![](Mobilisation-de-l-epargne-et-mecanismes-de-refinancement1.png)
![](Mobilisation-de-l-epargne-et-mecanismes-de-refinancement2.png)
Juillet 2016
UNIVERSITE PROTESTANTE AU CONGO FACULTE D'ADMINISTRATION DES
AFFAIRES ET SCIENCES ECONOMIQUES Centre Congolais-Allemand de
Microfinance B.P. 4745 Kinshasa/Lingwala
MOBILISATION DE L'EPARGNE ET
MECANISMES DE REFINANCEMENT
Défis et perspectives pour l'inclusion financière
en RD Congo
![](Mobilisation-de-l-epargne-et-mecanismes-de-refinancement3.png)
Par :
Christopher MUKOKA BETUKUMESO
Mémoire présenté et défendu en vue de
l'obtention du diplôme de Master en Microfinance
Sous la direction du
Professeur Frédéric KALALA
TSHIMPAKA
i
Epigraphe
Christopher MUKOKA BETUKUMESO
`'Celui qui excelle à résoudre les
problèmes, le fait avant qu'ils ne surviennent» Sun Tzu, l'art de
la guerre.
ii
Dédicace
Christopher MUKOKA BETUKUMESO
A ma mère Angel NZUMBA DIASUKULA.
iii
In memoriam
Christopher MUKOKA BETUKUMESO
A mon feu père Jean-Marie MUKOKA BETUKUMESO
(19522015), un homme comme il en existe très peu.
Christopher MUKOKA BETUKUMESO
iv
Remerciements
Au terme de ce parcours académique, il m'est important
d'adresser mes remerciements à mes parents dont le dévouement
à mon éducation et les nombreux sacrifices consentis pour ma
formation, ont contribué énormément à faire de moi
l'homme que je suis et le leader que j'aspire à être.
Mes remerciements s'adressent également au directeur de ce
présent travail, le Professeur Frédéric KALALA
qui au-delà d'avoir été notre formateur a agi en
père de famille avec nous. Je garde fermement en mémoire (et par
écrit) tous ses merveilleux conseils sur le mariage, la patience et
l'importance de la prière dans la vie de l'homme. De même, sa
rigueur, ses commentaires et orientations ont grandement contribué
à fignoler le contenu de cette étude.
De nombreuses autres personnes ont contribué à la
bonne fin de cette étude. Nos échanges, leurs remarques et
corrections ont aidé à parfaire ce mémoire. Nous pensons
notamment à : Aceldia MBILO, Grâce MUSEPU, Dave MOBHE,
Dieumerci NGANGA, Jade DUNIA, Nelly KASINDE, Rachel MUBIKAYI, Raphaël
BOFANGA et Joël ATIAMUTU.
Je serais ingrat d'oublier tous les camarades experts en
microfinance de ma très chère promotion pour leur soutien dans
les moments difficiles et leur présence pour partager les moments de
joie. Outre ceux déjà susmentionnés, je pense à
Christelle MUKENDI, Merveille MATSHI, Kezia MODIRI, Christian EANGA,
Timothy NGUMBI, Benjamin KATANDA, Alain TAMELA, Ben NYEMBO, Didier KAMUANGA,
Powel KAMUNGA, Dani OKELE, Emile MOTANDA, Joël IYELI, Fidèle KOMBE,
Michel TUMUSIFU, Blandine KAVIRA, Louvain AMURI, Yssouf HOUSENI, Franck
NYOWA.
Je réserve une attention particulière aux membres
de ma famille et ceux assimilés comme tel car ayant fait de leur mieux,
chacun à sa manière pour que ces cinq longues années
aboutissent dans les meilleures conditions. Je pense particulièrement
à ma très chère soeur Ginette MASELE,
à ma deuxième mère Béatrice ELUBA
ainsi qu'à mon grand frère Cédric
ELUBA, à la très gentille maman Prudence
SALIMA, à ma très chaleureuse tante Julie MUKOKA
mon oncle Hilaire MUKOKA, à ma magnifique et
courageuse tante Marie-France MUBENGA.
Des héros dans l'ombre doivent aussi être
cité tel que l'entrepreneur leader de ma génération
Sénèque LOMONGA et le jeune millionnaire
Rophi NZUZI pour avoir su nous motiver par leur exemple.
Je remercie aussi tout le staff du Centre Congolais Allemand de
Microfinance en particulier l'assistant David BOKA qui a
toujours su voir la science en toute chose et l'assistant Mike KONGO
pour avoir su entrevoir l'avenir et y prendre part.
1
Table des matières
Epigraphe i
Dédicace ii
In memoriam iii
Remerciements iv
Table des matières 1
Listes des encadrés, figures, graphiques et
tableaux 3
Liste des acronymes 4
INTRODUCTION 5
1. Mise en contexte 5
2. Problématique 6
3. Hypothèses 7
4. Méthodologie 7
5. Structure du travail 8
Chapitre 1 : Mécanismes théoriques et
pratiques de refinancement des ISFD 9
1.1. Sources Internes 9
1.1.1. Les fonds propres 9
1.2. Source externe 10
1.2.1. Subventions 11
1.2.2. Dettes 11
1.2.3. Titrisation 17
Conclusion partielle 28
Chapitre 2 : Analyse factuelle de l'offre et la demande
de refinancement des ISFD en RDC 29
2.1. Aperçu du secteur de la microfinance en RDC
29
2.2. Offre de refinancement 30
2.2.1. La mobilisation de l'épargne 30
2.2.2. Modèle du FPM 32
2.3. Besoins de financement 36
2.3.1. Caractéristiques générales de
l'échantillon 36
2.3.2. Structure financière et besoins de
refinancement 38
Conclusion partielle 42
Chapitre 3 : Mesures d'amélioration de la
mobilisation des ressources financières 43
3.1. Analyse critique de couverture des besoins par les
institutions 43
3.1.1. FINCA 43
3.1.2. GUILGAL 44
2
Christopher MUKOKA BETUKUMESO
3.1.3. MECRECO 45
3.1.4. PAIDEK 46
3.1.5. HEKIMA 46
3.2. Modèle d'un marché financier
embryonnaire de microfinance 47
3.2.1. Caractéristiques principales du
modèle 48
3.2.2. Intérêts du modèle
54
3.3. Défis majeurs 54
3.3.1. L'Etat 54
3.3.2. Les institutions de microfinances 55
Conclusion partielle 57
Conclusion Générale 58
Bibliographie 60
Annexes 62
Annexe 1 : Guide d'entretien 62
Annexe 2 : Caractéristiques de cinq émissions
obligataires de microfinance 62
Annexe 3: Besoins de financement/déficit de fonds propres
63
Christopher MUKOKA BETUKUMESO
3
Listes des encadrés, figures, graphiques et
tableaux
Encadré 1 les acteurs dans une opération de
titrisation 19
Encadré 2 Microcrédit: la voie industrielle du
refinancement 24
Encadré 3 Aperçu du secteur congolais de la
microfinance 29
Figure 1 La capacité d'autofinancement 10
Figure 2 Véhicules d'investissement en Microfinance
16
Figure 3 Les acteurs d'une opération de titrisation
20
Figure 4 Titrisation et marchéisation: projet Microfis
26
Figure 5 Marchés financiers 47
Figure 6 Marchéisation des créances
titrisées (modèle simplifié) 50
Figure 7 Credit tranching 51
Figure 8 Fonctionnement et Intervenants du modèle 53
Graphique 1 Evolution des sources de financement de 2009
à 2013 30
Graphique 2 Répartition des prêts du FPM en 2014
34
Graphique 3 Répartition des prêts du FPM 2013
35
Graphique 4 Portefeuille de crédit en 2014 37
Graphique 5 Rentabilité des fonds propres 37
Graphique 6 Rendement du portefeuille et Ratio
d'efficacité en 2014 38
Graphique 7 Structure financière de FINCA 38
Graphique 8 Structure financière MECRECO 39
Graphique 9 Structure financière HEKIMA 39
Graphique 10 Structure financière PAIDEK 40
Graphique 11 Structure financière GUILGAL 40
Tableau 1 Evolution du volume d'épargne collecté
par les ISFD 30
Tableau 2 Répartition de l'échantillon de
clients 31
Tableau 3 Dépouillement de l'enquête sur les
épargnants 31
Tableau 4 Epargne potentielle estimée 31
Tableau 5 Situation des prêts octroyés par le FPM
en 2012 33
Tableau 6 Montants des engagements pris en 2013 34
Tableau 7 Estimation du besoin/capacité de
refinancement en milliers de dollars USD 41
4
Christopher MUKOKA BETUKUMESO
Liste des acronymes
AFD: Agence française de
développement
ASBL: Association sans but lucratif
BCC : Banque Centrale du Congo
CAF: Capacité d'autofinancement
CGAP: Consultative group to assist the
poor
COOPEC: Coopérative d'épargne
et de crédit
DDC : Direction du développement et de
la coopération
FMI: Fonds monétaire international
FPM : Fonds pour l'inclusion
financière
IFI: Institution financière
internationales
IFP: Institutions financières
partenaires
IMF: Institution de microfinance
ISFD: Institutions du système
financier décentralisé
KFW : Kreditanstalt für wiederaufbau
MPME: Micro petite et moyenne entreprise
PNUD: Programme des nations unies pour le
développement
RDC : République Démocratique
du Congo
SPV: Special purpose vehicule
SA: Société Anonyme
UNCDF : Fonds d'équipement des Nations
unies
VIM : Véhicule d'investissement en
microfinance
Christopher MUKOKA BETUKUMESO
5
INTRODUCTION
1. Mise en contexte
La microfinance consiste à fournir des services
financiers et services non financiers aux personnes à faible revenu sur
une base durable en vue de contribuer à l'amélioration de leurs
conditions de vie. Toutefois, la pleine réalisation de cette mission est
tributaire de la capacité des IMF à lever des capitaux suffisants
pour une intervention à grande échelle (CGAP,
2008).
Cet extrait illustre notamment les difficultés à
définir un périmètre d'activités et à en
assurer la durabilité. Ce dernier aspect est d'ailleurs au coeur du
débat qui oppose différents courants de pensée sur les
objectifs que doivent atteindre les institutions de microfinance : la
performance sociale qui contribue à la réduction de la
pauvreté et/ou la performance financière qui permet d'assurer une
profitabilité pérenne (DAHER L. & LE SAOUT E.,
2015).
A l'origine, les IMF étaient fondées par des
communautés de bailleurs de fonds motivés par des objectifs
philanthropiques. Il a été aussi limité aussi bien en
termes de volume de fonds à pourvoir, que de type de financement qui
pouvait être octroyé. En raison de la manière dont il est
structuré, le financement des bailleurs de fonds impliquait souvent des
retards, des procédures administratives lourdes, des conditions
spéciales de publication de l'information financière et des
restrictions sur la manière d'utiliser l'argent (FRANKIEWICZ C.,
2003). Le modèle a sensiblement évolué pour
attirer dans un marché en croissance des investisseurs à la
recherche de l'impact social et de performance financière (DAHER
L. & LE SAOUT E., 2015).
Dans ce cadre, certaines banques ont
notamment noué des partenariats stratégiques avec des
institutions de microfinance. En 2009, par exemple, au niveau mondial, le
refinancement en prêts représentait 70% du total des engagements
en microfinance, les acquis en fonds propres 20 % et les garanties 10 %,
faisant ainsi du refinancement le premier mode d'intervention des banques en
microfinance (AFD, 2009).
De ce fait, il apparaît qu'une IMF financièrement
rentable est susceptible de trouver plus facilement des ressources
financières que celles qui cherchent principalement à maximiser
leur incidence sociale. Cette nouvelle approche a conduit à
l'émergence des véhicules d'investissement en microfinance et
à l'introduction en bourse de certaines institutions.
Selon SWANSON (2007), compte tenu de la forte
croissance des IMF qui recherchent un éventail de sources de
financement, les marchés de capitaux prendront une part de plus en plus
importante.
Ainsi, nous sommes entrés dans une phase où la
microfinance attire un nombre important d'investisseurs privés
motivés par le potentiel de profit des institutions de microfinance.
Christopher MUKOKA BETUKUMESO
6
Pourtant l'Afrique subsaharienne connaît une faible
croissance des activités de microfinance à cause notamment d'une
faible attractivité de ce marché pour les investisseurs et
bailleurs de fonds.
2. Problématique
Le paysage socio-économique congolais est
caractérisé par une prédominance des activités
informelles comme corollaire à la grande masse de la population vivant
sous le seuil de pauvreté. Il affiche, de fait, un taux de bancarisation
faible.
Ces informations laissent entrevoir une demande potentielle
forte en services micro financiers. Pourtant les IMF congolaises peinent
à mobiliser les ressources financières nécessaires
à leur développement.
D'une part, il n y a pas engouement des investisseurs et
autres bailleurs internationaux pour le marché congolais. En
décembre 2008, 47 bailleurs de fonds et investisseurs avaient
engagé près de 2 milliards de dollars en faveur de l'Afrique
subsaharienne (soit 13 % du total des fonds engagés dans le monde au
titre de la microfinance) dont moins de 3% a été affecté
en RDC. (CGAP, 2009)
Par ailleurs, les institutions bancaires locales semblent
frileuses à l'idée de refinancer des institutions de
microfinance. Elles tendent, comme les VIM d'ailleurs, à se limiter aux
institutions dites du `'premiers tiers».
D'un autre point de vue, certaines institutions ont du mal
à mobiliser l'épargne. En effet, il peut s'agir de :
? Contraintes réglementaires : le statut pris ne permet
pas de collecter l'épargne (entreprise de microcrédit) ;
? De l'inadaptation des produits d'épargne aux besoins des
clients ;
? De l'inefficience de la structure de collecte : il revient
beaucoup trop cher de la collecter ;
? De l'appréhension à transformer une
épargne à vue en crédit ;
Par conséquent, l'objet de notre étude peut se muer
en cette question : comment peut-on améliorer la capacité
des ISFD congolaises à mobiliser des ressources financières
?
Pour mieux appréhender cette question centrale, on peut la
segmenter en ces trois questions spécifiques :
Christopher MUKOKA BETUKUMESO
7
· Quels sont les mécanismes de refinancement
existant de par le monde?
· Quel est le rapport entre les besoins en financement
des institutions du système financier décentralisé
congolaises et l'offre de financement local existant ?
· Comment peut-on améliorer ces mécanismes
?
3. Hypothèses
Afin d'apporter des éléments de réponses
à nos différentes interrogations, nous partons des
hypothèses suivantes :
· H1 : les mécanismes de refinancement peuvent
être analysés en tenant compte des sources de financement. On
parle de sources interne et externe dont on peut identifier les principaux
éléments tels que les subventions, les dettes et les fonds
propres.
· H2 : L'épargne et l'offre de refinancement sont
potentiellement à même de couvrir les besoins en financement des
ISFD. Pourtant l'offre effective n'est pas à la hauteur de leurs
ambitions notamment suite à la méfiance de la population envers
le système financier en général, couplé à
l'existence d'un seul VIM au niveau national ;
· H3 : Des mesures d'optimisation de la collecte
d'épargne doivent être prise afin d'améliorer sa
mobilisation à l'instar de : l'investissement dans l'informatisation de
la gestion de l'épargne, l'élaboration de produits
réellement adaptés aux besoins de la cible et le renforcement de
la confiance des clients dans l'institution ; mais aussi la création
d'un marché financier embryonnaire dédié à la
microfinance peut booster la mobilisation des ressources financières et
la titrisation peut s'avérer un mécanisme de refinancement viable
dans le contexte congolais sous certaines conditions.
4. Méthodologie
Notre étude concerne la période 2013-2014 et
dissèque la situation de 5 institutions de microfinance basée
à Kinshasa (3 institutions) et dans les deux KIVU (2 institutions).
