Ministère de l'Éducation Nationale
République du Mali
************* Un peuple- un but- une foi
Université de Bamako ********
**********
Faculté des Lettres, Langues, Arts et Sciences Humaines
(FLASH).
************
D.E.R: Géographie. Option: Aménagement.
Mémoire de fin d'étude Thème:
La vulnérabilité des ressources en eau
aux impacts des changements climatiques dans le bassin versant du Bani
à Douna.
Présenté et soutenu par BOIRÉ Sidiki
pour l'obtention du diplôme de Maîtrise Sous la
supervision de Mr SIBY Mory de l'université de Bamako
(FLASH) et de Dr Monica IDINOBA & Yacouba
Noël COULIBALY du CIFOR-TROFCCA
Date de la soutenance: Le 08/10/ 2007
Membres du jury:
Dr Famakan Oulé KONATE
Dr Yaranga COULIBALY Année universitaire:
2006-2007
II
Table des matières
Avant-propos V
Liste des sigles: VI
Résumé: VII
Introduction : 1
I- Synthèse bibliographique sur les
caractéristiques physiques, la vulnérabilité et les
changements
climatiques dans le bassin du Bani 2
I-1. Les caractéristiques physiques du bassin : 3
I-1-1. Les généralités climatiques : 3
La variation des isohyètes sur le bassin du Bani 4
Figure n°1: Le diagramme ombro-thermique à la
station de San en 1953 5
Figure n°2: Le diagramme ombro-thermique à la station
de San en 1984 6
I-1-2. Hydrographie du bassin du Bani: 6
Carte n°2 : le réseau hydrographique du bassin du
Bani 8
I- 1-3. La Végétation : 9
I-1-4. La faune: 10
I-2. Analyse de la vulnérabilité au niveau du
bassin: 10
I-2-1. Vulnérabilité sociale: 10
I- 2-2. La vulnérabilité économique: 11
I-2-3. La vulnérabilité environnementale: 12
I-3 L'effet de serre, les sources d'émission des gaz
à effet de serre (GES) au Mali et les
manifestations des changements climatiques dans le bassin :
12
I-3-1. L'effet de serre et les sources d'émission de GES
au Mali : 12
I-3-2. Les manifestations des changements climatiques au Mali et
dans le bassin: 13
II- Matériels et méthodes d'études : 14
II- 1. Présentation de la zone d'étude : 15
II- 2. Méthodes d'étude : 17
II-2.1 La collecte et le traitement des données : 17
II-2.2 La sensibilité de l'hydraulique villageoise :
17
II-2.3 La qualité des ressources en eau : 17
II-2.4 La sensibilité de la production agricole : 18
II-2.5 La sensibilité de l'élevage : 18
II-2.6 La sensibilité de la pêche : 18
III-1. Les impacts du changement climatique sur les ressources en
eau : 21
III
III-1-1. La variabilité climatique au moyen Bani :
21
Figure n°3: Variabilité inter annuelle de la
pluviométrie au Moyen Bani de 1952 à 2001 22
Figure n°4 : La variation des indices pluviométriques
(IP). 23
Figure n°5 : Variabilité inter annuelle de la
température au Moyen Bani de 1952 à 2001 24
Tableau n°1: Variations décennales des pluies:
24
III-1- 2. L'écoulement : 24
Figure n°6: Les coefficients mensuels des débits
(CMD) 25
Figure n°7: La variabilité inter annuelle des
débits à la station de Douna de 1952-2001 26
Figure n°8: Variations des Indices de débits du
Bani. 26
Tableau n°2: Variations décennales des
débits: 27
III-1- 3. La disponibilité des ressources en eau :
27
Tableau n°3: Volumes d'eau. 27
Tableau n°4: Profondeurs moyennes des puits par
période: 28
Tableau n°5 : Nombre de puits fonctionnels et non
fonctionnels par villages 28
Tableau n°6: Durée du cycle
végétatif et besoin en eau des céréales. 29
Tableau n°7: Les superficies cultivées, les
rendements et la production des céréales. 29
Tableau n°8: L'état des ressources
fourragères herbacées au moyen Bani. 30
Tableau n°9 : L'état des plantes
fourragères. 30
Tableau n°10: L'état des essences
fourragères. 31
Tableau n°11: L'état des ressources
fourragères en général. 31
Tableau n° 12: La production fourragère des zones
écologiques. 31
Tableau n°13: Le nombre d'UBT et la capacité de
charge exprimée. 32
Tableau n°14: L'état des ressources halieutiques au
moyen Bani. 33
Tableau n°15: Les quantités de poissons et le
revenu de l'unité de pêche en six mois au moyen-
Bani. 33
III-1-4. La qualité des ressources en eaux: 33
III-1-4- 1. Paramètres physico-chimiques : 34
Tableau n°16 : Paramètres physico-chimiques:
34
Tableau n°17: Constats sur les paramètres
physico-chimiques. 34
III-1-5. Dégradation des galeries forestières :
36
III-3-La perception des changements climatiques par les
populations et les stratégies d'adaptation
locales et planifiées : 36
III-3-1-La perception des changements climatiques par les
populations de la zone: 36
III-3-2-Les stratégies d'adaptation locales et
planifiées: 37
Bibliographie: 39
Annexes II
Annexes 1: Les pluies et les températures moyennes
interannuelles et les indices de pluies à la
station San sur la période 1952-2001 III
Annexe 2 : Les débits moyens interannuels et les
indices de débits à la station de Douna sur la
période 1952-2001 V
Annexe 3: Les débits moyens mensuels inter annuels et
les coefficients mensuels des débits. VII
Annexe 4: Les herbes fourragères inventoriées
selon leur fréquence et leur abondance au moyen
Bani VIII
Annexe 5: les plantes fourragères inventoriées
selon leur fréquence et leur abondance au moyen
Bani IX
Annexe 6: les essences fourragères inventoriées
selon leur fréquence et leur abondance au moyen
Bani. X
Annexe 7 : L'état des espèces de poissons
répertoriées au moyen Bani XI
Annexe 8: Les questionnaires XIII
V
Avant-propos
1-Je dédie ce travail à la mémoire de mon
père feu Oumar BOIRE que la mort a arraché à l'affection
de tous un 25 février 2002. Que la terre lui soit légère !
Amen. Et à tous mes parents et amis.
2-Je tiens à remercier tous les professeurs de la
Faculté des Lettres, Langues, Arts et Sciences Humaines (FLASH), pour la
qualité de leurs enseignements. Plus particulièrement à
ceux du département de géographie notamment Monsieur Mory SIBY
qui, malgré ses multiples occupations n'a ménagé aucun
effort pour la réalisation de ce travail.
3-Je rends un remerciement mérité au personnel
du projet «Forêt Tropicale et Adaptation aux changements climatiques
(TROFCCA)» du Centre International pour la Recherche Forestière
(CIFOR, en occurrence Dr Monica IDINOBA et son assistant Yacouba Noël
COULIBALY.
TROFCCA, qui a financé les opérations de cette
recherche, est un projet de quatre ans sur l'adaptation des forêts
tropicales aux changements climatiques, mis en oeuvre par le Centre
International pour la Recherche Forestière (CIFOR). Il intervient en
Asie, en Amérique Latine et en Afrique l'Ouest. En Afrique de l'Ouest,
il couvre le Mali, le Ghana et le Burkina Faso où il est basé.
VI
Liste des sigles:
BEAGGES: Bureau d'experts en Auto Gouvernance et Gestion de
L'Environnement au Sahel
CC: Changements Climatiques
CCNUCC: Convention Cadre des Nations Unies sur les Changements
Climatiques
CFC: Chlorofluorocarbures
CIFOR Centre International pour la Recherche Forestière
CMD: Coefficient Mensuel des Débits
CNRST: Centre National de Recherche Scientifique et
Technologique
DER: Département d'Enseignement et de Recherche
DNH: Direction Nationale de l'Hydraulique
DNM: Direction Nationale de la Météorologie
ENI: École Nationale d'Ingénieurs
ENSUP: École Normale Supérieure
FAO: Organisation des Nations Unies pour l'Agriculture et
l'Alimentation
FLASH: Faculté des Lettres, Langues, Arts et Sciences
Humaines
GES: Gaz à Effet de Serre
GIEC: Groupe d'Experts Intergouvernemental sur les Changements
Climatiques
IER: Institut d'Economie Rurale
IRD: Institut de Recherche pour le Développement
PIB: Produit Intérieur Brut
PIRL: Projet d'Inventaire des Ressources Ligneuses
PMB: Programme de Mise en Valeur des Plaines du Moyen-Bani
SARL: Société Anonyme à
Responsabilité Limitée
SNMO Stratégie Nationale de Mise en Oeuvre
TROFCCA Forêts Tropicales et Adaptation au Changement
Climatique
UICN: Union Internationale pour la Conservation de la Nature
ZCIT: Zone de Convergence Inter Tropicale
VII
Résumé:
Le but de cette étude est d'évaluer les impacts
des changements climatiques sur les ressources en eau et d'analyser la
sensibilité des activités socio-économiques dans le bassin
versant du Bani. La partie spécifique de l'étude porte sur la
zone du Moyen- Bani dans la quatrième région administrative du
Mali (Ségou).
Pour ce faire, nous avons collecté les relevées
pluviométriques et de température moyennes annuelles de 1952
à 2001 de la station de San à la Direction Nationale de la
Météorologie du Mali (DNM), les débits moyens annuels de
1952 à 2001 de la station de Douna à la Direction Nationale de
l'Hydraulique du Mali (DNH), les analyses des échantillons d'eau ont
été effectués au laboratoire de la DNH, les données
sur l'agriculture, l'élevage et sur la pêche ont été
collectées au projet Programme de Mise en Valeur des Plaines du Moyen-
Bani (PMB), à travers les enquêtes de terrain, les observations
directes et les entretiens.
Les résultats obtenus montrent que la
pluviométrie régresse de décennie en décennie, la
tendance de la température est à la hausse, l'hydraulicité
du fleuve Bani est en baisse, que les paramètres physico- chimiques et
bactériologiques des eaux sont dégradés, que la production
agricole, la capacité de charge des pâturages et la prise de
poisson sont amoindris. Ce qui a entrainé la dégradation des
galeries forestières due à la pression humaine.
Mots clés: la
vulnérabilité, les ressources en eau, changement climatique,
bassin versant du Bani.
1
Introduction :
La vulnérabilité se définit, selon le
Groupe Intergouvernemental des Experts sur l'Evolution du Climat
(GIEC)1, comme la susceptibilité d'un système naturel
ou humain à être affecté par les effets négatifs du
changement, de la variabilité ou des extrêmes climatiques. Elle
traduit en conséquence la capacité d'une personne, d'une
communauté ou d'un milieu naturel à anticiper, à
résister ou à s'adapter aux impacts négatifs du climat ou
à se remettre de ses impacts.
Le Mali, pays sahélien, est l'une des régions du
monde les plus vulnérables aux changements climatiques (C.C) qui est la
« modification ou la variation du climat qu'elle soit naturelle ou due
à des facteurs d'origine anthropique2 ». La
vulnérabilité du Mali s'explique par la fragilité de
certains de ses caractéristiques physiques (position
géographique, fragilité des écosystèmes,
déficits pluviométriques chroniques) et socio-économiques
(extrêmes pauvretés).
Les impacts souvent désastreux de la variabilité
et des extrêmes climatiques, comme la sécheresse, sur les
ressources en eau, au cours des trente dernières années, en est
une bonne illustration de cette vulnérabilité et des changements
climatiques. En effet de 1970 (date charnière des séries de
sécheresses au sahel) à maintenant, les grands bassins du Niger
supérieur (bassin du Bani à Douna, bassin du Sankarani à
Selingué, bassin du Tinki à Ouran, bassin du Niandan à
Boro et la cuvette lacustre) ont enregistré une baisse
pluviométrique de plus de 15% et une baisse moyenne des débits de
plus de 40%, malgré une légère amélioration de
certaines années3. Cet état de fait est critique et ne
cesse de s'accroître, car la plupart des scénarios de changements
climatiques prévoient une diminution des précipitations de 0,5
à 40%, avec une moyenne de 10 à 20% pour les horizons 2025. Ils
font état d'une tendance générale à la baisse
accentuée des écoulements4.
Le Moyen Bani en particulier subit les impacts des
extrêmes climatiques (les séries de sécheresses), et la
capacité de la localité à anticiper, à
résister ou à s'adapter est insignifiante. Les populations de de
zone, dans leur grande majorité soit plus de 90%, vivent du secteur
primaire (agriculture, élevage, pêche etc.). Or la relance de ces
activités dépend de la disponibilité des ressources en
eau. Les effets des changements climatiques provoqueraient la
dégradation de l'état de cette importante ressource,
aggraveraient la sensibilité des activités
socio-économiques et ces effets conjugués entraîneraient la
dégradation des écosystèmes forestiers.
Nonobstant, les changements climatiques ne sont pas une
préoccupation majeure des décideurs. Le présent
thème intitulé «la vulnérabilité
des ressources en eau aux impacts des changements climatiques dans le Bassin
versant du Bani à Douna» vise à fournir aux
décideurs des informations pertinentes sur le degré de
vulnérabilité afin qu'ils prennent des mesures idoines.
