III-1- 3-1-3. La sensibilité de
l'élevage:
Au moyen Bani l'élevage joue un grand rôle. Il
porte sur les bovins, les ovins, les caprins, les asins et les équins.
La zone regorge plus de 360 320 têtes de bétail qui pâturent
266 590 hectares y Compris les aires de cultures.
Le déficit pluviométrique de ces
dernières décennies, au moyen Bani, a modifié le
système pastoral. De la sédentarisation, les éleveurs
s'adonnent à la transhumance, car les grandes artères pastorales,
notamment la forêt de Doukoloma, la zone pastorale de Sebetien, le long
du Bani, la zone pastorale de Tabara, s'appauvrissent de plus en plus. Nous
assistons à un rabougrissement des espèces fourragères.
Les tableaux ci-après nous renseignent sur l'état des ressources
fourragères.
Tableau n°8: L'état des ressources
fourragères herbacées au moyen Bani.
États des espèces
fourragères
|
Nombre d'espèces en unité
|
Nombre d'espèces en %
|
Fréquentes
|
6
|
35
|
Pas fréquentes
|
11
|
65
|
Total
|
17
|
100
|
Abondantes
|
8
|
45
|
Pas abondantes
|
9
|
55
|
Total
|
17
|
100
|
Tableau n°9 : L'état des plantes
fourragères.
États des espèces
fourragères
|
Nombre d'espèces en unité
|
Nombre d'espèces en %
|
Fréquentes
|
5
|
50
|
Pas fréquentes
|
5
|
50
|
Total
|
10
|
100
|
Abondantes
|
6
|
60
|
Pas abondantes
|
4
|
40
|
Total
|
10
|
100
|
31
Tableau n°10: L'état des essences
fourragères.
États des espèces
fourragères
|
Nombre d'espèces en unité
|
Nombre d'espèces en %
|
Fréquente
|
3
|
50
|
Pas fréquentes
|
3
|
50
|
Total
|
5
|
100
|
Abondantes
|
6
|
100
|
Pas abondantes
|
0
|
0
|
Total
|
6
|
100
|
Tableau n°11: L'état des ressources
fourragères en général.
États des espèces
fourragères
|
Nombre d'espèces en unité
|
Nombre d'espèces en %
|
Fréquente
|
14
|
42,4
|
Pas fréquentes
|
19
|
57,6
|
Total
|
33
|
100
|
Abondantes
|
20
|
60,6
|
Pas abondantes
|
13
|
33,4
|
Total
|
33
|
100
|
NB: Les listes des espèces
fourragères (herbacées, plantes, et essences)
répertoriées sont annexe 4; 5 et 6.
Sur les 100% de ces espèces, on constate que 42,4% sont
fréquentes contre 57,6%, et 60,6% sont abondantes contre 33,4%. Les
herbacées sont les plus atteintes car 35% seulement sont
fréquentes contre 65%, 45% sont abondantes contre 55%. Leur
capacité de résistance est moindre. Les plantes et les essences
fourragères sont moins atteintes car les proportions de leur
fréquence et de leur abondance dépassent les 50%. Cela est
dû à leur capacité de supporter les aléas
climatiques.
En effet, selon une étude agro écologique en
1987 et réactualisée en 2002 au moyen Bani, la production
fourragère des différentes zones écologique a
été divisée par cinq.
Tableau n° 12: La production fourragère
des zones écologiques.
Zones écologiques
|
Nombre d'ha
|
Rendements en ha
|
Productions en tonne
|
Cultures
|
90 025
|
2 200
|
19 8055
|
Forêt galerie
|
12 027
|
1 700
|
20 445,9
|
prairie
|
18 222
|
1 300
|
23 688,6
|
Savane parc
|
11 566
|
2 800
|
32 384,8
|
Savane arborée
|
120 298
|
3 150
|
378 938,7
|
savane arbustive
|
14 452
|
2 750
|
39 743
|
Total
|
266 590
|
-
|
693 256
|
Par conséquent, la capacité de charge des
pâturages a connu des fluctuations.
La capacité de charge est un ratio (rapport) qui permet
de déterminer jusqu'à quel niveau un pâturage peut
être exploité sans risque de voir soit le pâturage se
dégrader, soit le bétail sous-
32
alimenté. Elle peut être exprimée soit en
nombre d'unité bétail tropicale (UBT de 250 kg) par hectare
pâturé, soit en nombre d'hectares nécessaires pour nourrir
une UBT de 250 kg pendant une période donnée21.
Au moyen Bani, elle est exprimée en nombre d'hectares
nécessaires pour nourrir une UBT de 250 kg pendant une période
donnée.
Dans les conditions normales, la capacité de charge du
pâturage naturel, dans la zone, est estimée dans une fourchette
variant entre 4,1 et 5,2 ha / UBT. Mais avec la dégradation des
conditions climatiques, les espèces fourragères sont
rabougries.
En effet, la capacité de charge varie actuellement entre 6
et 8,3 ha / UBT.
Tableau n°13: Le nombre d'UBT et la
capacité de charge exprimée.
Bétail
|
Nombre de têtes
|
UBT
|
Nombre d'UBT
|
Capacité de charge en ha
|
Bovins
|
91 105
|
0,73
|
66 506,65
|
475 522,55
|
Ovins
|
134 074
|
0,21
|
28 155,54
|
201 312,11
|
Caprins
|
123 974
|
0,21
|
26 034,54
|
186 146,96
|
Asins
|
9 987
|
1
|
9 987
|
71 407,05
|
Equins
|
1 180
|
1
|
1 180
|
8437
|
total
|
360 320
|
-
|
131863,73
|
942 825,67
|
Ces chiffres (ceux de la capacité de charge) sont
obtenus en multipliant le nombre d'UBT par la moyenne de 6 et 8,3 qui est
7,15.
Au regard de ces données, la capacité de charge
réelle du moyen Bani, qui est de 266 590 hectares pour 37 285,315 UBT,
est largement dépassée de plus de trois fois. Car dans la zone,
il y a 131 863,73 UBT et leur besoin est exprimé à 942 825,67
hectares, comme on le constate dans le tableau ci-dessus. Il y a donc un
déficit de 676 235,65 hectares soit 71,7%. Au lieu de 7,15 hectares pour
une UBT, on a 2,02 ha. Alors, il y a une pression énorme.
Cette situation a occasionné une transhumance accrue
des animaux du moyen Bani vers le sud, dans les zones pastorales de Koutiala et
de Sikasso, où les conditions climatiques sont un peu meilleures.
L'élevage des grands ruminants a donc tendance à
disparaître au moyen Bani. On rencontre, cependant, quelques vaches
laitières, des boeufs de labour et des petits ruminants qui
bénéficient de l'abondance de la végétation
épineuse et xérophile.
|