupes vulnérables.
Klasen (2010) est à ce propos
plus explicite et particulièrement plus convaincant. Sa religion ne
laisse l'ombre d'aucun doute. Il l'exprime en termes ci-dessous :
15 Voir plus haut Mme F. MEZIOU et
W. FOURATIE, Op.cit.
« Une croissance inclusive est une croissance
profitant à tous c.à.d. que la croissance doit profiter à
toutes les couches de la société, y compris les pauvres, les
quasi-pauvres, les groupes vulnérables et les riches. Elle implique la
participation d'un grand nombre au processus de la croissance ; elle implique
également aussi que les bénéfices de la croissance
profitent à un plus grand nombre(...) ».
L'agriculture et la croissance inclusive en
RDC Madue Wanet Joël
24
Tout donne à croire que c'est une croissance
économique qui crée des opportunités pour tous les
segments de la population et qui distribue les dividendes de la
prospérité accrue, tant en termes monétaires que non
monétaires, équitablement à travers l'ensemble de la
société.
1.2.5.2. Caractéristiques de la croissance
inclusive
La croissance inclusive se caractérise par une croissance
:
? Elevée, soutenue, diversifiée entre les
secteurs ;
? Partagée en incluant une large partie de la
population active en offrant des opportunités égales
d'accès aux marchés et aux ressources.
? Une croissance inclusive suppose que les individus, quels
que soient leur statut socio-économique, leur sexe, leur religion, lieu
de résidence ou leur origine ethnique, devraient avoir des chances
équitables de contribuer à la croissance et que leur contribution
devrait générer des retombées équitables.
? L'augmentation de la productivité agricole qui
emploie la plus grande partie de la population rurale ; la présence
d'industrie manufacturière et une création d'emplois
décent à l'ensemble de la population en vue de réduire les
inégalités sociales.
*
* *
L'agriculture et la croissance inclusive en
RDC Madue Wanet Joël
25
De là à être persuadé que, quelle
que soit le concept de croissance inclusive adopté, la création
d'emplois de qualité sera un élément essentiel et l'un des
grands défis à relever pour que la croissance puisse être
réellement inclusive. D'où l'intérêt
spécifique que revêt la croissance inclusive dans la marche
général des pays pauvres et dans le vécu quotidien d'un
large frange de l'ensemble de la population du tiers monde au point qu'elle
passe comme une réalité fondamentale de notre ère, le
pivot de nos aspirations terrestres et comme le seul avenir souhaitable et
possible.
L'agriculture et la croissance inclusive en
RDC Madue Wanet Joël
26
CHAPITRE DEUXIEME
L'INCLUSIVITE DE LA CROISSANCE ECONOMIQUE
L'agriculture et la croissance inclusive en
RDC Madue Wanet Joël
|
27
|
Ce deuxième chapitre sera consacré à une
meilleure connaissance de l'inclusivité la croissance économique
en RDC. Dans cette perspective, ce chapitre sera structuré en trois
sections traitant successivement l'analyse de la croissance, le processus de
diversification de l'économie nationale et le déséquilibre
de la structure des investissements fera l'objet de la dernière
section.
2.1. L'ANALYSE DE LA CROISSANCE
La croissance inclusive constitue une nouvelle direction
à donner au développement économique en RDC. Il s'agit de
mettre l'accent non seulement sur le taux mais aussi sur le type de croissance.
Le coeur du problème est d'engendre une croissance économique
porteuse des richesses et créatrice d'emplois au plus grand nombre de
personnes, avec une attention particulière aux couches de la population
le moins favorisé. Pour réussir ce pari, il est urgent de
créer une économie nationale prospère et dynamique par la
mise en oeuvre des politiques industrielles de transformation locale qui
amèneront à un accroissement du taux de croissance en tant que
richesse créée par les activités économiques et non
d'une augmentation des volumes des matières premières
exporté.
Tableau 2 : évolution des paramètres
macroéconomique de 2001 à 2012
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
2009
|
2010
|
2011
|
2012
|
Taux de
croissance du
|
-2,1
|
3,5
|
5,8
|
6,6
|
7,8
|
5,6
|
6,3
|
6,2
|
2,8
|
7
|
6,9
|
7,2
|
PIB
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
PIB per capita
|
78,7
|
79,3
|
81,7
|
84,8
|
88,8
|
91
|
93,9
|
96,8
|
96,6
|
100,5
|
104,5
|
110
|
(USD au prix de 2000)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Taux d'inflation
|
135,1
|
15,8
|
4,4
|
9,2
|
22,7
|
18,2
|
9,8
|
27,2
|
54,3
|
9,8
|
15,4
|
2,72
|
Taux de change
|
207
|
347
|
405
|
399
|
474
|
468
|
517
|
559
|
810
|
906
|
919
|
920
|
Réserves de changes
|
-
|
-
|
-
|
0,9
|
0,4
|
0,3
|
0,2
|
0,1
|
1,2
|
1,3
|
1,3
|
1,4
|
Investissement public en % du
|
6,7
|
7,4
|
9,4
|
12,8
|
13,8
|
13,2
|
18,2
|
22,4
|
18
|
23,5
|
20,5
|
28,2
|
PIB
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Source : FMI (2012), BM (2013) et Banque Centrale du Congo.
L'agriculture et la croissance inclusive en
RDC Madue Wanet Joël
28
Il coule de source qu'après la stagnation
économique des décennies 1980-1990, la RDC a marqué un
redressement significatif qui s'est traduit par les indicateurs
macroéconomiques qui sont positifs et visiblement au rendez-vous, la
stabilité de la monnaie ne se démontre plus, les réserves
de change en constante augmentation, le taux d'inflation en deçà
de 1% et une forte croissance de son PIB réel, à la faveur, d'une
part, du changement d'orientation en matière de politique
économique depuis le début de l'année 2001 et, d'autre
part, de la reprise de la coopération avec les Institutions
financières multilatérales. Celui-ci a augmenté de 5,3 %
en moyenne entre 2001 et 2012, largement supérieur à la moyenne
de l'Afrique subsaharienne. Cependant, ce taux de croissance demeure encore
inférieur à celui souhaité comparativement au potentiel du
pays.
*
* *
En effet, face aux enjeux du développement, cette
croissance revêt la caractéristique d'un costume
confectionné sur
mesure. C.à.d. il ne s'agit
pas de la croissance économique en tant domestication de richesse
créé par les activités économiques mais
plutôt d'une croissance assis sur les volumes des matières
premières (l'augmentation du volume des matières premières
exporté vers les pays demandeurs). D'où l'absence de la
réduction de la pauvreté et de la création des emplois
décent pour la majorité de la population. L'analyse de la
qualité de cette croissance a mis en lumière que cette croissance
n'est que de mirage. A titre illustratif, la croissance économique
poursuit sa trajectoire à la hausse observée au cours des dix
dernières années, mais ne s'accompagne pas d'une création
d'emplois suffisante susceptible de réduire sensiblement le taux de
chômage moyen, lequel reste élevé autour de 50,0 % de la
population active. Par ailleurs, en dépit d'une hausse de l'IDH, son
niveau demeure toujours très faible, soit 0,3.
L'agriculture et la croissance inclusive en
RDC Madue Wanet Joël
29
Graphique 2. Croissance économique, chômage et
l'IDH
Source : Banque centrale du Congo, rapport annuel 2012
Il convient de relever que la non inclusivité de cette
croissance peut s'expliquer par les faits suivants :
4 La croissance a été essentiellement
impulsée par les secteurs de mines, du commerce, et de construction sans
qu'elle puisse s'intéresser aux secteurs structurants tels que
l'agriculture et la manufacture qui couvrent souvent un large segment de la
population. Cette situation est symbolique du mur quasi-étanche qui
sépare les activités agricoles et l'industrie
manufacturière et le commerce général.
4 Les opportunités économiques
générées par la croissance de la dernière
décennie ont été essentiellement saisies par de grandes
entreprises sans un essor significatif des petites structures du secteur
privé telles que les micros, petites et moyennes entreprises et sans un
accroissement considérable de leur savoir-faire, ni de la
création d'emplois productifs locaux ;
L'agriculture et la croissance inclusive en
RDC Madue Wanet Joël
|
30
|
|
4 Malgré l'accroissement du PIB au cours des
dernières années, de fortes inégalités entre les
hommes et les femmes persistent dans plusieurs domaines comme l'accès
aux soins de santé, à l'éducation et à l'habitat
salubre. Conception pas très éloignée de la thèse
de gregory mankiw convaincu que tout en étant
:
« Le PIB ne reflète pas la santé de nos
enfants, la qualité de leur éducation et le plaisir dans leurs
jeux [...] ».
Il convient de noter que le secteur minier est le principal
moteur de cette croissance, il représente plus du tiers de la croissance
du PIB réel. Or, le secteur minier ne créent pas beaucoup
d'emplois, il demande une main d'oeuvre qualifié, il est
géré par les expatriées, il contribue faiblement au budget
de l'Etat et il a une chaine de valeur peu développé :
Exploration des matières premières
Implantatio n des activités
Extractio ns des minerais
Traitemen t de la production
Exportatio ns des minerais
Il saute aux yeux que, seule l'exploration qui exige une main
d'oeuvre qualifiée et abondante et toutes les autres étapes
n'exigent pas assez une main d'oeuvre abondante et sont importée.
D'où la nécessité de diversifiée l'économie
nationale pour réduire sa dépendance vis-à-vis du secteur
minier en vue de garantir la résilience économique pour permettre
à la RDC de rebondir après les chocs exogènes. La
diversification de l'économie est un processus de longue haleine, mais
qui aboutit à de bon résultat. N'arrive - t - il pas que des
accouchements pénibles et douloureux naissent de très beaux
bébés ?
2.2. PROCESSUS DE DIVERSIFICATION DE L'ECONOMIE
La diversification de l'économie peut se faire de deux
manières à savoir : la diversification sectorielle et la
diversification géographique.
L'agriculture et la croissance inclusive en
RDC Madue Wanet Joël
31
Selon une étude menée par la banque mondiale en
collaboration avec le ministère national du commerce et des PME, la
diversification tant
? La diversification sectorielle : suppose
l'élargissement d'une gamme donnée de sources de production pour
développer davantage l'économie. A titre d'exemple :
l'agriculture, les mines, l'industrie, les transports, l'eau et les
infrastructures, etc.
? La diversification géographique : concerne la
répartition des activités économiques sur le territoire
nationale et international. ? Au niveau national ; cette diversification
géographique procède par les pôles de développement
qui ont pour vocation d'induire les effets d'entraînement sur le
développement de l'ensemble du territoire, au départ d'une
unité motrice.
? Au niveau international ; cette diversification se
matérialise à travers la création des corridors et des
filières de développement, qui ont pour rôle
l'accélération du processus de développement par le biais
des richesses générées par le commerce
extérieur.
2.2.1. L'ETAT DE LIEUX DE LA DIVERSIFICATION DE L'ECONOMIE
CONGOLAISE
La diversification de l'économie est possible, aussi
bien sur le plan sectorielle que sur le plan géographique. Trois
facteurs fondamentaux militent généralement en faveur de la
diversification sectorielle et conditionnent l'installation géographique
de différents secteurs d'activités économiques. Il s'agit
de :
? Potentiel naturel ; conditions climatiques, présences
des ressources, abondances des matières premières, etc.
? L'accès au marché ; la mutualisation d'un
réseau structurant d'infrastructure de base (routes, chemins de fer,
ports, aéroports, électricité et eau, etc...).
? Densité de la population ; consommateurs potentiels,
main d'oeuvre, etc.
L'agriculture et la croissance inclusive en
RDC Madue Wanet Joël
|
32
|
sectorielle que géographique n'est pas assez
développée dans le pays, pour les raisons suivantes :
1. De nombreuses zones de production sont, à l'heure
actuelle, privées de leurs marchés potentiels à cause de
la détérioration des infrastructures de transport, moins du tiers
de la population congolaise a accès à une route praticable en
toute saison, ce qui rend les coûts de transport et les délais
d'acheminement des marchandises deux à trois fois supérieurs
à ceux des autres régions du monde.
2. De zones de production potentielles subissent actuellement
d'une faible densité de la population, ce qui limite la concentration de
la main-d'oeuvre et rend difficiles les conditions de production.
Une parfaite illustration de cette faiblesse dans la
diversification tant sectorielle que géographique en RDC nous est
donnée par le tableau suivant
Tableau 3 : corridors et secteurs économiques
clés de la RD Congo
|
Agriculture
|
Foresterie
|
Exploitation minière
|
intégration
|
Corridors intérieurs
|
|
|
|
|
(1) Matadi-Kinshasa-
Lubumbashi (route, rail)
|
+
|
|
|
+
|
(2) Kisangani-Kinshasa (fleuve)
|
+
|
+
|
|
|
(3) Lubumbashi-Goma- Kisangani
|
+
|
|
|
+
|
|
Corridors extérieurs
|
|
|
|
|
(1) Kinshasa-Brazzaville- pointe noire
|
|
+
|
|
|
(2) Lubumbashi-Durban (route et rail)
|
|
|
+
|
|
(3) Lubumbashi-Dar-es- Salam (rail)
|
|
|
+
|
|
(4) Lubumbashi-Lobito (rail)
|
|
|
+
|
|
|
Source : Banque Mondiale (en collaboration avec le
Ministère du commerce et des PME : Etude diagnostic sur
l'intégration du commerce)
L'agriculture et la croissance inclusive en
RDC Madue Wanet Joël
33
Il coule de source que ce tableau visualise l'insuffisance de
secteurs moteurs de développement répertoriés (sont trois
seulement) concentrés autour de trois pôles de
développement interne et de 4 corridors extérieurs, Au
départ de seules villes de Kinshasa et de Lubumbashi. On retiendra aussi
de ce tableau que seuls les axes reliant Matadi à Lubumbashi et
Lubumbashi à Kisangani sont favorables à l'intégration du
commerce intérieur. Ce tableau laisse voir que l'exploitation
minière est totalement destinée au marché
extérieur, contrairement à l'agriculture dont la production est
essentiellement écoulée sur le marché local. Ce qui n'est
guère de nature à créer une complémentarité
porteuse d'avenir entre la diversification sectorielle et la diversification
géographique.16
2.2.2. LA DIVERSIFICATION GEOGRAPHIQUE ET SECTORIELLE DE
L'ECONOMIE CONGOLAISE
Une croissance visible et soutenue est indispensable pour la
création d'emploi durable et la réduction de la pauvreté
dans le but de réduire les inégalités sociales. Afin
d'atteindre cet objectif, les pouvoirs publics doivent amorcer le
processus de la diversification des sources de la croissance de manière
à y garantir la résilience économique en vue de
réduire l'éternel drame de l'extraversion économique, qui
dresse un mur infranchissable entre les secteurs primaire et secondaire de
l'économie, empêchant ainsi la concrétisation du miracle
des effets multiplicateurs porteurs d'avenir. Un accent
particulier doit être mis sur la relance des activités agricoles,
de la pêche et de l'élevage qui aura le triple
bénéfice sur l'économie : booster la croissance du PIB,
stopper la saignée des devises affectées à l'importation
des vivres d'origine agricole, absorber le chômage de masse.
*
* *
16Voir Joël MUKENI MAFUKU une revue
de « CONGO AFRIQUE : quatre recettes pour faire la RDC un
pays émergent ».p.499.
L'agriculture et la croissance inclusive en
RDC Madue Wanet Joël
34
La diversification de l'économie et la réduction
de sa dépendance vis-à-vis du secteur minier se feront
nécessairement par le biais de l'agriculture et de l'agrobusiness
intégrés identifiés comme secteurs porteurs prioritaires.
Leur développement permettra d'améliorer la
sécurité alimentaire et de créer rapidement des
opportunités d'emplois, en particulier pour les jeunes.17 Les
priorités pour le gouvernement comprennent l'actualisation du
schéma directeur de l'industrialisation, la promotion et le soutien des
industries en difficultés ou en péril, la relance des
filières prioritaires (l'agrobusiness, agro-alimentaire,
agro-industriel), la mise en place des zones économiques
spéciales (ZES) et des corridors de développement.
2.3. DESEQUILIBRE DE LA STRUCTURE DES
INVESTISSEMENTS
Les entreprises constituent une machine uniquement
destinée à produire des biens et services. Ils jouent un
rôle fondamental et croissant dans la production des richesses, le profit
constitue son oxygène indispensable.18 Les entrepreneurs,
Auteurs essentiels de l'activité économique, disposent d'un
certain nombre de caractéristiques communes, notamment, le goût du
risque, la prise d'initiative, l'esprit de compétition. En effet, la
création d'activité commence par une prise d'initiative, une
volonté de relever un défi, et cela nécessite que
d'incitations appropriées émanant des pouvoirs publics.
