B. Les obstacles sociaux
L'application des textes juridiques internationaux de lutte
contre les changements climatiques fait face à des obstacles sociaux.
Parmi ces obstacles, on peut évoquer la pauvreté, la croyance en
la responsabilité historique de l'Occident sur les changements
climatiques et l'ignorance des populations.
Pour ce qui est de la pauvreté, le Cameroun est un pays
pauvre. De ce fait, selon les termes du DSCE, sur plus de 17,9 millions
d'âmes qu'il comptait en 2007, 7.1 millions étaient pauvres. Cette
situation n'a d'ailleurs pas beaucoup évolué, malgré
l'objectif n°1 des OMD qui visait à réduire de 2001 à
2007 le taux de pauvreté de 40.2% à 39.9%. Cet état de
pauvreté comporte de nombreuses conséquences que le gouvernement
camerounais est tenu d'enrayer. Il s'agit par exemple des questions de
chômage, d'alphabétisation, de santé, etc. Dès lors,
il devient difficile pour le Cameroun de supporter les charges qui
découlent de l'application des textes internationaux de lutte contre les
changements climatiques, ce malgré toute sa volonté. Cette
situation est d'autant plus compliquée que la pauvreté et les
changements climatiques sont intimement liés. De fait, la
pauvreté est à la fois cause et conséquence des
changements climatiques et vice versa. Car les changements climatiques
concourent à aggraver les vulnérabilités des pauvres face
aux dérives des changements climatiques. Ces
vulnérabilités sont d'ordre économique, écologique
voire politique.
Par ailleurs, la pauvreté entraîne une autre
situation d'obstacle pour la lutte contre les changements climatique : celle de
l'ignorance des enjeux climatiques. Parmi les obligations qui incombent aux
acteurs de lutte contre les changements climatiques, il y a celle
d'éduquer, de sensibiliser et d'informer les populations sur les
changements climatiques. Cette tâche
n'est pas très aisée, en premier lieu à
cause de l'arsenal technique qu'une telle opération peut
entraîner. Ensuite, une autre difficulté relève de la
situation d'analphabétisme, parce qu'il existe des zones au Cameroun
où les personnes ne savent ni lire ni écrire79. Et
c'est cette couche de personnes qui présente plus de
vulnérabilité face aux conséquences des changements
climatiques. En réalité, c'est dans ces des parties du Cameroun
où sévissent les conséquences des changements climatiques.
Les conditions de vie y sont très précaires. Les enjeux
climatiques y sont méconnus, ce malgré les efforts faits par le
gouvernement et les associations environnementales.
Enfin, une partie de l'opinion considère que les pays
pauvres ne sont pas responsables des changements climatiques actuels.
D'après elle, le développement industriel que l'Occident
connaît depuis le 18ème siècle en est la cause.
Cette vision des choses a dû avoir écho au sein des forums de
négociation des textes internationaux relatifs à la protection de
l'environnement, dans la mesure où un principe comme celui de la
responsabilité commune mais différenciée semble
épouser cette logique. L'obligation faite aux pays
développés de soutenir les pays en développement dans
l'entreprise de protection de l'environnement de manière
générale en est la résultante. Selon cette opinion, les
pays en développement ne devraient donc pas être responsables des
erreurs commises par les pays développés lesquels ont d'ailleurs,
grâce à cette révolution industrielle, pris l'avance d'un
point de vue du développement. Ainsi, les projets visant
l'atténuation des GES pourraient faire face à un certain nombre
de blocages de la part des populations ou des agents chargés d'appliquer
ces instruments.
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