Introduction :
La vulnérabilité se définit, selon le
Groupe Intergouvernemental des Experts sur l'Evolution du Climat
(GIEC)1, comme la susceptibilité d'un système naturel
ou humain à être affecté par les effets négatifs du
changement, de la variabilité ou des extrêmes climatiques. Elle
traduit en conséquence la capacité d'une personne, d'une
communauté ou d'un milieu naturel à anticiper, à
résister ou à s'adapter aux impacts négatifs du climat ou
à se remettre de ses impacts.
Le Mali, pays sahélien, est l'une des régions du
monde les plus vulnérables aux changements climatiques (C.C) qui est la
« modification ou la variation du climat qu'elle soit naturelle ou due
à des facteurs d'origine anthropique2 ». La
vulnérabilité du Mali s'explique par la fragilité de
certains de ses caractéristiques physiques (position
géographique, fragilité des écosystèmes,
déficits pluviométriques chroniques) et socio-économiques
(extrêmes pauvretés).
Les impacts souvent désastreux de la variabilité
et des extrêmes climatiques, comme la sécheresse, sur les
ressources en eau, au cours des trente dernières années, en est
une bonne illustration de cette vulnérabilité et des changements
climatiques. En effet de 1970 (date charnière des séries de
sécheresses au sahel) à maintenant, les grands bassins du Niger
supérieur (bassin du Bani à Douna, bassin du Sankarani à
Selingué, bassin du Tinki à Ouran, bassin du Niandan à
Boro et la cuvette lacustre) ont enregistré une baisse
pluviométrique de plus de 15% et une baisse moyenne des débits de
plus de 40%, malgré une légère amélioration de
certaines années3. Cet état de fait est critique et ne
cesse de s'accroître, car la plupart des scénarios de changements
climatiques prévoient une diminution des précipitations de 0,5
à 40%, avec une moyenne de 10 à 20% pour les horizons 2025. Ils
font état d'une tendance générale à la baisse
accentuée des écoulements4.
Le Moyen Bani en particulier subit les impacts des
extrêmes climatiques (les séries de sécheresses), et la
capacité de la localité à anticiper, à
résister ou à s'adapter est insignifiante. Les populations de de
zone, dans leur grande majorité soit plus de 90%, vivent du secteur
primaire (agriculture, élevage, pêche etc.). Or la relance de ces
activités dépend de la disponibilité des ressources en
eau. Les effets des changements climatiques provoqueraient la
dégradation de l'état de cette importante ressource,
aggraveraient la sensibilité des activités
socio-économiques et ces effets conjugués entraîneraient la
dégradation des écosystèmes forestiers.
Nonobstant, les changements climatiques ne sont pas une
préoccupation majeure des décideurs. Le présent
thème intitulé «la vulnérabilité
des ressources en eau aux impacts des changements climatiques dans le Bassin
versant du Bani à Douna» vise à fournir aux
décideurs des informations pertinentes sur le degré de
vulnérabilité afin qu'ils prennent des mesures idoines.
1 Madiodio Niasse et al. ;(2004) page 3
2 ibidem
3 Bamba F. et al. ; (1996)
4 Madiodio Niasse et al. ; (2004)
2
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