Joseph Schumpeter a le mérite de mettre en
lumière la relation qui existe entre l'entrepreneuriat et la croissance
économique, par l'intermédiaire du processus de destruction
créatrice de l'innovation. Sous sa plume, on peut lire que :
« La croissance est le fait d'innovation, de la
diffusion et de l'assimilation de nouvelles conditions du progrès
technique [...J ».
Précisant sa pensée, l'auteur explique que :
17Lire pour ce faire le document de
stratégie de croissance et de réduction de la pauvreté
(DSCRP), MINISTERE DU PLAN, p.63.
18 Voir Philippe MERLANT, René PASSET et
Jacques ROBBIN : « SORTIR DE L'ECONOMISME : une
alternative au capitalisme néolibéral » Op.
p.94.
L'agriculture et la croissance inclusive en
RDC Madue Wanet Joël
|
35
|
« L'entrepreneur innovateur, par son innovation
permet ainsi une transformation dans le processus de production et
d'organisation du travail entraînant dans son sillage des imitateurs et
donnant un signal aux possibilités des profits. Les innovations qui se
diffusent dans l'économie vont ainsi bouleverser les modes de
consommation en suscitant de nouveaux besoins, et les marchés en seront
alors profondément modifiés. L'environnement économique
serait en perpétuel changement par le déclin et l'ascension sans
cesse renouvelés des besoins à travers le processus
d'imitation-innovation [...J ».
Malheureusement, le contexte national congolais ne favorise
pas l'activité entrepreneuriale, en particulier dans le secteur
agricole. La structure des investissements au Congo est
caractérisée par la prépondérance des
investissements directs étrangers et la quasi-absence des
investissements locaux. La croissance économique de la RDC repose sur
une base dont les propriétés n'appartiennent pas à un
congolais. Gardons à l'esprit que les investissements qui viennent
alimenter notre croissance étant étrangère. En 2010, le
taux d'investissement représentait 23.5% du PIB alors que les IDE
représentaient 13.3%, soit près de la moitié de ces
investissements. Ce qui fait que lorsqu'il y a croissance, les entrepreneurs
étrangers commencent d'abord par rapatrier leurs bénéfices
vers leurs pays d'origine.
Tableau 4 : évolution de transferts des
bénéfices de l'investissement de 2007 à 2013 (en millions
CDF)
Années
Revenus des investissements
De l'extérieur vers l'économie
De l'économie vers l'extérieur
Source : banque centrale du Congo, 2013.
2007
|
2008
|
2009
|
2010
|
2011
|
2012
|
2013
|
|
|
|
|
|
|
|
886
|
1719
|
5281
|
29530,7
|
49282
|
5573,3
|
148811,1
|
341590,8
|
504113,9
|
624254
|
939675,3
|
1127694
|
929009
|
2621966
|
L'agriculture et la croissance inclusive en
RDC Madue Wanet Joël
36
L'agriculture et la croissance inclusive en
RDC Madue Wanet Joël
37
Voilà toutes les richesses créer au sein du
territoire national sont évaporé vers l'extérieur avec
toute célérité en témoignent le tableau ci-dessus.
A ce propos, la banque mondiale est sur la même longueur d'onde, elle
nous informe que 131 millions de dollars de bénéfices tiré
des investissements directs étrangers ont été
rapatrié en 2010. Ne sont-ce pas là des bénéfices
évidents qui, une fois réinvesti dans l'acquisition de la
technologie de pointe, peuvent générer d'importantes recettes
fiscales, booster la croissance du PIB et amorcer le processus de la
diversification de l'économie congolaise ? Mais ces
bénéfices sont rapatriés en toute précipitation et
sans aucun prélèvement. D'où la
détérioration de la balance des paiements. Il sied de signaler
que les investissements direct étrangers (IDE) au Congo ne viennent pas
investir dans le secteur agricole, ils sont restés concentré dans
les secteurs des ressources naturelles (les mines, le pétrole) et le
secteur tertiaire (banques, télécommunications et commerce),
quand on sait que huit sur dix congolais sont des paysans et dépend
essentiellement de l'activité l'agricole.
*
* *
L'Etat congolais doit mettre en place de politiques
appropriées susceptible d'encourager les afflux massif d'investissement
direct étrangers dans l'agrobusiness congolais en raison de leur
engagement de faire prospérer l'économie nationale et faire
sortir la population de l'état de misère dans lequel elle
croupit, car un encadrement judicieux des IDE débouchera sur un
transfert de technologies profitable, à long terme, aux entreprises
locales détenues par des nationaux. Tout compte fait, le manque criant
des grandes entreprises détenues par les autochtones créent le
divorce entre la croissance économique et le niveau de vie de la
population. Une économie contrôlée par les étrangers
ne peut pas être prospère et dynamique.
L'investissement local et l'investissement direct
étranger doivent être considérés comme deux aspects
complémentaires d'une même problématique. Intensifier
l'émergence des PME et des champions nationaux dans l'agrobusiness va
créer la valeur ajoutée locale, générer la richesse
et sédentariser les populations dans les centres de production. Chaque
effet d'investissement est appelé à devenir à son tour la
cause d'autres effets : effets d'entraînement. Nos populations jouiront
à la fois, d'abord des premiers effets, ensuite des effets secondaires
provenant des causes invisibles situées à l'arrière-plan
des effets visibles.
On aura compris que la qualité de la croissance fait le
point de départ entre une nation résignée vivant dans une
économie appauvrissante et une société entreprenante se
mouvant dans une économie qui satisfait amplement les besoins de ses
membres, la divergence des structures économiques demeure le support de
cette différence. Seule une croissance inclusive pourra permettre
à la RDC de bondir d'un coup en le faisant sauter du Moyen Age au
XXIème siècle, en moins d'une décennie. Et qui dit
croissance inclusive, dit changement de la structure économique
actuelle.
*
* *
En matière de croissance, la première borne
kilométrique sur le très long itinéraire qui conduit de la
pauvreté à la prospérité passe par le changement de
la structure économique actuelle : modification de la
structure de production, en renforçant la corrélation entre les
secteurs primaire et secondaire, élément déclencheur des
effets d'entrainement à impact visible ; et refonte de la structure des
circuits de distribution, en privilégiant la consommation
intérieure et le marché régional. C'est
n'est pas du tout sorcier.
L'agriculture et la croissance inclusive en
RDC Madue Wanet Joël
38
CHAPITRE TROISIEME
L'IMPACT DE L'AGRICULTURE DANS LA
CROISSANCE ECONOMIQUE
L'agriculture et la croissance inclusive en
RDC Madue Wanet Joël
39
Dans ce troisième chapitre la section 3.1 est
consacrée à la problématique de fixation des
priorités dans une économie aux prises avec une crise multiforme.
L'apport spécifique de l'agriculture dans la croissance
économique est étudié en 3.2. Enfin, la
vérification empirique de l'approche économétrique fera
l'objet de la section 3.3.
1.1. LA FIXATION DES PRIORITES DANS UNE ECONOMIE AUX
PRISES AVEC UNE CRISE MULTIFORME
Le budget annuel de l'ancienne colonie belge est modique, Il
ne permet pas à la nation de sortir d'ici un quart de siècle de
sa misère pour frapper à la porte des pays à
l'économie émergente. La RD Congo se trouve placée sur une
orbite qui l'éloigne de plus en plus d'un niveau minimum de
bien-être collectif, voire de survie. Son revenu annuel par habitant
oscillerait aujourd'hui autour de 120 dollars américains. De telles
données régulièrement publiées par les institutions
de BRETTON WOODS révéleraient que le
Congolais moyen, en plein 21ème siècle et en cette
aube du 3è millénaire après Jésus- Christ, a pour
sa subsistance 10 dollars américains par mois, soit 0,33 dollar par
jour. Pourtant, le minimum requis pour tout être humain, tel
qu'établi par le F.M.I., est de 30 dollars américains par mois.
Le peuple congolais vit aujourd'hui moins bien qu'en 1960. Dans sa grande
majorité, il végète en deçà de seuil de
pauvreté. D'où la réalité selon laquelle tout est
prioritaire.
En effet, d'un pays à l'autre, d'une époque
à l'autre, d'un niveau économique à l'autre, sa
priorité. C'est dire que selon les pays, selon les époques, selon
le niveau du vécu quotidien, les priorités diffèrent.
Leurs ordres ne sont donc pas immuables. Elles varient d'une époque a
d'autre, d'un pays à l'autre, et surtout selon le niveau atteint par
l'économie concernée. Mais, dans un pays
confronté à une crise multiforme comme le nôtre tout est
prioritaire. A l'homme d'Etat et des sciences d'approfondir la
problématique des priorités, Il n'est pas facile à un
bébé de courir avant de commencer à se mettre
débout et à marcher. La priorité dans la
course pour la bataille de la croissance inclusive est la
L'agriculture et la croissance inclusive en
RDC Madue Wanet Joël
40
mise en valeur des secteurs qui apportent à
l'économie des ressources financières dans une première
phase de développement. Ce secteur existe, Il constitue
même nos sérieux avantages comparatifs dans la course aux
investissements extérieurs. Face à la ridicule modicité de
notre budget national (moins de 10 milliards USD) nous disposons d'immenses
terres arables en friche capables de faire entrer la RDC dans le club de
nations émergentes. En effet, leur mise en exploitation constitue la
priorité des priorités, la première borne
kilométrique à planter sur la route qui conduit aux conditions
d'émergence de l'économie
congolaise.
Gardons à l'esprit que dans le monde
actuel, tout pays- si petit soit-il, pour peu qu'il relance le secteur
agricole, acquiert l'inéluctable capacité de
s'auto-développer, les moyens de stimuler la croissance de son PIB et de
générer des ressources en devises, par la promotion des
exportations.
1.2. L'APPORT SPECIFIQUE DE L'AGRICULTURE DANS LA
CROISSANCE ECONOMIQUE
L'agriculture a toujours constitué la base de toute
économie et en particulier dans une première phase de
développement. A ce titre, la croissance économique reste
tributaire de l'expansion du secteur agricole. C'est ici qu'on épouse la
pensée du célèbre économiste ROBERT
BADOUIN qui a mis l'accent sur le rôle de l'agriculture
dans la croissance économique, avec ses trois fonctions essentielles
notamment :
(i) le rôle de lancement (c.à.d. un accroissement
du volume de production agricole est inducteur d'activités nouvelles :
apparition des
industries de transformation, commercialisation,
transport, conditionnement, emballage, etc.) ; (ii) le rôle de
financement (primo, dans cette optique le secteur agricole comme principale
source de l'épargne qui est basé sur le surplus agricole.
Secundo, le mode de formation de l'épargne se fait par le
mécanisme de fiscalité ou de parafiscalité. Par
L'agriculture et la croissance inclusive en
RDC Madue Wanet Joël
41
l'impôt foncier, l'impôt sur les consommations,
etc.) ; (iii) le rôle de l'ajustement (par les équilibres qu'il
permet d'établir sans lesquels tout effort lors de l'accession au
développement serait voué à l'échec).
D'où cet hymne aux vertus de l'agriculture, hymne
écrit et chanté par Bob TUMBA MATAMBA
en ces termes :
« L'agriculture fait office de l'infrastructure de
base sur laquelle s'appuient les deux superstructures que sont le secteur
industriel et celui des services. L'industrie se nourrit de l'agriculture,
avant d'alimenter à son tour les services. Cette chaîne de
solidarité intersectorielle, partie de l'agriculture comme centre
d'impulsion, engendre des effets d'entraînement cumulatifs qui feront
exploser la superstructure (l'industrie et les services) jusqu'à la
rende dominante dans la composition de la pyramide du PIB, au détriment
même de la part relative de l'agriculture [...]
».19
A travers cet hymne à la gloire de l'agriculture se
profile une autre réalité beaucoup plus important que le secteur
tertiaire est, dans l'ordre chronologique, l'ultime mais plus gros
bénéficiaire de l'effet domino des richesses induites,
résultat d'interaction entre les trois secteurs économiques.
L'agriculture, foyer de départ et donateur de feu d'artifice, devient
minorisée dans la pyramide de l'économie nationale. Mais cette
magie de l'expansion économique n'est possible qu'à la condition
d'une totale intégration de l'agriculture dans la structure productive.
Dans cette lignée du décalage progressif vers le tertiaire, on
vient à parler du secteur quaternaire des activités
économiques, qui regroupe les industries hi-Tech (les technologiques
informatiques, l'ingénierie aérospatiale- lancement des
satellites, la bio-industrie, etc.) ainsi que les autres services très
sophistiqués (recherche et éducation de pointe, ingénierie
financière, médecine de pointe etc.)
19 Voir Bob TUMBA MATAMBA : « la priorité
agricole RD Congo/AFRIQUE » op.cit. p.p.139-140
L'agriculture et la croissance inclusive en
RDC Madue Wanet Joël
42
En fin de compte, les services sont devenus la principale
production des économies mondiales, quoiqu'étant une production
immatérielle et non stockable. Dans les pays développés,
les services y représentent entre 70 et 80% de la production nationale
(PIB) et sont devenus, en dernier ressort, le principal moteur de la croissance
économique. Mais par un seul point de départ : seule
l'agriculture qui peut jouer le rôle catalyseur au bénéfice
de toute la pyramide de l'économie nationale.
L'agriculture et la croissance inclusive en
RDC Madue Wanet Joël
43
1.3. APPROCHE ECONOMETRIQUE
Tableau 5 : contributions des différents secteurs au
PIB (valeurs ajoutées en millions de CDF aux prix de 2000)
Années
|
Agriculture
|
Industries
|
Services
|
PIB
|
1980
|
91927,616
|
164502,049
|
217723,300
|
483829,556
|
1981
|
94133,879
|
173404,513
|
217994,245
|
495441,466
|
1982
|
98592,852
|
172537,490
|
216904,274
|
492964,258
|
1983
|
99983,011
|
179969,419
|
214963,473
|
499915,054
|
1984
|
105532,068
|
189957,722
|
226893,946
|
527660,340
|
1985
|
106059,728
|
190907,511
|
228028,416
|
530298,641
|
1986
|
116699,546
|
200056,365
|
233399,093
|
555712,125
|
1987
|
119767,749
|
205316,141
|
239535,497
|
570322,613
|
1988
|
172123,365
|
154911,028
|
229497,820
|
573744,549
|
1989
|
175370,759
|
147085,153
|
226284,850
|
565712,125
|
1990
|
179647,543
|
121526,279
|
216633,801
|
528375,125
|
1991
|
183876,657
|
96777,188
|
193554,376
|
483885,939
|
1992
|
190554,283
|
64961,687
|
173231,170
|
433077,916
|
1993
|
194769,875
|
59929,192
|
116112,810
|
374557,451
|
1994
|
190831,660
|
57609,558
|
108017,921
|
360059,735
|
1995
|
188573,590
|
61649,058
|
108792,456
|
362641,520
|
1996
|
182887,705
|
68134,635
|
103994,970
|
358603,343
|
1997
|
176387,564
|
54273,097
|
101762,056
|
339206,854
|
1998
|
173323,846
|
53330,414
|
99994,526
|
333315,088
|
1999
|
165922,744
|
57434,796
|
92533,838
|
319082,200
|
2000
|
146671,300
|
59570,700
|
87263,200
|
297065,500
|
2001
|
140907,300
|
58564,000
|
86213,100
|
290827,100
|
2002
|
141563,900
|
64039,500
|
89331,700
|
300914,400
|
2003
|
143299,500
|
71850,900
|
96928,500
|
318341,200
|
2004
|
144219,800
|
85015,000
|
103264,200
|
339478,900
|
2005
|
148358,900
|
97432,000
|
112235,000
|
365960,770
|
2006
|
153175,800
|
101830,50
|
122334,000
|
386386,000
|
2007
|
158154,0
|
105712,1
|
137982,5
|
410565,100
|
2008
|
136514,4
|
179811,40
|
12738,600
|
435835,800
|
2009
|
140318,2
|
36826,30
|
22078,400
|
447925,600
|
2010
|
145389,5
|
37423,200
|
24562,00
|
479952,600
|
Source : BCC, Rapport annuel 2012 p.46
L'agriculture et la croissance inclusive en
RDC Madue Wanet Joël
44
20 L'essentiel de cette partie est tiré de
l'ouvrage de BOURBONNAIS, ECONOMETRIE, 9ème
Editions, Dunod 2015, Op. 279-292.
