I.2. CADRE GEOLOGIQUE
I.2.1. Aspects régionaux
Les formations rencontrées au Katanga se
répartissent en deux types (Fig. 3), qui sont :
- Les formations plissées et métamorphiques du
protérozoïque à la base constitue le substratum ;
- Les formations sédimentaires et tabulaires
d'âge phanérozoïque au sommet représentant la
couverture.
Figure 3 : Carte géologique du Katanga (MRAC :
tiré de la carte géologique et minière de
la République Démocratique du Congo, musée royal de
l?Afrique centrale, Tervuren, 2005).
-7-
Chapitre I : Généralités
1.2.1.1. Les formations du substratum
1.2.1.1.1. Lithostratigraphie
La succession lithostratigraphique de substratum se
présente comme suit :
? Complexe de base
Il est constitué des formations d'âge
Paléoprotérozoïque. Ce complexe n'affleure pas au Katanga
méridional.
1°) le socle Archéen
Il est représenté au Katanga occidental par des
complexes granito-gneissiques, des granitoïdes, des massifs basiques et
ultrabasiques, des micaschistes, des quartzites et cipolin d'âges compris
entre 2800 et 2460 Ma.
2°) L?Ubendien (2.4 - 1.8 Ga)
Il est reconnu dans 3 principales régions du Katanga :
- Au Nord - Est : le plateau de Marungu ;
- A l'ouest : le Lulua caractérisé par le Lukoshien
;
- Au Sud-est où affleurent les formations de la Muva
ainsi que les granitoïdes du dôme de la Luina, du dôme de
Mokambo au Congo, les granitoïdes de la Kafue en Zambie ainsi ceux de
Konkola à la frontière de ces deux pays ;
La chaine Ubendienne de la région nord-est
du Katanga correspond à 2 ensembles qui sont des
métamorphites et des granitoïdes. Les métamorphites
affleurent depuis Kalemie jusqu'à Moba et comprennent des schistes, des
sericitoschistes, des phyllades, des micaschistes et des gneiss dont les
directions structurales majeures sont NW-SE à NNE-SSW (Kapenda 1986,
Kabengele 1986, Tshimanga, 1991). Ces métamorphites sont le prolongement
de la chaine Ubendienne de l'Ouest de la Tanzanie.
La chaine Lukoshienne de la region de l'ouest du Katanga est
observée dans le bassin de Lulua entre Mutshiatshia et Dilolo. Le
Lukoshien situé au sud du complexe Kapanga-Sandoa est principalement
constitué des roches métamorphiques et magmatiques dont les
principales sont :
? Roches métamorphiques : quartzites, orthoamphibolites et
gneiss migmatitiques ;
-8-
Chapitre I : Généralités
? Roches magmatiques : granites calco-alcalins, granites alcalins
et basaltes alcalins.
La chaine Ubendienne de la région du Sud-est du Katanga
est représentée par les roches métamorphiques comprenant
les quartzites et les quartzophyllades dans la zone de Kasumbalesa
précisément à Kibwe I, Kibwe II, Kibwe III ; les
granitoïdes calco-alcalins formant le dôme de la Luina, de Mokambo,
de Konkola et de Kafue. Ces roches sont en fait postérieures au
métamorphisme de Muva grâce aux enclaves des métamorphites
de ce dernier reconnues dans les granitoïdes du dôme de la Luina, de
Mokambo, de Konkola et de la Kafue (Kabengele, 1986).
En revanche, les granitoïdes calco-alcalins forment un
puissant complexe magmatique constituant le bloc de Bangweulu qui
s'étend du SE de la Zambie au Katanga nord-oriental (Plateau de
Marungu).
Du point de vue structural, cette chaine Ubendienne a connu
beaucoup des phases de déformations aux styles tectoniques
différents avec une première phase marquée par des plis
couchés, des plis isoclinaux à déversement vers le SW ou
vers le NE, et par une seconde phase qui est caractérisée par des
plis droits ouverts et des zones de chevauchement ainsi que des charriages.
