Etudes des risques climatiques au nord benin(bembèrèkèe( Télécharger le fichier original )par Amidou SOUROKOU ZAKARI Université de Parakou - Licence professionnelle 2014 |
1.3. Clarification des conceptsRisque : du sens commun; le mot risque est une notion difficile à cerner mais de façon générale, on peut dire que c'est une contingence indésirable, appréhendée, relativement anodine et peu probable. Selon les normes européennes (en 292-1 et 2, en 1050) le risque est défini par une combinaison de la gravité et de la probabilité d'apparition d'une lésion ou d'une atteinte à la santé, pouvant survenir dans une situation dangereuse. Le risque est traditionnellement formalisé à partir de trois concepts : le facteur de risque (péril, danger, ...) ; la criticité et la vulnérabilité. Ainsi ; il existe plusieurs types de risque : le risque climatique, le risque financier, le risque juridique, le risque technologique, le risque industriel, le risque professionnel etc.... Risque climatique : Selon le grand Larousse encyclopédique (1964), le risque est l'éventualité d'un évènement incertain qui peut causer un dommage, une perte...C'est aussi l'éventualité d'un événement futur soit incertain, soit d'un terme indéterminé, ou ne dépendant pas exclusivement de la volonté de l'homme, qui causera un dommage (incendie, maladie, mauvais temps, etc.). Ainsi, le risque résulte de la combinaison d'un aléa (événement d'origine naturelle ou humaine potentiellement dangereux dont on essaie d'estimer l'intensité et la probabilité d'occurrence par l'étude des périodes de retour ou des prédispositions du site) avec les enjeux (la valeur humaine, économique ou environnemental des éléments exposés à 12 l'aléa). La définition de Combrézy et Jalin (2003), est la plus adaptée à cette étude. Pour eux, le risque est l'ensemble des contraintes immédiates et des aléas visibles, édictés par la nature et ses écarts saisonniers (eau, sol, température) avec lesquelles les communautés doivent composer faute de pouvoir y soustraire. Ainsi les risques climatiques naissent des interactions entre le climat et la société et désignent dans le cadre de cette étude, tout événement non désiré provenant de l'évolution ou du dynamisme des paramètres climatiques et susceptibles de causer des dommages au système de production et d'entrainer la dégradation du bien être social. Le risque climatique est un risque lié à la vulnérabilité accrue des entreprises par rapport aux variations des indices climatiques (température, précipitations, vent, neige...) Dans de nombreux secteurs économiques (agriculture et agroalimentaire, énergie, textile, tourisme, loisirs, construction...), le risque climatique est beaucoup plus important que le risque de marché traditionnel (taux d'intérêt, change, matières...) et peut expliquer à lui seul l'essentiel de la volatilité du résultat. La prise de conscience par les entreprises du risque climatique explique l'explosion du marché des produits dérivés climatiques. Aux États-Unis, le risque climatique est pris en compte par la Coalition for Environmentally Responsible Economies. Risques climatiques Un risque climatique est défini par l'interaction de trois composantes que sont :
Représentation du risque en rapport avec ses composantes Source : http// fr.wikipédia.org. Octobre 2013 Aléa climatique 13 L'aléa climatique est un évènement climatique ou d'origine climatique susceptible de se produire (avec une probabilité plus ou moins élevée) et pouvant entraîner des dommages sur les populations, les activités socio-économiques et le milieu biophysique. Les aléas peuvent être soit des évolutions tendancielles, soit des extrêmes climatiques. Tableau I : Représentation des aléas climatiques
Source : Guide d'accompagnement des territoires pour l'analyse de leur vulnérabilité socio-économique au changement climatique - CGDD (traitement I Care Environnement),1992 Exposition aux aléas climatiques L'exposition aux aléas climatiques correspond à l'ensemble des populations, des milieux et activités socio-économiques qui peuvent être affectés par les aléas climatiques. Elle est caractérisée par une nature d'exposition et par un niveau d'exposition qui définissent l'enjeu de la politique d'adaptation et l'approche à suivre par la collectivité (degré partenarial fort, approche réglementaire, etc.). La nature d'exposition : typologie de ce qui est exposé ; une technologie / un processus industriel (par exemple le système de refroidissement d'une usine), des actifs de production (par exemple une turbine hydroélectrique) ; des infrastructures, des bâtiments, des sites touristiques naturels ; les habitants des zones rurales isolées / des zones urbaines denses, etc....Le niveau d'exposition : « volume » (ou encore quantification) de ce qui est exposé : un unique bâtiment, un quartier ou une ville; un hectare ou plusieurs milliers d'hectares de culture (etc....). Exemples : 1. Les logements et infrastructures construites dans une zone inondable dans un scénario d'augmentation de 50 cm du niveau des océans 2. Les populations de plus de 75 ans vivant en milieu urbanisé 3. Les maisons individuelles construites sur des terrains à fort contenu en matériaux argileux Vulnérabilité aux aléas climatiques La vulnérabilité d'un territoire aux aléas climatiques ne doit pas être confondue avec la vulnérabilité d'un territoire à la hausse des prix des énergies et à leur variabilité. Cette-dernière est une vulnérabilité économique indépendante des scénarios climatiques (même si de nombreuses réponses sont communes aux problématiques changement climatique et augmentation du prix des énergies). La vulnérabilité aux aléas climatiques caractérise le degré au niveau duquel un système peut subir ou être affecté négativement par les effets des aléas climatiques, y compris les phénomènes climatiques extrêmes, et par la variabilité climatique. La vulnérabilité d'un territoire aux aléas climatiques dépend de multiples facteurs, dont l'aménagement du territoire, l'occupation des sols, les activités économiques locales, l'existence d'infrastructures de protection, la structure par âge et le niveau de vie des ménages, etc. Dans cette logique, elle est en partie liée aux choix et stratégies politiques développées sur le territoire. La vulnérabilité aux aléas climatiques est plus spécifiquement étudiée à l'échelle d'un secteur ou d'une activité. Exemples : 1. Des logements construits dans une zone côtière exposée à une augmentation du niveau de l'océan sont vulnérables à la hausse du niveau des eaux si l'aléa n'a pas été pris en compte dans leur conception ou dans les règles constructives locales. 14 2. 15 Les personnes âgées et enfants en bas âge sont vulnérables aux épisodes prolongés de fortes chaleurs si leurs comportements n'intègrent pas le paramètre chaleur. 3. Lors des périodes de sécheresse entraînant une variation du volume des sols argileux, les maisons individuelles construites sur un terrain argileux sont vulnérables à un retrait-gonflement des argiles si l'aléa n'a pas été pris en considération dans la conception et la construction des bâtiments. |
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