Dans notre analyse empirique nous allons utiliser le
modèle VAR pour faire des analyses dynamiques de l'agriculture,
l'industrie et le commerce sur la croissance économique. Le
modèle VAR va nous aider a bien voir la causalité entre les
variables, ensuite voir la réponse du PIB face aux chocs ou aux
innovations (politique) de l`agriculture, de l`industrie et du commerce et
enfin voir quel est l`impact de l`agriculture sur la croissance
économique.
3.3.1. LA SPECIFICATION DU MODELE VAR
3.3.1.1. Présentation du modèle VAR20
Un vecteur autorégressif (VAR) est un système
d'équations linéaires dynamiques dans lequel chaque variable est
écrite comme fonction linéaire de ses propres valeurs
retardées et de celles des autres variables. Considérons par
exemple deux variables Y1t et Y2t ayant deux décalages. Chaque variable
est fonction de ses propres valeurs passées mais aussi des valeurs
passées et présentes des autres variables.
3.3.1.2. Les étapes du modèle VAR
Les étapes à suivre pour utiliser un
modèle VAR d'ordre p sont les suivantes :
· · Etude de stationnarité ;
· · La détermination du Lag optimal ;
· · Estimation du VAR ;
· · Le test de la causalité ;
· · Stabilité du VAR ;
· · Fonction de réponse impulsionnelle
;
· · Décomposition de la Variance
L'agriculture et la croissance inclusive en
RDC Madue Wanet Joël
45
Les paramètres du processus VAR ne peuvent être
estimés que sur des séries temporelles stationnaires.
L'estimation du modèle se fait alors
3.3.1.2.1. L`Etude de la stationnarité des
variables
Les séries économiques sont très souvent
des séries non stationnaires. Pour appréhender la
stationnarité d'une série, on applique des tests de racine
unitaire. Il existe de nombreux tests de racine unitaire, nous
présentons ici uniquement le test de Dickey et Fuller visant à
tester l'hypothèse nulle de non stationnarité contre
l'hypothèse alternative de stationnarité.
Depuis Nelson et Plosser (1982), les cas de non
stationnarité sont analysés à partir de deux types de
processus :
? Processus TS (Trend Stationary) qui représente le
processus caractérisé par un non stationnarité de nature
déterministe.
? Processus DS (Difference Stationary), qui représente le
processus dont le non stationnarité est de nature stochastique ou
aléatoire. Il convient de noter que la non stationnarité a des
conséquences fondamentales sur le plan économétrique,
notamment elle peut conduire à estimer des régressions qui ont
l'air statistiquement très correctes entre les variables qui n'ont en
réalité aucun lien entre elles ; il s'agit du
célèbre problème des régressions fallacieuses.
3.3.1.2.2. La détermination du nombre de
décalage optimal
Il faut également s'intéresser au
problème du nombre de retards optimal dans l'estimation du modèle
VAR. Cette dernière nécessite le choix du nombre de retards p.
Pour déterminer le nombre de retards ou de décalage optimal pour
VAR(p), on peut utiliser les critères d'Akaike et de Schwarz.
Une procédure type consiste à estimer tous les
modèles VAR pour des ordres p allant de 0 à un certain ordre h
fixé de façon arbitraire (nombre de retards maximum pour la
taille d'échantillon considéré, ou nombre de retards
maximum compatible avec une théorie ou une intuition
économique).
3.3.1.2.3. Estimation des paramètres du
modèle VAR
L'agriculture et la croissance inclusive en
RDC Madue Wanet Joël
46
sur le modèle réduit. Deux techniques VAR
d'estimation sont possibles après avoir rendu les variables
stationnaires :
? Estimation de chaque équation du modèle par la
méthode des moindres carrés ordinaires ;
? Estimation par la technique du maximum de vraisemblance.
Pour un modèle VAR stationnaire, la
stationnarité de la série va entraîner la convergence et la
normalité asymptotique des estimateurs obtenus par la méthode des
moindres carrés ordinaires, ce qui permet de mener des tests sur les
paramètres du modèle.
3.3.1.2.4. Tests de causalité
La notion de causalité joue un rôle important en
économie dans la mesure où elle permet de mieux comprendre les
relations entre les variables économiques. De ce fait,
théoriquement, la mise en évidence de relations causales entre
les variables économiques fournit des éléments de
réflexion favorables à une meilleure compréhension et
interprétation des phénomènes économiques. Il
existe deux tests de causalité : la causalité au sens de Granger
et la causalité au sens de Sims. Dans notre analyse nous allons tester
seulement la causalité au sens de granger.
*
* *
Causalité au sens de Granger
Granger (1969) a proposé les concepts de
causalité et d'exogénéité. Afin de présenter
cette notion, considérons deux variables
Y1t et Y2t. On dit que y1t cause Y2t au sens de Granger si la
prévision Y2t de fondée sur la connaissance des passés
conjoints de y1t et Y2t est la meilleure que la prévision fondée
sur la seule connaissance du passé de Y2t. Autrement, la variable y1t
est la cause de la variable Y2t, si la prédictibilité de Y2t est
améliorée lorsque l'information relative à y1t est
incorporée dans l'analyse.
L'agriculture et la croissance inclusive en
RDC Madue Wanet Joël
47
? L`industrie demeure un des principaux moteurs de
l'activité économique en termes de valeur ajoutée et
d'emploi. Elle exerce un
3.3.2. EVALUATION DES EFFETS DE L`AGRICULTURE, L`INDUSTRIE
ET DU SERVICE SUR LA CROISSANCE ECONOMIQUE
L`évaluation des effets de chaque secteur sur la
croissance économique se fera en construisant un modèle
intégrant comme variables l`agriculture, l`industrie, le service et le
PIB. Il s'agira à l'aide de la modélisation VAR de
vérifier dans quelle mesure un choc ou une innovation de politique
agricole et/ou l`industrie et/ou le service se répercute sur la
croissance économique et d'estimer l'horizon temporel au bout duquel la
réponse est observée. Les estimations seront faites sur les
données annuelles allant de 1980 à 2010.
3.3.2.1. Choix des variables du modèle
Les effets de la politique agricole, industrielle et
commerciale sur la croissance économique peuvent s'apprécier
à partir de leurs impacts sur la croissance économique. Nous
avons retenu trois variables de secteurs d`activité économique
sur lesquelles sont stimulés les chocs : le secteur agricole, le secteur
industriel et le secteur de commerce (service). Bien que les méthodes
VAR soient souvent considérées comme non théoriques, il y
a de nombreux points qui doivent être nécessairement
précisés, notamment les variables à inclure dans le
modèle ainsi que leur ordre. Cet ordre est significatif aussi bien pour
la décomposition de la variance que pour la fonction des réponses
impulsionnelles.
Le choix de ces variables se fonde sur certaines
considérations théoriques que pratiques ci-après :
? L`agriculture est considéré comme le secteur
clé des activités économiques. De tous les leviers connu
de la croissance économique, le secteur agricole est celui qui a le plus
fort potentiel de réduction de la pauvreté et la meilleure
panacée en termes de réduction du chômage.
L'agriculture et la croissance inclusive en
RDC Madue Wanet Joël
48
effet d'entraînement puissant sur l'ensemble des
activités, en particulier par ses consommations
intermédiaires.
? Le service par la dynamique de commerce a joué et
continue à jouer un rôle majeur dans le développement
économique du pays.
? En économie, toute la richesse d'un pays se retrouve
ramassée dans le sigle « PIB » : c'est l'ensemble des biens et
services produits et commercialisées dans le pays.
? Soit Yt le vecteur constitué des cinq variables
endogènes représentant l'économie congolaise. Comme nous
avons décrit à la section précédente, le
modèle VAR sous forme réduite est spécifié comme
suit :
Yt = A0 + A1Yt-1 + A2Yt-2 +.........+ ApYt-p + åt
Où Yt représente le vecteur des variables
endogènes, Yt-i celui des
variables endogènes décalées et åt
le vecteur des erreurs qui sont normalement distribuées. Le vecteur des
variables endogènes est constitué des cinq variables.
3.3.2.2. Test de stationnarité sur les
variables
Avant de nous plonger dans la modélisation VAR, nous
avons besoin d'étudier la stationnarité des variables que nous
allons utiliser. Nous mettons en place des tests de racine unitaire sur les
variables, afin de vérifier leur stationnarité. Si les variables
ne sont pas stationnaires, c'est-à-dire qu'elles possèdent une
racine unitaire, il sera nécessaire de les intégrer. Parmi les
tests de racine unitaire, nous allons mettre en place le test de Dickey-Fuller
augmenté. Ce test nous permet de tester l'hypothèse H0 : le
processus est intégré au moins d'ordre 1.
Nous allons utiliser, aussi, les trois types de test admis par
la méthode de Dickey-Fuller, qui correspondent à trois
modèles différents : le modèle sans tendance et sans terme
constant ; le modèle sans tendance
L'agriculture et la croissance inclusive en
RDC Madue Wanet Joël
49
et avec terme constant ainsi que le modèle avec
tendance et avec terme constant.
Le test de racine unitaire de Dickey-Fuller dont les
résultats sont consignés dans le tableau ci-dessous nous permet
de confirmer la stationnarité de la série ou de la série
différenciée si la statistique ADF(négative) en valeur
absolue est supérieure aux valeurs critiques de MacKinnon (VCM) en
valeur absolue, ou la non stationnarité dans le cas contraire.
Ce test est effectué à l'aide du logiciel Eviews
7. Le tableau ci-dessous présente les résultats de ce test pour
les quatre variables retenues (pour plus de détails cf. annexes) :
Tableau 5.1. Test de Dickey Fuller Augmenté
Variable
|
ADF
|
VCM au seuil de 5%
|
Ordre
d'intégration
|
Décision
|
AGR
|
-5,95
|
-3,57
|
I(1)
|
Stationnaire
|
IND
|
-7,88
|
-3,61
|
I(2)
|
Stationnaire
|
|
SER
|
-6,92
|
-3,61
|
I(2)
|
Stationnaire
|
PIB
|
-5,22
|
-3,58
|
I(2)
|
Stationnaire
|
Source : estimation de l'auteur avec le logiciel Eviews7
Sur ce tableau, la variable taux agriculture (AGR) est
stationnaire en différence première (ou intégrées
d'ordre 1). Les autres variables, notamment l`industrie (IND), le service (SER)
et le produit intérieur brut (LPIB) sont intégrées d'ordre
2, c'est-à-dire stationnaires en deuxième différence. Ce
qui nous amène à utiliser le modèle VAR(p) car toutes les
variables sont devenues stationnaires.
3.3.2.3. La détermination (Recherche) du Lag
optimal
L'estimation d'un modèle VAR exige le choix explicite
de la longueur de retards dans les équations du modèle. Des choix
alternatifs donneront des séries d'innovations différentes et
probablement provoqueront une différence dans la décomposition
des variances et la fonction des réponses impulsionnelles.
L'agriculture et la croissance inclusive en
RDC Madue Wanet Joël
50
Pour déterminer le nombre de retards p du modèle
VAR, nous allons utiliser les critères d'Akaike et de Schwarz pour des
décalages h allant de 0 à 3. On retient le retard p qui minimise
ces critères.
Tableau 3.2. Nombre de retards optimal suivant les
critères d'information
Lag
|
AIC
|
SC
|
0
|
87,54803
|
87,7464
|
1
|
84,84132
|
85,83318
|
2
|
83,24183
|
85,02717
|
3
|
82,8184
|
85,39723
|
Source : estimation de l'auteur avec le logiciel Eviews 7 AIC =
Akaike Information Criterion SC = Schwarz Criterion
Le tableau 3.2 nous montre que le critère AIC est
minimisé au troisième décalage par contre le
critère de SC est minimisé au deuxième décalage. Ce
qui nous place devant un dilemme mais selon le principe de la parcimonie, on
accepte le modèle qui comprend moins de paramètres
estimés. be plus, économiquement il est plus facile
d'interpréter un VAR dont le décalage est 2 que celui qui a un
décalage plus élevé. Ce qui nous amène à
retenir un processus VAR(2). Nous pouvons maintenant estimer le modèle
var.
Estimation du modèle var(2)
La spécification et la forme réduite de notre
modèle var(2) :
bAGRt = a1 + b1 bAGRt-1 + c1 bAGRt-2 + d1 bbPIBt-1 + e1
bbPIBt-2 + f1 bbINbt-1 + g1 bbINbt-2 + h1 bbSERt-1 + i1 bbSERt-2 + v1
bbPIBt = a2 + b2 bAGRt-1 + c2 bAGRt-2 + d2 bbPIBt-1 + e2
bbPIBt-2 + f2 bbINbt-1 + g2 bbINbt-2 + h2 bbSERt-1 + i2 bbSERt-2 + v2
bbINbt = a3 + b3 bAGRt-1 + c3 bAGRt-2 + d3 bbPIBt-1 + e3
bbPIBt-2 + f3 bbINbt-1 + g3 bbINbt-2 + h3 bbSERt-1 + i3 bbSERt-2 + v3
bbSERt = a4 + b4 bAGRt-1 + c4 bAGRt-2 + d4 bbPIBt-1 + e4
bbPIBt-2 + f4 bbINbt-1 + g4 bbINbt-2 + h4 bbSERt-1 + i4 bbSERt-2 + v4
Où ai, bi, ci, di, ei, fi, gi, hi et ii sont les
paramètres à estimer ; vi sont les termes d`erreur
L'agriculture et la croissance inclusive en
RDC Madue Wanet Joël
51
Il y a quatre spécifications qui sont bien
illustrées dans l`output ci-haut, mais dans le cadre de notre analyse
nous allons plus s`appesantir sur l`équation du PIB et analyser les
impacts de l`agriculture, de l`industrie et du service sur la croissance du
PIB.
DDPIBt = 1142,929 + 2,400237 DDPIBt-1 + 0,060237 DDPIBt-2 -
2,920323
[0,34204] [2,34223] [0,18871] [-2,425] DAGRt-1 + 2,369299
DAGRt-2 - 2,097033 DDINDt-1 + 0,268072 DDINDt-2
[1,81268] [-2,06323] [0,98485] - 2,762054DDSERt-1 -
0,284923DDSERt-2
[-2,78468] [-0,69962]
3.3.2.4. La causalité
L`analyse des relations causales entre les variables
économiques nous fournit des éléments de réflexion
pour une meilleure compréhension des phénomènes
économiques.
Le test de causalité au sens de granger nous indique au
seuil de 5% :
? Toutes choses égales par ailleurs, La croissance
économique cause l`agriculture et l`agriculture aussi cause la
croissance du PIB ou économique, donc ils ont une causalité
bidirectionnelle c`est -à -dire qu`il est préférable de
prédire ou d`étudier la croissance économique (ou
l`agriculture) en connaissant l`évolution de l`agriculture (ou la
croissance économique);
? L`industrie cause l`agriculture et l`agriculture aussi cause
l`industrie ; ? Le service cause l`agriculture et l`agriculture cause le
service ;
L'agriculture et la croissance inclusive en
RDC Madue Wanet Joël
52
? L`industrie cause la croissance économique et la
croissance économique aussi cause l`industrie ;
? Le service cause la croissance du PIB mais la croissance du
PIB ne cause pas le service ;
? Le service cause l`industrie et l`industrie cause le
service.
A travers ces résultats nous allons dégager le
schéma d`interrelation entre nos variables :
Schéma de causalité entre les variables
DDSER
DDPIB
DAGR
DDIND
Source : l'auteur, sur base des estimations
économétriques
L'agriculture et la croissance inclusive en
RDC Madue Wanet Joël
53
3.3.2.5. Stabilité du modèle VAR
Inverse Roots of AR Characteristic Polynomial
1.5 1.0 0.5 0.0
-0.5 -1.0 -1.5
|
|
-1.5 -1.0 -0.5 0.0 0.5 1.0 1.5
Notre modèle est stable puisque tous ces points (les
paramètres estimés) sont à l`intérieur du cercle
c`est-à-dire que les paramètres estimés sont stables, donc
il n`y a aucun problème dans notre estimation. Maintenant nous pouvons
faire des analyses dynamiques.
3.3.2.6. Analyse dynamique ou impact des politiques
agricoles, industrielles et commerciales sur la croissance du PIB
Nous arrivons maintenant au coeur de notre analyse empirique.
Généralement on a recours au processus VAR au plan pratique pour
déterminer les réactions impulsionnelles. La modélisation
VAR et les fonctions des réponses impulsionnelles sont un outil puissant
pour l'analyse et la prévision des politiques économiques. Elles
modélisent par essence les relations dynamiques entre un groupe de
variables choisies pour caractériser un phénomène
économique particulier. Certes, la fonction des réponses
impulsionnelles représente l'effet d'un choc d'une innovation sur les
valeurs courantes et futures des variables du système. Un choc sur une
variable peut affecter directement cette variable, en même temps qu'il se
propage à l'ensemble des autres variables au travers de la structure
dynamique du VAR.