? Le Kibarien (1400 - 900 Ma)
Il affleure au Sud-Ouest du Katanga méridional dans le
promontoire de N'zilo et se prolonge dans les provinces du Maniema, du Sud-Kivu
et du Nord-Kivu, au Rwanda et au Burundi (Burundien), en Tanzanie et en Ouganda
(Karagwe Ankole). Elle constitue ce qu'on appelle la ceinture « des
Kibarides».
La chaîne Kibarienne s'étend sur environ 600 km
en direction NE et a une largeur variant entre 100 et 300 Km. Elle est
bordée à l'Est par le craton archéen de Tanzanie et le
bloc Paléoprotérozoïque de Bangweulu, alors qu'à
l'Ouest la chaîne est limitée par le craton archéen
à Paléoprotérozoïque du Congo-Kasaï.
La chaine Kibarienne du Katanga est constituée par des
sédiments et des métasédiments ainsi que des nombreux
massifs des roches granitoïdes (Kampunzu et al., 1986, Kokonyangi et al.,
2004, 2005).
-9-
Chapitre I : Généralités
Du point de vue stratigraphique, 4 Groupes
lithostratigraphiques ont été définis dans la
région de Mitwaba, de Mwanza, de Bia et de Bukama ainsi que de N'zilo
(Kokonyangi et al., 2004, 2005, 2006). On note du plus ancien au plus
récent :
- Groupe de Mitwaba qui est constitué d'un
conglomérat de base, des
gneiss, des métapelites, de cherts
métamorphisés, des quelques quartzites et des roches
sédimentaires notamment des carbonates et des calcaires
silicatés.
Mortelmans (1984) et Kampunzu et al., (1985a) ayant fait des
études complémentaires sur le Kibarien qui affleure dans le
degré carré de Mitwaba, ont mis en évidence deux phases de
déformation. La D1, d'orientation E-W à ENE-WSW, est propre au
Kibarien inférieur qui se distingue ainsi du Kibarien moyen et
supérieur, déformés quant à eux par la phase D2
orientée NE-SW (Kipata, 2007).
Puissance variable de 1000 à 1300 m dont 100 à 200
m de conglomérat.
- Groupe de N'zilo comprenant le conglomérat
de Kataba et les roches orthométamorphiques à la base, les
quartzites et grauwackes avec de nombreuses intercalations
conglomératiques, des ardoises et de rares intercalations de
conglomérats, des basaltes et des laves rhyolitiques.
Puissance variable de 1500 à plus de 3000 m.
- Groupe de Mont Hakansson qui comporte
principalement des métapelites, des quartzites et rarement des
conglomérats et des shales noirs graphiteux.
Puissance variable de 400 à 1700 m
- Groupe de Lubudi qui comporte des
schistes noirs, des marbres stromatolithiques, des métasédiments,
des quartzites. Il faut noter que les épaisseurs sont variables selon
les sites étudiés.
Puissance variable de 1000 à 1300 m.
Du point de vue structural, on reconnait 2 phases majeures de
déformations qui ont affecté les granitoïdes Kibariens et
les séquences sédimentaires du Groupe de Mitwaba, de N'zilo et
autres (Kokonyangi, 2004 ; 2005 et 2006). La première phase et la plus
ancienne (D1) est caractérisée par des plis asymétriques
orientés Est-Nord-Est et par des charriages à vergence Nord
à Nord-Nord-Ouest. Ces structures affectent également des
métasédiments du Groupe de Mitwaba. La deuxième phase de
déformation
-10-
Chapitre I : Généralités
Kibarienne est caractérisée par des plis
isoclinaux tant à l'échelle macroscopique que microscopique. Ces
structures sont observées dans le Groupe de Mitwaba ainsi que dans
d'autres Groupes.