1 Madiodio Niasse et al. ;(2004) page 3
2 ibidem
3 Bamba F. et al. ; (1996)
4 Madiodio Niasse et al. ; (2004)
2
I- Synthèse bibliographique sur les
caractéristiques physiques, la vulnérabilité et les
changements climatiques dans le bassin du Bani.
I-1. Les caractéristiques physiques du bassin :
I-1-1. Les généralités climatiques
:
Les caractères climatiques sont les plus
déterminants pour l'analyse des ressources en eau. Ici nous nous
intéressons au mécanisme des précipitations et à
l'étude climatique du moyen Bani.
I-1-1-1. Le mécanisme des précipitations
en Afrique occidentale:
En Afrique de l'ouest, la pluviométrie, facteur
déterminant du climat, est liée au mouvement nord-sud de la zone
de convergence intertropicale (ZCIT) qui est la zone de rencontre entre masses
d'air humide austral et masses d'air sec septentrional. La ZCIT atteint sa
position la plus septentrionale en août, ce qui correspond à la
période où la pluviométrie maximale est enregistrée
dans la région sahélienne. Ce mécanisme est à la
base du gradient nord-sud de la pluviométrie annuelle dans la
région sahélienne.
C'est ainsi que les hauteurs de précipitations
annuelles vont de zéro dans le désert (Sahara) à plus de
900mm dans la zone sub-humide soudanienne. Dans les zones arides, semi-arides
et sub-humides la période pluvieuse est concentrée sur une seule
saison de deux à cinq mois contrairement aux pays du golf de
Guinée qui ont deux saisons de pluie.
Dans cette dernière sous zone, la hauteur de la
pluviométrie dépasse 900mm5.
Les isohyètes se déplacent donc vers le sud (voir
la carte suivante).
5
3
- Madiodio Niasse et al. ; 2004, page 5
4
La variation des isohyètes sur le bassin du
Bani
I-1-1-2. Le climat du moyen Bani :
Ainsi, se dégage dans notre zone d'étude, le
moyen Bani, un climat soudano- sahélien sub-aride. Ce climat est
caractérisé par l'alternance de deux saisons; une longue saison
sèche s'étalant d'octobre à mai (9 à 8 mois) et une
courte saison pluvieuse, de juin à septembre (4 à 3 mois). Les
températures sont élevées, la moyenne oscille autour de
24°5, avec un maximum au mois de mai 33° et un minimum en janvier
24°2 (1984).
La moyenne pluviométrique interannuelle pour notre
période d'étude (1952 - 2001) est de 709,3 mm à la station
pluviométrique de San. Dans cette période deux plages se
dégagent. La première, allant de 1952 à 1968 est
considérée comme humide, avec une pluviométrie moyenne
inter annuelle de 788 mm. L'année 1953 est la plus pluvieuse avec 931
mm.
La figure ci-dessous montre le diagramme ombro-thermique de
l'année 1953 à la station de San.
Figure n°1: Le diagramme ombro-thermique
à la station de San en 1953
200
175
150
125
100
75
50
25
0
400
350
300
250
200
150
100
50
0
5
jan fév mar avr mai jn jt at spt oct nov dec
pluies
température
Mois
La deuxième va de 1969 à 2001. Elle a une
pluviométrie inter annuelle inférieure à la moyenne. Donc,
elle est considérée comme sèche avec 665mm. L'année
1984 est la plus sèche avec 401 mm.
T°c
T°c
La figure ci-dessous montre le diagramme ombro-thermique de
l'année 1984 à la station de San.
4
6
Figure n°2: Le diagramme ombro-thermique
à la station de San en 1984
140 120 100 80
60 40 20
0
|
|
70 60 50 40
30 20 10 0
|
jan fév mar avr mai jn jt at spt oct nov dec
mois
Il y a, entre ces deux diagrammes, une différence
notable. Sur le premier, la température est moins élevée
et la pluviométrie est abondante. Au contraire sur le second, la
température est forte et la pluviométrie est moindre.
I-1-2. Hydrographie du bassin du Bani:
c
Le fleuve Bani est un affluent du fleuve Niger. Il est le
troisième plus grand fleuve du Mali
après le fleuve Niger et le fleuve
Sénégal.
Le réseau hydrographique du Bani (voir carte suivante)
présente des caractéristiques homogènes. Né
à faible altitude et drainant des régions très plates, les
cours d'eau du Bassin ont une très faible pente et forment
d'innombrables méandres au milieu des plaines d'inondation qui prennent
une certaine ampleur à faible distance de la source mais, ne
présentent une largeur vraiment considérable qu'à
l'extrémité aval du bassin. Le Bani est constitué par la
réunion du Baoulé et du Bagoé. Ces deux cours d'eau, dont
la direction générale est Sud - Nord prennent tous deux naissance
dans la série de collines séparant le bassin du Niger des fleuves
côtiers de la Côte d'ivoire. La source du Baoulé est
à la côte 450m environ donc, presque à l'altitude de la
plaine qui descend en pente douce de cette région vers le Nord, en
direction du fleuve Niger. Le Baoulé prend rapidement la direction Sud -
Nord, la pente restant presque à 40 cm par km, puis il reçoit sur
la rive droite un premier Banifing. La pente diminue et plus qu'à 20 cm
par km, les méandres s'accentuent. Un peu plus loin le Baoulé
reçoit, sur sa rive droite, le Dégou et passe à Bougouni
à 50 km de sa source. Les sinuosités prennent encore d'ampleur,
la plaine d'inondation atteignant une largeur de 800m à 1500m. Peu
après il reçoit un Banifing sur sa rive droite et un autre sur sa
rive gauche. Le Baoulé prend alors la direction générale
Ouest - Est et conflue avec le Bagoé prend sa source au Sud de Boundiali
vers la côte 600m. Il descend dans la plaine encore plus rapidement que
le Baoulé, la pente se maintenant à 15 cm par km sur 300 km. Il
présente très vite de larges plaines d'inondation et un cours
sinueux. Il reçoit dans son cours moyen le Bafini en rive droite et sur
la rive gauche le Kankelaba, puis un Banifing. La pente diminue
encore, les méandres s'atténuent et le
Bagoé rejoint le Baoulé après 700 km environ. A 20 km
à peine à l'aval de ce confluent, le Bani reçoit sur sa
rive gauche le plus important de tous les Banifing issus de la région au
Nord - Est de Sikasso. Un des tributaires de cette rivière est le seul
cours d'eau ayant une pente forte. Le Banifing, après le confluent du
Lotio, présente une pente faible, moins de 10 cm par km. Après ce
dernier affluent important, le Bani s'élargit de plus en plus et se
dirige vers l'Est. Les sinuosités du lit apparent disparaissent presque,
mais la plaine d'inondation devient de plus en plus large, le Bani passe au
voisinage de San où il reçoit sur sa rive droite un dernier
Banifing, puis il entre dans la cuvette lacustre du Niger, vers l'altitude
269m, la pente devient très faible, moins de 2cm par km.
Le cours du Bani, dans la plaine d'inondation, se dirige vers
le Nord. De nombreux bras secondaires prennent naissance à assez faible
distance des rives et enfin le Bani se jette dans le fleuve Niger à
Mopti après un parcours total de 1300 km6.
7
6 - Fofana A. (1997) page 7
8
Carte n°2 : le réseau hydrographique du
bassin du Bani
13°N /
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Limites de bassins 1
Voies routières
|
|
|
Cours d'eau principaux
|
|
|
Cours d'eau secondaires
· Villes ou villages j
|
|
|
|
Source : ENI, DER génie Civil Auteur :Y
COULIBALY
Réalisation :Juin 2007
9
I- 1-3. La Végétation :
La végétation est liée aux conditions
climatiques telles que la pluviométrie qui détermine la
physionomie. La limite de chaque couverture végétale n'est
claire, précise. Mais dans la zone, on peut dégager les
formations de savanes suivantes : la savane boisée ou savane parc, la
savane arborée, la savane arbustive, la savane herbeuse ou la prairie et
la formation rupicole ou forêt galerie.
I-1-3-1. La savane boisée ou savane parc :
Elle est dominée par vitellaria paradoxa (le
karité), et Parkia boglobosa (le néré). On distingue au
sein de ces groupements végétaux quatre faciès dont:
faciès à Sclérocarya birrea (le prunier), faciès
à Acacia albida (le balazan), faciès à Borassus
aéthiopum (le ronier), faciès a Adansonia digitata (le baobab)
I-1-3-2. La savane arborée :
On y rencontre des espèces, comme le Bombax costatum,
Acacia albida (le balazan) etc. Le tapis herbacé est surtout
formé de graminées.
1-1-3-3. La savane arbustive:
Le Tapis herbacé est discontinu. Les arbres sont de
petites tailles, rabougries et tortueuses souvent épineux. Tous les
arbres perdent leurs feuilles, excepté l'Acacia albida (le balazan) dont
la floraison et la feuillaison s'effectue à contre saison. Les acacias
sont les espèces dominantes: Acacia raddiana (baki-fin), Acacia albida
(balazan), Acacia nilotica (bakana-iri).
I-1-3-4. La savane herbeuse ou la prairie:
Les arbres y deviennent rares. C'est la couverture
herbacée qui prend de l'importance. Des graminées vivaces,
accompagnées d'espèces annuelles de décrue, prennent de
l'importance, au fur et à mesure que l'on s'avance vers le lit du
fleuve. L'Echinochloa stagnina (le bourgou), Vossia cuspidata (ouala), Nymphea
lotus (ngokou) sont les espèces dominantes.
I-1-3-5. La formation rupicole ou forêt
galerie:
Elle est caractérisée par la dominance
d'espèces comme Mitragyna inermis (djoun), Landolphia eudolotii
(ngoïn), Grataera andansonii, Acacia sieberiana (baki-dé), Mimosa
pigra (fura kuna). Cette végétation est amplement
dégradée par le passage des troupeaux se rendant à
l'abreuvement.
10
I-1-4. La faune:
Elle est représentée dans la zone par le gibier
à poils et l'avifaune. I-1-4-1. La faune sauvage:
La faune sauvage, notamment les gibiers à poils, est
devenue rare. Elle est constituée, aux dire de quelques chasseurs, de
gazelles, C Cob de Buffon, Cob redimca), d'élans (Elan de derby),
d'hypotragues et de phacochères. Toutes ces espèces ont plus ou
moins disparu avec leur habitat (absence de massifs boisés importants)
à la suite de la sécheresse, des déboisements et de la
chasse. Seuls subsistent des petits carnassiers comme le chacal et les petits
rongeurs.
I-1-4-2. La faune aviaire:
La faune aviaire est abondante. Elle est
représentée par les oiseaux granivores comme les queleas qui
pullulent par période, les pintades sauvages, les francolins, les
sarcelles d'été, les outardes, les aigrettes, les hérons
gris etc....
I-2. Analyse de la vulnérabilité au
niveau du bassin:
Comme nous l'avions évoquée, la
vulnérabilité est la susceptibilité d'un système
naturel ou humain à être affecté par les effets des
changements climatiques. Pour le cas du moyen Bani, nous évoquons la
vulnérabilité sociale, la vulnérabilité
économique et la vulnérabilité environnementale.
I-2-1. Vulnérabilité sociale:
La population du Moyen Bani est vulnérable dans sa
structure. Selon le recensement général de la population en 1998,
la zone a une population estimée à 187 742 habitants. Selon les
tranches d'âge, elle est repartie comme suit : 0 à 14 ans : 35,4%;
15 à 59 ans; 57,2%; 60 et plus : 7, 4%. Par sexe, les hommes
représentent 49,2% contre 50,8 % pour les femmes. La population active,
c'est-à-dire le groupe dont l'âge est compris entre 15 et 59 ans,
est de 57,2%, soit 107 388 habitants.
Si nous considérons ces chiffres, nous constatons qu'il
y a une tendance à la féminisation de la population. Les hommes,
étant les gros travailleurs, sont moins nombreux.
Avec les aléas climatiques, nous observons des
indicateurs montrant la vulnérabilité de cette population:
diminution des revenus des ménages avec l'augmentation des
dépenses, perte de pouvoir d'achat, crise alimentaire. Cette situation a
engendré une migration (saisonnière et permanente) massive de
toutes les catégories socioprofessionnelles de la zone (agriculteurs,
éleveurs, pêcheurs) vers d'autres zones à la recherche du
minimum vital. Le taux d'absence par rapport à la population totale est
de 16,6% et par rapport à la population active (15 à 59 ans) il
est de 25%7.
7
- PMB (étude agro-socio-économique, 1984)
11
Sur les plans sanitaire et éducatif, avec la baisse du
pouvoir d'achat de la population, peu d'actions ont été faites,
en moyenne on a un centre de santé communautaire pour plus de 10
villages et une école pour 23 villages.
I- 2-2. La vulnérabilité
économique:
L'économie du moyen Bani repose sur le secteur primaire
(l'agriculture, l'élevage et la pêche).
L'agriculture occupe la première place dans
l'économie de la zone et emploie plus de 90% de la population. Les
systèmes de production sont du type agro - pastoral et les
spéculations agricoles portent sur les cultures sèches (mil,
sorgho, maïs etc..).