L'agriculture et la croissance inclusive en
RDC Madue Wanet Joël
54
Dans cette section nous allons étudier l`impact de
chaque secteurs sur la croissance économique et voir la réaction
ou la réponse de la croissance économique face aux innovations ou
aux chocs (politiques économiques) sur ces différents secteurs.
Il est particulièrement important de noter que ces différents
graphiques ci-dessous sont fondés sur l'expérience et des
données vérifiables, empiriquement démontrables. On se
réfère ici aux travaux d'une génération
d'économistes dont l'ambition est d'aborder les sciences sociales, les
sciences politiques et l'histoire en faisant recours aux outils
mathématiques pour décrire, comprendre et prévoir les
comportements collectifs.
*
* *
3.3.2.7.1. Réponse de la croissance
économique par rapport à un choc ou une innovation (politique
agricole) de l`agriculture
A l`espace de dix ans, la croissance du PIB varie de
manière négative durant la première année
jusqu`à la cinquième année puis elle variera positivement
à la sixième année, ensuite elle baisse encore entre la
fin de la sixième et la septième année, puis elle varie
positivement entre la septième et la huitième année, enfin
elle varie de manière négative du neuvième jusqu`à
la dixième et devient constante.
*
* *
L'agriculture et la croissance inclusive en
RDC Madue Wanet Joël
55
Graphique 5.1. Réponse de la croissance du PIB suite
à une innovation sur l`agriculture
Response of DDPIB to Cholesky
One S.D. DAGR Innovation
10,000
5,000
0 -5,000 -10,000
-15,000 -20,000
|
|
|
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
|
Source : représentation faîte à l'aide de
logiciel Eviews 7
Il coule de source que le graphique ci-dessus illustre la
grande stagnation de la production agricole en RDC, à vocation
d'autosubsistance, majoritairement familiale et artisanale,
sous-mécanisée, elle consomme beaucoup d'espace, ignorant ou
négligeant la fertilisation des sols et la quasi-inexistence des routes
de desserte agricole. Par conséquent, ces différentes
difficultés n'ont pas permis au secteur de contribuer de manière
efficace à la croissance économique. Actuellement le gouvernement
congolais veut moderniser le secteur agricole avec son programme baptisé
« PNIA » (Programme Nationale
d'Investissement Agricole) via l'installation des différents projets
agro-industriels sur le territoire national. Le premier projet pilote est
installé à BUKANGA LONZO (province de
BANDUNDU), communément appelée parc
agro-industriel de BUKANGALONZO. Un projet
doté de 82 millions USD sur 80 mille hectares, espérons que ces
projets dans le futur peuvent accroitre la contribution du secteur agricole
dans la croissance économique.
L'agriculture et la croissance inclusive en
RDC Madue Wanet Joël
56
3.3.3.2.7.2. Réponse de la croissance
économique par rapport à l`innovation ou au choc (politique
industrielle) de l`industrie
Nous constatons que la réaction de la croissance
économique face à l`industrie : la croissance économique
varie de manière positive de la première à la
troisième année, à partir de la troisième
année jusqu`à la cinquième année elle est
négative et après elle reste stable jusqu`à la fin.
Graphique 5.2. Réponse de la croissance du PIB suite
à un choc sur l`industrie
Response of DDPIB to Cholesky
One S.D. DDIND Innovation
15,000 10,000 5,000
0 -5,000 -10,000
|
|
|
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
|
Source : représentation faîte à l'aide de
logiciel Eviews 7
Il saute aux yeux que le secteur industriel a un impact
très significatif sur la croissance du PIB. Cela est dû aux deux
succès de la privatisation qu'a subit l'industrie cuprifère
congolais à savoir : (i) soit l'augmentation substantielle de la
production. Ainsi la production obtenue en 2013 a atteint des records de
presque #177;1.000.000 de tonnes de cuivre ; (ii) soit l'amélioration de
la qualité du cuivre produit et vendu. En effet, avant les mesures de
privatisation de son secteur minier, la RDC n'exportait que du cuivre brut
blister qu'il fallait envoyer en Belgique pour
L'agriculture et la croissance inclusive en
RDC Madue Wanet Joël
57
être raffiné et transformé. C'était
du Cuivre tirant 99,90%. Aujourd'hui, les compagnies ayant
bénéficié de mesures de privatisation de l'industrie
cuprifère ont introduit de nouvelles technologies qui leur permettent de
produire des cathodes dites grade A à 99,99%. C'est donc du cuivre pur
qui ne peut plus être raffiné avant d'être
vendu.21 Il s'ensuit que la RDC d'aujourd'hui se passe de travaux de
raffinage de son cuivre à Hoboken (Belgique). Elle livre directement sa
production aux utilisateurs, consommateurs finaux. C'est un progrès
qu'il faut saluer.
3.3.3.2.7.3. Réponse de la croissance
économique par rapport aux politiques commerciales
Durant la première année à la
troisième année, la croissance du PIB est négative et
à partir de la troisième année jusqu`à la fin la
croissance du PIB reste stable.
Graphique 5.3. Réponse de la croissance du PIB suite
à un choc sur le commerce
Response of DDPIB to Cholesky
One S.D. DDSER Innovation
8,000 6,000 4,000
2,000 0 -2,000 -4,000
-6,000 -8,000 -10,000
|
|
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
Source : représentation faîte à l'aide de
logiciel Eviews 7
21 Voir Prof. NYEMBO SHABANI, Document Inédit.
L'agriculture et la croissance inclusive en
RDC Madue Wanet Joël
58
Il coule de source que le commerce a un impact très
significatif sur la croissance économique. Suite au privilège
accordé aux relations commerciales Sud-Sud. En effet, la plus grande
partie de la production cuprifère congolaise était vendue en
Occident. Depuis quelques années, la Chine représente 40% de la
consommation mondiale de cuivre. C'est d'ailleurs la croissance rapide de ce
pays qui pousse les prix du cuivre à la hausse. On ne s'étonnera
donc pas que la chine soit aujourd'hui le principal client de la production
cuprifère congolaise. Ce qui a pour conséquence d'accroitre la
part du commerce dans la croissance économique.
3.3.2.7. Analyse des chocs ou des innovations de
l`agriculture, de l`industrie et du commerce par décomposition de la
variance de l'erreur
La décomposition de la variance indique que l`erreur de
prévision de la croissance économique est due à 18% aux
innovations de l`agriculture ou aux politiques agricoles, à 62% à
ses propres innovations, à 13% aux politiques industrielles et à
7% aux politiques commerciales. Un choc sur la croissance du PIB. A beaucoup
d`impact sur elle-même puis sur l`agriculture, sur l`industrie et sur le
commerce.
3.3.2.7.1. Impact de l`agriculture, l`industrie et du
commerce sur la croissance économique par la Décomposition de la
variance de l`erreur
? L`impact de l`agriculture sur la croissance du PIB est de 6%
en moyenne ;
? L`impact de l`industrie sur la croissance est de 32% en
moyenne ;
? L`impact du commerce sur la croissance est de 20% en
moyenne.
* *
*
L'agriculture et la croissance inclusive en
RDC Madue Wanet Joël
59
Vu à travers un éclairage
économétrique et une prise en compte de différent temps,
l`industrie et le commerce, toutes choses égales par ailleurs, ont plus
d`impact sur la croissance économique alors que l`agriculture a moins
d`impact sur la croissance économique. Cette situation est symbolique de
la vulnérabilité de la croissance économique de la RDC,
faute d'interaction entre les trois secteurs de l'économie nationale.
Quand les différents secteurs de l'économie nationale ne
s'emboîtent pas, la solidarité interactive qui aurait dû
souder les différentes branches d'activité économique
devient inopérante. Conséquence immédiate : chaque branche
dispersée sur le territoire national, dans son isolement, devient sec
faute d'apport d'un liquide vivifiant qui lubrifie tout corps
structuré.22 D'où l'impérieuse
nécessité de souder l'agriculture, la manufacture industrielle et
le commerce, car ce mariage obéit à une logique : il
est fécond dans les effets multiplicateurs cumulatifs et il est à
impact visible, susceptible de laisser une signature ineffaçable des
Pouvoirs publics au sein de la population Congolaise, et plus
particulièrement pour la génération à
venir.
D'où l'importance capitale de donner les pistes pour le
développement de l'agriculture en RDC. La science économique
dominante n'enseignent-elle pas que le développement du secteur agricole
est la clé de voûte de l'essor général d'une nation
?
22 Voir à ce propos B. TUMBA MATAMBA :
« la priorité agricole RD Congo/Afrique
» l'Harmattan, Op.Cit.p.177.
L'agriculture et la croissance inclusive en
RDC Madue Wanet Joël
60
CHAPITRE QUATRIEME
PISTES POUR LE DEVELOPPEMENT DE L'AGRICULTURE
L'agriculture et la croissance inclusive en
RDC Madue Wanet Joël
61
Le chapitre qui précède a montré que
l'industrie et le commerce ont plus d'incidence dans la croissance
économique alors que l'agriculture a moins d'incidence. Pour que
l'agriculture joue réellement et efficacement ce rôle de
« take off » de l'économie
nationale, elle doit être performante. De tout temps, il est de coutume
en RDC de proclamer que l'agriculture est la priorité des
priorités sur le chemin qui mène à la croissance
économique. A l'épreuve des faits, ce n'est là qu'une vue
de l'esprit, devenue un simple slogan à force d'être
répétée. L'ossature de ce chapitre s'articule autour de
trois sections d'importance inégale. La première section consacre
ses délibérations vers l'asphyxie des secteurs producteurs des
biens alimentaires, la deuxième section examine en profondeur la
modernisation du secteur agricole et enfin la troisième section aborde
les produits à relancer et l'élevage et la pêche.
4.1. L'ASPHYXIE DES SECTEURS PRODUCTEURS DES BIENS
ALIMENTAIRES
Alors que le bateau économique de la RDC sombrait faute
d'un capitaine expérimenté, le Roi de l'Agro-industrie, Monsieur
William DAMSEAUX, vient de jeter l'éponge et
décider de fermer ses activités agro-industrielles sur l'ensemble
du territoire national. Le Groupe Orgaman a nourri
pendant plusieurs dizaines d'années la population de l'ancienne province
de Léopoldville pour ne parler que d'elle. Il était
propriétaire d'une société de pêcherie industrielle
dans le lac Albert et dans l'Océan Atlantique. Bien avant
l'indépendance, il avait des élevages bovins et dominait le
marché de la volaille qu'il élevait dans la ceinture verte de
Kinshasa.
La chute de ce groupe a été
précédée par la faillite de l'Elakat
au Katanga, du groupe multinationale britannique
UNILEVER qui était implantée dans le
Bandundu où elle produisait industriellement de l'huile de palme, de
J.V.L. dans le Bas-Congo et tant d'autres entreprises
agro-industrielles. Le fait capital est que derrière le
dépôt du bilan de l'Elakat, du groupe Orgaman, d'UNILEVER et de
J.V.L se profile une évidence :
L'agriculture et la croissance inclusive en
RDC Madue Wanet Joël
|
62
|
notre pays n'est plus autosuffisant
alimentairement. Il est devenu
importateur des produits vivriers pourtant à son
accession à l'indépendance (le 30 juin 1960), la RDC
était autosuffisante sur le plan alimentaire, et même exportatrice
nette des produits agricoles.23 On n'est pas indépendant tant
que l'on ne dispose pas de l'indépendance du ventre : La
quasi-totalité des biens alimentaires qu'on trouve dans des Grandes
Surfaces de Kinshasa et de Lubumbashi sont importés et donc
achetés de l'extérieur. Il s'agit entre autres du riz, du sucre,
du fromage, maïs, des pommes de terre, de la farine de blé, de la
viande bovine, des poulets, etc. même les cure-dents, alors que nous
hébergeons la deuxième méga-forêt du monde
après l'Amazonie. Autant dire que la République
Démocratique du Congo dépense pour nourrir la population
l'essentiel de ses maigres devises tirées de la vente de ses ressources
minérales.
Tableau 6 : importations des produits
vivrières (en tonnes), 2005-2010
Produits
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
2009
|
2010
|
Huile végétale
|
-
|
30042,4
|
46378,9
|
15919,4
|
53653,7
|
48482,0
|
Maïs
|
-
|
167,0
|
160,3
|
442,9
|
6348,3
|
-
|
Farine de maïs
|
-
|
1304,1
|
10166,2
|
3666,9
|
23205,0
|
35377,0
|
Farine de
froment
|
34140,0
|
25371,5
|
36529,3
|
28077,6
|
55425,0
|
40747,0
|
Riz
|
262662,0
|
519645,6
|
185532,9
|
111454,8
|
178796,4
|
102743
|
Haricot
|
-
|
3801,2
|
6458,5
|
8517,4
|
11771,5
|
11508,0
|
Petit pois
|
-
|
190,8
|
1876,8
|
-
|
10569,5
|
-
|
sucre
|
-
|
53961,0
|
102015,0
|
96682,0
|
138860,0
|
67045,0
|
Source : SNSA, ministère de l'agriculture/ agriculture en
chiffre
23 Lire pour ce faire STEPHAN SMITH :
negrologie : POURQUOI L'AFRIQUE MEURT, paris, hachette
littérature, 2003, p.p.51-52.
L'agriculture et la croissance inclusive en
RDC Madue Wanet Joël
63
Un chercheur universitaire de Lubumbashi finit par
émettre malgré tout sur la même longueur d'onde que bon
nombre de ses pairs puisqu'il observe que :
« Autre problème à résoudre pour
Lubumbashi : l'absence d'autosuffisance alimentaire. Depuis toujours, la ville
dépend trop largement de l'extérieur pour se nourrir. Le repas
d'un lushois moyen, composé de pâté de farine de maïs
et de poissons chinchards, (...J est dans sa totalité d'origine
étrangère. La Zambie fournit de maïs, la Namibie le
chinchard, l'huile de palme raffinée vient de Malaisie, le sel de
cuisine du Botswana, etc.»24
*
* *
Ce constat nous interpelle, car il montre à quel point
le secteur agricole est à l'agonie. Cependant, nourrir la
population en recourant massivement aux importations revient à financer
la production alimentaire, les travaux des champs, les élevages et les
pêcheries des pays étrangers au détriment des agriculteurs,
éleveurs et pêcheurs autochtones. Ce faisant, la RDC
se suicide pour avoir oublié que la dépendance alimentaire est la
plus contraignante de toutes. bu reste, recourir massivement aux
vivres importés pour approvisionner le marché national alors que
ces vivres peuvent être produits dans le pays, c'est programmer la mort
inexorable de l'agriculture et des agriculteurs ainsi que du secteur
agro-industriel local. Il n'existe pas de pays
développés et même des nations en transition qui
dépendent de l'extérieur pour la consommation de leurs biens
alimentaires de base. La première indépendance d'un pays est de
trouver l'essentiel de ses biens alimentaires à l'intérieur des
frontières nationales sans recourir massivement aux importations.
24 J. MULOWAYI KATSHIMWENA : « Lubumbashi, cent
ans d'histoire » ouvrage collectif paru en 2013 aux
éditions le harmattan.
L'agriculture et la croissance inclusive en
RDC Madue Wanet Joël
64
L'agriculture et la croissance inclusive en
RDC Madue Wanet Joël
65
production agricole de la RDC
12%8%
81%
8%
2011
CEREALES
RACINES ET TUBERCULES LEGUMINEUSES OLEAGINEUX FRUITS
Tableau 7 : toute la production agricole de la RDC
(2011) en tonnes
CEREALES 1519639 8%
Maïs
|
1156106
|
|
Riz Paddy
|
318748
|
|
Millet/Sorgho
|
44782
|
|
RACINES ET TUBERCULES
|
15462724
|
81%
|
Manioc
|
15025515
|
|
Patate Douce
|
250607
|
|
Igname
|
91334
|
|
Pomme de terre
|
95268
|
|
LEGUMINEUSES
|
198089
|
1%
|
Haricot
|
116250
|
|
Niebe
|
63660
|
|
Petit Bois
|
1380
|
|
Pois Cajan
|
5957
|
|
Voandzou
|
10842
|
|
OLEAGINEUX
|
412879
|
2%
|
Arachide
|
393901
|
|
Soja
|
18978
|
|
FRUITS
|
1535268
|
8%
|
Banane Douce
|
316983
|
|
Banane Plantin
|
492151
|
|
Banane a bière
|
726134
|
|
AGREGATS
|
19128596
|
100%
|
Source : SNSA, Ministère de l'agriculture/ agriculture en
chiffre.