Kampunzu (1998), affirme que les phases de déformations
Kibariennes marquent un développement de la marge continentale active
suivie d'une collision continentale. Cette idée a été
corroborée par les études de Kokonyangi (2004, 2005) mettant en
évidence une collision continentale dans la région de Mitwaba.
? Le Katanguien (0,9 - 0,5 Ga)
Plusieurs études y ont été
également effectuées dont celles de Cahen (1954), Ngongo (1975),
Cailteux (1983), Okitaudji (1989), François (2006, 1973), Loris (1996).
C'est en fait dans cette unité que se localisent les
minéralisations à cuivre-cobalt-nickel-uranium que forment la
province métallogénique de l'Afrique centrale comprenant le
«Copperbelt Congo-zambien».
Selon certains auteurs, le Katanguien se subdivise en trois
Groupes (Tableau
I) qui sont :
- le Kundelungu ;
- le Nguba ; - le Roan.
-(1) Le Kundelungu
Il a été étudié par plusieurs
auteurs, en particulier par François (1974). Il s'agit d'un ensemble de
roches calcaires gréseuses et de shales. Selon ces auteurs, sa base
débute par une mixtite connue communément sous le nom de «
Petit-conglomérat » dans la géologie locale.
Ces auteurs le subdivisent en trois Sous Groupes qui sont de
haut en bas :
- Le Sous Groupe des Plateaux (Ku.3) : composé de shales
et de grès arkoziques ;
- Le Sous Groupe de Kiubo (Ku.2) : à grès
prédominant ;
- Le Sous Groupe de Kalule (Ku.1) : constitué de
shales, grès et dolomies.
-(2) Le Nguba
Ce Groupe est séparé du précédent
par « le Petit-conglomérat ». Il débute par une mixtite
communément appelée « Grand-conglomérat ».
François (1973 et 1987),
-11-
Chapitre I : Généralités
Katekesha (1975), Cailteux (1983,1994a, 1994 b), Annels
(1984), Sweeney et al. (1989), Okitaudji (1989), le subdivisent en deux Sous
Groupes qui sont de haut en bas :
? Sous Groupe de Likasi (Ng.1)
Trois formations sont connues :
? Ng.1.1 : Une mixtite contenant dans la partie
supérieure, un horizon de poudingues au nord, passant au sud d'une
grauwacke à une pelite ; c'est le grand conglomérat. La puissance
augmente du sud vers le nord : 100 - 950 m.
? Ng.1.2 : Il s'agit des calcaires et des dolomies qui sont au
sommet, des shales rubanés gris foncés (peu carbonés),
dolomie lenticulaire à la base. Vers le Sud, le faciès
carbonaté envahit toute la formation. La puissance diminue du nord vers
le sud : 650-100m.
? Ng.1.3 : Ce sont des mudstones massifs gris acier ou gris
violacé devenant de plus en plus grossiers rouges et stratifiés
vers le sud, d'une puissance variant de 120-150m au sud.
? Sous Groupe de Monwezi ou Ng.2
Il apparait au Nord de l'arc cuprifère Katanguien
où on a des grauwackes grises avec des shales subordonnés. Leur
puissance est respectivement de 500 - 150 m.
Au centre de l'arc, on rencontre des siltstones et shales
dolomitiques à litages souvent irréguliers avec deux niveaux,
l'un constitué des siltstones massifs et l'autre des grauwackes grises
à la base sur une épaisseur d'environ 350 - 500 m.
Au sud, on a les mêmes formations que celles
énumérées précédemment sans grauwackes avec
un horizon carboné noir. L'épaisseur va de 1400 - 2200 m.
-(3) Le Roan
Par son potentiel en minerais de cuivre, cobalt, nickel,
uranium et leurs accompagnateurs, il est le plus important et donc le mieux
étudié.
Selon plusieurs auteurs, le Roan est constitué d'une
alternance de deux types de formations :
- Type A : Constitué des couches terrigènes, peu
carbonatées, microgréseuses, généralement massives
et d'aspect monotone.