Nous avons adopté une approche méthodologique
à trois étapes. La première a constitué à
mobiliser, structurer et analyser la documentation existante sur les
mécanismes de refinancement dans une perspective d'amplification de la
croissance des institutions.
La seconde étape était la collecte des
états financiers des ISFD de notre échantillon et l'organisation
d'une enquête sur le comportement d'épargne de certains de leurs
clients. Le choix des institutions de l'échantillon était
motivé par la taille des acteurs dans le secteur de microfinance et leur
flexibilité à mettre à notre disposition leurs
Christopher MUKOKA BETUKUMESO
8
états financiers. Nous avons également
procédé à l'analyse de deux rapports ( 2013 et 2014)
d'activité du FPM afin de dégager les points forts et faibles de
son modèle.
Pour se faire, nous avons recouru à la statistique
descriptive sur des données en panel concernant la période
2013-2014 ; et à la méthode des quotas pour notre enquête
sur le comportement d'épargne. Il a fallu une analyse historique et
comparative des institutions sous examen en vue de ressortir les
spécificités dynamiques relatives de chaque institution. Les
données utilisées pour cette recherche sont, par
conséquent, principalement secondaires et primaires.
La dernière étape concernait les entretiens
effectués avec des responsables de ces institutions (HEKIMA, PAIDEK) et
quelques anciens stagiaires (GUILGAL, FINCA, MECRECO) en vue de mieux cerner la
vérité des chiffres.
5. Structure du travail
Ce travail nourrit l'ambition :
? d'identifier les principaux mécanismes de refinancement
existants ;
? d'analyser l'offre et les besoins de refinancement en RDC et
de proposer des recommandations y afférentes.
Outre l'introduction et la conclusion, cette recherche compte les
trois chapitres ci-après :
? Le chapitre 1 qui porte sur les
mécanismes théoriques et pratiques de refinancement des ISFD ;
? Le chapitre 2 qui analysera les
mécanismes de refinancement existant en RDC en mettant en exergue leurs
forces et leurs limites, avant de s'appuyer sur l'analyse des besoins
réels de financement des ISFD et la manière dont ces besoins sont
généralement couverts.
? Le chapitre 3 qui se propose d'examiner
d'abord les voies et moyens d'améliorer les mécanismes existants
pour qu'ils répondent le mieux aux besoins des ISFD locales avant de
suggérer de nouveaux mécanismes ainsi que des mesures
d'accompagnement.
Christopher MUKOKA BETUKUMESO
9
Chapitre 1 : Mécanismes théoriques et
pratiques de refinancement
des ISFD
Introduction
La structure de financement relève des questions
stratégiques majeures que rencontrent les IMF en termes de gouvernance.
Elle est fortement tributaire du statut adopté notamment en ce qui
concerne la structure du capital.
Les associations, par exemple, caractérisées par
une absence de capital et une déconnexion entre le financeur et le
décideur, sont plus enclin à recourir aux dons et subventions.
De même, la coopérative, dont le capital est
détenus par les membres conservera l'épargne comme la ressource
principale. Toutefois cela ne la restreint guère à
négocier des lignes de crédit ou de bénéficier
d'apports extérieurs d'organismes internationaux. (KALALA, 2009)
La forme de `'société» (SA ou SARL) quant
à elle, sous réserves de la réglementation de la BCC peut
recourir à la collecte d'épargne et des financements
auprès de banques commerciales ou d'organismes internationaux.
Selon Jansson (2003), les institutions
peuvent se financer soit sous forme de dette, de dépôt ou de fonds
propres. Dans le même ordre idée, l'on peut regrouper ces formes
en sources de financement internes et externes.
Les sources internes comprennent les fonds propres et
la collecte de l'épargne ; tandis que les externes concernent
les lignes de crédit, les subventions et la titrisation.
Par conséquent, ce chapitre s'attèle à
identifier les principaux instruments de financement en les regroupant par
sources. Il s'agit de dégager une analyse synthétique qui ressort
les avantages et limites de chacun de ces modes.
1.1. Sources Internes
1.1.1. Les fonds propres
Les fonds propres représentent le droit résiduel
des propriétaires de l'entreprise sur les actifs de l'entreprise,
après que toutes les dettes soient versées aux créanciers.
Ils correspondent aux sommes versées par les associés ou
actionnaires, augmentées des profits générés
annuellement par l'entreprise non distribués en dividendes1.
Nous pouvons donc identifier deux mécanismes y afférents à
savoir : l'émission d'action et l'autofinancement (constitutions de
réserves).
1
http://www.compta-facile.com/fonds-propres-entreprise/
consulté le 12 juin 2016 à 10h
10
1.1.1.1. Augmentation du capital
Opération par laquelle une entreprise décide
d'augmenter son nombre d'actions composant son capital social. Ces nouvelles
actions peuvent être soit acquises par les actionnaires actuelles, soit
par d'autres actionnaires, soit par les salariés dans le cas d'une
augmentation réservée aux salariés, (ou encore peuvent
être émises directement sur le marché pour permettre
à tout investisseur d'acquérir des titres).2
On peut citer, à titre illustratif, l'augmentation du
capital d'Advans Cameroun qui l'a porté ainsi de 2,5
milliards de francs CFA à 3,35 milliards de francs CFA en janvier
2014.3 L'opération s'est déroulée à
travers l'émission de 85 000 actions nouvelles d'une valeur nominale de
10 000 francs CFA, entièrement libérées et souscrites.
1.1.1.2. Autofinancement
La capacité d'autofinancement est la ressource interne
dégagée par les opérations enregistrées en produits
et charges au cours d'une période et qui reste à la disposition
de l'entreprise après encaissement des produits et décaissement
des charges concernés.4
L'autofinancement est la part de la CAF consacrée au
financement de l'entreprise. C'est la ressource interne disponible après
rémunération des associés.
Figure 1 La capacité d'autofinancement
![](Mobilisation-de-l-epargne-et-mecanismes-de-refinancement4.png)
De rémunérer les associés
La CAF permet
de L'autofinancement
accroît l'autonomie
D'autofinancer l'institution
financière en permettant
Distribution des dividendes
Le remboursement des emprunts
Le financement des investissements
Le financement
des dépenses opérationnelles
1.2. Source externe
2
http://www.edubourse.com/lexique/emission-d-actions.php
consulté le 05 mai 2016 à 10h
3
http://www.investiraucameroun.com/finance/1401-5990-advans-cameroun-annonce-l-augmentation-de-son-capital-a-3-35-milliards-de-fcfa
consulté le 07 mai 2016 à 22h
4 Notes de séminaire sur le SYSCOHADA, module
`'classe 1 : Ressources durables», Conseil Permanent de la
Comptabilité au Congo, mars 2013.
Christopher MUKOKA BETUKUMESO
Christopher MUKOKA BETUKUMESO
11
1.2.1. Subventions
Une subvention est une aide financière accordée
à l'entreprise en vue d'acquérir ou de créer des valeurs
immobilisées ou de financer des activités à long terme.
Il en existe trois principaux types : subvention
d'équipement, subvention d'exploitation et subvention
d'équilibre.
1.2.1.1. Subventions d'équipement
Les subventions d'investissement sont accordées par
l'Etat, les organismes internationaux ou les tiers. Dans certains cas,
l'entreprise reçoit cette subvention d'investissement sous la forme d'un
transfert d'immobilisations à titre gratuit.
1.2.1.2. Subvention d'exploitation
Les subventions d'exploitation concernent celles qui viennent
alléger les charges d'exploitation en vue de baisser les coûts des
services financiers pour l'institution et par ricochet leur prix pour les
clients de celle-ci.
A titre illustratif, un partenaire extérieur d'une IMF
peut lui offrir une commission forfaitaire pour chaque dossier de crédit
décaissé en échange d'une suppression des frais
d'étude de dossier pour les clients.
1.2.1.3. Subvention d'équilibre
Subvention accordée à l'entreprise pour compenser
la perte globale qu'elle aurait constatée si cette subvention ne lui
avait pas été accordée. Elle a pour objectif de
préserver l'intégrité des fonds propres.
1.2.2. Dettes
C'est la possibilité pour une institution de contracter un
prêt auprès d'un tiers afin de soit investir pour renforcer ses
capacités infrastructurelles soit pour refinancer son portefeuille pour
l'accroître.
1.2.2.1. Epargne
L'épargne définit l'action de mettre une partie
du revenu courant de côté, afin de la consommer ou l'investir
ultérieurement. L'argent épargné peut soit être
gardé à la maison, soit être déposé sur un
compte d'épargne ou encore investi dans différents types de
capital. L'épargne sous forme monétaire est un moyen parmi
d'autres de gérer les liquidités du ménage. (DDC,
2004)
Christopher MUKOKA BETUKUMESO
12
Il est établi que les ménages pauvres sont
prêts à déposer leur épargne financière
auprès d'établissements financiers lorsqu'il existe des formules
d'épargne qui leur conviennent.5
a) Motivations de l'épargne
Comprendre les raisons qui poussent les ménages pauvres
est indispensable pour élaborer des produits d'épargne
adaptés à leurs besoins.
La plupart d'études sur le comportement
d'épargne des ménages pauvres de par le monde semblent s'accorder
sur les différents motifs d'épargne. Seules les approches et les
terminologies diffèrent.
Voici les quatre motifs qui ont particulièrement retenu
notre attention (DDC, 2004 :10):
- Réduire leur
vulnérabilité
Les personnes à faible revenu vivent constamment dans
l'incertitude quant à leur capacité de couvrir tous les besoins
de consommations de base de leur famille. Cette incertitude est
exacerbée par le contexte socio-économique des pays en voie en
développement dont l'une des caractéristiques essentielles est
l'insuffisance d'infrastructures de base.
Dans ce sens, l'épargne est une sorte d'assurance pour
les cas d'urgence tels que les mauvaises récoltes, les maladies et la
perte d'emploi.
L'épargne leur permet alors d'équilibrer leur flux
de liquidité.
- Accumuler des sommes forfaitaires
Les ménages peuvent, par des ponctions
régulières de leur revenu, constituer un fonds à de
nombreuses fins parmi lesquelles :
- Couvrir des dépenses relatives aux besoins du cycle
de vie : mariage, enterrement, etc.
- Augmenter son capital: investir dans une formation (capital
humain), investir dans une machine (capital physique) pour augmenter le revenu
du ménage, investir dans des biens de luxe (capital social6)
;
- Léguer de l'argent à des
tiers
5 Stratégie de mobilisation de l'épargne
: leçons tirées de l'expérience de quatre institutions.
6 Capital social dans le sens du statut que l'on a
dans la société.
13
Il peut s'agir, comme à KINSHASA, d'un cas classique
concernant un citadin qui économise pour envoyer de l'argent à
ses parents restés au village.
L'on peut considérer également,
l'éventualité où un parent souscrit à un plan
d'épargne pour son fils qui vient de naître.
- Obtenir ou rembourser un crédit
Ce motif est souvent cité dans les études
empiriques sur l'épargne des ménages pauvres dans les
institutions financières formelles et informelles.7
L'on considère souvent ce motif comme étant la
raison principale pour laquelle les pauvres épargnes en microfinance.
Notamment, parce que bon nombre d'institution
(Coopérative surtout) impose comme condition d'avoir un historique
d'épargne avant d'avoir un crédit.
b) Facteurs incitatifs
Il est flagrant que les ménages sont disposés
à déposer leurs épargnes auprès
d'établissements financiers lorsque les formules d'épargne sont
adaptées à leurs besoins.
Des éléments qui affectent la décision
d'ouvrir un compte épargne, nous pouvons évoquer (CGAP,
1998) :
- La sécurité de l'épargne et la confiance
en le dépositaire ;
- La liquidité : il est particulièrement
important pour les ménages pauvres de pouvoir disposer rapidement de
leurs fonds en cas d'urgence ;
- Les coûts de transactions : le temps
nécessaire pour se rendre à l'établissement financier,
attendre son tour et accomplir les formalités peut représenter un
coût tel que le rendement de l'épargne devient négatif,
même s'il est positif en apparence, ce qui incite les petits
épargnants à se tourner vers le secteur informel ;
- Le taux d'intérêt réel : Bien que l'on
ait constaté que les ménages ruraux épargnent même
si les rendements réels dans le secteur informel sont négatifs,
l'expérience d'un grand nombre de pays montre que la demande de produits
d'épargne par tous les épargnants, y compris les pauvres,
augmente avec les taux d'intérêt.
c) Mobilisation de l'épargne
La mobilisation de l'épargne va de la collecte de
l'épargne jusqu'à sa transformation
Christopher MUKOKA BETUKUMESO
7 Pour plus de détails voir Rutherford (2002),
Goldstein et Barro (1999), Dauner (1998).
Christopher MUKOKA BETUKUMESO
14
en crédit. Elle peut aider les institutions
financières à développer leur portefeuille de prêt
et élargir leur rayon d'action avec comme corollaire plus
d'indépendance à l'égard des bailleurs de fonds.
Dans de nombreux pays, les institutions de microfinance ne
sont pas autorisées à mobiliser l'épargne même si
elles ont une licence en tant qu'institutions financières et
supervisées par les autorités responsables.
La réglementation de la BCC, par exemple, interdit aux
`'entreprise de microcrédit» de collecter l'épargne.
Dans bien des cas, les ménages pauvres ont plus besoin
des services d'épargne que de services de crédit. Il se peut, en
particulier, que les plus démunis recourent à l'épargne
avant d'avoir un besoin effectif de crédits.
De plus, les dépôts des particuliers sont une
source de financement plus stable que d'autres et moins couteuse aussi.
Toutefois ces coûts financiers plus faibles peuvent
être contrebalancés par le coût relativement
élevé de la mobilisation et de l'administration de petits
dépôts.
d) Type d'épargne
L'épargne peut être divisée en deux
catégories : l'épargne obligatoire (ou forcée),
l'épargne volontaire (dépôts à vue et à
terme).
L'épargne obligatoire est liée au crédit
et sert de garantie. Bien qu'elle contribue à promouvoir le comportement
d'épargne dans le chef des ménages, elle augmente le coût
d'emprunt effectif pour le client.
Cette épargne forcée pourrait ne pas être
perçue comme un service en soi, mais une partie du crédit. Il
peut être, par conséquent, difficile pour l'institution de faire
ultérieurement la transition vers des services d'épargne
volontaire (Robinson, 1997).
En ce qui concerne les `'dépôts à
vue», ils sont davantage en adéquation avec les besoins des
ménages très pauvres. En effet, ceux-ci recherchent
prioritairement des services d'épargne accessibles, flexibles et
très liquides. Ces petits dépôts permettent à
l'institution de mobiliser des montants importants sur une base stable, bien
que les coûts administratifs soient très élevés
(exacerbés par la fréquence des transactions).
Les dépôts à terme, par ailleurs, peuvent
également mobiliser des sommes considérables de la part des
particuliers à revenus moins modestes ou des institutionnels.
Ils ont l'avantage d'avoir un coût administratif
réduit, bien que les coûts financiers soient plus
élevés. En effet les épargnants de cette catégorie
sont plus sensibles au taux d'intérêt.
Christopher MUKOKA BETUKUMESO
15
e) Exigences et Facteurs de succès pour
l'institution
On peut citer :
- Le niveau de formalité : il faut
remplir les conditions requises par la réglementation en vigueur ;
- La Gestion professionnelle et la viabilité
financière : L'institution doit posséder les ressources
financières et le savoir-faire (informatisation du SIG)
nécessaires afin de traiter un plus grand volume de transactions moins
prévisibles ;
- L'image et l'accessibilité :
l'institution qui veut capter l'épargne doit refléter une image
de sécurité (coffre-fort, bâtiment sécurisé)
et d'accessibilité (heures d'ouverture, emplacement, unités
mobiles) ;
- Les contrôles interne et externe :
les IMF devraient développer des mécanismes de
contrôle interne efficaces conduits par une unité spéciale
de supervision et de contrôle. Ces contrôles doivent être
combinés avec les services d'un auditeur externe.
