1.2.3 Historique du peuplement
Les touaregs, ethnie majoritaire de l'Aïr, semble
être présents depuis le XIème siècle dans ce massif
montagneux. Le peuplement est composé essentiellement de Kel Owey ou Kel
Aïr qui furent reconnus en 1405 lors de la création de la
confédération des Kel Aïr et du sultanat de l'Aïr.
L'installation des populations dans les vallées a commencé
à partir de 1917. Cette période de troubles correspond à
la révolte de Kaocen qui provoqua la descente des populations des monts
(Bagzane....) vers les vallées. Les sécheresses ont aussi
contribué à la sédentarisation des populations qui
étaient jadis pastorales. Ainsi, le jardinage devint de plus en plus
l'activité des populations. Cette activité s'intensifia
après les sécheresses de 19681973 et 1984. L'activité
maraichère a commencé en 1921 à Telawas.
Les premiers liens commerciaux émergent avec les pays
Haoussa autour des échanges de sel, des dattes et noix de Kola
(CHABIERSKI et COURTOIS, 2002).
Actuellement les échanges commerciaux sont axés
essentiellement autour de la production des jardins de l'Aïr.
1.2.3.1 Le milieu physique
La zone est caractérisée par des plaines
montagneuses qui s'étendent sur une longueur de 400 km et une largeur de
250 km pour une superficie totale de 80 000 km2.
1.2.3.2 Le climat
Le climat est de type subdésertique
caractérisé par des faibles précipitations (150 à
200 mm
par an) souvent mal reparties dans le temps et dans l'espace et
d'amplitude thermique
9
journalier et interannuelles variables. Les pluies sont
concentrées sur quatre mois dans l'année lors de la mousson
guinéenne, qui est fortement atténuée à cette
latitude. La distinction de deux saisons nettement tranchées, la saison
des pluies et la saison sèche n'est pas d'usage chez les touaregs qui
divisent l'année en un cycle de quatre périodes dont E. BERNUS
(1983) a fait une description précise.
Les quatre saisons distinctes sont :
V' La saison sèche fraîche (de novembre à
mars) ;
V' La saison chaude (d'avril à juin) ;
V' La saison des pluies (de juillet à mi-septembre) ;
V' Une saison de transition (de mi-septembre à novembre)
ou malgré la fin des pluies, le
taux d'humidité dans l'air est encore important (GIAZZI,
1991).
1.2.3.3 Les températures
Pendant plus de la moitié de l'année la
température moyenne se situe au-dessus de 30°C. Elles peuvent
dépasser souvent les 40°C, 45°C au plus chaud de la
journée. Les conditions de vie et de travail pour les hommes et les
animaux sont donc difficiles. Pour les cultures, cela rend l'irrigation
indispensable puisque l'évapotranspiration potentiel (ETP) est
élevée.
A l'inverse, la nuit, les températures peuvent
être très basses voir négatives dans certaines zones
(Bagzam).
1.2.3.4 Les vents
Les vents soufflent très forts et sont souvent
asséchants pour les cultures. Les vents dominants sont :
V' L'harmattan, vent chaud et sec qui souffle durant toute la
saison sèche (Mars-Avril-Mai) ;
V' La mousson, vent chaud et humide qui est à l'origine
des pluies.
1.2.3.5 La pluviométrie
Les pluies sont rares et irrégulières. Elles
sont souvent de forte intensité et peuvent donc endommager les cultures
ou les puits voire la destruction des berges. Elles sont très variables
et mal reparties dans le temps comme dans l'espace.
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Figure 5 : Pluviométrie de Tabelot sur
dix ans (ABDO, 2010) Source : Station Météo de Tabelot
Les hauteurs de pluies enregistrées à Tabelot
n'ont jamais atteint les 100 mm, le niveau le plus élevé est de
84 mm (en 4 jours) au cours de l'année 2002. La moyenne est de 47,6 mm
sur les dix ans représentés par la figure ci-dessus.
A Timia, la station météorologique mise en place
en 2008 par le projet COGERAT est récente. Ainsi les données
enregistrées au niveau de cette station et disponibles dans le PDC de la
commune de Timia, ont donné respectivement 118 mm et 73,6 mm en 2008 et
2009 pour le village de Timia. La moyenne est de 95.8 mm.
1.2.3.6 La végétation
Elle est représentée par des steppes des climats
arides, notamment la steppe herbeuse à couverture lâche
composée par des plantes épineuses xérophytes et des
graminées.
Les principales espèces rencontrées sont :
? Espèces arborées : Acacia
radiana, Acacia nilotica, Balanites aegyptiaca, Acacia
albida. ? Espèces arbustives : Hyphaena thebaïca,
Phoenix dactylifera, Prosopis
juliflora,Salvadora persica , Maerua crassifolia, Boscia
senegalensis, Ereivia bicolor,
Acacia erhenbergiana, Acacia seyal, Calotropis procera
etc.
? Espèces herbacées : Panicum
turgidium, Shouwia thebeica, Tribulus terrestris, Cenchrus biflorus
etc.