- Type B : Comportant des couches très
carbonatées, généralement bien litées avec une
alternance d'épisodes terrigènes et chimico-organiques.
-12-
Chapitre I : Généralités
François (1974) et Cailteux (1983) subdivisent ce
Groupe en quatre Sous Groupes dont la succession se présente, de haut en
bas, de la manière suivante:
? Le Sous Groupe de Mwashya (R.4) comprenant :
- R.4.2.: Shales à nodules, shales rubanés,
quartzites feldspathiques ;
- R.4.1.: Dolomies siliceuses à oolithes et
hématites, cherts, roches
pyroclastiques et shales.
? Le Sous Groupe de Dipeta (R.3) :
- R.3.3 : regroupant des dolomies talqueuses à nodules
siliceuses, des shales
talqueux et des grès ;
- R.3.2. : Ensemble formé de shales à nodules
gréseux ;
- R3.1. : Ensemble comprenant des dolomies gréseuses et
talqueuses rose
claire à oolithes et stromatolithes, des argilites gris
violet.
? Le Sous Groupe des Mines (R.2) : Du point de vue de la
lithostratigraphie, on
retrouve ainsi:
- dolomie plus ou moins gréseuse ou gris noir (CMN) ;
- shales gréseux dolomitiques gris, noirs ou vert clair,
avec dolomies
intercalées (SD) ;
- dolomie très siliceuse à stromatolithes plus ou
moins abondants (RSC);
- dolomie microgrenue faiblement siliceuse, avec laies
entièrement
silicifiées(RSF) ;
- dolomie très impure, silice - phylliteuse, avec banc
très silicifiés (D. strat) ;
- dolomie quartzeuse à microgrès dolomitiques (RAT
grise).
C'est le Sous Groupe le plus important et le mieux
étudié. On retrouve en son sein l'essentiel des
minéralisations cupro-cobaltifères et
urano-nickélifères d'allures stratiformes et filoniennes que l'on
rencontre au Katanga.
? Le sous - Groupe de RAT (R.1) :
? R1.3 : grès dolomitiques, dolomies gréseuses et
talqueuses ;
? R1.2 : conglomérats arkosiques, quartzite, grès
argileux et cherts ; ? R1.1 : conglomérats quartzitiques et quartzites
de type Konkola.
-13-
Chapitre I : Généralités
Tableau 1: Lithostratigraphie du Katanga (modifié
d'après François, 1997 et Chabu
2003)
Supergroupe
|
Groupe
|
Sous Groupe
|
Formation
|
Lithostratigraphie
|
K A
T A N G
U
I E N
|
K U N
D
E
L U N G U
|
BIANO (Ku.3)
|
|
Conglomérat, arkoses, grès et shales
|
KIUBO (Ku.2)
|
Ku.2.2
|
Grès, microgrès dolomitiques et shales, horizons
calcaires rares.
|
Ku.2.1
|
Grès fins et shales avec quelques fins lits de grès
feldspathiques ro
|
KALULE (Ku.1)
|
Ku.1.3.
|
Silts dolomitiques et shales
|
Calcaires dolomitiques roses à gris
|
Ku.1.2
|
Shales et grès micacés fins
|
Dolomies roses à grises
|
Ku.1.1
|
Mixtites (petit conglomérat) :565 Ma
|
N G U B A
|
MONWEZI (Ng.2)
|
|
Dolomies grises, pourpres et beiges altérant avec des
shales ve gris (Sous Groupe récurrente), shales, grès fins
roses
|
MUOMBE (Ng.1)
|
Ng. 1.3
|
Silts dolomitiques et shales
|
Ng. 1.2
|
Dolomies stromatholitiques et shales (Kaponda), dolomies lamin
à massives (Kakontwe)
|
Ng.1.1.
|
Mixtites (grand conglomérat) :760Ma
|
R
O
A
N
|
MWASHYA
(R.4)
|
R.4.2
|
Shales, shales carbonés, grès arkosiques
|
R.4.1.
