3.2.1.2. Obligations
Une obligation est un titre de créance
négociable matérialisant un emprunt, le plus souvent à
long terme, émis par une collectivité publique ou une personne
morale de droit publique ou privé.
L'on considère la détention de ces titres sous
deux formes principales : un mode de détention directe ou un mode de
détention indirecte par l'intermédiaire de Véhicule
d'investissement en microfinance.
a) Obligations adossées à des
créances titrisées
L'opération de titrisation doit répondre
spécifiquement aux besoins des investisseurs en offrant notamment des
ratios rendement/risque qui leur conviennent.
Elle devrait être réservée aux IMFS d'une
certaine taille.
L'essence même d'une opération de titrisation est
d'isoler les flux de trésorerie du cédant, du risque de
crédit. Par conséquent, les acquéreurs de ces titres se
focalisent, en théorie, beaucoup plus sur les performances de ces actifs
que sur la solvabilité du cédant.
Il faut entre autre tenir comptes des éléments
suivants :
- La partie du portefeuille à titriser doit regrouper
uniquement des prêts ayant les mêmes caractéristiques (type
de contrat, maturité, taux d'intérêt,
etc.).30
- La titrisation s'est développée à
travers le regroupement de petits actifs de taille comparable. Plus la taille
des actifs qui composent le package est grand, plus le risque de crédit
est élevé.31
Un portefeuille constitué de micro crédit est
moins susceptible de faire défaut à cause de la grande
diversité liée au nombre important des emprunteurs qui la compose
(CGAP, 2010).
30 Plus les caractéristiques sont disparates,
plus il est difficile d'appréhender le risque de crédit et
d'attirer les investisseurs.
31 Un portefeuille constitué de micro
crédit est moins susceptible de faire défaut à cause de la
grande diversité liée au nombre important des emprunteurs qui la
compose.
Christopher MUKOKA BETUKUMESO
50
Figure 6 Marchéisation des créances
titrisées (modèle simplifié)
Institution de microfinance
Contrat de prêt
Cession de créances
Emprunteurs
Emission d'obligations
Investisseurs institutionnels
Acquisition
Véhicule de titrisation
Société de courtage
Légende
Flux de trésorerie immédiat Flux de
trésorerie par annuité Flux d'opération
|
|
b) Techniques de réduction du risque lié
à la titrisation
François LEROUX et Angelo
DELIVORIAS proposent des quelques techniques internes et externes dont
nous retenons principalement :
? La subordination (credit tranching)
Le principe consiste pour les SPV à créer
plusieurs catégories de titres qui sont hiérarchisées. La
banque d'affaire analyse la demande d'investissement et (en collaboration avec
l'agence de notation de crédit) apporte des conseils pour une
structuration efficace et rentable de l'opération, notamment en
définissant une ou plusieurs classes, appelées
«tranches».
Les agences de notation notent les titres en fonction de leur
évaluation du risque de crédit: plus le risque
évalué est faible, plus la note est élevée.
Christopher MUKOKA BETUKUMESO
51
Figure 7 Credit tranching
Catégorie
A
Catégorie
B
Catégorie
C
Les titres subordonnés assument le risque de
défaillance des débiteurs. Dans certaines configurations les
titres subordonnés ne sont pas vendus aux investisseurs. On notera que
dans certains cas seul le principal est l'objet de la subordination ; dans
d'autres le principal et les intérêts sont l'objet de
différentes classes.
· Le surdimensionnement
Le recours à une sûreté de valeur
supérieure à la valeur des titres émis (par exemple,
engager des actifs d'une valeur de 110 millions d'euros comme
sûreté pour émettre des titres d'une valeur de 100 millions
d'euros). (LEROUX F., p.10)
· Le fonds de réserve
Il a pour but de combler les écarts qui pourraient
apparaître entre les flux à payer aux investisseurs aux dates
prédéterminées et les flux générés
par les titres sous-jacents.
· Le recours à des contrats
d'assurance
Une compagnie d'assurance qui s'engage à verser en
temps voulu le principal et les intérêts si les liquidités
issues du panier de créances n'y suffisent pas.
|