1.2.3.7 Les ressources en eaux
Les réserves en eaux du sous sol sont
constituées des eaux des nappes phréatiques (5 à 20 m de
profondeur) et des eaux de nappes fossiles. Il existe également des
aquifères profonds dans les roches sédimentaires, mais ils ne
sont pas exploités en raison de leur accessibilité difficile. Et
enfin quelques sources d'eau aussi dans la région, principalement sur le
mont Bagzam. Ces sources constituent une ressource en eau directement
exploitable sans moyen d'exhaure.
11
1.2.3.8 Les types de sol
Les sols cultivés, situés sur la terrasse
inférieure, à 1 ou 2 m au-dessus du lit du « kori »,
sont en grande partie sablo-limono-argileux. Ces sols ont souvent un pH acide,
ce qui explique leur fort déficit en bases échangeables comme le
calcium ou le magnésium (CNEARC, 2003). On distingue, dans la
classification locale quatre principales catégories de sols cultivables
:
y' Les sols sableux à faibles potentialités
agronomiques, sur lesquels on retrouve seulement des espèces
végétales comme les Euphorbiacées. Ce sont eux qui
constituent le lit des « koris ».
y' Les sols sablo-limoneux, favorables aux cultures des
céréales, de tomates, d'oignons et de l'ail.
y' Les sols limoneux de bonne fertilité,
destinés aux cultures à tubercules et à bulbes en
priorité (pomme de terre, oignon, ail).
y' Les sols argileux lourds et difficiles à travailler,
où sont implantées généralement les
céréales.
1.2.3.9 Les activités
socio-économiques
Jadis, des nomades transhumants et caravaniers, les
populations de ces villages vivent aujourd'hui essentiellement des
activités du maraîchage, de l'élevage, de l'artisanat, du
commerce et du tourisme.
1.2.3.10 Les infrastructures
Tous les deux villages sont érigés en chefs
lieux de communes rurales et sont dotés d'infrastructures et
équipements sanitaires (les CSI), éducationnel et de centres
d'alphabétisation des adultes.
Grace à l'appui de l'Etat et des partenaires au
développement tels que, l'ONG HED/Tamat, l'association des Amis de
Timia, la GTZ, le FED, le LUCOP, le COGERAT, le PADDLAZ, AREVA et la
Coopération Décentralisée côte d'Armor beaucoup
d'autres infrastructures et ouvrages ont été
réalisés à savoir les seuils d'épandage, la
protection des berges de « kori », les boutiques d'intrants, les
banques céréalières etc....
12
1.2.3.11 Les structures
socioprofessionnelles
Il existe plusieurs types de structures locales qui oeuvrent pour
le bien être des populations.
Il s'agit entre autre des Associations des artisans, des jeunes,
des puisatiers, des producteurs, des commerçants, des groupements
d'éleveurs, des groupements féminins etc.
Tous les maraichers enquêtés adhérent
à une coopérative de leur choix et plusieurs coopératives
sont crées et légalement enregistrées au près de
l'administration locale (Mairie).
1.2.3.12 Les partenaires au développement
intervenant dans la zone
· ONG HED TAMAT ;
· LUCOP et FICOD ;
· COGERAT ;
· IARBIC ;
· PADDLAZ ;
· Association des Amis de Timia. 1.3
Présentation de la Structure d'Accueil
La Direction Régionale de l'Agriculture
(DRA)
La Direction Régionale de l'Agriculture d'Agadez est un
démembrement du Ministère de l'Agriculture et de
l'élevage. Elle est chargée de mettre en oeuvre toutes les
missions assignées à la composante agriculture de ce
ministère au niveau de la région d'Agadez. Il s'agit
principalement de la conception, de l'élaboration et de la mise en
oeuvre de la politique régionale et/ou nationale de développement
de l'agriculture. Pour cela la direction se base sur les différentes
stratégies globale (SDRP) et sectorielle (SDR) pour la conduite de ses
activités. Les principales missions assignées à la
direction sont :
? Contribuer à la mise en oeuvre de la Stratégie
de Développement Rural (SDR) et plus particulièrement des
programmes et sous programmes dont le Ministère a la maîtrise
d'ouvrage ;
? Assurer la programmation et le suivi régulier des
campagnes agricoles (production et protection des cultures) et de
l'évaluation de la campagne agricole hivernale et des cultures de contre
saison ou irriguée ;
Pour mener à bien ces attributions, la DRA a
été structurée en plusieurs services régionaux :
Le Service Régional de la Vulgarisation et de Transfert
de Technologies (SRVTT)
Le Service Régional des Statistiques Agricoles
(SRSA)
Le Service Régional de la Protection des
Végétaux (SRPV)
Le Service Régional de l'Action Coopérative et
de la Promotion des Organismes
Ruraux (SR/AC/POR).
Les Directions Départementales et les Districts
Agricoles (agent de base), rattachés.
Les services communaux
DRA
DRGR
SRVTT
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DDA
SCA
DA
DA
DA
Légende : DDA (Direction Départementale de
l'Agriculture ; DA (District Agricole Figure 6 : Organigramme
de la Direction Régionale de l'Agriculture
14
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