Les productions agricoles sont destinées à la
consommation locale et le surplus est le plus souvent écoulé sur
les marchés hebdomadaires locaux. Mais, depuis quelques
décennies, la zone connaît un déficit pluviométrique
et par conséquent, une dégradation générale des
conditions de vie. Les populations qui cultivaient du riz pluvial ou riz
flottant, l'ont abandonné au profit des cultures sèches car les
étangs, les mares et le lit d'inondation du fleuve Bani se sont tous
progressivement asséchés. Les cultures sèches souffrent
également des extrêmes climatiques et leurs rendements baissent
continuellement. Les agriculteurs compensent ce déficit en faisant
toujours de nouvelles friches. C'est ainsi que les superficies cultivées
pour les céréales sont passées de 18 500 ha en 1987
à 72 020 ha en 2000 soit une hausse de 53 520 ha8.
L'élevage joue un grand rôle. Elle porte sur
l'élevage des bovins, des ovins et caprins, des asins et des
équins. Ces animaux profitaient de l'herbe fraîche; et
sèche, et des résidus de récolte. Avec la persistance de
la sécheresse au cours des dernières décennies,
l'équilibre agro-pastoral qui préexistait dans la zone s'est
nettement modifié. Les éleveurs des grands ruminants (bovins
surtout), sont tous rares car les espèces fourragères se sont
raréfiées. Ils se sont dirigés vers le sud, dans les zones
pastorales de Koutiala et de Sikasso, où les conditions sont un peu
meilleures. Seuls sont nombreux, les petits ruminants qui
bénéficient de l'abondance de la végétation
épineuse et xérophile.
La pêche est l'activité principale des Bozos et
des Somonos installés sur les bourrelets des berges. Elle est
pratiquée sur le long du Bani de Douna à Tabara en passant par
Nani, Sakarala, Ngoron, Talodaga, Dogona et Goualabougou.
Cette activité économique, non moins importante
pour la zone, dure en moyenne 6 à 8 mois selon les années, et est
repartie en quatre périodes: la période de crue, pendant laquelle
la pêche, moins importante, est pratiquée dans les plaines
d'inondation, la période de hautes eaux, durant laquelle la pêche
se trouve moins importante. La période de décrue, de novembre
à février, est propice à la pêche. La période
d'étiage, d'avril à juin, après la levée des mises
en défend des plans d'eau du cours principal du Bani. Les engins de
pêche utilisés par les pêcheurs se composent essentiellement
de filets maillant, de filets éperviers, de palangres, de lignes, de
nasses, de sennes, de harpons.
Les pêcheurs tirent leur revenu de la pêche. Mais
la faiblesse des pluies et celle des crues ont anéanti cette
activité. On assiste à la diminution des productions halieutiques
et à la disparition de certaines espèces de poissons. C'est
pourquoi, maintenant certains pêcheurs se sont convertis en extracteurs
de sable, en agriculteurs, en éleveurs, en commerçants ou tout
simplement déserté la zone.
8
- PMB (étude-agro-socio-économique, 1984)
12
I-2-3. La vulnérabilité environnementale:
Les séries des sécheresses des dernières
décennies et la pression humaine, 50 habitants au km2, ont fait que
l'environnement au moyen Bani est devenu très fragilisé. Nous
assistons avec impuissance à la dégradation de la forêt et
du couvert végétal, des berges et de l'eau du fleuve, la
raréfaction des animaux sauvages et aquatiques.
I-2-3-1. La dégradation de la forêt et du
couvert végétal:
L'augmentation continue des surfaces cultivées, la
pression sur les terres et l'approvisionnement en bois de chauffe ont
occasionné l'épuisement de plusieurs espèces ligneuses.
Les plus notables sont le néné (Parkia biglobosa), le
karité (Vitellaria paradoxa), le baobab (Andasonia digitata), le zaban
(Saba senegalensis etc. Qui rentrent dans la consommation alimentaire locale.
Le couvert végétal est aussi dégradé, surtout les
abords du fleuve, à cause du passage répété des
animaux se rendant à l'abreuvement. Alors, les sols sont exposés
à l'érosion éolienne et hydrique.
I-2-3-2. La dégradation des berges et l'eau du
fleuve:
Au moyen Bani, beaucoup de pêcheurs se sont convertis en
extracteurs de sable. Cette activité en pleine expansion se fait sans un
minimum de réglementation et d'assistance. Ce qui a provoqué la
dégradation des berges. L'eau du fleuve est également envahie par
la prolifération des végétaux aquatiques flottants,
notamment la jacinthe d'eau.
I-2-3-3. La raréfaction des animaux sauvages et
aquatiques:
La chasse, la sécheresse, le déboisement et la
pression de la pêche ont fait disparaître les habitats des
espèces sauvages et halieutiques. A cet effet, la faune sauvage, comme
les gibiers à poils se raréfient considérablement. Les
poissons sont encore moins nombreux. Ce constat est mis en évidence avec
la diminution des prises de poisson par les pêcheurs.
I-3 L'effet de serre, les sources d'émission des
gaz à effet de serre (GES) au Mali et les manifestations des changements
climatiques dans le bassin :
Au Mali en général et la zone de notre
étude en particulier, les changements climatiques sont une
réalité, dans cette partie, nous expliquerons l'effet de serre,
les sources d'émission de gaz à effet de serre (GES) et les
manifestations des changements climatiques.
I-3-1. L'effet de serre et les sources d'émission de
GES au Mali :
La température de la terre est maintenue grâce
à l'effet de serre terrestre naturel qui est produit par certains gaz
atmosphériques, appelés gaz à effet de serre (GES). Ces
gaz agissent de façon analogue au vitrage d'une serre qui retient la
chaleur du soleil à l'intérieur. Les GES laissent ainsi passer
l'énergie solaire incidente qui réchauffe le sol, tout en captant
une partie du rayonnement infrarouge émis vers l'espace par le sol
réchauffé. Ils contribuent de la sorte à
maintenir la température des basses couches
atmosphériques à environ 15°C, alors qu'elle serait
-18°C sans cet effet de serre. Ce dernier a donc favorisé
l'apparition de conditions propices à la vie sur terre. Toute fois,
l'augmentation des GES peut poser des problèmes en rompant
l'équilibre actuel du système climatique planétaire.
Globalement, l'augmentation de la concentration des GES entraîne le
réchauffement des basses couches de l'atmosphère et de la surface
de la terre. De nombreux gaz à effet de serre ont une longue
durée de vie et influent sur le climat pendant de longue
période9.
Cependant, dans les résultats des calculs
d'émissions des gaz à effet de serre (GES) pour le Mali, il
apparaît que les gaz indexés sont le dioxyde de carbone (CO2), le
méthane (CH4), le dioxyde d'azote (N2O), le monoxyde de carbone (CO),
les composés organiques (NMVOC). Mais le méthane (CH4) avec
8138,72 en tonne équivalent CO2 (TE-CO2) soit 92,57 % d'émission
et l'oxyde d'azote (N2O) avec 653,60 en TE-CO2 soit 7,43% constituent de
sérieuses menaces pour le Mali.
Les principales activités qui concourent à ces
émissions sont le secteur de l'électricité avec 968,41 en
TE-CO2 soit 11,17%, les procédés industriels avec 9,58 en TE-CO2
soit 1,33%, les déchets avec 115,53 en TE-CO2 soit 0,1% et le secteur
agricole avec 7572,67 en TE-CO2 soit 87,40%10.
I-3-2. Les manifestations des changements climatiques au
Mali et dans le bassin:
Selon la convention cadre des Nations Unies sur les
changements climatiques (CCNUCC)11, «la notion de changement
climatique se réfère à un changement dû à
l'activité humaine directe ou indirecte, activité altérant
la composition de l'atmosphère globale et qui vient s'ajouter à
la variabilité naturelle observée sur une échelle de temps
comparable».
Au Mali, ce phénomène se manifeste par la
persistance des séries de sécheresses depuis 1970. Ce qui
occasionne la diminution de la pluviométrie, constatée par le
déplacement des isohyètes vers le sud et l'augmentation
générale de la température. Cette situation se traduit par
la baisse continue des ressources en eau.
Dans la zone du moyen Bani, nous assistons à l'abandon
des cultures inondées au profit des cultures sèches, à la
réduction des aires de pêche suite à l'assèchement
du lit d'inondation du Bani, à la transhumance des animaux faute d'avoir
de ressources fourragères abondantes etc.
9
10
13
, Bureau sur les changements climatiques au Quebec, 14
février 2003, page 3 - Document des inventaires de GES de 1995 au Mali.
CNRST/Mali
11 Madiodio Niasse et al. ; (2004) page 2
II- Matériels et méthodes d'études
:
14
II- 1. Présentation de la zone d'étude
:
Cette étude est effectuée dans le bassin versant
du Bani qui se situe dans sa grande majorité (environ 90%) sur le
territoire du Mali. La superficie restante se situe au Burkina Faso et en
Côte d'Ivoire. Il est compris entre les longitudes -4° a -8°,
et les latitudes 9° à 15° et appartient au grand bassin du
Niger supérieur.12 La superficie du bassin est de
102000km2 à la station de Douna.
Sur le plan géomorphologique, les ensembles morpho
structurales et lithologiques demeurent un sous-ensemble de l'Afrique de
l'ouest en général. Ainsi le Bassin versant du Bani comprend les
ensembles morphologiques suivants: les ensembles du socle précambrien,
les séries birrimiens et les formations
sédimentaires13.
L'étude ne sera pas exhaustive, nous nous sommes
limités à la zone du Moyen-Bani située entre les
longitudes -4°,5' à 6°et les latitudes13°à
13°,5 dans la quatrième région administrative du Mali
(Ségou). Elle couvre une superficie de 3701 km2 et regroupe trois (3)
communes du cercle de Ségou, six (6) communes du cercle de Bla et dix
(10) communes du cercle de San.
Le Moyen-Bani est situé sur un socle
précambrien, dit grès de Koutiala, recouvert par les alluvions du
Bani (dépôts récents et sub récents). Il est
subdivisé en trois unités morpho-pédologiques (les hautes
levées du Bani, les lévées moyennes correspondants aux
anciens bourrelets, les plaines basses correspondant aux cuvettes,
dépressions et bras morts du Bani)14
15
12 Charlemagne O. V. L. (2004) page 14
13 Ballo A. in Djimé C. (1986) page 10
14 Rapport de l'étude de faisabilité du projet PMB
(1995)
16
17
II- 2. Méthodes d'étude :
II-2.1 La collecte et le traitement des données
:
Pour cette étude on a collecté les données
suivantes :
Les données climatologiques pluviométries et
températures moyennes annuelles de 1952 à
2001 de la station de San) à la direction nationale de la
météorologie par suite de nos
déplacements effectués sur place. Ces
données sont collectées pour évaluer la
variabilité
climatique.
La baisse de la pluviométrie annuelle et décennale.
Pour cela, on a calculé l'indice
pluviométrique (IP) à l'aide du rapport suivant
:
IP= (P- Pm)/ Pm
IP= Indice pluviométrique,
P= Pluviométrie moyenne annuelle ou décennale,
Pm= Pluviométrie moyenne interannuelle d'une
période donnée.
L'IP permet de mieux illustrer la baisse de la
pluviométrie et de qualifier la pluviométrie
annuelle par rapport à la moyenne inter annuelle (Bamba F
et al, 1996).
IP > 0 signifie que la pluviosité est bonne,
IP< 0 signifie que la pluviosité est mauvaise.
Les températures annuelles ont été
évaluées par rapport à la moyenne interannuelle sur un
graphique à l'aide d'Excel. Pour Illustrer l'augmentation de la
température.
Les données hydrologiques (débits moyens annuels de
1952 à 2001) à la direction nationale
de l'hydraulique (DNH) du Mali sur place pour évaluer
l'hydraulicité (H) du fleuve Bani.
H = (Q - Qm)/ Qm
H = Hydraulicité,
Q = Débit moyen annuel ou décennal,
Qm = Débit moyen interannuel.
H > 0 bonne hydraulicité
H < 0 mauvaise hydraulicité.
Le rapport, entre l'hydraulicité du fleuve et la
pluviométrie, a été établi par le coefficient
mensuel des dédits (CMD).
CMD = débit de x mois/dédit moyen
interannuel.
CMD > 1 crue du fleuve,
CMD < 1 étiage du fleuve.
II-2.2 La sensibilité de l'hydraulique villageoise
:
Une enquête, avec un questionnaire, est effectuée
auprès des populations pour connaître la disponibilité en
eau des sources d'approvisionnement traditionnelles en eau (les puits
traditionnels) surtout pour le cheptel.
II-2.3 La qualité des ressources en eau :
Prolifération des végétaux envahissants est
constatée par suite de nos observations sur le
18
terrain avec les pêcheurs.
Les paramètres physico- chimiques et
bactériologiques sont étudiés par le laboratoire de la
DNH. A cet effet, nous avons collecté l'échantillon d'eau des
différents points d'eau (fleuve, puits traditionnels, forages) à
l'aide des bouteilles.