- Une offre diversifiée : pour prendre
en compte la diversité des besoins, la gamme des produit devraient
inclure, d'une part, des produits très liquides à taux
d'intérêt
bas et, d'autre part, des dépôts à terme avec
des taux d'intérêts plus élevés.
1.2.2.2. Refinancement bancaire
Il s'agit du cas d'un emprunt contracté par une
institution auprès d'un établissement bancaire.
En 2009 au niveau mondial, le refinancement en prêts
représentait 70% du total des engagements en microfinance, les acquis en
fonds propres 20 % et les garanties 10 %, faisant ainsi du refinancement le
premier mode d'intervention des banques en microfinance (AFD,
2009).
En Afrique subsaharienne, région du globe la moins bien
servie par la microfinance avec seulement 10 % de la demande potentielle
couverte, le refinancement des IMF par les banques locales est un
phénomène désormais courant notamment au Benin, au Burkina
Faso, au Mali, au Sénégal et au Cameroun (Mayoukou, 1999; Fall,
2009 ; Doumbouya, 2008 ; Mbouombouo Ndam, 2006 ; Assani, 2013). En 2008, par
exemple, les financements accordés aux IMF par les banques
installées au Cameroun se chiffraient à 3,222 milliards de FCFA
(BEAC, 2008) contre 10,3 milliards de FCFA pour le Sénégal (Fall,
2011b).
![](Mobilisation-de-l-epargne-et-mecanismes-de-refinancement5.png)
16
? Syndication
La syndication est la réunion d'établissement
financiers, et autres intermédiaires, avec pour objectif d'assurer le
placement d'un emprunt obligataire auprès d'investisseurs ou de
mutualiser un financement par prêt bancaire. Ils partagent les risques en
fonction de leur cote part.8 Le rôle de chaque
établissement au sein d'une syndication varie en fonction de
l'importance des membres.
En 2006, CITI Microfinance a organisé la
première syndication en monnaie locale pour l'institution de
microfinance PROCREDIT en Roumanie9.
1.2.2.3. Véhicules d'investissement en
microfinance
Il s'agit d'un accord bilatéral entre l'institution et
un fonds d'investissement spécialisé en finance responsable pour
l'obtention d'un prêt.
La figure ci- après montre les acteurs de la chaîne
de financement via les VIM.
Figure 2 Véhicules d'investissement en
Microfinance
8
www.boursereflexe.com/lexique/syndication
consulté le 15 juin à 11h
9 Pour plus de détails, consulter
www.citigroup.com/citi/inclusivefinance
Christopher MUKOKA BETUKUMESO
Christopher MUKOKA BETUKUMESO
17
Les Institutions financières internationales (IFI) sont
des filiales d'investissement privées des institutions publiques de
développement à l'instar de la Société
financière internationale (Banque Mondiale) ou la KFW (Allemagne).
Leur mandat consiste à favoriser le
développement du secteur privé dans les pays en voie de
développement.
Les particuliers sont des investisseurs individuels
animés par des objectifs sociaux. Récemment, des individus
fortunés pratiquant le « capital-risque philanthropique » ont
commencé à investir dans la microfinance. Ce sont habituellement
des entrepreneurs prospères qui cherchent à faire bon usage
à la fois de leur argent et de leurs compétences en affaires pour
aider la microfinance à se développer. On peut citer notamment
l'exemple de Pierre OMIDYAR, fondateur d'eBay, qui a versé 100 millions
USD à l'université TUFS pour créer le Fonds pour la
microfinance OMIDYAR-TUFTS (CGAP, 2008).
Les investisseurs institutionnels regroupent les banques
internationales, des caisses de retraite et compagnies d'assurances qui pour la
plupart ne font que répondre à une demande significative de leurs
clients souhaitant placer leurs capitaux dans le secteur de la microfinance
(CGAP, 2008).
1.2.3. Titrisation
1.2.3.1. Principe de la titrisation
Il s'agit d'une technique de financement par laquelle des
actifs homogènes générateurs de revenus (qui, seuls,
pourraient être difficiles à échanger) sont
rassemblés et vendus à une entité tierce
(SPV)10 créée pour l'occasion, laquelle les utilise
comme sûreté pour émettre des titres qu'elle vend sur les
marchés financiers. (DELIVORIAS A., 2015, p :
6)
En 2007, BRAC, une institution de microfinance basée au
Bangladesh a titrisé 180 millions de dollars de portefeuille de
microcrédit avec le concours de la banque d'investissement international
CITIGROUP.11
La titrisation s'inscrit dans une tendance lourde de la
finance au niveau mondial, celle de la «marchéisation»,
c'est-à-dire la tendance consistant à rendre échangeable
sur les marchés des produits pour lesquels il n'existait pas
traditionnellement de marchés primaire ou secondaire. Par ce biais on
réalise le plus souvent un transfert total ou partiel des risques de
certaines institutions à d'autres.
10 Le véhicule de titrisation
est une entité juridique (une société en
commandite, une société à responsabilité
limitée, une fiducie ou une société anonyme) autre que
l'initiateur ou le sponsor, créée dans un but spécifique,
de créer les titres et de les vendre sur le marché. Ces
véhicules de titrisation n'ont ni personnel, ni réalité
géographique, et n'ont aucune autre mission. Pour plus de détails
voir G. B. Gorton, N. S. Souleles, «Special Purpose Vehicles and
Securitization».
11 Pour plus de détails, consulter
www.citigroup.com
Christopher MUKOKA BETUKUMESO
18
Ainsi, l'une des conséquences premières de la
titrisation a été de fournir aux banques (et à toutes les
institutions faisant du crédit) des instruments leur permettant de
gérer de façon nouvelle leurs bilans et d'adapter leurs
structures financières à leurs objectifs. (LEROUX F., p :
1)
1.2.3.2. Les intervenants dans une titrisation
Une opération de titrisation met en jeu plusieurs
acteurs dont les principaux sont : l'arrangeur, le cédant, la
société de gestion, le dépositaire, les agences de
notations, l'argent payeur, les autorités de surveillance ou de tutelle
et les investisseurs. Ce fait explique qu'à première vue, elle
apparaît comme complexe et qu'elle entraîne des coûts
relativement élevés. Il se dégage que le «coût
d'entrée» n'est pas négligeable en raison du degré de
technicité et de précision requis.
19
Encadré 1 les acteurs dans une opération de
titrisation
Encadré 1
Les acteurs dans une opération de
titrisation
1. L'arrangeur
L'arrangeur est typiquement une banque d'affaire (investment
banker) ou une maison de titres spécialisée qui va s'occuper de
solliciter des cédants potentiels et qui va imaginer la structure de
toute l'opération de titrisation afin que les objectifs du cédant
soient atteints et que les intérêts des acheteurs de parts soient
suffisamment évident afin que le produit de la titrisation rencontre une
demande effective. De plus l'arrangeur s'occupera, le plus souvent, de la
syndication des parts ou de leur placement privé.
2. Le cédant
C'est en général un établissement de
crédit, et non pas exclusivement des banques.
Dans la plupart des pays les autorités de surveillance
établissent la liste des types d'établissements qui sont
autorisés à pratiquer ces opérations.
3. La société de gestion
C'est une société commerciale qui gère le
SPV et qui représente les intérêts des détenteurs de
parts. Elle surveille l'exécution des cessions de créances ; elle
gère les fonds de trésorerie du SPV et vérifie que les
titres cédés sont suffisants dans le cas de structure
rechargeable. Elle surveille que les procédures sont suivies pour
l'obtention de la notation et elle fournit les informations requises par les
autorités de surveillance.
4. Le dépositaire
C'est une institution de crédit qui contrôle les
opérations de la société de gestion.
5. Les agences de notation
Elles jouent un rôle incontournable en appréciant
pour les investisseurs la qualité des parts mises en circulation. Elles
évaluent en fait le risque inhérent au montage du SPV et le
risque du portefeuille des créances qui ont été
cédées. La note globale qui est affectée et qui est
renouvelable est aussi le reflet du risque de faillite de l'institution
chargée du recouvrement des créances.
Les agences les plus reconnues dans la notation des
opérations de titrisations sont Moody's, Standard and Poor's, IBCA et
Duff & Phelps Credit Rating. Des agences locales bien établies
procèdent également à des évaluations dans
plusieurs pays (par ex. : Canadian Bond Rating Service au Canada).
6. Les sociétés de rehaussement de
crédit
En fonction de la qualité des titres cédés
au SPV et dans le but d'obtenir une notation adéquate, il pourra
être fait appel à différents types de société
de rehaussement de crédit.
7. L'agent payeur
Son rôle est essentiellement un rôle
d'exécution. Il est chargé de s'occuper des paiements à
effectuer aux détenteurs de parts.
8. Les autorités de surveillance ou de
tutelle
Leur rôle varie d'un pays à un autre mais elles sont
toujours présentes pour surveiller et autoriser ce genre
d'opérations.
Source : Note pédagogique MIC n°16, F. LEROUX.
Christopher MUKOKA BETUKUMESO
20
Figure 3 Les acteurs d'une opération de
titrisation
![](Mobilisation-de-l-epargne-et-mecanismes-de-refinancement6.png)
Eventuellement fait
un appel d'offre
Arrangeur
Proposition d'une structure
Demande un avis de notation
Fournit les conditions de notation
Société de gestion
Echange d'information
Agence de notation
C
E
D A N T
Contrôle des créances
Vers le résultat de la
Créances
titrisation
Gère les créances
S.P.V.
des garanties
Fournit
Société de rehaussement
de crédit
Recherche des opportunités de rehaussement
Contrôle
Dépositaire
Autorité de surveillance
Agent payeur
Effectue les paiements aux détenteurs des
Investisseurs
parts
Ordonne les paiements
Vend les parts
Achète les parts
Source :
http://www.fimarkets.com/pages/titrisation.php
consulté à le 07 juillet 2016 à 16h47
Christopher MUKOKA BETUKUMESO
21
Christopher MUKOKA BETUKUMESO
1.2.3.3. Type de titrisation
Le contenu de cette partie est globalement emprunté de
Angelos Delivorias «comprendre la titrisation », Service de Recherche
du Parlement Européen, 2015 (pp : 6-8).
Selon le produit utilisé et l'utilisation ou non de
produits dérivés, la titrisation peut être qualifié
de `'classique» ou de synthétique.
On peut considérer que celle dite classique comporte deux
principaux sous-groupes :
- Les titres adossés à des actifs (Asset-Backed
Securities -ABS) sont des titres dont la sûreté est
composée soit de prêts hypothécaires, soit d'un ensemble
d'autres types d'actifs financiers.
- les titres de créance adossés (collateralised
debt obligations - CDO) sont des titres dont la sûreté est
composée, entre autres, d'obligations, de prêts ou d'autres types
de créance, ainsi que d'ABS.
Il y a lieu de mentionner ici une différence importante
entre la méthode utilisée pour noter les créances
«classiques», par rapport à celle utilisée pour noter
les créances titrisées: dans le premier cas, les obligations
créées sont notées a posteriori, tandis que dans le
deuxième cas, elles sont notées a priori. En d'autres mots, une
opération de titrisation entraîne la création et
l'émission de titres correspondant à un profil spécifique
afin d'obtenir une note spécifique.
Par comparaison à la titrisation «classique»,
la titrisation «synthétique» fait référence aux
opérations dans le cadre desquelles les banques font appel à des
dérivés de crédit pour transférer uniquement le
risque de crédit du panier d'actifs (et non les actifs eux-mêmes)
à des tierces parties, telles que des compagnies d'assurance ou d'autres
banques.12
1.2.3.4. Risques de la titrisation
François LEROUX dissèquent une
panoplie de 10 risques dont nous retenons les plus importants :
- Le risque de défaillance des débiteurs
: le taux de défaillance ou une estimation de la
probabilité de défaillance dépendent de la nature des
créances titrisées.
- Le risque de perturbation des flux financiers
: les flux attendus par les détenteurs de parts et les
paiements réellement effectués par le SPV peuvent être non
synchronisés. En cause, il peut s'agir de remboursements
anticipés ou
12 Voir I. Bell, P. Dawson «Synthetic securitisation: use of
derivative technology for credit transfer», en particulier les pages 18
à 21 pour un exemple de la structure des opérations
financières.
Christopher MUKOKA BETUKUMESO
22
des retards de paiement des débiteurs.
- Le risque de défaillance des intervenants :
comme susmentionné, une opération de titrisation
nécessite la participation de plusieurs entités. Il y a un risque
que l'une ou l'autre de ces entités fasse défaut, surtout
lorsqu'un acteur joue plusieurs
rôle dans la structure de titrisation.
- Le risque réglementaire et celui de changement
des normes comptables
1.2.3.5. Intérêt du recours à la
titrisation
Le Service de Recherche du Parlement Européen fait
l'inventaire des avantages potentiels de cette opération pour quelques
intervenants, dont nous retenons ce qui suit :
? Pour les établissements de
crédit
Les cédants peuvent utiliser la titrisation :
- Pour accroître leur capacité de financement tout
en respectant les exigences réglementaires en matière de fonds
propres13 ;
- Pour segmenter les risques et les transférer aux
investisseurs, notamment le risque des défaillances des prêts ;
- Pour diversifier les sources de financement, la titrisation
permettant d'étendre le groupe d'investisseurs dont dispose une
entité.
? Pour les investisseurs
De leur point de vue, les instruments titrisés :
- Leur offre la possibilité d'investir dans de nouveaux
produits ;
- Peuvent être adaptés de manière à
répondre à leur besoins spécifiques, et parfois uniques,
des investisseurs.
13 Ratio COOKE sur l'adéquation des fonds
propres. En RDC, les fonds propres doivent représenter au moins 10% de
l'encours de crédit.
23
Christopher MUKOKA BETUKUMESO
? Pour le Marché
Enfin, du point de vue des marchés :
- selon Marc LEVINSON14, la vente
d'actifs titrisés «crée des prix publiquement accessibles,
ce qui peut être utile pour certains types d'actifs (comme la
location-vente de biens immobiliers ou d'équipements) qui sont
difficiles à négocier et peuvent être difficiles à
évaluer»;
- la titrisation offre un mécanisme utile par lequel
les établissements financiers peuvent transférer les risques
concentrés (de crédit, de taux d'intérêt ou de
marché) associés aux activités de leur portefeuille aux
marchés de capitaux plus largement diversifiés, ce qui
réduit les risques supportés par des établissements
individuels.
? Avantages économiques et sociaux
potentiels
Selon le Forum européen sur la titrisation, un certain
nombre d'avantages sociaux et économiques ont été
observés sur les marchés où la titrisation a
été employée à grande échelle. À
titre d'exemple, «les marchés secondaires de la titrisation
liquides et efficaces peuvent réduire les disparités
géographiques et régionales dans la disponibilité et le
coût du crédit à l'échelle d'un territoire
donné en reliant les activités d'extension de crédit
locales aux systèmes de marché de capitaux nationaux, et de plus
en plus globaux»15
1.2.3.6. Etude de cas MICROFIS
Il s'agit d'une étude présentée dans le
cadre du 12ème Congrès international francophone en
Entrepreneuriat et PME en Octobre 2014 à Agadir. Le thème central
de cette recherche était « Microcrédit : La voie
industrielle du microfinancement ». Le résumé de la
recherche figure dans l'encadré 2.
Le projet Microfis intéresse notre propos car il
propose de développer un outil évolutif dédié
à la communauté financière. Microfis, entreprise
d'investissement, se définit comme une plateforme de refinancement dite
« B2B ». C'est une infrastructure de professionnels en microfinance
au service de la profession de la gestion d'actifs localisée sur le
marché parisien et à vocation internationale. Dans le cadre de ce
projet il y a une ambition forte, celle de créer « l'embryon d'une
future bourse de microfinance, un lieu d'échanges pour tous les
investisseurs en microfinance au monde. A terme, les grands fonds de
microfinance pourront être membres et utiliseront la plate-forme pour
recycler leurs actifs qui ne sont pas liquides » (Parant,
14 Pour de plus amples details voir M. Levinson,
The Economist Guide to Financial Markets: Why they exist and how they work
(2014), chapitre 5 «Securitisation»
15 Forum européen sur la titrisation,
«European Securitisation - a resource guide».