|
Dolomies avec jaspes et oolithes ferrugineux, bancs
d'hématite niveau de pyroclastites
|
DIPETA (R.3)
|
R.3.2.
|
Dolomies interstratifiées avec grès et grès
feldspathiques
|
R.3.1.
|
Shales avec grès feldspathiques grossiers ou fins
|
MINES (R.2)
|
KAMBOVE (R.2. 3, CMN)
|
Dolomies laminaires, stromatholitiques et talqueuses, et micro
dolomitiques
|
Shales dolomitiqu es (S.D ou
R .2.2.)
|
Shales dolomitiques, shales carbonés et
occasionnellement dolom grès et arkoses
|
Shales dolomitiques, dolomies siliceuses au sommet
|
KAMOTO (R.2.1.)
|
Dolomies stromatholitiques avec shales intercalés(RSC)
|
Dolomies siliceuses et laminées (RSF)
|
Microgrès ou silts dolomitiques (RAT grise)
|
RAT (R.1)
|
R.1.3.
|
Microgrès ou silts massifs dolomitiques
chlorito-hématitiques
|
R.1.2.
|
Microgrès ou silts chlorito-hématifères
roses à gris-pourpre, grès base et dolomie stromatholitiques au
sommet
|
R.1.1
|
Microgrès ou silts hématifères
légèrement dolomitiques rouges lil
|
-14-
Chapitre I : Généralités
1.2.1.1.2. Tectonique
Les travaux d'analyse structurale effectués dans la
région zambienne peuvent permettre de faire un parallélisme avec
le Sud-est du Katanga. A partir de ces travaux, trois orogenèses ont
été définies (Fig. 4). Il s'agit de :
- l'orogenèse Tumbide, affectant le «Lufubu
System», est l'équivalent de l'Ubendien ;
- l'orogenèse Irumide, équivalent du Kibarien,
affecte le Muva ;
- l'orogenèse Katanguienne, rapportée au
Panafricain.
L'orogenèse katanguienne est à la base d'une
tectonique complexe qui affecte le Katanga méridional. Cette
orogenèse a généré notamment l'Arc Lufilien qui
s'étend de Kolwezi à l'Ouest jusqu'aux environs de Lubumbashi
à l'Est. Cet arc se localise entre le craton du Congo et celui du
Kalahari.
Figure 4 : Localisation des chaines affectant le Sud-est du
Katanga et la Zambie (Kampunzu et
Cailteux, 1999)
-15-
Chapitre I : Généralités
Kampunzu et Cailteux (1999) proposent une révision de
l'évolution tectonique de l'Arc Lufilien. Leurs études
démontrent que le Katanguien a été affecté par 3
phases de déformation datant de l'orogenèse panafricaine qui
s'étend selon Porada et Berhorst (2000) de 560 à 520 Ma. Ces
phases se succèdent de la manière suivante (Fig. 5) :
- La première phase (D1) appelée «phase
Kolwezienne» développe des plis et des nappes de charriage à
plan axial orienté vers le Nord. Des structures à vergence sud
sont associées à cette phase. Ces structures étaient
autrefois liées à un second évènement tectonique
nommé «phase Kundelunguienne» de l'orogenèse
lufilienne, mais elles sont en fait des replis développés durant
la D1 le long de la séquence katanguienne et principalement le long de
son avant pays Kibarien.
- La «phase Kolwezienne» D2, est la deuxième
phase de l'orogenèse Lufilienne.
Elle implique plusieurs failles longitudinales successives
réactivées dans le temps. Durant cette phase, il s'est produit la
rotation dextre du bloc Est de la chaîne katanguienne, ce qui a
donné la direction actuelle NW-SE aux structures D1 dans cette partie de
l'Arc Lufilien, et c'est ce qui a été à la base
également de sa géométrie convexe. Sa longue durée
est attribuée à la migration des failles qui se
développaient séquentiellement du Sud au Nord, et probablement
aussi à la lente vitesse de convergence durant la collision entre le
craton du Congo et celui de Kalahari.