II-2.4 La sensibilité de la production agricole
:
Des entretiens avec des guides d'entretien et des
enquêtes avec des questionnaires ont été menés
auprès des autorités locales et la population pour
connaître les superficies cultivées, la production
céréalière par hectare (mil, sorgho, maïs) et par an
pour estimer la production totale. Ensuite, le bilan céréalier
est évalué à partir du rapport suivant :
Bilan = Production totale/ Population totale.
Cela, pour savoir le besoin de la zone et en déduire le
déficit.
II-2.5 La sensibilité de l'élevage :
Effectif du cheptel bovin, ovin, caprin, asin et équin
; la superficie consacrée aux pâturages à l'antenne du
projet « Programme de Mise en Valeur des plaines du Moyen-Bani PMB
à Bla ». L'effectif du cheptel est ramené à
l'Unité Bétail Tropical à l'aide des indices
établis le BEAGGES qui sont (0,73 pour un bovin, 0,21 pour un ovin,
caprin et 1 pour un asin et équin). Pour connaître le nombre
d'UBT. Cela est nécessaire pour l'évaluation de la
capacité de charge en nombre d'ha/ UBT.
Inventaire des ressources fourragères aériennes
(plantes) et herbacées. Pour cela, des excursions sur le terrain ont
été effectuées avec les éleveurs. Au cours de cette
opération, deux inventaires ont été menés à
l'aide des placettes qu'on a réalisées à cet effet: Un
premier inventaire pour connaître le nombre d'espèces
fourragères présentent dans la zone, un deuxième pour
énumérer l'état de fréquence et d'abondance des
espèces. La connaissance de la fréquence et l'abondance des
espèces fourragères est nécessaire pour connaître la
capacité de charge des pâturages.
L'état de fréquence et d'abondance des
espèces fourragères a été évalué par
le dépouillement des espèces répertoriées dans un
tableau selon qu'elles soient fréquentes ou abondantes. Cet exercice est
fait en fonction des scores donnés par les éleveurs aux
différentes espèces.
La capacité de charge des pâturages a
été estimée :
Cch = Nombre d'ha/ Nombre d'UBT.
Cch = Capacité de charge des pâturages,
UBT = Unité Bétail Tropical.
La capacité de charge est un rapport qui permet de
déterminer jusqu'à quel niveau un pâturage peut être
exploité sans risque de voir, soit le pâturage se dégrader,
soit le bétail sous alimenter. Elle peut être exprimée soit
en nombre d'unité bétail tropicale (UBT de 250 kg) par hectare
pâturé, soit en nombre d'hectares nécessaires pour nourrir
une UBT de 250 kg pendant une période donnée (BEAGGES Sarl,
2003).
II-2.6 La sensibilité de la pêche :
Nous avons fait un inventaire des espèces de poissons.
Pour cela, nous avons fait des prélèvements à travers des
embarquements à bord des pirogues munis des filets à petites
mailles. Toutes les espèces qui apparaissent aux prises étaient
mentionnées. Ensuite, un
19
entretien est mené auprès des notables
pêcheurs et des spécialistes avec un guide d'entretien pour savoir
les espèces qui ont disparues aux prises par les pêcheurs. Ces
opérations nous ont permis de connaître les espèces de
poisson fréquentes, rares et disparues.
Une autre enquête a été effectuée
avec un questionnaire pour connaître la quantité de prise et le
prix du Kg afin d'évaluer le revenu des pêcheurs.
III- Résultats et Discussions:
20
21
III-1. Les impacts du changement climatique sur les
ressources en eau :
Les changements climatiques sont un fléau qui affecte
les ressources naturelles. Dans la zone du moyen Bani, nous nous
intéressons à l'affectation des ressources en eau sur le plan
quantitatif, qualitatif et de disponibilité. A cet effet, nous abordons
la variabilité climatique au moyen Bani, l'écoulement du fleuve
Bani, la qualité et la disponibilité des ressources en eau.
III-1-1. La variabilité climatique au moyen Bani
:
Dans le contexte du changement climatique, la
variabilité est comprise comme la modification ou la variation du
climat, qu'elle soit naturelle ou due à des facteurs d'origine
anthropique15.
Au moyen Bani, comme partout au Mali, elle se traduit par la
persistance des sécheresses. Celle-ci se définit sur le plan
météorologique comme une absence prolongée, un
déficit significatif, voire une faible distribution des
précipitations en relation avec une valeur dite normale16.
Cependant, de 1952 à 2001, la pluviométrie
moyenne inter annuelle du moyen-Bani à la station de San est de 709,3
mm. Par rapport à cette moyenne, nous observons une rupture nette des
séries de bonnes précipitations autour des années 1969. A
partir de cette date, la pluviométrie est mauvaise, et l'année
1984 est la plus catastrophique, avec 401 mm de pluie. La période allant
de 1986 à 2001 est caractérisée par l'alternance de bonnes
et de mauvaises précipitations. Cette remarque s'observe sur la courbe
ci-après.
15 Madiodio Niasse et al. ; (2004) page 3
16
476
-Cahiers d'études et de recherches francophones : science
et changements planétaires, sécheresse (2006), page
Figure n°3: Variabilité inter annuelle de
la pluviométrie au Moyen Bani de 1952 à 2001
900 800 700 600
500 400 300 200 100
0
|
|
0,15 0,1 0,05 0
-0,05 -0,1 -0,15
|
22
1961
1971 1981
Décennies de 1952 à
2001
1991
2001
Moyennes pluviométriques en
mm
Moyenne Interannuelle en mm
Indices Pluviométriques
Nous constatons que 28 années ont une moyenne
pluviométrique annuelle supérieure à la
moyenne inter annuelle.
Ces années sont dites `' années humides» avec
un indice de variation pluviométrique (IP)
supérieur à (0). Et 20 années ont une
moyenne pluviométrique annuelle inférieure à la
moyenne inter annuelle. On appelle ces années `'
années sèches» avec un indice de variation
pluviométrique inférieur à (0). La figure ci
après nous montre les indices de variation
pluviométriques.
Figure n°4 : La variation des indices
pluviométriques (IP).
1961 1971 1981 1991 2001
Décennies de 1952 à
2001
400
900
800
700
600
500
300
200
100
0
Moyennes pluviométriques en
mm
Moyenne Interannuelle en mm
Moyenne
Indices Pluviométriques
L'IP permet de mieux illustrer la baisse de la
pluviométrie et de qualifier la pluviométrie annuelle par rapport
à la moyenne inter annuelle. Il est établi par la formule
suivante.
IP = (P - Pm) / Pm17.
P = pluie annuelle
Pm = moyenne inter annuelle
pluviométrique.
Cependant, 88% des années avant 1969 sont humides contre
12% d'années sèches, 54,5% des années après 1968
sont sèches contre 45,5% d'années humides.
Alors la plage 1952 - 1968 est considérée comme
humide et celle de 1969 - 2001 est sèche. Cette baisse de la
pluviométrie est surtout due à l'élévation de la
température. Plus la température augmente, moins la
pluviométrie est abondante; moins la température est
élevée, plus la pluviométrie est abondante.
0.15 0.1 0.05 0
-0.05 -0.1 -0.15
23
17 Bamba F. et al. ; (1996) page 6
24
Figure n°5 : Variabilité inter annuelle
de la température au Moyen Bani de 1952 à 2001
30
29,5
29
28,5
28
27,5
27
26,5
|
|
1961 1971 1981 1991 2001
Décennies de 1952 à
2001
Températures moyennes
décennales
Moyennes Interannuelles
En effet, de décennie en décennie, la
pluviométrie régresse par rapport à la moyenne inter
annuelle. Nous le remarquons dans le tableau ci-après.
Tableau n°1: Variations décennales des
pluies:
Décennies
|
Moyenne pluviométrique
en mm
|
Écart par rapport à la moyenne en
mm
|
Écart par rapport à la moyenne en
%
|
1952 - 1961
|
798,2
|
+88,9
|
+12,5
|
1962 - 1971
|
732,1
|
+22,8
|
+3,2
|
11972-1981
|
717,2
|
+7,9
|
+1,1
|
1982-1991
|
626,3
|
-83
|
-11,7
|
1992-2001
|
672,8
|
-36,5
|
-5,1
|
Les décennies de 1952 à 81 sont humides ou
relativement humides. Celles de 1982 à 2001 sont sèches.
La zone a enregistré une baisse
pluviométrique de 16,8% et la décennie 1982 - 1991 est la plus
touchée, elle a accusé une baisse de 11,7%.
Cette situation de baisse pluviométrique va certainement
influencer l'écoulement du fleuve Bani.
III-1- 2. L'écoulement :
Le Bani a un régime (variation des débits
pendant une période donnée) de type tropical, avec une
période de hautes eaux, située entre juillet et Décembre
et une période de basses eaux, comprise entre janvier et juin. Alors, le
Bani est alimenté par les eaux pluviales. Sa période de
25
hautes eaux correspond aux saisons d'hivernage et celle de
basses eaux, aux saisons sèches. Cette situation est illustrée
sur la figure n°5 ; par la courbe des coefficients mensuels des
débits (CMD). Le CMD est le rapport entre le débit (la
quantité d'eau qui transite à une section précise par
unité de temps. Elle s'exprime en m3/s)) de x mois et le
débit mensuel d'une année donnée. Il est obtenu par le
rapport suivant.
CMD = débit de x mois /débit inter
annuel moyen d'une période donnée18.
Figure n°6: Les coefficients mensuels des
débits (CMD)
4
3,5
3
2,5
2
1,5
1
0,5
0
-0,5
jan fev mar av ma jn jt at sept oct nov dec
La période de hautes eaux correspond aux mois de
juillet, août, septembre, octobre, novembre et décembre car ils
ont un CMD supérieur à 1. Tandis que pour les autres mois
(janvier, février, mars, avril, mai, juin) le CMD est inférieur
à un (1).
Entre 1952 et 2001, à la station de Douna, le Bani a un
débit inter annuel de 409,7 m3/s. La persistance des
sécheresses contractées depuis 1969 caractérisée
par la baisse de la pluviométrie, le débit du Bani, par rapport
à la moyenne inter annuelle a considérablement chuté
à partir de 1970 pour ne reprendre qu'en 1994 et 1999.
18 Ballo A. : cours d'hydrologie.
Figure n°7: La variabilité inter annuelle
des débits à la station de Douna de 1952-2001
400
900
800
700
600
500
300
200
100
0
Débits moyens
interannuels en m3/s
Débits moyens
décennaux en m3/s
Hydraulicité
0,8
0,6
0,4
0,2
0
-0,2
-0,4
-0,6
-0,8
1
1961 1971 1981 1991 2001
Décennies de 1952 à
2001
Sur cette allure, nous dégageons 21 années dont
leur débit moyen annuel est supérieur à la moyenne inter
annuelle.
Elles sont dites `'humides» avec une hydraulicité
supérieure à (0), 29 années dont leur débit est
inférieur à la moyenne inter annuelle. On les appelle
`'sèches» ou `'lacunaires» avec une hydraulicité
inférieure à (0). On remarque cette donne sur la figure
suivante.
Figure n°8: Variations des Indices de
débits du Bani.
400
900
800
700
600
500
300
200
100
0
Débits moyens interannuels en m3/s
Débits moyens décennaux en m3/s
Moyenne
Hydraulicité
1
0.8
0.6
0.4
0.2
0
-0.2
-0.4
-0.6
-0.8
ité
1961 1971 1981 1991 2001
0ité
Décennies de 1952 à
2001
26
L'hydraulicité (H) permet de qualifier le module
(débit annuel) d'un cours d'eau par rapport à une moyenne inter
annuelle pour une station hydrologique donnée.
Elle est établie par la formule suivante :
27
H = (Q - Qm) / Qm19.
H = hydraulicité, Q =
module, Qm = débit moyen inter annuel
Ce pendant toutes les années situant avant 1970 sont
humides contre 2 seulement entre 1971
et 2001.
Les débits régressent de décennie en
décennie. Voir le tableau ci- après.
Tableau n°2: Variations décennales des
débits:
Décennies
|
débits moyens par
décennie en m3/s
|
Écarts par rapport à la moyenne en
m3/s
|
Écarts par rapport a la moyenne en %
|
1952 - 1961
|
779,8
|
+370,1
|
+90,3
|
1962 - 1971
|
579,1
|
+169,4
|
+41,3
|
1972-1981
|
245,9
|
-163,8
|
-40
|
1982-1991
|
147,8
|
-261,9
|
-63,9
|
1992-2001
|
295,8
|
-113,9
|
-27,8
|
Seules les décennies de 1952 à 1971 sont
excédentaires et celles situées entre 1972 et 2001 sont
déficitaires.
En moyenne, le Bani a accusé une baisse de 43,9% de ses
eaux.
III-1- 3. La disponibilité des ressources en eau
:
La disponibilité des ressources en eau est le volume d'eau
stocké pendant une période donnée.
Elle s'obtient par la formule suivante :
Volume d'eau: 365 x 86,4 x Q20.
Q = module annuel ou inter annuel
(m3/s)
365 x 86,4 est le coefficient relatif au temps
en secondes dans l'année.