Christopher MUKOKA BETUKUMESO
24
2010). La performance du modèle serait logée dans
sa capacité à économiser des coûts.
Encadré 2 Microcrédit: la voie industrielle du
refinancement
Encadré 2
Résumé de la recherche «Microcrédit :
La voie industrielle du microfinancement »
A la croisée des sphères réelle et
financière, cette recherche traite d'un double défi, celui de la
finance utile et celui de l'autonomie des agents défavorisés.
Elle s'intéresse à la rencontre de l'offre et de la demande de
microfinancement et à l'orientation de ressources vers des
trajectoires solidaires. Elle se place dans un contexte de
révolution du métier du financement.
La communauté financière vit un changement de
paradigme (désintermédiation, financement
alternatif). Les agents de l'économie solidaire cherchent
des voies à la massification pour la microfinance (inclusion
financière). De nouveaux entrants s'installent sur la base de
ruptures
technologiques et sociologiques pour tisser une relation
inédite et disruptive entre agents (financement participatif). Un tel
contexte recèle des leviers.
Comment les mobiliser pour saisir l'opportunité
d'intensifier l'offre de microfinancement à
destination des microentrepreneurs? Nous nous intéressons
à la voie industrielle de la
massification qui implique d'un côté les
sociétés de gestion et les investisseurs professionnels et d'un
autre côté, les institutions de microfinance et les porteurs de
projet.
Il s'agit de comprendre le contenu d'un modèle partenarial
disruptif de microfinancement par titrisation afin d'en tirer des enseignements
en matière de faisabilité. La démarche se nourrit d'une
expérience pionnière malheureuse, le cas de Microfis.
Mots clés : Microfinance, massification, inclusion,
partenaires, titrisation.
Source : C. & K. Cadiou, 2014
25
Christopher MUKOKA BETUKUMESO
? Méthodologie
Sur la compréhension, les chercheurs ont en effet eu
accès à une information secondaire quasi exhaustive sur
l'opération Microfis tant interne, destinée aux professionnels
impliqués (mémorandum, avis d'expert...), qu'externe dite
publique (portails des structures citées, revue de presse
spécialisée, documentation financière spécifique,
interviews publiées...).
L'information est également primaire. Associés
à ces professionnels impliqués, les chercheurs ont mené
avec régularité (2012-2013) des réunions et contact de
travail dans le cadre d'un projet informel sur le rôle de la SG dans la
relation massification du microcrédit pour l'inclusion
financière. A des fins de triangulation, ils ont conclu par entretien
semi-directif auprès d'un gestionnaire impliqué dans le montage
Microfis au titre d'investisseur qualifié.
Il y a également une analyse de l'entretien avec le
dirigeant de Microfis par l'outil d'analyse lexicométrique ALCESTE qui
permet d'extraire d'un corpus homogène, les données fondamentales
et structurantes afin de regrouper des éléments significatifs
dans différents « univers lexicaux » pour en dégager le
ou les sens dominants.
? Architecture de MICROFIS
Cette figure représente les différents intervenants
dans le montage de la titrisation du portefeuille de l'IMF PRASAC (Cambodge),
en 2011.
26
Figure 4 Titrisation et marchéisation: projet
Microfis
![](Mobilisation-de-l-epargne-et-mecanismes-de-refinancement7.png)
Christopher MUKOKA BETUKUMESO
27
Christopher MUKOKA BETUKUMESO
1.2.3.7. Recommandations des chercheurs
Fort du cas de Microfis, quatre recommandations s'imposent
dans le balisage d'opérations de titrisation à venir :
- Développer une approche partenariale
intégrée réalisée sur une véritable
imbrication des sphères (réelles et financières) autour de
l'émission obligataire. La tâche n'est pas simple puisqu'il s'agit
de piloter la traçabilité d'une double transformation, celle d'un
portefeuille de prêt IMF en obligations microfinance cotées et
celle de la transformation de l'investissement ISR des institutionnels en
opérations de microcrédit.
- Titriser sur la base d'un FCT ouvert à compartiment
pour atteindre un objectif de diversification des émissions
microfinance. La possibilité de loger plusieurs émissions dans un
fonds permet de créer une enveloppe diversifiée tout en rassurant
sur une performance connue à l'avance.
- Mobiliser les investisseurs institutionnels sur
l'intérêt d'une classe d'actifs `'microfinance».
- Développer une politique d'incitation publique visant
à orienter l'épargne vers la finance utile et à promouvoir
la microfinance comme classe d'actifs socialement responsable.
Christopher MUKOKA BETUKUMESO
28
Conclusion partielle
L'objet de ce premier chapitre était d'identifier les
principaux mécanismes de refinancement existant d'un point de vue
théorique et pratique. Nous avons tenu compte de la classification de
Jansson par source de financement à savoir :
dépôt, dettes et fonds propres.
De la sorte, nous sommes partis du mécanisme de
l'autofinancement pour chuter par celui de la titrisation dont l'application en
est encore à ses balbutiements dans l'industrie de la microfinance. Nous
avons pu confirmer première hypothèse selon laquelle «
Les mécanismes de refinancement peuvent être
analysés en tenant compte des sources de financement. On parle de
sources interne et externe dont on peut identifier les principaux
éléments tels que les subventions, les dettes et les fonds
propres. »
Nous avons examiné in fine l'étude menée
sur le projet Microfis, une opération de titrisation d'une IMF
cambodgienne qui a échoué et en avons dégagé les
suggestions principales destiner à aplanir la voie de futures
titrisations dans le secteur de la microfinance.
En ce qui concerne l'épargne, la littérature a
fait état de l'importance pour les clients d'avoir confiance dans le
dépositaire et en sa capacité à sécuriser son
épargne. Elle a également fait état d'un ensemble de
facteurs clé de succès tels que la liquidité des comptes
épargnent et de faibles coûts de transaction pour les clients,
couplé à une gamme diversifiée de produits
d'épargne. Ces éléments sont de nature à confirmer
une partie de notre troisième hypothèse à savoir
«Des mesures d'optimisation de la collecte d'épargne
doivent être prise afin d'améliorer sa mobilisation à
l'instar de : l'investissement dans l'informatisation de la gestion de
l'épargne, l'élaboration de produits réellement
adaptés aux besoins de la cible et le renforcement de la confiance des
clients dans l'institution »
Il importe désormais d'analyser si la collecte de
l'épargne et l'offre de refinancement sont en mesure de couvrir les
besoins des ISFD en RD Congo.
29
Chapitre 2 : Analyse factuelle de l'offre et la demande
de refinancement des ISFD en RDC
L'objet de ce chapitre est l'analyse des
mécanismes actuels de refinancement en RDC. Il cherche en mettre en
exergue les forces et limites de cette offre de refinancement afin de la
confronter à la demande constituée par les besoins des
ISFD.
A cet effet, nous partons du dépouillement des
informations recueillies sur l'offre de refinancement (1), puis nous
examinerons les besoins en refinancement des ISFD de notre échantillon
(2) pour chuter sur la confrontation de l'offre et de la demande en vue de
tirer les recommandations y afférentes.
2.1. Aperçu du secteur de la microfinance en
RDC
L'encadré suivant issu du rapport des experts du
FMI fournit des informations précieuse et Encadré 3
Aperçu du secteur congolais de la microfinance
concise sur l'état de la microfinance en
RDC.
Encadré 3
Le secteur de la microfinance a progressé
rapidement depuis 2011 mais il reste sous-développé. À fin
septembre 2013, le bilan du secteur de la microfinance était proche de
222 millions de dollars EU pour plus d'un million de comptes ouverts,
répartis à 60 % dans les coopératives d'épargne et
de crédit et à 40 % pour les IMF. La plupart des
opérations primaires des coopératives d'épargne et de
crédit (COOPEC) et des IMF se concentre dans la partie orientale du
pays. Elles suivent la réglementation de la BCC, les agréments
étant accordés par la BCC et les normes réglementaires et
prudentielles étant également fixées par la banque
centrale.
Le modèle économique du secteur de la
microfinance se concentre grandement sur les services d'épargne et de
crédit. Entre fin juin 2009 et juin 2013, les dépôts et les
prêts ont plus que doublé (pour atteindre 144 millions de dollars
EU pour les dépôts et 113 millions de dollars EU pour les
prêts), une tendance semblable à celle des banques. Les
dépôts et les prêts sont surtout libellés en dollars
EU et l'activité reste fortement concentrée : les deux
institutions de microfinance spécialisées dans le crédit
aux micro-, petites et moyennes entreprises (MPME) représentent 51 % des
dépôts et 42 % du crédit de tout le secteur de la
microfinance.
Le secteur de la microfinance a beaucoup de potentiel
pour soutenir l'inclusion financière, mais sa performance est
insuffisante. La rentabilité du secteur est très faible et
seulement deux institutions, qui représentent 3 % des actifs, sont
opérationnellement autosuffisantes à la fin juin 2013. Les
institutions dont les bénéfices ou les fonds propres sont
négatifs représentent respectivement 18 % et 9 % des actifs du
secteur. Les difficultés opérationnelles et financières
qui touchent certaines COOPEC sont liées à de graves lacunes en
matière de gouvernance, de gestion financière et d'audit interne.
En outre, à la fin mars 2013, 37 institutions, majoritairement
inactives, ont été placées sous statut de liquidation
involontaire (34 COOPEC et 3 IMF) et, à la fin août 2013, 63
agréments avaient été retirés. À la fin
décembre 2013, huit des 23 IMF ont connu des difficultés pour
porter leurs fonds propres au niveau des obligations minimales. L'analyse du
secteur indique qu'une consolidation et un renforcement du contrôle sont
nécessaires. En outre, le fonds national de la microfinance, une
initiative de l'État visant à intégrer la population
vulnérable dans le secteur financier et dotée d'un budget de 2,5
millions de dollars EU, n'a pas encore démarré son
activité.
Source : FMI, Octobre 2014
Christopher MUKOKA BETUKUMESO
![](Mobilisation-de-l-epargne-et-mecanismes-de-refinancement8.png)
30
2.2. Offre de refinancement
De manière générale, outre les fonds
propres, on dénote une prépotence de l'épargne et de
l'emprunt comme principales sources de refinancement dans le secteur de la
Microfinance en RDC.
Graphique 1 Evolution des sources de financement de 2009
à 2013
Source : BCC, Rapport d'activité de la microfinance
2013
Par conséquent, dans le cadre de ce travail, nous allons
donc nous focaliser sur deux mécanismes de refinancement :
? Collecte de l'épargne ;
? Emprunts via les VIM à travers le modèle du
FPM; 2.2.1. La mobilisation de l'épargne
L'épargne est souvent considérée comme la
source la moins chère et la plus abondante. Ben que sa mobilisation
évolue positivement au fil des années (voir tableau), elle reste
faible par rapport à la taille de la population.
Tableau 1 Evolution du volume d'épargne
collecté par les ISFD
Epargne
|
67 248 671
|
101 707 291
|
124 676 994
|
144 041 239
|
162 288 984
|
|
|
|
12,7
|
|
|
![](Mobilisation-de-l-epargne-et-mecanismes-de-refinancement9.png)
Années Emplois
2009 2010 2011 2012 2013 Var
Montant
Montant
Montant
Montant
Montant
%
Source : BCC, Rapport d'activité de la microfinance
2013
De plus l'on note que les dépôts à vue
constituent presque toujours le type prédominant.
Christopher MUKOKA BETUKUMESO
31
En effet, c'est le cas en 2014 pour FINCA dont les
dépôts à vue représentent 60% de l'épargne
global collectée.
2.2.1.1. Estimation du potentiel de
l'épargne
La littérature nous montre que `'peu de ménages
pauvres déposent leur argent sur un compte d'épargne» et
privilégie des mécanismes alternatifs à l'instar des
tontines, des `'gardien d'argent'. (DDC, 2005, p.11)
Dans cette logique, nous avons interrogé une centaine de
clients sur la part de l'épargne qu'ils ont l'habitude de placer dans
leur institution.
Tableau 2 Répartition de l'échantillon de
clients
N°
|
Institutions
|
Nombre
|
Proportion
|
1
|
MECRECO
|
40
|
40%
|
2
|
GUILGAL
|
15
|
15%
|
3
|
FINCA
|
45
|
45%
|
Total
|
|
100
|
100%
|
Comme indiqué dans le tableau ci-dessous, le
dépouillement révèle que la fréquence modale est
dans l'intervalle `'autour de 30%». En effet, 7 enquêté sur
10 ont affirmé placer environ le tiers de leur épargne.
Tableau 3 Dépouillement de l'enquête sur les
épargnants
N°
|
Modalités
|
Nombre
|
Proportion
|
1
|
Autour de 30%
|
76
|
76%
|
2
|
Autour de 50%
|
18
|
18%
|
3
|
Autour de 70%
|
6
|
6%
|
Total
|
|
100
|
100%
|
Fort de cette information, ceteris paribus , nous pouvons
l'extrapoler et faire une estimation de l'épargne potentielle.
Tableau 4 Epargne potentielle estimée
Années
|
2009
|
|
|
2010
|
|
|
2011
|
|
|
2012
|
|
|
2013
|
|
|
Epargne
|
67
|
248
|
671
|
101
|
707
|
291
|
124
|
676
|
994
|
144
|
041
|
239
|
162
|
288
|
984
|
Epargne
potentielle (50%)*
|
134
|
497
|
342
|
203
|
414
|
582
|
249
|
353
|
988
|
288
|
082
|
478
|
324
|
577
|
968
|
Epargne
potentielle (30%)
|
224
|
162
|
237
|
339
|
024
|
303
|
415
|
589
|
980
|
480
|
137
|
463
|
540
|
963
|
280
|
* Epargne potentielle : Epargne effectif/50%
Christopher MUKOKA BETUKUMESO
Christopher MUKOKA BETUKUMESO
32
La mobilisation de l'épargne demeure donc sous optimale
par rapport à l'offre potentielle.
2.2.2. Modèle du FPM
2.2.2.1. Aperçu général du
véhicule
Le FPM fut Créé en 2007 en tant que projet
faisant partie du Programme d'Appui au Secteur de la Microfinance et est devenu
une institution autonome en 2010 sous forme d'ASBL.
Toutefois en 2012, l'assemblée générale a
adopté une nouvelle raison sociale, sans modification de son sigle,
à savoir « FPM ASBL », ayant une nouvelle signification
à savoir : « Fonds pour l'inclusion financière en RD Congo
», en modification de son ancien sigle « Fonds de Promotion de la
Microfinance ».
L'enjeu est, dans cette logique, beaucoup plus global et se
cristallise dans sa `'mission de favoriser l'inclusion financière en RD
Congo, en appuyant techniquement (ASBL) et financièrement (SA) les
institutions financières qui ciblent en particulier les MPME et des
populations actives à faibles revenus» (FPM, 2014,
p.5).
La direction stratégique se fonde sur 4 objectifs qui se
définissent comme suit :
· La mise à la disposition des institutions
financières partenaires des ressources à long terme pour financer
les MPME ;
· La construction d'un noyau d'institutions
financières offrant des services de qualité aux MPME ;
· L'émergence d'un vivier de ressources humaines
compétentes ;
· La couverture de l'ensemble du territoire en termes
d'accès aux services financiers par les MPME.
Bien que les deux fonds qui constituent le FPM travaillent en
synergie, nous nous contenterons d'analyser le FPM SA pour son orientation
purement `'refinancement».