Il saute aux yeux que ce tableau illustre qu'il y a une forte
domination du manioc (racines et tubercules : 81% du total de la production
agricole), signe de caractère marqué d'une agriculture
dédiée à l'autosubsistance alimentaire. Et la place du
manioc dans le menu des congolais mérite une attention
particulière. Cependant, malgré ce tonnage important vous ne
trouvez pas une seule minoterie qui moud le manioc dans tout le Congo, pour
produire la farine de manioc pourtant manipulé quotidiennement par des
millions de ménagères et aucune infrastructure de stockage
appropriée n'y a été construite pour le manioc. Par
ailleurs, la faiblesse des autres postes de production (19)%, explique la
présence massive d'aliments importés (céréales,
fruits, légumes, etc.) dans les rayons des surfaces commerciales des
grandes villes du pays. Ce qui veut simplement dire que le congolais ne se
nourrit pas de l'agriculture du Congo Démocratique, il dépense
beaucoup plus pour des produits vivriers importés, mais que la RDC peut
tout aussi bien produire en bonne qualité.
4.2. MODERNISATION DU SECTEUR AGRICOLE
L'un des grands thèmes de l'histoire et de la
théorie économiques est que le meilleur indicateur du potentiel
de croissance et de développement d'une nation est l'instauration d'un
secteur agricole performant. C'est- à -dire qu'une économie
nationale est sur la voie d'une
L'agriculture et la croissance inclusive en
RDC Madue Wanet Joël
66
25Voir HEILBRONER l. Robert. Le Grand
Essor. La lutte pour le développement économique,
op.p.29-33.
croissance durable lorsqu'elle devient capable de produire
suffisamment des denrées alimentaires pour assurer les besoins de la
population de plus en plus denses tout en réservant d'abondants surplus
nécessaires aux centres et agglomérations urbains, dynamiques
foyers de développement.
C'est là répondre aux sirènes des
exemples tirés des expériences réalisées dans une
partie du monde qui a sa propre dimension historique et culturelle. Ces
sirènes ont amené la science économique dominante - donc
officielle - à imposer es cathedra un postulat :
« [...J la modernisation de l'agriculture est
le levier de la croissance et du développement pour n'importe quelle
nation ».
Dans cette condition, la sécurité alimentaire,
l'autosuffisance alimentaire devient la seule et unique clé qui ouvre la
porte de la croissance cumulative, durable et auto entretenue.25De
là à se persuader que les décideurs politiques de
n'importe quel pays à la traîne, pour développer leur
nation, n'ont qu'une seule voie, une seule solution : faire de
l'agriculture la priorité des priorités. Selon
cette vision des choses, seule la modernisation de l'agriculture est capable de
faire à l'économie nationale un saut qualitatif porteur d'avenir
puisque générateur d'un impact en termes de création des
valeurs, d'emplois et ce dans le reste de tous les secteurs de
l'économie du pays. Cette vision explique la nième
décision des Chefs d'Etat Africains lors du Sommet de l'Union Africaine
(UA), tenu à Malabo (Guinée Equatoriale) en juin 2013. A cette
conférence, les dirigeants africains ont réaffirmé, une
fois de plus, que l'agriculture était au centre de leurs
préoccupations et de s'engager illico à allouer à cette
dernière 10% de leur budget annuel.
Cependant, cela fait aujourd'hui presque plus d'un
demi-siècle (50 ans) que les gouvernements congolais qui ont
succéder à la tête du pouvoir ne cessent de proclamer
« l'agriculture priorité des priorités » et de
s'engager à augmenter la part du secteur agricole dans leur budget
au-delà
L'agriculture et la croissance inclusive en
RDC Madue Wanet Joël
67
de 10%. Mais, le problème se pose lorsque l'on veut
savoir Pourquoi ce programme se limite toujours à un simple slogan ? En
d'autre terme, très rare sont les gouvernements congolais qui ont
respecté leur engagement.
Ce n'est pas la mauvaise foi, ce n'est là que le
résultat d'un diagnostic qui ignore les réalités locales.
Or, lorsque le diagnostic posé est erroné, le remède
prescrit est inopérant et le malade ne sera jamais guéri, car
toute prise de conscience n'est porteuse d'avenir que si elle saisit la nature
et la profondeur de la maladie qui rongent la santé du patient. Tout
simplement parce l'Etat congolais aime toujours mettre la charrue devant les
boeufs26, S'il est vrai que l'agriculture demeure la première
source d'emplois en RDC et le meilleur remède dans la réduction
de la pauvreté. Il est aussi vrai qu'elle ne peut opérer
qu'à la condition de disposer d'énormes ressources
financières, de bénéficier d'un bon environnement
macroéconomique, assis sur des reformes structurelles visant la gestion
des finances publiques et la bonne gouvernance, sans oublier les
préalables en amont à surmonter avant de réussir le
programme qui fait de l'agriculture priorité des priorités.
4.2.1. LES PREALABLES EN AMONT
4.2.1.1. Les changements des mentalités, des
habitudes culturelles
Aucun programme agricole ne peut porter des fruits aussi
longtemps que certaines mentalités n'ont pas changés. A titre
d'exemple, dans notre pays l'agriculture n'est pas encore
considérée comme un métier, encore moins un métier
noble. Dans la culture bantoue l'agriculture est destinée à ceux
qui n'ont pas eu la chance de réussir leur scolarité. Combien de
fois on n'a pas entendu un père de famille dire à son enfant que
s'il n'aime pas l'école, il sera renvoyé au village pour cultiver
les champs. Ainsi, l'agriculture n'est pas considérée comme un
métier noble alors que le démarrage économique de la
République Démocratique du Congo dépend dans une grande
mesure de la capacité de ses paysans de cultiver des
26Mettre la charrue devant les boeufs
c.à.d. commencer par où l'on devrait finir.
L'agriculture et la croissance inclusive en
RDC Madue Wanet Joël
68
produits vivriers et de leur capacité de gagner
suffisamment d'argent pour créer un marché à la production
manufacturière.
De la même manière qu'à l'époque
coloniale, le service militaire était l'apanage des
indisciplinés, aujourd'hui, quand on veut humilier et punir un
récalcitrants ou un prisonnier politique, on le relègue dans son
village d'origine, équipé de houes et de semences, pour qu'il
retourne travailler la terre. Derrière de telles initiatives se profile
une réalité : la terre n'est pas perçue comme
un facteur économique, un capital à fructifier, à l'instar
de n'importe quel business. Bien au contraire, le travail de la
terre souffre d'un préjugé social défavorable, qui le
considère comme une corvée réservée aux classes
inferieurs. Ce qui explique le nombre très réduit des
écoles rurales où l'on forme des cultivateurs.
4.2.1.2. L'existence des institutions de crédit
agricole
Il est tentant d'assurer que l'agriculture est le secteur
clé des activités économiques, Elle s'impose comme la
priorité des priorités. Mais, n'est-il pas important de
créer des institutions de crédit en milieu rural en faveur des
petits paysans ?
Le crédit agricole devient indispensable dès que
l'agriculteur dépasse le seuil de l'agriculture dédiée
à l'autosubsistance alimentaire et s'engage dans un processus de la
production pour le marché. Depuis des années le gouvernement
congolais proclament l'agriculture priorité des priorités. Mais
sur le terrain, tout le programme se réduit au niveau de slogan. Ce
n'est certainement pas de mauvaise foi : les moyens financiers manquent et sans
eux l'agriculture ne peut pas jouer le rôle de locomotive de l'ensemble
des secteurs d'activité. Le manque de crédit constitue pour la
plupart de temps l'un des principaux obstacles à la croissance de la
production agricole dans les pays en développement. L'une des voies
indiquées pour accroitre cette production est de s'inspirer de
l'expérience réussie du professeur
YUNUS, en instaurant un système de micro
finance agricole au profit de ces petits exploitants qui peuvent s'organiser
en
L'agriculture et la croissance inclusive en
RDC Madue Wanet Joël
69
coopérative ou tout autre mode
d'association.27 Il est donc nécessaire aux pouvoirs publics
d'inscrire dans leur politique agricole les priorités de crédit
rural en faveur des personnes physiques.
4.2.1.3. Les réseaux routiers, ferroviaires et
fluviales, infrastructure de stockage
Avant de réussir le programme qui fait de l'agriculture
priorité des priorités, il y a une autre priorité en
amont. C'est l'existence des réseaux routiers, ferroviaires et fluviaux
de qualité susceptible de désenclaver durablement
l'intérieur du pays et relier ainsi les zones de production aux centres
de consommation (généralement les zones urbaines). Ainsi que,
l'existence des infrastructures de stockage tel que les silos
pour le stockage des graines (maïs, riz, sorgho, haricot,
blé), les citernes conviennent bien pour le
stockage des huiles, tandis que les greniers ou les
hangars et dépôts
peuvent être utilisés pour les arachides en gousse,
le café en baies sèches ou décortiqué. La non
évacuation des biens alimentaires produits et l'inexistence des
infrastructures de stockage décourage les paysans et les pousse à
ne plus cultiver les cultures. Ce qui pose le problème des secteurs
prioritaires dans l'ensemble des pays comme le nôtre. Par ailleurs, il
est important de mettre un accent tout particulier sur l'aménagement de
l'espace vital dans des zones des cultures : habitats salubres, routes
praticables en toute saison, l'eau potable, dispensaires, écoles et
énergie électrique. Ce sont là des facteurs susceptibles
de favoriser l'installation définitive des paysans dans les milieux
ruraux.
4.2.1.4. Les instituts de recherche agronomique
Oui, pour lancer la roue du développement, il est
impérieux de faire de l'agriculture priorité des
priorités. Mais peut-on donner vie à l'agriculture, à une
agriculture porteuse d'avenir sans qu'en amont existent des centres de
Recherche agronomique qui fixent les semences,
27 YUNUS, vers un monde sans pauvreté,
l'autobiographie du « banquier des pauvres » cité par Vital
KAMERHE : « LES FONDEMENTS DE LA POLITIQUE
TRANSATLANTIQUE »Op.cit. p.p.135
L'agriculture et la croissance inclusive en
RDC Madue Wanet Joël
70
améliorent les boutures, inventent de nouvelles
espèces végétales, proposent les meilleurs engins
aratoires ?
L'agriculture congolaise est donc centrée sur la
production de vivres et principalement les tubercules, dont le manioc, produit
pondéreux et de faible valeur. Depuis des décennies, les cultures
des denrées alimentaires n'ont pas varié et leur nombre n'a pas
varié. Il se limite à moins de 10 spéculations, dont le
maïs, le manioc, le riz, le haricot, l'huile de palme etc. Mais ce qui est
vrai, c'est que le Congo, l'on a guère jusqu'ici tenté de varier
les cultures traditionnelles alors qu'il existe de nombreuses espèces de
plantes dont nous ignorons les propriétés. La recherche
agronomique peut avoir le pouvoir d'industrialiser certaines cultures et leurs
donner les utilisations que l'on ne soupçonne pas, car la
révolution dans l'agro-industrie passe impérativement par une
modification de la filière agricole traditionnelle : « du champ
à l'assiette » doit se muer en « du champ à l'usine, et
l'usine au marché ». L'introduction de la notion
d'usinage est une cassure qui enterre la notion d'autosubsistance et fait
disparaitre l'assiette comme destination privilégiée des produits
agricoles. Ce produit emprunte désormais le chemin de l'usine, et au
sortir de la fabrique, il sera happé par le marché.
Prenons le cas du Kasaï Oriental. Les Baluba cultivent une
plante appelée « mudibu » dont ils
consomment les feuilles comme légumes, la chair du fruit ressemble
à celle du melon, et son enveloppe sert de calebasse. Cependant, faute
d'un institut de recherche, cette plante continue de pousser à
l'état sauvage et donc risque de disparaître.
Il en est de même d'une boisson «
indigène » appelée «
munkoyo » consommée au Kasaï
Oriental et dans le Haut- Katanga. L'arbuste dont elle est extraite à la
propriété d'hydrolyser extrêmement rapidement un empois
d'amidon en sucre fermentescible. Mais par défaut d'un institut de
recherche agricole, cette bière très répandue et
appréciée par la population n'est pas industrialisée.
L'arbre dont la racine sert à fabriquer le « munkoyo
» pousse lui aussi à l'état sauvage et est
appelé à disparaître
L'agriculture et la croissance inclusive en
RDC Madue Wanet Joël
71
puisqu'il n'attire pas l'attention des scientifiques. Et
pourtant, grâce à l'un de ses instituts de recherche scientifique,
la Zambie a industrialisé la bière dit « kibuku
», faite à partir des déchets de la farine de
maïs. On remarquera que cette bière est produite dans des usines,
mise en bouteille, vendue dans les grandes surfaces et cantines ainsi que dans
les restaurants et hôtel où elle peut être servie comme
boisson sous pression.
*
* *
Tout compte fait, parmi les éléments qui font le
plus défaut en RDC, on citera en premier lieu les Instituts de
recherches agronomiques chargés de mettre au point des techniques
adaptées aux produits agricoles du terroir. Il en existe un en
Côte d'Ivoire, l'I.T.I.P.A.T Ses recherches ont abouti à lancer un
produit révolutionnaire : une poudre très bon marché
fabriqué à partir d'igname ou de la banane plantain, poudre qui,
par adjonctions d'eau, se transforme instantanément en une sorte de
purée semblable à le purée de pommes de terre.
Mais, pour la RDC il reste tant d'autres matériaux
à exploiter. Ainsi, les bananes peuvent servir à la fabrication
de sirops, de sodas aromatisés, de farine pour les enfants, de
crème de fruits, de vin blanc, et de fourrage pour le bétail.
L'ananas peut donner des résultats analogues : jus, sirops, tranches
séchées, parfums pour la confiserie. Les avocats, à partir
des écarts de triage, peuvent fournir de l'huile destinée aux
industries de parfumerie.28 En tout état de cause, le
succès de tout programme agricole dépend entre autres de la
qualité des instituts de recherche agronomique, situés en amont
de l'activité, travaux des champs.
4.2.1.5. La nécessité de la
mécanisation et des fertilisants
L'introduction progressive de la mécanisation telle que
les tracteurs, outils divers, moteurs et pompes, matériel
d'irrigation,
28Voir Désiré
GAIGNEAUX : « AGRICULTURE PREMIER IMPERATIF DU
EVELOPPEMENT »p.p.141 Editions Universitaires, 115, Rue du
Cherche-Midi, Paris 6.
L'agriculture et la croissance inclusive en
RDC Madue Wanet Joël
72
tuyauteries, dans les travaux des champs est une des
conditions nécessaires pour l'augmentation substantielle de la
production des vivres. Ce qui aura pour conséquence la diminution
sensible des congolais qui souffrent de la faim, de la malnutrition. La
préoccupation majeure de l'économie nationale est entre autres
l'accroissement des disponibilités agricoles. Pour atteindre cet
objectif, il est impérieux de transformer rapidement les méthodes
d'agriculture, aboutir à une élévation de la
productivité. La mécanisation est un des moyens le plus efficace
pour réussir l'augmentation sensible du rendement des cultures
vivrières. Pour la RDC, le tracteur occupe le premier rang dans
l'ensemble des équipements mécaniques agricoles. A l'heure
actuelle, le paysan congolais armé de sa houe et de sa hache peut mettre
plus d'un moins pour défricher un champ d'à peine 2 hectares. Le
tracteur mettra à peine un seul jour pour défricher un champ
d'une superficie de 10 hectares.29
Il y a là un progrès à la base de deux
résultats positifs. Le premier est l'allègement très
sensible de la pénibilité des travaux des champs. Le
deuxième résultat est l'éventuel enrichissement financier
de l'agriculteur qui, au lieu de se contenter de cultiver un champ d'une
superficie d'à peine la moitié d'un hectare de superficie, sera
encouragé, toutes proportions gardées, d'étendre son champ
même au-delà de 5 hectares, voire plus. Il y a cependant un
problème, celui du coût d'un tracteur. Le paysan ne dispose pas de
moyens financiers pour l'acquérir, même s'il fait partie d'un
grand nombre d'agriculteurs regroupés dans une coopérative
agricole. Ce qui d'ailleurs ne répond pas à la mentalité
bantou. D'où la nécessité de mettre en oeuvre une
politique agricole efficace par l'achat des tracteurs. On répartit les
milieux ruraux en districts agricoles spécialisés. Selon les
spéculations et on relie entre eux ces différents districts par
des routes de desserte agricole, par des moyens de transport réguliers
et logistique. Ceci pour rendre facile l'utilisation des tracteurs. Ces
derniers resteront la propriété de l'Etat. Ils auront pour
29 Voir plus haut Désiré GAIGNEAUX Op.cit.
p.p.65.