Le débit inter annuel moyen du Bani est de 409,7
m3/s entre 1952 et 2001. En période humide
de 1952 à 1970, il est de 695,5 m3/s. Et celui
de la période sèche, de 1971 à 2001, est de 234,5
m3/s.
Les volumes d'eau correspondants sont ainsi :
Tableau n°3: Volumes d'eau.
Périodes
|
Volume d'eau m3
|
Humides
|
21,9.109
|
Moyenne
|
12,9.109
|
Sèches
|
7,4.109
|
Nous constatons que l'eau devient de moins en moins abondante.
Le Bani a enregistré une baisse en volume d'eau de 14,5.109
m3 par rapport à la période humide et 5,5.109
m3 d'eau par rapport à la moyenne.
Cette baisse du volume d'eau est surtout accompagnée
d'un rabaissement des nappes phréatiques.
19 Bamba F. et al. ; (1996) page 6
20 Bamba F. et al. ; (1996) page 6
28
III-1- 3-1. La sensibilité des secteurs
socio-économiques:
III-1- 3-1-1. La sensibilité de l'hydraulique de
la zone à la baisse de la disponibilité des ressources en
eau:
Une enquête, dans certains villages de la commune rurale de
Touna sur l'état des puits a révélé les
résultats suivants :
Tableau n°4: Profondeurs moyennes des puits par
période:
Périodes
|
Profondeurs moyennes
|
Humides
|
7 m
|
Sèche
|
15,5 m
|
Tableau n°5 : Nombre de puits fonctionnels et
non fonctionnels par villages
Villages
|
Puits fonctionnels
|
Puits non fonctionnels
|
Total
|
Touna
|
53
|
17
|
70
|
Bougoula
|
19
|
7
|
26
|
Gnonsira
|
11
|
4
|
15
|
Gouan
|
7
|
2
|
9
|
Somassoni
|
16
|
6
|
22
|
Koumazana
|
10
|
3
|
13
|
Total
|
116
|
39
|
155
|
Dans ces villages, il y a au total 155 puits dont 116
fonctionnels et 39 complètement abandonnés pour non
disponibilité d'eau, soit une réduction de 25%.
Ces abandons ne sont pas remplacés par de nouvelles
réalisations, car les habitants de la zone disent - ils, sont
découragés par la profondeur énorme des puits. Ces
profondeurs qui étaient en moyenne 7 m sont passées à
15,5m.
Nous concluons que l'eau devient de plus en plus rare. En
effet, les points d'eau servant de providences traditionnelles des habitants
sont anéantis.
Cet état de fait a amené les autorités du
pays à faire appel aux bailleurs de fonds internationaux pour la
réalisation des hydro-pompes. C'est ainsi que vers les années
1970, cent trente un (131) forages ont été réalisés
dans la zone, sous la responsabilité de Mali Aqua viva. Ces forages
avaient des profondeurs variant entre 40 et 60 m et fournissaient 1 à 5
m3 d'eau par heure pendant 10 à 12 heures par jour et étaient
censés approvisionner une population de 4 550 personnes. Mais le goulot
d'étranglement de ce projet était que, les populations devaient
payer 50% du coût de réalisation, les frais de réparation
et d'entretien des pompes. Une situation intenable par une population à
faible revenu. Actuellement d'autres projets oeuvrent dans la zone, avec des
conditions assez supportables. On a au moins un point d'eau d'approvisionnement
pérenne et sûr dans chaque village de la zone. Mais, les frais
d'entretien et de réparation reviennent toujours à la charge des
bénéficiaires.
29
III-1- 3-1-2. La sensibilité de l'agriculture
:
L'agriculture au Moyen Bani est du type agro-pastoral. Elle
occupe 90% de la population. Les spéculations portent sur les cultures
vivrières (mil, sorgho, maïs, riz etc.) et s'étalent sur 79%
des superficies cultivées. Les productions sont destinées
à la consommation locale et le surplus est le plus souvent
écoulé sur les marchés hebdomadaires locaux.
Une bonne agriculture demande une bonne pluviométrie.
Depuis le début des années 1969, le moyen Bani connaît une
baisse pluviométrique qui ne permet pas de garantir un rendement
satisfaisant. Ce qui a généralisé une autre
stratégie consistant à augmenter les superficies cultivées
pour atteindre, quel qu'en soit le rendement, un minimum garanti. C'est ainsi
que les aires exploitées sont passées de 18 500 ha en 1987
à 72 000 ha en 2000 soit une hausse de 289,3%.
Le déficit pluviométrique a occasionné
l'abandon de la culture du riz. Car disent les agriculteurs les étangs,
les mares et les plaines d'inondations ne sont plus alimentées.
Alors, les agriculteurs du moyen Bani se contentent des
cultures sèches comme le mil, le sorgho, le maïs, etc. De 1987
à 2000, le rendement de ces cultures sèches ne cesse de
connaître des fluctuations, tantôt excédentaire,
tantôt déficitaire, mais jamais garanti, dans la mesure où
le parcours de leur cycle végétatif se heurte le plus souvent
à des conditions pluviométriques médiocres (déficit
et mauvaise répartition des pluies dans le temps et dans l'espace).
Tableau n°6: Durée du cycle
végétatif et besoin en eau des
céréales.
Céréales
|
Durée du cycle
végétatif
|
Besoin en eau en (mm)
|
Mil
|
75 à 100 jours
|
Pluie 600
|
Sorgho
|
75 à 90 jours
|
pluie 600
|
Maïs
|
90 à 120 jours
|
pluie 750
|
?
Au Moyen Bani, ces conditions sont rarement atteintes. Les
saisons pluviales précoces sont nombreuses et les céréales
ne produisent pas à hauteur de souhait.
Tableau n°7: Les superficies cultivées,
les rendements et la production des céréales.
Céréales
|
Superficies cultivées en ha
|
Rendement en kg/ha
|
?
?
Production en tonne
|
Mil
|
33 637
|
629
|
21 157,673
|
Sorgho
|
13 097
|
706
|
9 246,482
|
Maïs
|
3 347
|
1 254
|
4 197,138
|
Total
|
50 081
|
-
|
34 601,293
|
Selon les spécialistes, ces rendements sont une
contre-performance, car sous une bonne pluviométrie, ils sont
estimés à 1150 kg pour le mil, 1250 kg pour le sorgho et 2200 kg
pour le maïs. Alors, il y a une baisse constatée de 45,3% pour le
mil, 43,5% pour le sorgho et 43% pour le maïs.
A cet effet la production des céréales du moyen
Bani est donc estimée à 34 601, 293 tonnes. Si elle se limitait
à ces différentes cultures, elle serait insuffisante pour couvrir
le besoin
30
alimentaire de la population du Moyen Bani qui est estimée
à 187 742 habitants. Bilan céréalier du Moyen Bani.
4-Besoin théorique de la population:
187742 X 214 kg = 40176,788 tonnes
5-Quantité de céréales disponibles
34601,293 X 0,85 = 29411,099 tonnes
214 est le besoin alimentaire d'une personne par an
0, 85 constitue les impuretés.
Rapport =29411,099 - 40176,788 = -10765,689 Tonnes.
Dans cette situation, le déficit alimentaire de la zone
est estimé à 10765,689 tonnes.
III-1- 3-1-3. La sensibilité de
l'élevage:
Au moyen Bani l'élevage joue un grand rôle. Il
porte sur les bovins, les ovins, les caprins, les asins et les équins.
La zone regorge plus de 360 320 têtes de bétail qui pâturent
266 590 hectares y Compris les aires de cultures.
Le déficit pluviométrique de ces
dernières décennies, au moyen Bani, a modifié le
système pastoral. De la sédentarisation, les éleveurs
s'adonnent à la transhumance, car les grandes artères pastorales,
notamment la forêt de Doukoloma, la zone pastorale de Sebetien, le long
du Bani, la zone pastorale de Tabara, s'appauvrissent de plus en plus. Nous
assistons à un rabougrissement des espèces fourragères.
Les tableaux ci-après nous renseignent sur l'état des ressources
fourragères.
Tableau n°8: L'état des ressources
fourragères herbacées au moyen Bani.
États des espèces
fourragères
|
Nombre d'espèces en unité
|
Nombre d'espèces en %
|
Fréquentes
|
6
|
35
|
Pas fréquentes
|
11
|
65
|
Total
|
17
|
100
|
Abondantes
|
8
|
45
|
Pas abondantes
|
9
|
55
|
Total
|
17
|
100
|
Tableau n°9 : L'état des plantes
fourragères.
États des espèces
fourragères
|
Nombre d'espèces en unité
|
Nombre d'espèces en %
|
Fréquentes
|
5
|
50
|
Pas fréquentes
|
5
|
50
|
Total
|
10
|
100
|
Abondantes
|
6
|
60
|
Pas abondantes
|
4
|
40
|
Total
|
10
|
100
|
31
Tableau n°10: L'état des essences
fourragères.
États des espèces
fourragères
|
Nombre d'espèces en unité
|
Nombre d'espèces en %
|
Fréquente
|
3
|
50
|
Pas fréquentes
|
3
|
50
|
Total
|
5
|
100
|
Abondantes
|
6
|
100
|
Pas abondantes
|
0
|
0
|
Total
|
6
|
100
|
Tableau n°11: L'état des ressources
fourragères en général.
États des espèces
fourragères
|
Nombre d'espèces en unité
|
Nombre d'espèces en %
|
Fréquente
|
14
|
42,4
|
Pas fréquentes
|
19
|
57,6
|
Total
|
33
|
100
|
Abondantes
|
20
|
60,6
|
Pas abondantes
|
13
|
33,4
|
Total
|
33
|
100
|
NB: Les listes des espèces
fourragères (herbacées, plantes, et essences)
répertoriées sont annexe 4; 5 et 6.
Sur les 100% de ces espèces, on constate que 42,4% sont
fréquentes contre 57,6%, et 60,6% sont abondantes contre 33,4%. Les
herbacées sont les plus atteintes car 35% seulement sont
fréquentes contre 65%, 45% sont abondantes contre 55%. Leur
capacité de résistance est moindre. Les plantes et les essences
fourragères sont moins atteintes car les proportions de leur
fréquence et de leur abondance dépassent les 50%. Cela est
dû à leur capacité de supporter les aléas
climatiques.
En effet, selon une étude agro écologique en
1987 et réactualisée en 2002 au moyen Bani, la production
fourragère des différentes zones écologique a
été divisée par cinq.
Tableau n° 12: La production fourragère
des zones écologiques.
Zones écologiques
|
Nombre d'ha
|
Rendements en ha
|
Productions en tonne
|
Cultures
|
90 025
|
2 200
|
19 8055
|
Forêt galerie
|
12 027
|
1 700
|
20 445,9
|
prairie
|
18 222
|
1 300
|
23 688,6
|
Savane parc
|
11 566
|
2 800
|
32 384,8
|
Savane arborée
|
120 298
|
3 150
|
378 938,7
|
savane arbustive
|
14 452
|
2 750
|
39 743
|
Total
|
266 590
|
-
|
693 256
|
Par conséquent, la capacité de charge des
pâturages a connu des fluctuations.
La capacité de charge est un ratio (rapport) qui permet
de déterminer jusqu'à quel niveau un pâturage peut
être exploité sans risque de voir soit le pâturage se
dégrader, soit le bétail sous-
32
alimenté. Elle peut être exprimée soit en
nombre d'unité bétail tropicale (UBT de 250 kg) par hectare
pâturé, soit en nombre d'hectares nécessaires pour nourrir
une UBT de 250 kg pendant une période donnée21.
Au moyen Bani, elle est exprimée en nombre d'hectares
nécessaires pour nourrir une UBT de 250 kg pendant une période
donnée.
Dans les conditions normales, la capacité de charge du
pâturage naturel, dans la zone, est estimée dans une fourchette
variant entre 4,1 et 5,2 ha / UBT. Mais avec la dégradation des
conditions climatiques, les espèces fourragères sont
rabougries.
En effet, la capacité de charge varie actuellement entre 6
et 8,3 ha / UBT.
Tableau n°13: Le nombre d'UBT et la
capacité de charge exprimée.
Bétail
|
Nombre de têtes
|
UBT
|
Nombre d'UBT
|
Capacité de charge en ha
|
Bovins
|
91 105
|
0,73
|
66 506,65
|
475 522,55
|
Ovins
|
134 074
|
0,21
|
28 155,54
|
201 312,11
|
Caprins
|
123 974
|
0,21
|
26 034,54
|
186 146,96
|
Asins
|
9 987
|
1
|
9 987
|
71 407,05
|
Equins
|
1 180
|
1
|
1 180
|
8437
|
total
|
360 320
|
-
|
131863,73
|
942 825,67
|
Ces chiffres (ceux de la capacité de charge) sont
obtenus en multipliant le nombre d'UBT par la moyenne de 6 et 8,3 qui est
7,15.
Au regard de ces données, la capacité de charge
réelle du moyen Bani, qui est de 266 590 hectares pour 37 285,315 UBT,
est largement dépassée de plus de trois fois. Car dans la zone,
il y a 131 863,73 UBT et leur besoin est exprimé à 942 825,67
hectares, comme on le constate dans le tableau ci-dessus. Il y a donc un
déficit de 676 235,65 hectares soit 71,7%. Au lieu de 7,15 hectares pour
une UBT, on a 2,02 ha. Alors, il y a une pression énorme.