2.2.2.2. FPM SA
Le FPM SA compte 4 principaux bailleurs à savoir : PNUD,
UNCDF, KFW et INCOFIN. En 2015, le capital de cette institution est
estimé à 40 millions USD souscrit dont 25
millions devait être libéré essentiellement composé
des apports en capitaux des bailleurs (FPM, 2014).
Christopher MUKOKA BETUKUMESO
33
Axé quasi exclusivement sur le refinancement, cette
institution développe des produits adaptés à sa cible
compte tenu du principe de la finance responsable. Elle a deux principaux
produits (FPM, 2013) :
· Les prêts séniors : ils sont destinés
au financement des portefeuilles de MPME des IFP dans le but d'accompagner la
croissance.
· les prêts subordonnés : ils ont l'objectif
de renforcer les fonds propres des institutions et sont structurés selon
les exigences réglementaires sur les quasi-fonds propres et se
comptabilisent dans le calcul des ratios prudentiels comme
partie des fonds propres complémentaires.
a) Critères
d'éligibilité
Pour être refinancé, les institutions doivent
remplir les conditions suivantes :
· Ciblage des MPME ;
· Portefeuille de crédit d'au moins 1 million de
dollars ;
· Portefeuille à risque de plus de 30 jours
inférieur à 7% ;
· Autosuffisance opérationnelle positive d'au moins
119.2% ;
· Etats financier audités par un cabinet externe
;
· Avoir une durée de vie d'au moins 3 ans ;
· Publier fréquemment différents rapports.
b) Synthèse rapport d'activité de 2012
à 2013
Tableau 5 Situation des prêts octroyés par le
FPM en 2012
Institutions
Financières
|
PROVINCES
|
Montants approuvés
|
Taux d'intérêt
|
Terme
|
Montant Décaissé
|
Partenaires
|
|
|
|
|
au 09/12/
|
|
|
|
|
|
2012
|
MECRECO
|
Kinshasa
|
$2.000.000
|
9,05%
|
4 ans
|
$1.000.000
|
BIC
|
Kinshasa
|
$2.000.000
|
6,1% à
|
4 ans
|
-
|
|
|
|
7,6%
|
|
|
ADVANS Banque
|
Kinshasa
|
$2.000.000
|
7,2%
|
4 ans
|
$2.000.000
|
Christopher MUKOKA BETUKUMESO
34
KALUNDU
|
Sud Kivu
|
300000
|
11,5%
|
4 ans
|
-
|
TOTAL
|
-
|
$6.300.000
|
-
|
-
|
$3.000.000
|
Source : Rapport d'activité annuel, 2012
Le tableau ci haut renseigne qu'En 2012, le FPM a
approuvé un total de $6,3 millions USD de prêts à quatre
institutions dont deux banques avec un taux de décaissement de 47%
à la fin de septembre 2012.
Graphique 2 Répartition des prêts du FPM en
2014
![](Mobilisation-de-l-epargne-et-mecanismes-de-refinancement10.png)
ADVANS Banque
32%
KALUNDU
5%
BIC
32%
MECRECO
31%
Par segment de marché, on note que l'essentiel du
montant des engagements est reparti en quasi part égale entre : Une
banque de microfinance, une banque commerciale et un réseau de
coopérative. De fait, les ressources semblent concentrer dans les
institutions de grande taille.
Tableau 6 Montants des engagements pris en 2013
Institutions Financières Partenaires
|
Types d'institutions
|
Montants engagées (USD)
|
MECRECO
|
Réseau de coopérative d'épargne et
crédit
|
$2.000.000
|
ADVANS Banque
|
Banque commerciale spécialisé dans les MPME
|
$2.000.000
|
LIFE VEST
|
Institution de microfinance locale
|
$150.000
|
MUCREFEKI
|
Coopérative d'épargne et de crédit
|
$150.000
|
TOTAL
|
-
|
$4.300.000
|
Christopher MUKOKA BETUKUMESO
35
Source : Rapport annuel FPM 2013
Le tableau ci-haut indique, la quasi-totalité du montant
des engagements est divisé entre ADVANS banque et la COOCEC MECRECO.
Graphique 3 Répartition des prêts du FPM
2013
![](Mobilisation-de-l-epargne-et-mecanismes-de-refinancement11.png)
ADVANS Banque
47%
MUCREFEKI
3%
LIFE VEST
3%
MECRECO
47%
Par segment de marché, on note que l'essentiel du montant
des engagements est reparti en quasi part égale entre : Une banque de
microfinance et un réseau de coopérative.
2.2.2.3. Forces et limites
Nos principales réflexions sur les forces et faiblesses du
modèle du FPM peuvent se présente de la manière suivantes
:
a) Forces
? L'approche finance inclusive
C'est une considération holistique des problèmes
de financement que rencontrent plusieurs catégories d'acteurs de
l'économie congolaise. En effet, il existe, par exemple, des PME qui ne
peuvent contracter un crédit faute de collatéral suffisant.
? La synergie des actions avec le FPM ASBL
Les maux auxquels font face les ISFD ne concernent pas
seulement les contraintes financières mais également des
problèmes d'inefficacité et d'amateurisme.
Il est primordial qu'au-delà (ou même avant) d'un
accompagnement financier, que de mesures d'optimisation facteurs soient prises.
C'est en cela que les programmes de renforcement des capacités jouent un
rôle essentiel dans l'assainissement du secteur financier en
générale et de la microfinance en particulier.
36
Christopher MUKOKA BETUKUMESO
b) Limites
? La faible surface financière
Il sied de rappeler que les institutions qui ciblent les MPME
sont visées par le FPM. Autant dire qu'il s'intéresse
potentiellement à toutes les IMF (149 en 2012) ainsi qu'aux banques pour
un capital estimé seulement à 40 millions.
? Le caractère discriminatoire des
critères
Les critères limitent sérieusement le nombre d'ISFD
pouvant traiter avec ce fonds.
2.3. Besoins de financement
Nos investigations se sont concentrées sur quatre
institutions de microfinance dont nous avons analysé les états
financiers. Il s'agit de : HEKIMA, PAIDEK, MECRECO, FINCA et GUILGAL.
HEKIMA et PAIDEK sont, pendant la période sous examen,
des entreprises de
microfinance basée à l'est de la RDC. De fait elles
ne mobilisent pas l'épargne.
GUILGAL est une coopérative d'épargne et de
crédit basée à Kinshasa depuis 2012 ; tandis que
MECRECO16 est un réseau de coopérative dont la
genèse est à l'Est de la République mais qui
s'étend sur de nombreuses provinces.
FINCA17 est une société de
microfinance enracinée à Kinshasa. Le premier prêt a
été déboursé en mai 2003. Jusqu'en 2006, FINCA
disposait d'un seul produit, le Village Banking, accordé exclusivement
aux femmes. Le premier Crédit Individuel a été
accordé en mai 2006 et le produit d'épargne a été
introduit le 1er juin 2009.
2.3.1. Caractéristiques générales de
l'échantillon
Dans l'analyse des données, nous avons relevé les
faits suivants :
? L'échantillon cumule un total bilan de 120,3 millions
en 2014, soit un accroissement significatif (22%) par rapport à
l'année précédente.
? L'encours de crédit global croît positivement
de 32 % pour passer à 87,8 millions de dollars US en
2014. Il est constitué principalement de l'encours de FINCA (67% et
MECRE (26%). La croissance du portefeuille de GUILGAL (126 %), FINCA (57 %) et
PAIDEK (41 %) est suffisamment importante pour être souligné.
Par ailleurs, on signale aussi que la part moyenne du
crédit dans l'actif est de 73% pour 2014.
16 De plus amples informations sur www.mecreco.cd
17 Informations supplémentaires sur
www.finca.cd
Christopher MUKOKA BETUKUMESO
37
Graphique 4 Portefeuille de crédit en 2014
![](Mobilisation-de-l-epargne-et-mecanismes-de-refinancement12.png)
HEKIMA
2%
MECRECO
26%
PAIDEK
4%
FINCA
67%
GUILGAL
1%
GUILGAL FINCA HEKIMA PAIDEK MECRECO
? L'on constate une augmentation (6%) du nombre global
d'emprunteurs actifs concomitamment à une hausse générale
du crédit moyen (24%). Les plus grandes augmentations concernent la
COOPEC GUILGAL (76%) et FINCA (47%).
? L'épargne global collecté a cru de 19% durant
cette période, particulièrement tiré par la croissance de
celle de FINCA (60%). En effet, l'on dénote une nette augmentation du
dépôt moyen qui passe de 62 à 105 Dollars
US.
? A l'exception de MECRECO qui a un résultat
d'exploitation négatif, la rentabilité des fonds propres et celle
des actifs s'accroît positivement.
En particulier, la rentabilité de GUILGAL est au-dessus
de la norme de la banque centrale18. De même, seule la
coopérative GUILGAL a une viabilité opérationnelle
satisfaisante (Autosuffisance opérationnelle : 128,6%) en 2014.
Graphique 5 Rentabilité des fonds propres
![](Mobilisation-de-l-epargne-et-mecanismes-de-refinancement13.png)
-10%
-20%
-30%
20%
10%
0%
18% 20%
GUILGAL FINCA HEKIMA PAIDEK MECRECO
6%
2014
7%
4% 3%2%1%
-20%
2013
-25%
? Pour le cas de MECRECO, la continuité de ce
résultat négatif en 2014 peut être expliqué, d'un
côté, par une diminution sensible des revenus financiers (-7%)
18 Quelques normes de la BCC : ROE >15%, ROA>3%
et autosuffisance opérationnelle > 128%.
Christopher MUKOKA BETUKUMESO
38
induite par une décroissance du portefeuille de
crédit (-3%) ; et d'autre part des charges d'exploitation qui n'ont pas
suffisamment su être maîtrisé (-1%). Néanmoins, il
faut signaler une nette amélioration de la qualité dont le PAR30
passe de 9.4% à 1,8%.
? De manière générale, nonobstant des
rendements de portefeuille significatifs, les institutions examinées
sont toutes inefficaces eu égard à leurs ratios
d'efficacité19.
Graphique 6 Rendement du portefeuille et Ratio
d'efficacité en 2014
![](Mobilisation-de-l-epargne-et-mecanismes-de-refinancement14.png)
45%
40%
50%
35%
30%
25%
20%
15%
10%
5%
0%
GUILGAL FINCA HEKIMA PAIDEK MECRECO
35%
26%
46%
37%
RP RE
50%
40%
34% 35%
26%
34%
2.3.2. Structure financière et besoins de
refinancement
2.3.2.1. Structure financière
a) FINCA
Graphique 7 Structure financière de FINCA
![](Mobilisation-de-l-epargne-et-mecanismes-de-refinancement15.png)
Dépôts Dettes MLT Fonds propres Autres
Fonds propres
20%
Dettes MLT
35%
2014
Autres
4%
Dépôts
41%
Fonds propres
22%
Dettes MLT
39%
Autres
4%
2013
Dépôts
35%
Les fonds propres représentent en moyenne un
cinquième du mix financier. Les dépôts et les dettes
occupent 75% du mix financier en moyenne durant la période.
19 Selon la norme, le Ratio d'efficacité doit
être entre 10 et 21%.
Christopher MUKOKA BETUKUMESO
39
On observe une croissance globale du mix de (37%) tirée
principalement par les dépôts (60%) et en second lieu par les
dettes (26%).
b) MECRECO Graphique 8 Structure
financière MECRECO
![](Mobilisation-de-l-epargne-et-mecanismes-de-refinancement16.png)
3%
93%
4%
2014
Emprunts MLT Dépots
Fonds propres
3%
95%
2%
2013
Emprunts MLT Dépots
Fonds propres
Les fonds propres et les dettes sont négligeables et
représentent en moyenne moins du vingtième du mix financier (3%)
tandis que les dépôts constituent l'essentiel de la structure
financière (94% en moyenne).
D'où malgré une augmentation significative
(81%) des dettes en 2014 a été largement compensé par un
recul de la collecte de l'épargne (-3%) qui par ricochet a
entraîné une baisse (1%) du total passif.
c) HEKIMA
Graphique 9 Structure financière HEKIMA
![](Mobilisation-de-l-epargne-et-mecanismes-de-refinancement17.png)
Epargne caution Emprunts MLT
Fonds propres Subventions
30%
2014
2%
42%
26%
Epargne caution Emprunts MLT
Fonds propres Subventions
37%
2013
3%
29%
31%
Les fonds propres et les emprunts représentent en
moyenne chacun environ le tiers du passif. Toutefois, bien qu'HEKIMA ne
mobilise pas d'épargne, les garanties financière sous formes
d'<<épargne caution>> constitue également l'essentiel
du tiers restant (27% en moyenne). Le passif s'est accru (35%) sous l'impulsion
de l'augmentation des emprunts qui ont presque doublé (94%).
d) PAIDEK
Christopher MUKOKA BETUKUMESO
40
Graphique 10 Structure financière PAIDEK
![](Mobilisation-de-l-epargne-et-mecanismes-de-refinancement18.png)
82%
1%17%
2014
Epargne caution Dettes MLT Fonds propres
93%
3%
2013
4%
Epargne caution Dettes MLT Fonds propres
Nonobstant la très importante augmentation des emprunts
(433%) en 2014, les fonds propres demeurent l'essentiel du passif (87% en
moyenne). De ce fait, le passif évolue positivement (24%).
e) GUILGAL
Graphique 11 Structure financière GUILGAL
![](Mobilisation-de-l-epargne-et-mecanismes-de-refinancement19.png)
23%
77%
2014
Epargne
Fonds propres
22%
78%
2013
Epargne
Fonds propres
La structure financière de la COOPEC est bicéphale
à prédominance de l'épargne qui en représente plus
des trois quarts.
De même, le passif a presque doublé (95%) pendant la
période sous examen.
41
Christopher MUKOKA BETUKUMESO
2.3.2.2. Besoins de financement
Le besoin de financement est saisi ici comme le gap entre
l'épargne normative et l'épargne réelle. Nous partons du
fait que l'épargne est la ressource la moins couteuse (voir chapitre 1)
et qu'avant d'envisager un refinancement, la rationalité serait de
commencer par totalement transformer l'épargne disponible en
crédit sous réserve de la limite imposée par la Banque
Centrale du Congo (70%).
Tableau 7 Estimation du besoin/capacité de
refinancement en milliers de dollars USD
Rubriques
|
GUILGAL
|
FINCA
|
PAIDEK
|
MECRECO
|
HEKIMA
|
Global
|
2014
|
2013
|
2014
|
2013
|
2014
|
2013
|
2014
|
2013
|
2014
|
2013
|
2014
|
2013
|
Encours de crédit
(1)
|
333
|
147
|
58 953
|
37 357
|
3 419
|
2 425
|
23 019
|
24 704
|
2 046
|
1 823
|
87 770
|
66 456
|
Montant épargne
(2)
|
364
|
191
|
30 192
|
18 894
|
0
|
0
|
34 975
|
36 048
|
ND
|
ND
|
65 531
|
55 133
|
Taux réel de transformation: (1)/(2)
|
91%
|
77%
|
195%
|
198%
|
ND
|
ND
|
66%
|
69%
|
ND
|
ND
|
134%
|
121%
|
Epargne normative*
(3)
|
476
|
210
|
84 219
|
53 367
|
4 884
|
3 464
|
32 884
|
35 291
|
ND
|
ND
|
122 463
|
92 332
|
Besoins/capacité de financement:
(3)-(2)
|
112
|
19
|
54 027
|
34 473
|
4 884
|
3 464
|
-2 091
|
-757
|
ND
|
ND
|
56 932
|
37 192
|
Variation du besoin de financement
|
488%
|
|
57%
|
|
41%
|
|
176%
|
|
ND
|
ND
|
53%
|
|
* Epargne qui correspond au taux de transformation selon la norme
de la BCC est de 70%
L'échantillon a révélé un
accroissement (53%) du besoin de financement global en 2014, qui s'est
chiffré à près de 60 millions de dollars, principalement
tiré par l'augmentation du besoin de l'institution FINCA (57).