L'agriculture et la croissance inclusive en
RDC Madue Wanet Joël
73
tâche les défrichements des lopins de terre des
paysans et ce gratuitement. Mais lors d'opérations de récoltes et
de ventes de celles-ci, l'Etat aura droit de récupérer un petit
pourcentage sur le résultat obtenu en produits ou en monnaie afin
d'assurer l'entretien des équipements.
Cependant, pour la transformation et la modernisation de
l'agriculture paysanne, le tracteur seul ne suffit pas. Il faut qu'il soit
accompagné de l'utilisation des engrais et des pesticides. Ces derniers
sont la clé de l'accroissement de la productivité, facteur
capable d'assurer des surplus et d'aider les agriculteurs de pratiquer une
politique d'épargne. A la date d'aujourd'hui, dans les milieux ruraux,
une superficie cultivée produit par hectare à peine 500 à
600 kg. En épandant des engrais sur le même champ, on obtient
facilement 5 à 7 tonnes par hectare. Dans les environs de Kinshasa une
plantation de 10.000 hectares de maïs. Avec le recours d'engrais, on
espère obtenir 10 tonnes de maïs par hectare.
Néanmoins, avec la volonté et l'ambition de
l'Etat, on peut se passer en partie des engrais chimiques qui coûtent
cher et utiliser en leur lieu et place des ressources locales (les engrais
organiques) : le « guano ». Toutes les
grottes congolaises en renferment, plus spécialement dans le Bas-Congo
et la Province Orientale. Le guano - excréments humains, a servi de
fertilisant pendant des décennies et a contribué à la
richesse de la Chine en faisant rebondir la productivité de la
production vivrière de ce dernier.
4.3. LES PRODUITS A PROMOUVOIR et/ou A RELANCER 4.3.1.
Cultures vivrières
4.3.1.1. Le blé
Jadis l'aliment de base très prisé par les
habitants de Kinshasa, la capitale, était la chikwangue fabriquée
à base du manioc. Depuis plus de deux décennies cette
dernière a été détrônée par le pain
à base de farine de froment et donc du blé importé.
Aujourd'hui la quasi-totalité de blé utilisé en RDC est
importé. Ce qui occasionne une forte sortie des devises
L'agriculture et la croissance inclusive en
RDC Madue Wanet Joël
74
30 Lire pour ce faire SHIVA VANDANA : le terrorisme
alimentaire. Comment les multinationales affament les tiers-monde, paris,
fayard, 2001, p.11.
du pays. Or la RDC dans toute son étendue à des
zones où le sol et le climat sont propices à la culture du
blé.
Si on y investit des moyens considérables, le Congo
peut non seulement être autosuffisant mais devenir exportateur nette du
blé sur ce vaste marché que constitue-le reste du monde. Car
n'oublions pas que tous les pays de la planète consomment le pain. Dans
le Nord-Kivu, plus spécialement à Masereka, dans le cadre de la
loi des Fonds des Conventions de Développement, la population rurale
avait cultivé pendant plus de 10 ans du blé. Le pain que les
habitants du Nord-Kivu consommaient alors était manufacturé
à partir du blé local. Avec la fin de la Deuxième
République, la Midema s'est retirée du partenariat, le blé
importé lui rapportant beaucoup de profits.
Or, il n'est un secret pour personne que le blé
importé est fortement subventionné. Appliquée à la
RDC, cette pratique tue l'agriculture et les agriculteurs congolais.
Chaque fois que l'on consomme un pain au sein de notre territoire
national, nous finançons l'agriculture et les paysans étrangers
tout en tuant nos compatriotes installés dans les communautés
villageoises. Les aliments représentent notre besoin le
plus fondamental : ils sont la matière même de la
vie.30 A ce propos, une attention toute particulière doit
être attirée par les richesses agricoles potentielles des
districts de Banza-Ngungu et Kimpesé. Leur sol et leur climat sont
connus pour être propices à la culture du blé. La RDC doit
mettre fin aux importations de blé, Elles saignent nos finances.
4.3.1.2. Le Riz
Bien avant l'indépendance, la République
Démocratique du Congo était autosuffisante en riz. Nous avions 3
grandes zones de production : Bumba, Lodja et Kasongo. Toute la province de
Léopoldville était approvisionnée par Bumba, le Katanga
dépendant du riz produit à Kasongo (Maniema). Lodja était
un grand producteur du riz et approvisionnait le
L'agriculture et la croissance inclusive en
RDC Madue Wanet Joël
75
grand Kasaï. Lubutu nourrissait en riz la Province
Orientale. Le riz vendu aujourd'hui dans les grandes- surfaces est
importé dans sa totalité, ce pour cela la RDC se suicide parce
qu'elle dépend, pour presque tout, du reste du monde. Le riz est la
culture par excellence en Afrique. L'importance stratégique du riz a
été démontrée en 2008, lors des émeutes de
la faim qui ont suivi la hausse des prix du riz à Haïti, un certain
samedi quand un policier nigérian de l'ONU a été
tué par balles à Port-au-Prince, après la destitution du
premier ministre, et en dépit de l'annonce par le président
René Préval d'une baisse du prix du riz pour apaiser la
colère de la population.31 Voilà une
spéculation à promouvoir étant donné son importance
nutritive, Nous avons des sols propices à la rizicole.
4.3.1.3. Le Maïs
Le maïs est la principale céréale produite
en RDC, avec un niveau de production quatre fois plus important que le riz. Sa
culture est très répandue en RDC, mais particulièrement au
Katanga, dans les deux Kasaï, le Bandundu et dans le nord de
l'Équateur. C'est le seul produit agricole dont la production semble
avoir (faiblement) augmenté depuis les années 90 (de 1 million de
tonnes en 1990 à 1,2 million en 2002).32 L'utilisation du
maïs est très varié Seul ou mélangé à
la farine du manioc, le maïs intervient dans le repas quotidien des
habitants de la plupart des régions du pays : sous forme d'épis
(frais) bouillis ou grillés, sous forme de bouillie surtout pour les
enfants, de semoule ou de pâte. Dans les grandes villes, la farine de
maïs est mélangée à la farine de manioc pour former
le Foufou. Les autres utilisations du mais incluent : (i) la fabrication de
bière artisanale appelé Lotoko ; (ii)
l'utilisation par les sociétés brassicoles et (iii) la
fabrication d'aliments de bétail (dans les villes de Kinshasa, Goma et
Lubumbashi), spécialement pour la volaille et le porc).
31 Voir Bob TUMBA MATAMBA Op.cit p.41
32 Voir J.P. Chausse, Thomas KEMBOLA, R. NGONDE :
«L'agriculture : pierre angulaire de
l'économie congolaise » Op.cit. p.4..
L'agriculture et la croissance inclusive en
RDC Madue Wanet Joël
76
La production d'amidon et dérivés (sirops,
dextrose, dextrine, polyols) issus du maïs et utilisés dans
d'autres pays dans l'agro-alimentaire, la papeterie et d'autres applications
industrielles, telles que l'éthanol, ne se trouvent pas encore en RDC et
leur émergence ne se fera que dans le long-terme. Les conditions agro-
climatiques de la RDC sont toutefois favorables à la production de
maïs et permettent au Congo non seulement de s'auto-suffire
(éliminant les importations en particulier de la Zambie), mais encore de
se positionner après réhabilitation des infrastructures de
transport et avec un accès satisfaisant aux semences de qualité
et aux intrants comme le grenier à céréales de la
sous-région.
4.3.1.4. Le Manioc
Le manioc occupe une place centrale dans la production
agricole de la RDC (il représente en effet environ 75% en poids du
volume total des produits vivriers). Il est cultivé et consommé
à travers toutes les provinces du pays, à des degrés
divers, particulièrement dans le Nord-Ouest du pays (Bas-Congo,
Bandundu, Équateur, Kasaï et Orientale). Les produits les plus
consommés par les ménages sont le pondu (feuilles de manioc), la
Chikwangue (pate issue de la transformation par voie humide de racines de
manioc), le fou-fou (farine fermenté) et les racines crues. Les produits
industriels les plus importants en RDC, essentiellement présents
à Kinshasa et dans les grands centres urbains, sont (i) la farine
non-fermentée, utilisée par les boulangeries/pâtisseries en
substitution à la farine de froment pour fabrication de pain, biscuit,
gâteau, beignet et autres produits snacks et (ii) on peut étendre
son utilisation à la fabrication de l'amidon, du combustible.
Malgré sa large popularité sur le pays, il est
regrettable de remarqué une faible transformation industrielle du
manioc, limitée par ailleurs à de petites unités
artisanales. La non intégration industrielle du principal
produit agricole congolais, est indicateur majeur de l'extraversion de la
structure économique du pays, la première cause de son
sous-développement. Les autres cultures vivrières
importantes
L'agriculture et la croissance inclusive en
RDC Madue Wanet Joël
77
sont l'arachide, le haricot, pomme de terre et la banane
Plantin. Elles ont tous connus des régressions remarquables de
production, et seuls quatre produits phares affichent encore un niveau moyen de
statistiques de réalisation : le manioc, le sucre de canne, l'huile de
palme et le maïs. Ci-après leur classement par ordre
décroissant des quantités produites annuellement :
Item
|
value
|
Unit
|
Manioc
|
16.000.000
|
Tonnes
|
Sucre de canne
|
1.950.000
|
Tonnes
|
Huile, noix de palme
|
1.250.000
|
Tonnes
|
maïs
|
1.200.000
|
Tonnes
|
Source : FAOSTAT 2012.
*
* *
4.3.2. Cultures Commerciales
Les cultures commerciales sont notamment le palmier à
huile, hévéa, café, cacao, thé, coton, elles
représentaient une source importante de production des ressources en
devises pour la RDC jusqu'à la fin des années 60. Elles
étaient produites essentiellement dans le nord du pays (Bas-Congo,
Équateur, Province orientale, Kivu) à l'exception du coton, qui
était aussi produit dans le Kasaï et le Katanga. La crise agricole
en RDC est principalement celles des cultures d'exportation, celles-ci avaient
fortement crû à l'époque coloniale du fait des prix
favorables, des structures d'encadrement (des fermiers et des petits
producteurs), de l'existence des liaisons en amont (engrais, semences,
techniques) et en aval (commercialisation, transports, stockage,
sécurité de débouchés, etc...).33
Aujourd'hui, la plupart des cultures industrielles/ d'exportation ont connu une
stagnation et leur exportation ont totalement disparue. Mais, la
33 Voir à ce sujet l'ouvrage de PHILIPPE HUGON
: « ECONOMIE DE L'AFRIQUE », p.34. 4è Editions,
paris, 2003.
34 Idem pp.36.
L'agriculture et la croissance inclusive en
RDC Madue Wanet Joël
|
78
|
République Démocratique du Congo exporte encore du
café (robusta et arabica), du cacao, huile palmiste, caoutchouc mais en
quantités dérisoire.
Tableau 8 : Exportation des produits agricoles (en tonnes),
2005-2010
Produits
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
2009
|
2010
|
Café robusta
|
4309
|
3666
|
8070
|
10358
|
4506
|
3836
|
Café arabica
|
3883
|
4489
|
4563
|
4693
|
4564
|
5771
|
Cacao
|
1289
|
950
|
950
|
1685
|
608
|
691
|
Huile palmiste
|
111
|
128
|
253
|
128
|
-
|
-
|
Caoutchouc
|
5578
|
3269
|
6678
|
6472
|
6472
|
-
|
Bois grumes
|
117844
|
120505
|
213308
|
140711
|
107415
|
203528
|
Source : SNSA/ agriculture en
chiffre.
Il coule de source que le bois grumes bat le record en termes
d'exportation en témoignent l'évolution des chiffres, signe le
caractère marqué de déboisement à outrance.
L'évolution à long terme de la balance commerciale agricole de la
RDC depuis l'indépendance à subi un effet de cisaille : les
exportations agricoles ne représentent actuellement qu'environ 10% de la
production intérieure brut (PIB) contre 40% en 1960, par contre les
importations, essentiellement de denrées alimentaires, ont connue
augmentation rapide et régulière pour approvisionner le
marché local. L'agriculture est la principale source du surplus, mais
davantage par le jeu des différentiels de prix entre producteurs et prix
d'exportation que par des progrès de productivité accroissant les
volumes. A l'heure actuelle, la faible productivité de l'agriculture se
répercute sur l'ensemble de l'économie.34La
conséquence de cet état des choses est la rigidité et le
goulot d'étranglement que caractérise l'économie
congolaise. la plus part des cultures
commerciales sont sinistrées et leurs exportations ont rendu l'âme
dès les années 70 en raison d'abord de la politique de
zaïrianisation qui a fortement amoindri les capacités techniques et
managériales du secteur, puis des différents conflits qui ont
affecté les principales zones de production (pillages de 1991-93,
guerres 1996-2001).
L'agriculture et la croissance inclusive en
RDC Madue Wanet Joël
79
Tout bien considéré, pour
réussir une agriculture intensive en RDC, il faudra, faire doter le pays
d'un arsenal des infrastructures stratégiques, les voies
d'évacuations des produits vers les points de consommation, une
amélioration des rendements à l'hectare, via la
mécanisation de la production, par le recours à la fertilisation
des sols même si la terre congolaise est propice à l'agriculture,
ce à quoi il faut ajouter le développement de la recherche tant
dans le domaine de l'agriculture que dans celui de
l'agro-industrie.
4.4. L'ELEVAGE
Lorsqu'il nous arrive de faire du shopping pour consommer de
la viande fraîche dans des grandes surfaces commerciales,
éparpillées dans la ville de Kinshasa, une attention
particulière est attirée sur l'absence quasi totale des viandes
fraîches locales. C'est dire que notre agriculture ne fournit pas
l'essentiel à la population citadine. Mais que la RDC peut tout aussi
bien produire en bonne qualité. Car il dispose d'atouts
considérables pour le développement des élevages : bovins,
porcins, ovins, capriciens et avicoles. Elle est capable de s'auto-suffire en
viande et d'en réserver un surplus pour l'exportation. Les vastes
étendues de savanes boisées et d'herbages aujourd'hui
inexploitées, près de 90 millions d'hectares de pâturage,
soit un plus du tiers de la superficie totale du pays, qui pourraient
accueillir quelque 40 millions de unités gros bovins et fournir
près de 1,5 millions de tonnes de viande par année, même en
élevage extensif, soit 23 kg/ habitant.
La production animale : cheptels totaux en RD Congo
espèces
|
têtes
|
BOVINS
|
748.348
|
OVINS
|
904.984
|
CAPRINS
|
4.058.237
|
PORCINS
|
981.154
|
VOLAILLES
|
20.127.655
|
Source : SNSA 2011
L'agriculture et la croissance inclusive en
RDC Madue Wanet Joël
80
La production de viande a été fortement
chutée par les évènements sociopolitiques qui ont
bouleversé le pays, notamment les évènements de la fin des
années 1990 et du début des années 2000. En outre, selon
les enquêtes budget consommation, la consommation annuelle de la viande
à Kinshasa (3,3 kg/habitant) a diminué de 50% depuis 1975, tandis
que celle de poisson (frais et conservé, notamment le mpiodi) s'est
maintenue à 10-11 kg/habitant.35 Les principales contraintes
au développement de l'élevage en RDC : manque d'encadrement des
coopératives d'éleveurs, pénurie d'obtention d'aliments
pour le bétail, absence de vaccinations et de services
vétérinaires, absence de la recherche scientifique dans le
domaine de l'élevage et la production animale fait défaut de
races améliorées pour la reproduction de toutes les
espèces animales et infrastructures en ruines. Les conflits fonciers
constituent également de sérieux obstacles. En tout état
de cause, la terre est là, les espaces sont là, moindre
encouragement au niveau des gouvernants permettra à la RDC de
réduire sa dépendance vis-à-vis de l'extérieur en
ce qui concerne les denrées alimentaires.
4.5. LA PECHE
En matière de pêcherie, la RDC est riche en cours
d'eau. Le réseau formé par le fleuve Congo et ses affluents ne
constitue pas la seule source halieutique du pays. Il faudra compléter
cette richesse avec les réserves de poissons qui pullulent dans les
multiples lacs du pays. Cette richesse est propice au développement de
la pêche industrielle et artisanale comme au développement de la
pisciculture à grande échelle. Il est évident que ce
potentiel est actuellement sous-exploité. Souvent, les poissons de
qualité tels que le capitaine, le tilapia... meurent de vieillesse dans
le fleuve, les lacs et les rivières du Congo. L'absence
d'investissements et d'encadrement dans ce secteur a fait que depuis les
années 1980, le pays
35TOLLENS,E.
