CHAPITRE 0. INTRODUCTION
1. Problématique
Au courant de ces dernières décennies, les
questions environnementales ne cessent de faire parler d'elles même et
occupent ainsi la place de choix dans les débats internationaux,
nationaux et régionaux suite aux menaces sur l'environnement et la
santé humaine qui résulteraient d'une mauvaise gestion des
déchets et la destruction de l'environnement par les effets induits des
activités de l'homme.
L'un des objectifs du millénaire pour le
développement visait à « assurer un environnement
durable » (1).
Actuellement, quatre des objectifs de développement
durable visent entre autre : la bonne santé et le bien être,
eau propre et l'assainissement, villes et communautés durables, mesures
relatives à la lutte contre les changements climatiques (2).
En 1972, les préoccupations environnementales ne
touchent que les pays industrialisés.
Vingt ans plus tard, en juin 1992, a lieu le Sommet de la
Terre. Les deux décennies qui séparent Stockholm de Rio ont vu la
poursuite et l'emballement du modèle critiqué par le Club de Rome
et à Stockholm : la croissance comme alpha et omega du
développement, le libre-marché, la concurrence, le profit et la
jouissance de biens matériels comme matériaux et structures du
progrès au Nord comme au Sud. Aussi, les périls
écologiques se sont aggravés, ont été
médiatisés et apparaissent désormais comme des
phénomènes globaux qui dépassent de loin le cadre de
nuisances locales et limitées mis en avant jusqu'à Stockholm
(1).
En Wallonie (Belgique), la production de déchets
ménagers a atteint 300 kilogrammes par habitant et par an (3).
En Afrique, l'exode rural a fait augmenter à une
vitesse de croisière le nombre de la population dans le milieu urbain
permettant une urbanisation rapide, sauvage et sans normes urbanistiques
causant ainsi la détérioration de l'environnement dont le
problème le plus inquiétantest l'apparition des maladies et la
perturbation sur le capital humain (4).
En R. D. Congo, la mauvaise gestion des déchets est
l'une des causes des maladies et de pollution dans plusieurs villes (5).
Avec ses 60,1 km² et une population estimée
à 718150 habitants, la ville de Bukavu n'a ni centre d'épuration
des eaux usées, ni Centre d'Enfouissement Technique.
Cette population a vu son effectif augmenté de
façon exponentielle depuis 1994 suite à l'exode rural
forcé dû aux guerres civiles et rébellions à
répétition dans les villages de l'Est de la R.D.Congo. Dès
lors, le problème de gestion des déchets s'est posé avec
plus d'acuité qu'avant. (6)
A Bukavu, le problème est plus que sérieux et
les conséquences fâcheuses se répercutent sur la vie
quotidienne des populations.En effet, des études y ont établi une
corrélation élevée entre l'insuffisance de
l'assainissement et la résurgence de certaines maladies dites des mains
sales dont le choléra, la dysenterie bacillaire, la fièvre
typhoïde, ou les vers intestinaux en raison de la prolifération de
certains vecteurs des maladies suite à une mauvaise gestion des
déchets (7)
L'impact du faible assainissement de la ville de Bukavu se
remarque également par la dégradation de l'environnement. On
observe un bouchage fréquent des canalisations et des
égoûts, ce qui provoque des éboulements et des inondations
catastrophiques, causant des pertes matérielles et en vies humaines
(5).
Plusieurs études menées dans la ville de Bukavu
montrent que les déchets ménagers sont mal gérés.
(8).
Dans le pire des cas, ils sont déversés dans ou
autour des canaux d'évacuation des eaux, avec toutes les
conséquences.
La ville produit plus de quarante tonnes de déchets par
jour (3).
Les autorités locales, quant à elles, essayent
de perpétuer les travaux communautaires mais n'entreprennent aucune
véritable action de gestion des déchets et de leur mise en valeur
malgré les besoins d'assainissement de la ville qui ne cessent
d'augmenter.
Les normes environnementales en matière des
décharges sont connues et ont pour but principal d'éviter ou de
limiter les conséquences néfastes qu'ont les gaz et lixiviats
libérés par ces déchets sur la santé de la
population (9).
Chaque jour qui passe l'homme produit des déchets.
Comme partout dans la zone de santé d'Ibanda, l'aire de santé
Ibanda/Labotte n'est pas épargnée de l'impact de
l'insalubrité exerçant ainsi un impact négatif sur la
population de cette aire d'où un état sanitaire précaire
lié aux maladies épidémiques et endémiques.
C'est dans ce cadre que nous avons choisi ce thème
intitulé «la gestion des déchets ménagers et son
impact sur la santé dans l'aire de santé
Ibanda/Labotte » en vue de bien comprendre le phénomène
et y apporter notre contribution ; renforcer et compléter les
travaux déjà réalisés à ce sujet.
Afin de traiter ce thème, nous nous sommes posé
la question principale de recherche celle de savoir : « Quelle
influence les déchets ménagers exercent-ils sur la
santé ? »
Les questions de recherche étant :
- La population de l'aire de santé Ibanda/Labotte
est-elle informée sur la gestion des déchets
ménagers ?
- Comment les déchets ménagers sont-ils
gérés dans l'aire de santé Ibanda/Labotte ?
- Quels effets les déchets ménagers exercent-ils
sur la santé ?
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