Christopher MUKOKA BETUKUMESO
42
Conclusion partielle
L'objet de ce chapitre était de décrire l'offre
de refinancement dans le secteur de microfinance en République
Démocratique du Congo. Il s'agissait également d'estimer le
besoin en financement des ISFD à travers un échantillon dont nous
avons analysé en profondeur les états financiers.
L'analyse nous a permis de constater que trois ISFD sont en
besoin de financement (GUILGAL, PAIDEK et FINCA), une en capacité de
financement (MECRECO) et une dernière dont la situation est
indéterminée (HEKIMA). Tout compte fait, il se dégage une
majorité d'institutions susceptibles de s'adresser à un
marché embryonnaire de refinancement. Ces institutions ne mobilisent pas
assez l'épargne. Cet état des choses est de nature à
confirmer notre deuxième hypothèse selon laquelle
«L'épargne et l'offre de refinancement sont
potentiellement à même de couvrir les besoins en financement des
ISFD. Pourtant l'offre effective n'est pas à la hauteur de leurs
ambitions».
Parce que les besoins de refinancement semblent exister, il
importe d'analyser la manière dont l'offre de refinancement peut
être organisée pour mieux y faire face.
Christopher MUKOKA BETUKUMESO
43
Chapitre 3 : Mesures d'amélioration de la
mobilisation des ressources financières
A califourchon entre la phase de démarrage et celle de
consolidation, le secteur de la microfinance congolais a
énormément de défis à relever dont l'un des plus
important est celui de la professionnalisation.
Pouvoirs publics, investisseurs, banques, véhicule
d'investissement, institutions de microfinance, chaque acteur doit jouer sa
partition pour gagner le pari de l'intégration complète de la
microfinance dans le système financier congolais.
Pour se faire, nous nous proposons de scruter quelques voies
et moyens susceptibles d'améliorer la mobilisation des ressources
financières par les ISFD congolaises.
Il s'agit de déterminer quelques facteurs clés
capables de booster l'attractivité du secteur de microfinance afin
d'attirer toujours plus d'investisseurs. Il est aussi question de mettre en
exergue les conditions d'amélioration de la mobilisation de
l'épargne qui demeure une source de financement potentiellement
importante.
Ainsi ce chapitre s'organise-t-il de la manière
suivante : outre la première section qui traite de la manière
dont les institutions de notre échantillon couvrent leurs besoins de
financement ainsi que nos suggestions pour améliorer leur
capacité de mobilisation de l'épargne ; la deuxième
section propose un modèle de marché financier embryonnaire afin
d'accroître l'accès des ISFD congolaises aux ressources
financières dont elles ont tant besoin ;et la troisième section
expose quelques défis à relever par les pouvoirs publics et les
ISFD de nature à faciliter cette mobilisation des ressources
financières.
3.1. Analyse critique de couverture des besoins par les
institutions
La rationalité de la gestion d'entreprise impose non
seulement d'atteindre les objectifs, mais de les atteindre en utilisant le
moins de ressources disponibles. Ces notions d'efficience et
d'efficacité guident notre analyse critique des moyens de couverture
utilisés par les institutions sous examen.
Pour se faire, Il sied de rappeler que l'épargne est
entendue comme la ressource la plus stable et la moins coûteuse. Une
situation idéale correspondrait à un encours de crédit
financé à 100% par l'épargne.
3.1.1. FINCA
Le précédent chapitre a
révélé que FINCA a un besoin de refinancement qui se
chiffre à 54 millions de dollars en 2014 (une croissance de 57%).
Pour financer son encours de crédit, il recourt
principalement à l'emprunt et à ces fonds propres.
Christopher MUKOKA BETUKUMESO
44
D'une part, l'emprunt a un coût financier
supérieur à l'épargne ; de l'autre les fonds propres
constituent des garanties pour les épargnants.
Aussi, le ratio d'adéquation des fonds propres diminue (de
32% à 25% en 2014).
? Potentielles causes
Certes, la technologie innovante des POS permet à FINCA
de lever une grande quantité de l'épargne. Elle subit notamment
les conséquences de :
- La culture de l'épargne : la méfiance
générale de la population vis-à-vis des institutions
financières ;
- La réputation `'FINCA AYEBI MATANGA
TE»20 : la rudesse `présumée» des
méthodes de recouvrement de crédit par les agents de
l'institution tendent à éloigner les clients qui se sentent
dévalorisés.
? Mesures d'amélioration
Fort des éléments sus évoqués,
nous suggérons quelques pistes de solutions susceptibles
d'améliorer la mobilisation de l'épargne :
- Après une étude de marché,
l'institution devrait enrichir la palette des produits d'épargne : plan
d'épargne retraite, plan d'épargne mariage, etc.
- Mettre en place des stratégies marketing pour
renforcer l'image de l'institution dans sa crédibilité
sociale.
3.1.2. GUILGAL
Bien que représentant moins du vingtième de
l'encours de crédit global de l'échantillon, l'institution
GUILGAL a fait montre d'une croissance phénoménale (488%) de son
besoin de financement qui s'est chiffré à 112 000 dollars US.
L'institution a recouru essentiellement aux fonds propres.
Néanmoins, le ratio de COOKE (31% en moyenne) étant
au-dessus de la norme, il eut fallu recourir à l'emprunt pour
rationaliser les fonds propres qui doivent demeurer une garantie face aux
tiers.
? Potentielles causes
Grâce à son produit d'épargne à la
carte, l'institution arrive à mobiliser l'essentiel de son
épargne.
20 Traduction : FINCA ne connaît pas le deuil
Christopher MUKOKA BETUKUMESO
45
C'est un produit qui a l'avantage de constitué un
double revenu pour l'institution : les commissions versées par les
membres lors des retraits et les intérêts issus de la
transformation de cette épargne en crédit.
Nous notons, toutefois, que quelques éléments
sont de nature à freiner la progression de cette épargne :
- Les limites d'un système d'information de gestion
à prédominance manuelle ;
- La vulgarisation des règles et leur appropriation par
les agents ;
- Les difficultés d'accroître l'encours tout en
gardant un portefeuille à risque dans la norme ;
? Mesures d'amélioration
Fort de ce qui précède, nous proposons quelques
pistes de solutions :
- Informatiser davantage le système d'information de
gestion : il s'agit de migrer d'un système de carnet à un
système de gestion de base donnée informatique. L'objectif est de
faciliter le travail des agents commerciaux et d'assurer une meilleure
maîtrise de l'activité.
- Le renforcement des capacités des agents :
améliorer leur rendement ainsi que leur professionnalisme par des
formations intenses et des incitations d'ordre salarial et social.
- Le partenariat stratégique avec des
établissements de monnaie électronique afin d'accroître la
portée des services et réduire éventuellement les
coûts de transaction.
3.1.3. MECRECO
Ce réseau de coopérative représente 26%
(2014) de l'encours global de notre échantillon et 53% du volume globale
d'épargne collecté. MECRECO dégage une capacité de
financement de 2 millions de dollars.
Pourtant, l'on observe une baisse de son portefeuille de
crédit (3%) en 2014.
? Potentielle cause
Cette baisse de son activité malgré sa
capacité de financement s'explique par le fait qu'il n'a pas
respecté une norme prudentielle qui stipule que les fonds propres
doivent représenter au moins 10% de l'encours de crédit.
46
Christopher MUKOKA BETUKUMESO
? Mesures d'amélioration
Les résultats négatifs de MECRECO sont de nature
à amplifier le déficit de fonds propres. A ce stade, nous pouvons
suggérer ce qui suit :
- Accroître les fonds propres : demander aux membres
d'augmenter leur part sociale dans la coopérative ;
- Revoir la structure organisationnelle pour en
éliminer les points d'inefficacité : solliciter
un appui technique du FPM pour accompagner cette initiative ;
3.1.4. PAIDEK
En 2014, PAIDEK a reçu l'agrément de la banque
centrale pour offrir des produits d'épargne à sa
clientèle.
La même année, nous avons estimé le besoin
de financement à plus de 4,5 millions de dollars. L'institution a
recouru à ses fonds propres essentiellement secondés par des
emprunts pour couvrir ce besoin.
Néanmoins, notons que la faible utilisation de
l'emprunt ne lui permet pas de profiter pleinement de son potentiel en termes
d'encours de crédit. En effet, avec ce niveau de fonds propres et
conformément au ratio de COOKE, l'institution pourrait octroyer
jusqu'à 38,5 millions21 de dollars de
crédits.
? Mesures d'amélioration
Dans le but de financer sa croissance, l'institution PAIDEK
devrait :
- Recourir à l'endettement tout en adaptant son
organisation à ses prévisions croissance afin d'éviter une
non maîtrise de son activité ;
- Mobiliser l'épargne en concevant des produits
adaptés aux besoins de ses clients.22
3.1.5. HEKIMA
Nous n'avons pas été en mesure de saisir le
besoin de financement23 d'HEKIMA car elle n'a pas encore
d'agrément pour la collecte de l'épargne.
L'on constate, néanmoins, qu'elle finance son
portefeuille de crédit principalement avec des dettes et une partie de
ses fonds propres.
Notons également qu'avec ce niveau de fonds propres et
conformément au ratio de COOKE, l'institution pourrait octroyer
jusqu'à 11,1 millions de dollars de portefeuille de
crédits.
21 Calcul : Fonds propres(3856567)/ratio de COOKE
(10%)
22 Au moment de la rédaction de cette
étude, PAIDEK en était à l'étape de test pilote du
produit d'épargne.
23 Au sens du gap entre l'épargne normative et
l'épargne effective
47
Christopher MUKOKA BETUKUMESO
? Mesures d'amélioration
Dans l'optique d'accroître sa portée, en plus
d'adapté sa structure organisationnelle à ses ambitions de
croissance, HEKIMA devrait :
- Réduire la part de l'épargne caution dans ses
livres : cette garantie financière constitue 30% du mix financier de
l'institution alors qu'elle n'est pas transformée en crédit. Dans
le même ordre, elles diminuent son ratio de solvabilité
c.-à-d. elle compromet le potentiel d'endettement de l'institution.
- Augmenter la part des emprunts dans le mix financier en vue
de profiter de l'effet de levier24.
3.2. Modèle d'un marché financier
embryonnaire de microfinance
L'accès des IMF aux marchés financiers est
à la fois une nécessité, pour accroître le volume
des ressources disponibles et assurer la liquidité des investissements,
et une réalité qui s'impose progressivement dans le monde
(LHERIAU L., 2009).
Les marchés financiers constituent le lieu
privilégié d'émission et de négociation des actifs
financiers. Ils regroupent le marché primaire25 et le
marché secondaire26.
Figure 5 Marchés financiers
![](Mobilisation-de-l-epargne-et-mecanismes-de-refinancement20.png)
Marché secondaire
Marché primaire
Marchés financiers
On considère qu'ils permettent une amélioration
de l'efficacité de l'allocation des ressources au sein de
l'économie avec une incidence positive sur les emprunteurs et les
prêteurs.27
24 L'effet de levier est la mesure de l'impact de
l'augmentation des dettes sur le résultat d'une entreprise.
25 Le marché primaire des obligations et des
actions concernent de nouvelles émissions.
26 Le marché secondaire (marché
boursier) se rapporte aux transactions sur les titres déjà
émis
27 Les investisseurs gagnent des intérêts
et les emprunteurs peuvent dépenser sans avoir à
épargner.
Christopher MUKOKA BETUKUMESO
48
3.2.1. Caractéristiques principales du
modèle
? Statut de la plateforme
La plateforme a la fonction fondamentale de mettre en relation
les acheteurs et vendeurs à travers leurs ordres d'achat et de vente.
Les ordres sont centralisés dans un carnet d'ordres et
leur confrontation donne naissance à une transaction lorsque deux ordres
de sens opposé proposent le même prix28.
Aussi, une banque d'investissement peut créer cette
plateforme comme un département de son organisation.
Cependant pour éviter les conflits
d'intérêts, il est préférable que ce soit une
`'société de courtage» avec une personnalité
juridique différente. Il faut noter que ses revenus proviennent
essentiellement des commissions sur les transactions.
? Instruments échangés
Outre les spécificités liées aux
différents marchés (primaire et secondaire), l'on
préconise l'échange des principaux titres suivants :
3.2.1.1. Actions (parts sociales)
Les actions29 par rapport aux parts sociales qui
constituent également des droits de propriété,
présentent un avantage considérable lié à la
liberté de cession.
Bien qu'il existe plusieurs types d'actions, nous nous
focalisons sur les actions ordinaires qui confèrent aux actionnaires les
droits fondamentaux suivants : le droit à l'information, le droit de
vote, le droit aux dividendes et boni de liquidation.
Une introduction du capital d'une institution de microfinance
en bourse peut répondre à trois objectifs principaux, qui
seraient i) d'assurer la liquidité du titre et de faciliter ainsi la
cession/sortie du capital pour les investisseurs et les capital-risqueurs
initiaux, en particulier les IFI, les banques de développement et les
fonds d'investissements en microfinance ayant pris des participations
minoritaires dans des IMF ; ii) de lever des fonds supplémentaires, par
le biais d'augmentations du titre ; et iii) de participer d'une
stratégie de large diffusion du titre auprès de personnes
privées locales ayant des fonds à placer et désireuses de
contribuer au développement de leur pays (LHERIAU
L., 2009).
28 Qualifié `'orden driven market», pour
plus de détails voir Alphonse P., Desmuliers G., Grandin P., Levasseur
M., 2013, Gestion de portefeuille et marchés financiers, 2è
édition, Pearson France, pp 28-30
29 L'action constitue un droit de
propriété émis par les sociétés de capitaux
qui matérialise une fraction du capital social.
49
Christopher MUKOKA BETUKUMESO
3.2.1.2. Obligations
Une obligation est un titre de créance
négociable matérialisant un emprunt, le plus souvent à
long terme, émis par une collectivité publique ou une personne
morale de droit publique ou privé.
L'on considère la détention de ces titres sous
deux formes principales : un mode de détention directe ou un mode de
détention indirecte par l'intermédiaire de Véhicule
d'investissement en microfinance.
a) Obligations adossées à des
créances titrisées
L'opération de titrisation doit répondre
spécifiquement aux besoins des investisseurs en offrant notamment des
ratios rendement/risque qui leur conviennent.
Elle devrait être réservée aux IMFS d'une
certaine taille.
L'essence même d'une opération de titrisation est
d'isoler les flux de trésorerie du cédant, du risque de
crédit. Par conséquent, les acquéreurs de ces titres se
focalisent, en théorie, beaucoup plus sur les performances de ces actifs
que sur la solvabilité du cédant.
Il faut entre autre tenir comptes des éléments
suivants :
- La partie du portefeuille à titriser doit regrouper
uniquement des prêts ayant les mêmes caractéristiques (type
de contrat, maturité, taux d'intérêt,
etc.).30
- La titrisation s'est développée à
travers le regroupement de petits actifs de taille comparable. Plus la taille
des actifs qui composent le package est grand, plus le risque de crédit
est élevé.31
Un portefeuille constitué de micro crédit est
moins susceptible de faire défaut à cause de la grande
diversité liée au nombre important des emprunteurs qui la compose
(CGAP, 2010).
30 Plus les caractéristiques sont disparates,
plus il est difficile d'appréhender le risque de crédit et
d'attirer les investisseurs.
31 Un portefeuille constitué de micro
crédit est moins susceptible de faire défaut à cause de la
grande diversité liée au nombre important des emprunteurs qui la
compose.