« les défis :sécurité alimentaire et cultures de
rentes pour l'exportation. Principales orientations principales orientations et
avantages comparatifs de l'agriculture en RD Congo », table ronde sur
l'agriculture en RDC, p.p.20, mars 2004.
L'agriculture et la croissance inclusive en
RDC Madue Wanet Joël
81
est devenu importateur du poisson chinchard (200.000 tonnes en
2006) qui représente une valeur d'environ 75 millions d'USD (FAQ).
Seule la pêche artisanale qui fournit l'essentiel des
poissons consommés par la grande majorité des populations
riveraines. Ne bénéficiant pas des structures adéquates de
conservation, ni de transformation, les poissons d'eau douce du Congo sont soit
vendus en l'état, soit transformés en poissons fumés ou
salés. Tout compte fait, le développement de la pêche doit
être impérativement renforcé par l'adoption de techniques
et d'équipements modernes de pêche (canots à moteur), par
l'organisation des pêcheurs pour faciliter la commercialisation de leurs
produits. Des diverses innovations techniques, telles que les lampes au
kérosène pour la pêche de nuit, les filets en
matière synthétique et la motorisation des bateaux. Des routes
rurales et des infrastructures commerciales sont donc cruciales pour le
développement du sous-secteur de la pêche.36
*
* *
Il convient de signaler que la production animale souffre de
la concurrence d'importations massives de viandes et poissons surgelés
à bon marché. La raison en est le prix extraordinairement bas des
produits alimentaires importés. La viande, de poissons et de poulets qui
viennent de l'Europe, de l'Amérique du Nord et de l'Asie du Sud-Est sont
intensément subventionnée par les pays exportateurs. Ces produits
vivriers se vendent au quart du prix de celles produites localement. Par
conséquent il y a disparition des producteurs autochtones des vivres.
C'est là une des voies utilisées pour freiner
économiquement le Tiers-Monde.37
36Voir J.P. Chausse, Thomas KEMBOLA, R.
NGONDE Op.cit. p.15. Editions MEDIASPAUL, 2012
37 Voir à ce sujet SHIVA VANDANA, le
terrorisme alimentaire. Comment les Multinationales affament le
Tiers-Monde. Op.cit.
EPILOGUE ET SUGGESTIONS
L'agriculture et la croissance inclusive en
RDC Madue Wanet Joël
82
Le moins que l'on puisse dire que si la RDC refuse la
croissance inclusive et le développement, elle en payera un prix
extrêmement élevé. Car il lui sera difficile de porter son
poids démographique (taux de natalité élevée,
épidémie grandissante, etc.) D'où la prise de conscience
qui incite de faire de sorte que le processus appelé croissance et
développement se produisent nécessairement partout dans l'univers
où les institutions politiques donne priorité au secteur
agricole. Il est vrai que la transformation de l'agriculture est le levier de
la croissance de tous les pays de la planète. Le travail que nous avons
voulu présenter au public chercheur s'était fixé pour
objectif principal d'évaluer l'impact de l'agriculture dans la
croissance économique par rapport aux autres secteurs de
l'économie nationale. Pour y arriver, nous avons utilisé le
modèle VAR pour vérifier nos hypothèses. Ainsi, nous avons
posé la question de savoir si l'agriculture à une incidence dans
la croissance économique et Quels sont les facteurs explicatifs du
phénomène du non inclusivité de cette croissance
économique. Pour ce faire, nous avons subdivisé notre travail en
4 chapitre traitant successivement : (i) les définitions conceptuelles
;(ii) l'incluisivité de la croissance économique ;(iii) l'impact
de l'agriculture dans la croissance économique (iv) pistes pour le
développement de l'agriculture.
En effet, tout au long de cette étude, nous avons
montré que la croissance économique poursuit sa trajectoire
à la hausse observée au cours des dix dernières
années, mais ne s'accompagne pas d'une création d'emplois
suffisante susceptible de réduire sensiblement le taux de chômage.
Durant le parcours de notre travail, nous avons utilisé quatre variables
qui sont le PIB, l'agriculture, l'industrie et le commerce. Pour ce faire, le
modèle VAR nous a montré que la croissance économique
cause l`agriculture et l'agriculture cause la croissance ; l`industrie cause
l`agriculture et vice versa ; le service cause l`agriculture et vice versa ;
l`industrie cause la croissance économique et vice versa ; le service
cause
L'agriculture et la croissance inclusive en
RDC Madue Wanet Joël
83
la croissance du PIB mais la croissance du PIB ne cause pas le
service ; le service cause l`industrie et vice versa. Dans ces analyses, il
ressort la conclusion selon laquelle l'agriculture a peu d'impact sur la
croissance économique (6% en moyenne), alors que l'industrie et le
commerce ont plus d'impact sur la croissance économique (32% et 20% en
moyenne). Cette situation nous laisse persuader que les différentes
composantes de l'économie congolaise ne sont pas soudées, ils
évoluent chacun dans son isolement. D'où la
nécessité de construire l'économie congolaise. Ainsi, nous
confirmons la première et la deuxième hypothèse de notre
étude, car l'incidence du secteur agricole dans la croissance
économique est peu significative et il y a certains facteurs structurels
et conjoncturels qui bloquent la croissance inclusive et les objectifs
assignés sont atteints.
L'occasion nous est donnée de conclure par ce mot
décisif prononcé plus tard par TUMBA MATAMBA
à savoir que : La construction économique est un
puzzle à l'échelle nationale. Le puzzle, appelé aussi
« casse-tête », est un jeu de patience qui contient un dessin
ou une image découpé en nombreux petits morceaux, et qui exige un
effort soutenu avant d'être reconstitué. Les pièces du
puzzle économique sont dotées d'un dynamisme latent, ou potentiel
de travail, qui ne se déclenche que lorsque tous les morceaux du jeu
sont rassemblés. Quand le dynamisme des morceaux s'active, le tablier ou
plateau de jeu s'agrandit de façon exponentielle, et peut passer de 1
à 1000 en un clin d'oeil. C'est la magie des effets
d'entraînement, magie due par la diversification qui permet de souder les
différentes composantes d'une économie nationale. Ce plateau qui
explose, c'est la pyramide économique du pays, son PIB. Comme tous les
jeux de puzzle, celui de la construction économique est aussi un jeu de
patience et d'imagination créatrice, dans lequel les morceaux à
rassembler existent éparses sur le territoire national, mais l'image
à reconstituer est connue d'avance par tous : la croissance
économique inclusive.
A l'Etat congolais nous suggérons que pour la RDC, la
solution à son problème de la croissance part d'une
évidence : longtemps le seul problème
L'agriculture et la croissance inclusive en
RDC Madue Wanet Joël
84
L'agriculture et la croissance inclusive en
RDC Madue Wanet Joël
85
de la RDC a été celui de se nourrir. De
là à être persuadé que l'Etat congolais
désireux de relever le défi de la misère qui sévit
au Congo doivent commencer leur croisade par assurer la sécurité
alimentaire des congolais, car c'est là la clé qui conditionne le
présent et l'avenir de la nation. C'est pourquoi tout Etat,
Tout gouvernement est apprécié par la capacité
de donner suffisamment à manger à leurs peuples. Ce
qui revient à conclure que le premier objectif de la croissance est
d'atteindre l'autosuffisance alimentaire. L'Etat congolais doit faire de sorte
que la nourriture soit suffisamment abondante à la table des Congolais.
Pour réussir une agriculture intensive, le gouvernement congolais, devra
faire doter le pays d'un arsenal des infrastructures stratégiques, les
voies d'évacuations des produits vers les centres de consommation, une
amélioration des rendements à l'hectare, en mécanisant la
préparation des sols, par le recours aux engrais et pesticides, en
améliorant le système de stockage des produits agricoles en
vigueur. Ce à quoi il faut ajouter le développement de la
recherche dans le domaine de l'agro-industrie et la mise en place d'un
régime foncier adéquat. Par ailleurs, il est important de mettre
un accent tout particulier sur l'aménagement de l'espace vital dans des
zones des cultures : habitats salubres, routes praticables en toute saison,
l'eau potable, dispensaires, écoles et énergie électrique.
Ce sont là des facteurs susceptibles de favoriser l'installation
définitive des paysans dans les milieux ruraux.
L'Etat congolais doit mettre l'accent sur la diversification
de l'économie congolaise tant du point de vue sectorielle que
géographique, l'entrepreneuriat local et l'orientation des IDE dans le
secteur agricole et l'agrobusiness et la redistribution équitable du
revenu national, la transformation de la structure économique en vigueur
en renforçant l'interdépendance entre le secteur primaire et
secondaire, élément déclencheur des effets d'entrainement
à impact visible ; et révision de la structure des circuits de
distribution, en privilégiant la consommation intérieure. C'est
n'est pas du tout sorcier.
SOURCES BIBLIOGRAPHIQUES
I. OUVRAGE
1. BOURBONNAIS : « ECONOMETRIE
», 9ème Editions, Dunod
2015.
2. D. GAIGNEAUX : « AGRICULTURE PREMIER
IMPERATIF DU DEVELOPPEMENT » Editions Universitaires,
115, Rue du cherche-Midi, paris 6.
3. HEILBRONER I. Robert : « LE GRAND ESSOR
: la lutte pour le développement économique
», presses universitaires de France, 108, boulevard saint-germain,
paris, 1968.
4. KAMERHE vital : « LES FONDEMENTS DE LA
POLITIQUE TRANSATLANTIQUE DE LA RDC, terre d'espoir pour
l'humanité, 2011 »
5. MULOWAYI KATSHIMWENA : « Lubumbashi, cent
ans d'histoire » ouvrage collectif paru en 2013 aux
éditions le harmattan.
6. PHILIPPE HUGON : « ECONOMIE DE L'AFRIQUE
», 4e éd. - Paris : La Découverte,
2003. - (Repères ; 117)
7. Philippe MERLANT, René PASSET et Jacques ROBBIN :
« SORTIR DE L'ECONOMISME : une alternative au capitalisme
néolibéral », les editions de l'atelier,
paris, 2003.
8. SORMAN Guy: « L'ECONOMIE NE MENT
PAS », librairie arthème FAYARD, 2008.
9. STEPHAN SMITH : negrologie : POURQUOI
L'AFRIQUE MEURT, paris, hachette littérature, 2003.
10. SHIVA VANDANA : le terrorisme alimentaire.
Comment les multinationales affament les tiers-monde, paris,
fayard, 2001.
11. TUMBA MATAMBA : « la priorité
agricole RD Congo/Afrique », Edition l'Harmattan,
France, 2014.
II. ARTICLES ET REVUES
1. J.P. Chausse, Thomas KEMBOLA, R. NGONDE :
«L'agriculture : pierre angulaire de l'économie
congolaise » Editions MEDIASPAUL, 2012.
2. MUKENI MAFUKU une revue de « CONGO AFRIQUE :
quatre recettes pour faire la RDC un pays émergent
».
3. TOLLENS,E. « les défis :sécurité
alimentaire et cultures de rentes pour l'exportation. Principales orientations
principales orientations et avantages
L'agriculture et la croissance inclusive en
RDC Madue Wanet Joël
86
comparatifs de l'agriculture en RD Congo », table ronde sur
l'agriculture en RDC, mars 2004
III. NOTES DES COURS
1. FATEN MEZIOU et WASSILA FOURATIE : notes des cours «
ECONOMIE GENERALE » université virtuelle
de Tunis.
2. KANKWANDA ebulelang : « THEORIES DE
CROISSANCE ECONOMIQUE ».
3. MOKONDA BONZA note des cours « ECONOMIE
ALIMENTAIRE ».
4. MOKONDA.B : « les notes des cours ECONOMIE RURAL »
G3 UNIKIN.
5. MOKONDA BONZA : notes de politique agricole et
développement rural. L2 ECONOMIE, UNIKIN.
6. MUSA MUNDEDI : notes du cours « THEORIES ET
DOCTRINES ECONOMIQUE ET SOCIALE », L1 ECONOMIE, FASEG.
7. NYEMBO SHABANI : notes du cours « ECONOMIE
DU DEVELOPPEMENT ». L2 ECONOMIE, UNIKIN.
8. TIKER TIKER Joachim : notes des
cours « ECONOMIE RURAL » G3 UNIKIN
IV. MEMOIRES
1. BELESI : « Relance de la production agricole
et croissance économique en RDC » 2008.
2. INNOCENT : « Problématique de
l'agriculture comme moteur au développement économique en RDC
à travers l'intensification du maïs », 2006.
V. AUTRES DOCUMENTS
1. Banque centrale du Congo, rapport
annuel 2013.
2. Banque centrale du Congo, rapport
annuel 2012.
3. Banque centrale du Congo, rapport
annuel 2010.
4. Banque mondiale (2013), rapport et
suivi de la situation économique et financière de la RDC.
5. Ministre de l'agriculture et développement
rural, agriculture en chiffre.
6. Ministre du plan (2010), document
de la stratégie de croissance et de réduction de la
pauvreté (DSCRP), Kinshasa, RDC.
7. Ministère du plan (2007),
document stratégique de croissance et de réduction de la
pauvreté, Kinshasa, novembre 2007.
L'agriculture et la croissance inclusive en
RDC Madue Wanet Joël
87
EPIGRAPHE 1
IN MEMORIAM 2
REMERCIEMENT 3
AVANT PROPOS 4
ACRONYME ET ABREVIATIONS 5
0. INTRODUCTION GENERALE 6
1. ENONCE DU PROBLEME 6
2. OBJECTIFS DE TRAVAIL 8
3. HYPOTHESES DU TRAVAIL 9
4. CHOIX ET INTERET DU SUJET 9
5. METHODOLOGIE ET DELIMITATION DU TRAVAIL
10
6. CANEVAS DU TRAVAIL 10
CHAP.1 GENERALITES SUR LES CONCEPTS DE BASE
11
1.1. DEFINITION DES CONCEPTS 12
1.1.1. Définitions de l'agriculture 12
1.1.2. Les origines de l'agriculture en Afrique centrale
12
1.1.3. POLITIQUE AGRICOLE 13
1.1.4. SECURITE et AUTOSUFFISANCE ALIMENTAIRE
14
1.1.5. AGRICULTURE INTENSIVE ET EXTENSIVE 15
1.2. CROISSANCE ECONOMIQUE 16
1.2.1. Définition de la croissance
économique 16
1.2.2. Caractéristiques de la croissance
économique 17
1.2.3. Mesure de la croissance économique
18
1.2.4. Les Facteurs de la croissance économique
21
1.2.5. CROISSANCE INCLUSIVE 23
CHAP.2 L'INCLUSIVITE DE LA CROISSANCE ECONOIQUE Error!
Bookmark not defined.
2.1. L'ANALYSE DE LA CROISSANCE 27
2.2. PROCESSUS DE DIVERSIFICATION DE L'ECONOMIE
30
2.2.1. L'ETAT DE LIEUX DE LA DIVERSIFICATION DE
L'ECONOMIE CONGOAISE 31
2.2.2. LA DIVERSIFICATION GEOGRAPHIQUE ET SECTORIELLE DE
l'ECONOMIE
CONGOLAISE 33
2.3. DESEQUILIBRE DE LA STRUCTURE DES INVESTISSEMENTS
34
L'agriculture et la croissance inclusive en
RDC Madue Wanet Joël
88
CHAP.3 L'IMPACT DE L'AGRICULTURE DANS LA CROISSANCE
ECONOMIQUE Error!
Bookmark not defined.