Cette situation a occasionné une transhumance accrue
des animaux du moyen Bani vers le sud, dans les zones pastorales de Koutiala et
de Sikasso, où les conditions climatiques sont un peu meilleures.
L'élevage des grands ruminants a donc tendance à
disparaître au moyen Bani. On rencontre, cependant, quelques vaches
laitières, des boeufs de labour et des petits ruminants qui
bénéficient de l'abondance de la végétation
épineuse et xérophile.
III-1- 3-1-4. La sensibilité de la
pêche:
La pêche est l'activité principale des Bozos et
des Somonos installés sur les bourrelets des berges du Bani. Elle est
pratiquée le long du fleuve de Douna à Tabara en passant par
Nani, Sakarala, N'Goron, Talodaga, Dogona et Goualabougou.
Le Bani regorge plusieurs espèces de poissons.
Un inventaire des ressources halieutiques a pu identifier
dix-sept (17) familles et quarante une (41) espèces de poissons (voir
annexe 7). Mais selon les pêcheurs ces espèces sont
menacées de raréfaction et même de disparition. Voir le
tableau ci-après.
21 - Étude agro-écologique de la zone du moyen Bani
, 2002
33
Tableau n°14: L'état des ressources
halieutiques au moyen Bani.
États des espèces halieutiques
|
Nombre des espèces en unité
|
Nombre des espèces en %
|
Fréquentes
|
25
|
61
|
Rares
|
9
|
22
|
Disparues
|
8
|
17
|
Total
|
41
|
100
|
Sur les 100% des espèces répertoriées,
61% sont fréquentes, 22% sont rares, et 17% ont complètement
disparu.
Cette situation de raréfaction et de disparition est
due à la faiblesse des pluies qui occasionne les décrues et la
grande turbidité des eaux du fleuve.
Les spécialistes estiment que la plupart des poissons
tropicaux se reproduisent dans les plaines d'inondations où la
nourriture pour les jeunes poissons est abondante et où ils assurent une
partie de leur croissance, avant de regagner le lit mineur lors de la
décrue.
Avec l'assèchement progressif du lit d'inondation
(photo n°4), ce système est menacé. Alors, les
espèces de poissons qui ne s'y adaptent pas se raréfient ou
disparaissent.
La conjugaison de toutes ces données a provoqué
la diminution de la quantité de prise de poissons par les
pêcheurs. La quantité de prise qui était estimée
à 20 kg par unité de pêche (un groupe constitué de
trois personnes et les matériels de pêche) a chuté à
5 kg.
Les revenus des pêcheurs ont donc diminué.
Tableau n°15: Les quantités de
poissons et le revenu de l'unité de pêche en six mois au
moyen-Bani.
Périodes de pêche
|
temps pêche
|
de
|
Quantité poisson / jour
|
de
|
En 6 mois
|
Prix par kg
|
Revenu total
|
|
Favorable
|
6 mois
|
|
20 kg
|
|
1 200 kg
|
350 FCFA
|
420000 CFA
|
|
Défavorabl e
|
6 mois
|
|
5 kg
|
|
800 kg
|
350 FCFA
|
280 CFA
|
000
|
Le revenu des pêcheurs a chuté de 66,7% au moyen
Bani. Cela a eu comme conséquences la conversion de la plupart des
pêcheurs, soit en commerçants, soit en extracteurs de sable ou
déserter tout simplement la zone.
Au terme de cette phase d'étude, nous constatons que
les activités socio-économiques (agriculture, élevage et
la pêche) sont sensibles à l'affectation des ressources en eau et
du coup sensibles aux effets des changements climatiques. Les productions
agricoles, fourragères et halieutiques sont affectées. Ce qui a
dégradé les conditions de vie des populations du moyen Bani.
III-1-4. La qualité des ressources en eaux:
Avec la baisse de la quantité et de la
disponibilité des ressources en eau dans la zone du moyen-Bani (16% pour
la pluviométrie et 43,9% pour l'hydraulicité) leur qualité
devient défectueuse. Car ces indicateurs sont liés. Plus la
quantité d'eau est élevée, plus sa capacité de
dilution et d'auto - épuration est grande. Plus la quantité d'eau
diminue, plus sa capacité de dilution et d'auto - épuration est
moindre.
En effet, avec à la baisse de la capacité de
dilution et d'auto- épuration des ressources en eau l'apport
d'oxygène devient insuffisant et les micros - organismes ne peuvent plus
dégrader les déchets contenus dans l'eau; alors, l'accumulation
des déchets asphyxie les points d'eau entraînant une
dégradation de la qualité de l'eau22.
Traditionnellement, les habitants de la zone s'approvisionnent
à partir de l'eau du fleuve, des puits et récemment à
partir des forages, une étude réalisée en mai 2002 dans le
cadre de l'élaboration des indicateurs (physico-chimiques et
bactériologiques) de suivi de départ pour la qualité de
ces points d'eau a révélé les résultats
suivants.
III-1-4- 1. Paramètres physico-chimiques :
Les éléments pris en compte sont: la
température (T°C), le pH, la conductivité
(c), le fer (Fe), le manganèse (Mg), Le nitrite(No2), le
nitrate (No3), l'ammonium (NH4).
Tableau n°16 : Paramètres
physico-chimiques:
Points d'eau
|
T°C
|
PH
|
C (Ms/cm)
|
Fe(mg/l)
|
Mn(mg/l)
|
No2(mg/l)
|
No3(mg/l)
|
NH4(mg/l)
|
Eau du fleuve
|
29°7
|
6,7
|
82
|
0,4
|
0,03
|
0
|
0
|
0,1
|
Puits
traditionnels
|
39°9
|
5,9
|
688
|
0,2
|
>0,25
|
>0,2
|
>250
|
>0,15
|
Forages
|
31,9
|
5,9
|
73
|
0
|
0
|
Traces
|
>10
|
0,1
|
Nous examinons de cette étude les constats suivants:
Tableau n°17: Constats sur les paramètres
physico-chimiques.
Points d'eau
|
Constats
|
Eau du fleuve
|
Présence du fer dans l'échantillon
|
Puits traditionnels
|
L'échantillon analysé contient du nitrate,
nitrite, de l'ammonium et du manganèse.
|
Forages
|
L'échantillon est acide, il contient 10g de nitrate
|
III-1- 4-2.Paramètres bactériologiques:
Les éléments concernés sont les coliformes
totaux (CT) et les coliformes fécaux (FC). Tableau
n°18: Paramètres bactériologiques.
Points d'eau
|
CT/1400 ml
|
CF /100 ml
|
Eau du fleuve
|
10 200
|
200
|
Puits traditionnels
|
204000
|
61000
|
Forages
|
0
|
0
|
34
22 - M. Falkemark, in M Barrère, ouvr. cit. in Remy
(1996)
35
Tableau n°19: Constats sur les paramètres
bactériologiques.
Points d'eau
|
Constats
|
|
|
Eau du fleuve
|
L'échantillon contient des germes
contaminations fécales
|
indicateurs
|
de
|
Puits traditionnels
|
L'échantillon est fortement contaminé
|
|
|
Forages
|
L'échantillon est de bonne qualité
|
|
|
Il ressort de cette étude que les eaux provenant du
fleuve sont faiblement minéralisées pauvre en nitrates et
contaminées du point de vue micro biologique; les eaux des puits
traditionnels sont de minéralisation variable, souvent riches en ions
nitrates et régulièrement très contaminées du point
de vue bactériologique; les eaux des forages sont de
minéralisation très faible acides, dépourvues de nitrates
ou avec de faibles quantités.
Seules les eaux des forages sont aptes à la
consommation. Cette dégradation de la qualité de l'eau est
remarquée avec la signalisation des maux de vendre par la population.
III-1- 4-3. La prolifération des
végétaux envahissants :
La prolifération des végétaux
envahissants est une autre conséquence des changements climatiques au
Mali. Ces végétaux envahissants sont entre autre (la jacinthe
d'eau: Eichlornia crassipes, la salade d'eau : Pistia staiotes, le neunuphar:
nymphaea lotus etc.). La baisse de l'écoulement, l'eutrophisation
(enrichissement des eaux en matières nutritives) ont crée des
conditions favorables pour leur implantation23. .
Parmi ces végétaux, la jacinthe d'eau est la
plus menaçante au Mali. D'après monsieur Li, le
représentant de la FAO au Mali en 1997, cette plante est originaire du
bassin amazonien. Sa prolifération a commencé dans les
années 1950, dans les fleuves Nil, Congo, et Niger.
Elle est devenue un problème environnemental au Mali,
à partir de 1990, où elle a commencée à endommager
la zone de retenu du Barrage de Markala et les canaux d'irrigation de l'office
du Niger, les périmètres de Baguinéda, le district de
Bamako etc...
Au cours de nos excursions sur le terrain avec Monsieur
Koné, l'environnementaliste au Projet Moyen Bani, on a pu constater
l'existence de la jacinthe d'eau dans les eaux du Bani.
Même si elle est à son début, elle
mérite d'être signalée, car cela démontre la
dégradation avancée de la qualité des eaux du Bani.
Cette plante est un végétal nuisible. Sa
croissance est extraordinaire. Elle peut avoir une production en poids de 7%
par jour. Un hectare de jacinthe d'eau représente une exportation de
matière organique équivalente à la quantité de
nitrates et de phosphates rejetées dans un milieu lacustre par une
communauté urbaine de 800 personnes24.
Comme dans la zone office du Niger et les
périmètres de Baguineda, avec le début des installations
des infrastructures hydro agricoles, cette plante va devenir un problème
sérieux en endommageant les canaux d'irrigation si on n'y prend pas
garde.
Elle préoccupe déjà les pêcheurs,
car elle déchire tout au long de leur tâche les filets, asphyxie
les poissons.
23 - Madiodio Niasse et al. ; (2004) page 14
24 - R. Labrada in FAO, service de protection des
végétaux : Lutte intégrée de la jacinthe d'eau et
autres plantes aquatiques nuisibles. Palais de congrès
36
III-1-5. Dégradation des galeries
forestières :
La greffe des actions de dégradation de la forêt
(activités agricoles, surpâturage, déboisement, feux de
brousse, déficit pluviométrique etc...) a conduit à la
déforestation qui, à son tour, a provoqué la
dénudation des berges du fleuve, le ruissellement exacerbé, le
lessivage et la destruction des structures du sol et une érosion accrue.
En effet, tout le système hydrographique du Moyen-Bani se trouve
aujourd'hui menacé par le tarissement et l'ensablement. Cependant, la
pluviométrie ayant diminué le fleuve ne reçoit plus
beaucoup d'eau et avec le défrichement considérable des galeries
forestières, l'érosion draine des tonnes de sable au fond du
fleuve.
Ce qui fait qu'en certains endroits, on peut traverser le
fleuve à pied, entre le mois de mars et le mois de mai.
En somme, avec la péjoration climatique et les actions
anthropiques, la déforestation gagne du terrain au Moyen-Bani.
III-3-La perception des changements climatiques par les
populations et les stratégies d'adaptation locales et planifiées
:
Selon la Convention Cadre des Nations Unies sur les
Changements Climatiques (CCNUCC)25 :«l'adaptation se
réfère à tout ajustement dans les systèmes naturels
ou dans les activités humaines, en réponse aux impacts du
changement climatique réels ou prévus, ajustement permettant d'en
atténuer les effets néfastes ou d'en exploiter les
opportunités bénéfiques. Quelle soit anticipative (prise
avant que les impacts initiaux aient eu lieu) ou réactionnelle
(conçue et mise en oeuvre en réponse aux impacts initiaux) permet
de réduire la vulnérabilité aux changements climatiques du
secteur considéré».
Cependant, les changements climatiques sont une
réalité au moyen Bani comme partout au Mali. Les habitants de la
zone, même s'ils n'ont pas une notion concrète sur ce
phénomène, savent que beaucoup de choses ont changé sur le
plan climatique. C'est ainsi qu'ils tentent de s'y adapter tant bien que mal
à travers certaines actions. Mais avant d'évoquer ces actions,
voyons d'abords leurs perceptions au phénomène.
III-3-1-La perception des changements climatiques par les
populations de la zone:
Lors de nos enquêtes trois aspects fondamentaux ont
été relatés par les populations en guise de perception des
changements climatiques. Il s'agit de la réduction des revenus, la
dégradation du cadre de vie et l'augmentation des tâches
quotidiennes.
III-3-1-1-La réduction des revenus:
Les populations sont unanimes que la pluviométrie a
baissé, que la température a augmenté, que le début
des opérations culturales a changé etc. Ces bouleversements ont
porté atteintes aux secteurs économiques.
Dans le secteur de l'agriculture, elles relatent la
dégradation des terres agricoles, l'appauvrissement des sols, la baisse
des rendements des cultures entraînant la raréfaction des
25 Madiodio Niasse et al. ; (2002) page 3
37
denrées alimentaires, le déficit alimentaire et
l'augmentation des prix de production.
