III-1- 3. La disponibilité des ressources en eau
:
La disponibilité des ressources en eau est le volume d'eau
stocké pendant une période donnée.
Elle s'obtient par la formule suivante :
Volume d'eau: 365 x 86,4 x Q20.
Q = module annuel ou inter annuel
(m3/s)
365 x 86,4 est le coefficient relatif au temps
en secondes dans l'année.
Le débit inter annuel moyen du Bani est de 409,7
m3/s entre 1952 et 2001. En période humide
de 1952 à 1970, il est de 695,5 m3/s. Et celui
de la période sèche, de 1971 à 2001, est de 234,5
m3/s.
Les volumes d'eau correspondants sont ainsi :
Tableau n°3: Volumes d'eau.
Périodes
|
Volume d'eau m3
|
Humides
|
21,9.109
|
Moyenne
|
12,9.109
|
Sèches
|
7,4.109
|
Nous constatons que l'eau devient de moins en moins abondante.
Le Bani a enregistré une baisse en volume d'eau de 14,5.109
m3 par rapport à la période humide et 5,5.109
m3 d'eau par rapport à la moyenne.
Cette baisse du volume d'eau est surtout accompagnée
d'un rabaissement des nappes phréatiques.
19 Bamba F. et al. ; (1996) page 6
20 Bamba F. et al. ; (1996) page 6
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III-1- 3-1. La sensibilité des secteurs
socio-économiques:
III-1- 3-1-1. La sensibilité de l'hydraulique de
la zone à la baisse de la disponibilité des ressources en
eau:
Une enquête, dans certains villages de la commune rurale de
Touna sur l'état des puits a révélé les
résultats suivants :
Tableau n°4: Profondeurs moyennes des puits par
période:
Périodes
|
Profondeurs moyennes
|
Humides
|
7 m
|
Sèche
|
15,5 m
|
Tableau n°5 : Nombre de puits fonctionnels et
non fonctionnels par villages
Villages
|
Puits fonctionnels
|
Puits non fonctionnels
|
Total
|
Touna
|
53
|
17
|
70
|
Bougoula
|
19
|
7
|
26
|
Gnonsira
|
11
|
4
|
15
|
Gouan
|
7
|
2
|
9
|
Somassoni
|
16
|
6
|
22
|
Koumazana
|
10
|
3
|
13
|
Total
|
116
|
39
|
155
|
Dans ces villages, il y a au total 155 puits dont 116
fonctionnels et 39 complètement abandonnés pour non
disponibilité d'eau, soit une réduction de 25%.
Ces abandons ne sont pas remplacés par de nouvelles
réalisations, car les habitants de la zone disent - ils, sont
découragés par la profondeur énorme des puits. Ces
profondeurs qui étaient en moyenne 7 m sont passées à
15,5m.
Nous concluons que l'eau devient de plus en plus rare. En
effet, les points d'eau servant de providences traditionnelles des habitants
sont anéantis.
Cet état de fait a amené les autorités du
pays à faire appel aux bailleurs de fonds internationaux pour la
réalisation des hydro-pompes. C'est ainsi que vers les années
1970, cent trente un (131) forages ont été réalisés
dans la zone, sous la responsabilité de Mali Aqua viva. Ces forages
avaient des profondeurs variant entre 40 et 60 m et fournissaient 1 à 5
m3 d'eau par heure pendant 10 à 12 heures par jour et étaient
censés approvisionner une population de 4 550 personnes. Mais le goulot
d'étranglement de ce projet était que, les populations devaient
payer 50% du coût de réalisation, les frais de réparation
et d'entretien des pompes. Une situation intenable par une population à
faible revenu. Actuellement d'autres projets oeuvrent dans la zone, avec des
conditions assez supportables. On a au moins un point d'eau d'approvisionnement
pérenne et sûr dans chaque village de la zone. Mais, les frais
d'entretien et de réparation reviennent toujours à la charge des
bénéficiaires.
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