1.1. LA FIXATION DES PRIORITES DANS UNE ECONOMIE AUX
PRISES AVEC UNE
CRISE MULTIFORME 39
1.2. L'APPORT SPECIFIQUE DE L'AGRICULTURE DANS LA
CROISSANCE
ECONOMIQUE 40
1.3. APPROCHE ECONOMETRIQUE 43
3.3.1. LA SPECIFICATION DU MODELE VAR 44
3.3.2. EVALUATION DES EFFETS DE L`AGRICULTURE,
L`INDUSTRIE ET DU
SERVICE SUR LA CROISSANCE ECONOMIQUE 47
CHAP.4 PISTES POUR LE DEVELOPPEMENT DE L'AGRICULTURE
60
4.1. L'ASPHYXIE DES SECTEURS PRODUCTEURS DES BIENS
ALIMENTAIRES 61
4.2. MODERNISATION DU SECTEUR AGRICOLE 65
4.2.1. LES PREALABLES EN AMONT 67
4.3. LES PRODUITS A PROMOUVOIR et/ou A RELANCER
73
4.3.1. Cultures vivrières 73
4.3.2. Cultures Commerciales 77
4.4. L'ELEVAGE 79
4.5. LA PECHE 80
EPILOGUE ET SUGGESTIONS 82
SOURCES BIBLIOGRAPHIQUES 85
ANNEXES 89
L'agriculture et la croissance inclusive en
RDC Madue Wanet Joël
|
89
|
ANNEXES
L'agriculture et la croissance inclusive en
RDC Madue Wanet Joël
90
1. Series
obs
|
PIB
|
AGR
|
IND
|
SER
|
1980
|
483829.556
|
91927.616
|
164502.049
|
217723.3
|
1981
|
495441.466
|
94133.879
|
173404.513
|
217994.245
|
1982
|
492964.258
|
98592.852
|
172537.49
|
216904.274
|
1983
|
499915.054
|
99983.011
|
179969.419
|
214963.473
|
|
527660.339999
|
|
|
|
1984
|
9999
|
105532.068
|
189957.722
|
226893.946
|
|
530298.640999
|
|
|
|
1985
|
9999
|
106059.728
|
190907.511
|
228028.416
|
1986
|
555712.125
|
116699.546
|
200056.365
|
233399.093
|
1987
|
570322.613
|
119767.749
|
205316.141
|
239535.497
|
1988
|
573744.549
|
172123.365
|
154911.028
|
229497.82
|
1989
|
565712.125
|
175370.759
|
147085.153
|
226284.85
|
1990
|
528375.125
|
179647.543
|
121526.279
|
216633.801
|
1991
|
483885.939
|
183876.657
|
96777.188
|
193554.376
|
1992
|
433077.916
|
190554.283
|
64961.687
|
173231.17
|
1993
|
374557.451
|
194769.875
|
59929.192
|
116112.81
|
1994
|
360059.735
|
190831.66
|
57609.558
|
108017.921
|
1995
|
362641.52
|
188573.59
|
61649.058
|
108792.456
|
1996
|
358603.343
|
182887.705
|
68134.635
|
103994.97
|
1997
|
339206.854
|
176387.564
|
54273.097
|
101762.056
|
1998
|
333315.088
|
173323.846
|
53330.414
|
99994.526
|
1999
|
319082.2
|
165922.744
|
57434.796
|
92533.838
|
2000
|
297065.5
|
146671.3
|
59570.7
|
87263.2
|
2001
|
290827.1
|
140907.3
|
58564
|
86213.1
|
2002
|
300914.4
|
141563.9
|
64039.5
|
89331.7
|
2003
|
318341.2
|
143299.5
|
71850.9
|
96928.5
|
2004
|
339478.9
|
144219.8
|
85015
|
103264.2
|
2005
|
365960.77
|
148358.9
|
97432
|
112235
|
2006
|
386386
|
153175.8
|
101830.5
|
122334
|
|
410565.110557
|
|
|
|
2007
|
348
|
158154
|
|
|
|
435835.805218
|
|
|
|
2008
|
14
|
1365.1
|
1798.1
|
1273
|
|
447925.551605
|
|
|
|
2009
|
734
|
1403.1
|
3682.6
|
2207.8
|
|
479952.224066
|
|
|
|
2010
|
29
|
1453.8
|
3742.3
|
2456.2
|
L'agriculture et la croissance inclusive en
RDC Madue Wanet Joël
91
2. Illustrations graphiques des informations
600,000 500,000 400,000
300,000 200,000 100,000
0
|
|
|
80 82 84 86 88 90 92 94 96 98 00 02 04 06 08 10
|
|
|
|
|
PIB AGR IND SER
|
|
|
|
|
|
|
3. Stationnarité
3.1. PIB stationnaire en deuxième différence
Null Hypothesis: DDPIB has a unit root
Exogenous: Constant, Linear Trend
Lag Length: 0 (Automatic - based on SIC, maxlag=6)
t-Statistic Prob.*
Augmented Dickey-Fuller test statistic -5.223720 0.0012
Test critical values: 1% level -4.323979
5% level -3.580623
10% level -3.225334
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
Augmented Dickey-Fuller Test Equation
Dependent Variable: D(DDPIB)
Method: Least Squares
Date: 12/14/15 Time: 16:02
Sample (adjusted): 1983 2010
Included observations: 28 after adjustments
Variable Coefficient Std. Error t-Statistic Prob.
DDPIB(-1) -1.052990 0.201579 -5.223720 0.0000
C -2957.925 7194.004 -0.411165 0.6845
L'agriculture et la croissance inclusive en
RDC Madue Wanet Joël
92
t-Statistic Prob.*
@TREND(1980)
|
254.0067
|
392.0426 0.647906
|
0.5230
|
R-squared
|
0.521947
|
Mean dependent var
|
1215.216
|
Adjusted R-squared
|
0.483702
|
S.D. dependent var
|
23187.84
|
S.E. of regression
|
16661.35
|
Akaike info criterion
|
22.38053
|
Sum squared resid
|
6.94E+09
|
Schwarz criterion
|
22.52326
|
Log likelihood
|
-310.3274
|
Hannan-Quinn criter.
|
22.42416
|
F-statistic
|
13.64771
|
Durbin-Watson stat
|
1.924067
|
Prob(F-statistic)
|
0.000099
|
|
|
3.2. Agriculture stationnaire en différence
première
Null Hypothesis: DAGR has a unit root
Exogenous: Constant, Linear Trend
Lag Length: 0 (Automatic - based on SIC, maxlag=7)
t-Statistic Prob.*
Augmented Dickey-Fuller test statistic -5.951795 0.0002
Test critical values: 1% level -4.309824
5% level -3.574244
10% level -3.221728
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
Augmented Dickey-Fuller Test Equation
Dependent Variable: D(DAGR)
Method: Least Squares
Date: 12/14/15 Time: 16:05
Sample (adjusted): 1982 2010
Included observations: 29 after adjustments
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error t-Statistic
|
Prob.
|
DAGR(-1)
|
-1.159915
|
0.194885 -5.951795
|
0.0000
|
C
|
20796.30
|
12677.20 1.640449
|
0.1130
|
@TREND(1980)
|
-1530.709
|
723.3107 -2.116254
|
0.0441
|
R-squared
|
0.576769
|
Mean dependent var
|
-74.32976
|
Adjusted R-squared
|
0.544213
|
S.D. dependent var
|
44849.86
|
S.E. of regression
|
30279.04
|
Akaike info criterion
|
23.57200
|
Sum squared resid
|
2.38E+10
|
Schwarz criterion
|
23.71344
|
Log likelihood
|
-338.7939
|
Hannan-Quinn criter.
|
23.61630
|
F-statistic
|
17.71609
|
Durbin-Watson stat
|
2.043519
|
Prob(F-statistic)
|
0.000014
|
|
|
3.3. Industrie stationnaire en deuxième
différence
Null Hypothesis: DDIND has a unit root
Exogenous: Constant, Linear Trend
Lag Length: 0 (Automatic - based on SIC, maxlag=5)
L'agriculture et la croissance inclusive en
RDC Madue Wanet Joël
93
Augmented Dickey-Fuller test statistic -7.877308 0.0000
Test critical values: 1% level -4.394309
5% level -3.612199
10% level -3.243079
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
Augmented Dickey-Fuller Test Equation
Dependent Variable: D(DDIND)
Method: Least Squares
Date: 12/14/15 Time: 16:07
Sample (adjusted): 1983 2006
Included observations: 24 after adjustments
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error t-Statistic
|
Prob.
|
DDIND(-1)
|
-1.498101
|
0.190179 -7.877308
|
0.0000
|
C
|
-3261.622
|
7568.863 -0.430926
|
0.6709
|
@TREND(1980)
|
245.1007
|
471.8435 0.519453
|
0.6089
|
R-squared
|
0.747643
|
Mean dependent var
|
72.95779
|
Adjusted R-squared
|
0.723609
|
S.D. dependent var
|
30227.10
|
S.E. of regression
|
15891.27
|
Akaike info criterion
|
22.30140
|
Sum squared resid
|
5.30E+09
|
Schwarz criterion
|
22.44865
|
Log likelihood
|
-264.6168
|
Hannan-Quinn criter.
|
22.34046
|
F-statistic
|
31.10769
|
Durbin-Watson stat
|
2.218569
|
Prob(F-statistic)
|
0.000001
|
|
|
3.4. service stationnaire en deuxième différence
Null Hypothesis: DDSER has a unit root
Exogenous: Constant, Linear Trend
Lag Length: 0 (Automatic - based on SIC, maxlag=5)
t-Statistic Prob.*
Augmented Dickey-Fuller test statistic -6.919312 0.0000
Test critical values: 1% level -4.394309
5% level -3.612199
10% level -3.243079
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
Augmented Dickey-Fuller Test Equation
Dependent Variable: D(DDSER)
Method: Least Squares
Date: 12/14/15 Time: 16:09
Sample (adjusted): 1983 2006
Included observations: 24 after adjustments
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
DDSER(-1)
|
-1.390436
|
0.200950
|
-6.919312
|
0.0000
|
C
|
-3106.324
|
6612.126
|
-0.469792
|
0.6433
|
L'agriculture et la croissance inclusive en
RDC Madue Wanet Joël
94
@TREND(1980)
|
256.1422
|
412.2148 0.621380
|
0.5410
|
R-squared
|
0.695111
|
Mean dependent var
|
103.7132
|
Adjusted R-squared
|
0.666074
|
S.D. dependent var
|
24084.26
|
S.E. of regression
|
13917.40
|
Akaike info criterion
|
22.03614
|
Sum squared resid
|
4.07E+09
|
Schwarz criterion
|
22.18339
|
Log likelihood
|
-261.4336
|
Hannan-Quinn criter.
|
22.07520
|
F-statistic
|
23.93880
|
Durbin-Watson stat
|
2.144162
|
Prob(F-statistic)
|
0.000004
|
|
|
4. Causalité au seuil de 5%
Pairwise Granger Causality Tests Date: 12/14/15 Time: 16:11
Sample: 1980 2010
Lags: 2
Null Hypothesis:
|
Obs
|
F-Statistic
|
Prob.
|
DAGR does not Granger Cause DDPIB
|
27
|
1.48853
|
0.0076
|
DDPIB does not Granger Cause DAGR
|
|
0.28262
|
0.0065
|
DDIND does not Granger Cause DDPIB
|
23
|
0.70408
|
0.0077
|
DDPIB does not Granger Cause DDIND
|
|
1.06599
|
0.0352
|
DDSER does not Granger Cause DDPIB
|
23
|
1.16174
|
0.0303
|
DDPIB does not Granger Cause DDSER
|
|
4.03044
|
0.4358
|
DDIND does not Granger Cause DAGR
|
23
|
0.63235
|
0.0427
|
DAGR does not Granger Cause DDIND
|
|
1.09854
|
0.0447
|
DDSER does not Granger Cause DAGR
|
23
|
0.07598
|
0.0271
|
DAGR does not Granger Cause DDSER
|
|
0.35135
|
0.0085
|
DDSER does not Granger Cause DDIND
|
23
|
0.09485
|
0.0100
|
DDIND does not Granger Cause DDSER
|
|
0.93860
|
0.0095
|
Output du résultat de l`estimation du modèle
var(2)
DDPIB
|
DAGR
|
DDIND
|
DDSER
|
DDPIB(-1) 2.400237
(1.02476)
[ 2.34223]
DDPIB(-2) 0.060237
(0.31920)
[ 0.18871]
|
0.480655
(0.96478)
[ 0.49820]
0.158458
(0.30052)
[ 0.52728]
|
-0.637379
(1.17530)
[-0.54231]
-0.202562
(0.36609)
[-0.55331]
|
2.780377
(0.71142)
[ 3.90821]
0.024216
(0.22160)
[ 0.10928]
|
DAGR(-1) -2.920323
|
-0.556422
|
1.183606
|
-2.685705
|
(1.20415)
|
(1.13367)
|
(1.38104)
|
(0.83596)
|
[-2.42521]
|
[-0.49082]
|
[ 0.85704]
|
[-3.21273]
|
DAGR(-2) 2.369299
|
1.025689
|
-1.290765
|
2.852501
|
(1.30707)
|
(1.23055)
|
(1.49907)
|
(0.90740)
|
[ 1.81268]
|
[ 0.83352]
|
[-0.86104]
|
[ 3.14359]
|
DDIND(-1) -2.097033
|
-0.677074
|
0.365745
|
-2.065474
|
(1.01638)
|
(0.95688)
|
(1.16569)
|
(0.70560)
|
[-2.06323]
|
[-0.70758]
|
[ 0.31376]
|
[-2.92726]
|
DDIND(-2) 0.268072
|
0.049092
|
-0.210970
|
0.266992
|
(0.27220)
|
(0.25626)
|
(0.31218)
|
(0.18897)
|
[ 0.98485]
|
[ 0.19157]
|
[-0.67579]
|
[ 1.41291]
|
DDSER(-1) -2.762054
|
-0.498955
|
0.709509
|
-3.098162
|
(0.99187)
|
(0.93381)
|
(1.13758)
|
(0.68859)
|
[-2.78468]
|
[-0.53432]
|
[ 0.62370]
|
[-4.49931]
|
DDSER(-2) -0.284923
|
-0.048300
|
-0.016768
|
-0.146023
|
(0.40726)
|
(0.38342)
|
(0.46708)
|
(0.28273)
|
[-0.69962]
|
[-0.12597]
|
[-0.03590]
|
[-0.51648]
|
C 1142.929
|
1225.228
|
526.2516
|
-850.6861
|
(3341.54)
|
(3145.93)
|
(3832.41)
|
(2319.79)
|
[ 0.34204]
|
[ 0.38946]
|
[ 0.13732]
|
[-0.36671]
|
R-squared 0.511261
|
0.202036
|
0.408035
|
0.686907
|
Adj. R-squared 0.231982
|
-0.253943
|
0.069770
|
0.507996
|
Sum sq. resids 3.14E+09
|
2.78E+09
|
4.13E+09
|
1.51E+09
|
S.E. equation 14978.06
|
14101.27
|
17178.33
|
10398.18
|
F-statistic 1.830644
|
0.443082
|
1.206257
|
3.839385
|
Log likelihood -248.0564
|
-246.6690
|
-251.2089
|
-239.6624
|
Akaike AIC 22.35273
|
22.23209
|
22.62686
|
21.62282
|
Schwarz SC 22.79706
|
22.67641
|
23.07118
|
22.06715
|
Mean dependent 585.8450
|
2312.730
|
-131.8882
|
523.4696
|
S.D. dependent 17091.09
|
12592.72
|
17810.90
|
14824.26
|
Determinant resid covariance (dof adj.)
|
5.42E+30
|
|
|
Determinant resid covariance
|
7.45E+29
|
|
|
Log likelihood
|
-921.5444
|
|
|
Akaike information criterion
|
83.26473
|
|
|
Schwarz criterion
|
85.04203
|
|
|
L'agriculture et la croissance inclusive en
RDC Madue Wanet Joël
|
95
|
L'agriculture et la croissance inclusive en
RDC Madue Wanet Joël
96
Note : écart type (...) et t-statistique [...]
5. Décomposition de la variance du PIB
Varian ce
Decom position of
DDPIB:
Period S.E. DDPIB DAGR DDIND DDSER
1
|
14978.06
|
41.00002
|
0.103328
|
37.37535
|
29.72410
|
2
|
17134.91
|
46.46588
|
2.998457
|
29.62320
|
19.83191
|
3
|
18712.83
|
45.26825
|
6.412828
|
31.90334
|
19.08453
|
4
|
19512.29
|
50.05758
|
6.345060
|
33.73413
|
17.95531
|
5
|
20266.81
|
41.61449
|
6.305947
|
33.75562
|
20.73645
|
6
|
20654.54
|
39.63947
|
6.382056
|
33.73272
|
19.80192
|
7
|
20781.23
|
39.82029
|
6.378405
|
33.74183
|
20.59859
|
8
|
20928.92
|
41.16960
|
6.396216
|
33.62724
|
21.46549
|
9
|
20953.35
|
45.07533
|
6.427135
|
33.69662
|
21.47716
|
10
|
20972.60
|
49.12749
|
6.428252
|
33.77432
|
21.57225
|
6. Tableau: croissance du PIB et revenue reel per capita
Années
|
Taux de croissance du PIB
|
2001
|
-2,1
|
2002
|
3,5
|
2003
|
5,8
|
2004
|
6,6
|
2005
|
7,8
|
2006
|
5,6
|
2007
|
6,3
|
2008
|
6,2
|
2009
|
2,8
|
2010
|
7,2
|
2011
|
6,9
|
2012
|
7,2
|
|