Dans le secteur de l'élevage, les éleveurs
avancent le dessèchement des plantes fourragères
(herbacées et aériennes) créant un manque de nourriture et
l'assèchement des points d'eau avec des problèmes d'abreuvement
à l'appui pour le cheptel. Ceux qui entraînent la baisse de la
production et de la productivité du cheptel.
Les pêcheurs quant à eux se plaignent de la
réduction des aires de pêche, la raréfaction des
poissons.
III-3-1-2- La dégradation du cadre de vie:
Les habitants se plaignent de la malnutrition avec la
dégradation de l'agriculture, de l'élevage, et de la pêche,
il est difficile pour eux d'avoir des produits de premières
nécessités (sucre, condiments, lait, viande, poisson frais). Ils
manquent aussi de fruits, de feuilles de racines, d'écorces, de graines
de viandes sauvages qui rentrent dans l'alimentation et dans la
pharmacopée traditionnelle avec la détérioration du
couvert végétal et des animaux sauvages. Les populations disent
d'avoir des difficultés d'envoyer leurs enfants à l'école
avec la baisse des revenus.
III-3-1-3. Augmentation des tâches
quotidiennes:
Avec le déboisement important aux alentours des
villages, et le tarissement précoce des points d'eau les habitants
disent d'avoir passé l'essentiel de leur temps à la recherche du
bois d'énergie et de l'eau. Toute chose qui influe sur le temps à
consacrer à d'autres activités génératrices de
revenu.
III-3-2-Les stratégies d'adaptation locales et
planifiées:
III-3-2-1-Les stratégies d'adaptation
locales:
Parmi ces stratégies, on peut retenir:
Dans le domaine de l'agriculture:
- l'anticipation sur les interventions culturales (moment des
labours, des semis etc.)
- le choix des variétés de céréales
(mil, sorgho, maïs) dont le cycle de végétation est court
et
correspond à la période de disponibilité
d'eau et qui demandent moins d'eau. Dans le domaine
de l'élevage:
-le ramassage et la conservation des résidus de
récolte aux moments opportuns.
-le recours à d'autres sortes d'aliment bétail.
Dans le domaine de la pêche:
-la mise en défend des plans d'eau
-l'utilisation de matériels appropriés pour la
pêche
-l'adoption de la pêche collective.
Nous avons également d'autres recours comme:
-la cueillette
-les petits commerces
-l'exode rural
-Les reconversions.
38
Mais, l'application de ces stratégies est ponctuelle et
temporelle. Cela est dû à la mauvaise organisation des
populations, leur ignorance et leur condition économique
précaire.
III-3-2-2-Les stratégies d'adaptation
planifiées:
L'Etat, dans sa politique nationale de développement,
intervient en appui aux stratégies locales d'adaptation fragiles et
insuffisantes pour mettre en oeuvre les stratégies planifiées
développées par les experts. Nous retiendrons entre autre
- La multiplication des opérations de pluies
provoquées qui ont débuté dans la zone en 2006 et
concernent d'autres localités du pays. Ces opérations sont une
alternative pour pallier le déficit pluviométrique.
-La réalisation des barrages de retenue en vue de la
régulation des débits du fleuve. Comme l'exemple du «Seuil
de Talo» dont la restitution a été faite au premier
trimestre de l'année 2007. Ce programme permet l'aménagement et
la mise en culture irriguée en submersion contrôlée de 20
320 ha nets, dont 16 030 ha de riz et 4 290 ha de pâturage aquatique
(bourgou) permettant le développement de l'élevage ainsi que
l'empoissonnement de 490 ha de bassins piscicoles, l'augmentation de la
production agricole (14 000 tonnes supplémentaire de paddy et 760 tonnes
de viandes), la contribution à la restauration de l'environnement, la
gestion rationnelle des ressources en eau du Bani et l'amélioration du
niveau de vie et la lutte contre la pauvreté.
-Le surcreusement des puits
Dans le domaine de l'agriculture, nous avons:
-L'assistance agro météorologique à
travers la sensibilisation et la formation des paysans sur la planification des
activités agricoles, le moment des labours et des semis et la
période appropriée des interventions agricoles,
-L'aménagement des bassins piscicoles
Encore, les effets positifs de ces stratégies se font
attendre, car elles sont tardivement mises en application et ne prennent pas en
compte tous les détails. Nous suggérons ainsi certaines
stratégies en complément aux stratégies en place.
III-3-2-3-Les suggestions:
-Le développement des activités
génératrices de revenu (le maraîchage, l'embouche
bétail, les
petits commerces etc.).
-La formation de la population aux bonnes pratiques des actions
élémentaires pour le
développement (gestion de l'eau, pratiques agricole,
d'élevage, piscicoles etc.).
-La subvention des intrants agricoles
-La réalisation gratuite des forages
-La relance de la bourgouculture
-La réglementation des opérations de pêche
-L'adaptation des matériels de pêche.
- L'introduction des produits de la recherche appliquée
dans l'agriculture, l'élevage et la pêche.
- La gestion intégrée des ressources en eau pour
prendre en compte les spécificités des
différents usagers.
-Le reboisement pour freiner l'érosion des berges.
-le recours à d'autres sources d'énergie que le
bois.
39
Conclusion générale et perspective:
Cette étude sur la vulnérabilité des
ressources en eau aux impacts des changements climatiques a été
effectuée dans e bassin versant du Bani à la station de Douna.
Mais faute de temps et compte tenu de la limitation de nos moyens et par souci
de concision, nous nous sommes limités à la zone du Moyen
Bani.
L'objectif général était d'évaluer
les impacts des changements climatiques sur les ressources en eau et d'analyser
la sensibilité des activités socio-économiques
(agriculture, élevage et pêche) à l'affectation des
ressources en eau. Plus spécifiquement, évaluer les impacts des
changements climatiques sur la quantité, la qualité, et la
disponibilité des ressources en eau; analyser la sensibilité de
la production agricole, la sensibilité des ressources
fourragères, la sensibilité des ressources halieutiques à
l'affectation des ressources en eau, voir les aspects forestiers, identifier
les stratégies locales d'adaptation et les stratégies
planifiées développées par les experts et destinées
aux décideurs politiques.
Après les évaluations et les analyses des
données, nous avons constatés que les ressources en eau
commencent à se faire rares au moyen Bani. La pluviométrie a
diminué à la station pluviométrique de San à partir
de 1969 et le module du fleuve Bani a subi une baisse à la station
hygrométrique de Douna à partir de 1970 par rapport à la
moyenne inter annuelle de 1952 à 2001. La qualité des
différents points d'eau, à l'exception des forages, est mauvaise.
En effet, dans les secteurs socio-économiques, la production des
céréales ne permettent plus de couvrir les besoins alimentaires
de la zone, les ressources fourragères sont anéanties provoquant
ainsi une pression énorme des animaux sur les rares ressources et les
transhumances massives. Dans le secteur de la pêche beaucoup
espèces halieutiques sont devenues rares ou ont complètement
disparu à la prise. Ce qui a fait chuter les revenus des pêcheurs.
Les pressions humaines en conjugaison avec les aléas climatiques ont
provoqué un déboisement de la forêt surtout les galeries au
bord du fleuve occasionnant l'érosion des berges.
On ne peut, quand même, pas estimer le degré de
cette déforestation à l'absence d'une étude
complète. Il est alors nécessaire de faire une étude
exhaustive avec un outil d'analyse précis, à l'image d'un
système d'information géographique (SIG), pour dire avec
exactitude le degré d'avancée de la déforestation et ses
corollaires sur le système hydrographique du fleuve Bani. Les
résultats ainsi obtenus, bien qu'ils ne soient exhaustifs, doivent
servir de base ou des éléments de plus aux décideurs
politiques pour planifier un développement adapté au contexte de
la zone du moyen Bani en particulier et du Mali en général.
Bibliographie:
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Vulnérabilité et adaptation des ressources en eau
aux effets des changements climatiques dans les bassins du Sankarani et du
Baoulé. CNRST, BP 3052, Bamako-Mali, Avril 2003 108 pages
Albert Gottle et El-Hadji M. Sene: Les
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Volume2, thème10 (237-249 ème page)
Almoustapha Fofana: Base de
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études et rapport techniques- Série : ressources en eau :
publication n°4, Avril
40
1997 ; 36 pages.
Bamba F. et al. : Changements climatiques
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B. Traoré et M. D. Traoré :
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Cahiers d'études et de recherches francophones
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(AUF); octobre, novembre, décembre 2006 ; page 476
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Mali sur les émissions des gaz à effet de serre (GES) dans le
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l'aménagement du Territoire de l'environnement et de l'urbanisme,
septembre 2000 160 pages
Djimé Coulibaly (1986): Les
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d'histoire et de géographie, 1986, 40 pages
F.A.O-Mali: Lutte intégrée
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des congrès, Bamako-Mali. 8-11 Avril 1997. TCP/ MLI 66/ 13A
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Étude diagnostic de la pêche et la pisciculture dans
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Hedeselskabet, Denconsult et al, :
Étude d'impact sur l'environnement: cas du projet de mise
en valeur des plaines du moyen Bani, Bamako-Mali. Version finale, Novembre
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Jean Claude Bergonzini et Jean Paul Lanly:
Les forêts tropicales. Edition Karthala, 2000, Cirad Paris, 164
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Klaus M. Leisinger/ Karin Schmitt (édit):
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Madiodio Niasse et al. : Réduire
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Modélisation hydrologique du bassin du Bani par le modèle
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41
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Géographie 2e, Paris-France, Aout 1996, 262 pages SA AGRER N.V:
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Sofreco: Étude de l'état des
lieux et l'élaboration des indicateurs de suivi de départ:
Inventaire n°1: la qualité des eaux : 30 pages
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Bamako-Mali, janvier 2003
Les sites Internet consultés:
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http://www.iucn.org/dbtw-wpd/edocs/2004-068-Fr/Climate-impactsF-prelims.pdf
http://www.promali.org/maliclimatchange/Communication-Nationale/Resume.htm
http://www.manicore.com/documentation/serre/physique.html
http://ga.water.usgs.gov/edu/graphics/watercyclefrenchhigh.jpg
http://www.ladocumentationfrancaise.fr/dossiers/changement-climatique/img/carte-climats.jpg
Annexes
II
III
Annexes 1: Les pluies et les températures
moyennes interannuelles et les indices de pluies à la station San sur la
période 1952-2001
Années
|
Pluviométries moyennes
|
Indices de pluies
|
Températures
|
1952
|
604,5
|
-0,1
|
28,2
|
1953
|
931
|
0,2
|
28,1
|
1954
|
855,6
|
0,2
|
27,9
|
1955
|
886,4
|
0,2
|
28
|
1956
|
709,4
|
0,0001
|
28,1
|
1957
|
810,3
|
0,1
|
28,1
|
1958
|
849,8
|
0,3
|
28,4
|
1959
|
796,4
|
0,1
|
28,4
|
1960
|
730,7
|
0,03
|
28,1
|
1961
|
807,5
|
0,1
|
27,6
|
1962
|
700,7
|
-0,01
|
27,6
|
1963
|
879,5
|
0,2
|
28,2
|
1964
|
847,4
|
0,2
|
27,8
|
1965
|
777
|
0,1
|
27,8
|
1966
|
732,2
|
0,03
|
28,4
|
1967
|
746,8
|
0,1
|
27,8
|
1968
|
759,1
|
0,1
|
28,2
|
1969
|
558,8
|
0,2
|
29
|
1970
|
563,1
|
0,2
|
28,6
|
1971
|
756,1
|
0,1
|
28,3
|
1972
|
791,2
|
0,1
|
28,4
|
1973
|
564,5
|
-0,2
|
28,8
|
1974
|
623
|
-0,1
|
27,9
|
1975
|
641,7
|
-0,1
|
27,6
|
1976
|
695,2
|
-0,01
|
28,3
|
1977
|
792,5
|
0,1
|
28,3
|
1978
|
888,5
|
0,2
|
28,4
|
1979
|
679,2
|
-0,04
|
29,1
|
1980
|
770,2
|
0,1
|
28,6
|
1981
|
726,7
|
0,02
|
28,4
|
1982
|
519,2
|
-0,2
|
28,9
|
1983
|
633
|
-0,1
|
29,1
|
1984
|
401
|
-0,4
|
29,1
|
1985
|
560,6
|
-0,2
|
28,9
|
1986
|
786,3
|
0,1
|
28,5
|
1987
|
540,8
|
-0,2
|
29,3
|
1988
|
774,6
|
0,1
|
28,9
|
1989
|
711
|
0,002
|
28,7
|
1990
|
517,5
|
.-0,2
|
29,3
|
1991
|
818,3
|
0,2
|
29,2
|
1992
|
513,1
|
-0,3
|
28,8
|
1993
|
571,9
|
-0,2
|
28,5
|
1994
|
944
|
0,3
|
28,8
|
1995
|
525,7
|
-0,3
|
29
|
1996
|
733
|
0,03
|
29,4
|
1997
|
599,2
|
-0,1
|
29,1
|
1998
|
815,8
|
0,1
|
29,4
|
1999
|
659,6
|
-0,1
|
29,1
|
2000
|
658,2
|
-0,1
|
29,4
|
2001
|
705,8
|
-0,005
|
28,8
|
Moyenne
|
709,3
|
0,00
|
29,1
|
Source: Direction nationale de la météorologie
(DNM)
V
Annexe 2 : Les débits moyens interannuels
et les indices de débits à la station de Douna sur la
période 1952-2001
Années
|
Débits moyens
|
Hydraulicité
|
1952
|
980
|
1,4
|
1953
|
990,9
|
1,4
|
1954
|
925,5
|
1,3
|
1955
|
866,1
|
1,1
|
1956
|
574,6
|
0,4
|
1957
|
801,8
|
1
|
1958
|
764,9
|
0,9
|
1959
|
615,5
|
0,5
|
1960
|
629,2
|
0,5
|
1961
|
649,8
|
0,6
|
1962
|
567
|
0,4
|
1963
|
533,4
|
0,3
|
1964
|
825,3
|
1
|
1965
|
615,3
|
0,5
|
1966
|
563
|
0,3
|
1967
|
743,4
|
0,8
|
1968
|
476,7
|
0,2
|
1969
|
554,5
|
0,4
|
1970
|
538,4
|
0,3
|
1971
|
374
|
-0,1
|
1972
|
179,8
|
-0,6
|
1973
|
166,3
|
-0,6
|
1974
|
319,4
|
-0,2
|
1975
|
367,3
|
-0,1
|
1976
|
247,2
|
-0,4
|
1977
|
171,8
|
-0,6
|
1978
|
222,2
|
-0,5
|
1979
|
263,7
|
-0,4
|
1980
|
220,2
|
-0,5
|
1981
|
301,1
|
-0,3
|
1982
|
168,4
|
-0,6
|
1983
|
75,2
|
-0,8
|
1984
|
71,7
|
-0,8
|
1985
|
150,9
|
-0,6
|
1986
|
123,2
|
-0,7
|
1987
|
86,9
|
-0,8
|
1988
|
253
|
-0,4
|
1989
|
189,7
|
-0,5
|
1990
|
161,1
|
-0,6
|
1991
|
198,1
|
-0,5
|
1992
|
147,3
|
-0,6
|
1993
|
141,9
|
-0,7
|
1994
|
471,4
|
0,1
|
VI
1995
|
247,9
|
-0,4
|
1996
|
211,9
|
-0,5
|
1997
|
213
|
-0,5
|
1998
|
404,4
|
-0,01
|
1999
|
518,8
|
0,3
|
2000
|
332,8
|
-0,2
|
2001
|
268,8
|
-0,3
|
Moyenne
|
409,7
|
0,00
|
Source: Direction nationale de l'hydraulique (DNH).