Christopher MUKOKA BETUKUMESO
50
Figure 6 Marchéisation des créances
titrisées (modèle simplifié)
![](Mobilisation-de-l-epargne-et-mecanismes-de-refinancement21.png)
Institution de microfinance
Contrat de prêt
Cession de créances
Emprunteurs
Emission d'obligations
Investisseurs institutionnels
Acquisition
Véhicule de titrisation
Société de courtage
Légende
Flux de trésorerie immédiat Flux de
trésorerie par annuité Flux d'opération
|
|
b) Techniques de réduction du risque lié
à la titrisation
François LEROUX et Angelo
DELIVORIAS proposent des quelques techniques internes et externes dont
nous retenons principalement :
? La subordination (credit tranching)
Le principe consiste pour les SPV à créer
plusieurs catégories de titres qui sont hiérarchisées. La
banque d'affaire analyse la demande d'investissement et (en collaboration avec
l'agence de notation de crédit) apporte des conseils pour une
structuration efficace et rentable de l'opération, notamment en
définissant une ou plusieurs classes, appelées
«tranches».
Les agences de notation notent les titres en fonction de leur
évaluation du risque de crédit: plus le risque
évalué est faible, plus la note est élevée.
Christopher MUKOKA BETUKUMESO
51
Figure 7 Credit tranching
![](Mobilisation-de-l-epargne-et-mecanismes-de-refinancement23.png)
Catégorie
A
Catégorie
B
Catégorie
C
Les titres subordonnés assument le risque de
défaillance des débiteurs. Dans certaines configurations les
titres subordonnés ne sont pas vendus aux investisseurs. On notera que
dans certains cas seul le principal est l'objet de la subordination ; dans
d'autres le principal et les intérêts sont l'objet de
différentes classes.
· Le surdimensionnement
Le recours à une sûreté de valeur
supérieure à la valeur des titres émis (par exemple,
engager des actifs d'une valeur de 110 millions d'euros comme
sûreté pour émettre des titres d'une valeur de 100 millions
d'euros). (LEROUX F., p.10)
· Le fonds de réserve
Il a pour but de combler les écarts qui pourraient
apparaître entre les flux à payer aux investisseurs aux dates
prédéterminées et les flux générés
par les titres sous-jacents.
· Le recours à des contrats
d'assurance
Une compagnie d'assurance qui s'engage à verser en
temps voulu le principal et les intérêts si les liquidités
issues du panier de créances n'y suffisent pas.
3.2.1.3. Intervenants
Pour des raisons de simplicités, nous
considérons que tous les acteurs qui agissent directement avec la
société de courtage doivent être des personnes morales de
forme `'Société anonyme».
Les acteurs en contact direct avec la société de
courtage sont : les ISFD, les banques d'investissement, les investisseurs et
les véhicules de titrisation.
Outre la société de courtage, les autres parties
prenantes de cet écosystème sont principalement : les autres
ISFD, les agences de notation et l'autorité des marchés
financiers.
Christopher MUKOKA BETUKUMESO
52
En particulier les ISFD doivent être d'une
certaine taille et faire montre d'un fort degré de formalisation de leur
activité. Elles doivent notamment pouvoir :
- Se permettre les services d'un commissaire aux comptes
crédible et d'une agence de notation ;
- Produire des rapports d'activités (trimestriels,
semestriels et annuels) dans le respect des délais dictés par
l'autorité des marchés financiers et de la
plateforme.
L'autorité des marchés financiers
supervise et réglemente tout l'écosystème et
veille particulièrement à ce que la société de
courtage établit des règles de fonctionnement qui doivent faire
l'objet de transparence et être exemptes de toute discrimination à
l'endroit des investisseur.
Christopher MUKOKA BETUKUMESO
53
![](Mobilisation-de-l-epargne-et-mecanismes-de-refinancement24.png)
Agences de Rating
ISFD cotées
Emission/Acquisition
Société de courtage
Acquisition/Emission
Investisseurs institutionnel
Banques
d'investissement
Refinancement
ISFD non cotées
Figure 8 Fonctionnement et Intervenants du
modèle
Légende
Flux d'opération Flux de trésorerie
|
|
Christopher MUKOKA BETUKUMESO
54
3.2.2. Intérêts du modèle
L'utilité du modèle est commune à celle
d'un marché financier classique. Il s'agit avant tout de mettre en
relation des agents à capacité de financement avec ceux à
besoins de financement. Dans cette logique, l'on peut spécifier les
avantages que tirent les acteurs majeurs de ce modèle :
? Les ISFD : elles ont accès à
un circuit de financement privilégié avec le marché
primaire. Elles peuvent lever des capitaux auprès de plusieurs
investisseurs à la fois pour financer soit de nouveaux crédits ou
investir dans la structure organisationnelle. Par ailleurs, plus l'institution
est performante, mieux elle est cotée et moins lui revient le coût
du refinancement.
? Les investisseurs : ils ont accès
à des placements financiers mieux rémunérés que les
DAT bancaires. Ils ont également a possibilité de De plus, le
marché secondaire leur permet de liquider leur position plus rapidement
que dans une transaction de gré à gré.32la
plateforme offre également l'opportunité pour les investisseurs
institutionnels d'émettre des titres en leur nom pour refinancer
bilatéralement des ISFD non cotée.
? Le secteur des ISFD: cet afflux de
financement orienté vers les IMF les plus performantes est de nature
à assainir le secteur en boostant sa professionnalisation et son
intégration complète dans le système financier. C'est
également une initiative qui peut intégrer à terme les
entreprises d'autres secteurs de l'économie.
3.3. Défis majeurs
Cette section identifie les obstacles que doivent surmonter
les acteurs de la microfinance afin de favoriser un cadre propice à son
intégration dans le système financier national.
3.3.1. L'Etat
Loin d'être exhaustive, la palette des conditions que
doit mettre en place les pouvoirs publics comprend :
? La stabilité du cadre
macroéconomique et politique
La stabilité macroéconomique et politique est
essentielle pour la clientèle afin de garantir leur confiance dans les
institutions financières. Dans un contexte inflationniste, les
épargnants ne sont pas motivés à déposer de
l'argent dans une
32 En effet, la plateforme est un lieu
d'échange qui réunit plusieurs acheteurs et vendeurs de
titres.
55
institution ; tandis que les emprunteurs, qui ont des recettes
en Franc congolais mais qui remboursent en dollars, sont exposés
à un risque de perte de change pouvant aboutir à des
impayés.
? Un fonds de garantie des dépôts ou une assurance
dépôt
C'est une forme d`assurance sur les dépôts qui
fournit une protection directe aux épargnants. En vue de maintenir une
certaine pression, l'assurance dépôts ne devrait pas
protéger le montant total des dépôts.
Dans le cas d'un assureur privé, le prix de l'assureur
devrait être inversement proportionnel au rating de l'institution.
? Une supervision efficace des activités de microfinance
soutenue par une réglementation adéquate et cohérente
La supervision des institutions financières a comme
principaux objectifs de protéger les épargnants contre la perte
de leur argent et d'éviter l'effondrement du système financier
lors d'une crise systémique. Bien qu'en RDC, les ISFD n'ont pas le poids
nécessaire pour représenter une menace dans ce sens. Les
dépôts bancaires représentent la majorité des
dépôts globaux (95 % des dépôts du secteur
financier), le solde étant détenu par les IMF. (FMI,
2014)
? La poursuite du processus de sanction à l'encontre de
toutes les coopératives d'épargne et de crédit et les IMF
qui ne respectent pas les obligations prudentielles et lancer la liquidation de
toutes celles qui ne seront pas en mesure de fournir des plans de reprise
crédibles. (FMI, 2014) ;
? Une centrale de risque étendue aux institutions de
microfinance et efficace pour prévenir les problèmes liés
à l'endettement croisé.
3.3.2. Les institutions de microfinances
L'investisseur s'intéresse uniquement aux prestataires
de services financiers qui sont rentables et qui répondent au mieux aux
exigences réglementaires. Ils doivent disposer de structures et de
processus professionnels afin de remplir des exigences de taille dans des
domaines clés tels que la comptabilité ou la gestion du risque.
(Responsability, 2015, p4)
L'amélioration de l'attractivité du secteur
congolais de microfinance passe donc notamment par :
Christopher MUKOKA BETUKUMESO
? Le respect des normes prudentielles en vigueur par les
institutions ;
Christopher MUKOKA BETUKUMESO
56
? Le renforcement des contrôles et analyse de la
fiabilité des données financières provenant des
coopératives d'épargne et de crédit et des IMF ;
? L'amélioration de la viabilité
financière des institutions qui est un gage de gestion rigoureuse et
rationnelle des ressources ;
? La mise en place d'une plateforme centralisée
d'échange des titres d'institutions de microfinance afin d'en accroitre
la liquidité et par ricochet l'attractivité ;
? L'investissement dans l'infrastructure organisationnelle
(logiciel, formation des employés) des ISFD ;
? La promotion du rating des institutions de microfinance et
la divulgation systématique de ces informations.
Christopher MUKOKA BETUKUMESO
57
Conclusion partielle
L'objet de ce chapitre final était d'examiner quelques
voies et moyens susceptibles d'améliorer la mobilisation des ressources
financières par les ISFD congolaises.
Pour se faire, il a fallu déterminer quelques
éléments clés capables de booster l'attractivité du
secteur de microfinance afin d'attirer toujours plus d'investisseurs ; mais
également mettre en exergue les conditions d'amélioration de la
mobilisation de l'épargne entendue comme une source de financement
potentiellement importante et bon marché. De la sorte, nous avons pu
confirmer la dernière partie de note troisième hypothèse
selon laquelle « la création d'un marché
financier embryonnaire dédié à la microfinance peut
booster la mobilisation des ressources financières et la titrisation
peut s'avérer un mécanisme de refinancement viable dans le
contexte congolais sous certaines conditions. »
Il en ressort globalement que, d'un côté, l'Etat
a la lourde responsabilité de mettre en place les conditions propices
à la floraison des activités les ISFD. On a parlé de
stabilité politico-socio-économique mais également de
renforcement de la supervision pour sécuriser les clients et les
investisseurs.
De l'autre, les ISFD ont la lourde tâche de migrer vers
la professionnalisation de leurs activités. Il est question
d'améliorer leur image à travers la consolidation de la
viabilité (financière, sociale, opérationnelle) de leur
modèle économique.
Christopher MUKOKA BETUKUMESO
58
Conclusion Générale
L'objet de notre recherche était d'apporter quelques
éléments de réponse à la question de savoir
comment améliorer la capacité des IMF congolaises
à mobiliser des ressources financières.
Pour y parvenir, nous avons d'abord identifié quelques
mécanismes de refinancement mis en lumière dans la
littérature et leur application en microfinance.
Ensuite, nous sommes adonnés à l'estimation de
l'offre et de la demande de refinancement en RDC. En ce qui concerne l'offre de
refinancement nous nous sommes focalisé sur l'analyse de `l'emprunt' et
de l'épargne.
Pour l'emprunt, nous avons analysé essentiellement le
modèle du FPM, en particulier le FPM SA : la branche
dédiée au refinancement. Pour l'épargne, cependant, nous
avons effectué des simulations sur base de l'enquête
réalisée sur 100 clients. La demande, quant à elle, a
été estimée sur base de l'analyse financière des
états financiers des institutions de notre échantillon : FINCA,
MECRE, GUILGAL, HEKIMA et PAIDEK.
Nous avons, enfin, formulé des recommandations pour
l'amélioration de ces mécanismes et également
proposé la mise en place d'un marché financier embryonnaire
susceptible de booster la mobilisation des ressources financières par
les ISFD.
En ce qui concerne l'épargne, la littérature a
fait état de l'importance pour les clients d'avoir confiance dans le
dépositaire et en sa capacité à sécuriser son
épargne. Elle a également fait état d'un ensemble de
facteurs clé de succès tels que la liquidité des comptes
épargnent et de faibles coûts de transaction pour les clients,
couplé à une gamme diversifiée de produits
d'épargne.
De même l'analyse financière de notre
échantillon, nous a permis de constater que trois ISFD sont en besoin de
financement (GUILGAL, PAIDEK et FINCA), une en capacité de financement
(MECRECO) et une dernière dont la situation est
indéterminée (HEKIMA).
Ces résultats ont permis de confirmer toutes nos
hypothèses à savoir :
? H1 : les mécanismes de refinancement peuvent
être analysés en tenant compte des sources de financement. On
parle de sources interne et externe dont on peut identifier les principaux
éléments tels que les subventions, les dettes et les fonds
propres.
? H2 : L'épargne et l'offre de refinancement sont
potentiellement à même de couvrir les besoins en financement des
ISFD. Pourtant l'offre effective n'est pas à la hauteur de leurs
ambitions notamment suite à la méfiance de la population envers
le système financier en général, couplé à
l'existence d'un seul VIM au niveau national ;
? H3 : Des mesures d'optimisation de la collecte
d'épargne doivent être prise afin d'améliorer sa
mobilisation à l'instar de : l'investissement dans l'informatisation de
la gestion de l'épargne, l'élaboration de produits
réellement adaptés aux besoins
Christopher MUKOKA BETUKUMESO
59
de la cible et le renforcement de la confiance des clients
dans l'institution ; mais aussi la création d'un marché financier
embryonnaire dédié à la microfinance peut booster la
mobilisation des ressources financières et la titrisation peut
s'avérer un mécanisme de refinancement viable dans le contexte
congolais sous certaines conditions.
L'essence des recommandations formulées dans cette
étude se cristallise dans la professionnalisation du secteur congolais
de microfinance. D'une part, les institutions doivent de respecter les normes
prudentielles en vigueur et investir dans le renforcement de leur
capacité organisationnelle afin de mobiliser plus et de manière
efficiente. De l'autre, les pouvoirs publics doivent garantir un cadre
d'existence sain pour les institutions de microfinance grâce une
supervision efficace des activités de microfinance soutenue par une
réglementation adéquate et cohérente.
Bien qu'ayant permis de formuler des recommandations
pertinentes, notre travail comme tout oeuvre humaine, souffre de certaines
lacunes dont celles relatives à l'échantillon qui aurait pu
compter beaucoup plus d'éléments, aussi bien pour les
institutions que pour les épargnants interrogés.
Un grand nombre de mécanismes ont été
mentionné dans cette recherche, nous proposons aux prochains chercheurs
les thèmes ci-après :
? La syndication comme moyen de densifier la relation entre
les banques et les institutions de microfinance ;
? La simulation d'une opération de titrisation sans
marchés financiers par une institution de microfinance congolaise,
partant du classement du portefeuille en créances (plus ou moins)
homogènes jusqu'à la vente des titres.
Christopher MUKOKA BETUKUMESO
60
Bibliographie
1. Accion International, (1998), Grandeur et
décadence de Corposol : Enseignements sur la gestion de la croissance
2. Alphonse P., Desmulier G., Grandin P., Levasseur M.,
(2013), Gestion de portefeuille et marchés financiers,
2è édition, Pearson France, pp 5-30
3. Banque Centrale du Congo, (2013),
Étude diagnostique: La Protection des consommateurs de services
financiers en République Démocratique du Congo
4. Banque Centrale du Congo, (2013), Rapport
d'activité de la microfinance 2013
5. Banque Centrale du Congo, (2014), Rapport
annuel 2014
6. Cadiou, C & K, (2014), Massification du
microcrédit : La voie industrielle du microfinancement, Agadir, 21p
7. Consultative Group to Assist the Poor, (1998),
Stratégies de mobilisation de l'épargne : leçons
tirées de l'expérience de quatre institutions,
www.cgap.org
8. Consultative Group to Assist the Poor, (2008),
Investissement étrangers en microfinance : Conjuguer objectifs
sociaux et financiers,
www.cgap.org
9. Consultative Group to Assist the Poor, (2008),
Investissements étrangers en microfinance Conjuguer objectifs
sociaux et financiers
10. Consultative Group to Assist the Poor, (2009),
Enquête 2009 sur les sources de financement de la microfinance
Afrique subsaharienne,
www.cgap.org
11. Consultative Group to Assist the Poor, (2010),
Étude mondiale 2010 des valorisations en microfinance : zoom
sur la qualité de l'actif,
www.cgap.org
12. Consultative Group to Assist the Poor, (2010),
La microfinance indienne entre en Bourse : ouverture du capital de
SKS,
www.cgap.org, 20p
13. Consultative Group to Assist the Poor,
(2010), Securitization: A technical Guide, Washington,
http://www.cgap.org, 60p
14. CORNEE, S, (2006), Microfinance : entre
marché et solidarité, Rennes, Université de Rennes 1:
Centre de recherche en Economie et Management, pp 20-25
15. DAHER & LE SAOUT, L & D, (2015),
L'efficience de la microfinance cotée, Ecole de Management de la
Sorbonne, 19p
16. Dauner, I, (2004), LA MOBILISATION DE
L'EPARGNE QUESTIONS CLEF ET PRATIQUES UNIVERSELLES POUR LA PROMOTION DE
L'ÉPARGNE, Direction du Développement et de la
Coopération, 44p
17. Delivorias, A, (2015), Comprendre la
titrisation, Service de recherche du Parlement européen, 30p
18. Doumbouya M. (2008) « Banques
Commerciales, Institutions de Microfinance et financement de l?économie
guinéenne : proposition de schémas de rapprochement »,
Laboratoire d'Économie de la Firme et des Institutions EA 4012 -
Université Lumière Lyon 2, France.