- Le dernier évènement de l'orogenèse
Lufilienne est la troisième phase appelée «phase
OEilatembo» ou D3. Elle est marquée par des structures transverses
aux directions majeures de l'Arc Lufilien. Ces structures sont de type
synclinal de Chilatembo. Cette phase, ainsi que la séquence
supérieure du Kundelungu (Sous Groupe de Biano) relèvent
probablement du Paléozoïque inférieur.
Chapitre I : Généralités
-16-
Figure 5 : Les phases D1 et D3 sur l?Arc Lufilien (Kampunzu
et Cailteux, 1999)
1.2.1.1.3. Métamorphisme
Le métamorphisme dans l'Arc cuprifère du Katanga
se limite au stade de séricite et de chlorite (François et
Cailteux, 1981). Ceci est en accord avec les résultats d'Intiomale
(1982) selon lesquels ce métamorphisme n'a pas dépassé le
degré de la mésozone supérieure.
Au Katanga Sud-oriental et en Zambie, le métamorphisme
atteint souvent le stade de biotite avec possibilité d'apparition du
grenat autour des massifs cristallins. Les formations du Roan présentent
parfois de la scapolite à proximité du socle cristallin et
peuvent contenir très localement du disthène dans certaines
conditions particulières (Oosterbosch, 1962).
Certains auteurs dont Cailteux (1973) ; François et
Cailteux (1981) ont reconnu quatre zones parallèles de
métamorphisme dont les isogrades définis en Zambie se poursuivent
au Katanga (Fig. 6) :
-17-
Chapitre I : Généralités
Figure 6 : Carte synthétique d?isogrades
métamorphiques dans le Katanguien (François et
Cailteux, 1981)
- la zone à séricite et chlorite : de
Lubumbashi-Kengere vers le nord du bassin katanguien ;
- la zone à biotite et muscovite : de
Lubumbashi-Kengere à Musoshi-Kitwe ;
- la zone à scapolite-épidote-actinote : de
Musoshi-Kitwe à Lombe-Kisanga ;
- la zone à amphibole-grenat : de Lombe Kisanga à
Solwezi.
La présence de la chlorite, de la biotite et même
du disthène laisse envisager un domaine de température qui
s'étend de 400 à 600°C correspondant à une pression
qui varie entre 2 et 8 kilobars.
Par voie de conséquence, le domaine normal de
thermo-dynamo-métamorphisme de type Barrow a été atteint
dans les formations du système du Katanga.
-18-
Chapitre I : Généralités
1.2.1.1.4. Minéralisation
Dans tous les gisements stratiformes du Katanga (Fig.7), les
minéralisations se situent généralement au sein de deux
corps minéralisés appelés «ores bodies»,
séparés par une couche récifale généralement
stérile appelée «Roche Siliceuse Cellulaire» (RSC).Le
Sud-Katanga contient plusieurs minéralisations : celles à
Cu-Co-Ni-U sont essentiellement concentrées dans le Roan et celles
à Cu-Pb-Zn, dans le Nguba.
A l'échelle lithostratigrahique, on y distingue deux
venues cuprifères distinctes et responsables des minéralisations
cuprifères du Katanga :
- La première venue, comprenant l'association
Cu-Co-U-Au de type stratiforme, est rencontrée strictement dans le Sous
Groupe des Mines au Sud Katanga et dans le Copperbelt zambien. Les gisements
congolais de Musoshi et Kinsenda sont à rattacher à ceux du
Copperbelt zambien.
- La deuxième venue, dominée par l'association
Cu-Zn-Pb-Ag-Ge, est du type filonien.
Figure 7 : Types de minéralisation de l?Arc
Cuprifère Katangais (Chabu, 2003)
-19-
Chapitre I : Généralités
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