VII
Annexe 3: Les débits moyens mensuels inter
annuels et les coefficients mensuels des débits.
Mois
|
débits mensuels
|
coefficients mensuels des débits
|
janvier
|
105,3
|
0,25
|
février
|
58,4
|
0,14
|
mars
|
63,6
|
0,15
|
avril
|
19,1
|
0,05
|
mai
|
17,7
|
0,04
|
juin
|
36,7
|
0,08
|
juillet
|
133,2
|
1,32
|
août
|
760,2
|
1,84
|
septembre
|
1562,3
|
3,79
|
octobre
|
1375,3
|
3,33
|
novembre
|
607,6
|
1,47
|
décembre
|
206,8
|
0,50
|
Source: Direction nationale de l'hydraulique (DNH)
VIII
Annexe 4: Les herbes fourragères
inventoriées selon leur fréquence et leur abondance au moyen
Bani
Les espèces
|
F
|
PF
|
Ab
|
PAb
|
Schoenofeldia gracilis (furaban ou ulukumissé)
|
*
|
|
*
|
|
Pennisetum pedicellatum (ngolo)
|
*
|
|
|
*
|
Aristida mutabulis (béléla ou sirala)
|
*
|
|
|
*
|
Loudedia togoensis (firgala ou ukasa)
|
*
|
|
*
|
|
Ctenium elegans (uluku)
|
*
|
|
|
*
|
Andropogon gayanus (waka)
|
*
|
|
*
|
|
Eragrostis tremula (otokama)
|
|
*
|
*
|
|
Echinocloa stagnina (burgu)
|
|
*
|
*
|
|
Panicum anabaptistum (ngan ou guo)
|
|
*
|
*
|
|
Mimosa pigra (fura kuna)
|
|
*
|
|
*
|
Cassia tora (bani kono ka tiga)
|
|
*
|
|
*
|
Diherotropogon hegerapui ( - - -)
|
|
*
|
|
*
|
Andropogon speudapricus (chi)
|
|
*
|
|
*
|
Vetuveria nigritana (ba ngasa)
|
|
*
|
|
*
|
Diheretropogon amplecteus (- - -)
|
|
*
|
|
*
|
Choris gayana (- - -)
|
|
*
|
*
|
|
Hyparrechenia rufa (bin blé)
|
|
|
**
|
|
Total
|
6
|
11
|
8
|
9
|
Source : PMB
F : Fréquentes
PF : Pas fréquentes
A : Abondantes Pab : Pas
abondantes
IX
Annexe 5: les plantes fourragères
inventoriées selon leur fréquence et leur abondance au moyen
Bani
Espèces
|
F
|
PF
|
Ab
|
Pab
|
Schoenofeldia gracilis (ulukumissé ou furaban)
|
*
|
|
*
|
|
Eragrostis tremula (otokama)
|
|
*
|
*
|
|
Loudedia togoenis (firgana ou ukasa)
|
*
|
|
|
*
|
Ctenium elegans (uluku)
|
*
|
|
|
*
|
Echinochloa Stagnina (burgu)
|
|
*
|
*
|
|
Choris gayana (- - -)
|
|
*
|
*
|
|
Pennisetum pedillatum (ngan ou guo)
|
*
|
|
|
*
|
Andropogon gayanus (waka)
|
|
*
|
*
|
|
Panicum anabatistum (ngan ouguo)
|
|
*
|
*
|
|
Aristida mutabulis (béléla ou sirala)
|
*
|
|
|
*
|
Total
|
5
|
5
|
6
|
4
|
Source: PMB
F: Fréquentes PF: Pas
fréquentes Ab: Abondantes Pab: Pas
abondantes
X
Annexe 6: les essences fourragères
inventoriées selon leur fréquence et leur abondance au moyen
Bani.
Espèces
|
F
|
PF
|
Ab
|
PAb
|
Guiera senegalensis (goutiè)
|
*
|
|
*
|
|
Ziziphus mauritania (tobolo)
|
|
*
|
*
|
|
Pterocarpus lucens (dabakala)
|
*
|
|
*
|
|
Acacia seyal (sadéé ou zayéé)
|
*
|
|
*
|
|
Combretum micrantum (koubou)
|
|
*
|
*
|
|
Balanites aegyptiaca (zèkènè)
|
|
*
|
*
|
|
Total
|
3
|
3
|
6
|
0
|
Source: PMB
F: Fréquentes
PF: Pas fréquentes Ab:
Abondantes Pab: Pas abondantes
XI
Annexe 7 : L'état des espèces de poissons
répertoriées au moyen Bani.
Les familles
|
Les espèces
|
F
|
R
|
D
|
Cichlidae
|
Oreochromis miloticus (ntèbè fin)
|
*
|
|
|
Sarothero dongalilaeus (ntèbè jè)
|
*
|
|
|
Characidae
|
Brycinus leuciscus (tinèni)
|
*
|
|
|
Brycinus nurse (kublé ou nzara)
|
*
|
|
|
Hydrocynus brevis (wulujèkè)
|
*
|
|
|
Alestes dentex (fwono)
|
*
|
|
|
Alestes baremoze (beré)
|
|
*
|
|
Brycinus macrolepidotus (kolo)
|
|
*
|
|
Chariidae
|
Clarias anguillaris (manoko blé)
|
*
|
|
|
heterobranchus bidorsalis (mpoliyo)
|
*
|
|
|
centropomidae
|
Lates niloticus (saalé)
|
*
|
|
|
Bagridae
|
Auchenoglanis biscutatus (korokoto)
|
*
|
|
|
Auchenoglanis occidentalis (korokoto)
|
*
|
|
|
Chrysichthys auratus ntèbèblé)
|
*
|
|
|
Chrysichthys nigrodigitatus ntèbèdjè)
|
*
|
|
|
Bagrus bajad (samujè)
|
*
|
|
|
Bagrus docmak (samu fin)
|
*
|
|
|
Bagrus filamentosus (sagnè)
|
|
|
*
|
Arius gigas (sima)
|
|
|
*
|
Citharinidae
|
Citharinus citharus (talajè)
|
*
|
|
|
Citharinus distichodoides (talasiyè)
|
|
|
*
|
Citharinus ansorgei (tala suruku)
|
|
|
*
|
Cyprinidae
|
Labeo senegalensis (bamajè)
|
*
|
|
|
Labeo coubie (bamafin)
|
*
|
|
|
Machokidae
|
Henisynodontis membraceus (sabi kongon)
|
*
|
|
|
Synodontis shall (kongon blé)
|
*
|
|
|
Synodontis claris (gonijè)
|
|
*
|
|
Brachysynodontis batensoda (kongonjè)
|
|
|
*
|
Mormydae
|
Hyperopisus bebe (nana dakuru)
|
*
|
|
|
Marcusenius senegalensis (gwaso)
|
*
|
|
|
Mormyrus rume (nana dajan)
|
*
|
|
|
Mormyps anguilloides (nana)
|
|
*
|
|
Schilbeidae
|
Schilbe intermedius (ngari fin)
|
*
|
|
|
Tetraodontidae
|
Tetraodon lineatus (dodo)
|
*
|
|
|
Distichodontidae
|
Distichodus rostratus (songon)
|
|
*
|
|
Distichodus breripinnis (galiya)
|
|
*
|
|
Gymnarchidae
|
Gymnarchus niloticus (sojèkè)
|
|
*
|
|
Malapteruridae
|
Malapterurus electricus (ndikin)
|
|
*
|
|
Polypteridae
|
polypterus senegalus (saajèkè)
|
|
*
|
|
Channidae
|
Parachanna obscura (pindon)
|
|
|
*
|
Osteoglossidae
|
Heterotis niloticus (fana)
|
|
|
*
|
Total
|
41
|
25
|
9
|
7
|
Source : PMB (Sofreco)
XII
F: Fréquentes R:
Rares
D: Disparues
XIII
Annexe 8: Les questionnaires
A- Questionnaire adressé aux spécialistes
des changements climatiques:
1-Que pensez-vous des changements climatiques au Mali ?
2- Quand est ce que ce phénomène est-il
observé au Mali ?
3-Par quoi est-il provoqué ?
4- Quels sont ses manifestations ?
la pluviométrie ?
les ressources en eau de surface ?
6- Quelle est la sensibilité des activités
socio-économiques (agriculture, élevage, pêche) face aux
impacts de ce fléau ?
7- Avez-vous préconisé des solutions d'adaptation
face à cette situation ?
si oui, lesquelles ? si non, pourquoi ?
B- Questionnaire adressé aux techniciens du
bassin du Bani:
1- La pluviométrie est-elle suffisante dans le bassin du
Bani ? si non, pourquoi ?
et quelles sont les causes ?
2- Est-elle bien répartie dans le temps et dans l'espace
? si non, comment est-elle repartie ?
3- Que peuvent être les impacts de l'insuffisance
pluviométrique sur les eaux du Bani à la station de Douna ?
4- les activités socio-économiques
pratiquées dans la zone sont-elles sensibles à ce fléau ?
Si oui, quels sont les effets constatés ?
Si non, pourquoi ?
5- Avez-vous préconisé des solutions d'adaptation
face à cette situation ?
si oui, lesquelles ? si non, pourquoi ?
C- Questionnaire adressé aux agriculteurs et
éleveurs:
1- La pluviométrie est-elle suffisante dans le bassin du
Bani ? si non, pourquoi ?
et quelles sont les causes ?
2- Quels sont ses effets sur les céréales dont
vous cultivez ?
3- parmi ses céréales la ou lesquelles s'adapte
(nt) mieux ?
4- parvenez- vous à faire une récolte suffisante ?
si non, pourquoi ?
si oui, comment ?
5- Quels sont ses effets sur vos animaux ?
6- Souffrent-ils d'un manque fourrager ?
7- Quel est l'état des fourrages dans votre zone ?
8- L'accès à l'eau est-il un problème ici ?
si oui, pourquoi?
9- Quelles sont vos sources d'approvisionnement en eau ?
10- Sont-elles pérennes ou saisonnières ?
11- De quels problèmes souffrent-elles ?
12- Avez-vous préconisé des solutions d'adaptation
face à cette situation ? si oui, lesquelles ?
XV
Si non, pourquoi ?
XVI
D- Questionnaire adressé aux pêcheurs:
1- De quels problèmes souffre le Bani ?
Baisse du niveau d'eau ?
Dégradation des berges ?
Envahissement par des végétaux aquatiques ?
Autres ?
2- pourquoi ?
3- Ces problèmes ont elles eu des influences sur vos
activités piscicoles ? Si oui, comment ?
Si non, pourquoi ?
4- Quelle est l'incidence de cette situation sur vos revenus,
5-comment vous y adaptez-vous ?
|