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L'application par le Cameroun des instruments juridiques internationaux de lutte contre les changements climatiques.

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par Dieudonné MEVONO MVOGO
Limoges, France - Master II Droit International et Comparé de là¢â‚¬â„¢Environnement ( DICE) 2016
  

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SECTION II : L'INSUFFISANCE DE MOYENS FINANCIERS

Pour réaliser son objectif de lutte contre les changements climatiques, le Cameroun s'est doté d'un plan ambitieux (de par son financement) de réduction en 2035 des émissions de GES à hauteur de 32% par rapport à 2010. Son coût s'élève à des dizaines de milliers de milliards de francs CFA. Dans le CPDN dans lequel ce plan est contenu, il en ressort que sa réalisation est conditionnée par l'appui de la Communauté Internationale. Le coût de ce plan pourrait laisser penser à une surenchère. Il est vrai, la lutte contre les changements climatiques est très coûteuse, il convient néanmoins de relever que consacrer autant de fonds à l'atténuation des émissions de GES pour un pays comme le Cameroun dont la part des émissions à l'échelle internationale tend à être nulle est irréaliste. Autant d'investissement semble-t-il risque de ne pas être réalisable. Pourtant, il existe une multitude de fonds et organismes de financement de la lutte contre les changements climatiques75. Du coup, c'est du côté de l'adaptation aux effets des changements climatiques qu'il convient de regarder. Tout porte à croire que l'obtention de ces financements relève de l'irréalisable, ce d'autant plus que la procédure devant le FEM est compliquée. Ainsi, il existe un déficit de moyens consacrés au climat du Cameroun (Paragraphe I), et l'aide internationale reste limitée (Paragraphe II).

Paragraphe I : Le déficit des moyens consacrés au climat

Les ressources financières sont insuffisantes par rapport au volume d'idées et de projets. Les moyens financiers consacrés à l'environnement sont insuffisants au Cameroun. Ainsi, cela rend difficile l'application des instruments juridiques internationaux de lutte contre les changements climatiques. Le déficit des moyens financiers consacrés au climat résulte d'une part des contraintes de développement économique, le Cameroun étant un pays en développement (A) ; en plus les problèmes de gouvernance viennent davantage accentuer ce déficit (B).

75 On peut ainsi citer : Le Fonds spécial de priorité stratégique pour l'adaptation (ci-après : « SPA »), un projet de la caisse du FEM en matière d'adaptation fourni à hauteur de 90millions de dollars ; Le Fonds spécial pour les changements climatiques (ci-après : « FSCC ») géré par le FEM ; Le Fonds pour les pays les moins avancés, géré par le FEM ; les Fonds d'investissement climatiques. Il s'agit-là du financement à un cadre multilatéral. Dans une perspective bilatérale, on peut évoquer : l'Initiative climat et forêt (ci-après : « CFI ») de la Norvège ; le fonds Amazone (Brésil), etc. Cette liste est loin d'être exhaustive. Voir Innocent EBODE, Lutte contre les changements climatiques. Ce sont les fonds qui manquent le moins, in HYSACAM, BOSANGI-le Magazine trimestriel de l'environnement, avril-mai-juin 2014, numéro 38, pp. 19-20.

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A. La primauté des contraintes de développement économique

A titre de rappel, le Cameroun est un pays en développement avec un Indice de Développement Humain moyen76; c'est l'une des plus pauvres du monde. La population camerounaise manque encore de subvenir à ses besoins, même des plus élémentaires tels l'éducation, la santé, le logement, l'accès à l'eau et à l'électricité, etc. Il revient donc à l'Etat de subvenir aux besoins de ses populations. En même temps, il doit se préoccuper d'autres aspects tel l'environnement et partant les changements climatiques dont dépend la santé de ses populations. Cependant, entre le développement économique et la lutte contre les changements climatiques, il faut opérer un choix. Le choix ici n'étant pas, bien entendu, de choisir l'un au détriment de l'autre. Mais plutôt de privilégier soit les dépenses de développement économique, soit celles relatives à la lutte contre les changements climatiques. Les moyens financiers dont dispose le Cameroun ne suffisent d'ailleurs pas pour financer le développement économique. A titre de rappel, le budget du Cameroun au cours de l'exercice budgétaire 2015 s'élève à quatre (04) mille milliards. Cette somme semble insuffisante, ce d'autant plus que le Cameroun s'est engagé dans un vaste programme de développement d'infrastructures (ponts, routes, autoroutes, centrales, logements sociaux, stades de football, etc.). Il en ressort ainsi que le développement climatique prime sur des enjeux climatiques. Le climat semble être le secteur de l'environnement le plus en vue actuellement, il n'en demeure pas moins vrai que l'enveloppe budgétaire y allouée soit partagée entre les changements climatiques et d'autres secteurs de l'environnement.

Si les dépenses de développement économique priment sur celles consacrées à la lutte contre les changements climatiques, cela n'altère en rien l'ardeur des acteurs de la mal gouvernance.

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"Ceux qui vivent sont ceux qui luttent"   Victor Hugo