19. Fall Seck. (2009), « Panorama de la
relation banques\institutions de microfinance à travers le monde »,
Revue Tiers Monde
20. Fédération Bancaire Française,
(2013), Projet de Place : société de titrisation «
collatéralisation des créances »
21. Fonds Monétaire International, (2014),
République Démocratique du Congo: Évaluation de
la stabilité du système financier, Washington DC, 62p
Christopher MUKOKA BETUKUMESO
61
22. Fonds pour l'inclusion financière en RD
Congo (FPM), (2013), Rapport annuel 2013
23. Fonds pour l'inclusion financière en RD
Congo (FPM), (2014), Rapport annuel 2014
24. Kalala, F, Gouvernance des
institutions de microfinance, (2009), Université Protestante au Congo,
Kinshasa
25. Leroux, F, La titrisation, HEC
Montréal, 22p
26. Lhériau, L, (2009), Précis de
réglementation de la microfinance, AFD, pp.302-312
27. Mayoukou C. (1999), «
Coopération financière et coordination temporelle de
l?intermédiation : application aux formes émergentes de
coopération entre ONG, Microfinance et banques en Afrique subsaharienne
», in. Nguyen Van, C., Ponson B., Hirch G. (Eds); partenariats
d'entreprise et Mondialisation. Karthala (collection Universités
francophones) pp. 173-189
28. Mbouombouo Ndam J. (2007), banque contre
microfinance: les enjeux de l?intermédiation financière dans la
zone CEMAC, Editions Clé, Yaoundé.
29. Mfosa, P, (2015), REFINANCEMENT BANCAIRE
DES IMF AU CAMEROUN : Interactions stratégiques entre acteurs et
inclusion financière, Kinshasa, Université Protestante au Congo,
109p
30. MULAMBA, D, (2015), Faisabilité des
Véhicules d'Investissement en Microfinance en République
Démocratique du Congo, Kinshasa, Université Protestante au Congo,
77p
31. Mutesasira, L (1999), Savings and Needs: An
Infinite Variety. MicroSave-Africa, Kampala,
32. Ngeleka, D, (2014), MOBILE MONEY:Analysis
of mobile money's contribution in financial inclusion in Kinshasa, Kinshasa,
Université Protestante du Congo, 64p
33. Responsability, (2014), Microfinance
Market Outlook 2015:La croissance grâce à un potentiel immense,
20p
34. Rutherford, S, (2002), Comment les Pauvres
gèrent leur Argent. GRET - Karthala, France
35. Singh, D, (2013), A Study of Success of
First IPO of SKS Microfinance, Jaipur, Research India Publications
36.
http://www.edubourse.com/lexique/emission-d-actions.php
consulté le 05 mai 2016 à 10h
37.
http://www.investiraucameroun.com/finance/1401-5990-advans-cameroun-annonce-l-augmentation-de-son-capital-a-3-35-milliards-de-fcfa
consulté le 07 mai 2016 à 22h
38.
http://www.compta-facile.com/fonds-propres-entreprise/
consulté le 12 juin 2016 à 10h
39.
www.boursereflexe.com/lexique/syndication
consulté le 15 juin à 11h
40.
www.citigroup.com/citi/inclusivefinance
41.
http://www.fimarkets.com/pages/titrisation.php
consulté à le 07 juillet 2016 à 16h47
62
Annexes
Annexe 1 : Guide d'entretien
? Institution :
? Question : Où se situe la part de l'épargne que
vous déposez dans votre institution ?
Réponses possibles : 1/ Autour de 30% 2/ Autour de 50% 3/
Autour de 70%
Codification : le numéro des modalités.
Annexe 2 : Caractéristiques de cinq émissions
obligataires de microfinance
![](Mobilisation-de-l-epargne-et-mecanismes-de-refinancement26.png)
![](Mobilisation-de-l-epargne-et-mecanismes-de-refinancement27.png)
Source: CGAP (2004), Breaking Down the Walls between Microfinance
and the Formal Financial, Washington, D.C.
Christopher MUKOKA BETUKUMESO
63
Annexe 3: Besoins de financement/déficit de fonds
propres
Rubrique
|
|
COOPEC GUILGAL
|
FINCA
|
|
PAIDEK
|
|
MECRECO
|
|
HEKIMA
|
|
Global
|
2014
|
2013
|
2014
|
2013
|
2014
|
2013
|
2014
|
2013
|
2014
|
2013
|
2014
|
2013
|
Encours de crédit (1)
|
|
333
|
147
|
58 953
|
37
|
357
|
3 419
|
2
|
425
|
23 019
|
24
|
704
|
2 046
|
1 823
|
87
|
770
|
66 456
|
Total fonds propres (2)
|
|
107
|
45
|
14 611
|
12
|
050
|
1 182
|
1
|
096
|
1 278
|
1
|
189
|
1 182
|
1 096
|
18
|
360
|
15 476
|
Encours de crédit potentiel: (3)
|
1
|
070
|
450
|
146 110
|
120
|
500
|
11 820
|
10
|
960
|
12 780
|
11
|
890
|
11 820
|
10 960
|
183
|
600
|
154 760
|
Besoins de
financement (3)-(1)
|
|
737
|
303
|
87 157
|
83
|
143
|
8 401
|
8
|
535
|
-10 239
|
-12
|
814
|
9 774
|
9 137
|
95
|
830
|
88 304
|
Variation besoin de financement
|
143%
|
|
5%
|
|
|
-2%
|
|
|
-20%
|
|
|
7%
|
|
|
9%
|
|
64
Annexe 4 : Base de données ISFD 1
Année et institution
Eléments
|
COOPEC GUILGAL
|
|
FINCA
|
|
|
HEKIMA
|
|
2014
|
2013
|
2014
|
2013
|
|
2014
|
|
2013
|
Encours de crédit en USD
|
333 413,7
|
147 349,7
|
58
|
953 111,4
|
37
|
356 857,6
|
2
|
046 180,0
|
1
|
822 612,0
|
Croissance de l'encours
|
126,3%
|
|
|
57,8%
|
|
|
|
12,3%
|
|
|
Montant épargne en USD
|
363 622,0
|
191 158,7
|
30
|
192 022,3
|
18
|
893 589,2
|
|
NA
|
|
NA
|
Croissance de l'épargne
|
90%
|
|
|
60%
|
|
|
|
|
|
|
Crédit/épargne
|
92%
|
77%
|
|
195%
|
|
198%
|
|
NA
|
|
NA
|
Ratio d'adéquation des fonds propres
|
32%
|
30%
|
|
25%
|
|
32%
|
|
58%
|
|
60%
|
PaR30
|
8,4%
|
6,1%
|
|
1,6%
|
|
1,8%
|
|
1,5%
|
NA
|
|
Dotation aux provisions
|
6 554,1
|
2 239,2
|
|
943 249,8
|
|
560 352,9
|
|
13 404,0
|
|
9 801,0
|
Pertes sur prêts
|
6 645,1
|
0,0
|
|
NA
|
|
NA
|
|
10 230,9
|
|
0,0
|
Charges financières
|
0,0
|
0,0
|
3
|
577 261,6
|
1
|
748 405,8
|
|
53 245,0
|
|
59 267,0
|
Dotation aux amortissements
|
2 472,2
|
1 039,2
|
|
992 763,8
|
|
854 311,0
|
|
29 406,0
|
|
27 561,1
|
Total Revenus
|
118 324,0
|
69 156,7
|
27
|
402 631,4
|
21
|
574 424,2
|
1
|
027 569,0
|
|
797 045,6
|
Croissance du revenu
|
71%
|
|
|
27%
|
|
|
|
29%
|
|
|
Total fonds propres
|
107 461,7
|
44 859,2
|
14
|
610 957,5
|
12
|
049 631,5
|
1
|
182 363,4
|
1
|
095 946,0
|
Total Actif du bilan
|
471 083,6
|
236 017,9
|
73
|
759 643,5
|
53
|
827 171,9
|
3
|
722 354,0
|
2
|
757 376,3
|
Croissance Actif
|
99,6%
|
|
|
37,0%
|
|
|
|
35,0%
|
|
|
Crédit/ Actif
|
71%
|
62%
|
|
80%
|
|
69%
|
|
55%
|
|
66%
|
Résultat (avant subvention)
|
19 700,1
|
8 748,1
|
|
945 484,0
|
|
350 988,2
|
|
84 124,0
|
|
21 070,4
|
ROE
|
18,3%
|
19,5%
|
|
6,5%
|
|
2,9%
|
|
7,1%
|
|
1,9%
|
ROA
|
4,2%
|
3,7%
|
|
1,3%
|
|
0,7%
|
|
2,3%
|
|
0,8%
|
Rendement du portefeuille
|
35,5%
|
46,9%
|
|
46,5%
|
|
57,8%
|
|
50,2%
|
|
43,7%
|
Marge d'intérêt nette
|
35,5%
|
46,9%
|
|
40,4%
|
|
53,1%
|
|
47,6%
|
|
40,5%
|
Christopher MUKOKA BETUKUMESO
65
Ratio de charges d'exploitation
|
25,6%
|
39,5%
|
|
36,9%
|
48,0%
|
|
39,5%
|
38,7%
|
Autosuffisance opérationnelle
|
128,6%
|
114,5%
|
|
104,3%
|
106,6%
|
|
117,3%
|
103,0%
|
Charges d'exploitation
|
82
|
952,5
|
57
|
130,3
|
21
|
746
|
684,0
|
17 938
|
258,1
|
|
809
|
055,0
|
704
|
572,6
|
Croissance Charges d'expl.
|
|
45%
|
|
|
|
|
21%
|
|
|
|
|
15%
|
|
|
- Charges Du personnel
|
55
|
607,1
|
33
|
892,4
|
11
|
561
|
123,8
|
10 062
|
040,0
|
|
458
|
660,0
|
393
|
769,5
|
Nombre d'épargnants
|
9
|
100,0
|
5
|
650,0
|
|
287
|
204,0
|
303
|
773,0
|
|
|
0,0
|
|
0,0
|
Nombre d'emprunteurs
|
1
|
043,0
|
|
809,0
|
|
119
|
564,0
|
111
|
093,0
|
|
13
|
628,0
|
13
|
917,0
|
Total trésorerie
|
88
|
217,5
|
62
|
025,4
|
9
|
964
|
325,8
|
11 996
|
286,8
|
1
|
582
|
358,0
|
840
|
792,5
|
Christopher MUKOKA BETUKUMESO
66
Christopher MUKOKA BETUKUMESO
Annexe 5 : Base de données ISFD 2
Année et institution
Eléments
|
|
|
PAIDEK
|
|
|
MECRECO
|
|
|
|
2014
|
|
2013
|
2014
|
|
2013
|
Encours de crédit en USD
|
|
3
|
418 975,7
|
|
2
|
425 363,8
|
23 019 360,00
|
|
24
|
703 642,00
|
Croissance de l'encours
|
|
|
41,0%
|
|
|
|
-6,8%
|
|
|
|
Montant épargne en USD
|
|
|
NA
|
|
|
NA
|
34 975 105,00
|
|
36
|
048 354,00
|
Croissance de l'épargne
|
|
|
|
|
|
|
-3%
|
|
|
|
Crédit/épargne
|
|
|
NA
|
|
|
NA
|
66%
|
|
|
69%
|
Ratio d'adéquation des fonds propres
|
|
|
113%
|
|
|
145%
|
6%
|
|
|
5%
|
PaR30
|
|
|
3,7%
|
|
|
2%
|
1,8%
|
|
|
9,4%
|
Dotation aux provisions
|
|
|
82 055,4
|
|
|
31 529,7
|
1 796 511,00
|
|
1
|
120 000,00
|
Pertes sur prêts
|
|
|
58 122,6
|
|
|
70 335,6
|
|
|
|
|
Charges financières
|
|
|
40 886,1
|
|
|
0,0
|
1 187 140,00
|
|
1
|
051 911,00
|
Dotation aux amortissements
|
ND
|
|
|
ND
|
|
|
509 859,00
|
ND
|
|
|
Total Revenus
|
|
1
|
163 738,7
|
|
|
908 832,9
|
8 094 986,00
|
|
8
|
710 574,00
|
Croissance du revenu
|
|
|
28%
|
|
|
|
-7%
|
|
|
|
Total fonds propres
|
|
3
|
856 567,1
|
|
3
|
521 670,4
|
1 278 339,00
|
|
1
|
188 790,00
|
Total Actif du bilan
|
|
4
|
701 367,1
|
|
3
|
773 570,4
|
37 702 935,00
|
|
38
|
035 667,00
|
Croissance Actif
|
|
|
24,6%
|
|
|
|
-0,9%
|
|
|
|
Crédit/ Actif
|
|
|
73%
|
|
|
64%
|
61%
|
|
|
65%
|
Résultat (avant subvention)
|
|
|
161 179,9
|
|
|
48 949,0
|
-257 996,00
|
|
|
-297 160,0
|
ROE
|
|
|
4,2%
|
|
|
1,4%
|
-20,2%
|
|
|
-25,0%
|
ROA
|
|
|
3,4%
|
|
|
1,3%
|
-0,7%
|
|
|
-0,8%
|
Rendement du portefeuille
|
|
|
34,0%
|
|
|
37,5%
|
35,2%
|
|
|
35,3%
|
67
Christopher MUKOKA BETUKUMESO
Marge d'intérêt nette
|
32,8%
|
37,5%
|
|
|
30,0%
|
|
|
31,0%
|
Ratio de charges d'exploitation
|
26,2%
|
34,3%
|
|
|
34,2%
|
|
|
32,2%
|
Autosuffisance opérationnelle
|
114,2%
|
105,3%
|
|
|
74,5%
|
|
|
86,0%
|
Charges d'exploitation
|
896
|
487,7
|
831
|
527,2
|
7
|
875
|
615,00
|
7
|
955
|
823,00
|
Croissance Charges d'expl.
|
|
8%
|
|
|
|
|
-1%
|
|
|
|
- Charges Du personnel
|
480
|
039,9
|
449
|
304,2
|
|
|
|
|
|
|
Nombre d'épargnants
|
|
0,0
|
|
0,0
|
|
256
|
722,00
|
|
228
|
608,00
|
Nombre d'emprunteurs
|
14
|
625,0
|
10
|
050,0
|
|
23
|
616,00
|
|
26
|
085,00
|
Total trésorerie
|
21
|
350,0
|
37
|
800,6
|
|
|
|
|
|
|
Trésorie/actif
|
|
0%
|
|
1%
|
|
|
0%
|
|
|
0%
|
|