IV.3. Attitudes et pratiques des étudiants face
au préservatif
De notre étude, il ressort que 83,4% des
répondants utilisent le préservatif dans leurs relations
sexuelles ; résultat strictement évolué par rapport
à celui trouvé par MIZABA MAKELELE en 2006 qui trouva que seuls
64.1% des étudiants ciblés étaient utilisateurs des
préservatifs. Les étudiants utilisent le préservatif
à 90% et les étudiantes l'utilisent à 71,3%. Dans la
vérification de notre cinquième hypothèse relative
à l'influence des données sociodémographiques sur
l'utilisation des préservatifs (Tableau n°12.a), nous trouvons
après analyse du khi-deux de Pearson qu'il y a une dépendance
(degré de dépendance élevé) entre l'utilisation des
préservatifs et le sexe car le test donne
x2cal=15,453>x2tab=3,84. Nos résultats de
distinguent un peu de ceux trouvés par Sobze Martin Sanou et coll. qui
trouvèrent que 76% utilisent le préservatif, contre 24%.
19 ROCARE : Perceptions, Attitudes et Pratiques
face au VIH/SIDA dans les universités de Ouagadougou, de bobo-dioulasso
et de Koudougou : la réponse de l'intelligentsia burkinabé
est-elle adéquate ?; Mars 2007, p31.
20 Dr.F.Toudeft : Etude sur les connaissances,
attitudes et comportements des jeunes universitaires en matière de
l'infection à VIH/SIDA : Evaluation des actions de proximité
; 2010, p20.
61
Quant à l'influence de l'âge sur l'utilisation
des préservatifs, signalons que cela n'a pas été
prouvé par les tests statistiques parce que le résultat obtenu
est tel que la valeur du khi-carré nous conduit à accepter
l'hypothèse selon laquelle il n'y a pas de dépendance entre la
variable et le phénomène d'étude. Ainsi donc
x2cal=5,3<x2tab=7,8. Il en est de même pour
l'état civil, celui-ci n'ayant pas d'influence sur l'utilisation des
préservatifs. La valeur du test étant identique à celle
trouvée à la variable âge.
Plus de la moitié des enquêtés disent
utiliser le préservatif dans des rapports sexuels occasionnels (52,7%) ;
environ un quart de notre population d'étude disent qu'ils n'utilisent
le préservatif qu'à la demande de leurs partenaires sexuels,
environ 1/4 aussi déclarent utiliser le préservatif
systématiquement (23,2%) (Tableau n°13). Notre résultat est
strictement différent de celui trouvé dans la 3e
enquête nationale sur la santé des étudiants en
France21 qui aboutît au résultat tel que 78% des
étudiants utilisaient systématiquement le préservatif lors
des rapports sexuels occasionnels ; dans leur enquête, seuls 3%
déclaraient ne pas utiliser le préservatif. Dans l'enquête
faite par le ROCARE ; le pourcentage des étudiants utilisant le
préservatif dans des relations sexuelles occasionnelles
s'élève à 96,5% dans 3 universités de Burkina Faso
; un pourcentage strictement supérieur à celui que nous venons de
trouver dans nos enquêtes.
Ce résultat conduit au rejet de notre deuxième
hypothèse stipulant que les étudiants n'utiliseraient des
préservatifs que lors des relations sexuels habituelles (de routine) et
non lors des relations occasionnelles.
Le pourcentage des étudiantes (25,4%) utilisant
systématiquement le préservatif est légèrement
supérieur à celui des étudiants (22,2%). Dans la
vérification de notre troisième hypothèse stipulant que
les étudiants utiliseraient les préservatifs par rapport aux
étudiantes, nous avons effectué la comparaison des moyennes. Il
en est ressorti que les étudiants utilisent les préservatifs
à 90% contre 71,3% des étudiantes ; ce qui confirme notre
troisième hypothèse. (Tableau n°12.a)
69,2% de nos enquêtés utilisent les
préservatifs depuis longtemps (plus de deux ans) (Tableau n°14),
les résultats d'enquête prouvent que 70% des étudiants le
font depuis longtemps contre 67% des étudiantes.
21 LMDE Santé des Etudiants :
3èmeEnquête Nationale sur la Santé des
Etudiants, novembre2010-janvier2011.
62
Comparant le degré d'imposition de l'utilisation des
préservatifs selon le sexe ; nous trouvons que les étudiantes
(75%) exigent plus l'utilisation des préservatifs à leurs
partenaires sexuels que les étudiants (58,6%) ; 65,6% des
étudiantes déclarent annuler le rapport sexuel au cas où
leurs partenaires sexuels refusaient l'utilisation des préservatifs,
tandis que les étudiants ne l'annulent qu'à 54,5% (Tableaux
n°15&16).
En cas de désagrément dû à
l'utilisation du préservatif (de nature déchirure), 2
étudiantes sur 10 retirent les fragments ; la situation étant
presque la même chez les étudiants. La déchirure reste le
désagrément le plus constaté par les étudiants soit
65,8% des désagréments déclarés (Tableau n°18
et Graphique n°3).
Les étudiants (82,1%) sont plus favorables que les
étudiantes (73,2%) à l'utilisation des préservatifs dans
la lutte contre les IST ; du point de vue pourcentage du tableau 19.a.
Statistiquement, pour vérifier la différence de
perception et acceptation du préservatif dans les deux sexes, nous avons
utilisé le test khi-deux de Pearson qui nous conduit au résultat
selon lequel il n'y a pas de différence statistique car
x2cal=3,020<x2tab=3,84 conduisant au rejet de notre
quatrième hypothèse. (Tableau n°19.a)
Pour ce qui est de la corrélation entre l'utilisation
des préservatifs et les IST, nous avons vérifié en
utilisant le coefficient de corrélation (R) de Pearson. Ce test nous
prouve que la corrélation est faible (R=0,130). Cette corrélation
est confirmée par le test x2 qui conduit à prouver
qu'il y a dépendance entre la survenue d'une IST et l'utilisation des
préservatifs (x2cal=4,49>x2tab=3,84) ; ce qui
valide notre 6e hypothèse bien que la corrélation soit faible.
(Tableau n°21.a).
Nous constatons que 1 étudiant sur 2 utilisant le
préservatif s'approvisionne à la pharmacie (49,32%) ; 22,37% ont
comme source d'approvisionnement en préservatifs la structure sanitaire
; 18,72% tirent les préservatifs des distributeurs officiels ; 7,31% y
accèdent par le canal des amis et, 2,28% se procurent les
préservatifs au kiosque du quartier (Graphique n°2).
Les motifs du rejet de l'utilisation des préservatifs
sont entre autres l'interdiction de la croyance qui occupe la place la plus
importante (48,6%) de nos répondants et la diminution de la
sensibilité/plaisir rapportée par 38,1% des étudiants
comme motif de non utilisation (Tableau n°20).
63
En vu de tester le lien entre la religion et l'utilisation des
préservatifs, nous avons fait recours au test khi-deux de Pearson.
Après test, nous avons constaté que la valeur du
x2cal=13,762>x2tab=12,59 ; ce qui confirme la
dépendance entre la religion et l'utilisation des préservatifs ;
confirmant ainsi notre 5e hypothèse par rapport à la
religion. (Tableau n°12.a)
Environ 4/5 de nos répondants déclarent
être favorables à l'utilisation des préservatifs dans la
lutte contre les IST et VIH/SIDA. Seuls 21% déclarent ne pas en
être favorables. (Tableau n°19)
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